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SG - Faut-il avoir peur de la technique ?

Yousra Gasmi

Created on September 16, 2025

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Transcript

Faut-il avoir peur de la technique ?

Notions : la technique + ?

Faut-il avoir peur de la technique ?

A - Analyse du sujet
1) On repère les termes importants (ainsi que les notions du programme sur laquelle porte le sujet)
A - Analyse du sujet
1) On repère les termes importants (dont la notion du programme sur laquelle porte le sujet)
La technique
A - Analyse du sujet
1) On repère les termes importants (dont la notion du programme sur laquelle porte le sujet)
Etymologie
La technique
La technique, c'est - des objets : outils, instruments, machines, robots. - des savoirs : méthodes, procédés.
A - Analyse du sujet
1) On repère les termes importants (dont la notion du programme sur laquelle porte le sujet)
La peur
2) On se demande pourquoi on se pose cette question.
En quoi la technique peut-elle être un danger ?
2) On se demande pourquoi on se pose cette question.
En quoi la technique peut-elle être un danger ?
- L'inconnu
- Le manque de maîtrise
3) On commence à construire le paradoxe

D’un côté, la technique est indispensable à l'être humain. Elle lui permet de transformer le monde qui l’entoure pour l’adapter à ses besoins. Grâce à elle, les êtres humains vivent mieux. Par exemple, grâce à l’invention de l’avion, nous pouvons nous déplacer plus facilement dans le monde.

D’un autre côté, la technique peut susciter la peur, car elle peut être utilisée à mauvais escient ou provoquer des dégâts irréversibles. Par exemple, l’énergie nucléaire, qui nous fournit en électricité, peut aussi être utilisée pour fabriquer la bombe atomique. Elle peut également engendrer une catastrophe écologique.
Intro rédigée par un élève
B - Construction du plan
I - Nous n’avons aucune raison d’avoir peur de la technique, car celle-ci procure de nombreux bienfaits
1) La technique nous procure du confort
Dans quelle mesure nos conditions de vie sont-elles améliorées ?

Donner d'autres exemples

Grâce à la technique nous vivons mieux. Le développement technique a mis à notre disposition de nombreux objets qui rendent notre existence beaucoup plus agréable.

2) La technique accroît notre puissance
Terres agricoles en plein désert, en Jordanie

« Connaissant la force et les actions du feu, de l’eau, de l’air, des astres, des cieux et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature » Descartes, Discours de la méthode, 1637

Les progrès techniques qui découlent de la connaissance de la physique permettent de maîtriser la nature et ainsi d’améliorer notre condition.

Grâce à la technique, nous pouvons modifier le monde qui nous entoure. Au lieu de dépendre de la nature, nous pouvons agir sur elle, maîtriser ses éléments.

La technique se caractérise donc par son efficacité. Elle nous permet de réaliser nos objectifs plus facilement.

L'efficacité
3) La technique nous est indispensable

- on ne pourrait pas survivre sans la technique

3) La technique nous est indispensable

- on ne pourrait pas survivre sans la technique

- mythe de Prométhée (Platon)

« Si, pour définir, nous nous en tenions strictement à ce que l’histoire et la préhistoire nous présentent comme la caractéristique constante de l’homme et de l’intelligence, nous ne dirions peut-être pas Homo sapiens, mais Homo faber. En définitive, l’intelligence (…) est la faculté de fabriquer des objets artificiels, en particulier des outils à faire des outils et d’en varier indéfiniment la fabrication. » Bergson, L’Evolution créatrice, 1907

L’intelligence humaine est d’abord une faculté technique qui permet d’agir sur la réalité en fabriquant des objets artificiels
Conclusion du premier moment de la réflexion (I) : - L’être humain se définit comme un être technique. La technique est une caractéristique essentielle de son être. [nature, sens 2] - Il n'a donc pas de raison d'en avoir peur : elle améliore son existence, elle lui permet de réaliser ses objectifs en le dotant d’une puissance incroyable, elle caractérise son mode d’existence et définit son intelligence.
Mais ce pouvoir technique n’est-il pas trop puissant pour l’être humain ? L'être humain le maîtrise-t-il vraiment ? La technique ne peut-elle pas se retourner contre nous ?
II - La technique peut susciter la peur, car nous ne maîtrisons ni son développement ni l’ensemble de ses effets
1) Premier danger de la technique : l'externalité négative
Externalité négative
L’exemple le plus commun est la pollution : lorsqu’une usine pollue son environnement en rejetant des déchets, elle inflige une nuisance aux habitants de la région
On pourrait parler de dommages collatéraux : l’utilisation d’une technique permet d’agir plus efficacement, mais cette efficacité engendre des nuisances annexes.
Les engrais chimiques permettent d’avoir des récoltes abondantes, mais ils sont dangereux pour la santé et polluent les sols.
Texte de Hans Jonas, extrait d'Une éthique pour la nature
Exemple de la mécanisation du travail
L’introduction des machines dans le processus de fabrication permet de gagner en productivité (produire plus) et d’alléger notre travail.
« L’extension du machinisme et la division du travail ont fait perdre au travail des prolétaires tout caractère d’indépendance et tout attrait. Le producteur devient un simple accessoire de la machine à qui on ne demande que le geste manuel le plus simple, le plus monotone, le plus vite appris » Marx, Manifeste du parti communiste, 1848
Texte de Marx, extrait du Manifeste du parti communiste
Exemple de la mécanisation du travail
L’introduction des machines dans le processus de fabrication permet de gagner en productivité (produire plus) et d’alléger notre travail. Cependant cette mécanisation a des externalités négatives : - augmentation du chômage puisque la machine remplace l’être humain. - aliénation des travailleurs qui sont condamnés à effectuer un travail répétitif.
2) Deuxième danger de la technique : le mauvais usage
2) Deuxième danger de la technique : le mauvais usage
- Une technique peut être efficace, mais elle peut être utilisée à mauvais escient - Ainsi, je peux utiliser l’hypnose pour soigner un patient (l’aider à arrêter de fumer, par exemple) ou pour manipuler quelqu’un (essayer de lui soutirer de l’argent, par exemple)
Nous avons des raisons d’avoir peur de la technique, parce que celle-ci peut être utilisée à mauvais escient. Par exemple, les progrès de la biologie et les manipulations génétiques peuvent contribuer à soigner des personnes. Cependant, ...
3) Troisième danger de la technique : l'autonomie
- L’autonomie de la technique désigne l’idée que le développement technique poursuit sa course sans que rien ne puisse l’arrêter ou le contrôler. - Le retour en arrière est impossible ; tout nouveau progrès technique engendre à son tour de nouvelles découvertes
« Ce qui domine, aujourd’hui, c’est l’automatisation de la techno-science. On ne se demande plus s’il y a des besoins à satisfaire, mais si tel exploit scientifique ou technique est réalisable. S’il l’est, il sera réalisé et l’on fabriquera le « besoin » correspondant. Les conséquences latérales ou les retombées négatives sont rarement prises en compte. » Castoriadis, L'écologie contre les marchands, 1992
On retrouve l’idée d’une autonomie de la technique dans certaines expressions courantes : "on n'arrête pas le progrès"
« La technique se jugeant elle-même se trouve dorénavant libérée de ce qui a fait l’entrave principale à l’action de l’homme : les croyances (sacrées, spirituelles, religieuses) et la morale. La technique assure ainsi de façon théorique et systématique la liberté qu’elle avait acquise en fait. Elle n’a plus à craindre quelque limitation que ce soit puisqu’elle se situe en dehors du bien et du mal (…) la puissance et l’autonomie de la technique sont si bien assurées que maintenant, elle se transforme à son tour en juge de la morale »
Jacques Ellul, Le système technicien, 1977
Conclusion du deuxième moment de la réflexion (II)
La technique présente donc des dangers : - Elle peut causer des dommages, dont certains seront peut-être irréversibles. - Elle peut être utilisée à mauvais escient. - Elle échappe à notre contrôle : nous ne maîtrisons plus la technique, nous sommes entraînés dans son développement et soumis à ses injonctions.
Parce que nous ne maîtrisons plus réellement le développement technique, nous avons des raisons d’en avoir peur. Cependant, la peur est une émotion qu’il faut dépasser par la réflexion. La question est alors de savoir ce que nous pouvons faire pour que la technique cesse de représenter une menace possible.
Nous sommes devant un paradoxe : Nous ne pouvons pas vivre sans la technique. Mais la technique présente des dangers.
Que faut-il faire pour que la technique cesse de représenter un danger ? Comment conserver les aspects positifs de la technique en diminuant ses impacts négatifs ?
III - Quelles sont les mesures que nous pouvons prendre pour diminuer les aspects négatifs de la technique ?
1) L'éducation
Nous utilisons un nombre croissant d’objets techniques dont nous ignorons le fonctionnement. Ces objets, en effet, sont de plus en plus complexes. Nous en avons un besoin impératif. Mais nous sommes incapables de comprendre comment ils fonctionnent.
Peut-être conviendrait-il alors de mieux nous former et donc de développer un véritable enseignement technique. Par exemple, il s’agirait, non pas seulement de savoir utiliser un ordinateur, mais de comprendre comment il fonctionne, comment les programmes sont établis, etc.
Texte de Simondon, Du mode d'existence des objets techniques
Inscrire le fonctionnement des machines dans la formation et la culture de l’être humain serait donc le moyen de ne pas être aliéné par les objets techniques.
2) La législation
L’usage des objets techniques et le développement des recherches doivent être encadrés par des lois.
Par exemple, la loi interdit le clonage reproductif humain
La CNIL réglemente l’usage de l’informatique
Si l’on reprend le mythe de Prométhée dans le Protagoras de Platon : - Il apparaît que le savoir technique ne suffit pas à assurer la survie de l’espèce humaine. - C’est pourquoi, Zeus ordonne à Hermès de donner aux hommes l’art politique. La technique doit donc être encadrée par la politique.
3) L'éthique
L'éthique
Il s’agit de réfléchir sur le monde que nous voulons pour nous-mêmes et pour nos enfants. Il s’agit aussi de déterminer quelles sont nos valeurs.
Par exemple, le développement des manipulations génétiques nous conduit à nous demander si nous voulons seulement guérir l’homme ou si nous voulons l’améliorer, le transformer, au risque de le modifier de façon irréversible. C'est la question posée par le transhumanisme.
Que préférons-nous ? - Augmenter nos capacités intellectuelles, physiques, émotionnelles pour perfectionner l’être humain ? - Respecter la nature et conserver les espèces en empêchant leur disparition ?
L’éthique nous amène à réfléchir aux valeurs que nous voulons défendre : Quelle est pour nous la valeur la plus importante : - le progrès ou - la préservation ?

Frankenstein, de Mary Shelley, publié en 1818, matérialise la peur des hommes lors de l’accélération des innovations et des nouvelles techniques. Frankenstein est un être reconstitué grâce à la science, mais suscite la peur car on peut perdre son contrôle et il peut devenir dangereux. Faut-il avoir peur de la technique ? La peur relève d’une crainte du futur et d’un sentiment d’insécurité face aux dangers. La technique est un savoir-faire qui s’apprend, se transmet et nous permet d’innover. Est-il nécessaire de considérer que la technique est un danger ? D'un côté, la technique est indispensable à l’être humain et lui permet de répondre à ses besoins et de se protéger de certains dangers, comme le froid. Grâce à la technique, l’homme vit dans de meilleures conditions : par exemple, l’agriculture permet de nourrir les hommes, en toutes circonstances, toute l’année. D'un autre côté, la technique peut susciter la peur car elle peut être utilisée à mauvais escient ou provoquer des dégâts irréversibles : par exemple, l’énergie nucléaire qui fournit en électricité peut aussi être utilisée pour la bombe atomique.