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Le Soi et l'Autre - Isabelle Ratié
laura.molinari12345
Created on March 29, 2022
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Transcript
Le Soi et l'autre - Isabelle Ratié
Identité, différence et altérité dans la philosophie de la Pratyabhijna
Introduction
- Un questionnement autour de la reconnaissance de soi
- La reconnaissance admet une différence entre son soi passé, et son soi présent.
- Elle implique un détachement de son identité, pour pouvoir se retrouver.
Introduction
- Un questionnement autour de la reconnaissance de soi
- La reconnaissance admet une différence entre son soi passé, et son soi présent.
- Elle implique un détachement de son identité, pour pouvoir se retrouver.
Doctrine bouddhique :
- Toute altération du soi est altérité : le soi ne demeure jamais identique à soi-même.
- Thèse de l'anatmavada : toute connaissance de soi est illusoire.
Introduction
- Un questionnement autour de la reconnaissance de soi
- La reconnaissance admet une différence entre son soi passé, et son soi présent.
- Elle implique un détachement de son identité, pour pouvoir se retrouver.
Doctrine bouddhique :
- Toute altération du soi est altérité : le soi ne demeure jamais identique à soi-même.
- Thèse de l'anatmavada : toute connaissance de soi est illusoire.
Doctrine brahmanique :
- Vise la compréhension de l'identité du soi, sans en exclure la différence.
- Thèse de l'existence de l'atman
Le mouvement de la Pratyabhijna
- Etymologie : re- (praty) ; connaissance (jna) = manifestation en présence (abhi) du Soi.
- Développé au IX-Xème siècle de notre ère
- Sous l'impulsion du penseur Utpaladeva et de son commentateur Abhinavagupta.
- Issu du shivaisme du Cachemire, non dualiste
- Posture philosophique et phénoménologique différente du bouddhisme et du brahmannisme
Le mouvement de la Pratyabhijna
- Etymologie : re- (praty) ; connaissance (jna) = manifestation en présence (abhi) du Soi.
- Développé au IX-Xème siècle de notre ère
- Sous l'impulsion du penseur Utpaladeva et de son commentateur Abhinavagupta.
- Issu du shivaisme du Cachemire, non dualiste
- Posture philosophique et phénoménologique différente du bouddhisme et du brahmannisme
- Deux thèses réfutées :
Le traité de la Pratyabhijna
Thèse défendue : L'identité de l'individu est la conscience absolue du Soi
Le traité fait appel à : - L'expérience = perception immédiate- L'inférence = destinée à convaincre autrui> Sous forme d'un dialogue philosophique
Intérêt principal : instruction d'autrui
Le traité de la Pratyabhijna
Thèse défendue : L'identité de l'individu est la conscience absolue du Soi
Le traité fait appel à : - L'expérience = perception immédiate- L'inférence = destinée à convaincre autrui> Sous forme d'un dialogue philosophique
Intérêt principal : instruction d'autrui
Paradoxes soulevés :
Si tout est le Soi et ainsi si même Autrui est contenu dans le Soi, qui Utpaladeva pourrait-il bien chercher à convaincre ?
A quelle connaissance le traité prétend-il amener l'homme, le Soi étant déjà à lui-même conscient ?
- Celui qui se met en quête de sa propre identité a déjà conscience de lui-même
- Il s'agit d'une méconnaissance (connaissance erronée) de soi.
- La Pratyabhijna doit amener les hommes à une "re-connaissance".
Mise en évidence des pouvoirs du Soi, au delà d'une connaissance ne reconnaissant pas son objet pour ce qu'il est.
Chapitre 1 :La critique bouddhique du Soi
A - La critique bouddhique de l'argument de la perception du Soi B - La critique bouddhique de l'argument de la mémoireC - La critique bouddhique du pouvoir de connaissance
A - La critique bouddhique de l'argument de la perception du Soi
Argument : la perception prouve l'existence d'un Soi conscient, connaissant et permanent
Acte qui éclaire l'objet
MANIFESTATION
Action de connaître
Implique acte de manifestation
COGNITION
Fait d'être manifeste
Moyen de connaissance
Phénomène résutant de l'acte de manifestation
La perception
MANIFESTATION
Mes états de conscience constituent une série de cognitions.
En tant qu'elles sont des manifestations instantanées et discontinues.
COGNITION
Quelle est la source de la réflexivité de la conscience ?
PB : Quelle est la source de la réflexivité de la conscience ?
Philosophes du Nyaya
> La cognition manifestant des objets se manifeste aussi elle-même > La cognition fait l'objet d'une cognition postérieure> La conscience réflexive consiste en la succession de deux cognitions
PB : Quelle est la source de la réflexivité de la conscience ?
Philosophes du Nyaya
> La cognition manifestant des objets se manifeste aussi elle-même > La cognition fait l'objet d'une cognition postérieure> La conscience réflexive consiste en la succession de deux cognitions
PB : Quelle est la source de la réflexivité de la conscience ?
Philosophes de la Mimamsaka
Philosophes du Nyaya
> La cognition manifestant des objets se manifeste aussi elle-même > La cognition fait l'objet d'une cognition postérieure> La conscience réflexive consiste en la succession de deux cognitions
> La cognition ne peut s'appliquer à elle-même > Aucune cognition postérieure ne peut en faire reconnaître une autre.> Aucune véritable conscience réflexive.
PB : Quelle est la source de la réflexivité de la conscience ?
Philosophes de la Mimamsaka
Philosophes du Nyaya
> La cognition manifestant des objets se manifeste aussi elle-même > La cognition fait l'objet d'une cognition postérieure> La conscience réflexive consiste en la succession de deux cognitions
> La cognition ne peut s'appliquer à elle-même > Aucune cognition postérieure ne peut en faire reconnaître une autre.> Aucune véritable conscience réflexive.
Logiciens bouddhistes
> La cognition est manifestation d'objet et manifestation de soi-même > La conscience réflexive accompagne toute cognition d'objet, sur un mode immédiat.> La conscience manifestée = cognition instantanée.
Thèse bouddhique : Il n'est pas de soi perçu en dehors du soi des cognitions.
- Les cognitions ne manifestent pas un sujet percevant permanent.
- La cognition manifeste une conscience de soi, qui n'est pas conscience DU Soi.
Pourquoi le bouddhiste n'admet-il pas que le " Soi " dont nous faisons l'expérience dans la conscience de soi, puisse être davantage que la cognition instantanée ?
Perception de l'objet / Concept de l'objet
Les cognitions instantanées du sujet se rapportent à des concepts.
Le Soi ne se distingue pas de la cognition instantanée.
- Le Soi n'est pas perçu
> Conscience = cognition instantanée > = Série discontinue d'états conscients différents et impermanents > Si le Soi était perçu, il serait impermanent.Or, il n'existe pas de Soi impermanent.
Le Soi ne se distingue pas de la cognition instantanée.
- Le Soi n'est pas perçu
> Conscience = cognition instantanée > = Série discontinue d'états conscients différents et impermanents > Si le Soi était perçu, il serait impermanent.Or, il n'existe pas de Soi impermanent.
- La cognition du "Je" n'a pas pour objet le Soi mais les cinq skandha.
Le Soi ne se distingue pas de la cognition instantanée.
- Le Soi n'est pas perçu
> Conscience = cognition instantanée > = Série discontinue d'états conscients différents et impermanents > Si le Soi était perçu, il serait impermanent.Or, il n'existe pas de Soi impermanent.
- La cognition du "Je" n'a pas pour objet le Soi mais les cinq skandha.
- Le "Je" est résultat d'une construction conceptuelle qui n'est pas le Soi (comme tout autre pronom désignant le soi : mon, mes...)
Dire "Je" c'est : - Associer le Soi à un concept
- Admettre une conscience positionnelle sur soi.
> Or, le Soi s'il existe, devrait se poser de manière immédiate à la cognition.
La cognition du « Je » détermine le corps et les cognitions. Cette cognition n’est pas une perception directe du Soi, mais le résultat d’une conceptualisation.
B - La critique bouddhique de l'argument de la mémoire
Argument : Tout souvenir implique reconnaissance spontanée du Soi.
- Toute expérience est issue d'une cognition instantanée.- Toute expérience est donc détruite au moment du souvenir. - Aucun souvenir ne peut être conforme à l'expérience passée, puisque détruite.
- Toute expérience est issue d'une cognition instantanée.- Toute expérience est donc détruite au moment du souvenir. - Aucun souvenir ne peut être conforme à l'expérience passée, puisque détruite.
" La cause doit être conçue à partir de l'absence de l'effet, si cette cause n'existe pas. "
Isabelle Ratié - Le Soi et l'Autre (Chapitre 1 " La critique bouddhique du soi ")
La cause = le Soi n'existe pas, pourtant l'effet "souvenir" existe.
Si toute expérience passée est détruite, alors comment peut-il y avoir souvenir de choses perçues à travers une perception détruite ?
- Qualité d'ordre psychologique [du Soi]- Ce qui rend conforme le souvenir à l'expérience
Trace résiduellebhavana
SAMSKARA
- Ce qui rétablit un état antérieur
Elanvega
Elasticitésthitisthapaka
- Qualités d'odre matériel [du corps]
Qualité de la substance = expérience passée
Trace résiduellebhavana
Incompatible avec un Soi permanent
« On ne saurait à juste titre inférer l’existence d’une cause pour rendre compte d’un effet, qu’à condition que la cause suffise à rendre compte de cet effet. »
Isabelle Ratié - Le Soi et l'Autre ( Chapitre 1 : La critique bouddhique du Soi , p73 )
- La cause = Soi ne rend pas compte de l'effet = souvenir , l'expérience étant détruite.
- La cause = trace résiduelle suffit à rendre compte de l'effet = souvenir , étant trace restante de l'expérience
C - La critique bouddhique du pouvoir de connaissance : l'impossible relation du Soi et des cognitions
Argument 1 : La nature consciente du Soi, échappant à la particularisation du temps
Argument de l'atmavadin
Le Temps
- Produit de l'impermanence
- Particularité s'ajoutant de manière extrinsèque un objet passif
Conscient, permanent et actif
Le Temps
- Produit de l'impermanence
- Particularité s'ajoutant de manière extrinsèque un objet passif
Pas de statut d'objet particularisé
Le Soi
Incompatible avec le déterminisme temporel
Conscient, permanent et actif
Le Temps
- Produit de l'impermanence
- Particularité s'ajoutant de manière extrinsèque un objet passif
Pas de statut d'objet particularisé
Le Soi
Incompatible avec le déterminisme temporel
C'est la conscience elle-même qui impose aux objets un cadre spatio-temporel.
Critique bouddhique
- Si le Soi est de nature consciente et DONC permanente.
- La cognition doit l'être aussi.
- Toute cognition inconsciente est impossible.
Critique bouddhique
- Si le Soi est de nature consciente et DONC permanente.
- La cognition doit l'être aussi.
- Toute cognition inconsciente est impossible.
/ L'atmavadin considère la cognition comme consciente et instantanée. Il ne peut y avoir de relation entre deux entités se manifestant déjà elle-mêmes.La cognition appartient donc à un autre Soi.
Critique bouddhique
- Si le Soi est de nature consciente et DONC permanente.
- La cognition doit l'être aussi.
- Toute cognition inconsciente est impossible.
/ L'atmavadin considère la cognition comme consciente et instantanée. Il ne peut y avoir de relation entre deux entités se manifestant déjà elles-mêmes.La cognition appartient donc à un autre Soi.
L'argument de l'atmavadin revient à admettre l'existence d'une multiplicité de Soi, donc la non existence d'un Soi unique.
C - La critique bouddhique du pouvoir de connaissance : l'impossible relation du Soi et des cognitions
Argument 1 : La nature consciente du Soi, échappant à la particularisation du temps
Argument 2 : La théorie Samkhya de l'intellect-miroir
La théorie de l'intellect-miroir :
Sujet conscient purusa
projette sa lumière
reflète la lumière de l'objet
Intellectbuddhi
passe sous forme de reflet
Objet
Lumièreprakasa
La théorie de l'intellect-miroir :
Sujet conscient purusa
projette sa lumière
reflète la lumière de l'objet
Intellectbuddhi
passe sous forme de reflet
Objet
La cognition (inconsciente) est rendue possible par la réception par l'intellect du reflet de l'objet et de la lumière du Soi.
Critique bouddhique
- Si l'intellect a le pouvoir d'illuminer les choses, il doit lui-même être lumineux (conscient).
- L'existence d'un sujet conscient n'est donc pas nécessaire.
- La conscience implique la permanence.
- L'intellect doit être permanent.