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CTEN - J3

Laurence Mathieu

Created on March 12, 2025

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Pratiques pédagogiques

Lundi 17 mars 2025

Objectifs

Susciter l'intérêt et le goût de la lecture

Varier les pratiques pédagogiques

Evaluer les compétences langagières

N’oubliez pas de donner des titres de livres et des noms d’auteurs.

Consigne 3

L'autobiographie de lecteur, lectrice

Choisissez un tableau et racontez une expérience de lecture.

Faites votre autobiographie de lecteur, lectrice. Vous évoquerez ce que vous aimez (ou pas) lire, votre relation à l’objet livre, comment vous choisissez vos lectures, le moment et la position dans laquelle vous lisez, le rythme de lecture, les raisons qui vous poussent à lire / à ne pas lire, avec qui vous discutez de vos lectures (ou pas), comment vous marquez l’endroit où vous vous arrêtez, votre premier souvenir de lecture, les étapes parcourues,…

Consigne 2

Faites votre autobiographie de lecteur, lectrice en utilisant les termes suivants.Mots-clés : Plaisir, déplaisir, honte, lectures interdites, lectures cachées, punition, pensum, nuit, livres dévorés, relectures, bonnes ou mauvaises surprises.

Consigne 1

Hopper, Compartiment C, voiture 293, 1938

Degas, , Lecteur allongé, vers 1889

Lire les oeuvres littéraires au lycée, éd. L'Harmattan

Lire les oeuvres littéraires au lycée, éd. L'Harmattan

Les programmes

Intervention d'Anne Vibert, Conférence de Consensus, Cnesco

Intervention d'Anne Vibert, Conférence de Consensus, Cnesco

"Ne jamais réduire une lecture à une série de réponses destinées à valider une demande purement scolaire" Anne Vibert

La lecture littéraire

J.L. Dufays, 2016

- pour redonner du sens et du goût à l'enseignement de la lecture et de la littérature - pour développer chez les élèves une réflexivité - pour diffuser une conception non cloisonnée de la lecture articulée avec l'écriture, l'écoute et la parole

Louichon, 20111

- une attention particulière à l'activité de l'élève lecteur - une conception de la classe comme communauté interprétative

La lecture littéraire

Un va-et-vient didactiquement organisé entre :- « distanciation » (lecture analytique, interprétative, « savante ») - et « participation » (lecture subjective, référentielle, « ordinaire »)

(Dufays, Gemenne & Ledur, 1996/2015

Le choix des oeuvres

Choisir des oeuvres qui permettent aux élèves de questionner le monde.

Choisir des oeuvres qui permettent aux élèves de se questionner.

Faire de l'élève un interprète, un sujet lecteur.

« Le lecteur, lui, cherche dans les œuvres de quoi donner sens à son existence » T. Todorov, La Littérature en péril, 2007)

Use animage

Choisir des textes résistants

Ce n'est pas seulement au fil des rues, au gré du vent ou de la brume, de la lumière et de la neige, qu'elle apparaît. Ce n'est pas seulement le long de vieilles façades de maisons à l'abandon, dans des bosquets de lilas ou à flanc de colline, qu'elle manifeste son imprévisible présence. C'est aussi bien dans des lieux clos, - des chambres, des boutiques, des cafés. C'était dans une chambre d'hôte, aux murs tapissés de papier à fleurs. Ce papier était déjà ancien, fané, assez sali et même écorché par endroits. Le rouge et l'orangé des roses peintes avaient bruni, et le fond, qui avait dû être d'un léger jaune paille, s'était encrassé. Ces roses terries, toutes les mêmes et disposées à égale distance les unes des autres, composaient un monotone jardin vertical qui enserrait les quelques meubles en bois sombre. Morne jardin de fin d'automne, quand les fleurs ont perdu leur éclat et s'apprêtent à mourir. Roses sans grâce et sans attrait, n'exhalant plus qu'une très fade odeur. Roses de personne. Et toutes, en leur insignifiance, démultipliaient une impression de vide, d'anonymat, d'ennui profond. D'ennui profond comme l'oubli. Assise à la table de cette chambre d'hôte, je lisais. Une lampe en métal laqué de peinture d'un blanc incertain comme celui d'une coquille d'œuf jetait sur le livre un ovale de lumière, et les objets posés autour du livre striaient la nappe de traits d'ombres obliques. Je fus soudain détournée de ma lecture. Elle était là, postée au bord de la table, immobile autant qu'invisible, mais si présente qu'il était impossible de mettre en doute sa venue. Et il n'était pas davantage nécessaire de chercher à déceler quelque signe visible de sa présence, de scruter l'espace alentour. Elle se tenait bien trop près pour pouvoir se montrer ; plus près qu'elle ne l'avait jamais été. Elle était là, si pleinement et étrangement là, dressée dans sa majesté de mendiante, dans son silence bruissant d'un long et ténu chuchotement de larmes, dans son infinie douceur de pleurante. Elle était là, tout à fait invisible et tout à fait présente, géante immatérielle au cœur très nu et miséricordieux. Comme à chacun de ses surgissements elle ne demeura qu'un instant. Mais cet instant suffit, comme à chaque fois, pour bouleverser le temps et le lieu, pour transformer tout l'espace du visible alentour et détourner la pensée de son cours, pour requérir l'attention du côté de la mémoire. Pour mettre le cœur en alarme t faire trembler la mémoire comme un corps qui a froid, qui a faim et a peur, - un vrai corps de chair et de sang et de nerfs qui soudain se réveille à l'intérieur de notre propre corps. Corps des autres, corps de l'autre, étranger et si proche à la fois. Déjà elle s'était retirée. Son passage n'avait duré que ce que dure le blanchoiement d'une vaguelette s'arrachant à la masse opaque de la mer pour courir sur le sable. A peine déploie-t-elle son friselis d'écume que la mer la rappelle pour la refondre en elle, et la mince vague effacée ne laisse sur le sable qu'une trace éphémère. Ainsi procède la géante.

Proposition du groupe de travail de lettres de l'académie de Nantes

Question : Qui est pour vous la géante ? 1-Phase individuelle à l’écrit. 2-Phase en groupe : proposer une représentation de la géante qui rende compte de votre interprétation (image, scénette, lecture expressive mise en espace, dialogue, écrit d’invention…). Vous justifierez vos choix en vous appuyant sur le texte. 3-A l’issue des présentations : débat sur les différentes propositions retenues.

Placer les élèves en situation d'investigation

Se confronter à ses premières hypothèses

Varier les questionnements

= reconfiguration de l'oeuvre lue par le.a. lecteur.rice

L'activitéfictionnalisante

• la concrétion imageante et auditive : le lecteur produit des images et des sons en complément de l’œuvre • l’impact esthétique : le lecteur réagit à ses caractéristiques formelles • la cohérence mimétique : le lecteur établit des liens de causalité entre les événements ou les actions des personnages pour donner de la vraisemblance et de la cohérence à ce qui peut paraître incompréhensible aux yeux du lecteur. • l’activité fantasmatique : le lecteur (re)scénarise des éléments d’intrigue à partir de son propre imaginaire. • la réaction axiologique : le lecteur porte des jugements sur l’action et la motivation des personnages Gérard Langlade et Marie-José Fourtanier

Questions pour impliquer les lecteur.rice.s

Le sujet lecteur

1. Ce texte a-t-il produit en vous des images, des sons ou d’autres sensations ? Si oui, lesquel(le)s ? Vous renvoie-t-il à des réalités connues ? Si oui, lesquelles ? 2. Ce texte a-t-il suscité en vous des associations d’idées, des souvenirs personnels ? A quels moments ? Quelles associations ? Quels souvenirs ? 3. Ce texte vous a-t-il évoqué d’autres livres ? des films ? des tableaux ou photos ? Si oui, lesquels ? À propos de quels passages ? Quels souvenirs ? 4. Certaines expressions, certains passages, certains faits vous ont-ils touché ? Si oui, lesquels ? Pourquoi ? 5. Avez-vous partagé les attitudes, pensées, valeurs de certains personnages ou de l'auteur ? Êtes-vous rebuté par certains aspects ? Le texte vous laisse-t-il indifférent ? 6. Quelle réaction d'ensemble pourriez-vous écrire ?

Les dispositifs didactiques

Le carnet de lecture

Des exemples de questionnaires autour d'oeuvres... Ressource sur le site de l'académie d'Aix-Marseille

Exemples de consignes pour le carnet de lecteur, lectrice

I- Réaliser un abécédaire A partir des lettres du nom du héros, fais un résumé des thèmes qui t’ont semblé importants dans l’histoire du livre que tu as choisi de lire. II- Réaliser un portrait chinois du personnage principal Réalise un portrait chinois du héros du livre que tu as lu sur le modèle suivant : Si XXX était …………… il serait ………… car ………….. III- Imaginer un questionnaire de lecture pour les autres élèves et prévoir les réponses Tu te glisses, le temps d’un instant, dans la peau d’un professeur qui doit confectionner un questionnaire de lecture afin de vérifier que ses élèves ont bien lu le livre demandé. Tu dois donc inventer dix questions qui porteront sur la totalité de l’histoire N’oublie pas de prévoir aussi les réponses aux questions.

Variante : Le débat interprétatif face à des textes résistants

Passer d'une lecture subjective à une communauté interprétative

Dans une salle aménagée

Passer d'une lecture individuelle à une lecture collective

En classe ou en groupe

Le cercle de lecture

Modifier une scène, le dénouement, changer le narrateur...

Ecrire dans les blancs du texte : imaginer une suite, ajouter un épisode, approfondir un personnage, décrire un lieu...

L'écrit d'appro- priation

L'explication de texte

Interview de Jean-Philippe Taboulot, IA-IPR, Formation Magistere "Enseigner les lettres"

Principes didactiques

comprendre / interpréter

Comprendre

Comprendre = saisir le contenu global d’un texte, de le résumer, d’en dégager le contenu global sans contresens.Ex. : « La Cigale et la fourmi » : Comprendre : ce qui arrive aux personnages et leurs caractères.

Interpéter

Interpéter = Dépasser compréhension littérale pour accéder à une lecture + fine du texte, + symbolique où effets de sens, émotions découlent du style, des procédés littéraires). Ex. : « La Cigale et la fourmi » Interpréter : Un animal + valorisé que l’autre, l’animal musicien. La morale, implicite, n’est donc pas celle qu’on croit au premier abord.

Une séance de lecture est une situation problème qui pousse les élèves à être enquêteur.se.s.

Étudier un texte dans sa singularité.

Installer une relation triangulaire : élève, professeur.e, textes

Démarche de co-construction, d’élaboration collective, patiente.

Prendre en compte la réception, la parole des élèves.

S’assurer de la compréhension du texte. La compréhension ne précède pas nécessairement l’interprétation peuvent se mêler.

6e : Résister au plus fort : ruses, mensonges et masques

Granville, Le Corbeau et le renard, vers 1860

Exemple : "Le Corbeau et le renard"

Objectifs : - étudier rapports de force entre les personnages - percevoir effets produits (admiration, comique, crainte) - réfléchir aux valeurs (promotion de l'intelligence, duplicité de la parole)

Déroulement : - Entrée en matière : tissage avec séance et textes précédents - Observation paratexte pour susciter attentes - 1re lecture du. de la professeur.e - Compréhension à l'oral. Noter éventuelles remarques interprétatives et différer leur prise en compte. - Formulation d'un projet de lecture, d'une problématique : Comment le renard parvient-il à satisfaire sa faim ? parvient-il à ses fins ? Quelle leçon est tirée de cette histoire ? = focale pour relire le texte. - 1re phase collective autour du dialogue puis du récit : : on cherche à savoir comment le renard trompe le corbeau par la parole. Commenter effets de style sans forcément les nommer. - 1re synthèse pour répondre à la problématique. On peut ici apporter termes techniques. Synthèse orale puis écrite. - Dernier temps : réflechir seul.e ou à deux sur la 2e réplique du renard qui répond à la 2e branche de la problématique : la leçon. Formulation d'une morale.

Varier les modalités

Les marginalias

"Un marginalium, plur. marginalia (du latin: margo, marginis: marge), est une note, un dessin ou un signe tracé en marge d'un texte manuscrit par le copiste apportant un complément d'information."

Les marginalias

"Un marginalium, plur. marginalia (du latin: margo, marginis: marge), est une note, un dessin ou un signe tracé en marge d'un texte manuscrit par le copiste apportant un complément d'information."

BSD, Banque de séquences didactiques

Favoriser le travail coopératif

Académie de Versailles

Le débat de compéhension

Le débat interprétatif

Le débat interpré-tatif

Centre Alain Savary

La lecture à dévoilement progressif

Seul.e ou à deux, préparez une explication de texte (texte, problématique, dispositif didactique...)

Activité :

L'enseignement explicite de la compréhension

Former des lecteur. rice.s expert.e.s

La compréhension, un processus complexe

Maryse Bianco

Structures et mécanismes impliqués dans la compréhension des textes

Eduscol

aident à maîtriser les habiletés de compréhension appliquées : critiquer, évaluer les sources, synthétiser l’information, organiser, comparer….

Maryse Bianco

Les stratégies postérieures à la lecture

liées à la construction des modèles de situation aident le lecteur dans l’élaboration de la cohérence du texte : interroger le texte en le paraphrasant, en l’auto-expliquant, en (se) posant des questions, en organisant l’information sous formegraphique,....

Les stratégies au cours de la lecture

Les stratégies de compréhension

Les stratégies de pré-lecture

- parcourir rapidement le texte, - prendre connaissance du sommaire, - poser des questions préalablement à la lecture,…; comme leur nom l’indique, elles préparent la lecture

Je réfléchis à ce que je connais (auteur, sujet, genre....)

J'observe les indices textuels et paratextuels

Je me place dans les meilleurs conditions pour lire

Lire

Je planifie ma lecture

Je donne une intention à ma lecture

J’ai reconnu les idées secondaires.

Je me suis assuré de comprendre les passages difficiles.

J’ai reconnu les idées principales.

J’ai sélectionné les idées importantes ou l’information utile pour la tâche à réaliser.

Dans le récit lu, j’ai identifié les personnages, leurs caractéristiques physiques et psychologiques, leurs émotions, leurs transformations au fil du récit, etc.

Je me suis assuré de comprendre les mots difficiles.

J’ai pris des notes, annoté le texte, fait des tableaux, des schémas ou des listes.

J’ai fait des liens entre des éléments du texte et ma vision personnelle du monde.

Lire

Je comprends un texte

J’ai fait des liens entre le texte et les éléments visuels

j’ai reconnu les différents types de texte (narratif, descriptif, explicatif et argumentatif) et leur apport au texte?

Dans le texte lu, j’ai reconnu des images créées par des associations d’idées, de mots, de sonorités.

Dans le récit lu, j’ai reconnu si le texte était vraisemblable ou imaginaire.

Dans le récit lu, j’ai reconnu le ou les narrateur(s).

J’ai dégagé le fil conducteur du texte à l'aide des connecteurs temporels ou logiques, des reprises nominales ou pronominales

J’ai reconnu qui parle dans un discours rapporté direct [ou dans un discours rapporté indirect et l'apport de ces discours.

Dans le récit lu, j’ai reconnu les différentes parties du schéma narratif (la situation initiale, l’élément déclencheur, le déroulement de l’action, le dénouement et la situation finale).

Dans le récit lu, j’ai compris l’intrigue, la mission, le but (Quoi?)

Lire

Je comprends un texte

Dans le récit lu, j’ai dégagé le temps (Quand?) et les lieux (Où?) de l’histoire.

Pour interpréter, j’ai porté attention à la langue (j’ai dégagé les champs lexicaux, les procédés stylistiques, les variétés de langue, etc.).

J’ai déterminé si le point de vue de l’auteur était objectif ou subjectif en m’appuyant sur des indices présents dans le texte.

J’ai associé des valeurs et des intentions aux personnages d’un récit en m’appuyant sur des indices présents dans le texte.

Lire

J'interprète un texte

JJe me suis interrogé sur l’intention de l’auteur (convaincre le lecteur, expliquer un phénomène, raconter une histoire pour émouvoir, etc.) en m’appuyant sur des indices présents dans le texte.

Lire

Je réagis à un texte

J’ai été attentif.ve aux effets que le texte produisait sur moi en établissant des ressemblances ou des différences entre la vision du monde proposée dans le texte et ma vision personnelle du monde. J’ai été attentif.ve aux effets que le texte produisait sur moi en me référant à mes gouts, à mes champs d’intérêt et à mes connaissances pour expliquer mes réactions. J’ai expliqué mes réactions (sentiments, réflexions, prise de conscience, etc.) en m’appuyant sur des éléments du texte.

Lire

Je porte un jugement critique

J’ai pris position par rapport au texte lu (qualité, pertinence, originalité, etc.) en me basant sur des critères…

Lire

Je réfléchis à ma pratique de lecteur.rice

Je me demande si mes stratégies de lecture m’ont aidé à mieux lire et apprécier le texte lu. Je me demande ce que le texte lu m’a appris ou apporté. Quelles sont les stratégies que je maitrise et celles que je dois améliorer pour planifier ma lecture? Pour comprendre ce que le lis? Pour interpréter ce que je lis? Pour réagir à ma lecture?

Lire

Je mets à profit et j'acquiers des connaissances

Quelles connaissances sur la langue m’ont été nécessaires pour lire ce texte? Quelles connaissances sur la langue ai-je acquises en lisant ce texte? Quelles connaissances sur les textes m’ont été nécessaires pour lire ce texte? Quelles connaissances sur les textes ai-je acquises en lisant ce texte? Quelles connaissances culturelles m’ont été nécessaires pour lire ce texte? Quelles connaissances culturelles ai-je acquises en lisant ce texte?

une conscience très faible chez les élèves de leurs propres procédures de lecture et des modalités de contrôle de la compréhension qu’ils pourraient mettre en œuvre

Une confusion entre compréhension et recherche d’informations dans un texte. C’est une attitude souvent induite par le recours très (trop ?) fréquent dans la pratique de classe aux questionnaires de lecture comme ceux proposés dans certains manuels ou fichiers de lecture

Des représentations erronées de la lecture : les élèves estiment qu’il suffit de décoder tous les mots pour les comprendre (stratégies de lecture mot à mot

L’automatisation du décodage n’est pas acquise

Gros plan : La fluence

"capacité à lire avec aisance, rapidement, sans erreur et avec une intonation adaptée, en lecture silencieuse ou à haute voix"

Définition :

IIl en déduit le nombre de mots lus correctement

La ou le professeur.e note les mots non identifiés.

Evaluer la fluence

Source : "Travailler la fluence", Eduscol

L'élève lit un texte adapté à son niveau pendant 60 s.

Accéder à une meilleure compréhension du texte lu

Prendre en compte ponctuation

Prendre en compte groupes syntaxiques

Mémoriser lecture des mots fréquents et irréguliers

Automatiser décodage

Source : Formation Magistere, "Enseigner les lettres"

Vidéo

Travailler la fluence

2 à 3 fois 30 min / semaineavec différent.e.s professeur.e.s + lectures maison (textes diférents dans différentes disciplines) test à intervalles réguliers

Gros plan : le lexique difficile

Exemple à partie de 15min40

Intervention de Maryse Bianco lors de la conférence de consensus du Cnesco consacrée à la compréhension de mots difficiles

Annexes

Magistère

Entrer dans l'oeuvre

Créer des horizons d'attente

Se mettre à la place d'un personnage....

Entrer par des tableaux, des photos, des films

Organiser un débat de type philosophique

Faire des hypothèses sur un personnage, le sujet, un auteur...

S'exprimer sur le thème d'une oeuvre..

Faire des hypothèses sur l'intrigue, sur le parcours proposé par un auteur

Se mettre à la place d'un personnage....

Etudier le sommaire, la liste des personnages

Proposer un sujet d'écriture

Passer par la lecture orale, le jeu

La Princesse de Clèves

Entrer par un point de grammaire

La négation ou l'art de la litote

Déjouer une difficulté de lecture. : la galerie de portraits de la cour de Henri II,

Proposer une lecture en arpentage de l'incipit

Proposer des parcours de lecture différenciés

Proposer des livres audio

Proposer des adaptations.

Différencier, retrouver le plasiir d'éouter une histoire, support pour travailler l'oralisation...

Adaptations filmiques, BD....

Sélectionner des chapitres à lire, résumer ou lire à haute voix les autres, classiques adaptés pour allophones,

Adapter les itinéraires de lecture

Ce n'est pas seulement au fil des rues, au gré du vent ou de la brume, de la lumière et de la neige, qu'elle apparaît. Ce n'est pas seulement le long de vieilles façades de maisons à l'abandon, dans des bosquets de lilas ou à flanc de colline, qu'elle manifeste son imprévisible présence. C'est aussi bien dans des lieux clos, - des chambres, des boutiques, des cafés. C'était dans une chambre d'hôte, aux murs tapissés de papier à fleurs. Ce papier était déjà ancien, fané, assez sali et même écorché par endroits. Le rouge et l'orangé des roses peintes avaient bruni, et le fond, qui avait dû être d'un léger jaune paille, s'était encrassé. Ces roses terries, toutes les mêmes et disposées à égale distance les unes des autres, composaient un monotone jardin vertical qui enserrait les quelques meubles en bois sombre. Morne jardin de fin d'automne, quand les fleurs ont perdu leur éclat et s'apprêtent à mourir. Roses sans grâce et sans attrait, n'exhalant plus qu'une très fade odeur. Roses de personne. Et toutes, en leur insignifiance, démultipliaient une impression de vide, d'anonymat, d'ennui profond. D'ennui profond comme l'oubli. Assise à la table de cette chambre d'hôte, je lisais. Une lampe en métal laqué de peinture d'un blanc incertain comme celui d'une coquille d'œuf jetait sur le livre un ovale de lumière, et les objets posés autour du livre striaient la nappe de traits d'ombres obliques. Je fus soudain détournée de ma lecture. Elle était là, postée au bord de la table, immobile autant qu'invisible, mais si présente qu'il était impossible de mettre en doute sa venue. Et il n'était pas davantage nécessaire de chercher à déceler quelque signe visible de sa présence, de scruter l'espace alentour. Elle se tenait bien trop près pour pouvoir se montrer ; plus près qu'elle ne l'avait jamais été. Elle était là, si pleinement et étrangement là, dressée dans sa majesté de mendiante, dans son silence bruissant d'un long et ténu chuchotement de larmes, dans son infinie douceur de pleurante. Elle était là, tout à fait invisible et tout à fait présente, géante immatérielle au cœur très nu et miséricordieux. Comme à chacun de ses surgissements elle ne demeura qu'un instant. Mais cet instant suffit, comme à chaque fois, pour bouleverser le temps et le lieu, pour transformer tout l'espace du visible alentour et détourner la pensée de son cours, pour requérir l'attention du côté de la mémoire. Pour mettre le cœur en alarme t faire trembler la mémoire comme un corps qui a froid, qui a faim et a peur, - un vrai corps de chair et de sang et de nerfs qui soudain se réveille à l'intérieur de notre propre corps. Corps des autres, corps de l'autre, étranger et si proche à la fois. Déjà elle s'était retirée. Son passage n'avait duré que ce que dure le blanchoiement d'une vaguelette s'arrachant à la masse opaque de la mer pour courir sur le sable. A peine déploie-t-elle son friselis d'écume que la mer la rappelle pour la refondre en elle, et la mince vague effacée ne laisse sur le sable qu'une trace éphémère. Ainsi procède la géante.