Want to create interactive content? It’s easy in Genially!

Get started free

De la Syrie à la France

Thomas Coudoin

Created on March 11, 2025

Start designing with a free template

Discover more than 1500 professional designs like these:

Transcript

Vous êtes journaliste et vous décidez de suivre la route de migrants qui partent de Syrie pour aller en France. Vous allez devoir enquêter en répondant à une série de questions, puis vous rédigerez un article afin de présenter à vos lecteurs les causes du trajet, le trajet en lui même et l'accueil des migrants dans le pays d'arrivée.
Pour réaliser votre reportage, vous vous rendez en Syrie sur le continent asiatique...
Avant d'atterir à l'aéroport international d'Alep, vous regardez dans l'avion une vidéo sur cette cité meurtrie par la guerre.

Document 1

Arrivé à Alep, vous avez rendez-vous dans un des souks de la ville avec Ahmed
Vous apprenez que, comme Goora, de nombreux migrants partent d'Hassaké

Document 1 bis

Document 2 bis

Document 2

Vous arrivez à Bodrum et décidez de tourner deux vidéos pour montrer ce qu'il se passe dans la ville
Vous contactez un passeur afin de prendre un bâteau avec des migrants à destination de l'île de Kos en Grèce.
Vous filmez, pour votre reportage, le trajet des migrants allant de Bodrum jusqu'à l'île de Kos

Document 3

Document 4

Arrivés sur l'île de Kos, les migrants attendent pour rejoindre Athènes

Document 5

Après l'île de Kos et Athènes, les migrants que vous suivez se rendent à la frontière Macédonienne

Document 6

Le chauffeur de bus serbe dépose illégalement les migrants à la frontière avec la Bosnie. Ces derniers traversent alors le pays mais sont bloqués à une nouvelle frontière.

Document 7

Après la Croatie, vous continuez à suivre les migrants dans leur terrible parcours. Vous les suivez en Serbie puis en Italie où le passage des Alpes est la dernière étape avant l'arrivée en France
Pour terminer votre reportage, vous suivez les migrants jusqu'à Joigny, une ville qui a accepté de les accueillir

« Un jeune homme âgé d'une vingtaine d'année est probablement mort de froid. Son corps a été découvert en bordure de route entre Briançon et la frontière italienne. Il a été découvert inconscient dans la nuit de jeudi à vendredi aux alentours de 3h du matin. C'est un chauffeur routier qui l'a trouvé. Souffrant d'hypothermie et en arrêt respiratoire, le jeune homme a été pris en charge par les pompiers et un médecin du SAMU. Malgré les tentatives de réanimation, il a été déclaré mort à son arrivée à l'hôpital de Briançon. Les premiers éléments d'identification du jeune homme décédé permettent de s'orienter vers un migrant âgé de 28 ans ayant précédemment résidé en Italie. Selon des témoignages recueillis auprès d'autres migrants, il serait parti à pied de Clavières avec un groupe de plus d'une dizaine d'hommes pour traverser a frontière de nuit. » France 3 région

« Après la Macédoine, les migrants rejoignent la Bosnie pour tenter de passer en Croatie. Depuis Bihac, ils tentent de franchir la frontière croate, mais sont presque toujours refoulés. Les organisations humanitaires dénoncent de nombreux actes de violence de la part de la police croate. Des réfugiés sont battus, leur téléphone portable sont brisés et beaucoup son refoulés illégalement en Bosnie. Près de 10 000 réfugiés s'entassent dans la région de Bihac. La police bosniaque a transféré de force près d'un millier d'entre eux dans le camp de Vucjak, établi dans une ancienne décharge, sans eau, sans électricité, sans internet, sur un terrain infesté de serpents. Bien sûr, les frontières fermées peuvent facilement s'ouvrir pour ceux qui ont de l'argent et peuvent payer les passeurs qui savent comment corrompre les policiers et négocier le passage des frontières. Ce sont les plus pauvres qui s'entassent dans les camps de Bosnie, du Monténégro ou d'Albanie, où la situation humanitaire devient catastrophique. » rfi.fr, Balkans, des milliers de réfugiés tentent de rejoindre l'Europe.

Pour les migrants qui n'obtiennent pas le statut de réfugié au sein de l'Union Européenne, le trajet européen se poursuit par la Slovénie et l'Italie afin d'atteindre enfin la France

Un char turc patrouille à la frontière

Si les migrants sont obligés de franchir ces pays, c'est parce qu'il est devenu très difficile d'entrer illégalement en Hongrie car le président a fait construire un mur anti-migrants sur 175km.

Les migrants passent de la Grèce en Macédoine

Certains migrants qui ne parviennent pas à entrer en Macédoine décident de franchir la frontière par un chemin extrêmement long et complexe qui les oblige notamment à traverser à pied plusieurs cours d'eau

Certains policiers s'acharnent sur les migrants et sur le seul outil restant pour garder contact avec leurs proches : Leur téléphone. Il s'agit d'éviter de filmer le comportement violent de certains policiers.

Voici ce que Goora, mon frère, m'a écrit pour m'expliquer son choix de quitter le pays : "A partir de 2013, mon quotidien s'est retrouvé rythmé par l'annonce du décès d'untel ou la fuite d'un autre. C'est à cette époque là que nous avons commencé à vivre dans la terreur. Je me réveillais, je cherchais de la nourriture, de l'eau et je revenais à la maison bredouille. Dès le début de l'année, les tirs sont devenus de plus en plus fréquents. Mon fils, Eil, qui avait six ans à l'époque, ne pouvait plus aller à l'école. J'ai donc décidé de partir avec ma famille à Hassaké".

Arrivé le 1er janvier sur l’île de Kos, l’ex-étudiant en économie de Damas, a réussi à rejoindre Athènes malgré les restrictions qui s’appliquent aux réfugiés étant arrivés sur les îles grecques après la mise en application de l’accord UE-Turquie le 20 mars 2016. En effet, les nouveaux arrivants sur les îles grecques doivent théoriquement attendre que leurs demandes d’asile soient étudiées avant de rejoindre le continent: soit ils pourront accéder au statut de réfugié en Grèce et avoir un laissez-passer pour aller jusqu’au port du Pirée, soit ils seront renvoyés en Turquie si ce pays a été jugé comme étant «un pays sûr» pour eux. Avec ce procédé, les services d’asile grecs sont débordés et les cinq îles de la mer Égée (Samos, Lesbos, Kos, Chios, Leros) qui servent d’hotspots, de centres d’identification et d’enregistrement, sont bondées. Les camps sont dans des conditions sanitaires déplorables. Source : http://www.slate.fr/story/159754/athenes-business-passeurs-migrants

L’île de Kos ne se situe qu’à quelques kilomètres de Bodrum et de la Turquie. C’est donc une porte d’entrée de l’Europe qui permet de pénétrer dans l’espace Schengen (espace de libre circulation dans l'Union européenne). La Turquie est devenue une zone de transit pour de nombreux migrants qui veulent entrer en Europe

Le lundi 4 juin 2018, les forces de l'ordre ont fait évacuer un campement de migrants situé à Paris. Depuis, ce genre d'opérations est devenu régulière car il n'y a pas assez de place dans les centre d'accueils de la ville de Paris ce qui contraint ces migrants à vivre dans la rue.

Tous les migrants n'ont pas forcément accès à une chaloupe de paquebot. Certains sont obligés de monter sur des canots pneumatiques beaucoup plus dangereux comme vous pouvez le voir dans le reportage ci-dessous

Le trajet coûte environ 2000€ pour un adulte et 1000€ pour un enfant. A Bodrum, il y a ceux qui vont tenter la traversée et ceux qui n'ont plus assez d'argent pour continuer. C'est le cas de ce jeune Kurde de Syrie : il ne lui reste plus que 800 dollars sur les 1200 qu'il avait emmenés lors de son départ il y a quatre mois. « Si je ne trouve pas l'argent qu'ils demandent, alors je ne pourrai pas partir. Mais je suis en train de négocier avec d'autres passeurs. Peut-être que ceux-là accepteront de baisser leurs prix, et de me faire passer pour 800 dollars », espère-t-il. Pour payer moins cher, il devra accepter de monter sur un canot moins solide, avec un moteur moins puissant. « C'est un risque de plus, dit-il, mais je n'ai pas le choix : la Syrie est détruite, et je suis obligé de poursuivre ma route vers l'Europe" Source : http://www.rfi.fr/fr/europe/20150816-turquie-migrants-traversee-canot-grece-bodrum-kos

Voici la suite du message de mon frère « Le voyage commence dans un minibus, de Hassaké à Derbassiya. A la tombée de la nuit, changement de véhicule, les voyageurs embarquent dans un autre bus qui les dépose, avec une foule d'autres Syriens, à quelques kilomètres de la frontière turque. Le passage de la frontière doit se faire à pied. Après deux heures de marche, le groupe arrive à la frontière. Hommes, femmes et enfants enjambent les barbelés. Mais la police des frontières turque est là. Certains se font attraper, d'autres fuient en courant. Goora et sa famille se cachent entre les arbres et attendent le départ de la police avant de se remettre en route. Ils recherchent ensuite un bus, direction Bodrum. » Nour Braïdy, On nous a dit que ce serait simple de fuir la Syrie, Courrier international, 13 mars 2015