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Céline Lanfray
Created on October 21, 2025
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Transcript
Transidentités : accueil et accompagnement des personnes trans adultes, de leurs familles et proches
Une formation en ligne portée par l'association TRANSPARENTS
Mieux vivre ensemble la différence
En collaboration avec les associations TRANS SANTE FRANCE, TransRubisGard et Le Café des Transidentités
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Bienvenue dans votre formation
En tant que professionnel.le.s de santé, cette formation - qui s'appuie sur la dernière recommandation de la Haute Autorité de Santé (HAS) : "Transidentité : prise en charge de l'adulte", parue en juillet 2025 - vous donnera les premières clés pour accueillir et accompagner les personnes trans adultes, leurs familles et leurs proches.
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Bienvenue dans votre formation
Quels mots, idées ou images vous viennent spontanément quand vous entendez le mot "transidentités" ?
Notez-les sans filtre ! Nous reviendrons à ces propositions à la fin de la formation.
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Bienvenue dans votre formation
Cette formation - qui s’appuie sur le cadre et les pratiques en vigueur en France - est organisée en quatre parties. Selon vos besoins, vous pouvez : approfondir vos connaissances sur les transidentités, notamment le vocabulaire lié à l'identité de genre, plonger dans le quotidien d'une personne trans et vous confronter à ses difficultés, découvrir les spécificités de la prise en charge médicale des transidentités, ou passer directement aux mises en situation et faire émerger des bonnes pratiques professionnelles. Une fiche reprenant les savoirs indispensables et ces bonnes pratiques, avec des ressources complémentaires, pourra être téléchargée à l'issue de la partie "Mises en situation". Vous pouvez également consulter la dernière recommandation de la HAS.
Cliquez sur la partie que vous souhaitez aborder.
Les transidentités
Le quotidien d'une personne trans
Prise en charge médicale*
Mises en situation
15 minutes
10 minutes
10 minutes
15 minutes
Recommandationde la HAS
*Bien que cette formation concerne les adultes, une partie est consacrée aux mineurs dans la partie"Prise en charge médicale".
Les transidentités : quelques idées reçues
Sélectionnez la bonne proposition.
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Les transidentités : quelques idées reçues
Les transidentités restent un sujet encore méconnu et empreint d'idées reçues. Vous en avez déjà sans doute croisées... et peut-être même intégrées à votre insu !
Cliquez sur chaque idée reçue ci-dessous et voyons ce qu’il en est vraiment !
"Une mode, une influence, un choix, une lubie, une idéologie"
"Une maladie mentale"
"Un monde qui va mal !"
"Un problème d'identité sexuelle"
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Les transidentités : des identités de genre
Faites glisser la bonne définition à côté de l'identité de genre correspondante, puis validez vos réponses.
Femme trans
Homme trans
Fluide
Agenre
Pangenre
Suivant
Les transidentités : des identités de genre
Les transidentités englobent une grande diversité d'identités de genre :
Personne transféminine assignée garçon à la naissance qui s'identifie comme femme
Personne transmasculine assignée femme à la naissance qui s'identifie comme homme
Personne trans ne s'identifiant à aucun genre
Personne trans dont le genre varie au fil du temps
Personne trans s'identifiant à tous les genres
Homme trans
Femme trans
Agenre
Pangenre
Fluide
ALLONS PLUS LOIN !
Cliquez sur la loupe pour découvrir ce que signifie les acronymes "MtF" et "FtM" parfois utilisés pour désigner les personnes trans.
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Les transidentités : les non binarités
Sélectionnez les affirmations exactes, puis validez-les.
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Les transidentités : les non binarités
Les non binarités renvoient à des identités de genre, et non une orientation sexuelle. Une personne non binaire est souvent décrite comme étant une personne dont le genre n’est ni strictement homme, ni strictement femme. Il existe une grande variété de mots pour décrire les genres non binaires : neutre, agenre (sans genre), bigenre (qui a deux genres), de genre fluide (qui varie dans le temps)… Le ressenti de genre peut évoluer au cours d'une vie. Ainsi, certaines personnes initialement engagées dans une transition binaire peuvent se reconnaître ensuite comme non binaires, et inversement. Le sujet de la non-binarité fait parfois débat (y compris chez les personnes trans binaires). Certain.e.s ne comprennent pas qu'il puisse coexister autant de parcours différents sous le même nom "trans" (avec ou sans transition sociale, avec ou sans transition administrative, avec ou sans transition médicale, avec ou sans chirurgie).
Une personne non binaire peut choisir d’engager, ou non, un parcours de transition médicale (hormonothérapie et / ou chirurgie), en complément d’une transition sociale, pour se sentir davantage en accord avec son corps.
Sur le plan administratif, il n’existe pas de mention “non binaire” sur les papiers d’identité, à la différence de l'Allemagne. En revanche, il y a la possibilité de demander à changer de prénom, afin d’adapter ses documents à son identité.
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Les transidentités : synthèse
- Une personne trans est une personne qui ne se reconnait pas dans le genre assigné à la naissance sur la base des organes génitaux.
- Au sein des transidentités coexistent différentes manières de vivre le genre. Certaines personnes s'identifient au terme « trans non binaire ».
- Les personnes trans sont une minorité surexposée dans les médias.
- Les transidentités ne sont pas un effet de mode.
- Les transidentités ne sont plus officiellement reconnues comme une maladie mentale.
- Les transidentités ne sont pas une une orientation sexuelle.
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Le quotidien d'une personne trans
À présent, vous allez plonger dans le quotidien d’Alex, une personne transmasculine, et vous confronter à ses réalités. Vous répondrez à des questions ou ferez des choix en fonction des situations présentées.
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Le quotidien d'une personne trans : dans les transports en commun
Alex fait l’objet d’un contrôle dans les transports en commun. En voyant son titre de transport, le contrôleur s'exclame : “Mais… ce n'est pas le vôtre ! Ce titre appartient à une femme qui s'appelle Anna !”. Alex lui explique alors que le nom mentionné dessus est son deadname. Le contrôleur n’a jamais entendu parler de ce mot.
Sélectionnez une réponse, puis validez-la.
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Le quotidien d'une personne trans : Deadname / Deadnaming /Mégenrage
Définitions :
Le deadname (ou morinom) est le prénom donné à la naissance et inscrit à l’état civil, mais abandonné par la personne concernée pour un prénom correspondant mieux à l’identité de genre ressenti. Le deadnaming, quant à lui, consiste à continuer d’utiliser le prénom d’origine de la personne malgré son coming out. Enfin, le mégenrage désigne l’usage — volontaire ou non — de pronoms ou de termes ne respectant pas l'identité de genre. Une personne trans ou non binaire peut souhaiter qu’on emploie des pronoms particuliers pour s’adresser à elle : iel, ille, ael, al, ul, ol, etc.
Ce que dit la loi :
Aujourd'hui, il n’est plus nécessaire d’avoir effectué une transition médicale (hormones ou chirurgie) pour obtenir un changement d’état civil (art. 61-5 à 61-8 du Code civil) et la stérilisation n’est plus exigée pour modifier la mention de sexe à l’état civil (décret n° 2017-450). La demande de changement de prénom s’effectue auprès de la mairie (du lieu de résidence ou du lieu de naissance). La demande de modification de la mention de sexe se fait devant le tribunal de grande instance. Ces démarches sont démédicalisées et reposent sur des preuves sociales : usage prolongé d’un prénom ou la reconnaissance par autrui de son identité de genre, etc.
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Le quotidien d'une personne trans : (Re)naître en famille
Certaines personnes concernées choisissent d’associer leurs parents au choix de leur nouveau prénom. C’est une manière délicate de favoriser le changement, et pour les personnes concernées, une façon de « renaître » en harmonie avec leur entourage proche, portées par l’amour des leurs. "Vais-je devoir faire le deuil de mon enfant / de mon proche ?" Cette question est souvent celle des parents d’une personne trans. Elle est d’autant plus vive quand la personne en transition exprime, parfois avec force, son désir de tourner la page sur son passé et sur ce qu’elle a été. L'association TRANSPARENTS pense que chaque émotion, chaque besoin, devrait pouvoir trouver sa place, avec respect. Par exemple, pour les parents, les deux personnes peuvent coexister : l'une dans le souvenir, l'autre au quotidien, à l'instar de tous les parents dont les enfants grandissent et changent sous leurs yeux. Naturellement, pour ces derniers, cette évolution est progressive, douce, indolore d’ordinaire. Quant à l’enfant accompagné, il peut garder à ses côtés – s’il le souhaite – un ou ses parents, avec le même amour, voire plus encore.
Cliquez sur la loupe pour connaître les droits de mon enfant mineur quant à la modification de son prénom et à la mention de son sexe sur sa carte d’identité.
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Le quotidien d'une personne trans : l'annonce à un ami
Alex est avec son ami Xavier. C'est le jour qu'il a choisi pour lui annoncer sa transidentité.
Sélectionnez une réponse, puis validez-la.
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Le quotidien d'une personne trans : Deadname / Deadnaming /Mégenrage
Définition
Lorsqu’une personne trans révèle sa transidentité, elle fait son coming out. Si sa transidentité est révélée sans son accord, ou si la personne le fait sous la contrainte, on parle d’outing.
Ce que dit la loi :
Révéler la transidentité d’une personne sans son consentement constitue une atteinte à la vie privée sanctionnée par le Code civil (art. 9). Le Code pénal (art. 226‑1) punit certaines atteintes à la vie privée par captations (photos, vidéos, enregistrements, etc.). Les auteurs de ces infractions s’exposent à des peines pouvant aller jusqu’à 1 an de prison et 45 000 € d’amende.
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Le quotidien d'une personne trans : dans la rue
Alex marche rapidement dans la rue. Un homme qui arrive en sens opposé lui rentre dedans. Énervé, il lui lance : « Allez, pousse-toi ! » Alex continue son chemin sans répondre, la peur au ventre. Il faut dire que les agressions des personnes trans dans l'espace public sont courantes.
Sélectionnez une réponse, puis validez-la.
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Le quotidien d'une personne trans : le stress de minorité
Définitions :
Le stress de minorité est le stress chronique généré par les violences subies par les personnes trans en raison de leur appartenance à cette minorité.
Ce que dit la loi :
Les injures publiques dont les propos transphobes diffusés à large audience sont encadrés par l'article 33, alinéa 4 de la loi sur la liberté de la presse, car ils relèvent du régime juridique des "abus de la liberté d’expression". Elles peuvent être punies d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende lorsqu'elles sont publiques. Les menaces ou les violences physiques transphobes sont punies par le Code pénal, notamment l’article 132-76 qui prévoit une circonstance aggravante et des peines encourues plus lourdes.
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Le quotidien d'une personne trans : synthèse
Faites glisser la bonne définition à côté du mot correspondant, puis validez vos réponses.
Deadnaming
Mégenrage
Coming out
Outing
Stress de minorité
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Le quotidien d'une personne trans : synthèse
Utilisation du prénom d’origine de la personne malgré son coming out
Usage de pronoms ou de termes ne respectant pas l’identité de genre de la personne
Révélation de la transidentité d'une personne sans son consentement
Annonce volontaire de sa transidentité par la personne concernée
Stress chronique généré par les violences subies par les personnes trans
Mégenrage
Deadnaming
Outing
Stress de minorité
Coming out
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Prise en charge médicale : des avancées notables
Faites glisser chaque temps fort à côté de la date correspondante, puis validez vos réponses !
1931
1962
1979
2010
2016 - 2017
2022
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Prise en charge médicale : des avancées notables
Temps forts de l'évolution de la prise en charge des transidentités :
1931
Première chirurgie documentée réalisée en Allemagne
Interdiction des chirurgies de réassignation en France par le Conseil de l'Ordre des médecins
1962
Chirurgies réalisées en France par le Dr Georges Banzet, après expertise psychiatrique
1979
Déclassification de la transidentité des affections mentales en France
2010
Interdiction des thérapies de conversion et de toute pratique visant à modifier l'identité de genre
2016 - 2017
2022
Changement d'état civil plus subordonné à une transition médicale, ni à une stérilisation
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Prise en charge médicale : surexposition des population trans
Sélectionnez les bonnes réponses, puis validez-les.
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Prise en charge médicale : surexposition des population trans
La surexposition des personnes trans, par rapport à la population générale, au VIH et autres MST et IST s'expliquerait par le manque d'accès aux soins (prévention, dépistage) : plus de 50 % des patient·es trans ont été victimes de transphobie en structure de soin, et 45 % évitent ces lieux en raison du vécu discriminant (Inserm, 2024). D’autres facteurs contribuent également à cette vulnérabilité, notamment le recours aux addictions et au travail du sexe lorsque la transition sociale est difficile, par exemple pour les personnes étrangères en situation irrégulière ou celles rencontrant des obstacles à l’accès à l’emploi.La surexposition aux troubles anxieux et dépressifs s’expliquerait, quant à eux, par des facteurs sociaux et économiques. Les personnes trans peuvent se trouver dans une situation de vulnérabilité psycho-sociale, une détresse liée à l’exclusion, l’isolement, la précarité, ou encore aux risques accrus d’autodestruction (usage de drogues, mutilations, tentatives de suicide). 35 % des personnes trans interrogées ont déjà fait au moins une tentative de suicide et que 67 % d'entre elles ont déjà eu des pensées suicidaires (Margaux Cosne, 2021). L'appartenance simultanée à d’autres groupes minorisés (personnes racisées, en situation de handicap, etc.) ou intersectionnalité, accentue cette vulnérabilité. Une étude montre que les populations trans se déclarent sujettes à des troubles autistiques : 29 % des 633 personnes trans interrogées se déclarent concernées par des troubles du spectre autistique (Margaux Cosne, 2021). Plusieurs hypothèses sont avancées pour l'expliquer, comme une meilleure capacité à remettre en question les normes sociales de genre, ou encore un repérage accru de ces troubles lors de leur parcours de transition médicale.
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Prise en charge médicale : diversité des parcours et remboursement des soins
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Prise en charge médicale : diversité des parcours et remboursement des soins
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Prise en charge médicale : diversité des parcours et remboursement des soins
La transition médicale peut inclure divers soins : hormonothérapie - dont la prescription est hors AMM -, chirurgies, épilation, orthophonie, etc. Toutes les personnes trans ne souhaitent pas, ou ne peuvent pas, accéder à tout ou partie de ces soins. Il existe donc une grande diversité de parcours de transition. Depuis 2010, l’ALD 31 permet la prise en charge à 100 % de certains actes médicaux pour les personnes trans, tels que l’hormonothérapie, certaines chirurgies ou l’orthophonie. Grâce à cette couverture financière, la personne n’a pas à avancer d’argent pour ces soins. Cependant, certains actes ne sont pas remboursés, notamment les chirurgies considérées comme esthétiques (ex. : greffes capillaires), bien qu’elles soient indispensables pour certaines personnes trans. Même si toutes les personnes trans ne font pas le choix d'une demande d’ALD (ex. : pour faciliter l'accès à un prêt immobilier), l'ALD est essentielle en raison du coût élevé des soins nécessaires.
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Prise en charge médicale : le cas des mineurs
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Prise en charge médicale : le cas des mineurs
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Prise en charge médicale : le cas des mineurs
La loi française n’interdit pas formellement les opérations chez les mineur·es trans, mais elles sont extrêmement rares et strictement encadrées. À partir de 16 ans, la seule intervention pouvant être envisagée, à titre exceptionnel, est la torsoplastie (jamais de chirurgie génitale), avec l’accord des personnes détenant l’autorité parentale, et un suivi médical et psychologique rigoureux. En 2024, une proposition de loi visant, dans sa version initiale, à interdire toute transition médicale à un mineur a été adoptée en première lecture par le Sénat. En outre, les bénéfices et les risques des inhibiteurs de puberté font débat, y compris à l'étranger où ils ont été d'ores-et-déjà interdits à la prescription (ex. : Angleterre, plus récemment). Cependant, il est aussi avancé que cette interdiction pourrait s’apparenter à une forme de maltraitance envers les jeunes concernés, voire à une mesure discriminatoire, puisque ces bloqueurs sont prescrits depuis des années chez des enfants souvent plus jeunes pour d’autres raisons médicales (par exemple en cas de puberté précoce ou de tumeurs hormonales). Ce texte est toujours en attente d’examen à l’Assemblée nationale, ce qui rend particulièrement importante la prise de position de la HAS (recommandation prévue pour 2026) et l’analyse des impacts possibles sur la santé et le bien-être de l'ensemble des jeunes.
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Prise en charge médicale : synthèse
- Des avancées dans la prise en charge médicale des transidentités ces dernières décennies (vers plus de liberté de choix pour la personne concernée)
- Une surexposition des populations trans par rapport à la population générale (VIH, troubles anxieux et dépressifs, neuroatypie), liée notamment à un manque d'accès aux soins et à la prévention
- Une diversité de parcours de transition médicale
- Un remboursement des soins qui relève de l'ALD 31
Pour les mineurs :
- Un texte de loi restreignant la prescription des bloqueurs de puberté toujours en attente d'examen
- Des cas de chirurgies rares et extrêmement encadrés
- Une recommandation de la HAS prévue en 2026
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Mises en situation professionnelle
Exercez-vous avec des situations concrètes ! Chaque scénario qui suit met en scène des professionnel·les de santé. À vous de prendre position en répondant aux questions et en faisant les choix qui vous semblent appropriés.
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Un accueil respectueux et inclusif
Emma a rendez-vous avec un gynécologue pour un suivi médical. Elle souhaite discuter des effets à long terme de son traitement hormonal. Lorsqu’elle arrive à son rendez-vous, le spécialiste refuse de la prendre en consultation, avançant qu’il n’est pas formé pour le suivi des femmes trans. Il lui conseille de chercher un spécialiste ailleurs.
Sélectionnez votre réponse, puis validez-la.
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Un accueil respectueux et inclusif
Votre rôle en tant que professionnel.le :
Ne laissez pas la personne trans seule sans solution : nous vous invitons à l'accueillir, à être à son écoute. Au besoin, n'hésitez pas à l'orienter vers un.e autre collègue mieux formé.e ou spécialisé.e.
Conformément au Code de la santé publique, nul ne peut être discriminé dans l’accès à la prévention ou aux soins, y compris en raison de son identité de genre (art. L1110-3). En 2025, un gynécologue a été condamné par le Conseil national de l’Ordre des médecins pour avoir refusé de recevoir une patiente transgenre, affirmant qu’il ne suivait que des “vraies femmes” : il a écopé de six mois d’interdiction d’exercer, dont cinq avec sursis. A posteriori, le gynécologue a reconnu avoir mal accueilli la personne et manqué de tact, pointant un manque d’informations et de formation. Toute personne a le droit de bénéficier d’un accompagnement et d’accéder à une information claire, adaptée et bienveillante, pour pouvoir réfléchir à son parcours de transition, faire des choix libres et éclairés, à son rythme. Retirer la possibilité de cheminer, de comprendre, de poser des questions, de se projeter, reviendrait à nier leur droit à l’autodétermination éclairée.
Ce que dit la loi :
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Le rôle clé du médecin traitant
Julien, 19 ans, consulte son médécin généraliste pour entamer une hormonothérapie. Le médecin refuse la prescription en l’absence d’un avis psychiatrique, qu’il justifie comme une « précaution ». Il lui conseille également un suivi psychologique, sans l’avoir questionné sur son bien-être général au préalable.
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Le rôle clé du médecin traitant
La dernière recommandation de la HAS souligne l’importance de la médecine de proximité et du rôle central du médecin généraliste, à la fois pour initier et suivre un parcours de transition, et assurer la coordination entre les différents professionnel.le.s impliqués.
- Prenez le temps d’évaluer l’état psychique global (humeur, anxiété, souffrances éventuelles), sans le lier automatiquement à l’identité de genre.
- Proposez possiblement des actions amorçant une transition : agir sur l’apparence (cheveux, vêtements, etc.), demander à être appelé par le prénom et les pronoms choisis. Dans certains cas, ces premiers pas peuvent déjà contribuer à acter d'un changement, à apaiser la personne concernée, tout en lui donnant le temps de réfléchir à la suite.
- Avant tout traitement hormonal, prescrivez un bilan sanguin et étudiez les antécédents familiaux, même si la personne est en bonne santé. Ex. : des marqueurs tumoraux peuvent être utiles si plusieurs femmes de la famille ont eu un cancer du sein.
- Informez sur les effets secondaires possibles d’un traitement hormonal : stérilité, risques cardio-vasculaires, troubles hépatiques, etc. Proposez la préservation des gamètes avant le début du traitement.
- Aidez le patient à remplir le formulaire ALD 31. Vous pouvez aussi l'orienter vers des interlocuteurs spécialisés de l’Assurance Maladie pour l’aider dans son parcours médico-administratif.
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Mener un entretien initial approfondi
Nouri, 23 ans, consulte son médecin pour entamer sa transition médicale. Lors de ce premier entretien, le médecin est à l'écoute : il l'interroge sur son état de santé général et recueille ses antécédents médicaux. Il a relevé que Nouri est atteint de troubles du spectre autistique, mais constate que celui-ci exprime clairement sa démarche et semble sûr de sa décision. Rien dans son état de santé ou parmi les informations de son dossier médical, ne paraît contre-indiquer la mise en place d’un traitement hormonal. Le médecin lui délivre donc une prescription pour un bilan sanguin et indique que, si les résultats biologiques sont conformes, il pourra établir une première ordonnance lors du prochain rendez-vous.
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Mener un entretien initial approfondi
L’entretien initial est un moment décisif dans la vie d’une personne trans : il doit permettre de comprendre le projet de transition, mais aussi le contexte global de la personne, ses ressources et ses vulnérabilités éventuelles, en incluant l'entourage si possible. Il peut être nécessaire d'/de : - Echanger avec le médecin traitant, avec l’accord de la personne concernée, afin d’assurer la coordination du suivi ; - Poser des questions sur le cadre de vie, les ressources et les liens sociaux de la personne (Vit-elle seule ? Quelles sont ses relations avec sa famille ? A-t-elle un emploi ?) pour adapter l’accompagnement à sa situation personnelle. Le soutien des proches peut considérablement améliorer la qualité de vie d’une personne en transition. - Proposer une rencontre avec un membre de la famille, pour délivrer à l'entourage des informations utiles à leur propre compréhension, et, au besoin, les inviter à rencontrer des associations de pair-aidance, à rechercher du soutien dans le champ social, afin que la personne concernée augmente ses chances de développer un projet de vie social et professionnel, parallèlement à sa transition. - Respecter le principe d’autodétermination, même en situation de vulnérabilité : prendre du recul sur son propre discours et s’assurer que le principe de protection ne masque pas un manque de connaissances. Même fragile, une personne doit pouvoir décider pour elle-même. Le rôle du professionnel est de renforcer son accompagnement afin que la personne puisse prendre chaque décision en toute conscience.
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Accompagner la famille et les proches
Un parent se rend chez son médecin traitant pour un check-up annuel. La médecin l’interroge sur son mode de vie, son travail, son environnement social, sa famille, etc. Le parent lui confie son désarroi au sujet de la transidentité de son enfant. En retour, la médecin exprime son point de vue : “Pour moi, il est clair qu’il s’agit d’un trouble de la personnalité, et je vous dis ça en connaissance de cause.”
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Accompagner la famille et les proches
Votre rôle en tant que professionnel.le :
Le·la médecin généraliste joue un rôle central dans l’accompagnement des familles et des proches des personnes concernées : - Adoptez une posture d’écoute et d'empathie : les parents peuvent se sentir coupables, jugés, ou vivre la transition comme un deuil. L’objectif est d’évaluer l’état psychique du·de la patient·e, pas d’émettre un avis personnel. Parler de son enfant trans ou en questionnement est souvent une première étape difficile. Laisser s’exprimer doutes et émotions, c’est leur permettre de mieux formuler leurs ressentis, y compris avec d’autres. - Orientez vers un soutien fiable : psychologue formé·e ou association spécialisée comme TRANSPARENTS.
Ce que dit la loi :
D’après le Code de la santé publique, le médecin ne doit pas émettre d'opinion, d'avis personnel et a l’obligation de s’appuyer sur les connaissances médicales validées (art. R.4127-31).
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Mises en situation professionnelle : synthèse
Le·la médecin généraliste joue un rôle central dans le parcours de transition médicale (entretien initial approfondi, formulaire ALD 31, coordination des différents professionnels de santé) de la personne concernée et dans l’accompagnement de sa famille et de ses proches.
Quelques bonnes pratiques :
- Accueillez le patient dans votre cabinet.
- Adoptez une posture d’écoute et d'empathie.
- Ne jamais prescrire d'hormonothérapie lors d'une première consultation, sans bilan sanguin et évaluation des antécédents médicaux.
- Orientez vers un soutien fiable si besoin.
- Respectez l'autodétermination éclairée de la personne.
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Conclusion
Vous êtes arrivé.e à la fin de cette formation. Relisez vos notes avant la formation et prenez un temps pour voir si vos connaissances ont évolué :
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Conclusion
Vous pouvez prendre cinq minutes pour agir afin d'améliorer le parcours de soins des personnes transmasculines / transféminines :
05:00
Exemples d'actions :
- Précisez sur votre profil Doctolib que vous accueillez de façon bienveillante les personnes trans.
- Téléchargez la fiche récapitulative de cette formation (slide d'après) et l'envoyer à vos collègues.
- Envoyez le lien de ce module e-learning à d’autres professionnels.
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Conclusion
N'oubliez pas de télécharger la fiche ressources et d'envoyer vos retours à l'association TRANSPARENTS : associationtransparents@gmail.com. Cela ne vous prendra que 5 minutes supplémentaires. TRANSPARENTS et les associations co-autrices sont à l’écoute de vos suggestions pour mettre à jour les contenus de cette formation et en créer d'autres.Merci pour votre participation, et votre contribution à nos actions grâce à vos dons. Ils complètent les subventions allouées par nos partenaires publics :
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La transidentité n’est plus considérée comme un trouble mental depuis 2010 en France, et depuis 2019 par l’OMS (entrée en vigueur en 2022).Pourtant, certaines pratiques médicales tendent à perdurer indûment, comme l’exigence d’un certificat ou d'un suivi psychiatrique pour accéder aux soins.
La demande de changement de prénom est soumise à l’autorisation des titulaires de l’autorité parentale. La modification de la mention de sexe, quant à elle, est particulièrement difficile pour un mineur non émancipé. A ce jour, il n’existe qu’une seule jurisprudence favorable en 2022.
Les désignations d’origine anglaise « Male-to-Female » (MtF) et « Female-to-Fale » (FtM) sont utilisées pour décrire des parcours de transition. Par exemple, l'acronyme MtF est composé : -de la lettre « M » (Male, ou « masculin ») qui renvoie au genre attribué à la naissance ; -de « to » qui suggère un passage ou une direction ; -et de la lettre « F » (Female, ou « féminin ») qui désigne le genre dans lequel la personne vit et s’affirme. Toutefois, ces désignations et ces acronymes ne font pas l’unanimité chez les personnes concernées, car ils mettent l’accent sur l’assignation de naissance et donnent l’impression que les personnes « changent » de genre. De la même manière, certain·e·s éviteront le terme « transition » et parleront plutôt d’affirmation de genre. Dans le doute, il est toujours préférable de demander à la personne ce qu’elle préfère.
Etre une personne trans n'est pas une mode, un choix, une lubie, une idéologie, une influence… Il s’agit de parcours complexes, profondément personnels, loin d’un simple effet de tendance. Ces idées reçues reposent principalement sur des peurs, de la méconnaissance, parfois aussi sur des discours transphobes.La recommandation de la HAS fait état de 8 952 personnes titulaires d’une ALD pour transidentité, en 2020 (et toutes les personnes trans ne la demande pas). Les personnes trans représentent une minorité aujourd'hui surexposée dans les médias.
C’est bien connu : “Le monde va mal !”. Pourtant, si on regarde en arrière, l’histoire nous montre que la diversité des identités de genre a toujours existé.
Dailleurs, les identités de genre ne se limitent pas à la binarité masculin / féminin. De nombreuses sociétés reconnaissent, ou ont reconnu, des identités de genre sortant de ce cadre strict.
Survolez les personnages pour découvrir des exemples concrets.
Distinguer sexe et genre
Survolez les pastilles bleues pour comprendre la différence entre sexe, genre, expression de genre et orientation sexuelle.
Genre
Orientation sexuelle
Expression de genre
Sexe
Image inspirée de Béatrice Denaes - DIU Accompagnement, soins et santé des personnes trans