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Présentation - Plantu/Reza

affaires.culturelles

Created on June 4, 2025

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EXPOSITION

Plantu & Reza

Regards sur le monde

Exposition du 06/06/2025 au 05/10/2025

©Plantu & Reza

DIDAM Espace d'art contemporain 6, quai de Lesseps didam.bayonne.fr

Ouvert du mardi au dimanche de 14H à 19H30 Entrée libre, sans réservation préalable.

Avant-propos

Dans le cadre de sa saison arts visuels et à l’occasion des commémorations des attentats de Paris de 2015, la Ville de Bayonne propose au Didam en 2025 une programmation autour du journalisme. Elle accueille ainsi cet été une exposition exceptionnelle du dessinateur de presse Plantu et du photojournaliste Reza, artistes renommés engagés dans un dialogue artistique et humain autour de l’actualité et des enjeux géopolitiques, sociologiques et environnementaux mondiaux. Le dessinateur Plantu et la photographe Reza font connaissance en avril 2011 à l'occasion des Rencontres internationales du dessin de presse au Mémorial de Caen. Plantu confesse au photographe qu'il suit son travail depuis des années et que ses photos sont pour lui une source d'inspiration. C'est le début d'une belle collaboration entre les deux artistes. De cette complicité naît la volonté de faire oeuvre commune et quelques années après leur rencontre, Plantu suggère de mêler leurs approches. Les artistes imaginent ainsi une série d'images qui associent le trait de crayon à la fois sensible et désinvolte de Plantu aux clichés iconiques de Reza. Une collaboration fructueuse qui donne naissance en 2021 à l'ouvrage "Plantu-Reza ; Regards croisés" publié chez Gallimard. Témoins privilégiés des événements de ces dernière décennies (environnement, conflits, inégalités, migrations, liberté de presse), Plantu et Reza s'inspirent en permanence de l'actualité. En tant qu'artistes humanistes, ils ne cessent d'appeler à la fraternité et à l'échange.

Sommaire

I. Plantu & Reza : Un mariage artistique 1.1 - Jean Plantureux, dit Plantu, grand nom du dessin de presse en France 1.2 - Reza Deghati : une figure internationale du photojournalisme 1.3 - Un projet à la croisée des images : dialogue entre photojournalisme et dessin de presse II. Regards sur le monde 2.1 - Liberté d'expression : une valeur à défendre 2.2 - Un monde bouleversé : conflits, migrations, paix, environnement 2.3 - L'espoir en héritage : enfance, éducation, solidarité, reconstruction

I. Plantu & Reza : un mariage artistique

1.1 - Jean Plantureux, dit Plantu, un grand nom du dessin de presse en France

a) Petite histoire du dessin de presse « Le dessin de presse est la représentation graphique d’un événement de l’actualité par un observateur à la fois artiste et journaliste. Il s’apparente cependant plus au billet d’humeur (pour le parti pris) ou au billet d’humour (pour l’ironie et le trait d’esprit) qu’à l’article purement informatif. » En noir et blanc ou en couleurs, accompagné de texte ou non, présenté en une seule image ou plusieurs cases, le dessin de presse est parfois intégré à un article où se suffit à lui-même. Son objectif est de capter immédiatement l'attention et de provoquer la réfexion, le rire ou l'indignation. Le terme « dessin de presse » apparaît pour la première fois en 1979 lors d’un colloque à Grenoble consacré à Honoré Daumier (1808-1879), célèbre caricaturiste français. Artiste engagé, il est connu pour ses lithographies mordantes publiées dans la presse du XIXe siècle, dans lesquelles il dénonce avec humour et virulence les travers de la société, du pouvoir politique et de la justice. Cependant, desssin et critique politique ou sociale coexistent depuis plusieurs siècles déjà et se développent d'autant plus avec l'arrivée de l'imprimerie.

Source https://www.clemi.fr/fr/ressources/nos-ressources-pedagogiques/ressources-pedagogiques/aborder-caricatures-et-dessins-de-presse-en-classe.html

Honoré Daumier - Le passé, le présent, le futur avec le portrait de Louis Philippe - 9 Janvier 1834 - Metropolitan Museum of Art, New-York

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La caricature est une notion ancienne : issue du latin caricatura qui signifie « charger » et s’inscrit dans la tradition du pamphlet littéraire. Des traces de caricatures existent dès l’Égypte antique, il y a plus de 4000 ans et traversent l’Antiquité et le Moyen Âge, où elles sont souvent liées au grotesque et au monstrueux. La Renaissance marque un tournant, l’Homme devient un sujet central d’étude et de réflexion et l’intérêt pour la figure humaine s’intensifie. L’invention de l’imprimerie par Gutenberg (1450) permet alors une diffusion élargie des images satiriques. Ce n’est qu’à partir des années 1990 que l'expression "dessin de presse" se popularise. Avant cela, on parlait de caricature, de dessin d’humour ou de dessin de mœurs.

Maître de Fauvel | Bibliothèque nationale de France Philippe IV le Bel, roi de France de 1285 à 1314, est ici caricaturé sous la forme d’un âne. Des scandales privés et politiques ont fait de lui un roi cible de la caricature.

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Au fil du temps, la jurisprudence a consolidé le droit à la satire et à l’exagération, considérant ces formes d’expression comme pleinement légitimes dans une démocratie. Qu’il amuse, provoque, interpelle ou scandalise, le dessin de presse enrichit l'information et demeure un véritable baromètre de la liberté d’expression et de la démocratie. En France, la liberté de la presse est un principe fondamental, inscrit dès la loi du 29 juillet 1881, qui reste aujourd’hui encore le socle du droit de la presse. Cette loi garantit la liberté d'expression tout en posant certaines limites en cas de diffamation, injure ou incitation à la haine. Elle marque un tournant dans l’histoire juridique française, en rompant avec les pratiques de censure préalables qui avaient longtemps muselé la presse. Pour autant, cette liberté a parfois été mise à rude épreuve, notamment face aux tensions qu’elle peut susciter pour des raisons d'état, d'empire, de radicalisme religieux etc. L’attentat contre Charlie Hebdo en 2015 en est un rappel tragique. Ce journal satirique, fondé dans les années 1970, a vu passer parmi ses plumes les plus acérées des figures comme Cabu, Tignous ou encore Charb, tous tombés pour avoir défendu, crayon à la main, un humour libre, insolent et revendicatif. Dans sa jurisprudence, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a rappelé à plusieurs reprises que la liberté d’expression, protégée par l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme, s’applique également à des propos qui « heurtent, choquent ou inquiètent » (arrêt Handyside c. Royaume-Uni, 1976). De même, en droit français, le Conseil constitutionnel reconnaît que la liberté d’expression est l’une des « conditions de la démocratie » (Décision n° 2009-580 DC du 10 juin 2009).

Ainsi, face aux tentations de censure ou aux pressions politiques, économiques ou religieuses, la protection du dessin de presse et de la satire demeure un enjeu majeur. Il ne s'agit pas simplement de défendre un style ou un ton, mais bien de préserver l’espace critique nécessaire à toute société démocratique.

©Charb

©Tignous

©Cabu

b) Plantu, grand représentant du dessin de presse en France Né à Paris en 1951, il entame des études de médecine avant de se consacrer à sa véritable passion, le dessin. Il part alors à Bruxelles pour suivre des cours de dessin à l’école Saint-Luc, fondée par Hergé, le créateur de Tintin, qui influence sa formation artistique. En 1972, après avoir déposé chaque matin pendant plusieurs mois ses dessins d’actualité au journal Le Monde, Bernard Lauzanne, à l’époque rédacteur en chef, l’informe que son dessin sur le Vietnam va être publié. C'est le début d'une collaboration de près de cinquante ans avec ce journal, dont il deviendra rapidement le dessinateur attitré de la Une. Il collabore également pendant plus de trente ans avec l'Express et publie dans de nombreux autres titres tels que l'Etudiant, Pariscope...

©Frédérick Florin/AFP

©Plantu - 1972Une colombe aux ailes déployées serrant dans son bec un point d’interrogation en regard d’un article sur la guerre du Vietnam. Symbole universel de la paix, l’oiseau se fait messager d’un doute quant à l’issue du conflit.

À travers des compositions où se croisent les paradoxes de notre époque, le trait reconnaissable de Plantu mêle ironie, finesse et humanisme. Il y développe une iconographie (ensemble de symboles visuels récurrents) enrichissant la lecture de ses œuvres, où se retrouvent des éléments symboliques comme la colombe de la paix, une souris qui devient son animal totémique au fil des dessins, Marianne ou la République personnifiée ou encore le crayon, outil et arme à la fois porteur de messages ou de critiques. Ces motifs forment une véritable signature visuelle et permettent de reconnaître instantanément le travail de Plantu. Dans ce catalogue iconographique de l'oeuvre de Plantu, se détachent des références cinématographiques (Charlie Chaplin) et surtout littéraires avec notamment l'utilisation récurrent des personnages créés par Hergé pour les Aventures de Tintin. Cette référence est fondamentale pour Plantu qui a suivi sur une formation à l'Institut Saint-Luc à Bruxelle pour lequel Hergé participera à la création de la section illustration et bande-dessinée.

© Plantu

Celui-ci puise son inspiration à travers un large éventail de références, empruntant aussi bien aux maîtres de la peinture qu'aux penseurs et figures populaires. De Brueghel à Delacroix, de Sénèque jusqu'à Tintin, ces multiples influences façonnent profondément son travail de dessinateur. Il revendique d'ailleurs deux grands maîtres : Hergé (1907-1983), de son vrai nom Georges Remi et Jean-Marc Reiser (1941-1983) dit Reiser, dessinateur de presse et auteur de bande dessinée français connu pour son personnage "Gros dégueulasse" ou encore ses dessins d'humour.

5 novembre 1983 : Mort de Reiser« J’ai lâchement profité de la mort du dessinateur de Charlie Hebdo, pour qui j’avais une admiration sans bornes, pour réaliser un "Gros dégueulasse" (personnage créé par Reiser) poussant les portes du paradis. Il y surprend Tintin, le "fils" de Hergé, lui-même décédé quelques mois plus tôt. » Propos recueillis par Didier Pasamonik - L'Agence BD, le 5 décembre 2005.

©Plantu

©Plantu

Pour aller plus loin - L’histoire de la petite souris dans les dessins de Plantu

La petite souris est née en 1995, à l’arrivée d’une nouvelle directrice artistique au journal Le Monde. Symbole de liberté d’expression, elle apparaît dans un contexte tendu : pour affirmer son autorité, la nouvelle dirigeante décide de licencier sans indemnités deux dessinateurs qui travaillaient pour le journal depuis quinze ans. En désaccord avec ces méthodes, Plantu choisit de protester à sa manière. Il envoie alors des courriers ornés d’une petite souris dessinée, un personnage à la fois espiègle et attendrissant, qui devient rapidement un médiateur à travers lequel il peut faire passer des messages. Une fois le conflit apaisé, Plantu cesse d’utiliser la souris. Mais les lecteurs, attachés à ce petit personnage, réclament son retour en Une du journal. « La souris, c’est un peu vous, c’est un peu tout le monde », dira-t-il plus tard. Et d’ajouter : « Quand l’actualité est trop magique, je mets la souris dans mon image. » Depuis, la souris ne l’a plus quitté. En 2015, elle devient même l’héroïne d’un petit lexique de l’autocensure Souris et tais-toi ! dans lequel elle occupe le rôle principal.

©Plantu

©Plantu

Les dessins de Plantu, profondément ancrés dans l’actualité suscitent parfois des controverses. Mais c’est justement cette capacité à faire réagir et à susciter le débat qui fait la force de son travail. Par la qualité de son œuvre et la profondeur de son engagement humaniste, il s’impose aujourd’hui comme une figure du dessin de presse français. En 2006, à la suite de l'affaire des caricatures danoises, Plantu cofonde, aux côtés de Kofi Annan alors secrétaire général de l’ONU, l’association Cartooning for Peace. Cette initiative vise à promouvoir la liberté d’expression et le dialogue entre les cultures, tout en apportant un soutien aux dessinateurs de presse menacés. Aujourd’hui, Cartooning for Peace rassemble 162 dessinateurs engagés, issus de 58 pays et mène de nombreuses actions éducatives et culturelles à l’échelle internationale. En 2019, Plantu fait don à la Bibliothèque Nationale de France de 500 dessins originaux issus de sa collection personnelle. Ce fond unique permet de suivre à la fois l'évolution de style graphique et les bouleversements géopolitiques et sociétaux depuis les années 1970.

c) La place des femmes dans le dessin de presse Parmi les figures féminines majeures du dessin de presse en France, Claire Bretécher occupe une place pionnière. Dès les années 1970, elle a ouvert la voie à une approche sociopolitique du neuvième art avec des bandes dessinées d’une grande finesse d’observation et d’ironie. Avec Les Frustrés (publiés entre 1973 et 1981 dans Le Nouvel Observateur), elle a su capter avec une acuité rare les préoccupations existentielles, les contradictions idéologiques et les tensions sociales d’une classe moyenne intellectuelle post-soixante-huitarde. À travers des personnages anonymes, souvent féminins, elle interroge la condition des femmes, le couple, le féminisme, la psychanalyse ou encore les injonctions sociales, dans un style visuel épuré mais expressif, et un ton à la fois mordant et désabusé. Avec Agrippine (créée en 1988), elle donne ensuite corps à une adolescente rebelle et lucide, figure emblématique de la jeunesse urbaine contemporaine, poursuivant ainsi son analyse caustique des comportements humains et des mutations de la société. Bretécher a ainsi imposé une voix singulière dans un univers encore largement masculinisé, devenant une référence incontournable pour de nombreuses dessinatrices contemporaines.

©Bretécher

Dans son sillage, des artistes comme Coco, dessinatrice actuelle de Charlie Hebdo, ont repris ce flambeau critique. Connue pour son ton percutant, son humour noir et sa capacité à saisir les tensions politiques et sociales de l’époque, Coco poursuit cette tradition d’un dessin de presse engagé, satirique et lucide. Par leur regard acéré et leur liberté de ton, Claire Bretécher et Coco ont contribué à redéfinir les contours du dessin de presse en France, en y apportant une perspective féminine originale, incisive et profondément ancrée dans les réalités de leur temps. d) Sur le territoire Comme dans la plupart des régions, la presse locale du Sud-Ouest possède une scène active du dessin de presse, portée par des auteurs engagés aux styles variés : Jean Duverdier, installé à Pau, se distingue par un trait élégant et une critique sociale fine et percutante. Il est également le créateur du personnage du Roi Léon, emblème des Fêtes de Bayonne. Le duo Plop & Kankr, membres de Cartooning for peace, développe un univers plus décalé, mêlant l'humour absurde, culture locale et satire politique. Leurs dessins, publiés en presse régionales, nationales ou lors d'expositions, incarnant un dessin de presse enraciné, libre et résolument impertinent, fidèle à l'esprit frondeur du territoire.

©Plop&Kankr

©Duverdier

Pour aller plus loin -Les différents types de dessins dans la presse

Dans la presse, le dessin occupe une place importante pour illustrer, commenter ou faire réagir. La caricature est l'un des genres les plus connus : elle exagère les traits physiques ou les attitudes d'une personne pour la critiquer ou la tourner en dérision. Le dessin d'humour cherche à faire rire, souvent en rebondissant sur l'actualité. Le dessin illustratif accompagne un article pour en faciliter la compréhension ou attirer l'attention du lecteur. Le dessin éditorial, plus engagé, exprime une opinion sur un sujet de société ou un évènement politique, à la manière d'un éditorial écrit. Le croquis d'audience est utilisé en justice lorsque les photos sont interdites : il permet de représenter les scènes d'un procès. Enfin la bande dessinée peut aussi apparaître dans le presse, sous forme de strips humoristiques ou de récits plus sérieux. Tous ces dessins enrichissent l'information en la rendant plus visuelle, accessible et plus percutante.

©Oprescu - Croquis d'audience

©Coco - Caricature

©Louison - Dessin éditorial

©Fix - Bande dessinée

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1.2 - Reza Deghati : figure internationale du photojournalisme

Depuis son ouverture, le Didam a mis en lumière à plusieurs reprises le travail de photojournaliste, notamment au travers des exposition sconsacrées à Véronique de Viguerie, Guillaume Fauveau, Raymond Depardon, ou encore l'équipe fondatrice de l'Agence Magnum (Robert Capa, David Seymour, George Rodger et Gerda Taro). L'exposition Regards sur le monde consacrée en partie au travail de Reza Deghati poursuit cette valorisation d'un art engagé à la croisée de l'esthétique consacrée en partie au travail de Reza Deghati et de l'information. « Plus j’avance, plus je vois les vraies clés de l’humanité. Ce qui crée la haine, le racisme et la guerre, c’est la méconnaissance de l’autre. Et quel est le meilleur moyen de remédier à ces fléaux ? L’image. » Reza Deghati Le photojournalisme est une forme de journalisme qui utilise la photographie pour relater l'actualité. Il vise à capturer des scènes authentiques pour informer, sensibiliser et/ou émouvoir le public tout en respectant une certaine éthique. Il permet aux spectateurs de s’immerger dans des contextes parfois lointains, complexes ou méconnus, en donnant une voix visuelle aux évènements et aux populations concernés. Le photojournalisme joue un rôle crucial dans la transmission de témoignages et devient alors un vecteur puissant de mémoire collective.

©Gerda TaroFemme à l'entraînement Bcn - 1936

©Raymond Depardon

©Véronique De ViguerieKabul, Afghanistan - 5 dec 2023

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a) Brève histoire du photojournalisme L’histoire du photojournalisme remonte au XIXe siècle, lorsque la presse ressent le besoin d’illustrer ses récits par des images. C’est dans ce contexte qu’apparaît la similigravure, un procédé permettant la reproduction photographique dans les journaux. Le britannique Roger Fenton est considéré comme l’un des premiers reporters photographes, qui a notamment capturé des images qui ont changé la perception du public sur les réalités du conflit de Crimée (1853-1856). Bien que les temps de pose longs de l’époque limitent la captation de scènes d’action, ses images marquent un tournant, elles ancrent la photographie comme un outil de témoignage visuel. Le véritable essor du photojournalisme se produit au début du XXe siècle, grâce aux avancées techniques (portabilité, tirages, reproductions, amélioration des optiques, pellicule sensible à la lumière etc.) qui permettent une plus grande réactivité. À partir de là, la photographie s’impose comme un médium incontournable de l’information, capable de capter l’instant et de rendre compte de l’histoire en train de s’écrire.

©Roger FentonCamp de cavalerie près de Balaklava

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En 1947 l’agence Magnum, créée par Robert Capa et Henri Cartier-Bresson, va faire évoluer le photojournalisme en permettant à ses membres de garder un contrôle sur les droits de leurs photos, autrefois cédés aux agences photographiques et titres de presse. À l'heure du développement des réseaux sociaux et de l'IA, à nouveau la reconnaissance du métier de photojournaliste est à nouveau mise à mal par les mutations économiques et technologiques du monde de l’information. Tandis que le photojournalisme s'impose comme un pilier de l'information, il se diversifie également donnant naissance à d'autres formes d'expression photographique qui enrichissent et élargisssent ses usages. D’un côté, le photojournalisme continue de jouer un rôle essentiel en informant rapidement et avec véracité sur l’actualité. De l’autre, la photographie documentaire s’installe dans la durée, prenant le temps d’explorer des sujets en profondeur avec une dimension plus narrative et/ou artistique. Le documentaire peut s’éloigner de l’urgence pour approfondir un thème social ou culturel. Il est moins contraint par les règles strictes de l'information journalistique. Le photojournaliste informe et le photographe documentaire explore. Ces deux formes se complètent : l’une capte l’instant, l’autre le contexte. Elles répondent à des objectifs différents, mais partagent une même volonté de raconter le monde en images.

©Robert Capa

©Henri Cartier-Bresson

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b) Son nom est Reza Deghati Cette complémentarité entre photojournaliste et photographe documentaire se retrouve chez certains photographes qui naviguent habilement entre ces deux registres. Mohammad Reza Deghati, également connu sous le nom de Reza, est l’un d’eux : son parcours incarne avec force cette frontière fluide entre engagement journalistique et regard documentaire. Né le 26 juillet 1952 à Tabriz en Iran, il découvre la photographie à l’âge de 12 ans. Un déclic survient lorsqu’il lit dans une revue scientifique pour adolescents que les illettrés du XXIe siècle seront ceux qui ne sauront pas lire une photographie. Cette révélation le pousse à emprunter le Kodak Box de son père pour capturer ses premières images « Je me souviendrai toujours de ce jour où j’ai regardé dans le viseur pour la première fois, j’ai vu le monde ». Reza Deghati À seize ans, il est interpellé par la police iranienne après avoir publié Parvaz (L’Envol), son premier magazine lycéen. Étudiant en architecture à l’université de Téhéran, il expose clandestinement ses photographies sur les grilles de l’établissement. À 22 ans, son engagement artistique et politique lui vaut d’être arrêté, emprisonné durant trois ans et torturé pendant cinq mois.

Reza ©Tim Mantoani

Le Souffle | Turkménistan, 1997 – ©Reza

Photojournaliste engagé, il a couvert de nombreux conflits pour National Geographic

En 1979, il abandonne l’architecture pour se consacrer pleinement au photojournalisme. Lors d’un bref séjour en France, il rencontre Gökşin Sipahioğlu, fondateur de l’agence Sipa Press, qui lui propose de couvrir officiellement les manifestations en Iran. En 1981, ses photographies publiées dans la presse internationale l’obligent à l’exil. Il s’installe alors à Paris. Reza parcourt le monde depuis plus de trente ans, du Bosphore à la Grande Muraille de Chine, du Cap à la Camargue. Il a silloné plus de cent pays, photographiant guerres, révolutions et drames humains pour la presse internionale (Time Magazine, Stern, Newsweek, El País, Paris Match, Réa, etc). Peu intéressé par la quantité, il livre aux agences uniquement les images les plus marquantes, celles qui l'ont profondément touché. Pour lui, « l’image est vecteur d’éducation ». Photoreporter de renommée mondiale, il collabore avec National Geographic depuis 1991 tout en développant des projets documentaires au long cours. À travers ses images, il dénonce les injustices tout en valorisant la résilience humaine. Son travail témoigne de l’impact émotionnel et narratif que peut avoir une photo au-delà de l'instant. Reza mêle ainsi l'urgence du photojournalisme à la profondeur du documentaire.

©DR

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En 1992, il cofonde à Paris avec son épouse, l’écrivaine Rachel Deghati, l’agence Webistan, un studio dédié à l’image et aux récits. Cette agence abrite aujourd’hui plus d’un million d'images, principalement en diapositives et planches-contact, bien que Reza soit passé au numérique depuis une dizaine d’années. Engagé aux côtés d’organisations humanitaires telles que la Croix-Rouge internationale, l’UNICEF ou d'autres agences des Nations Unies, Reza a entre autres contribué à réunir des familles dispersées après le génocide rwandais, documenté des campagnes de vaccination au Soudan ou encore négocié des routes d’acheminement humanitaire. En 2001, il fonde l’ONG AinaWorld qui forme des enfants et des femmes aux métiers de la communication et de l’information, d’abord en Afghanistan et désormais dans d'autres régions du monde.

©Reza - Soudan 1989Lancement avec Unicef d'une campagne de vaccination

©Reza - Rwanda 1995Portaits d'enfants perdus avec Unicef et la Croix Rouge

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En 2014, il crée avec son épouse les Ateliers Reza, une association intervenant dans les quartiers populaires pour initier les jeunes de moins de 25 ans au langage de l’image et les accompagner dans la réalisation de reportages sur leur vie et leur environnement. Auteur de dix-sept ouvrages, Reza a reçu de nombreux prix, dont le prestigieux World Press Photo. En 2005, il est décoré de la médaille de Chevalier de l’Ordre national du Mérite et en 2010, il reçoit à New York l’Infinity Award décerné par l’International Center of Photography.

©DR- Camp de Kawergosk au Kudirstan

Reza dans un camps de réfugiés ©Flavius Mihales

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1.3 - Un projet à la croisée des images : dialogue entre photojournalisme et dessin de presse

La collaboration entre Plantu et Reza est née d’une rencontre, en avril 2011, lors des Rencontres internationales du dessin de presse au Mémorial de Caen. Plantu surprend alors Reza en lui tendant un dessin le représentant. Ce geste marque le début d’un travail entre deux hommes issus de mondes différents mais animés par une même volonté de témoigner du réel et d’interroger notre époque. L’un commente l’actualité avec ironie et symboles, l’autre la documente avec sensibilité et réalisme. Leur projet commun se situe à la croisée des images : un dialogue visuel entre le photojournalisme et le dessin de presse. Cette collaboration prend forme sur écran, avec une juxtaposition de leurs œuvres respectives, avant d’évoluer vers une véritable création conjointe. Les dessins de Plantu s’invitent dans les photographies de Reza, interagissent avec elles, les prolongent, parfois les questionnent. De cette fusion naît une œuvre hybride, qui mêle émotion, satire et réflexion.

©Plantu&Reza

En 2021, le livre, Regards croisés, publié aux Éditions Gallimard rassemble leurs créations communes. En 2023, leur travail est présenté dans une exposition au Musée de l’Homme à Paris. Aujourd'hui leur travail s'invite au Didam. L'exposition présentée à Bayonne a pour ambition de faire dialoguer la photographie et le dessin de presse pour interroger les enjeux du monde d'aujourd'hui (guerre, migrations, écologie, droits humains, liberté d’expression...) tout en consacrant un espace particulier où chaque artiste peut donner à voir son travail personnel. Plantu et Reza rappellent que l'image est un langage universel capable d'éveiller les consciences. Ensemble, ils réaffirment le rôle essentiel des artistes et des journalistes face aux bouleversements du monde, en proposant un regard croisé, humaniste et engagé sur notre époque.

2023 ©Musée de l'homme

Pour aller plus loin - Les techniques mixtes

Les techniques mixtes, apparues au début du XXe siècle avec les collages de Picasso (1881-1976) et Braque (1882-1963), ont offert aux artistes une nouvelle liberté d'expression. Issues des expérimentations du cubisme et du dadaïsme (surréalisme), elles consistent à combiner plusierus médiums artistiques au sein d'une même oeuvre ouvrant ainsi de nombreuses perspectives créatives. En photographie, cette approche consiste à associer la photo à des éléments graphiques tels que le dessin ou encore la peinture. L’objectif est de créer des œuvres singulières, surprenantes et plus expressives. Les artistes peuvent ainsi transformer un cliché en y ajoutant des esquisses au crayon ou des motifs à l’encre. Le dessin va apporter une narration ou une texture nouvelles à l’image photographique tandis que le collage permet une exploration tridimensionnelle en superposant matières et images. Aujourd’hui, les techniques mixtes sont un moyen d’expérimentation qui permet de mélanger différentes disciplines artistiques. L’arrivée du numérique a par ailleurs enrichi ces pratiques en offrant de nouvelles possibilités créatives. L’art numérique en techniques mixtes combine outils numériques et méthodes traditionnelles permettant aux artistes de numériser, transformer et réinterpréter des oeuvres pour créer des productions originales aux supports variés (par exemple The Garden of Earthly Delights de Carla Gannis ou Unnumbered Sparks de Aaron Koblin et Janet Echelman). Au final, les techniques mixtes permettent aux artistes d’interroger les frontières entre représentation, abstraction et matérialité, tout en renouvelant les codes de l’image.

©Man RayLa photographie “Le Violon d’Ingres” a connu sa première publication dans la revue Littérature en juin 1924. Cette photographie référene aux odaliques d'Ingres, représente Kiki de Montparnasse nue avec sur le dos les ouïes d’un violon ajoutées sur la photographie à la mine de plomb et à l'encre de Chine.

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II. Regards sur le monde

L’exposition présentée au Didam invite à découvrir un dialogue, entre photojournalisme et dessin de presse, offrant une lecture à la fois sensible, critique et engagée du monde d’aujourd’hui. Les œuvres de Plantu et Reza entrent en résonance afin de dévoiler les parcours bouleversés, les blessures invisibles, mais aussi les élans de courage et de résistance de celles et ceux pris dans les mailles de l’histoire. Leurs "regards croisés" composent un témoignage profondément altruiste, une invitation à reconnaître l’autre dans toute sa dignité.

© Plantu & Reza

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2.1 - Les libertés mises à l'épreuve

a) La liberté d'expression L’exposition Regards croisés explore de manière poignante les menaces qui pèsent aujourd’hui sur les libertés à travers à travers le monde. Au premier rang de celle-ci, la fragilité de la liberté d'expression : chez Plantu, chaque trait, chaque symbole (un crayon, une colombe) évoque les risques que courent celles et ceux qui prennent la parole. En tant que dessinateur de presse, celui-ci se positionne comme défenseur de cette liberté, souvent menacée et rappelle que dessiner est parfois un acte de résistance désormais au risque de sa vie, le dessinateur étant lui-même sous protection policière depuis les attentats de Charlie Hebdo. Le regard de Reza, quant à lui, saisit la dignité des visages silencieux et parvient à capturer leurs voix souvent étouffées, en particulier celles des femmes, des enfants et des déplacés. L’exposition invite à réfléchir aux limites de la parole, aux menaces qui pèsent sur les artistes, journalistes et citoyens dans de nombreux pays et à l’importance de défendre la liberté de penser, d’exprimer et de créer. Par le dessin et la photo, cette liberté devient un acte de courage, une lutte pour ne pas céder au silence.

© Plantu

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Depuis l’Antiquité, des penseurs comme Socrate ont payé de leur vie pour avoir exprimé des idées contraires à l’ordre établi. À travers les siècles, la liberté d’expression s’est imposée comme un droit fondamental, notamment avec les Lumières et la Déclaration des Droits de l’Homme et et du Citoyen de 1789. Dans de nombreux pays, la liberté d'expression est loin d’être acquise. Chaque année, des journalistes, caricaturistes et blogueurs sont emprisonnés, menacés, voire assassinés pour avoir simplement exercé leur métier. Les régimes autoritaires multiplient les lois liberticides, censurent les contenus critiques et étouffent les voix dissidentes. Selon Reporters sans frontières, des dizaines de journalistes croupissent derrière les barreaux pour avoir dénoncé la corruption, critiqué le pouvoir ou défendu les droits fondamentaux. Dans ce contexte, le dessin de presse et la photographie deviennent des outil subversifs, des armes pacifiques mais redoutées, qui dérange parce qu’elles révèlent, dénoncent, font réfléchir — et, surtout, font rire là où certains voudraient imposer la peur. b) Démocratie et laïcité Dans leurs oeuvres, Plantu et Reza abordent la démocratie et la laïcité, deux principes essentiels qui garantissent le respect des libertés individuelles et collectives dans une société.La démocratie, fondée sur le pouvoir du peuple, repose sur l’idée que chaque citoyen a le droit de participer à la vie politique, de choisir ses dirigeants et de défendre ses opinions. Elle se distingue par la garantie des droits et libertés fondamentaux, comme la liberté d’expression, qui permet aux individus d'exprimer leurs idées sans crainte de répression. Cependant, cette liberté est parfois mise en danger dans des régimes autoritaires qui cherchent à limiter l'opposition.

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Parallèlement, la laïcité assure la séparation entre l'État et les institutions religieuses, garantissant ainsi la neutralité de l'État en matière de croyances et permettant à chacun de pratiquer sa religion ou de ne pas en avoir. Elle protège également la liberté de conscience et permet une coexistence pacifique des différentes convictions au sein de la société. Ensemble, démocratie et laïcité forment un socle solide pour l’édification d’une société juste, inclusive et respectueuse des diversités.c) Droit des femmes et des enfants Le droit des femmes et des enfants constitue un enjeu fondamental pour toute société qui aspire à l'égalité, la justice et le respect des droits humains. Depuis des siècles, les femmes ont dû se battre pour obtenir des droits élémentaires.En France, la loi Ferry de 1882 sur l'enseignement primaire obligatoire affirme l'obligation de l'enseignement pour les enfants des deux sexes, de 6 à 13 ans . En 1945, elles obtiennent le droit de vote et en 1975, Simone Veil, femme politique française largement reconnue pour son rôle majeur dans la défense des droits des femmes, fait adopter la loi légalisant l'interruption volontaire de grossesse.

© Plantu

© Plantu

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©Reza-Plantu

À l'international, malgré des progrès notables notamment avec la ratification de conventions internationales comme la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), les inégalités persistent dans de nombreuses régions du monde. Les femmes continuent de subir des violences physiques, psychologiques et économiques, souvent dans un silence imposé par des normes sociales et culturelles.

Les enfants, considérés comme les plus vulnérables, ont des droits qui doivent être protégés, tels que le droit à l'éducation, à la protection contre les abus et à une vie saine. Toutefois, de nombreux enfants dans le monde sont encore exploités, forcés à travailler ou privés de leurs droits fondamentaux, notamment dans les zones de guerre ou les pays en développement. Garantir à chaque enfant le droit à une éducation de qualité est un défi mondial qui exige un engagement fort des Etats, des ONG et de la communauté internationale. Parmis les initiatives, le programme Education for All (trad. Éducation pour tous) vise à offrir un enseignement de base gratuit et de qualité à chaque enfant. Il a permis à de nombreux pays de développer des politiques éducatives plus inclusives réduisant ainsi les inégalités. L’UNICEF de son côté a lancé l'initiative Back to School particulièrement active dans les zones de conflit ou touchées par des catastrophes naturelles. Elle facilite le retour rapide des enfants à l’école grâce à la distribution de kits scolaires, à la réhabilitation des établissements et à la formation des enseignants. Les droits des femmes et des enfants sont indissociables de la lutte pour l'égalité et la dignité humaine. Ils nécessitent une attention constante et un engagement sans relâche pour éradiquer les injustices et permettre à chacun, quel que soit son sexe ou son âge, de vivre dans des conditions de dignité, de respect et d’opportunités égales.

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2.2 - Un monde bouleversé : conflits, migrations, paix, environnement

L'exposition présentée au Didam met en lumière un monde en mutation, marqué par des tensions géopolitiques, des déplacements de population, des conflits armés et des défis environnementaux importants. Si certaines images évoquent des réalités difficiles, elles révèlent aussi des élans de solidarité, de courage et de résilience. Les dessins de Plantu, teintés d’ironie et d’humour, questionnent avec finesse les abus de pouvoir, les inégalités et les atteintes à notre planète : place des femmes dans la société, relations de dépendance entre justice et pouvoir politique, impacts industriels sur l'environnement, inégalités nord-sud. En écho, les clichés de Reza capturent la beauté de l'humanité même dans les contextes les plus troublés. En croisant ces deux démarches l'exposition invite à mieux comprendre la complexité du monde et à nourrir empathie et respnsabilité à son égard. Elle convoque une vision du monde où une transition devient nécessaire pour retrouver un équilibre global de la vie de la planète à celle de nos sociétés désormais mondialisées et interdépendantes.

© Plantu & Reza

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La photographie et le dessin de presse ont d'ailleurs toujours été des moyens puissants de documenter et d’interroger les bouleversements du monde. Lors du Printemps arabe, par exemple, l’image du photographe tunisien Zouhair Rezgui montrant un manifestant brandissant fièrement un drapeau national face aux forces de l’ordre est devenue emblématique. Elle a capturé en un instant l’élan de révolte, le courage et l’espoir d’un peuple en quête de liberté, exprimant avec force ce que des milliers de mots auraient eu du mal à transmettre. De même, Yann Arthus-Bertrand a su sensibiliser le grand public aux enjeux écologiques grâce à ses photographies aériennes spectaculaires. À travers des œuvres comme La Terre vue du ciel ou son film Home, il révèle la beauté mais aussi la fragilité de notre planète, tout en mettant en lumière l’impact de l’homme sur l’environnement. Ses portraits de l’humanité, dans Human, témoignent d’une profonde empathie et d’un regard humaniste sur les inégalités, les espoirs et les luttes des peuples du monde.

©Yann Arthus-BertrandCoeur de Voh, France Dom-Tom 1992

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2.3 - L'espoir en héritage : enfance, éducation, solidarité, reconstruction

Impliqué tous deux dans l'alerte sur l'état du monde, Plantu et Reza sont tout autant convaincus par la nécessité d'armer la jeunesse par le crayon, la photographie et le regard pour construire un autre futur. Faisant de l'enfance une figure d'avenir, de l'école un lieu de résistance et de la nature un espace de reconstruction, ils mettent la solidarité au coeur de leur création et de la diffusion qu'ils en font. Les enfants présents dans les photographies de Reza deviennent des symboles de résilience. Plantu aborde dans ses dessins des thématiques essentielles telles que la laïcité, l'école et le vivre ensemble. Les œuvres mettent en lumière des femmes en lutte, des enfants qui rêvent, des peuples qui résistent. Elles célèbrent l’humanité dans sa capacité à se relever, à se reconstruire, à bâtir un monde plus juste et solidaire. L'un et l'autre se sont investis d'une mission de transmission des valeurs, avec l'éducation comme levier Cette partie évoque la transmission des valeurs, l’éducation comme levier d’émancipation et l’environnement comme bien commun à protéger.

©Reza

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À ce titre, ils dédient tous deux l'essentiel de leur emploi du temps à des rencontres de sensibilisation dans les établissements scolaires et des workshops auprès des plus jeunes dans le monde entier, dans l'objectif de former les futurs acteurs et citoyen du monde. Ces ateliers offrent aux enfants et aux jeunes des espaces d’expression et d’apprentissage où la photographie et le dessin deviennent des outils puissants de sensibilisation et d’éducation. Reza, à travers ses photographies, initie des réflexions profondes sur la condition humaine, la solidarité et la résilience. De la même manière, les ateliers de Cartooning for Peace invitent les participants à réfléchir sur les valeurs de tolérance, de paix et de liberté d'expression en utilisant le dessin. Ces initiatives contribuent à forger une société inclusive et solidaire où la jeunesse est au cœur des processus de changement, porteuse de messages de paix et de réconciliation.

Reza / WebistanFormation pour les enfants réfugiés syriens dans le camp de Kawergosk. Ces enfants sont maintenant devenus les reporters du camp. ©DR

Conférence Cartooning for Peace : des élèves découvrent le dessin de presse - Bordeaux mai 2018 ©DR

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