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Transcript

L'écriture radio

Contrairement à la presse écrite où le lecteur peut revenir sur le texte, l’auditeur n’a pas de deuxième chance pour comprendre ce qui est dit! Il n’en a qu’une seule. Il faut donc utiliser un vocabulaire simple. Il faut également aller droit à l'essentiel l’essentiel. L’écriture radio est directe et sobre. Un bon texte pour la radio c'est un texte qui dit clairement les choses, avec une économie de mots, tout en développant mais précis et imagé : l'auditeur imagine, se fait un film dans sa tête.

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Quelques conseils!

Les verbes

La construction des phrases

La structure du texte

Les nombres

Noms, titres et fonctions

La mise en page

Le temps mène la radio de nombreuses manières. OOn choisira de préférence le présent à tout autre temps de conjugaison. 14Eviter la forme passive du verbe. La forme active exprime l’action avec plus de force. Il vaut mieux que le chat mange la souris plutôt que la souris soit mangée par le chat … Même si cela ne change rien pour la souris ! Une banque peut évidemment être attaquée par des bandits, mais c’est mieux quand des bandits attaquent une banque. 15Eviter la négation du verbe. « Le ministre ne rejette pas le projet… » n’est pas l’équivalent de « Le ministre admet le projet… ». Mais on peut s’entendre sur la formule « Le ministre juge le projet recevable… » Nous ne perdrons pas la nuance, mais nous utiliserons la forme affirmative. Que veut dire ce dire ? Bien sûr, le verbe « dire » est correct en français… Mais pour des journalistes, il est insuffisant. Que signifie-t-il exactement ? Lorsque notre protagoniste « dit », cela signifie-t-il qu’il estime, considère, allègue, affirme, remarque, note, relève, souligne, accuse, admet, proteste, révèle, suggère, évalue, reconnaît, admet, nie… ? Bien sûr, le verbe « dire » est correct en français… Mais pour des journalistes, il est insuffisant. Que signifie-t-il exactement ? Lorsque notre protagoniste « dit », cela signifie-t-il qu’il estime, considère, allègue, affirme, remarque, note, relève, souligne, accuse, admet, proteste, révèle, suggère, évalue, reconnaît, admet, nie… ?

Il faut s’assurer d’aller à l’essentiel et créer des phrases courtes. Une seule façon de savoir si on y est parvenu : lire la phrase à haute voix. C’est aussi la meilleure façon de surveiller la sonorité des mots écrits! Nous écrivons pour l’oreille. Pas pour l’œil. 4Il est aussi toujours préférable de se limiter à une idée par phrase et de ne pas utiliser trop d'incises : "dit-il, dit-elle " et de subordonnées : La voiture, qui roulait à vive allure, a été arrêtée. Construction conseillée : un sujet, d’un verbe et d’un complément. L’idéal est d’ailleurs de les écrire dans cet ordre-là. Les inversions compliquent le texte et rendent la compréhension difficile. Si l’auditeur rate le début de la phrase ou n’est pas assez attentif, il perdra tout le sens du texte. Un exemple : « Hier, au cours d’une conférence de presse tenue à l’hôtel Lepluschic de Saguenay, le premier ministre a annoncé aux agents de voyages en congrès un nouvel investissement immédiat de 150 000 $ pour venir en aide au secteur touristique… » ne s’entend pas à la radio où l’on se contente de l’essentiel : « Le tourisme à Saguenay s’enrichit de 150 000 $. C’est la promesse faite par le premier ministre aux agents de voyages… »

Les nombres présentent aussi une difficulté. La première question à se poser est certainement celle-ci : « Ce chiffre est-il vraiment nécessaire ? » Certains journalistes ont l'habitude d’utiliser des chiffres pour donner du poids à leurs propos. Pour montrer qu’ils sont vraiment au fait du dossier. C’est une erreur car l'auditeur ne peut pas tous les retenir. On les utilise lorsqu’ils sont essentiels à la compréhension du propos. Contrairement à la télévision, la radio ne dispose pas de support pour les présenter en même temps qu’on les lit. Un exemple : 6On évitera de dire « 25 pour cent », encore moins « 25,82 pour cent » pour préférer, selon le cas, « un quart » ou encore « un sur quatre » ou même « un peu plus du quart ». Utiliser « trois fois moins » ou « cinq fois plus » permet à l’auditoire de prendre rapidement la bonne mesure des chiffres donnés. 7On évitera aussi au maximum de donner des décimales. À moins qu’elles ne soient essentielles au propos, ce qui peut être le cas dans un résultat d’élection. Il est plus efficace d’arrondir les chiffres. Il est utile aussi de faire les calculs pour l’auditeur. Il faut aider l'auditeur à se faire une idée de l'ordre de grandeur : comparer la surface d'un lieu peu connu à celle d'un lieu connu des auditeur ( équivalant à la ville de Morlaix...)

S’il s’agit d’une personne très connue, on placera la fonction avant le nom . Si la fonction est plus connue que la personne qui l’occupe, on fera l’inverse. Ainsi, nous aurions intérêt à parler du « président de la république du Kazakhstan, monsieur Nazarbaïev » plutôt que de « monsieur Nazarbaïev, le président de la république du Kazakhstan ». 10Dans certains cas, la fonction seule pourra être mentionnée lorsque le nom de la personne qui l’occupe n’est pas pertinent. Connaître le nom du gagnant d’un énorme montant d’argent dans une loterie n’est généralement pas nécessaire. Il est plus intéressant de savoir que le gagnant est une personne au chômage ayant de lourdes responsabilités familiales… 11Plus rarement, le nom seul peut être employé lorsque la renommée de la personne est très grande. Maître Gim's, N.Sarkozy ne demandent pas de longues présentations. Mais, n'oublions pas que, dans l'auditoire, certaines célébrités qui nous paraissent connues ne sont peut-être pas aussi partagées qu’on l’imagine.

La construction d’un texte destiné à la radio est différente de la structure d’un article de presse écrite: Le premier paragraphe de l’article donne à ses lecteurs l’essentiel de la nouvelle. La suite de l’article la développe. On raconte que cette structure est née de la nécessité de couper parfois dans un texte de presse écrite pour faire de la place à d’autres événements urgents de l’actualité, ce qui pouvait aller jusqu’à réduire le texte à sa plus simple expression, c’est-à-dire au premier paragraphe. Il faut avoir alors la certitude que le lecteur ne perdra rien de l’essentiel formulé dans les premières phrases. 17Dans l’écriture radio, on choisira celle de la conversation et du style oral . La radio recherche ce caractère spontané et naturel qui reproduit la vie. 1On trouvera à la radio : « Le pape Jean-Paul II est décédé ce matin à Rome. » « Les fidèles de l’Église catholique sont en deuil. Le pape Jean-Paul II est mort ce matin à Rome. » A l'écrit : « Succombant après plusieurs jours d’agonie et entouré de ses plus proches collaborateurs, pendant qu’une foule de fidèles rassemblés se recueillaient en silence, le pape Jean-Paul II s’est éteint doucement aujourd’hui à Rome. » Autre exemple : La mairesse de la ville, Madame Unetelle, réclame une enquête publique pour comprendre pourquoi les gicleurs anti-incendie n’ont pas fonctionné correctement dans l’édifice Untel. La rue Sainte-Bidule a été fermée pendant cinq heures hier pendant que les pompiers s’acharnaient à éteindre le brasier. L’un d’eux a d’ailleurs risqué sa vie et sauvé deux personnes réfugiées sur le toit de l’immeuble. Le chef des pompiers a déclaré que la faute revenait aux gicleurs qui n’ont pas fonctionné. C’était une alerte générale. Quatre personnes sont mortes et six ont été blessées. Certaines gravement. voici une proposition qui permet de suivre plus facilement le fil de cette nouvelle :« Quatre personnes sont mortes et six ont été blessées. Certaines gravement. C’était une alerte générale. La rue Sainte-Bidule a été fermée pendant cinq heures hier pendant que les pompiers s’acharnaient à éteindre le brasier. L’un d’eux a d’ailleurs risqué sa vie et sauvé deux personnes réfugiées sur le toit de l’immeuble. Le chef des pompiers a déclaré que la faute revenait aux gicleurs qui n’ont pas fonctionné. La mairesse de la ville, Madame Unetelle, réclame une enquête publique pour comprendre pourquoi les gicleurs anti-incendie n’ont pas fonctionné correctement dans l’édifice Untel. »

La mise en pages d’un texte radiophonique doit tout mettre en œuvre pour que le lecteur n’hésite jamais dans sa lecture, même s’il n’a pas écrit le texte lui-même ou s’il doit le lire sans en avoir pris connaissance au préalable. Cela peut être le cas, par exemple, lorsqu’une nouvelle arrive à la dernière minute. C’est souvent le cas lors des bulletins spéciaux d’information pour lesquels on interrompt la programmation prévue. La plupart des stations de radio ont des règles précises de mise en pages et d’en-têtes. Le style et les marges peuvent faire varier la durée de lecture, mais on calcule approximativement trois ou quatre secondes pour lire une ligne. Ainsi, la consigne de rédiger une nouvelle de huit lignes donnera une nouvelle de moins de 30 secondes. Une page d’un bulletin de nouvelles radiophoniques