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Charles Baudelaire Une charogne

Swann Pichon

Created on March 17, 2025

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Transcript

Charles BaudelaireUne charogne

Rappelez-vous l’objet que nous vîmes, mon âme, Ce beau matin d’été si doux: Au détour d’un sentier une charogne infâme Sur un lit semé de cailloux, Le ventre en l’air, comme une femme lubrique, Brûlante et suant les poisons, Ouvrait d’une façon nonchalante et cynique Son ventre plein d’exhalaisons. Le soleil rayonnait sur cette pourriture, Comme afin de la cuire à point, Et de rendre au centuple à la grande Nature Tout ce qu’ensemble elle avait joint; Et le ciel regardait la carcasse superbe Comme une fleur s’épanouir. La puanteur était si forte, que sur l’herbe Vous crûtes vous évanouir. Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride, D’où sortaient de noirs bataillons De larves, qui coulaient comme un épais liquide Le long de ces vivants haillons.

Oui! telle vous serez, ô la reine des grâces, Apres les derniers sacrements, Quand vous irez, sous l’herbe et les floraisons grasses, Moisir parmi les ossements. Alors, ô ma beauté! dites à la vermine Qui vous mangera de baisers, Que j’ai gardé la forme et l’essence divine De mes amours décomposés! -– Charles Baudelaire

Tout cela descendait, montait comme une vague Ou s’élançait en pétillant On eût dit que le corps, enflé d’un souffle vague, Vivait en se multipliant. Et ce monde rendait une étrange musique, Comme l’eau courante et le vent, Ou le grain qu’un vanneur d’un mouvement rythmique Agite et tourne dans son van. Les formes s’effaçaient et n’étaient plus qu’un rêve, Une ébauche lente à venir Sur la toile oubliée, et que l’artiste achève Seulement par le souvenir. Derrière les rochers une chienne inquiète Nous regardait d’un oeil fâché, Epiant le moment de reprendre au squelette Le morceau qu’elle avait lâché. – Et pourtant vous serez semblable à cette ordure, A cette horrible infection, Etoile de mes yeux, soleil de ma nature, Vous, mon ange et ma passion!

Mouvements :

Stophes 1-4 : Découverte de la carcasseStrophes 5-6 : Un mort-vivant Strophes 7-9 : Une belle mort Strophes 10-12 : Une éloge moqueuse de l'être aimé

Rappelez-vous l’objet que nous vîmes, mon âme, Ce beau matin d’été si doux: Au détour d’un sentier une charogne infâme Sur un lit semé de cailloux, Le ventre en l’air, comme une femme lubrique, Brûlante et suant les poisons, Ouvrait d’une façon nonchalante et cynique Son ventre plein d’exhalaisons.

Le soleil rayonnait sur cette pourriture, Comme afin de la cuire à point, Et de rendre au centuple à la grande Nature Tout ce qu’ensemble elle avait joint; Et le ciel regardait la carcasse superbe Comme une fleur s’épanouir. La puanteur était si forte, que sur l’herbe Vous crûtes vous évanouir.

Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride, D’où sortaient de noirs bataillons De larves, qui coulaient comme un épais liquide Le long de ces vivants haillons.

Tout cela descendait, montait comme une vague Ou s’élançait en pétillantOn eût dit que le corps, enflé d’un souffle vague, Vivait en se multipliant.

Et ce monde rendait une étrange musique, Comme l’eau courante et le vent, Ou le grain qu’un vanneur d’un mouvement rythmique Agite et tourne dans son van

Les formes s’effaçaient et n’étaient plus qu’un rêve, Une ébauche lente à venir Sur la toile oubliée, et que l’artiste achève Seulement par le souvenir.

Derrière les rochers une chienne inquiète Nous regardait d’un oeil fâché, Epiant le moment de reprendre au squelette Le morceau qu’elle avait lâché.

Et pourtant vous serez semblable à cette ordure, A cette horrible infection, Etoile de mes yeux, soleil de ma nature, Vous, mon ange et ma passion!

Oui! telle vous serez, ô la reine des grâces, Apres les derniers sacrements, Quand vous irez, sous l’herbe et les floraisons grasses, Moisir parmi les ossements.

Alors, ô ma beauté! dites à la vermine Qui vous mangera de baisers, Que j’ai gardé la forme et l’essence divine De mes amours décomposés!

Un écureuil

Les heures passaient, et nous restions là, À contempler ce tableau vivant, si pur, Chaque instant gravé dans nos mémoires, Comme un trésor précieux, un souvenir sûr. Et quand viendra le soir, et que les étoiles, Brilleront dans le ciel, comme des diamants, Nous nous souviendrons de ce jour, et de cet écureuil, Qui nous a rappelé la beauté de l'instant présent. Car la vie est ainsi, faite de petits bonheurs, De moments fugaces, qu'il faut savoir saisir, Et dans ce petit être, nous avons trouvé, La preuve que la beauté peut toujours nous éblouir. Alors, aime, vis, profite de chaque instant, Car le temps passe vite, et la vie est courte, Et quand viendra ton heure, souviens-toi de ce jour, Où un écureuil endormi nous a montré la voie. Car même dans les temps les plus sombres, Il y a toujours une lueur, un espoir, Et ce petit écureuil, dans son sommeil paisible, Nous a montré que la beauté est partout, à voir. Et dans chaque aube nouvelle, chaque lever de soleil, Nous retrouverons cette paix, cette douceur, Car la nature, généreuse, nous offre sans pareil, Des instants haut en couleur et des trésors de bonheur.

Rappelle-toi, mon âme, ce jour où nous trouvâmes, Au cœur d'un bois enchanté, un spectacle charmant : Un petit écureuil, endormi sur une branche, Sa queue en panache, doucement balancée par le vent.

Ses pattes délicates, repliées sous son corps, Semblaient rêver de courses folles et de jeux, Son pelage roux, éclatant sous le soleil, Évoquait les teintes chaudes de l'automne heureux.

Autour de lui, les feuilles dansaient, légères, Et les oiseaux chantaient des mélodies joyeuses, La nature tout entière semblait bercer, Ce petit être fragile, dans une paix précieuse. Les fleurs des champs, écloses en corolles, Offraient leurs parfums sucrés à la brise, Et les papillons, en valses colorées, Célébraient la vie, en un bal improvisé. Souviens-toi, mon amour, de cette vision tendre, Car elle est le symbole de notre amour éternel, Tout ce qui est beau doit être chéri, Et dans ce petit écureuil, nous avons trouvé notre miroir. Les rayons du soleil, filtrés par les branches, Dessinaient des motifs dorés sur le sol, Et les murmures de la forêt, doux et apaisants, Nous invitaient à partager ce moment, si beau, si simple.