George Sand

En quoi George Sand réinvente-t-elle l'usage de la presse pour dénoncer et engager l'émancipation des femmes dans la société du XIXème siècle ?

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HistorI'GRAPHIE

Votre blog Histori'Graphie vous présente une figure emblématique du XIXème siécle : GEORGE SAND

Sommaire

Contexte politique

Contexte social : la place des femmes dans la société du XIXè

Son entrée dans le monde de la presse et de la littérature

Est-elle vraiment une pionnière du féminisme ?

George Sand : sa vie

Conclusion

C'est parti !

Contexte historique

1804

Napoléon Bonaparte devient empereur

1848

Printemps des Peuples

1848

Suite

"L'illusion lyrique"

1870

Louis Napoléon Bonaparte et le Second Empire

1852

Proclamation de la IIIème République

La place de la femme dans la société

Au XIXème siècle, on a une prise de consicence importante par rapport à l'éducation des filles mais aussi au rôle de la mère dans la société, ce qui engendre de nombreux discours et de multiples actions dans le but de développer des écoles ou des pensions pour les jeunes filles ce qui leur permettrait d'avoir une rélle éducation

En effet, avec la Révolution française, une alphabétisation des femmes s'est opérée, devenant un sujet public insi qu'un enjeu politique et religieux majeur. Puisque plus des femmes seront éduquée, plus leur esprit sera en mesure de revendiquer leurs droits, qui sont quasiment inexistants, et donc de plus en plus des révoltes se créeront dans un contexte déjà tendu

A cette époque, la société, plus particulièrement les hommes, a une peur latente de donner accès à l'écriture aux femmes. Leur justification est qu'une carrière artistique (peinture, écriture) relève d'un génie qu'il ne peut qu'être masculin.

Ainsi, toute femme de lettres était jugée comme anormale, asexuée, rejetée, critiquée ou encore accusée de "trahir sa vocation domestique"

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La mode : un moyen de lutte ?

Dans l'imaginaire collectif de l'époque, la masculinité était associée à la production, l'imagination et l'énergie tandis que la feminité était associée à la passivité, la reproduction et l'imitation. En outre, le talent artistique dépend de la fortune, du sexe et de la classe sociale. Ce système va, par ailleurs, être critiquée par George Sand avec son héroïne Consuelo

De plus, l'époque est marquée par une forte différenciation dans l'habillement ce qui accentue les différences et les transgressions vestimentaires n'ont jamais été aussi surveillées. Dans une période de trouble comme la seconde partie du XIXème siècle, toute acte est perçu comme une menace et l'habit ne dérobe pas à la régle.

On va même jusqu'à parler de travestisme. Ce terme désigne une pratique suspecte et interdite qui traduit une transgression sexuelle, un comportement déreglé et une volonté d'empiéter sur les prérogatives des hommes

En connaissant à présent mieux le contexte dans lequel a grandi George Sand, nous allons nous intéresser à sa vie et ce qui lui a permis de se battre pour ses droits

Biographie

George Sand : sa vie

1818

1822

1832

1804

1808

Naissance de George Sand à Paris

Arrivée à Nohant

George Sand entre dans le couvent des Augustines anglaises à Paris

Mariage avec le baron Casimir Dudevant

Indiana, premier roman signé George Sand

1829

Début courts récits + Rencontre avec Jules Sandeau

1831

1844

1848

Publication dans le Figaro

Début de L'Eclaireur de l'Indre

Engagement dans la Révolution

1876

Mort de George Sand

Elle va notamment avoir 2 enfants avec ce dernier : en 1823, son fils, Maurice. Puis, en 1828, sa fille, Solange.

L'échec de la Révolution sociale et l'arrestation d'un grand nombre de ses proches la pousse à se retirer au château de Nohant. Ce retirement souligne son engagement et la limite de celui-ci, elle comprend qu'elle n'est pas intouchable ni invincible.

Une vie scandaleuse selon les contemporains

George Sand n'est pas seulement importante de par ses écrits mais aussi de par son comportement. Elle prône une certaine liberté des moeurs dans une société assez peu ouverte.

Après son mariage avec Dudevant, elle se sépare juridiquement de ce dernier en 1836 puis se bat pour obtenir la garde de ses enfants qu'elle va finir par élever toute seule.

Son caractère indépendant est très inhabituel à cette époque d'autant plus venant d'une femme faisant d'elle une figure emblématique qui décide de vivre de sa plume alors qu'elle sait qu'il est compliqué de se faire reconnaître pour une femme

Par ailleurs, George Sand est une écrivaine et militante infatigable qui ne craint pas le scandale. En effet, tout au long de sa vie, elle a enchaîné les conquêtes avec des écrivains comme Alfred de Musset, des peintres ou encore des compositeurs comme Frédéric Chopin.

Suivant

Sa carrière littéraire

George Sand est une journaliste ; sa vie est centrée sur les articles de presse

Son entrée dans la presse

"Premiers-Paris"

Aspect politique

La Revue Indépendante

Le Constitutionnel & La Presse

Petites affiches de la Charte

La Vraie République

Les Lettres à Marcie

Romans

La Réforme

Critiques

Le Roi Attend

Bulletins de la République

La Cause du Peuple

Almanach populaire

Théâtre et autres formes

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Les "Premiers-Paris" sont des articles politiques donnant l'occasion à George Sand de prendre la parole. Le plus important paraît en 1844 et s'intitule "La Politique et le socialisme".

Sa présence dans la presse régionale permet de recentrer le discours sur les véritables problèmes sociaux, qu'elle dénonce dans le journal "La Réforme", dirigé et crée en 1843 par Louis Blanc, Ledru-Rollin, qui défendent le suffrage universel.

L'apogée de son action politique est menée en avril 1848, lorsqu'elle rédige "Les Bulletins de la République". Elle devient alors la voix de la République et défend toutes ses idées comme le droit à l'insurrection.

Fidèle à son ancrage régional, elle publie dans ce journal.

Dans La Cause du Peuple, George Sand revient à la forme théâtrale en publiant Le Roi Attend qui est un avènement du peuple souverain.

Outre, ses engagements politiques, elle participe aussi au journal "La Vraie République" de Thoré, journal social, qui a été interdit par Eugène Cavaignac.

Une pionnière du féminisme ?

La période suivant 1848 est marquée par une forte explosion de la presse féminine avec la création de grands journaux d'opinion féminine tel que L'Opinion des femmes de Jeanne Deroin.

George Sand a une prise de position qui surprend au vu de ses idées. En effet lorsqu'Eugénie Niboyet annonce sa candidature aux élections, Sand multiplie les déclarations de mise à distance vis-à-vis de cette "plaisanterie".

Cela permet d'appréhender la compléxité de George Sand qui ne peut réellement être considérée comme une féministe.

En outre, elle refuse le suffrage féminin et de déposer sa candidature à l'Assemblée Nationale pour protester l'inégalité des femmes.

Conclusion

Conclusion

George Sand est une des femmes les plus importantes du XIXème siècle. Elle s'illustre dans des genres variés avec plus de 90 romans, contes, pièces de théâtre, articles politiques, correspondances et Mémoires.

L'autrice dénonce dans ses oeuvres les travers de la société.

Elle peut être considérer comme une allégorie des idées des Lumières.

Elle lui permet aussi de s'émanciper dans un contexte où les femmes sont mises sous silence.

George Sand utilise la presse comme un moyen de dénoncer.

Nohant, Berry

Ce manoir est l'endroit où elle a été élevée par sa grand-mère. C'est grâce à elle qu'elle découvre la littérature, l'écriture et la goût de la liberté. Nohant va par la suite devenir un sorte de QG. En 1827, elle s'y créé un cercle d'amis composé de grands auteurs comme Duteuil, Duvernet ou encore Malgache. Et en 1849, elle y débute un théâtre. Elle va aussi y emmener Honoré de Balzac, Flaubert, le compositeur Chopin ou encore le peintre Delacroix, faisant de Nohant, un lieu incontournable. C'est aussi là qu'elle rend son dernier souffle à l'âge de 71 ans.

Elle commence à écrire de courts récits tels que "Le Voyage de M.Blaise" (publié en 1877), "Voyage en Espagne" et "Voyage en Auvergne". La même année, elle fait la connaissance de Jules Sandeau, qu'elle rejoint 2 ans plus tard, à Paris. Les deux, en collaboration,écrivent alors une nouvelle intitulée "La Prima Donna" ainsi que 2 romans : "Le Commissaire" et "Rose et Blanche".

Jules Sandeau

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Elle affirme férocement sa prise de position politique, en s'impliquant dans les journaux grâce à un soutien financier mais aussi à des publications de romans dans "La Revue indépendante", créé en novembre 1841. Par ailleurs, le roman dans les journaux est un moyen de donner une voix aux opprimés et ceux qui sont mis sous silence (femmes, esclaves, pauvres) pour George Sand qui ne craint aucune répression. Ainsi, à la suite de la publication de Flanchette (plaidoyer pour l'égalité), un scandale éclate qui ne fait pas peur à Sand.

La revue indépendante

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Les Lettres à Marcie

Sa carrière de journaliste a toujours été axée sur l'aspect politique ainsi elle publie "Les Lettres à Marcie" en 1837, dans "Le Monde" de Lamennais, journal ultramondain qui s'oppose notamment au journal fouriériste "La Phalange". Elle montre d'emblée ses opinions politiques et sa vision des choses. Ces lettres ont retenu l’attention des critiques, et les ambiguïtés engendrées par le texte ont ainsi été considérées comme tributaires de l’attitude confuse et contradictoire de Sand envers le féminisme.

Elle s'illustre de plus en plus dans l'Almanach populaire de la France pour 1845. La presse a cette époque est un réel outil de propagande puisque nombre de personnes du peuple lisent les journaux et la diffusion des idées et d'autant plus rapide. George Sand publie le "Père Va-Tout-Seul" dans lequel elle joue de la théâtralisation. La pièce est centrée sur un vieux mendiant, le Père Va-tout-seul, qu’un jeune gendarme veut emmener de force dans un dépôt de mendicité, vont intervenir un adjoint de la commune, un curé et un paysan.

Almanach populaire

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Le Printemps des Peuples

Conséquence directe du congrès de Vienne, dû à la volonté des vainqueurs de Napoléon Bonaparte de tenter d'agrandir le territoire des empires, au détriment des aspirations nationales des révolutionnaires républicains de l'époque, le Printemps des révolutions désigne le mouvement révolutionnaire que connaît une grande partie de l'Europe en 1848. Il consiste en de nombreuses manifestations, révoltes, soulèvements de la part du peuple.

Napoléon Bonaparte

Napoléon Bonaparte a pris le pouvoir par la force lors du coup d'Etat du 18 brumaire de l'an 1799. Il a dirigé la France en tant que premier Consul, sous le régime du Consulat, avant d'être proclamé « Empereur des Français » le 2 décembre 1804. En moins de cinq ans, il a réformé la France dans des proportions considérables. Il a été sacré en la cathédrale Notre-Dame de Paris le 2 décembre, en présence du pape. Il est l'inventeur du Code Civil et de la Légion d'honneur.

George Sand ?

George Sand n'est qu'un nom de plume et en réalité elle naît sous le nom d'Amantine de Francueil. Mais vous devez sûrement vous dire que George est un prénom masculin et vous demandez pourquoi elle l'a choisi. Et bien détrompez-vous, George (sans s) et en effet le féminin du prénom Georges, très peu connu. En outre, le nom de famille Sand, fait référence à Jules Sandeau, premier amant d'Amantine.

Louis Napoleon Bonaparte

L'instabilité politique française de 1848 donne l'occasion à des hommes politiques de réfléchir à une manière de prendre le pouvoir, c'est le cas de Louis Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon Ier qui, en 1852, fait un coup d'Etat qui marche après 2 tentatives échouées. Entre le 21 et 22 novembre, il met en place un plébisite demandant au peuple s'il veut le rétablissement de la dignité impériale. 97% des votants répondent oui. Et le 2 décembre 1852, Louis Napoléon Bonaparte devient Napoléon III et met en place le Second Empire.

IIIème République

Suite à la défaite de Napoléon III, vaincu par l'Allemagne à Sédan, qui a entraîné la chute de l'Empire, la IIIème République est proclamée le 4 septembre 1870. Ce sont les parisiens qui renversent le pouvoir impérial en place et qui la proclame. La IIIème République a duré presque 70 ans et a dû faire face, un an après sa création à la guerre contre l'Allemagne et à la révolte de la Commune de Paris.

Série de romans satyriques et sociaux dans "Jérôme Paturot"

Louis Reybaud

Dans "Le Monde illustré", il la montre comme une "gigogne" protectrice

Eugène Gaucher

George Sand participe à l'effervescence politique avec l'essor de la liberté de la presse. Elle participe à l'événement mettant au point des textes qu'elle souhaite réactionnaires. Elle créé alors avec Victor Borie, le 9 avril 1848, "La Cause du Peuple" où elle développe ses idées. En plus de cela, elle rédige des brochures populaires. (Cependant, après 3 numéros, il disparaît faute de moyens financiers).

La cause du peuple

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A partir de février 1842, elle utilise la presse de manière engagée, en parallèle à la parution en feuilleton de son œuvre littéraire, notamment en militant pour l’éducation des paysans et des femmes. Elle crée alors le 1er septembre 1844, un journal d’opposition et d'inspiration républicaine hebdomadaire "L’Eclaireur : journal des départements de l’Indre, du Cher et de la Creuse". (Cependant, il cesse de paraître lors de la Révolution en juillet 1848).

L'Eclaireur

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Après l'année 1848, George Sand, déçue, se retire 3 ans avant de revenir avec des oeuvres plus personnelles. En outre, elle propose des romans publiés en feuilleton dans "Le Constitutionnel" et "La Presse", où elle publiera "Histoire de ma vie" à partir de 1854. De plus, dans "La Revue des deux Mondes", elle continue à publier son oeuvre littéraire en feuilleton : "Tamaris" (roman de 1862), "Ce que dit le ruisseau" (récits de 1863) et "Les Ailes du Courage" (contes pour enfants de 1873)

Feuilleton de sa vie

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L'illusion lyrique

Suite au Printemps des Peuples, le peuple français se révolte à cause de l'interdiction du banquet réformiste en faveur de l'élargissement du suffrage (censitaire). Ainsi entre le 24 et le 27 février, Louis-Philippe abdique entraînant la chute de la monarchie et le changement de régime pour passer à une République. Un gouvernement provisoire est mis en place et proclame de nombreuses réformes et lois entre février et mars 1848. Cependant ces lois sont plus symboliques que réalisables dû au manque d'argent, c'est cela que l'on appelle "l'illusion lyrique de 1848".

En 1831, elle avait déjà co-rédigé des textes avec Jules-Sandeau, qui étaient tous signés Jules Sand. Ainsi, Indiana marque l’émancipation de George Sand, dans un contexte où les femmes étaient constamment oppressées et mises sous silence par les hommes, par le fait qu'il soit signé George Sand. C'est d'ailleurs la même année qu'elle signe un contrat avec "La Revue des deux mondes" pour des publications régulières

Indiana et le début des publications

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