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Séquence 1 L'Epistolaire
Mme NICOLAS
Created on September 7, 2025
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Transcript
Séquence 1 L'Epistolaire
1ère
LV
Plan de séquence
Séance 1 : séance d'introduction de la séquence
Séance 2 : Caractériser l’épistolaire
Séance 3 : Identifier les visées d’une lettre
Séance 4 : Analyser les procédés d’écriture
Séance 5 : Mettre en rapport les procédés d’écriture et le registre
Séance 6 : Evaluation
Sq L'épistolaire - Séance 1
Sq 1 - L'épistolaire - Séance 1
Un soir que mon copain Xavier Gélin avait réussi à me faire sortir de ma tanière, je fis la connaissance de Jean-Pierre Castaldi. C’était un garçon robuste, taillé dans le roc, d'un seul morceau. Il était gentil, attentionné, droit et parfaitement clair dans sa tête. D'emblée, il m'offrit ce cadeau que j'attendais depuis longtemps : Il me fit confiance. Il avait un père et une mère qui vivaient ensemble, et deux sœurs, dont l'une encore petite, vivait aussi dans la maison. Une famille, un foyer, la vraie vie telle que je la rêvais sans doute depuis l'enfance, tout cela m'arrivait d'un seul coup, et
Texte 2
Il y a douze heures, nous étions encore ensemble. Hier, à cette heure-ci, je te tenais dans mes bras... T’en souviens-tu ? … Comme c'est déjà loin ! La nuit maintenant est chaude et douce ; j'entends le grand tulipier qui est sous ma fenêtre, frémir au vent et, quand je lève la tête, je vois la lune se mirer dans la rivière. Tes petites pantoufles sont là. Pendant que je t'écris, je les ai sous les yeux, je les regarde. Je viens de ranger, tout seul et bien enfermé, tout ce que tu m'as donné. Des deux dernières lettres sont dans le sachet brodé, je vais les relire quand j'aurai
[CROISSET], MARDI SOIR, MINUIT. [4-5 AOUT 1846]
Texte 1
Chanson pour Loulou T’es partie sur le coup d'une heure En février à la chandeleur Et l'hiver a repris vigueur au fond d’mon cœur Et l'hiver a repris vigueur au fond d’mon cœur. Je suis resté seul sur le pont avec mes deux petits moussaillons Il parait qu'on t’a vue passer dans le pays de l'aut’côté Ceux qui l'ont dit en ont menti Car quand le soir est doux ici Je sens tout ton sourire qui revient Et la caresse de ta main Je sens qu’tu es tout contre moi Que ta fraîcheur pénètre en moi Que tu me dis dedans l'oreille Des mots d'amour doux comme le miel Pourtant des fois quand j'y pense pas J’me dis que j’te reverrai pas
Texte 4
Publicité pour La Poste australienne
Johannes Vermeer, La liseuse à la fenêtre
Texte 1
[CROISSET], MARDI SOIR, MINUIT. [4-5 AOUT 1846]
Il y a douze heures, nous étions encore ensemble. Hier, à cette heure-ci, je te tenais dans mes bras... T’en souviens-tu ? … Comme c'est déjà loin ! La nuit maintenant est chaude et douce ; j'entends le grand tulipier qui est sous ma fenêtre, frémir au vent et, quand je lève la tête, je vois la lune se mirer dans la rivière. Tes petites pantoufles sont là. Pendant que je t'écris, je les ai sous les yeux, je les regarde. Je viens de ranger, tout seul et bien enfermé, tout ce que tu m'as donné. Des deux dernières lettres sont dans le sachet brodé, je vais les relire quand j'aurai cacheté la mienne.
Lettres de Gustave Flaubert à Louise Collet, Flaubert, Correspondance.
Texte 2
Un soir que mon copain Xavier Gélin avait réussi à me faire sortir de ma tanière, je fis la connaissance de Jean-Pierre Castaldi. C’était un garçon robuste, taillé dans le roc, d'un seul morceau. Il était gentil, attentionné, droit et parfaitement clair dans sa tête. D'emblée, il m'offrit ce cadeau que j'attendais depuis longtemps : Il me fit confiance. Il avait un père et une mère qui vivaient ensemble, et deux sœurs, dont l'une encore petite, vivait aussi dans la maison. Une famille, un foyer, la vraie vie telle que je la rêvais sans doute depuis l'enfance, tout cela m'arrivait d'un seul coup, et c'était le bonheur.
C. Allégret, Les souvenirs et les regrets aussi ..., Fixot, 1994
Je sens qu’tu es tout contre moi Que ta fraîcheur pénètre en moi Que tu me dis dedans l'oreille Des mots d'amour doux comme le miel Pourtant des fois quand j'y pense pas J’me dis que j’te reverrai pas Je t'entends alors rire aux éclats De l'autre côté de la paroi
Il est des amis au Québec Qui te parlent parfois le soir En même temps, t'es à Carpentras à Méthamis et à Java La mort fait voyager son monde Tu vas plus vite que le son T'es partout sur la terre ronde T'es devenue une chanson
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T’es partie sur le coup d'une heure En février à la chandeleur Et l'hiver a repris vigueur au fond d’mon cœur Et l'hiver a repris vigueur au fond d’mon cœur.
Je suis resté seul sur le pont avec mes deux petits moussaillons Il parait qu'on t’a vue passer dans le pays de l'aut’côté Ceux qui l'ont dit en ont menti Car quand le soir est doux ici Je sens tout ton sourire qui revient Et la caresse de ta main
Chanson pour Loulou
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J.Beaucarne, Chanson pour Loulou, Dans Poésie et chansons, Seghers, 1977
T’es partie sur le coup d'une heure En février à la chandeleur Et l'hiver a repris vigueur au fond d’mon cœur Et l'hiver a repris vigueur au fond d’mon cœur.
Je suis resté seul sur le pont avec mes deux petits moussaillons Il parait qu'on t’a vue passer dans le pays de l'aut’côté Ceux qui l'ont dit en ont menti Car quand le soir est doux ici Je sens tout ton sourire qui revient Et la caresse de ta main
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Je sens qu’tu es tout contre moi Que ta fraîcheur pénètre en moi Que tu me dis dedans l'oreille Des mots d'amour doux comme le miel Pourtant des fois quand j'y pense pas J’me dis que j’te reverrai pas Je t'entends alors rire aux éclats De l'autre côté de la paroi
Il est des amis au Québec Qui te parlent parfois le soir En même temps, t'es à Carpentras à Méthamis et à Java La mort fait voyager son monde Tu vas plus vite que le son T'es partout sur la terre ronde T'es devenue une chanson
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Nous avons vu que la lettre est un acte de communication écrit, qui se substitue à la conversation. L'écart entre le moment de la production du message et le moment de sa réception est plus ou moins long. Objet concret, la lettre est un substitut de l'émetteur*. La visée* de la lettre et ses formes sont variables et dépendent du lien entre l'émetteur et le récepteur.
- La lettre authentique est réellement écrite pour son destinataire, tandis que la lettre fictive est inventée et peut nourrir une fiction romanesque.
- La lettre fonctionnelle concerne tous les aspects de la vie quotidienne et professionnelle.
- La lettre privée s'adresse à une personne proche et est le plus souvent l'expression de sentiments intimes.
- La lettre ouverte s'adresse à tous et défend un
Questions :
1) Pour chacun des documents, dites : Qui parle ? À qui ? Quand ? Où ? Pourquoi ? 2) Précisez, quand vous le pouvez, les liens qui unissent l'énonciateur à son ou ses lecteurs. 3) Certains de ces documents n'étaient destinés qu’à une lecture intime. Relevez les implicites qui ne peuvent être compris que par la personne à laquelle le message était destiné. 4) Quelles sont les points communs de ces documents ? Quelles sont leurs différences ?
Sq 1 - L'épistolaire - Séance 2
Il y a douze heures, nous étions encore ensemble. Hier, à cette heure-ci, je te tenais dans mes bras... T’en souviens-tu ? … Comme c'est déjà loin ! La nuit maintenant est chaude et douce ; j'entends le grand tulipier qui est sous ma fenêtre, frémir au vent et, quand je lève la tête, je vois la lune se mirer dans la rivière. Tes petites pantoufles sont là. Pendant que je t'écris, je les ai sous les yeux, je les regarde. Je viens de ranger, tout seul et bien enfermé, tout ce que tu m'as donné. Des deux dernières lettres sont dans le sachet brodé, je vais les relire quand j'aurai
[CROISSET], MARDI SOIR, MINUIT. [4-5 AOUT 1846]
Texte 1
Il y a douze heures, nous étions encore ensemble. Hier, à cette heure-ci, je te tenais dans mes bras... T’en souviens-tu ? … Comme c'est déjà loin ! La nuit maintenant est chaude et douce ; j'entends le grand tulipier qui est sous ma fenêtre, frémir au vent et, quand je lève la tête, je vois la lune se mirer dans la rivière. Tes petites pantoufles sont là. Pendant que je t'écris, je les ai sous les yeux, je les regarde. Je viens de ranger, tout seul et bien enfermé, tout ce que tu m'as donné. Des deux dernières lettres sont dans le sachet brodé, je vais les relire quand j'aurai
Texte 1
[CROISSET], MARDI SOIR, MINUIT. [4-5 AOUT 1846]
Texte 1
Texte 2
Il y a douze heures, nous étions encore ensemble. Hier, à cette heure-ci, je te tenais dans mes bras... T’en souviens-tu ? … Comme c'est déjà loin ! La nuit maintenant est chaude et douce ; j'entends le grand tulipier qui est sous ma fenêtre, frémir au vent et, quand je lève la tête, je vois la lune se mirer dans la rivière. Tes petites pantoufles sont là. Pendant que je t'écris, je les ai sous les yeux, je les regarde. Je viens de ranger, tout seul et bien enfermé, tout ce que tu m'as donné. Des deux dernières lettres sont dans le sachet brodé, je vais les relire quand j'aurai
[CROISSET], MARDI SOIR, MINUIT. [4-5 AOUT 1846]
Texte 1
Il y a douze heures, nous étions encore ensemble. Hier, à cette heure-ci, je te tenais dans mes bras... T’en souviens-tu ? … Comme c'est déjà loin ! La nuit maintenant est chaude et douce ; j'entends le grand tulipier qui est sous ma fenêtre, frémir au vent et, quand je lève la tête, je vois la lune se mirer dans la rivière. Tes petites pantoufles sont là. Pendant que je t'écris, je les ai sous les yeux, je les regarde. Je viens de ranger, tout seul et bien enfermé, tout ce que tu m'as donné. Des deux dernières lettres sont dans le sachet brodé, je vais les relire quand j'aurai
Texte 1
[CROISSET], MARDI SOIR, MINUIT. [4-5 AOUT 1846]
Texte 4
Texte 3
Brassaï (1899-1984)
Gyula Halasz photographe, sculpteur français d'origine hongroise
Ami de Picasso mouvement surréaliste
Ernest Feydeau (1821-1973)
Romancier Ami de Gustave Flaubert, Théophile Gautier, les frère Goncourt, Charles Beaudelaire
Gorki (1868-1936)
Tchekhov(1840-1904)
Alexis Maximovich Pechkov Romancier, poète et dramaturge Enfance pauvre, apprenti cordonnier
Médecin, auteur et dramaturge Amis de Gorki
Texte 1
Un groupe de peintres s’élève contre la production de vos œuvres, navets dignes d'un aliéné, bien qu'encore à l'exposition des fous à Sainte-Anne1, il y en a eu de meilleurs que les vôtres. Tous nos efforts pour briser votre travail néfaste qui abaisse la France - et surtout vis-à-vis de l'étranger, comme le prouve la dernière délibération des peintres en Angleterre - ayant échoué, nous avons décidé de votre sort la semaine dernière au Club du Faubourg. Et puisque les pouvoirs publics vous laissent faire, nous allons agir…
Texte 1 (suite)
Pour finir, je dois vous dire vos vérités, moi personnellement. Je vous connais, vous êtes un incapable, ne sachant ni peindre ni dessiner. Mettez donc vos ordures à côté des œuvres des grands peintres Raphaël, Michel-Ange, Léonard de Vinci, et vous verrez quelle ordure vous êtes ! Et comme vous êtes un raté, un incapable, vous avez trouvé la « formule idiote », bonne pour les imbéciles ! Mais quel malheur pour le pays, que les jeunes vous suivent ! pauvres crétins ! Signé: un groupe de peintres, des vrais ! Paris, le 15 juin 1946
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Lettre reproduite dans Brassaï, Conversations avec Picasso, Gallimard, 1964.
Texte 2
Mon cher Baudelaire, J'ai reçu les paradis artificiels et vous en remercie. Le livre est lu et annoté. Si vous êtes curieux des annotations, venez le voir ce soir ou un autre. En somme, virgule la chose m'a fort intéressé. C'est bien conduit et étrange. Voilà. Bonjour. E. Feydeau
Lettres à Charles Baudelaire, Études Baudelairiennes, langage, 1973
Texte 3
Nijni-Novgorod V.S. Mirolioubov me dit que vous avez exprimé le désir de recevoir mes livres. Je vous les envoie et je profite de l'occasion pour vous écrire : il y a quelque chose que je veux vous dire, Anton Pavlovitch3. A franchement parler, je voudrais vous déclarer l'amour ardent et sincère que je nourris dévotement pour vous depuis l'enfance, je voudrais vous dire mon enthousiasme de votre admirable génie, amer et prenant, à la fois tragique et tendre, toujours si beau, si fin. Bon Dieu, il faut que je serre votre main d'artiste, votre main d'homme sincère, et donc triste, n'est-ce pas ? Dieu vous donne longue vie, pour la gloire de la littérature russe ! Dieu vous donne santé et patience, qu'il vous donne du cœur au travail !
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Texte 3 (suite)
Que d'instant merveilleux j'ai vécu dans vos livres, que de fois j'ai pleuré sur eux, j'enrageais comme un loup pris au piège, et puis tristement, longuement, je riais. Vous aussi peut-être, vous allez rire de ma lettre, car je sens que j'écris des bêtises. Des choses enthousiastes et incohérentes, mais c'est que, voyez-vous, tout est bête, hélas, qui vient du cœur. Bête, même grand, vous le savez bien. Encore une fois, je vous serre la main. Votre génie est un pur et lumineux esprit, empêtré des liens de la chair, enchaînés aux viles nécessités de la vie quotidienne, et c'est là son tourment. Qu'il pleure : ses sanglots n'empêcheront pas son appel au ciel d'être entendu. A. Pechkov4 Peut-être voudriez-vous m'écrire ? Tout simplement Pechkov, Nijni, ou adressez la lettre à la feuille de Nijni-Novgorod.
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Lettre de M. Gorki à A. Tchekhov, 1898, in Tchekhov et Gorki, Correspondance.
Texte 4
Monsieur, Le Figaro du 6 juin contient un article (les hommes de demain) où je lis : le sieur Baudelaire aurait dit en entendant le nom de l'auteur des Contemplations : Hugo ! qui ça, Hugo ? est-ce qu'on connaît ça ... Hugo ? M. Hugo est si haut placé qu'il n'a besoin de l'admiration d'un tel ou d'un tel ; ou d'un tel ; mais un propos qui, dans la bouche du premier venu, serait une preuve de stupidité, devient une monstruosité impossible dans la mienne. Plus loin, l'auteur de l'article complète son insinuation : le sieur Baudelaire passe maintenant sa vie à dire du mal, du romantisme. [...]
Texte 4 (suite)
Monsieur, je profite de l'occasion pour dire à vos lecteurs que toutes les plaisanteries sur ma ressemblance avec les écrivains d'une époque1 que personne n'a su remplacer m'ont inspiré une bien légitime vanité, et que mon cœur est plein de reconnaissance et d'amitié pour les hommes illustres qui m'ont enveloppé de leur amitié et de leur conseil, ceux-là à qui, en somme, je dois tout, comme le fait remarquer si justement votre collaborateur. Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mes sentiments les plus distingués.
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Charles Baudelaire, Correspondance, tome 1, 1832-1860, Gallimard, 1973
Questions :
Analyse de la lettre : 1) Quelle est la situation d’énonciation de cette lettre ? Pouvez-vous en préciser la date exacte ? Quel est l’effet de cette incertitude ? 2) Que remarquez-vous concernant la présentation matérielle de la lettre ? Dans quel but la lettre est-elle présentée de cette façon ? 3) Relevez tous les pronoms personnels de cette lettre. Quels sont les plus nombreux ? Que qui représentent-ils ? Quel est l'effet de leur emploi ? 4) Quelle est la visée de cette lettre ? Indiquez, en reprenant notamment vos réponses aux questions précédentes, par quel procédé cette visée est obtenue.
Séance 3 : identifier les visées d'une lettre
Questions
1) Comparaison des quatre textes : Pour chaque texte, relevez : a- Les marques de l’épistolaire b- L’expéditeur/Les expéditeurs c- Le(s) destinataire(s) d- Les liens entre expéditeur(s) et destinataire(s) e- Le sujet traité f- La visée de la lettre 2) Pour chaque texte, dites quelle image de l’expéditeur peut se faire le destinataire grâce à sa lecture. Justifiez votre réponse en surlignant des passages dans les textes. (Une couleur par idée/justification) 3) a- Toutes ces lettres nous étaient-elles destinées ? b- Pourquoi peut-on les lire ? c- A qui appartient une lettre ?