L’Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil
Comment Jean de Léry transforme-t-il l'horreur de l'anthropophagie des tupinambas en un miroir critique de la barbarie européenne ?
I/ Un témoignage ethnographique saisissant
Michel de Montaigne, Essais, Livre III, chap. 2 "Du repentir" : - "Je suis moi-même la matière de mon livre - "Chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage"
II/ Une mise en scène de la violence
Franck Lestringant (Le Cannibale, 1994) : la scène relève de la « spectacularisation » → rite de cohésion, une certaine dramaturgie collective. On se nourrit de l’ennemi pour s’approprier sa force, effacer symboliquement sa présence.
Françoise Lionnet, Postcolonial Representations of the Savage (2005) → souligne que Léry insiste sur la codification et la régularité des rites, corroborant l’idée d’un ordre social important derrière « l’horreur ».
Claude Lévi-Strauss, La pensée sauvage (1962) → insiste sur le cannibalisme comme « absorption de la force vitale » de l'ennemi, appuie la lecture métaphorique.
Franck Lestringant : le cannibalisme = une « guerre de signes » → les Tupinamba veulent montrer leur puissance autant qu’ils veulent se nourrir du corps.
III/ La sauvagerie remise en question
Montaigne reprend l’idée : ce qui paraît monstrueux chez les Tupinambas n’est pas plus inhumain que les supplices infligés en Europe : « Je pense qu’il y a plus de barbarie à manger un homme vif qu’à le manger mort ». « chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage » (Des Cannibales).
Pour conclure :
Un témoignage précis : Léry décrit avec réalisme les rituels cannibales, loin des exagérations d’autres voyageurs.
Un miroir critique : Il compare la violence codifiée des Tupinambas aux massacres sans limite des guerres de religion en Europe.
Une réflexion universelle : Comme Montaigne, il interroge la notion de barbarie et dénonce l’hypocrisie européenne.
L’Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil
Izana Alard
Created on September 21, 2025
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L’Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil
Comment Jean de Léry transforme-t-il l'horreur de l'anthropophagie des tupinambas en un miroir critique de la barbarie européenne ?
I/ Un témoignage ethnographique saisissant
Michel de Montaigne, Essais, Livre III, chap. 2 "Du repentir" : - "Je suis moi-même la matière de mon livre - "Chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage"
II/ Une mise en scène de la violence
Franck Lestringant (Le Cannibale, 1994) : la scène relève de la « spectacularisation » → rite de cohésion, une certaine dramaturgie collective. On se nourrit de l’ennemi pour s’approprier sa force, effacer symboliquement sa présence.
Françoise Lionnet, Postcolonial Representations of the Savage (2005) → souligne que Léry insiste sur la codification et la régularité des rites, corroborant l’idée d’un ordre social important derrière « l’horreur ».
Claude Lévi-Strauss, La pensée sauvage (1962) → insiste sur le cannibalisme comme « absorption de la force vitale » de l'ennemi, appuie la lecture métaphorique.
Franck Lestringant : le cannibalisme = une « guerre de signes » → les Tupinamba veulent montrer leur puissance autant qu’ils veulent se nourrir du corps.
III/ La sauvagerie remise en question
Montaigne reprend l’idée : ce qui paraît monstrueux chez les Tupinambas n’est pas plus inhumain que les supplices infligés en Europe : « Je pense qu’il y a plus de barbarie à manger un homme vif qu’à le manger mort ». « chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage » (Des Cannibales).
Pour conclure :
Un témoignage précis : Léry décrit avec réalisme les rituels cannibales, loin des exagérations d’autres voyageurs.
Un miroir critique : Il compare la violence codifiée des Tupinambas aux massacres sans limite des guerres de religion en Europe.
Une réflexion universelle : Comme Montaigne, il interroge la notion de barbarie et dénonce l’hypocrisie européenne.