Les Harry's jouent Fokways : le concert
Suite
30 janvier - 30 juin 2022
Folkways : un art des pochettes
Aux origines de Folkways
Les Harry's jouent Fokways : le reportage
Folkways : les musiques expérimentales. Écoute commentée par Samon Takahashi
Vincent Segal : enregistrements aux Halles
Cartographie sonore
Une proposition de la Médiathèque musicale de Paris
Folkways Recordings :Un label américain à l'écoute du monde
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Focus Mary Lou Williams
Focus Pete Seeger
Focus Charles Ives
Focus Leadbelly
Focus Art Tatum
Focus Harry Smith
Article site des bibliothèques de Paris
Article sur Gonzai.com
Smithonian Folkways RecordingsSite officiel
30 janvier - 30 juin 2022
Une proposition de la Médiathèque musicale de Paris
Folkways Recordings :Un label américain à l'écoute du monde
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La naissance de Folkways RecordsDurant les années 40, le succès de Asch Records est grandissant. Il publie notamment les disques de Lead Belly (il demeurera son producteur jusqu’à sa mort en 1949), Cisco Houston, Woody Guthrie, Mary Lou Williams, Ella Jenkins ou Pete Seeger. En 1943, les problèmes d’approvisionnement en gomme-laque pour la production de 78 tours le poussent à passer un accord avec Stinson Records, qui en possédait un stock assez important. À la suite de ce partenariat, Moses Asch lance le label DISC, mais ce dernier fait faillite après l’échec commercial d’un album de Noël interprété par Nat King Cole, qui ne put être livré à temps à cause d’une tempête de neige. Cette déconvenue le rend prudent et lui donne envie d’une grande autonomie dans la gestion de son nouveau label baptisé Folkways Records. Marqué par ses lectures sur la Seconde Guerre mondiale et l’holocauste, Asch fait le vœu pieux d’y constituer « une archive publique des sonorités du monde » pour en garder le souvenir si de telles horreurs devaient se reproduire.Ses pratiques en termes d’enregistrements, de sélections et de publications d’albums LP sont pour le moins singulières, notamment à cause de son goût pour les enregistrements « flat », sans artifices. Il déteste même purement et simplement l’enregistrement multipistes, considérant que ce dernier donne trop de pouvoir à l’ingénieur du son et non aux musiciens. Il préfère des moyens de production simples et utilise parfois même un seul micro pour enregistrer une quinzaine de musiciens, une méthode tantôt décriée, tantôt reconnue. Il édite aussi des documents sonores, à vocation plus scientifique, que lui amènent des ethnomusicologues venus du monde entier, en plus de proposer des chansons pour la jeunesse, aussi pédagogiques que divertissantes. Ses critères quant aux matériaux à publier sur le label sont tout aussi simples : se fier à son intuition, connaitre la personne qui fournit le matériel et se demander s’il existe quelque chose de semblable dans la collection.Peu après la mort de Moses Asch en 1986, l’ensemble des archives Folkways Records est légué par sa famille au Smithsonian Center for Folklife and Culture Heritage, une unité de la Smithsonian Institution créée en 1846 par l’administration américaine. En échange de cette acquisition, elle promet de perpétuer la volonté de Moses Asch en poursuivant l’édition de l’ensemble des références de Folkways. Toute la collection est disponible en ligne, distribuée en digitale. Les éditions CD sont disponibles à la demande. De plus, Smithsonian Folkways édite également de nouvelles références, s’inscrivant directement dans la lignée de l’histoire du label, avec toute une série de playlists, de vidéos, de podcast, ainsi qu’un magazine. La Médiathèque Musicale de Paris
FOLKWAYS RECORDSUn label américain à l’écoute du mondeCréé en 1948, à New York, par Moses “Moe” Asch et sa secrétaire Marian Distler, la maison “Folkways” est une institution unique en son genre, que son créateur a dédié à la diffusion de toutes les sonorités du monde. Du field recordings à toutes sortes de musiques traditionnelles aux origines diverses, en passant par d’incontournables légendes du jazz, du blues, de la folk music américaine et de la musique expérimentale, Folkways Records devient à l’époque le label de référence des musiques du monde. En presque 40 ans d’activité, ce sont ainsi près de 2200 albums qui ont vu le jour en toute indépendance sous les couleurs de sa maison de disques jusqu’en 1986, à la mort de son fondateur. Cette exposition en présente environ 250 exemplaires, témoins de la fabuleuse épopée du label, dont une large majorité est issue des collections de la Médiathèque Musicale de Paris.Son impact, même s’il n’est pas facile à évaluer, a été tout à fait significatif, non seulement pour la musique folk américaine grâce à la publication des anthologies d’Harry Smith, à la mise en lumière de nombreux artistes des années 1920 et 30, voire aussi plus contemporains comme The New Lost City Ramblers. Folkways Records a aussi accompagné le folk revival new-yorkais des années 60, mais aussi et surtout fait connaître les musiques du monde : il est aussi l’un des premiers labels à en publier à grande échelle.Moses Asch (1905-1986)Il est difficile de parler de Folkways sans évoquer la vie de Moe. Né en Pologne en 1905, fils de Sholem Asch (1880-1957), écrivain et dramaturge yiddish très reconnu, il évolue dans un contexte social particulier. Ses parents, activistes très engagés dans des causes humanitaires et nationales, notamment dans la lutte contre le contrôle russe en Pologne, enseignent le yiddish comme une forme de résistance, avant de poursuivre leurs activités à Paris, puis à New-York. En Allemagne, où Moses Asch se rend après la première guerre mondiale pour faire des études d’électrotechnique, il se voit reprocher d’être juif et américain, considéré comme inculte. De retour à New-York dans les années 30, il est embauché par la radio WEVD (Woodhaven Emitting Victor Debs) créée par le Parti Socialiste américain, afin de réparer des émetteurs. Désireuse d’enregistrer de la musique yiddish à diffuser lors de certaines grandes fêtes, la firme lui propose un contrat. Moses Asch monte alors un petit studio de quelques mètres carrés et commence à enregistrer bon nombre d’artistes, bien au-delà du genre, avant de fonder Asch Records en 1938..
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David Gahr (1922-2008)En plus des dessinateurs, peintres ou graphistes habituellement invités à illustrer les pochettes de son label, Moses Ash recourt aussi à des photographes, au point même de lancer la carrière de certains. David Gahr est sans doute le plus célèbre d’entre eux. Fils d’immigrants russes installés à Milwaukee dans le Wisconsin, engagé dans l’infanterie lors de la Seconde Guerre mondiale, il délaisse des études d’économie pour s’installer à New York. Il y fait ses débuts de photographe en 1958 avec pour seul bagage les photos réalisées pour Folkways Records, notamment pour les pochettes des albums de Woody Guthrie, Big Bill Broonzy, Cisco Houston, The Weavers ou Pete Seeger, entre autres. David Gahr se fait ainsi rapidement un nom à partir du début des années 60. Il poursuit sa carrière au sein de journaux et magazines comme The New York Times, Rolling Stone ou People Magazine. De Bob Dylan et Bruce Springsteen à Janis Joplin et Emmylou Harris, en passant par John Lennon, Buddy Guy, John Lee Hooker ou Miles Davis, il a vu défiler devant son objectif un bon nombre des plus grands artistes de la scène folk, blues et jazz américaine et internationale.
Ronald Clyne (1925-2006)"Une pochette de disque doit être vue d'un coup d'œil. Vous ne devriez pas avoir à en étudier différentes sections. Vous devriez voir la totalité instantanément." Ronald Clyne (Ronald Clyne At Folkways par Tony Brook et Adrian Shaughnessy, Unit Design Editions, 2010)Parmi les illustrateurs qui collaborent régulièrement avec Folkways Records, ce graphiste américain est certainement l’un des plus emblématiques, avec la réalisation de plus de 500 pochettes. Né à Chicago en 1925, Ronald Clyne s’est fait connaître en illustrant des histoires fantastiques publiées par des fanzines et magazines de science-fiction dans les années 30 et 40, puis des couvertures de livres d’horreur. Recruté par Moses Ash trois ans après la création du label en 1948, il s'inspire des photos et portraits que lui donne ce dernier, comme d’images qu'il se procure lors de visites régulières à la New York Public Library et aux Archives Nationales, pour créer des pochettes originales. Il utilise la plupart du temps uniquement une impression bicolore sur papier mat, lui-même collé sur une épaisse pochette en carton noir mat, laissant toujours apparaître une fine ligne noire autour du bord de la pochette. S’y ajoute l'utilisation moderne de la typographie et une mise en page singulière pour parfaire la signature graphique de pochettes à la fois belles par leur simplicité, souvent de construction assez géométriques et remarquables par l'équilibre entre la typographie et l'image, le signifiant et le signifié. Largement responsable de la notoriété graphique du label, Clyne, y collabore jusque dans les années 80, ce qui inclut les 175 pochettes que compte la Médiathèque Musicale de Paris dans sa collection.Afin de se démarquer des autres maisons de disque de l’époque, Moses Asch décide d’apporter un soin tout particulier aux visuels des albums édités par Folkways Records. Il souhaite que le design de leur pochette se rapproche le plus possible des contenus musicaux proposés par chaque disque du label. De nombreux artistes, qu’ils soient dessinateurs, illustrateurs ou graphistes, apportent ainsi leur talent à sa galaxie sonore, à commencer par Ronald Clyne ou Irwin Rosenhouse (1924-2002). Originaire de Chicago, ce dernier s’était détourné de la marine marchande pour commencer une carrière d’illustrateur à New York, où il commence à travailler avec Asch avant de se diversifier dans les illustrations de livres pour enfants ou religieux, en plus d’enseigner et de travailler avec Le MOMA. Dans un autre style, John Carlis (1917-2003), qui a aussi travaillé comme sculpteur, s’attache davantage au dessin dans la réalisation de ses pochettes. Ancienne étudiante du Prass Institute, la new-yorkaise Miriam Schottland (1935-….) ajoute également l’illustration de pochettes à son éventail graphique, en plus de la réalisation de timbres postaux, couvertures de livres et autres publicités…
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Art Tatum (1909 – 1956)Considéré comme l'un des plus grands pianistes de jazz du siècle dernier, Arthur Tatum doit sa renommée à sa virtuosité sans limite et à son sens inné de l’improvisation. Bien que sa famille ne s’intéresse pas spécialement à la musique, il étudie d’abord le violon et la guitare, puis le piano au conservatoire de Toledo, sa ville natale, dans l’Ohio. Atteint d'une cataracte à la naissance, il est presque aveugle, mais se révèle très tôt doué pour l’instrument, dont il poursuit l’apprentissage par lui-même une fois sorti d’un institut spécialisé de Columbus. Sous l'influence de Fats Waller, il se professionnalise et accompagne Speed Webb et la chanteuse Adelaide Hall avant de commencer à enregistrer dès 1933. Après l'énorme succès de son arrangement de « Tea for Two », Tatum tourne aux États-Unis et en Europe, montant son propre trio avec le bassiste Slam Stewart et le guitariste Tiny Grimes. Il est couronné d'un « Gold Award » en 1944 par la revue Esquire, et joue au premier concert de jazz donné au Metropolitain de New York. C’est à cette époque que Moe Asch enregistre une série de répétitions qui paraîtront huit ans plus tard dans Footnotes to Jazz, Volume 2, qui témoigne de son processus, de la naissance au développement de nouvelles idées. Art Tatum meurt d'une crise d'urémie, à seulement 47 ans. Un Grammy du Lifetime Achievement Award lui est décerné à titre posthume en 1989.
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Charles Ives (1874 – 1954)Considéré comme un « American Original », c’est-à-dire un compositeur qui travaille dans un style unique avec des mélodies populaires américaines et un sens étendu des possibilités de la musique, Charles Ives est l’un des rares compositeurs classiques à intégrer le catalogue de Folkways Records. Moses Asch fait jouer ses œuvres, les enregistre et les publie sur le label DISC, puis sur Folkways Records dans les années 60, à l’instar des deux volumes intitulés Charles Ives Songs 1894-1915 et 1915-1925, enregistrés par le chanteur tenor Ted Puffer, accompagné des pianistes James Tenney et Philip Corner.Témoins de la gamme de dispositifs complexes qu’utilise Ives dans ses compositions (polytonalité, atonalité, multi-rythmes complexes, groupes de tons, rangées de douze tons, modulation métrique, microtonalité…), deux volumes de Sonates enregistrés en 1964 par le violoniste Paul Zukofsky et le pianiste Gilbert Kalish montrent comment le compositeur pouvait déranger ou déconcerter ses contemporains. Elles figurent pourtant parmi les plus attrayantes et les plus écoutables qu'il a jamais produites. Egalement publié la même année, Charles Ives The Short Piano Pieces propose comme son nom l’indique de courtes pièces dont "The Anti-Abolitionist Riots," "The Varied Air with Protests" et "Some Southpaw Pitching", portées par de savoureuses dissonances.
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Harry Smith (1923–1991)Figure de la contreculture américaine venue du cinéma expérimental underground, le réalisateur Harry Smith est une personnalité hors norme, autoproclamé ethnomusicologue, à l’origine des trois coffrets Anthology Of American Folk Music publiés par Folkways Records en 1952. Son implication dans ce projet est totale, car Moses Asch lui a laissé carte blanche, du choix des illustrations à la réalisation du livret de chaque volume composé de six LPs, en passant par la sélection des chansons effectuée à partir de la propre collection de disques 78 tours de Smith, Tous les enregistrements originaux qu’il a collecté proviennent d’une période très particulière de l’histoire américaine, située entre 1926 à 1933, avant et après le krach boursier de 1929 qui engendra aux Etats-Unis un exode massif de population des villes vers les campagnes. Ce retour à la terre en imprègne la chanson populaire, quel que soit le style. Folk, blues, gospel, jazz, cajun... Cette anthologie ne hiérarchise d’ailleurs pas les chansons par genre. Les artistes et musiciens ne sont pas non plus classés par couleur de peau. En revanche, chaque thématique est représentée par une couleur verte, rouge ou bleue.Intitulé Ballads, le premier volume comprend des chansons pour enfants issues du répertoire folk anglo-saxon en version américanisée. Le deuxième baptisé Social Music propose un premier volet de chansons créées à l'occasion de réunions communautaires, le plus souvent des danses. Le second est consacré aux chants religieux (gospels et spirituals). Enfin, le dernier volume Songs puise plus largement dans la vie quotidienne de l’époque. Sans l’esprit visionnaire de Harry Smith, c'est toute une partie du patrimoine américain qui serait tombée dans l'oubli. Son influence est capitale sur le revival Folk des années 50 et 60, inspirant des générations de musiciens comme Bob Dylan, Joan Baez, Jerry Garcia et bien d’autres. Les notes et dessins de son manuel « esthétiquo-scientifique » ont nourri les travaux des ethnomusicologues, chercheurs et historiens de la musique. A noter que l'intégralité des droits d’édition des 80 chansons contenues dans Anthology Of American Folk Music n’est définitivement acquis qu’en 1997, lorsqu’elle est rééditée par la Smithsonian Institution, gardienne du patrimoine de Folkways Records. Elle prend la forme d’un coffret de six CDs accompagnés d’un livret de 96 pages, qui inclut les notes originales de Smith, ainsi que des essais du rock critic américain Greil Marcus, et d'autres écrivains, musiciens et universitaires de renom.
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Leadbelly (1888–1949)Huddie William Ledbetter, alias Leadbelly, était un singer-songwriter folk-blues dont la capacité à interpréter un vaste répertoire et une vie notoirement empreinte de violence ont fait une légende. Né dans une plantation de Louisiane, il découvre la musique sur un accordéon, puis une guitare offerte par un oncle, avant de parcourir le Sud profond, à peine âgé de 16 ans. Leadbelly s’installe ensuite à Dallas, se produisant avec le bluesman texan Blind Lemon Jefferson. Son goût pour la bagarre lui vaut d’être incarcéré pour meurtre et tentative de meurtre à plusieurs reprises. C’est d’ailleurs en prison que John et Alan Lomax, qui collectent des chansons pour la bibliothèque du Congrès, le rencontrent et le poussent à se rendre à New-York. Il y côtoie la scène montante du folk américain emmenée dans les années 40 par Woddy Guthrie et Pete Seeger, enregistre avec Moses Asch mais, alors qu’il vient d’entamer une tournée en Europe, tombe malade, atteint d’une sclérose amyotrophique et meurt à 64 ans. Il laisse derrière lui une multitude de chansons comme "The Midnight Special", "Irene", "The Bourgeois Blues", dont certaines seront reprises par The Beach Boys, Creedence Clearwater Revival, Van Morrison, Nirvana, Little Richard, Frank Sinatra ou Tom Waits.
Son apport à la scène folk américaine dans les années 60 est incontestable, inspirant des générations d’artistes comme Joan Baez, Bob Dylan, Emmylou Harris ou même Bruce Springsteen. Ce dernier lui a d’ailleurs rendu hommage en 2006 avec l’album Whe Shall Overcome, The Seeger Sessions (Columbia/Sony Music). Trois ans plus tard, il l’invitera sur scène à chanter devant le Lincoln Memorial à Washington, lors de l’investiture de Barack Obama. Pete Seeger y entonna This Land is Your Land, une chanson composée par Woody Guthrie.
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Pete Seeger (1919–2014)Accompagné de son fidèle banjo ou de sa guitare, Pete Seeger était un pionnier de la folk music américaine, également connu pour ses prises de positions politiques, au même titre que son ami Woody Guthrie. Né à New York dans une vieille famille américaine, où le puritanisme avait laissé place à la musicologie et au gauchisme, il joue avec son père dès son plus jeune âge, notamment dans les festivals de « square dance » en Caroline du Nord. À 20 ans, il délaisse ses études de journalisme pour se consacrer à la musique. Grâce à l’éthnomusicologue Alan Lomax, Seeger écume les archives musicales de la Bibliothèque du Congrès à Washington, retranscrivant des thèmes de folksongs populaires. A la fin des années 30, sa quête se poursuit à travers les campagnes américaines pour collecter et compiler des chansons traditionnelles. Lors d’un concert au bénéfice de travailleurs migrants en Californie, il croise la route du singer-songwriter Woddy Guthrie, véritable icône de la chanson protestataire, avec qui il fonde en 1940 le groupe Almanac Singers. Leur répertoire combine chansons ouvrières militantes, pacifistes dans un premier temps, puis antifascistes après l'invasion de l'Union soviétique par l'Allemagne nazie. À la fin de la guerre, Pete Seeger s'installe à Beacon sur les bords de l'Hudson, d'où il se rend régulièrement à Greenwich Village, et forme un nouveau groupe sous le nom de The Weathers. Son succès est phénoménal, mais ses positions politiques, comme son engagement dans le parti communiste américain, lui valent d’être inscrit sur la « liste noire » du sénateur Joseph McCarthy. Le groupe est interdit de télévision et de radio, si bien qu’il se sépare au milieu des années 50.Pete Seeger entame alors une carrière solo et enregistre en abondance pour Folkways Records, à commencer en 1954 par l’album How to Play a 5-String Banjo (instruction) pour compléter le manuel qu’il a édité 6 ans plus tôt. Suivent des disques aussi variés que des comptines enfantines, des chants contre la guerre d’Espagne ou du Vietnam. A de rares exceptions, le label de Moses Asch a publié tout son répertoire, soit une bonne partie du plus imposant corpus de chansons folkloriques et protestataires jamais enregistré aux États-Unis. Elles décrivent une Amérique où règne la brutalité patronale face aux ouvriers et l'exploitation des immigrés dans les grandes propriétés, dénoncent le capitalisme, le fascisme et le conformisme, faisant de lui un ardent militant des droits civiques, champion des causes progressistes et pacifistes. une chanson composée par Woody Guthrie.
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Mary Lou Williams (1910-1981)L’une des premières femmes instrumentistes à avoir été reconnue sur la scène jazz américaine, Mary Lou Williams était non seulement une excellente pianiste, mais aussi une grande compositrice et une arrangeuse de talent. Née à Atlanta dans une famille très pauvre, elle s’avère aussi très vite douée pour le piano, au point d’en jouer professionnellement dès 10 ans. Elle ne tarde pas à rejoindre le groupe The Twelve Clouds Of Joy, où elle rencontre son mari John Williams, croisant également Lester Young et Ben Webster. En 1942, elle quitte le groupe, divorce et démarre sa carrière solo à New York. Elle joue aussi un temps pour Duke Ellington, non sans devenir un amie et mentor de monstres sacrés tels que Charlie Parker, Thelonious Monk ou Dizzy Gillespie. Mary Lou Williams joue et compose énormément, entourée de ses musiciens triés sur le volet comme Frankie Newton, Bill Colman et Don Byas, si bien que Moses Asch en possède déjà plusieurs enregistrements à la création de Folkways Records, comme des répétitions ou même des séances d’accordage. Les albums de Mary Lou Williams témoignent tous de son incroyable énergie créative, à l’instar de The Histotry Of Jazz (1978). Elle y raconte sa vision du jazz qu’elle illustre en musique, revenant sur son apprentissage du genre, comme du ragtime et du blues dans son enfance. Elle y interprète aussi ses propres compositions comme le titre "Night Life" (1930), devenu un classique.