Le Lycée St-Sernin pendant la 1ère Guerre mondiale. Analyse d'archives
Marie Perny
Created on February 27, 2021
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Transcript
Le Lycée de jeunes filles de Toulouse pendant la Première Guerre mondiale : un hôpital militaire au cœur d'un lycée de 1914 à 1918.
La valorisation d'une archive du Lycée par des étudiants de Lettres supérieures du Lycée public Saint-Sernin de Toulouse(LSHA - avril-juin 2020)
Photographies
Ressources et bibliographie
4. Des prisonniers de guerre allemands
Chronologie générale
La mémoire de cet épisode
6. Et après ?
5. La restitution des locaux au Lycée (1916-1918)
3. Le comité de soutien à l'Hôpital n°17
Histoire et activité
2. L'Hôpital n°17 :
La transformation du lycée en hôpital
1. Le 2 août 1914 :
Présentation du projet
Avant-propos
Table des matières
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Marie Perny Professeure agrégée d'Histoire en Classes Préparatoires Littéraires Lycée public Saint-Sernin, Toulouse
Avant-propos et présentation
Le 16 mars 2020, les établissements scolaires de France fermaient leurs portes jusqu'au mois de juin. Cours à distance, tâtonnements méthodologiques, expérimentations pédagogiques et professionnelles : comme tous les autres établissements, le Lycée Saint-Sernin a dû faire face à l'inédit.Un siècle auparavant, ce même établissement traversait, comme des centaines d'autres dans le pays, l'épreuve de la Première Guerre mondiale : en août 1914, le lycée se transformait en hôpital militaire et accueillait dès septembre ses premiers blessés, acheminés par le train depuis la zone du front. Deux années durant, les cours du lycée sont dispensés ailleurs que dans l'établissement, entièrement réquisitionné pour l'effort de guerre. Un comité de soutien à l'hôpital s'est constitué dès le mois d'août 1914 au sein du personnel du Lycée et s'est réuni régulièrement jusqu'en 1916. Les procès-verbaux de ces réunions sont conservés dans un petit cahier d'une quarantaine de pages. Ce carnet a été transcrit puis analysé par une quinzaine d'étudiants volontaires de première année de Lettres supérieures, entre avril et juin 2020, tandis qu'ils étaient eux-mêmes hors de leur établissement. Ce travail leur a permis de s'initier au raisonnement sur archives et à la construction du savoir historique. J'ai complété le carnet du comité par l'analyse de quelques documents conservés aux Archives Départementales de la Haute-Garonne (AD31). Nos échanges réguliers autour de leurs recherches et de leur questionnement ont permis de reconstituer le fonctionnement de l'établissement pendant ces années de guerre. Leurs hypothèses individuelles et collectives sont la trame de ce livret qui permet de documenter et d'éclairer un moment de l'histoire de notre Lycée.Qu'ils en soient ici remerciés : Leïla Abejean, Camille Aversenq, Noah Barry, Hannah Bastaert, Clara Bornes, Elisa Clédassou, Emma Clergue, Gladys Corsaut, Pauline Faure, Léonore Félix, Nina Kerdoncuff, Juliette Lagabrielle, Mélissa Monteau, Eva Picarel-Turchetto, Jimmy Toulouse.Monsieur François Olier, major du Service de Santé de l'armée de Terre, historien spécialiste des hôpitaux militaires des deux Guerres mondiales, a été d'une aide précieuse dans nos recherches contraintes par les conditions du confinement. Son blog et ses travaux nous ont beaucoup appris sur l'histoire des hôpitaux militaires. Il nous a très aimablement communiqué un trésor : quelques photographies issues du dossier de notre Lycée et conservées au Musée du Service de Santé des Armées du Val-de-Grâce (MSSA).Les auteurs de cette enquête espèrent communiquer aux lecteurs de ce livret la grande joie qui les a animés en reconstituant l'histoire de ce moment particulier, dont la découverte élargit sans doute notre regard sur les lieux. Bonne exploration !
Le 2 août 1914, la transformation du Lycée en hôpital
01
Effets immédiats de la guerre
Les locaux de substitution
Au cœur de l'été 1914, tandis que sonne la mobilisation générale, le Lycée de jeunes filles de Toulouse se transforme aussitôt en un hôpital militaire. Il faisait partie d'une armature d'hôpitaux prévue de longue date : en application de la législation nationale sur les hôpitaux militaires mise en place en 1899 pour en améliorer le réseau et le fonctionnement sur l'ensemble du territoire (1), la direction du Service de Santé du 17e corps d'armée informe le préfet de la Haute-Garonne dans une lettre du 13 mars 1903 de la création d'un hôpital temporaire dans les bâtiments du Lycée de jeunes filles dès le lendemain de la mobilisation militaire, si une guerre devait être déclarée (2). Le 2 août 1914 : une circulaire ministérielle demande à tous les chefs d'établissements désignés de dresser un procès-verbal de l'état des lieux avant l'installation des autorités militaires dans les locaux. L'hôpital hébergé au sein du Lycée de jeunes filles de Toulouse a le statut d'hôpital complémentaire et porte le numéro 17. Il fait partie des 65 hôpitaux militaires qui ouvrent en Haute-Garonne : des établissements régies par l'autorité militaires (2 permanents et 24 complémentaires) et des établissements bénévoles issus de la libre initiative de groupements privés (3).Le conseil pédagogique du 3 juillet prévoyait la rentrée pour le 1er octobre 1914, loin de s'imaginer qu'elle serait très perturbée (4) ... Où donc allaient se tenir les classes, tandis que les locaux du lycée se transformaient en hôpital ? Quelles en seraient les conséquences sur le quotidien, les effectifs, l'internat et les finances de l'établissement ?
Notes :(1) F. Olier, p.43.(2) AD31, 2R25.(3) idem.(4) AD31, 3153W188
Baisse des effectifs et des ressources financières...
Entre 1914 et 1916, les classes sont accueillies en dehors du Lycée...
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A quoi ressemblait le Lycée de jeunes filles de Toulouse en 1914 ?
Le Lycée en 1914
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Un extrait du projet d'agrandissement du Lycée envisagé avant la guerre et une photographie de la place St-Sernin au début du XXe siècle.
Le 2 août 1914, la transformation du Lycée en hôpital
01
A quoi ressemblait le Lycée de jeunes filles de Toulouse en 1914 ?
Effets immédiats de la guerre
Les locaux de substitution
Ouvert en janvier 1884, le Lycée de jeunes filles de Toulouse entre dans sa trentième année en 1914. Il est dirigée depuis 1909 par Amélie Gonnet qui a succédé à la directrice fondatrice, Emma Baillaud, et compte 660 élèves, qui n'ont jamais été aussi nombreuses. On dénombre 23 classes : 11 classes pour les cinq années du niveau secondaire (correspondant aujourd'hui aux classes allant de la 4e à la Terminale), deux classes de 6e année, une littéraire et une scientifique (équivalent des classes préparatoires d'aujourd'hui), mais aussi dix classes du niveau primaire.Sans compter le personnel d'entretien, une cinquantaine de femmes y travaillent à des titres divers dans des charges d'enseignement, administratives ou de surveillance. Aux 19 femmes professeures du secondaire et aux 10 maîtresses des classes primaires, s'ajoutent une dizaine de professeurs du Lycée de garçons voisin (l'actuel Lycée Fermat) qui viennent dispenser quelques heures de cours aux jeunes filles.Les locaux s'étendent sur une vaste parcelle délimitée par les rues de la Chaîne, Gramat et Gatien-Arnoult (où se trouve l'entrée). Depuis 1905, les bâtiments de l'ancien couvent des Bénédictines ont été attribués au Lycée par la municipalité et sont en attente de travaux. A partir de 1910, la municipalité travaille à agrandir et rénover l'ensemble des locaux du Lycée : plusieurs plans sont réalisés par l'architecte de la ville et la directrice est confiante.Ce projet de longue haleine est interrompu par la guerre.
Baisse des effectifs et des ressources financières...
Entre 1914 et 1916, les classes sont accueillies en dehors du Lycée...
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Le 2 août 1914, la transformation du Lycée en hôpital
Notes :(1) La Dépêche, 20 septembre 1914.(2) AD31, 3153W193, 10 novembre 1915.
A quoi ressemblait le Lycée de jeunes filles de Toulouse en 1914 ?
Le Lycée en 1914
01
Les locaux de substitution
Effets immédiats de la guerre
Baisse des effectifs et des ressources financières...
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Tous les locaux de l'établissement passent sous le contrôle de l'autorité militaire et sont réaménagés pour les besoins de l'hôpital (salles d'examen et de soin, dortoirs pour les blessés). La rentrée a pourtant lieu à l'automne mais dans des conditions matérielles très précaires et ce, jusqu'à l'automne 1916. Le Lycée fait paraître un avis dans La Dépêche pour annoncer que la rentrée se déroulera bien le 2 octobre (1).Les classes sont réparties dans deux adresses à proximité du lycée. Les cours du secondaire ont lieu dans les locaux de la Faculté des Lettres, rue de l'Université (actuelle rue Lautmann), que la mobilisation a vidé des étudiants. Les classes primaires rattachées à l'établissement sont regroupées dans une annexe de l'Université, rue du Taur (actuel bâtiment du CROUS). Les conditions matérielles sont très précaires comme en témoigne vingt ans après Mme Cazelles, la présidente des Anciennes Élèves.Un an plus tard, l'Économe du Lycée (l'intendante de l'époque), madame Blanchard, se démène encore pour tenter d'améliorer le quotidien de ces petites classes. La correspondance fournie qu'elle échange avec la Directrice du Lycée témoigne de son engagement énergique pour tenter de trouver des solutions aux problèmes de chauffage défaillant de la grande salle de la rue du Taur. Des poêles sont installés, mais on a omis d'y mettre un tuyau d'évacuation de la fumée... et plus aucun ouvrier des sept entreprises sollicitées n'est disponible pour remédier au problème : la guerre les a mobilisés. Madame Blanchard parle d'une « difficulté insurmontable ». L'Économe du Lycée de garçons recommande une entreprise, mais là encore en vain (2).
Le 2 août 1914, la transformation du Lycée en hôpital
Entre 1914 et 1916, les classes sont accueillies en dehors du Lycée...
Les locaux de substitution
Notes :(1) AD31, 2R25, 15 septembre 1915.(2) idem.(3) AD31 , 3153W184, PV du CA du 21 mai 1915.(4) AD31, 3153W194.(5) AD31, 3153W184, PV des CA de mai et novembre 1915, mai 1916.
A quoi ressemblait le Lycée de jeunes filles de Toulouse en 1914 ?
Le Lycée en 1914
01
Effets immédiats de la guerre
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Autre conséquence de l'aménagement du Lycée en hôpital : la fermeture de l'internat. Un rapport rédigé en septembre 1915 par une commission chargée d'examiner la situation des hôpitaux aménagés dans les écoles de Toulouse précise que « sur les 220 internes qu'il comptait en 1913-1914, 40 seulement ont suivi les cours en 1914-1915 » (1).Les internes boursières sont redirigées vers d'autres lycées avec internat ou incitées à être logées chez des particuliers. L'avis paru dans La Dépêche le 20 septembre sollicite d'ailleurs les familles disposées à accueillir des internes (2).La validation des comptes de l'année 1914 entérine une baisse d'effectif de 150 élèves (3). En 1915, 505 élèves sont inscrites pour 660 l'année précédente, ce qui grève le budget de l'établissement. La subvention municipale augmente de 10 000 F pour pallier la baisse de ressources (4).Le personnel de l'internat, privé d'emploi, est également dans l'incertitude. La sous-directrice, Mademoiselle Rey, peut conserver son logement de fonction et son traitement, mais sans indemnité de nourriture, tandis que la lingère et l'infirmière sont nourries et continuent leurs fonctions au service de l'hôpital, mais sans logement ni traitement. D'autres sont employées dans les services de la Mairie (5).
Une photographie issue du fonds d'archives du musée du Service de Santé des Armées de l'entrée de l'hôtel Dubarry, transformé en Centre de réforme.
02
L'Hôpital complémentaire n°17 : histoire et activité
Les soldats blessés
Le personnel de l'hôpital
L'hôpital n°17 est un hôpital complémentaire, organisé par le service de santé militaire. Il est l'un des 65 hôpitaux recensés en Haute-Garonne, toute catégorie confondue (1). Il est en service du 2 août 1914 à la fin de l'année 1918 (2).A son ouverture dans les locaux du lycée, il propose 300 lits pour des soins de médecine générale et dispose dès le mois d'octobre 1914 d'un service de radiographie. A la fin de l'année, l'hôpital accueille aussi des soldats convalescents. En 1915, au plus fort de sa sollicitation, le nombre de lits passe à 484 et il y a trois divisions de soins spécialisés : les typhiques, les tuberculeux et les nerveux, qui bénéficient d'hydrothérapie, de radiothérapie et d'héliothérapie (3). En mars, le médecin-chef sollicite pour la première et unique fois une aide financière de 300 francs auprès du Comité qui lui accorde. Le 4 juillet 1915, les activités sont réduites et l'hôpital est essentiellement un dépôt de convalescents.Le 4 septembre 1916, l'hôpital devient le Centre spécial de réforme qui examine le cas de tous les blessés soignés dans la région pour décider de leur renvoi au front ou de leur réforme.Le 27 décembre 1916, après qu'une partie des locaux ont été restitués au Lycée, l'hôpital occupe le bâtiment des Bénédictines et l'hôtel Dubarry, hormis les salles historiques du premier étage « présentant un intérêt artistique et archéologique ». Son adresse est le 13 place St-Raymond et l'on y entre par la porte centrale de l'hôtel Dubarry. Il a encore 315 lits.
Notes :(1) F. Olier, p.43. (2) Archives du MSSA, Fiche historique et Etat sommaire des archives, n° 44611. (3) AD31, 3153W184, CA du 21 mai 1915.
Des médecins, des infirmières et un gestionnaire.
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"Les Infirmières", chanson composée en 1916par A. Gremillet et P. Codini.(coupez le son de la musique de fond)
L'Hôpital complémentaire n°17 : histoire et activité
Dans un discours d'hommage prononcé à l'Académie de Législation dont il était membre, il est décrit comme « un galant homme, plein de politesse et d'aménité », féru de poésie, mais également un peu hypocondriaque (« il se croyait toujours malade et vivait de régimes et de soins ») (4).
Il y a moins d'informations sur les infirmières, pourtant présentes et indispensables. 12 infirmières de le Croix Rouge y travaillent au mois de septembre 1914 (2). L'infirmière du Lycée, Mme Jean, sans emploi depuis la fermeture de l'établissement, y travaille également (3). Une infirmière, Mme Esquilat, est également membre du Comité de soutien.
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Une photographie de groupe de membres du personnel de l'hôpital militaire n°17
02
Le personnel de l'hôpital
Les soldats blessés
A la tête de cet hôpital, un gestionnaire civil. Il s'agit de Louis Fraissingea (1860-1933), professeur de Droit commercial à l'Université voisine.
Notes :(1) Archives du MSSA. (2) PV du Comité du 5 septembre 1914 (3) PV du Comité du 28 janvier 1915(4) « Rapport sur les travaux de l'Académie de Législation », par M. Declareuil, secrétaire perpétuel, Recueil de l'Académie de Législation, Tome X (1932-1933), Toulouse, Privat, 1933, p. 219.
Deux d'entre eux sont restés un an (le major Boyer de septembre 1914 à août 1915 ; le major Cazes d'avril 1915 à avril 1916) et le major Micas a supervisé les deux dernières années de l'Hôpital entre janvier 1916 et janvier 1918. Ce sont des médecins civils, qui ont du endosser l'uniforme en tant que réservistes, pendant la période de la mobilisation. L'un d'entre eux, le docteur Saint-Ange, est connu des Lycées toulousains : avant la guerre, il se charge de la visite médicale des élèves, garçons et filles, devant passer certains concours. Il est aussi très investi dans l'association des anciens élèves du Lycée de garçons.
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Ce sont trente médecins qui s'y côtoient ou s'y relaient pendant toute la guerre avec un effectif permanent d'environ 6 médecins présents de manière simultanée et des durées de service de quelques mois en moyenne (1).
L'Hôpital complémentaire n°17 : histoire et activité
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Une carte postale envoyée par un soldat blessé à l'un de ses amis et un aperçu du parc pour les convalescents ...
02
Les soldats blessés (1/2)
Le personnel de l'hôpital
Il y a peu de renseignements directs et développés sur les malades et blessés qui ont séjourné dans cet hôpital : des sources périphériques sur l'organisation matérielle de l'hôpital et sur les activités du Comité de soutien de l'hôpital permettent de dégager quelques informations.L'hôpital, qui a offert entre 300 et près de 500 lits selon les moments, a été fréquenté du début à la fin de la guerre :
- D'abord par des soldats présentant des pathologies diverses et graves : typhus, tuberculose, maladie des nerfs, blessures nécessitant radiographie et chirurgie.
- Puis rapidement par des convalescents, qui occupent principalement les lieux à partir de juillet 1915. La carte postale envoyée par l'un d'entre eux et conservée aux archives municipales de Toulouse l'illustre.
- A partir de 1916, plusieurs centaines de soldats s'y rendent en tant que Centre de réforme pour l'examen de leur situation.
Des médecins, des infirmières et un gestionnaire.
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L'Hôpital complémentaire n°17 : histoire et activité
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02
Les soldats blessés (2/2)
Le personnel de l'hôpital
Les pv du comité révèlent trois catégories spécifiques de soldats qui transitent par cet hôpital et qui nécessitent un soutien particulier.
- Les soldats venant des régions envahies, c'est-à-dire celle du front nord-est.
- Les soldats qui partent pour le front d'Orient, à Salonique.
- Les soldats nord-africains.
Des médecins, des infirmières et un gestionnaire.
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Les réunions sont hebdomadaires jusqu'à la rentrée scolaire de 1914 en octobre et s'espacent progressivement pour devenir annuelles en 1916 et 1917. Chacune est l'occasion de récapituler les actions menées en faveur de l'hôpital et des soldats blessés, d'évoquer et de débattre de celles qui sont projetées, mais aussi de tenir les comptes du Comité, en toute transparence.
- Feuilleter le cahier numérisé :
A partir de cette date, le Comité se réunit 23 fois jusqu'au 21 juin 1917. Chaque séance est l'objet d'un procès-verbal rédigé dans un cahier prévu à cet effet et qui a été le noyau de la présente étude.
- Lire les transcriptions
Les ressources du Comité
Les activités du Comité
03
Le Comité de soutien à l'Hôpital n°17
La confection des paquets
Les membres du Comité
Les Hôpitaux complémentaires n'étaient pas de ceux qui disposaient ordinairement d'un comité civil actif, contrairement aux hôpitaux auxiliaires que trois sociétés d'assistances aux blessés militaires avaient mis en place (SSBM, UFF et ADF) (1) ou aux milliers d'hôpitaux bénévoles organisés par des groupements privés (2). Pourtant un comité de soutien se forme spontanément dès le 17 août 1914, à l'initiative du personnel du Lycée de jeunes filles.
Notes :(1) Société de Secours des Blessés Militaires (SSBM), Union des Femmes de France (UFF), Association des Dames de France (ADF)(2) F. Olier, p.43.
à destination des soldats
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le 17 août 1914
La mise en place du Comité
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“ Nous serions heureuses d’apporter à l’autorité militaire en faveur des malades et blessés qui seront soignés ici le concours de toutes les sympathies groupées autour du Lycée.”
Le Comité de soutien à l'Hôpital n°17
Les ressources du Comité
Les activités du Comité
03
La mise en place du Comité
La confection des paquets
Les membres du Comité
A l'image du pays qui se mobilise sous la bannière de l'Union sacrée proclamée dès le 4 août 1914, les premières réunions du Comité témoignent d'une grande effervescence et d'un engagement fort pour la cause des blessés. La première réunion du 17 août, en plein cœur des vacances d'été, se fait en présence de 16 femmes, la plupart membres du personnel du Lycée dont la directrice, Mme Gonnet, des professeures, des membres de l'administration, mais aussi de Mme Cazelles, présidente de l'Association des Anciennes Elèves, et de Mme Fraissingea, épouse du gestionnaire de l'hôpital. C'est le moment de fondation du Comité dont le projet est résumé en ces termes : Détermination et dévouement sont au cœur des débuts du Comité. Dès la première séance, on insiste sur l'unanimité des participants et la mobilisation de tout un réseau autour du Lycée : le personnel du Lycée, les élèves, les anciennes élèves, les familles, etc. Les professeures assistées des élèves font des visites auprès des familles pour leur présenter l'initiative et récolter les premiers dons. Argent, linge, objets, fruits... Des permanences sont organisées au Lycée pour réceptionner les dons, notamment le linge, qui affluent dès le début.
à destination des soldats
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Mme Cazellesprésidente des Anciennes Elèves
Mme Gauretmaîtresse répétitrice
Mlle Préjeanprofesseur de Physique
Le Comité de soutien à l'Hôpital n°17
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Les membres du Comité
Les membres sont exclusivement des femmes : non seulement les hommes sont pour la plupart au front, mais l'institution du Lycée de jeunes filles détermine aussi cette caractéristique. Les femmes sur la photo des archives du Service de santé des Armées sont peut-être certaines de ces membres.La séance du 5 septembre 1914 mentionne que tout personnel est membre de droit du Comité. Sur les 38 personnels répertoriés au Lycée en août 1914, 20 sont investis nommément dans les activités du Comité. D'autres femmes sont membres du Comité, comme l'épouse du gestionnaire, Mme Fraissingea, Mme Cazelles, la présidente des Anciennes Elèves et d'autres, certainement des anciennes élèves et des épouses de médecins travaillant à l'hôpital.Quelques figures sont particulièrement impliquées dans la structuration du Comité :
- Mme Gonnet, directrice du Lycée, co-présidente du Comité. Elle est omniprésente dans son établissement où elle conserve son logement de fonction. Ses deux fils sont au front pendant la guerre : cela n'est jamais mentionné par quiconque dans aucune archive du Lycée. On mesure le sens donné à son engagement dans l'effort de guerre.
- Mme Cazelles, présidente des Anciennes élèves, co-présidente.
- Mme Blanchard, économe du Lycée, trésorière, qui veille à la bonne tenue des comptes.
- Mme Canet, surveillante générale, secrétaire du Comité qui rédige et signe chacun des 23 PV du carnet.
- Mme Durand, professeur de Lettres, qui supervise la confection des paquets et diverses commandes durant toute la guerre.
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Flanelle, laine et étoffes sont collectées et achetées en grandes quantités tout au long de la guerre afin de réaliser pantalons, caleçons, chemises, gilets, ceintures et chaussettes, selon les besoins des saisons et les sollicitations de l'Hôpital. Les élèves participent activement à la réalisation de ces effets, sous les directives vigilantes de Mme Durand, professeur de Lettres et de Mme Rouqueyral, professeur de couture. Mme Blanchard veille aux dépenses. Un ouvroir départemental s'installe au Lycée dès la fin de l'année 1914 : il emploie des femmes sans ressource pour confectionner du linge. Le Comité le sollicite tout au long de la guerre pour permettre à ces femmes de gagner un peu d'argent.
A la fin de l'année 1915, un soin particulier est porté aux soldats partant sur le front d'Orient, dans les Balkans et au nord de la Grèce. Souvent qualifiés de « malheureux », ils sont spécifiquement mentionnés dans les trois dernières réunions. Non seulement on destine des paquets de linge aux soldats partant sur ce front, mais une correspondance accompagnée d'un marrainage s'instaure entre ces soldats et les membres du Comité qui leur adressent linge, nourriture et argent (1).
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Le comité de soutien à l'Hôpital n°17
Les ressources du Comité
Les membres du comité
03
Les activités du Comité
La confection des paquets
La mise en place du Comité
Le Comité se concentre sur trois activités :
- Le soutien à l'hôpital qu'il assiste en finançant au début quelques équipements comme un chauffe-bain en août 1914 et des produits de pharmacie.
- L'entretien et la fourniture du linge des blessés, mais aussi la confection de paquets pour les soldats qui repartent au front.
- Le soutien et la correspondance avec des soldats sur le front d'Orient :
Notes :(1)"Enfin il a été envoyé à des soldats de Salonique qui avaient écrit, et sur lesquels les meilleurs renseignements avaient été donnés, des paquets de linge et de conserves et à quelques-uns un peu d’argent." (PV du 16 novembre 1916)
le 17 août 1914
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Le comité de soutien à l'Hôpital n°17
Les ressources du Comité
Les membres du Comité
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La confection des paquets à destination des soldats
Les activités du Comité
La mise en place du Comité
Très tôt, le Comité organise la réalisation de paquets de linge pour les soldats quittant l'hôpital. Ils comportent en général une chemise, un gilet de flanelle, une ceinture, un passe-montagne, des caleçons de laine et des chaussettes. Le nombre des paquets fournis n'est pas systématiquement indiqué, mais ils occupent la plupart des réunions jusqu'à la fin de la guerre. En novembre 1914, 75 paquets ont été distribués, 68 en juin 1915, une centaine pendant l'été 1915 pour un prix unitaire entre 7 et 10 francs. Le linge qui les compose est confectionné par les élèves et l'ouvroir départemental mais il faut aussi parfois l'acheter à l'extérieur, selon les périodes.Trois interrogations surgissent des échanges entre les membres du Comité :
- A qui doit bénéficier ces paquets ? Progressivement, il est décidé que ce soit les soldats les plus démunis qui les reçoivent en priorité : les soldats venant des régions envahies et les nord-africains.
- Ne risquent-ils pas de faire double-emploi avec les paquets fournis par l'Etat ? Le Comité défend leur réalisation lors de la réunion du 27 mai 1915.
- En novembre 1916, un léger désaccord pédagogique surgit entre la Directrice, Mme Gonnet, et le professeure qui supervise la confection des paquets, Mme Durand : Mme Gonnet souhaite que les élèves, revenues au Lycée à la rentrée 1916, accentuent les travaux de couture, qui figurent dans leurs emplois du temps classiques, au détriment du tricot et des lainage qui, selon elle, prennent trop de temps. Mais la confection des chaussettes de laine et Mme Durand semblent l'emporter : en juin 1917, 20 kg de laine sont commandés.
le 17 août 1914
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Dès la première semaine, la caisse s'élève à 1800 francs. Au total, plus de 10 500 francs auront été collectés tout au long de la guerre dont plus de 8500 francs ont été dépensés en juin 1917, avec une encaisse permanente de 2500 francs en moyenne. Le personnel du Lycée, les élèves et leurs familles, les anciennes élèves contribuent dès le début, ainsi que certaines personnalités ou organismes toulousains : le doyen de la faculté de Droit, M. Hauriou, offre 30 francs, de même que la Ligue Maritime verse 200 francs en septembre 1914 (1). Le gestionnaire M. Fraissingea est collègue du premier et, en tant que spécialiste de droit de la navigation commerciale, est membre de la deuxième. L'école primaire de filles de la place Dupuy adresse 100 francs collectés par les élèves en novembre 1914 (2). Après un moment de stagnation qui alarme le Comité en novembre 1915 où l'encaisse n'est plus que de 761 francs, la mobilisation des anciennes élèves et de riches donateurs relancent les recettes en 1916. Les anciennes élèves organisent une journée spéciale avec une loterie pour récolter des fonds (1200 francs) et M. Sarrau donne à deux reprises 500 francs en 1916 et 1917, via l'Œuvre Philanthropique du Vin, fondée par la famille Rothschild (3): il s'agit vraisemblablement de Maurice Sarrau, directeur du journal La Dépêche, mais aussi sénateur de l'Aude et engagé dans les rangs de l'armée.
Le comité de soutien à l'Hôpital n°17
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Les ressources du Comité
Le Comité a disposé d'une trésorerie tenue rigoureusement et présentée régulièrement au CA de l'établissement. Les ressources du Comité dépendent entièrement des dons.
Notes :(1) PV du Comité, 5 septembre 1914. (2) id., 26 novembre 1914. (3) id., 16 novembre 1916.
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Une photographie issue du fonds d'archives du musée du Service de Santé des Armées montre une vingtaine de ces prisonniers.
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Des prisonniers de guerre allemands :
En plus de l'hôpital militaire, le Lycée a accueilli en son enceinte un cantonnement pour prisonniers de guerre allemands blessés. Dès le début de la guerre, Toulouse voit arriver des convois de prisonniers, comme en atteste La Dépêche. Le carnet du Comité n'y fait pas référence une seule fois, pas plus que la correspondance du Lycée disponible aux Archives départementales. Une lettre du Maire de Toulouse adressée au Préfet en date du 2 septembre 1915 évoque bien le cas d'une école primaire affectée aux prisonniers de guerre et en suggère le déplacement (1). Mais pas un mot du Lycée de jeunes filles à ce sujet. La chronologie de l'hôpital militaire que dresse le Service de Santé établit que les premiers prisonniers allemands prennent leur quartier dans l'hôpital n°17 à partir de la fin du mois décembre 1915 (2). Madame Cazelles, la présidente de l'Association des Anciennes élèves, membre active du comité de soutien à l'hôpital, évoque en 1934 la présence des soldats allemands.
Notes :(1) AD31, 2R25 (2) Archives du MSSA, Fiche historique et Etat sommaire des archives, n° 44611.
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« C'est un hôpital-dépôt de convalescents où passent une foule de blessés et de malades qui y séjournent plus ou moins longtemps en attendant pour la plupart, suivant les cas, le règlement de leur situation, congés, instructions des retraites et réformes. Un tel hôpital doit forcément se trouver à Toulouse où il ne saurait être remplacé » (2).
« Le Lycée de Jeunes Filles est en ce moment bien moins un hôpital qu'une caserne, un dépôt de convalescents. Le retour à sa destination normale serait désirable. Les familles de la région réclament avec insistance la réouverture de l'Internat dont la suppression a d'ailleurs causé à la Ville des pertes sérieuses » (1).
Une restitution progressive
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La restitution des locaux au lycée (1916-1918)
... et déboires divers
Réhabilitation des locaux...
Dès 1915, la municipalité de Toulouse sollicite le préfet pour que l'autorité militaire rende les établissements scolaires à leurs fonctions éducatives. Au sujet du Lycée de jeunes filles, le maire, Jean Rieux, écrit : Une commission réunissant le préfet et le rectorat dresse un tableau de la situation pour les 14 établissements scolaires de Haute-Garonne concernés, dont 8 à Toulouse, dont le Lycée de garçons (actuel Lycée Fermat) ou encore l'école primaire supérieure Berthelot (actuel Lycée Berthelot). Concernant le lycée de jeunes filles, elle prend acte de la demande du maire mais remarque qu'il ne propose aucune solution de substitution. Elle souligne le rôle indispensable que l'hôpital 17 joue : Il faut également rappeler qu'un ouvroir départemental y est installé depuis 1915 et y fait travailler des femmes sans ressources pour confectionner du linge pour les soldats.
Notes :(1) AD31, 2R25, 15 septembre 1915(2) idem.
Travaux et remise en ordre
et la réouverture de l'internat
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La restitution des locaux au lycée (1916-1918)
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(4) AD31, 3153W184, CA du 19 novembre 1917.(5) AD31, 3153W184, CA du 7 décembre 1918.
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Une restitution progressive
... et déboires divers
Réhabilitation des locaux...
Le Lycée récupère progressivement ses locaux au début de l'été 1916 (1). Pendant deux ans, les activités du Lycée ont cohabité avec celles de l'hôpital et des prisonniers de guerre.Lors des cérémonies du cinquantenaire du Lycée en 1934, la troisième directrice évoque la situation dans son discours.Si 70 lits sont toujours réservés à l'hôpital militaire (2), l'internat rouvre dès la rentrée 1916 et accueille 67 élèves sur les 590. Il a fallu l'équiper en vaisselle et literie, ainsi que rétablir la ferme dans le quartier de Croix-Daurade qui l'approvisionnait en légumes avant la guerre (3). Les effectifs continuent d'augmenter aux rentrées de 1917 et 1918 ce qui incite la direction du Lycée à demander à plusieurs reprises que les bâtiments des Bénédictines, encore occupés par l'hôpital militaire, soient rendus à l'usage de l'établissement pour répondre à la demande des familles et aux besoins d'extension des usages pédagogiques (4). Un mois après l'armistice du 11 novembre 1918, l'hôpital occupe toujours les bâtiments et le conseil d'administration du Lycée réitère sa demande d'en récupérer l'usage (5)...
Notes :(1) AD31, 3153W188, Conseil des maîtres du 12 janvier 1916.(2) AD31, 3153W194, CA du 28 novembre 1916.(3) AD31,3153W184, CA du 20 novembre 1916.
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Une restitution progressive
De 1916 à 1918, les bâtiments des rues de la Chaîne, Gramat et Gatien-Arnoult sont progressivement rendus par l'autorité militaire au Lycée, tandis que l'hôpital investit uniquement le bâtiment des bénédictines et l'hôtel du Barry – hormis le 1er étage et les salles historiques. Cette restitution s'accompagne de travaux conséquents de remise en ordre des lieux et de réparations. Un inventaire minutieux des travaux est réalisé, associé à une comptabilité complexe. Le Lycée devait être rénové à la veille de la guerre : les détériorations provoquées par l'installation de l'hôpital militaire ne font que souligner l'urgence de cette rénovation.Lors du conseil d'Administration du 20 novembre 1916, la Directrice admet que « l'on ne pouvait exiger du Service de Santé la remise à l'état de neuf de locaux qui étaient fort détériorés au moment où il en avait pris possession » (1).Les autorités militaires s'engagent à effectuer l'essentiel des travaux. La municipalité de Toulouse accepte d'en avancer l'argent que le Ministère des Armées remboursera. Les sources mentionnent l'avantage de la main d'oeuvre militaire pour la réalisation des travaux : s'agit-il des soldats réformés ? Ou bien des prisonniers allemands ? La municipalité prend en charge les frais concernant l'internat qui est municipal et demande à l'Etat de partager les frais de réhabilitation du reste des locaux.
Notes :(1) AD31, 3153W184, CA du 20 novembre 1916.
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Réhabilitation des locaux...
Une restitution progressive
L'Économe, madame Blanchard, est comme toujours très active (1). Le 26 septembre 1916, elle dresse l'inventaire des réparations nécessaires et des objets détériorés. Les poêles sont hors d'usage quand ils n'ont pas disparu, de même qu'une bonne partie du mobilier élémentaire. Trois grands travaux sont envisagé urgemment :
- Les toilettes de l'externat: Mme Blanchard doit batailler ferme avec un artisan plombier pour leur installation. Elle souhaite voir les voir équipés d'eau courante, ce que l'artisan ne semble pas prêt de faire (lettres des 16 et 21 octobre 1916).
- Les panneaux de verres qui composent les marquises dans les cours tombent régulièrement au risque de blesser les élèves comme c'est déjà arrivé une fois. L'Econome alerte l'architecte de la ville sur leur dangerosité (lettre du 24 octobre 1916).
- Le plafond du cabinet et de la salle de Physique s'est effondré. Celui du cabinet est réparé en septembre 1917, mais pas celui de la salle : l'Économe relance l'architecte de la ville à ce sujet dans une lettre du 16 mars 1918...
Notes :(1) AD31, 3153W194.(2) idem.En fond, extrait du plan de 1896 sur la construction des marquises (AMT).
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Notes :(1) LIVRE D'OR, dédié à la gloire des camarades morts pour la patrie. Guerre 1870 - Guerre 1914, par l’Association des Anciens Élèves du Lycée de Toulouse, Edouard Privat, Toulouse, 1923.
Une photographie du portail rue de la Chaîne, vestige de l'hôpital militaire, encore visible dans les années 1930.
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Et après ? La mémoire de cet épisode.
Tandis que le Lycée de garçons de Toulouse célébrait la mémoire de la Grande Guerre dès 1923 avec l'inauguration d'un monument aux morts au sein de l'établissement (1), le Lycée de jeunes filles n'a pas matérialisé la mémoire de cet hôpital militaire ni de cet épisode pourtant marquant. Vingt ans après, les célébrations du cinquantenaire de l'établissement en 1934 ont été néanmoins l'occasion de l'évoquer. Si la directrice Amélie Gonnet est décédée en 1929, la présidente des Anciennes Elèves, Mme Cazelles, qui assurait déjà cette fonction pendant la guerre et présidait le comité de soutien, retrace en quelques phrases le fonctionnement du Lycée pendant la guerre, comme on a pu le lire dans ce livret. Jules Julien, adjoint au maire en charge des affaires scolaires et qui l'était déjà entre 1914 et 1918, l'évoque aussi pour expliquer que la guerre a retardé la rénovation de l'établissement (2).Le portail rue de la Chaîne portant l'inscription « Hôpital complémentaire / Dépôt de convalescents » reste jusqu'au milieu des années 1930 quand des travaux sont réalisés.En 1939, alors que la guerre éclate, on songe à rouvrir l'hôpital militaire: un inventaire est dressé, notamment des réserves en substances chimiques (3). Mais la défaite de juin 1940 met fin à l'opération et le Lycée reste ouvert.En 2020, tandis qu'éclate la crise sanitaire, les autorités de l'Etat ont recensé des locaux publics susceptibles d'être réquisitionnés en cas de besoin. Le Lycée Saint-Sernin et son internat ont fait partie de cet inventaire...
(2) Bulletin municipal de la ville de Toulouse, juin 1934, p. 336.(3) AD31, 3153W273.
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Travaux de réhabilitation du lycée.21 juin 1917, dernier procès-verbal du Comité.
1917-1918
Ouverture du Centre spécial de réforme de Toulouse.
4 septembre 1916
L'hôpital devient essentiellement un dépôt de convalescents
4 juillet 1915
Formation et première réunion du Comité de soutien à l'hôpital n°17.
17 août 1914
Restitution d’une partie des locaux au Lycée et partage de l'espace avec l'hôpital jusqu'à la fin de la guerre.
automne 1916
Cantonnement de prisonniers et blessés allemands.
27 décembre 1915
Créations de trois divisions spécifiques (typhique, tuberculeux, nerveux) et ouverture de 484 lits.
automne 1914
L'hôpital complémentaire ouvre 300 lits et propose des soins de médecine générale et de chirurgie avec un service de radiographie.
2 août 1914 - ouverture
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Chronologie générale de l'hôpital militaire complémentaire n°17
Sources :
- archives du Musée des Services de Santé de l'Armée du Val-de-Grâce (photographies 1 à 4)
- archives municipales de Toulouse, 9Fi6704 (photographie 5)
- A. Fauchier-Magnan, Les Dubarry. Histoire d'une famille au XVIIIe siècle, Hachette, 1934
Photographies de l'hôpital militaire complémentaire n°17 de Toulouse
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On voit ici la façade de l'Hôtel Dubarry qui est occupé par les services hospitaliers du centre de Réforme de la région militaire n°17: c'est là que le cas des blessés des hôpitaux militaires de Toulouse est examiné et que les médecins leur donnent le statut de soldats réformés ou aptes à retourner au front. L'adresse du 13 place St-Raymond est celle de l'Hôpital n°17 depuis l'automne 1916. Cinq médecins militaires posent devant l'entrée. Le 1er étage n'a pas été investi pour en préserver le patrimoine historique. (Photographie non-datée, fonds d'archives du Musée du Service de Santé des Armées du Val-de-Grâce)
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L'entrée de l'internat, rue de la Chaîne, qui sert d'entrée aux soldats blessés ou convalescents. C'est l'actuel bâtiment du réfectoire au rez-de-chaussée, du CDI au premier étage et de l'internat au 2e étage. On distingue la place des Tiercerettes en arrière-plan et le début de la rue d'Embarthe où a été rédigée la carte postale du soldat Elie Moreau (photo n°5).(Photographie non-datée, fonds d'archives du Musée du Service de Santé des Armées du Val-de-Grâce)
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Cette belle photographie non-datée regroupe des médecins de l'hôpital militaire (certains portent le n°17 sur leurs uniformes, indiquant la région militaire n°17 à laquelle appartient Toulouse) et des femmes. L'homme assis au centre est vraissemblablement le gestionnaire de l'hôpital, Louis Fraissingea. Le médecin assis à droite apparaît sur la photo de l'Hôtel Dubarry. Parmis les femmes, peut-être des membres du Lycée et du comité de soutien à l'hôpital... (fonds d'archives du Musée du Service de Santé des Armées du Val-de-Grâce)
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Une vingtaine de ces prisonniers pose devant la façade du bâtiment des Bénédictines où ils étaient cantonnés. Un écriteau mentionne « Erinnerung Toulouse hospital 17 » (souvenir de l’hôpital 17 de Toulouse) : ces photographies de groupe sont ordinaires et attestent du bon traitement que les prisonniers reçoivent, en vertu des conventions internationales établies à La Haye en 1899 et 1907. (Photographie non-datée, fonds d'archives du Musée du Service de Santé des Armées du Val-de-Grâce)
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Verso d'une carte postale non-datée envoyée par un blessé de l'hôpital n°17, Elie Moreau, à l'un de ses camarades, François Lazeyras. On comprend qu'il y effectue sa convalescence. La carte a sans doute été achetée dans un restaurant situé à proximité du lycée, rue d'Embarthe, comme le tampon l'indique. On y voit aussi le cachet de la poste militaire.(Archives Municipales de Toulouse, 9Fi6704)
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Cette photographie a été prise par A. Fauchier-Magnan en 1915 pour une étude sur l'Hôtel du Barry. Elle permet de voir le parc qui servait de lieu de repos pour les blessés de l'hôpital n°17. Au centre de la photographie, on distingue deux groupes d'hommes assis dans la pelouse, vraisemblablement des soldats convalescents.(A. Fauchier-Magnan, Les Dubarry. Histoire d'une famille au XVIIIe siècle, Hachette, 1934, p. 2 )
https://saint-sernin.mon-ent-occitanie.fr/contact: patrimoine.lycee.saintsernin@gmail.com
Musique d'accompagnement :Maurice Ravel, Concerto pour piano pour main gauche, composé entre 1929 et 1931 pour Paul Wittgenstein, pianiste autrichien, qui avait perdu son bras droit pendant la guerre.
ici
ici
Dépôts d'archives consultés pour cette étude :
- Archives du Lycée Saint-Sernin
- Archives départementales de Haute-Garonne (AD31)
- Archives municipales de Toulouse
- Archives du Musée du Service de Santé des Armées du Val-de-Grâce (MSSA)
Sur Toulouse pendant la Première guerre mondiale, deux sites de la Région réalisés à l'occasion du Centenaire de la guerre :
- François Olier, « Hôpitaux militaires dans la zone de l'Intérieur (1914-1918). D'une guerre à l'autre », Médecine et armée, Revue du Service de Santé des armées, tome 44, n°1, février 2016, « Centenaire de la Grande Guerre », p. 42-48. A lire en ligne
- Le blog de François Olier: http://hopitauxmilitairesguerre1418.overblog.com/
- J.-P. Capel, P.-J. Linon, « Les évacuations sanitaires », Ibidem, p. 30-35.
Sur les hôpitaux militaires de la Première Guerre mondiale :
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Ressources et bibliographie