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L'intelligence - Un cours de Fabrice

Fabrice Tromeur

Created on March 23, 2024

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Transcript

Qu'est-ce que l'intelligence

Un cours de M.TROMEUR et Mme PERROT

chercheur en psychologie et neurosciences cognitives

‘"L'intelligence est une adaptation du comportement au milieu."

Stanislas Deahene

L'intelligence

Ça commence quand ?

01

Tout le monde peut savoir s'il est intelligent ou non, sans pour autant être capable de dire pourquoi, ou de donner une définition de l'intelligence.

L'intelligence fascine

L'être humain a conscience de ses capacités et peut en parler. Mais toutes les espèces animales sont intelligentes à leur manière. Pour tous les animaux, être intelligent, c'est être capable de survivre à son milieu.

L'intelligence, spécifique à l'humain ?

01. Ça commence quand ?

Une adaptation à son milieu

Organismes unicellulaires ? Pas de cerveau, mais réseaux de transmition d'information. L'intelligence commence dès le début de la vie.

Définir l'intelligence

Un véritable défi

02

02. Définir l'intelligence

L'antiquité

  • Anaxagore de Clazomènes : le noûs (la pensée et la compréhension)
  • Platon : "L'activité qui permet d'acquérir la science"
  • Aristote : La distingue comme une faculté différente de la sensibilité, de l'opinion, de la raison.

Le début du XXe siècle

  • Mesurer l'intelligence afin d'améliorer l'éducation
  • De nombreuses théories controversées
  • L'apparition des tests

Mesurer l'intelligence

Une seule intelligence ?

03

03. Mesurer l'intelligence

Une effervescence au début du XXe siècle

Mesures anthropométriques

Sir Francis Galton adapte les techniques scientifiques de la biologie à l'étude des capacités humaines : on peut les quantifier.

Le binet-simon

Alfred Binet et Théodore Simon se concentrent sur l'intelligence de l'enfant et créent le test de Binet-Simon.

La psychométrie

Spearman, Thorndike, Woodworth : mesurer l'intelligence à l'aide de tests et d'échelles.

L'échelle de Wechsler

David Wechsler reprend les travaux de ses collègues et professeurs mais avec une nouvelle idée : l'intelligence n'est pas unitaire mais composite.

Une ou plusieurs intelligences ?

Un débat centenaire

04

Deux ensembles de théories

  • Pas de facteur g qui pré-détermine nos performances
  • Chaque intelligence est indépendante des autres : on peut réussir très fortement certains items d'un test de QI mais échouer à d'autres
  • De nombreux facteurs ont été identifiés, certains conservés, d'autres laissés de côté :
    • logico-mathématique
    • langagière
    • visuo-spatiale
    • corporelle
    • émotionnelle
    • musicale
    • etc

Facteurs multiples

  • Plus on est bon dans une épreuve d'intelligence, plus ou a de chances de l'être dans les autres.
  • Thurstone identifie cinq facteurs : numérique, verbal, spatial, fluidité verbale, raisonnement. Mais il découvre qu'ils sont liés par un facteur g commun.
  • Le facteur g est, de nos jours, encore présent dans l'esprit des gens : quand ils parlent d'intelligence, ils pensent souvent à ce facteur unique.

Facteur g

FACTEURS MULTIPLES

FACTEUR G

04. Une ou plusieurs intelligences ?

Les théories modernes

Un juste milieu entre facteur g et facteurs multiples

05

Des capacités très spécifiques, reflétant l'expérience et l'apprentissage, ou l'adoption de stratégies particulières de performance.

Différentes formes d'intelligence, des capacités larges, telles que la mémoire à court terme ou la culture générale.

Facteur g
  • Intelligence linguistique
  • Intelligence logico-mathématique
  • Intelligence spatiale
  • Intelligence intra-personnelle
  • Intelligence interpersonnelle
  • Intelligence corporelle-kinesthésique
  • Intelligence musicale

La théorie des intelligences multiplesde Gardner

05. Les théories modernes

Le modèle triarchique de Sternberg

  • Intelligence analytique : correspond au facteur G.
  • Intelligence créative : s'utilise quand l'individu est confronté à une nouvelle situation, un nouveau problème.
  • Intelligence pratique : permet de s'adapter à l'environnement. Evaluer une situation et y réagir en s'adaptant ou en changeant l'environnement.

Le Modèle de Cattell-Horn-Carroll

  • Trois niveaux : L'intelligence générale (III) est composée d'aptitudes larges (II), elles-mêmes constituées d'aptitudes plus étroites (I).

Capacités très spécifiques mesurées par des épreuves diverses

vitesse psychomotrice

vitesse de réaction et décision

vitesse de traitement

traitement visuel

mémoire à long terme

mémoire à court terme

connaissances spécifiques

compréhension connaissance

intelligence fluide

g intelligence générale

Le Modèle de Cattell-Horn-Carroll : un modèle hiérarchique

05. Les théories modernes

L'intelligence est actuellement considérée comme un ensemble de capacités qui nous permettent d'apprendre, de résoudre des problèmes, de s'adapter à de nouvelles situations et de comprendre le monde qui nous entoure. Il s'agit de savoir utiliser les informations de manière créative et efficace.

Ce qu'il faut retenir avant tout

05. Les théories modernes

neuroanatomie fonctionnelle

L'intelligence, c'est où ?

06

  • Un défi depuis les années 1920
  • Le mythe d'une intelligence localisée dans un seul endroit

Localiser l'intelligence

06. Neuroanatomie fonctionnelle

Le cerveau

  • Deux hémisphères
  • Quatre lobes
  • Une couche externe très importante : le cortex
  • 100 milliards de neurones traitant et transmettant l'information sous forme de signaux électriques

Un cerveau utilisé à 100%

  • La neuroimagerie : voir le cerveau en action
  • Les lésions cérébrales et leur effet
  • Plusieurs régions responsables de l'intelligence
  • L'intelligence dans le cerveau : un enchaînement "d'arrêts touristiques" que nous visitons en fonction de nos intérêts
  • De même que l'intelligence est multiple, les zones du cerveau qu'elle implique le sont aussi

Pensez à la voix de Mme Perrot Retenez mentalement trois mots Dites-moi sur quel arbre poussent les pommes Souvenez-vous de vos dernières vacances Faites quelques pas

06. Neuroanatomie fonctionnelle

Un cerveau utilisé à 100%

  • L'exemple de la mémoire

Les dérives de la mesure

La mesure de l'intelligence comme arme idéologique

07

La thèse : le QI serait un élément permettant de déterminer les revenus, le rendement au travail, la criminalité, les enfants hors-mariage, etc. Mais le plus grave : ils font un lien entre intelligence et ethnie/race : ils affirment prouver scientifiquement une supériorité intellectuelle des blancs. La réalité : le livre est rempli d'erreurs de méthodologie scientifique, en plus d'être orienté par une idéologie raciste. Les auteurs n'ont pas pris en compte le niveau d'éducation des gens interrogés, et ont sélectionné les participants de couleur "blanche" de leur étude dans des milieu aisés, et les participants de couleur "noire" dans des milieux défavorisés, donc souvent moins éduqués, provoquant chez eux de moins bons résultats à leur test de QI.

07. Les dérives de la mesure

The Bell Curve, 1994

Ouvrage paru en 1994 par Herrstein et Murray.

Matrices de Raven

Cubes de Kohs

Un test de QI n'est pas un test de personnalité : il ne détermine pas qui vous êtes. Il n'est qu'une façon d'illustrer le fonctionnement de votre cognition dans des tâches précises. Le reste est une interprétation scientifique.

  • D'une interprétation fine de la part d'un psychologue
  • D'une vérification de l'hétérogénéité ou homogénéité de l'ensemble
  • D'observations durant la passation : stress, tâche faite trop vite, problèmes personnels ?
  • D'un ensemble cohérent d'épreuves (oubliez les tests de QI en ligne qui sont incomplets !)
  • D'un recul vis-à-vis du résultat ; il peut toujours y avoir des biais qui faussent le résultat

Les tests de QI sont très répandus de nos jours. On recherche dans leur résultat une preuve d'un "haut potentiel" ou au contraire, de difficultés importantes. Mais ces résultats n'ont aucun sens s'ils ne sont pas accompagnés :

07. Les dérives de la mesure

Les tests de qi et leur interprétation

Que fait-on d'un résultat au test de QI ?

COnclusion et idées reçues

"Lui c'est trop un intello"

08

Paul Léautaud

08. conclusion et idées reçues

‘Etre intelligent, c'est être méfiant, même à l'égard de soi-même.’

Être intelligent, ce n'est pas :

  • Avoir la réponse à toutes les questions
  • Être plus heureux ou malheureux que les autres
  • Pouvoir parler de tout, avec tout le monde
  • Être le meilleur en classe
  • Être capable d'être toujours concentré
  • Savoir apprendre par coeur quelque chose

Suis-je intelligent ?

Tout le monde s'est déjà posé la question. Pour certaines personnes, avoir la réponse permettra d'avancer dans la vie ; pour d'autres, cela sera un frein. Mais se poser la question de pourquoi on se pense intelligent ou non est ce qui définit la façon dont on se voit. Posez-vous toujours la question de pourquoi vous pensez ce que vous pensez.

Mythe n°6 : les tests de QI ne sont pas des instruments scientifiquement prouvés

Mythe n°3 : On peut "améliorer" son QI.

Mythe n°5 : Nous avons un hémisphère pour le créatif et un pour la logique.

Mythe n°4 : Le développement du cerveau se fait dans l'enfance.

Mythe n°2 : L'intelligence se situe dans le côté gauche du cerveau, en particulier dans le cortex préfrontal.

Mythe n°1 : Il y aurait des "styles d'apprentissage" : visuel, auditif, kinesthésique.

Quelques idées reçues

Mythe n°6 : les tests de QI ne sont pas des instruments scientifiquement prouvés

Mythe n°3 : Votre QI n'a pas d'incidence sur la prédiction de votre santé mentale.

Mythe n°5 : Les humains surpassent les animaux dans toutes les capacités intellectuelles.

Mythe n°4 : Votre niveau d'intelligence dépend principalement de votre niveau d'éducation et d'effort.

Mythe n°2 : L'intelligence se situe dans le côté gauche du cerveau, en particulier dans le cortex préfrontal.

Mythe n°1 : La moyenne du QI de la population est restée stable ces dernières décennies.

Quelques idées reçues

  • La WPPSI (1967)
Wechsler Preschool and Primary Scale of Intelligence, pour les enfants de 4 à 6 ans.
  • Le WISC (1949)
Wechsler Intelligence Scale for Children, version adaptée aux enfants de 6 à 17 ans. Encore utilisée aujourd'hui sous sa version WISC-V (cinquième version).
  • Le Wechsler - Bellevue (1939)
Trois QI : global, verbal, performance.
  • La WAIS (1950)
Wechsler adult intelligence scale, version revisitée et mieux adaptée au vieillissement.
Les tests de Wechsler
Intelligence ou adaptation ?

En faisant des tests d'intelligence à des recrues de l'armée, il contaste que des hommes jugés "déficients" par les tests étaient tout à fait adaptés à la vie active "normale". Il considère alors que la théorie du facteur g est trop simpliste : l'intelligence est plus une conséquence qu'une cause. Il développera sa propre batterie de tests et reprendra le concept de Quotient intellectuel inventé par l'Allemand William Stern.

En 1908 les auteurs ajoutent l'échelle d'âge, qui permettent de proposer des items plus faciles à un enfant en échec. Apparition de la notion d'âge mental.

Le Binet-Simon (échelle métrique d'intelligence)

En 1905, c'est la première échelle métrique d'intelligence. Elle sert à estimer le degré de développement intellectuel d'un enfant à l'aide de 30 tests cognitifs courts, arrangés par ordre de difficulté. C'est une révolution car ce test n'utilise pas les connaissances de l'enfant, et a pour but principal d'orienter scolairement les enfants ayant des déficiences intellectuelles.

Sir Francis Galton

Sir Francis Galton est également connu pour les dérives de son travail au début du XXe siècle. Il a conceptualisé l’anthropométrie : une étude du caractère humain en fonction de sa morphologie. Ces travaux furent utilisés dans la police pour identifier des "physiques typiques de criminels." Mais surtout, il a conceptualisé l'eugénisme : il voulait empêcher les gens souffrant de handicap de se reproduire en les stérilisant, afin de "purifier" la population. Il en a résulté des campagnes de stérilisation contrainte, un encadrement très dur du mariage, et la lutte contre l'immigration.

Le facteur g

En 1904, Spearman élabore une méthode statistique appelée analyse factorielle qui permet de dégager des facteurs communs à des variables observées : le facteur g (pour général) déterminerait les performances à des tâches intellectuelles diverses. Toutes les performances mentales pourraient être résumées avec un seul facteur d'habileté général, appelé facteur g. C'est la première idée d'une mesure unique de l'intelligence.