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L'Affaire Dreyfus
Sébastien
Created on March 16, 2025
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L'Affaire DREYFUS
une affaire d'antisémitisme et de nationalisme au coeur de la IIIe république1894-1906
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La découverte de l'Affaire
Alfred Dreyfus
Les accusations
Le premier procès
Explorez toutes les infos avant de passer au QCM
QCM
Voici, à gauche, le bordereau retrouvé à l'ambassade allemande, et à droite, l'écriture manuscrite de Dreyfus. Vous trouvez qu'elles ne se ressemblent pas ? Pourtant, Alphonse Bertillon, expert appelé au procès, trouve que si, et conclut que Dreyfus a volontairement altéré son écriture. C'est ce qu'on appelle la thèse de l'autoforgerie. Il était tellement convaincu que Dreyfus était coupable que même quand les preuves semblaient aller contre, il fallait trouver quelque chose.
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Une Affaire qui devient politique
Les démarches de la famille
Le coupable trouvé ! Mais...
La société divisée
Caricature de Caran d'Ache dans Le Figaro le 14 février 1898. Le dessin décrit la division de la société sur l'Affaire Dreyfus. « Surtout ! Ne parlons pas de l'affaire Dreyfus ! / Ils en ont parlé… »
Le camp des Dreyfusards (1/2)
Une publication dreyfusarde
Une défense par des politiques
La ligue des droits de l'homme
Une publication dreyfusarde
Le camp des Dreyfusards (2/2)
La mobilisation des intellectuels
Le rôle d'Émile Zola
Cliquez sur le journal pour lire le texte de Zola
Le camp des antiDreyfusards (1/2)
Une caricature antisémite
Le poids de l'antisémitisme
Maurice Barrès
Le camp des antiDreyfusards (2/2)
Un dessin antidreyfusard
L'honneur de l'armée en jeu
Le "Faux Patriotique"
Une publication dreyfusarde
QCM
La longue marche vers la réhabilitation
Le second procès
Dreyfus enfin réhabilité
Une page de littérature
QCM
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Création : Sébastien Thobie Lycée de l'Essouriau (Les Ulis, 91) mars 2025
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Sources
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Sources : La bibliographie sur l'Affaire Dreyfus est abondante. Citons deux ouvrages de référence : Vincent Duclert, L'Affaire Dreyfus, Paris, La Découverte, 1994 Michel Winock, Le Siècle des intellectuels, Éditions du Seuil, 1999 Vidéos : Nota Bene, "Tout comprendre sur l'Affaire Dreyfus", 2023, en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=S1kzCY5LyWY Karambolage, "L'Affaire Dreyfus", 2017, en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=OMvo2PX4_l0 Sites internet : La page Wikipédia est bien faite et suffit largement pour les attendus du lycée ou d'une curiosité même grande : https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Dreyfus et pages connexes Le site L'histoire par l'image est toujours aussi précieux pour l'analyse iconographique : https://histoire-image.org/albums/affaire-dreyfus On peut trouver les textes de l'époque sur Wikisource : https://fr.wikisource.org
Création : Sébastien Thobie Lycée de l'Essouriau (Les Ulis, 91) mars 2025
Le rôle d'Émile Zola
Indigné par l’injustice qui s’abat sur Dreyfus, Émile Zola publie en janvier 1898 un édito dans le journal L’Aurore adressé au Président de la République de l’époque : « J’accuse… ! ». Il y met en cause directement l’armée et le gouvernement. Cela fait scandale, Zola est insulté par la presse antidreyfusarde (« italianasse », « émigré »…) et il subit un procès pour diffamation. Mais c’est le but de sa démarche : mettre sur la place publique le scandale qu’est l’affaire Dreyfus. Avec lui, l’affaire est médiatisée.
Le "Faux Henry"
Afin de défendre l'honneur de l'armée, le contre-espionnage français fabrique des faux documents visant à conforter la culpabilité de Dreyfus. Le plus célèbre est le "faux Henry", du nom de son auteur, le commandant Henry. Ce dernier adresse en 1896 un document qu'il prétend avoir récupéré à l'ambassade d'Allemagne et qui accuse Dreyfus. En fait, il l'a créé de toutes pièces. Cependant, c'est un faux grossier et Henry est démasqué. Atteint dans son honneur, il se suicide. Mais ses soutiens parlent d'un "faux patriotique" et louent son action. Une cagnotte en soutien à sa veuve rencontre un succès populaire énorme, preuve de la popularité des antidreyfusards.
Le "Faux Henry"
La mobilisation des intellectuels
À la suite de Zola, des journalistes, professeurs et écrivains prennent la défense d’Alfred Dreyfus. Les pétitions se multiplient en soutien à l'officier, et les universités se mobilisent. Maurice Barrès, écrivain hostile à Dreyfus, se moque de la mobilisation de ces "intellectuels" : il invente ce terme, au début péjoratif. Mais le mot est ensuite repris par les principaux intéressés. Parmi les intellectuels dreyfusards les plus célèbres, on peut citer, outre Zola, les écrivains Charles Péguy, Marcel Proust et Anatole France, le journaliste Joseph Reinach, le peintre Claude Monet ou encore le physicien Paul Langevin.
Le Premier procès
L'affaire éclate : les journaux vilipendent Dreyfus, vu comme un traître. Le procès d'Alfred Dreyfus a lieu fin 1894. L'instruction se fait uniquement à charge et l'armée dit détenir des preuves de la culpabilité de Dreyfus dans un dossier secret qui ne peut pas être divulgué. Ce dossier est en fait vide. Mais Dreyfus est reconnu coupable de haute trahison. Il perd sa qualité de militaire et il est condamné à un exil à perpétuité sur l'île du Diable, en Guyane.
Le sabre de Dreyfus est brisé pour signaler son départ de l'armée
Anatole France, L'Île des pingouins, 1908
La littérature de l’époque a beaucoup parlé de l’affaire Dreyfus. De nombreux écrivains se sont engagés directement pour ou contre le capitaine. Parmi ces œuvres, citons L’Île des Pingouins d’Anatole France (1908), qui traite de façon parodique cette affaire avec comme personnage des pingouins. En voici un extrait :
Un juif de condition médiocre, nommé Pyrot, jaloux de frayer avec l’aristocratie et désireux de servir son pays, entra dans l’armée des Pingouins. Le ministre de la guerre, qui était alors Greatauk, duc du Skull, ne pouvait le souffrir : il lui reprochait son zèle, son nez crochu, sa vanité, son goût pour l’étude, ses lèvres lippues et sa conduite exemplaire. Chaque fois qu’on cherchait l’auteur d’un méfait, Greatauk disait : — Ce doit être Pyrot ! Un matin, le général Panther, chef d’état-major, instruisit Greatauk d’une affaire grave. Quatre-vingt mille bottes de foin, destinées à la cavalerie, avaient disparu ; on n’en trouvait plus trace. Greatauk s’écria spontanément : — Ce doit être Pyrot qui les a volées ! Il demeura quelque temps pensif et dit : — Plus j’y songe et plus je me persuade que Pyrot a volé ces quatre-vingt mille bottes de foin. Et où je le reconnais, c’est qu’il les a dérobées pour les vendre à vil prix aux Marsouins, nos ennemis acharnés. Trahison infâme ! — C’est certain, répondit Panther ; il ne reste plus qu’à le prouver.
Alfred Dreyfus
Alfred Dreyfus est né en 1859 à Mulhouse et mort en 1935 à Paris. C'est un officier d'artillerie français. Il est victime d'un complot quand il est accusé à tort d'être un espion au service de l'Empire allemand. Plusieurs éléments font que Dreyfus apparaît comme le coupable idéal. Alsacien, il maîtrise la langue allemande. Mais surtout il est juif, ce qui a énormément joué contre lui, dans une France largement antisémite.
Alfred Dreyfus
Le Pilori est un journal antifreyfusard. Ici, les partisans de Dreyfus sont dessinés comme des chiens qui s'opposent à la grande armée française, dirigée par Jeanne d'Arc.
Regardez la vidéo de 6'26 à 7'40 Maximilian von Schwatzkoppen : ambassadeur allemand en France, chez lequel a été retrouvé le document montrant la trahison Ferdinand Walsin Esterhazy : militaire, véritable auteur de la trahison, il est protégé et ne sera jamais condamné Colonel Marie-Georges Picquart : nouveau chef du renseignement français en 1895
Le poids de l'antisémitisme
Le fait qu'Alfred Dreyfus soit juif fait de lui un coupable idéal pour une bonne partie de la société française, animée par un très fort antisémitisme. Les juifs sont soupçonnés d'être moins attachés à la nation française, en tant que peuple de la diaspora. Un des journaux les plus antidreyfusards est La Libre Parole, dirigée par Edouard Drumont, qui n'hésite pas à titrer : "Le traître condamné. A bas les juifs !" Des émeutes antisémites ont lieu dans les grandes villes et font plusieurs morts à Alger (alors française).
Montage à partir de la une de La Libre Parole du 10 septembre 1899
"J'accuse... !"édito dans le journal L'Aurore du 13 janvier 1898
J’accuse… !J’accuse le général Mercier [ministre de la Guerre en 1894] de s’être rendu complice, tout au moins par faiblesse d’esprit, d’une des plus grandes iniquités du siècle. J’accuse le général Billot [ministre de la Guerre en 1896] d’avoir eu entre les mains les preuves certaines de l’innocence de Dreyfus et de les avoir étouffées […] pour sauver l’état-major compromis . J’accuse les bureaux de la Guerre d’avoir mené dans la presse, particulièrement dans L’Éclair et dans L’Écho de Paris, une campagne abominable, pour égarer l’opinion et couvrir leur faute. J’accuse enfin le premier conseil de guerre [qui jugea Dreyfus] d’avoir violé le droit, en condamnant un accusé sur une pièce restée secrète, et j’accuse le second conseil de guerre [qui jugea Esterhazy] d’avoir couvert cette illégalité, par ordre, en commettant à son tour le crime juridique d’acquitter sciemment un coupable. En portant ces accusations, je n’ignore pas que je me mets sous le coup […] de la loi sur la presse de 1881 qui punit les délits de diffamation. […] L’acte que j’accomplis ici n’est qu’un moyen révolutionnaire pour hâter l’explosion de la vérité et de la justice. [...]
1906 : Dreyfus enfin réhabilité !
En ayant accepté son jugement et la grâce, Dreyfus a accepté d’être reconnu coupable. La réhabilitation de Dreyfus prend du temps : il faut attendre 1906 pour qu’il soit complètement réhabilité et réintégré dans l’armée. Les tensions ne sont pas tout à fait apaisées. Au moment du transfert des cendres de Zola (mort en 1902) au Panthéon, en 1908, un militant d’extrême-droite tire sur Dreyfus en disant avoir voulu viser « les deux traîtres : Zola et Dreyfus ». À la retraite en 1907, Dreyfus est néanmoins mobilisé pendant la Première Guerre mondiale. Il meurt en 1935, à 76 ans.
La Ligue des Droits de l'Homme
En 1898, la Ligue des Droits de l'Homme est créée pour défendre le capitaine Dreyfus. Cette association, qui existe encore aujourd'hui, se mobilise alors pour sensibiliser l'opinion publique à la cause d'Alfred Dreyfus. Son premier directeur est Ludovic Trarieux, suivi par Francis de Pressensé, deux journalistes investis pour la défense de Dreyfus.
Timbre de la Ligue des Droits de l'Homme
Maurice Barrès
Écrivain conservateur, fervent nationaliste, Maurice Barrès prend la tête des antidreyfusards. Il fustige les "intellectuels" (il invente le terme) qui prennent parti pour le "juif Dreyfus". Voici ce que lui écrit :"Je n’ai pas besoin qu’on me dise pourquoi Dreyfus a trahi. En psychologie, il me suffit de savoir qu’il est capable de trahir et il me suffit de savoir qu’il a trahi. L’intervalle est rempli. Que Dreyfus est capable de trahir, je le conclus de sa race."Maurice Barrès, Ce que j’ai vu à Rennes, 1904
La société divisée
Avec la médiatisation de l'affaire, comme on le voit sur le dessin de presse de Caran d'Ache, l'affaire Dreyfus devient une affaire d'Etat, et une véritable polémique dont l'opinion publique s'empare. On distingue deux camps : - les dreyfusards, partisans du capitaine Dreyfus - les antidreyfusards, qui croient en sa culpabilité ou s'accommodent de sa condamnation Mais une grande partie de la population reste aussi perplexe face à la situation et tout le monde ne s'engage pas.
Voir les arguments de chacun
La défense par les politiques
Plusieurs politiques s'indignent de l'injustice subie par le capitaine Dreyfus. La famille de celui-ci contacte le vice-président du Sénat Auguste Scheurer-Kestner qui est persuadé de l'innocence de Dreyfus. Il parvient à convaincre des personnalités politiques comme Georges Clemenceau ou Jean Jaurès. Alors que des émeutes antisémites éclatent en France, certains jugent la République en danger et s'attachent à défendre la justice à travers l'affaire Dreyfus. L'affaire devient politique.
1899 : Le second procès
Devant le scandale, le jugement de 1894 est cassé et un deuxième procès a lieu en 1899, à Rennes. La tension est alors extrême : les partisans des deux camps manifestent dans la rue, quelqu’un tire sur l’avocat de Dreyfus… Alors qu’on s’attend à ce que Dreyfus soit innocenté, il est finalement reconnu coupable de trahison avec circonstances atténuantes. Ce jugement absurde est en fait une façon de ménager tout le monde et de permettre au président de lui accorder la grâce, tout en épargnant l’armée. Dreyfus est libre.
Le second procès
Les démarches de la famille
Alors que Dreyfus est en Guyane dans des conditions extrêmes, à Paris, ses proches tentent de l'innocenter. Le déroulé avait été tenu secret et le grand public avait donc une image faussée de Dreyfus, croyant que c'était bien un traître. Ils cherchent ainsi à rendre public le manque de preuves et parviennent à fédérer autour d'eux le journaliste Bernard Lazare, bientôt rejoint par des personnalités comme l'écrivain Emile Zola : ce sont les dreyfusards.
Cette caricature de 1899 est issue d'une série appelée "Musée des horreurs" par le dessinateur Victor Lenepveu, où les cibles des antidreyfusards sont représentés comme des animaux. Dreyfus est représenté comme un serpent. Cet animal représente dans la tradition chrétienne le péché et la trahison. On retrouve un motif antisémite classique : comme les juifs ont trahi Jésus, Dreyfus a trahi la patrie. On remarque qu'au-delà du serpent Dreyfus il y a plein de petites têtes de serpents : cet acte de trahison peut se répéter et il faudrait donc, selon le dessinateur, tous les éliminer. C'est le sens de l'épée et de la mention "le traître" : l'usage de la violence contre Dreyfus et ses soutiens ou ses coreligionaires est légimité.
1894 : découverte d'une affaire d'espionnage !
Scandale national ! Mme Bastian, femme de ménage à l'ambassade d'Allemagne et employée par les services secrets français, trouve un papier ("bordereau") déchiré dans la corbeille de l'ambassadeur allemand. C'est une lettre d'un Français qui offre de vendre sa patrie à l'Allemagne et qui donne des informations sur l'artillerie française.Les soupçons se portent sur le capitaine Alfred Dreyfus, dont l'écriture ressemblerait à celle du papier retrouvé.
Cliquez pour comparer les écritures
Le fameux "bordereau" retrouvé
L'honneur de l'armée en jeu
Pour beaucoup, l'affaire Dreyfus dépasse le simple cas d'un individu. Revenir sur le jugement de 1894, ce serait admettre que l'armée a volontairement accusé un innocent, et donc remettre en cause l'armée. Certains Français, animés par un nationalisme cocardier, refusent cette perspective et deviennent antidreyfusards pour défendre l'armée.