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Devoir type brevet
Magistra Ponte
Created on September 20, 2025
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Transcript
Devoir type brevet
Texte
Réécriture
LOREM IPSUM PRESENTATION
Questions partie 1
Dictée
Questions partie 2
Rédaction
Mise en scène de Lambert Wilson, 2007
Sujet
Racine, Bérénice
Représentée pour la première fois en 1670, la tragédie de Racine s'inspire des amours de l'empereur Titus avec Bérénice. En pleine guerre de Judée, en 66 après J.-C., le futur empereur s’éprend d’une princesse juive en exil, qu’il veut épouser. Elle servira d'abord d'intermédiaire entre les Juifs et les Romains, mais détestée de ces derniers, leur amour sera sacrifié à la raison d'état. Corneille écrit Tite et Bérénice la même année.
Photographie de l'Arc de Titus, 2025
Règne de Titus
70 : Prise de Jérusalem par les légions de Titus
79 : Mort de Vespasien, Titus devient empereur Éruption du Vésuve
René-Antoine Houasse, Titus et Bérénice, Salon de Vénus du château de Versailles, vers 1678
80: inauguration du Colisée
“Que le jour recommence, et que le jour finisse, Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice.” "Vous êtes son amour, craignez d'être sa haine.”
Lire la pièce
81: Mort de Titus à 42 ans. Son frère Domitien lui succède.
« Titus, qui aimait passionnément Bérénice, et qui même, à ce qu’on croyait, lui avait promis de l’épouser, la renvoya de Rome, malgré lui et malgré elle, dès les premiers jours de son Empire. Cette action est très fameuse dans l’Histoire ; et je l’ai trouvée très propre pour le théâtre, par la violence des passions qu’elle y pouvait exciter. » Jean Racine, préface de Bérénice, 1671
Le texte du brevet
Mise en scène de Josie Rourke, 2012
Compréhension et compétences d’interprétation 1. Parmi les titres suivants, choisissez le titre qui convient le mieux au texte et justifiez votre choix. Deux éléments de réponse sont attendus. (2 points) Titre 1 : Un dénouement heureux. Titre 2 : Une rupture entre deux amants passionnés. Titre 3 : Un couple qui ne s’aime plus et qui se sépare.
Titre 1 : Un dénouement heureux.Titre 2 : Une rupture entre deux amants passionnés. Bérénice dit au vers 6 : "Il faut nous séparer", répété par Titus au vers 25, mais c'est la nécessité (verbe "falloir" + nom "devoir" vers 14) qui dicte cette rupture alors qu'ils sont toujours amoureux, comme le montre l'abondant champ lexical de la tristesse ("pleurs" x3, "malheureux", "infortunée", ...) et les allusions à leur amour ("Forcez votre amour à se taire", vers 15, "crue aimée", vers 29 "excès d'amour", vers 33, ...). Titre 3 : Un couple qui ne s’aime plus et qui se sépare.
2. Dans le passage suivant, quelle émotion Bérénice ressent-elle ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur la ponctuation et des pronoms personnels. (4 points) : « […] Ah ! Seigneur, vous ici !Eh bien ? Il est donc vrai que Titus m’abandonne ?Il faut nous séparer ; et c’est lui qui l’ordonne ! » (vers 4 à 6).
« […] Ah ! Seigneur, vous ici !Eh bien ? Il est donc vrai que Titus m’abandonne ?Il faut nous séparer ; et c’est lui qui l’ordonne ! » (vers 4 à 6).La ponctuation expressive montre des émotions fortes : les phrases interrogatives montrent l'incompréhension, la confusion, alors que les points d'exclamation semblent exprimer la colère de Bérénice. Il y beaucoup de pronoms différents : le "vous"qui s’adresse à Titus opposé au "nous" qui représente le couple, mais aussi la 3e personne qui le met à distance.
3. a) Relevez quatre mots qui renvoient au rôle politique de Titus. Relevez quatre mots qui renvoient à ses sentiments. (2 points) b) A partir de ces deux champs lexicaux, expliquez ce qu'éprouve Titus. (2 points)
Chp lex pouvoir : Prince / devoir /gloire /rigueur / voix/ commander Chp lex amour : accabler/ attendrir/ trouble/ pleurs/ chers/ déchirent /amour
Il est déchiré par un choix impossible. La litote "trouble assez cruel" évoque le dilemme entre son devoir politique et l'amour qu'il ressent pour cette princesse étrangère à Rome, en insistant sur son malheur.
4. Quelles sont les types et formes de phrases majoritairement employées par chacun des personnages ? Qu’attend chaque personnage de l’autre ? (4 points)
Du côté de Bérénice, le type qui domine est la phrase interrogative : elle semble demander des explications à Titus. Les deux phrases à la forme exclamative servent à exprimer son indignation face à la rupture qui s'annonce. La dernière phrase injonctive "Ne donne point un cœur qu’on ne peut recevoir." sonne comme un reproche. Quant à l'empereur, il utilise des injonctives à valeur d'ordre : il veut forcer Bérénice à comprendre sa décision en insistant sur son caractère irrévocable et obligatoire. Leur combinaison avec la forme négative amène à voir depuis la prière jusqu’à l’interdiction.
5. Imaginez une didascalie au moment où Bérénice commence sa dernière réplique (ligne 27) : quels conseils pourrait-on donner à l'actrice qui joue Bérénice ? Formulez trois indications de jeu (placement, gestes, ton, ...). Vous justifierez vos choix par votre compréhension du texte. (4 points)
BÉRÉNICE se jetant aux pieds de Titus, en pleurantAh cruel ! Est-il temps de me le déclarer ?Qu’avez-vous fait ? Se relevant et lui tournant le dos/ à part. Hélas ! Je me suis crue aimée.On peut imaginer que Bérénice est en pleurs, ce que suggère le champ lexical du malheur, mais aussi qu'elle en veut à Titus, l'accusant : "Qu’avez-vous fait ?", puis ne s'adressant plus à lui, puisqu'elle se lamente pour elle-même.
6. Imagea) Décrivez précisément la photographie de cette mise en scène (décor, placement, lumières...) (3 points)b) Comment la mise en scène met-elle en valeur le relation complexe entre les deux personnage ? Donnez au moins deux éléments de réponse en lien avec le texte. (3 points)
Bérénice de Racine, mise en scène de Muriel Mayette-Holtz, avec Carole Bouquet (Bérénice), Frédéric de Goldfiem (Titus), 2021. (photographie de Virginie Lançon)
a) La mise de scène de Bérénice par Muriel Mayette-Holtz, datant de 2021, choisit de montrer un décor et des costumes semblant situer la scène XXe siècle, alors que la pièce écrite au XVIIe siècle évoque l'Antiquité, peut-être pour suggérer le caractère intemporel du thème de la rupture entre les amants. On peut noter une composition en miroir avec le rideau blanc qui découpe la scène. À gauche, l'angle de la lumière projette, derrière un lit, des ombres qui représentent le couple autrefois uni. À droite, les deux personnages se tournent le dos.
b) L'angle de la lumière du matin ou du soir et l'ombre projetée réunit le couple en train de se désunir : c'est une allusion à leur passé heureux ("Je me suis crue aimée.", vers 29) en opposition avec leur situation actuelle. Le lit est le symbole du couple mais il n'est pas défait, comme abandonné.Titus est tête baissée, bras ballants, en proie à un "trouble assez cruel". Sa décision parait prise, bien qu’il en ressente une grande tristesse. Bérénice tourne le dos comme pour partir, mais la main vers lui pour le retenir, le récupérer. Elle lui tourne le dos car elle lui en veut. En effet, il savait qu’elle est étrangère et que Rome ne l’accepterait jamais, tout comme il savait devoir régner. Elle a cependant ce geste, comme pour retenir leur amour.
Compétences linguistiques et grammaticales 7. « […] Ignoriez-vous vos loisQuand je vous l’avouai pour la première fois ? » (vers 31 à 32)Identifiez le temps et le mode des deux verbes conjugués, en précisant leur valeur d’emploi. (3 points)
“Ignoriez”: imparfait de l’indicatif - action à durée indéterminée dans le passé "avouai" : passé simple de l’indicatif - action ponctuelle + allusion à un évènement précis, qu'on peut dater
8. « Un trouble assez cruel m’agite et me dévore » (vers 11)8.a) Identifiez la nature et la fonction grammaticales des mots soulignés. (2 points) 8.b) Quelles sont les deux manipulations qui permettent d’identifier la fonction de ces mots ? (1 point)
a) m’ / me > pronoms personnels (nature), COD (fonction). b) Manipulations : Remplacer le pronom par le mot qu'il remplace + déplacement et suppression impossibles + Encadrement par “C’est ... que” + transformation forme passive → Ils deviennent sujets.
Copier deux au choix
9. « Infortunée » (vers 34) (2 points) a) Comment ce mot est-il construit ? b) Quel sens a-t-il dans ce contexte ?
a) L'adjectif "infortunée" est composé du radical "fortun-", dans le sens de "chance", précédé du préfixe privatif "in-" qui lui donne un sens contraire et du suffixe "-ée" qui sert à former un adjectif ou un participe passé féminin. b) Il signifie ici : malheureuse, malchanceuse, pauvre.
Copier un au choix
10. Identifiez quatre verbes à l'impératif dans la réplique de Titus et justifiez leur emploi.(2 points)
"N’accablez", "Rappelez", "Forcez", "Contemplez", "fortifiez", "Aidez-moi". Ils expriment un ordre ou une interdiction, voire une prière.
11. Bérénice tutoie Titus. Réécrivez le passage ci-dessous en remplaçant la deuxième personne du pluriel par la deuxième personne du singulier. (8 points)« Qu’avez-vous fait ? Hélas ! Je me suis crue aimée. Au plaisir de vous voir mon âme accoutuméeNe vit plus que pour vous. Ignoriez-vous vos loisQuand je vous l’avouai pour la première fois ? À quel excès d’amour m’avez-vous amenée ? Que ne me disiez-vous : « Princesse infortunée, Où vas-tu t’engager, et quel est ton espoir ? » (vers 29 à 35)
Qu'as-tu fait ? [...] Au plaisir de te voir [...] Ne vit plus que pour toi. Ignorais-tu tes lois quand je te l'avouais pour la première fois ? A quel excès d'amour m'as-tu amenée ? Que ne me disais-tu : " Princesse infortunée, où vas-tu t'engager ?"
Ne corrigez que vos oublis.
Dictée
« Je demeurai longtemps errant dans Césarée ».
Accord du participe passé
Accord dans le GN + attribut du sujet
La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide. Elle lui déplut, enfin. Il n'aima pas comment elle était habillée. Une étoffe qu'il n'aurait pas choisie. Cela lui fit mal augurer de celle-ci qui portait un nom de princesse d'orient sans avoir l'air de se considérer dans l'obligation d'avoir du goût. Ses cheveux étaient ternes ce jour-là, mal tenus. Les cheveux coupés, ça demande des soins constants.Aurélien n'aurait pas pu dire si elle était blonde ou brune. Il l'avait mal regardée. Il lui en demeurait une impression vague, générale, d'ennui et d'irritation. Louis Aragon, Aurélien, 1944
Ne corrigez que vos erreurs et faites les exercices en ligne à la maison si trop de fautes similaires.
Formes en -é/-er/etc...
Accord sujet-verbe + revoir le passé simple
Sujet d'invention
À la fin de son règne, Titus décide d’écrire une lettre à Bérénice dans laquelle il revient sur leur rencontre, leur histoire d’amour, leur rupture et lui fait part de ses sentiments. Vous écrirez cette lettre.
Lexique des émotions et des sentiments
Sujet de réflexion
En tant que spectateur, auditeur ou lecteur, pourquoi est-ce intéressant de voir, entendre ou lire un personnage exprimer ses sentiments ?Vous organiserez une réponse développée, illustrée d’exemples tirés des œuvres littéraires et artistiques découvertes en classe ou de manière personnelle.
Respect des consignes = - Respecter la méthode du sujet de réflexion (introduction + développement en paragraphes organisés et introduits par des connecteurs logiques + conclusion. - Évoquer uniquement l'expression des sentiments. - Prendre des exemples artistiques
Sujet de réflexion
En tant que spectateur, auditeur ou lecteur, pourquoi est-ce intéressant de voir, entendre ou lire un personnage exprimer ses sentiments ?
La thèse est déjà donnée : l'art est intéressant pour évoquer les sentiments. Il faut trouver un plan à partir des idées qui vous viennent (les oeuvres peuvent susciter n'importe quelle émotion, faire rire, pleurer, donner le sentiment d'être compris, de ne pas êtreseul(es), nous faire oublier notre situation, voyager, nous faire comprendre le monde qui nous entoure ...). Pas de thèse/antithèse ici : faites une liste au brouillon en pensant aux exemples puis organisez vos arguments du plus général au plus convaincant.
Sujet de réflexion
En tant que spectateur, auditeur ou lecteur, pourquoi est-ce intéressant de voir, entendre ou lire un personnage exprimer ses sentiments ?
Introduction
En 1670, Racine donne à voir dans Bérénice les amours contrariées de la princesse étrangère avec l'empereur Titus. Cette tragédie, même si elle met en scène des personnages historiques très éloignés du public, permet de toucher les spectateurs de son époque et aussi ceux de la nôtre. Ainsi peut-on se demander pourquoi il est intéressant de voir, lire ou entendre un personnage exprimer ses sentiments. En effet, l’art nous permet de mettre des mots, des images, des sons sur des sentiments que nous avons souvent du mal à extérioriser et exprimer.
Développement
Tout d'abord, il convient de rappeler que l'expression des sentiments est au cœur-même du théâtre dès l'Antiquité. Selon Aristote, la représentation d’un acte réprimé (par la morale ou par la loi), ainsi que sa punition sur scène, purifie le spectateur de ses passions condamnables et l’empêche de la reproduire dans la réalité. Ainsi, la tragédie Antigone pose la question de la révolte face à la loi et permet au spectateur de faire face à ses propres interrogations et à leurs conséquences.
En outre, une œuvre peut nous aider à prendre conscience de ce que nous ressentons, en mettant en mots des sentiments que nous avons du mal à exprimer. On peut penser au genre autobiographique qui permet aussi de comparer nos expériences avec celles de l'auteur. Par exemple, dans l'Âge d'homme, Michel Leiris raconte une opération chirurgicale cauchemardesque qui fait écho aux propres terreurs enfantines du lecteur.
Au contraire, l'expression des sentiments dans l'art peut nous permettre d'avoir accès à des sentiments différents des nôtres car les expériences vécues par certains auteurs sont très éloignées de celles que nous avons vécues. Des romans comme Petit Pays de Gaël Faye ou Si c'est un homme de Primo Levi, nous donnent accès à une vision de la guerre que nous n'aurions pas eue sans leur lecture. Cela facilite aussi notre compréhension de certains évènements historiques.
Par ailleurs, dans un registre beaucoup plus léger, les œuvres romanesques peuvent permettre de s'évader dans un monde imaginaire plus extraordinaire que la réalité, en particulier le genre de l'heroic fantasy peuplé d'elfes et de dragons. Cependant, même sans créatures fantastiques, la littérature peut faire voyager le lecteur : on peut citer le poème "L'invitation au voyage" de Baudelaire ou le roman L'Île au trésor de Stevenson. De plus, le dépaysement peut venir de l'identification à un personnage : même sans ressembler à Cyrano, on peut comprendre le malheur du personnage de Rostand, qui se sent trop laid pour être aimé. Le spectateur se sent moins seul par rapport à ce qu'il peut ressentir tout en ayant une certaine mise à distance, à cause de l'époque et de la particularité du personnage.
Conclusion
Pour conclure, il existe différents types d’intérêt à voir, entendre ou lire les émotions d’un personnage. Nous vivons par procuration ce que vivent les personnages dans la littérature, la peinture ou la musique. Grâce à l'art, nous rencontrons un écho à nos propres émotions, tout en nous permettant d’être traversé par des sentiments qui semblent loin de nous, nous amenant à découvrir certains sujets, pour comprendre que les émotions sont à la fois individuelles et universelles. Enfin, partager les sentiments d’un personnage permet d’avoir accès à nombre d'œuvres littéraires et accroître ainsi notre culture.
Rome, le 10 septembre 81
(A.D.VIII Kal. Oct. DCCCXXXIV A.U.C.)
Ma chère Bérénice,
J'ai percé un coeur que j'adorais, qui m'aimais. Et pourquoi le percer ? Qui l'ordonnait ? Moi-même. Cela fait dix ans que j'ai pris cette décision funeste. Rome peut par son choix justifier le mien. Empereur exemplaire, homme malheureux, ainsi s'achève mon règne et ma vie. [...]
(Imperator Titus Caesar Vespasianus Augustus)
Votre lettre devait réinvestir le texte de départ : mention de la rupture, expression du regret, de l'amour, de la nécessité, en respectant le contexte (Antiquité, raison d'état, empereur romain et princesse étrangère à Rome). Exemple (avec du Racine paraphrasé) : J'ai percé un coeur que j'adorais, qui m'aimais. Et pourquoi le percer ? Qui l'ordonnait ? Moi-même. Cela fait dix ans que j'ai pris cette décision funeste. Rome peut par son choix justifier le mien. Empereur exemplaire, homme malheureux, ainsi s'achève mon règne et ma vie. [...]
« Je demeurai longtemps errant dans Césarée ». Cet alexandrin de Bérénice de Racine est cité trois fois dans le roman Aurélien d'Aragon, symbolisant les rêveries du personnage autour d'un amour impossible. La dictée est l'incipit de ce roman.