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Parcours découverte clochers
Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
Created on March 10, 2025
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Commencer
Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
Parcours - découverte
A la découverte des églises Notre Dame de l'Estuaire
Les églises
Parcours - découverte
La Paroisse Notre Dame de l'Estuaire et ses paroissiens sont heureux de vous proposer ses parcours-découvertes autour des 14 clochers de la paroisse. Partez à la rencontre de ces églises à travers leurs histoires tout en menant l'enquête . A chaque église, un parcours de randonnée vous est proposé pour découvrir la beauté des paysages des communes alentours. Bonne balade !
Epargnes
Cozes
Chenac
Brie-sous-Mortagne
Boutenac-Touvent
Barzan
Arces-sur-Gironde
Choix de l'église
1/2
Talmont-sur-Gironde
Semussac
Saint Romain-sur-Gironde
Saint-Seurin-d'Uzet
Mortagne-sur-Gironde
Floirac
Grézac
Choix de l'église
2/2
Découverte de l’église Saint Martin d'Arces avec une proposition de randonnée à partir de cette église (2h – 6,5 km)
Visite-parcours
Arces-sur-Gironde
Saint-Martin
Sur les pas de Saint Martin
Christian Bobin, L'homme qui marche
Il marche. Sans arrêt. Il va ici puis là. Il passe sa vie sur quelque soixante kilomètres de long, trente de large. Et il marche. Sans arrêt. On dirait que le repos lui est interdit. Il va tête nue. La mort, le vent, l’injure, il reçoit tout de force. À croire que ce qui le tourmente n'est rien au regard de ce qu'il espère. À croire que la mort n’est plus guère qu’un vent de sable. À croire que vivre est comme il marche - sans fin. »
Un moine trappiste
Avant toi, d’autres se sont mis en route. Comme eux sur leur bâton, appuie-toi sur l’expérience des anciens. L’exode jamais ne se faut seul, mais seul tu marcheras sur les chemins de ton propre coeur où le Tout – Autre se révélera.
Parcours
Un peu d'histoire pour commencer
A vous de mener l'enquête
Prêt à se mettre en marche
Un peu d’histoire pour commencer…
L'église Saint-Martin d'Arces a été bâtie sur le rebord d’un haut escarpement rocheux. C’est ce roc qui à donné son nom au futur bourg (Arx: la citadelle en latin). Notre promontoire a dû accueillir un castrum à l'époque romaine qui veillait sur une des routes menant à la vaste cité portuaire de Novioregum (le Fâ, commune de Barzan). Une première église qui existait déjà au début du XIe siècle, fut cédée en 1086 à l'abbaye Saint-Étienne de Vaux par Arnaud de Gammon, Seigneur de Mortagne, abbaye qu'il venait de fonder. C'est peu après que fut bâtie l'église que nous connaissons (entre 1140 et 1170). De cette période date son abside à trois pans, de style roman, seul vestige de l’édifice originel qui ne cessa d'être remanié au cours de son histoire.
Un peu d’histoire pour commencer…
L’église sera encore modifiée trois cents ans plus tard à la fin du XVIIe siècle, probablement en raison des vicissitudes dues aux guerres de Religion. D'autres travaux seront diligentés à partir de 1670. La façade, édifiée en 1703, se compose d'une porte à fronton triangulaire brisé, surmontée d'une baie rectangulaire, et est encadrée par deux contreforts massifs. La décoration de l’abside fut entièrement repensée au XIXe siècle : de cette époque datent les fresques murales et la voûte céleste peinte sur le cul de four avec une représentation de Dieu le Père couronné d'une tiare pontificale.
Un peu d’histoire pour commencer…
Même les chapiteaux romans furent repeints en cette occasion! Toutefois si la peinture masqua quelque peu la finesse de la sculpture romane, ce badigeonnage intempestif eut d'heureuses conséquences. À l'occasion de travaux entrepris en 2018, on découvrit que l’épaisse couche de peinture (onze couches!) qui recouvrait la chapelle sud, dissimulait un véritable trésor : des décors peints du XVe siècle. Si ces scènes religieuses sont encore à déchiffrer, nous allons mener l’enquête ensemble…
La mémoire de Saint-Martin
A vous de mener l'enquête dans l'église !
L'église d'Arces est dédiée à Martin de Tours, l'évangélisateur des campagnes à la fin du IVe siècle. Pouvez-vous retrouver des représentations de notre saint patron dans l'église ? Un indice pour vous aider : rapprochez-vous de l'autel.… Trois épisodes de la vie de Martin y sont figurés. Saurez-vous les identifier ?
Un Jugement dernier très étonnant...
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Un chapiteau roman représente la « pesée des âmes ». L’avez-vous trouvé ? L'archange Michel, une balance à la main, regarde Satan qui cherche à faire peser le fléau de la balance de son côté pour pouvoir ravir l'âme du défunt.Le motif de la pesée des âmes remonte à l'Égypte pharaonique et fut recueilli dans l’univers roman via l'église copte d'Égypte, peut-être à l’occasion des croisades. Mais si le plateau penche du côté de l'ange, l'âme du défunt sera sauvée et pourra entrer dans le Paradis. Dans le cas contraire, elle sera livrée au pouvoir du Satan. Mais que nul ne désespère ! Avez-vous vu ce que Saint Michel se permet de faire pour damer le pion au diable ? Même si le chapiteau est abîmé, il ne se gêne pas pour donner un petit coup de pouce à son côté de balance !
Des fauves et des rapaces
A vous de mener l'enquête dans l'église !
L’équipe de sculpteurs qui a œuvré sur le chantier d'Arces s'était déjà illustrée sur des chantiers majeurs de la région comme à l'abbaye Saint-Eutrope de Saintes. Fleurissent sur les chapiteaux les mêmes affrontements de bêtes sauvages et d'oiseaux rapaces. Les uns et les autres représentent les puissances de l’esprit et du corps qui ne cessent de se livrer une guerre incessante. Mais regardez bien. Une colombe a réussi à se préserver de leurs attaques : la Paix restera toujours possible.
La ronde des anges
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Les peintures de la chapelle sud ne sont pas entièrement déchiffrées. Il y a des saints et des anges. Ces derniers présentent aux fidèles les instruments de la Passion de Jésus : clous, couronne d'épine, pilier de la flagellation.. Saurez-vous les identifier à votre tour ?
- A - Connaissez-vous un autre miracle attribué à Saint Martin ?
Nous quittons l'église en descendant à la fontaine (prendre la petite rue en face de vous et tourner à gauche à mi-hauteur). Pas d'église sans fontaine. En arrivant à la fontaine, prendre la direction d'Épargnes sur la gauche.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Les voyages de Martin de Tours dans les campagnes gauloises passent souvent par les points d'eau et les fontaines où étalent vénérées les forces de la nature, mais lui-même n'hésite pas à faire jaillir une source comme à Nieul-les-Saintes (17) quand la sécheresse menace la vie des villageois.
- B - Savez-vous si un village ou un hameau porte votre nom de famille ? Dans quelle région ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Marchant en direction d'Épargnes, nous laissons sur notre gauche les villages du Terrier et de « chez Rié ». Les appellations « chez.…. » sont très nombreuses en Saintonge et remontent au XVe siècle quand les compagnes, vidées pendant la guerre de Cent ans, ont été repeuplées par des migrants venus du Poitou ou de Bretagne. Le sieur Rié a été ainsi le premier à bâtir une ferme à cet endroit à l'époque de Louis XI et à remettre en culture les terres attenantes.
- C -Quelle était l'insigne relique que conservait l’abbaye d’Angély et qui fit sa renommée internationale ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Le hameau de Lorivaux est en vue. Descendons vers le village. Arrivés au hameau, passez devant la première maison à gauche, comme pour traverser une cour de ferme. Lorivaux, le « vallon de l’or » ! Y a-t-on trouvé un trésor antique ou une veine curifère à moins que ce nom ne célèbre la fécondité du terroir ? Les moines de Saint-Jean d'Angély ne s'y sont pas trompés, eux qui fondèrent en 1074 en ce lieu un puissant prieuré sur des terres données par Guibert de Talmont, seigneur des lieux. Il ne reste malheureusement plus rien aujourd'hui de cet établissement religieux.
- D - Comment s’appelaient les agents du fisc chargés du recouvrement des impôts dans l’antiquité ? On en parle souvent dans I'Evangile et ils n'avaient pas bonne réputation... Le nom de l’un d’entre eux commence par Z.
Alors prêts à se mettre en marche ?
En suivant toujours les indications de la Route de d’Artagnan (prendre à gauche), nous longeons le ruisseau du Désir. Laissant à notre droite une première passerelle, nous arrivons maintenant à un pont que les traditions locales disent dater de l'époque des Romains. Les historiens le verraient plutôt contemporain de la fondation du prieuré de Lorivaux. il est vrai toutefois que nous nous trouvons sur l'axe qui reliait Saintes à son grand port (emporium) sur la Gironde, Novioregum (site du Fâ). Une noria incessante de chars à bœufs acheminait vers les immenses horrea (entrepôts) du Fâ le blé et autres céréales qui seraient ensuite transportés par voie d’eau vers Bordeaux ou Rome. Ainsi les Gallo-Romains de Saintonge payaient-ils leurs impôts. Peut-être pas un pont romain mais à coup sûr un passage à gué dès l'Antiquité.…..
- E -Connaissez-vous le nom d’une région de France qui contienne ce mot dans son sens de « sources » ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Ayant passé le pont, nous gravissons le coteau et par la droite, remonté une vigne jusqu'à la route départementale. Prenons à droite. Nous passons à côté du village de la « Grande Vache ». Pas de panique, aucune crainte d'une mauvaise rencontre avec un ruminant en mal de corrida. La « vache » désigne une source. Il y en a même deux car un peu plus haut sur la route d'Épargnes se trouve le village de la « Petite Vache ».
- F - Connaissez-vous des monuments dus à Vauban ou à Napoléon en Charente-Maritime ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Ayant dépassé la « Grande Vache », nous descendons direction du Pont du Gua (direction Barzan). Le nom parle de lui-même, ici encore, un gué, à l'époque gallo-romaine a précédé un pont bâti bien plus tard, attribué tantôt à l'époque de Vauban ou à celle de Napoléon.
- G – Savez-vous pourquoi on trouve en Saintonge océane des cimetières protestants en pleine campagne ? Mais que peut bien signifier ce signe énigmatique de R.P.R ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Nous reprenons notre chemin en direction des Perrotins et du clocher d'Arces. Nous passons à côté du village de la Laudronnerie où aurait existé un cimetière privé protestant (il y avait 24 familles R.P.R à la veille de la Révolution), et celui du Thomeil où existait une maison noble achetée par Alexandre Marteau, bourgeois, rentré d'Amérique en 1777, seigneurie de Thomeil mentionnée pour la première fois en 1690. L'intendant Bégon écrivait en 1699 que « la paroisse d'Arces rapporte du blé et du vin », mais aussi que « les habitants sont fatigués à cause de plusieurs métairies qui appartiennent à des gentilshommes qui les font valoir par leurs mains. » Arrivés aux Perrotins en passant devant la ferme, nous tournons à droite pour rejoindre Arces.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Nous traversons le petit hameau de « La Brande » dont le nom évoque la formation d’une lande qui a suivi la déforestation entreprise à l’époque médiévale pour gagner des terres vivrières aux villageois du bourg d’Arces. Et nous voilà, fatigués mais heureux, de retour à notre point de départ. Aurions-nous séché sur telle ou telle question ? Rendez-vous à l’église d’Arces et cherchons son petit ange gardien ! Gageons que ce dernier ne nous laissera pas repartir sans de nouvelles découvertes…
Visite-parcours
Découverte de l’église Saint-Pierre de Barzan avec une proposition de randonnée à partir de cette église (2h – 7,5 km)
BARZAN
Saint-PIERRE
La mémoire de Rome
Évangile selon Saint Luc
En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre – ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie –. Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine. Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la ligné de David. Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte.
Marie Noël
Le Saint, ce n’est pas quelqu’un de parfait, ce n’est pas quelqu’un de valeur, c’est quelqu’un qui ne vaut rien, c’est quelqu’un qui n’est rien. Mais par ce rien, Dieu passe, comme l’eau d’une source par le vide grand ouvert d’un conduit, pour aller donner aux âmes sa grâce à boire. Le saint est un bon conducteur de Dieu.
Parcours
Un peu d'histoire pour commencer
A vous de mener l'enquête
Prêt à se mettre en marche
Un peu d’histoire pour commencer…
Barzan accueille sur son territoire quelques-unes des plus anciennes traces de vie humaines de notre région. Bien avant que ne fleurisse la ville celte, puis gallo-romaine de Novioregum, le grand port de Santons (site du Fâ), des populations préhistoriques nomadisaient régulièrement sur le site de La Garde où furent retrouvées de nombreux vestiges fragments de haches polies, polissoires et autres pointes de flèches. Après la « déconstruction » de la ville du Fâ décidée au début du IVe siècle, un habitat humain subsista près du site. Ainsi pris corps à l'époque mérovingienne l'embryon d’un bourg qui deviendra Barzan.
Un peu d’histoire pour commencer…
Une église romane modeste fut édifiée au XIIe siècle. L’édifice peu solide, d’abord remaniée au XVIIe siècle au sortir les guerres de Religions, elle fut entièrement reconstruite entre 1875 et 1879 sous la direction de Gustave Alaux. Lors de la démolition de l’édifice, des sarcophages furent mis ou jour. Datant du Moyen Age, ils révélèrent deux lames de poignard en fer et des fragments de vases, mêlés aux ossements. La nouvelle église de Barzan fut consacrée en 1879
Un peu d’histoire pour commencer…
L'église est dédié au prince des Apôtres comme le rappelle un haut-relief et une peinture murale où les clés de saint-Pierre sont apposée sur une croix renversée, l’instrument de torture par lequel rendit son ultime témoignage à Rome le pêcheur de Galilée. La nécessité de reliques du saint pour consacrer une église pourrait nous conduire vers l'évêque de Saintes, Palladius (VIe siècle) qui avait reçu des reliques de Pierre et de Paul du pape Grégoire le Grand (mort en 604). C’est très probablement sur ce dépôt initial qui furent prélevées quelques précieuses parcelles pour consacrer l’église de Barzan sous l’évêque Palladius ou l’un de ses proches successeurs.
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Comme le rappelle Christian Barbier (DRAC), la caractéristique de notre église est d'être tout à fait représentative des édifices d’avant le concile de Vatican I. Elle a ainsi conservé ses statues, son chemin de croix, sa chaire, ses autels, sa clôture du chœur, sa lustrerie etc. Elle restitue assez fidèlement aujourd'hui, paramentique mise à part, l'atmosphère d'une église à la fin du XIXe et au début du XXe siècle.
Trois vitraux dans le chœur
Le Christ est représenté sur le vitrail central, saint-Pierre avec ses clés sur celui de gauche mais qui est figuré sur celui de droite ? Et pourquoi ce personnage est-il accompagné d'une épée ?
Un grand autel consacré au Prince des Apôtres
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Saurez-vous reconnaître les trois scènes de la vie de saint Pierre qui ornent les haut-reliefs de l’autel principal ?
Une chaire encore de rouge garnie
La chaire en pierre a conservé sa garniture en tissu rembourré qui cercle la cuve mais pouvez-vous identifier les 5 personnages qui ornent les flancs de la chaire ? Mais à quoi servait la chaire jusque dans les années 1950 ?
Une sainte en pleurs
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Une religieuse tout de noire vêtue est présente à l’entrée de la petite absidiole de droite, une petite blessure au front. Elle est rarement présente dans nos églises de Saintonge et pourtant elle passe pour exaucer les causes désespérées ! Connaissez-vous son nom et son pays d'origine ?
Un saint compatissant
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Décidément l'église de Barzan possède une riche et originale collection de statues. Avez-vous repéré la statue d'un saint qui vient au secours du Christ en croix alors qu’il vécut au XllIe siècle ? Avez-vous identifié ce saint ? Regardez ces mains… Ce saint passe pour avoir été le premier à recevoir les stigmates. On l'appelle encore le « Poverello »dans son pays.
- A - Savez-vous d'où vient le mot « calvaire » ?
Nous quittons l'église en prenant après le monument aux morts la première route à gauche qui descend vers les Monards en pensant par la Providence. Nous passons devant deux calvaires. Tout d'abord le Calvaire de la Vierge érigé en 1958 par les habitants de Barzan pour le centenaire des apparitions de la Vierge à Lourdes sur un terrain offert par un paroissien, puis devant le Calvaire des Sermillis à l'intersection de la route de Talmont et du chemin de la Providence. La commune ne compte pas moins de 6 calvaires, la dernière croix a été dressée en 2021 au lieu-dit « La Garde ». N'hésitez pas à vous y arrêter.
Alors prêts à se mettre en marche ?
- B - Que pourrait signifier ce toponyme probablement d'origine celte de « Novioregum » et que pouvait-on transporter à partir de ce port ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Arrivés à la D. 145, nous faisons bien attention pour traverser en prenant une petite route en face, légèrement à gauche (les courageux peuvent faire un crochet jusqu'au port des Monards, un port qui partage ses deux rives entre les communes de Barzon et de Chenac-Saint-Seurin-d'Uzet en suivant les indications du plan). Nous sommes sur le GR 360 qui reprend le tracé de la « Route Verte » qui conduisait de Burdigalia (Bordeaux) à Novioregum (Le Fâ/Barzan) en passant par Bavia (Blayes) et Tamnun (Consoc ?) selon l’itinéraire Antonum, une carte routière du IIe siècle.Novioregum était le port de la ville de Saintes et une cité considérable à l'époque des Romains.
- C - Connaissez-vous le nom donné à ces étranges cabanes sur pilotis ? À quoi peuvent-elles bien servir ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Après avoir laissé sur notre gauche une petite voie privée qui mène à une carrière désaffectée, nous prendrons 500 m plus loin un petit chemin qui nous conduira sur la falaise de « Roche-Batard » que nous suivrons jusqu’à Barzan plage en contournant la belle ferme de Roche-Batard.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Arrivés dans le petit village balnéaire de Barzan-plage en ayant suivi la côte, nous passons à côté d'un café et nous allons remonter en faisant attention la D 145 (direction les Monards) sur 250 m avant de tourner à gauche, Chemin de la Brissonerie. Direction Novioregum et le Fâ que vous n'allez pas tarder à apercevoir. Cette ville fantôme est déjà signalée au début du XVIIIe siècle par l'ingénieur Massiou; environ à 1100 toises de Talmont, la tradition assure qu'il y avait jadis une ville fameuse... La première preuve visible est la base d'une tour de 13 à 14 toises de diamètre sur laquelle on à bâti un moulin que l’on appelle du FAR, que l’on croit avoir été un ancien fanal. La seconde est qu'environ vers le sommet de la montagne de la hauteur de la Garde au sud-est du logis de ce nom, il paraissait encore en 1708 les vestiges d’un château que l'on croit être véritablement les fondations d'un cirque parce que l'on voit visiblement que c’était une figure ovale…
- D -Connaissez-vous le nom du peuple celte qui occupait cette région à l’arrivée des Romains et dont la première capitale fut Pons ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
On dit que le port était au nord-est de la conche d'Aury et de Pilloüa et proche d’une maison à l'extrémité de la prairie. L'on voit encore quelques vestiges de gros murs, et il paraît fort naturel que toutes les prairies qui sont au nord de Talmont furent autrefois baignées de la mer. Massiou donne au Fâ l'étymologie de « fanal ». En fait, il s'agit plus vraisemblablement de «fanum», un temple gallo-romain.
- E - Ce temple de Novioregum était très probablement dédié au dieu de la guerre selon les archéologues. Mais comment s’appelle ce dieu belliqueux chez les Romains ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Vous apercevez un moulin qui s'élève sur une base de pierre. Celle-ci est considérable - 21 m de diamètre ! - sur laquelle avait été érigé un temple (fanum) circulaire haut de 35 m !
- F – D’ici partaient de lourdes cargaisons en direction de la capitale, Rome. Comment se nommait le grand port de Rome où aboutissaient toutes les richesses de l'Empire ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Notre chemin de terre vient de rejoindre la voie communale qui mène au Moulin du Fâ. Désolé mais nous ne visiterons pas ensemble Novioregum aujourd'hui mais n’hésitez pas à lui consacrer une après-midi. C'est un site archéologique majeur et très vaste. Regardez, là sous vos pieds se trouvait l’ancien port (il n’a pas encore été fouillé). Et oui les galères et autres vaisseaux de Rome venaient jusque-là avant que la Gironde ne comble la baie de ses alluvions.
- G – Connaissez-vous d’autres théâtres romains en Gaule ? Quelle est la différence entre un théâtre et un amphithéâtre ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Quittant le port de Novioregum, nous empruntons tout de suite un petit sentier à droite, peut-être un vestige de la trame urbaine de la cité disparue. En nous retournant, nous jetons un dernier regard au site. Bien à droite du Moulin du Fâ. Il y a un peu en hauteur une ferme du nom de « La Garde ». Vous l’avez repérée ? Un bien juste à sa droite, regardez-bien : vous verrez les restes du théâtre antique de Novioregum, un des plus vastes de Gaule. Il pouvait accueillir près de 10 000 personnes.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Nous poursuivons notre petit chemin qui ne tarde pas à rejoindre une route goudronnée qui nous ramènera jusqu'à l'église de Barzan. Et nous voilà, fatigués mais heureux, de retour à notre point de départ. Aurions-nous séché sur telle ou telle question ? Rendez-vous à l’église de Barzan et cherchons le confessionnal qui ne nous laissera pas repartir sans réponses…
Visite-parcours
Découverte de l’église Notre Dame de Boutenac avec une proposition de randonnée à partir de cette église (1h00-4 km)
BOUTENAC
Notre-Dame
Vallons dorés de Saintonge
Isaïe, chap. 41
Sur les hauteurs dénudés, je ferai jaillir de fleuves, et des sources au creux des vallée. Je changerai le désert en lac, et la terre aride en fontaines. Je planterai dans le désert le cèdre et l’acacia, le myrte et l’olivier ; je mettrai ensemble dans les terre incultes le cyprès, l’orme et le mélèze.
D'après une prière de Fraydino
J’aurai beau avoir parcouru tous les chemins, traversant monts et vallées, de l’Orient à l’Occident, si je n’ai pas découvert la liberté d’être moi-même, je ne suis pas encore arrivé. J’aurai beau avoir partagé tous mes biens avec des personnes d’autres langues et cultures, j’aurai beau être devenu l’ami des saints et des princes, si demain, je ne suis pas capable de pardonner à mon prochain, je ne suis pas encore arrivé. J’aurai beau avoir appris à dire « bonjour » dans toutes les langues, ou bu l’eau limpide de toutes les fontaines, si je n’ai pas découvert qui est l’auteur de tant de beauté gratuite et de tant de paix, je ne suis pas encore arrivé.
Parcours
Un peu d'histoire pour commencer
A vous de mener l'enquête
Prêt à se mettre en marche
Un peu d’histoire pour commencer…
Si quelques chapiteaux pré-romans réemployés dans le chœur rappellent un premier édifice, l’église Notre-Dame de l'Assomption de Boutenac présente cette particularité d'être l'unique exemple d'un édifice de pur style gothique dans le pays royannais. Bâtie selon un plan rectangulaire, elle reprend une typologie de ce style, par ailleurs très répandue en Saintonge. Certains archaïsmes que recèle l’édifice sont toutefois assez révélateurs.
Un peu d’histoire pour commencer…
Ainsi la composition de la façade, avec ses deux arcs aveugles surhaussés encadrant le portail, ressort d'une interprétation de la tradition romane. Il en est de même pour la frise de pointes de diamant qui orne l'imposte à droite du portail. À gauche, des oiseaux et des serpents, ainsi que quelques feuillages d'un naturalisme plus gothique que roman, sont les seuls reconnaissables.
Un peu d’histoire pour commencer…
À l’intérieur, c’est le chapiteau placé dans l’angle sud-est du chœur qui éveille la curiosité : sa forme de parallélépipède aux angles abattus et légèrement concaves, son décor en très faible relief représentant des silhouettes d'oiseaux encadrés par des palmes, et le fait même qu’une unique grande corbeille reçoive les retombées de plusieurs arcs. Tout cela montre qu'il s'agit d'un chapiteau extrêmement archaïque, de tradition romane, qui tranche nettement avec le pilier lui-même, dont le profil complexe accuse nettement un XIIIe siècle très avancé.
Un peu d’histoire pour commencer…
Ayant souffert des aléas des temps, l'église connaît une première compagne de restauration au XVIIe siècle (porte de la façade ornée d'un blason faisant penser à une porte seigneuriale) mais c’est au XIXe siècle que l’édifice est doté d'une chaire et un autel néo gothique de belle qualité sont venus agrémenter le chœur. Une sacristie, elle aussi néo-gothique, est adjointe au sud du choeur à la même époque.
À la recherche des vestiges de la première église
A vous de mener l'enquête dans l'église !
L'église de Boutenac remonte au XIIIe siècle quand un nouveau souffle se mit à animer les compagnes de Saintonge porté par les artisans et les puissants des villes, Bordeaux et Poitiers pour nos contrées. La réception de nouveaux canons architecturaux (place faite à la lumière, aux élévations, virtuosité des ogives et bris des arcs..) ne se fit pas sans mal et les Anciens se mirent à parler d'un art barbare, et même plus précisément d'art « gothique » (juste digne des Goths..). Mais la vieille église de Boutenac menaçait ruine et il était urgent de reconstruire. Pourtant par respect pour les générations précédentes, on conserva deux chapiteaux de l'édifice antérieur qui pouvait remonter à la fin du XIIe siècle. Avez-vous repéré ces chapiteaux dans le chœur de l’église ? L'un d’entre eux est orné d’une colombe, traité de façon frustre, mais savez-vous pourquoi la colombe revient si souvent dans l'iconographie chrétienne ?
Quand un saint en cache un autre...
A vous de mener l'enquête dans l'église !
L’église est dédiée à l’Assomption de Notre-Dame mais voilà du qu’un petit saint vient de s'installer dans le chœur du sanctuaire. L’avez-vous trouvé ainsi que son identité ? Il a donné son nom à une pâtisserie créée en 1847 chez Chiboust, célèbre pâtisserie parisienne. Mais comment ce saint picard du VIIe siècle est-il devenu le patron des pâtissiers et autres boulangers ?
Le grand livre des vitraux
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Les vitraux conservent de manière privilégiée l'histoire des saints. À propos de pain encore, on rapporte que la petite bergère Germaine de Pibrac se faisait houspiller par sa marâtre qui lui reprochait trop de bonté pour les pauvres. N'allait-elle pas donner le pain de la maison à des mendiants ? Elle est sommée d'ouvrir son tablier où elle a caché un peu de nourriture.… À vous de trouver la suite de l'histoire sur un des vitraux de notre église !
Histoire de couvre-chef
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Et toujours sur les vitraux, pourriez-vous identifier le couvre-chef d'un pape, celui d’un cardinal et celui d'un évêque ? Les devises, malheureusement illisibles, indiquent que ces prélats sont contemporains de la dernière grande restauration.
- A - Mais savez-vous ce que sont les ganipotes dans le folklore saintongeais ? Un indice : les citrouilles sont de sortie…
Nous quittons l'église de Boutenac en prenant à gauche, puis nous prendrons sur notre droite la rue du Médoc. Ce beau nom de rue évoque l'autre rive de la Gironde que nous apercevrons bien des fois au détour d'un virage ou d'un vallon, L'étymologie populaire fait venir ce nom de «parler d'oc» alors qu'en Saintonge on aurait parlé la langue d’oïl. En fait, le Médoc se rattache à la très ancienne tribu celte des Medulli qui peuplait cette langue de terre et d’eau avant que n’arrivent au premier siècle avant notre ère les Bituriges Vivisques qui fondèrent la ville de Bordeaux sur la frontière méridionale des Santons et des Medulli. Mais continuons de remonter cette rue du Médoc jusqu'à la D245. Nous prenons alors à droite (rue de la Croix) en guettant le petit sentier des Ganipotes.
Alors prêts à se mettre en marche ?
- B -Mais quel est ce chevalier fameux qui naguère partit se battre contre des moulins à vent ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Poursuivant notre balade, nous ne tardons pas à tomber sur la rue du Pigeonnier (prendre à droite). Nous laissons sur notre gauche l'important bourg de Touvent qui prit son essor au XIXe siècle quand fut tracée une nouvelle route (une nationale alors!) qui devait relier Royan à Montpon-Ménestérol. Le lieu-dit en vint à concurrencer l’antique bourg médiéval et à voir son nom accolé à celui de Boutenac. Le toponyme de Touvent, fréquent en Saintonge, évoque un espace dégagé au ne vent, propice à l'implantation de moulins à vent que vous ne manquerez pas de repérer dans le paysage. On doit les premiers moulins à vent aux Perses qui appliquèrent de façon astucieuse les principes de navigation à voile à leur minoterie dès le VIe siècle avant notre ère mais les premiers moulins à vent n’arrivent dans nos contrées qu'a la fin du XIIe siècle. Le moulin tour de la Garde à Berneuil, toujours en Saintonge, porte par exemple la date de 1183 gravée en chiffres romains sur une pierre.
- C - Comment appelle-t-on ces registres ouvert à l’été 1788 dans toutes les paroisses du Royaume de France pour que tous puissent exprimer leur volonté de changement et de réformes ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Laissant Touvent sur notre gauche, en prenant à droite, nous suivons la rue du Pigeonnier qui, assez logiquement, nous conduit à un ancien pigeonnier. Bâtiment vénérable (mais en petite forme) qui remonte au troisième quart du XIXe siècle, il reprend à une échelle réduite l’architecture des grands pigeonniers de l’Ancien Régime. Avez-vous repéré la date de construction indiquée sur le linteau d’entrée ? Édifice à deux étages, un bandeau et une corniche marquent la séparation des deux niveaux (ce bandeau constitue la seule protection des oiseaux nichant contre les prédateurs et autres prédateurs). Avoir le droit d'élever des pigeons était un privilège réservé aux nobles à l'époque de la royauté. Un des premiers droits accordés par la Révolution de 1789 fut de permettre à tous de posséder des pigeons dont l'élevage fournissait de la viande et une fumure très appréciée pour les cultures
- D - Connaissez-vous l’origine du mot « paroisse » ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Nous reprenons la route en remontant la rue de Boutenac et nous arrivons à la rue de la Croix (D 245). On tourne à droite avant de prendre un petit sentier sur la droite (300 m) qui, à travers champs, nous fait gagner la rue de la Croix (encore elle !). Attention à ne pas « gauger » (un vocable bien charentais : « remplir ses chaussures d'eau en marchant par inadvertance dans une flaque ») si le climat est humide ! Arrivés au macadam, nous prenons à gauche en direction d'une plaisante combe ouverte. Au bas de la pente, nous laissons à main gauche la route qui mène au village de Floirac pour continuer sur 500 mètres le GR 260 qui suit ici la « frontière » entre les communes de Mortagne et de Boutenac. La plupart de nos communes sont les héritières directes des paroisses du Moyen Age qui ont été fondées au Haut Moyen Âge (Ve-Xe siècles) par les évêques de Saintes. Au plan local, les paroisses sont regroupées en un doyenné placé sous la juridiction d'un curé-doyen, la paroisse de Boutenac dépendait du doyen de Mortagne.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Attention, ça monte ! Nous voici en train de grimper une forte côte qui va nous ramener à Boutenac. Mais nous n'oublierons pas de faire halte à mi-pente à la fontaine du Pissot. Une veine d’eau affleurant à cet endroit est à l'origine de ce lavoir que vous découvrez, le seul lavoir couvert du pays royannais. Si l'origine de la source semble bien être antique, le lavoir fut probablement conçu aux XVIIIe/XIXe siècle, le style du préau qui recouvre les cuves de pierre remontant à cette époque (la couverture a été refaite dans les années 40 du XXe siècle). La source est occupée par des bacs de pierres que l’on appelle ici des « timbres ». Les timbres-lavoirs comprennent un pan incliné sur lequel les femmes frappaient à grands coups de battoir le linge savonné avant de le rincer dans un autre timbre à pan droit.
- E -« Mais connaissez-vous le bujhour dont dérive la bujhée » ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Vous remarquerez peut-être qu'un peu plus tard le lavoir originel a été transformé pendant un temps par un particulier en abreuvoir pour le bétail. Le lavoir était un des centres nerveux de la communauté paysanne. Ici étaient commentées par les femmes les nouvelles, bonnes ou mauvaises, de la vie des villageois et les suites qu'il faudrait y donner, ou encore s’esquissaient les pourparlers qui précédaient tout mariage à venir. La lessive réclamait bien du temps et se refaisait qu’une fois par mois, voire tous les deux mois. En effet, la « bujhée » (lessive) se faisait sur 4 jours : le premier jour… on assoit la bujhée dans le « buhjour », le deuxième jour… on coule la buhjée. Le troisième jour… on rince la buhjée au lavoir comme celui du Pissot ou dans le cours d’eau proche de la maison. Le quatrième jour… Le séchage ; le linge est étendu sur l’herbe ou les buissons. Une fois sec, il sera repassé, empesé, plié avant d’être rangé dans le cabinet (armoire à linge).
Alors prêts à se mettre en marche ?
D'après une étymologie locale, on verrait dans notre source l'origine toponymique de Boutenac : « Bouten/acqum », (l’endroit où surgit - boute - l'eau). Nous avons repris notre marche et déjà se profile la silhouette du village. Aurions-nous séché sur telle ou telle question ? Entrons dans l'église et recherchons le baptistère : il ne devrait pas nous laisser repartir en nous laissant sur notre faim...
Visite-parcours
Découverte de l’église Saint-Pierre de Brie-sous-Mortagne avec une proposition de randonnée à partir de cette église (2h15 – 8km)
BRIE-SOUS-MORTAGNE
Saint-Pierre
A la pliure des deux pays
Évangile de Matthieu, chap. 5
Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront la miséricorde. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux à eux.
Christian Bobin
Ce que j’ai pour vous aujourd’hui, c’est presque rien, un échantillon tombé de la boîte à couture d’un ange. C’est aussi fin qu'une brise qui ride un étang pendant quelques secondes. Difficile de l'attraper. Voilà : il s’agit d’un arc-en-ciel. Du bleu, du jaune, du vert, des couleurs faibles sur le papier de l’air, un dessin convalescent en forme d'arche, de pont. C’est là et ce n’est pas là vous comprenez ? Quelque chose apparaît et disparaît en même temps. Un soupçon coloré. Une énigme limpide. Toute la vie a forme d'arc-en-ciel, n'est-ce pas: elle est là et en même temps elle n'est pas.
Parcours
Un peu d'histoire pour commencer
A vous de mener l'enquête
Prêt à se mettre en marche
Un peu d’histoire pour commencer…
Le nom du village de Brie recouvre une riche palette de possibilités étymologiques - Brie pouvant provenir du gaulois Briva (la rivière), de Brou (la hauteur) ou même de Brigies (la colonie), possibilités qui contrastent avec la simplicité de son histoire et de celle de son église. Aujourd'hui consacrée à saint Pierre, l’église fut peut-être un temps dédiée à Notre- Dame. Élevée au XIIIe siècle comme sa voisine de Boutenac, notre église n'avait alors ni abside, ni clocher selon un manuscrit daté de 1350.
Un peu d’histoire pour commencer…
C’est au XIXe siècle que l'église de Brie acquiert cette silhouette qui nous est familière avec son abside en cul-de-four et un arc en anse de panier qui relie la nef au sanctuaire. Quelques chapiteaux sculptés som-mairement (arabesques, feuillages) viennent animer les colonnes et tournent nos regards vers la peinture naïve sur l'abside qui se présente comme une ouverture sur le ciel bleu nuit étoilé. Le chemin de croix, constitué de gravures, date du XIXe siècle. Une mosaïque incrustée dans le dallage indiquant la date de fin de grand chantier de rénovation (1899).
Un peu d’histoire pour commencer…
L'autel de marbre blanc a remplacé l'ancien autel en bois peint de style renaissance. L'actuel clocher, porté par quatre piliers formant le porche, surmonté par une élégante flèche, est un ajout de la fin du XIXe siècle. Il est réalisé en pierre provenant des carrières de la Combe du Cassar. En faisant le tour de l'église, on peut observer sur la façade sud, juste au-dessus de la sacristie, les traces d'une fenêtre romane, un des vestiges les plus anciens de notre église avec quelques bases de mur remployées dans l’église actuelles. Faisant face au chevet, on peut encore découvrir une vieille croix de pierre et un beau sarcophage médiéval dont une face est sculptée.
Le petit peuple des saints et des bienheureux
A vous de mener l'enquête dans l'église !
L'église de Brie est habitée par tout un monde de statues et de bienheureux dont l'histoire est comme une illustration des Béatitudes du Christ. Chaque saint reçu par les chrétiens comme une page d’Évangile en acte, chaque saint comme une invitation à vivre une vertu ou une grâce divine. Les symboles qui les accompagnent sont comme un signe de piste pour rallier le Royaume de Dieu. Ouvrons bien les yeux... Avez-vous repéré des lys ? Ces fleurs représentent la pureté, le refus de mettre la main sur l'autre.… Combien de saints sont figurés avec des lys à Brie que ce soit en statues ou sur les vitraux ?
Une sainte romaine à Brice
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Notre église conserve la statue d’une sainte rarement présente dans nos églises du Sud-Ouest, sainte Philomène. Cette martyre de l'église de Rome (IIIe/début IVe siècles) a été rendue célèbre au XIXe siècle par le saint curé d'Ars, Jean-Marie Vianney, qui avait placé son ministère sous son influence. Avez-vous retrouvé sa statue ? Pourquoi est-elle représentée avec une ancre sachant qu’elle n'est pas la patronne des marins ou des pécheurs ?
Rendez à César ce qui est à César
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Vous connaissez peut-être la parole de Jésus, « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mc 12,17), ce qui est invitation pressante à ne pas mélanger le politique et le spirituel. Les saints sont habituellement identifiés par un symbole qui leur est associé : le lys pour saint Joseph, l'épée pour saint Paul, les roses pour sainte Thérèse de Lisieux, une palme pour un saint martyr… Mais il semblerait qu'à Brie, quelqu'un aurait emprunté par mégarde à saint Pierre le symbole de sa fonction. Saurez- vous reconnaître la statue de ce saint distrait ?
Palindrome calendaire
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Vous avez lu cette date inscrite sur le sol de l'église qui rappelle la fin des rénovations. Avez-vous remarqué quelle peut se lire à l'envers comme un palindrome? Le chiffre est impressionnant. Faisons un peu d'histoire fiction. Dans quelle religion retrouve-t-on une ère qui commence en 3761 ans avant Jésus-Christ ? Petit calcul mental : dans ce calendrier, à quelle date de l'ère chrétienne correspond notre palindrome ?
- A - Avez-vous retrouvé la date de la construction de ce calvaire ? Savez-vous qui était le président de la république française à cette époque ?
Notre périple va nous conduire successivement d'ouest en est vers deux « pays » sensiblement différents tant ou plan géologique que géographique. L'actuelle D 730, reprenant le tracé de chemins bien plus anciens, reprend la limite des deux pays qui correspondent à deux bassins hydrographiques : à l’ouest, les cours d'eau s'écoulent vers l’estuaire de la Gironde dans des terres grasses que l’on appelle par ici la «bânche» alors que de l’autre côté de la D 730, les eaux s’évacuent en direction de la Seudre sur des terres pauvres et sablonneuses. En sortant de l'église de Brie, nous prenons sur notre gauche, plein ouest, vers l’estuaire de la Gironde. Nous ne tardons pas à arriver à un carrefour où se dresse une ancienne croix.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
À ce carrefour, nous prenons à gauche et nous ne tarderons à emprunter sur notre droite un beau chemin creux qui conduit au bas de la « combe » (vallée) profonde. Attention ! Ne pas descendre jusqu'au fond de la combe mais prendre à gauche un chemin de terre qui progresse parallèlement au fond de la vallée humide. Sur le versant opposé, nous apercevons le village de Rabaine et lorsque nous rejoignons une route goudronnée, nous prendrons sur notre gauche pour remonter le coteau - raide - par un autre chemin de terre. Sur la crête de la colline de nombreux moulins offraient leurs ailes aux puissants vents du large, témoignant de la richesse et de la fécondité des grasses terres de Brie. À la sortie du bourg, nous avons laissé derrière nous le Petit Moulin et le Grand Moulin, et sur notre droite nous pouvons apercevoir le Moulin de la Champagne et le Moulin de la Sablière.
- B - Après le toponyme de Brie qui évoque une région du Bassin parisien, le Moulin de Champagne nous rappelle une autre province du nord de la France. Mais que désigne-t-on également par « champagne » dans le monde rural ? Et connaissez-vous les « capitales » de la Brie et de la Champagne ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Cela monte dur ! Retournez-vous et vous serez largement récompensés de votre peine par la splendeur du paysage qui s'ouvre largement sur le vallon bordant l'estuaire de la Gironde. Passant à travers les vignes, nous ne tardons pas à atteindre le village et une route goudronnée que nous prenons sur notre gauche.
- C -Connaissez-vous la légende du Chevalier de la Croix- Maron et qui associerait quelque diablerie à l'origine du Cognac ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Nous passons devant un pressoir-à-vis semblable à tous ceux qu’abritaient les chais charentais au XXe et qui entraient en action au moment des vendanges pour donner un vin bien particulier qui, après distillation, se transmutera en cognac, au terme d'une alchimie qui depuis le XVIIe siècle est à l'origine de l'autre richesse des campagnes charentaises. Les vignobles d'alors produisant en grande quantité des vins de qualité inégale, il s'agissait de les distiller pour pouvoir les conserver. Jusqu'à ce qu'un certain Chevalier de la Croix-Maron, sieur demeurant à Segonzac (Charente) eut l'idée de brûler une deuxième fois ces vins. Et de là vint le prodige, le Cognac, une eau de vie pure à 70% additionnée d'un peu d'eau.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Par la rue des Prévôts, nous atteignons la D. 730. Attention à la circulation et empruntons bien le passage protégé. Nous marchons jusqu'à ce qu'une fresque lumineuse, réalisée en 2022, nous fasse signe sur la droite. Passant devant la fresque et la mairie, ce petit raccourci nous conduit jusqu'à la rue de l'École. Là, à droite, nous passons devant le « campo santo » du village mais la rue de l'École bien heureusement nous conduit bien plus loin sur des terres maintenant bien différentes, sablonneuses, plus propices à la lande et aux taillis - ou à l'asperge ! - qu'aux céréales. Avant d'arriver à la hauteur du bols qui nous fait face sur la droite, prendre à gauche le chemin parallèle aux rangs de vignes.
- D - Le « Clos des Galevesses » est également le nom d'un domaine viticole relevant des appellations Lalande de Pomerol. Dans quelle région situez-vous ces vignobles ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Traversant la parcelle des Galevesses, nous tournons à gauche lorsque nous rejoignons le sentier campagnard. Ce vocable de Galevesse est encore associé à la Brie, une de ses composantes portant le nom de Brie Pouilleuse ou Galleuse, autrement dite Galevesse (région de Chateau-Thierry). Pas le secteur le plus riche au point de vue agricole. Quoique...
Alors prêts à se mettre en marche ?
Nous suivons notre chemin jusqu'à une nouvelle petite route goudronnée que nous prendrons pour rejoindre le petit étang que nous apercevons sur notre droite, et qui porte le beau nom du « Seuil plat ». On appelle par ici ces petites étendues d'eau des « clones » comme le Clone des Cartes ou le Clone des Cherves un peu plus au nord de la commune, clones qui parsèment le revêtement superficiel de sable et d’argile qui ici recouvre le vaste plateau calcaire remontant au crétacé (de -145 à -65,5 millions d'années). Que ces temps géologiques ne nous donnent pas le vertige car il faut poursuivre par le chemin qui s’ouvre au milieu d'un petit bosquet juste en face de l'étang.
- E – Et oui, vous avez découvert de quelle grotte il s’agit. Seriez-vous en mesure de dire à quelle époque ont eu lieu les évènements qui se déroulèrent auprès de cette grotte ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Après une boucle sur notre gauche, arrivés à un chemin transversal, nous prenons à droite un sentier qui va nous conduire vers une petite route goudronnée. Nous tournons à gauche pour revenir vers le bourg de Brie que nus atteignons par la rue des Forges. Regardons bien car nous allons prendre à droite la petite rue de la Grotte. Une grotte à Brie ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Avec beaucoup d'attention, nous traversons la D 730 par le passage protégé pour revenir vers le centre bourg en prenant une petite rue sur notre droite qui nous éloigne d'un passage dangereux de la D 730 que nous rejoindrons par la rue des Ormeaux. Encore quelques pas et nous trouverons sur notre droite la rue des Moulins, qui, via la rue des Taillis (2ème à gauche), nous ramène à notre point de départ. Aurions-nous séché sur telle ou telle question ? Entrons dans l'église de Brie et cherchons un meuble apte à garder les secrets : il ne devrait pas nous laisser repartir en nous laissant sur notre faim...
Visite-parcours
Découverte de l’église Saint-Martin de Chenac avec une proposition de randonnée à partir de cette église (2h/2h20 – 8 km)
CHENAC
Saint-MARTIN
Les sentiers de l'éblouissement
Christian Bobin
L’émerveillement crée un appel d’air. L’éternel s’y engouffre à la vitesse de la lumière dans un espace soudain vidé de tout.
Psaume 103
Dans les ravins, tu fais jaillir des sources et l'eau chemine aux creux des montagnes ; elle abreuve les bêtes des champs : l’âne sauvage y calme sa soif ; les oiseaux séjournent près les d'elle : dans le feuillage on entend leurs cris. De tes demeures tu abreuves les montagnes, et la terre se rassasie du fruit de tes œuvres ; tu fais pousser les prairies pour les troupeaux, et les champs pour l'homme qui travaille. De la terre iI tire son pain ; le Vin qui réjouit le cœur de l'homme, l'huile qui adoucit son visage, et le pain qui fortifie le cœur de l'homme.
Parcours
Un peu d'histoire pour commencer
A vous de mener l'enquête
Prêt à se mettre en marche
Un peu d’histoire pour commencer…
L'histoire du village de Chenac commence avec une source abondante située au nord du bourg, la source de Chauvignac, que les Romains vinrent capter pour conduire ses eaux rafraîchissantes jusqu'à la ville de Novioregum (le Fâ). Lors de la disparition de la cité antique, un habitat se rassembla sur un promontoire rocheux proche et plus facile à défendre.
Un peu d’histoire pour commencer…
Une première église y fut bâtie, dédiée à saint Martin de Tours. Le nom de Chenac apparaît en 1176 dans une charte de l'Abbaye de Vaux où le curé d'alors, Benoît, est cité comme témoin. L'édifice médiéval eut du mal à résister aux intempéries et aux vicissitudes des temps. L'abbé Lacurie, lorsqu'il décrit le batiment primitif vers 1860 - peu avant sa destruction -, parle d'une construction de style roman, en forme de croix latine, à nef unique et avec un chœur en abside. L'église que vous voyez fut reconstruite dans le dernier tiers du XIXe siècle sous les auspices de l’architecte Aimé Bonnet qui fit le choix de donner un air roman en ne cédant pas à la mode du néo-gothique comme pour les églises de Mortagne ou de Semussac.
Un peu d’histoire pour commencer…
Les façade à trois niveaux est très richement ornée. Les chapiteaux des colonnettes animés d'animaux extraordinaires, chevaux à tête humaine, oiseaux et feuilles d'acanthe, sont aussi des créations du XIXe siècle. Toutefois, deux magnifiques chapiteaux romans proviennent de l'église primitive et sont conservés à l’entrée du chœur, à la hauteur de la Sainte Table (grille symbolique où s'agenouillaient les paroissiens pour recevoir la communion dans la forme ancienne de la liturgie catholique). A gauche, se trouve le héros Sanson en train de terrasser un lion comme le raconte le Livre des Juges (14,4), cet Hercule biblique ayant reçu mission d’extirper les forces du mal. Lui fait face une scène tout à faut extraordinaire et même unique dans l’iconographie romane. Menons l’enquête...
Une Assomption archaïque
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Le chapiteau droit du chœur est décoré d'une Assomption de la Vierge. L'avez-vous trouvée ? Selon la tradition chrétienne, la mère de Jésus fut enlevée au ciel après sa mort dans la totalité de son être (corps et âme). Nous avons ici une des toutes premières représentations de l'Assomption : dans une mandorle (ovale symbolique pour signifier la Gloire divine) ornée de perles, la Vierge Marie est arrachée aux ténèbres de la mort par deux anges. Toute éblouie par la lumière divine, elle porte ses mains à son visage comme pour se protéger les yeux. Même si le traitement est un peu fruste, ce chapiteau est un témoigne unique de la piété mariale telle qu'elle éclot au XIIe siècle à l'école de théologiens comme Bernard de Clairvaux ou Isaac de l'Étoile. Mais savez-vous à quelle date est célébrée la fête de l'Assomption de Notre-Dame ?
Une collection étonnante
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Sous le maître-autel se trouve conservé dans l'abside de l'église, une étrange collection constituée de quatre lunules. Connaissez-vous le nom donné à ces fragments ainsi conservés ? À quel saint peuvent-ils être reliés ? Ces fragments ne sont pas forcément d'origine corporelle. Ils peuvent être aussi d'ordre minéral comme ici à Chenac, ces petits éclats de calcaire provenant vraisemblablement de la grotte où le saint patron de l'église, Martin de Tours, vécut au IVe siècle.
Un zouave pontifical à Chenac !
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Vous avez entendu parler du zouave de l'Alma mais c'est un zouave pontifical qui est représenté à Chenac. Fondés en 1867, ces zouaves étaient des volontaires, majoritairement français, belges et néerlandais, venus défendre les états du Pape, dont l'existence était menacée par la réalisation de l'Unité italienne. Le régiment fut dissous en 1870 à la suite de la disparition des États pontificaux. À vous de retrouver ce zouave et les circonstances de sa mort! Un indice : cherchez la lumière…
Ne pas se tromper de plaque
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Combien de plaques d’ex-voto entourent la statue du Sacré-Coeur ? Quand ont-elles été dédiées ? Pouvez-vous en deviner l’occasion ? Un indice : il est question d’un centenaire et même d’un bicentenaire sur une des plaques votives…
Nous quittons l'église de Chenac en prenant la direction d'Épargnes. En face du cimetière, nous tournons à gauche et nous restons sur la route de l'estuaire jusqu'au château d'eau de Chauvignac en laissant de côté le hameau des Taillis. Au bas de la descente, nous poursuivons sur la droite vers la source de Chauvignac - en fait, il s'agit d’une résurgence que l'on aperçoit au centre de la station de pompage - et par un petit chemin qui contourne l'enclos, nous suivons les eaux de Chauvignac.
Alors prêts à se mettre en marche ?
- A -Connaissez-vous d’autres aqueducs en France ou dans la région ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
La source de Chauvignac alimentait déjà en eau la ville romaine de Novioregum - à 3 km de là - à l'époque des Romains (et la ville de Royan aujourd'hui!). Là furent retrouvés des moules antiques de vases en sigillé et quelques pièces de monnaie, peut-être des offrandes à la divinité de la source. L’aqueduc souterrain a été exploré sur une centaine de mètres. Son altitude est néanmoins plus basse que les thermes et que les autres monuments du site du Fâ, ce qui pose de fait la question de l'acheminement de l'eau vers Novioregum.
- B -« Savez-vous ce qu’est une minoterie ? De quand date celle des Monards et quel est son nom ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Nous revenons sur nos pas en longeant les « rivières du bas » qui occupent un ancien golfe comblé à l'époque médiévale. La rivière forme plusieurs bras et serpente à travers des prés et des marais. Elle va se jeter dans l'estuaire de la Gironde après avoir traversé l'ancienne minoterie des Monards, puis le chenal du port de ce petit village. Nous prenons le GR 360 pour gagner le hameau des Monards (attention à la circulation quand nous rejoignons la « Route Verte »).
- C -Quel est le nom que l’on donne aux petites péniches qui jusqu'au milieu du XXe siècle remontaient la Gironde pour approvisionner en blé et en farine la ville de Bordeaux ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Les Monards » est un terme local qui désigne un chenal desservant un moulin à eau. Deux cours d'eau y font leur jonction, le Rambaud et la rivière de Chauvignac. Le site des Monards est utilisé comme port d'échouage au moins depuis le XVIe siècle. Les deux branches du port sont aménagées avec des perrés, des appontements en bois et des bollards en pierre de forme quadrangulaire. N'hésitez pas à aller au point de jonction des biefs qui forment le port : vous aurez une vue unique sur le canal des Monards ouvrant sur la Gironde.
- D -Quelles sont les deux rivières qui par leur confluence au Bec d’Ambes, donnent naissance à la Gironde ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Il faut reprendre la route. Direction Saint- Seurin d'Uzet en revenant un peu sur nos pas. En sortant du village nous empruntons la D. 139 qui conduit à Chenac. À mi-côte, un peu avant le transformateur, prenez le chemin qui monte droite. Prenez le temps de vous arrêter et retournez-vous. L’estuaire de la Gironde se livre à vous dans toute sa splendeur.
- E - L'homme aussi depuis l’antiquité s’est empressé de transformer ce monde semi-aquatique et vaseux en terres agricoles. Savez-vous le nom que l’on donne à ces terres gagnées sur le monde marin et d’où venaient les ingénieurs qui asséchèrent ces marais au XVIIe siècle ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
La Gironde est l'estuaire le vaste d'Europe : 635 km2 de superficie, 75 km de long plus (du bec d’Ambès à la pointe de la Courbe), 5 à 12 km de large. Sur sa rive droite, alternent falaises mortes de calcaires crayeux et zones marécageuses, un paysage accidenté que l’on doit à la transgression flandrienne, un épisode géologique daté environ de 19 000 ans. À la suite d’un réchauffement climatique général, la glace des inlandsis (gigantesques glaciers des pôles) a fondu, ce qui à provoqué une remontée planétaire du niveau de la mer et cet épisode de « haute mer » va durer jusqu'au début de notre ère. Depuis l’antiquité, rivières et érosions se sont chargées de combler les anciennes vallées, la Gironde engraissant pareillement de ses alluvions ces mêmes dépressions.
- F - Vous avez pu observer des cigognes et des hérons parmi les plus grands de ces oiseaux mais comment s’appelle cet oiseau élancé au plumage immaculé faisant partie, des pélécaniformes ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Nous continuons notre chemin herbeux qui nous fait passer devant le petit hameau de la Tuilerie. La vue est imprenable sur l'estuaire et la vaste roselière qui s'est constituée entre les falaises depuis les années 1960/70, y abritant une trentaine d'espèces d'oiseaux.
- G – On continue à produire de bons vins sur la paroisse mais le raisin sert aussi à la confection du pineau. Savez-vous par quel mélange savant est obtenu cet apéritif très charentais, et accessoirement les cépages de vignes retenus pour cela ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Après avoir longé la ferme de la Tuilerie, nous descendons vers la combe des Ruisselles pour remonter le « Petit Chenac ». Difficile d'imaginer qu’en 1692 ce hameau comptait 600 habitants. Il est vrai que les terres sont riches et produisent un bon vin, culture qui nécessite beaucoup de bras. En 1709, l’ingénieur du roi, Claude Masse, note « Schenat est une paroisse de 250 feux qui appartient au seigneur de St Surin. Le territoire est fort bosssilieux, remply de coteaux et colines toutes cultivées en bleds, vignes, bois taillis, arbres fruitiers et prairies. Les vins de cette paroisse, surtout ceux de certains coteaux exposés au midy, sont les meilleurs de ces quartiers. »
Alors prêts à se mettre en marche ?
Au hameau du « Petit Chenac », prendre la première route à gauche qui nous conduira par un chemin blanc vers notre point de ralliement. Aurions-nous séché sur telle ou telle question ? Un royal sire dans l'église de Chenac devrait pouvoir venir à notre secours !
Découverte de l’église Saint-Pierre de Cozes avec une proposition de randonnée à partir de l’église (1h10 – 5 km)
Visite-parcours
COZES
Saint-Pierre
Par-delà les blessures des âges
Maurice Bellet
Le vrai amour ne prend rien. Il vous laisse même votre solitude, la bonne solitude où vous pouvez aller par vous-même, indépendant. Mais le vrai amour ne vous abandonne jamais. Ainsi la parole aimante est-elle une demeure où nous pouvons habiter par l’errance.
Prophète Michée, chap.6
Homme, le Seigneur t’a fait savoir ce qui est bien, ce qu’il réclame de toi : rien d’autre que de pratiquer la justice, aimer la miséricorde et marcher humblement avec ton Dieu.
Fr. Roger de Taizé
En tout homme se trouve une part de solitude qu'aucune intimité humaine ne peut combler, pas même l'amour le plus fort entre deux êtres... Pourtant tu n'es jamais seul. Laisse-toi sonder jusqu'au cœur de toi-même, et tu verras que tout homme est créé pour être habité.
Parcours
Un peu d'histoire pour commencer
A vous de mener l'enquête
Prêt à se mettre en marche
Un peu d’histoire pour commencer…
L’église de Saint-Pierre de l'ancienne de Cozes est à l’origine possession de l’ancienne abbaye augustinienne Saint- Étienne de Mortagne qui rebâtit une église en style roman au XIIe siècle. Une église qui ne sera guère épargnée par les aléas de l'histoire. Elle a connu ainsi effondrements, incendies, destructions, reconstructions, agrandissements… Et les styles architecturaux s'y sont succédé sur le même tempo. Au gré de ces événements, cet important édifice, qui possède encore quelques parties du XIIe siècle, a été presque entièrement reconstruit au XIIIe et surtout au XIVe siècle. Le clocher quant à lui, date du XVe siècle. Le chevet, plat contraire à l'usage roman, daterait du XIVe siècle. La façade actuelle, d'inspiration néo-classique, avec son fronton, date de 1850 environ, pour ne parler que de l'architecture…
Un peu d’histoire pour commencer…
Des traces des anciennes structures existent, bien entendu. Ainsi, à l'extérieur, la face est du clocher - doté d'une toiture octogonale bien qu’il soit carré - porte les marques de l'ancien emplacement de la toiture de la nef, bien plus élevée que l’actuelle, d’environ 7 mètres. La hauteur des contreforts nord correspondait d'ailleurs à celle de l'ancienne voûte. Il suffit aussi de faire le tour l'église divers pour apercevoir, saillants sur les murs extérieurs divers éléments architecturaux témoignant d'une histoire aussi ancienne que tourmentée. À l'intérieur du clocher, se voient des colonnes et d'anciennes baies qui existaient avant l'élévation de cette tour au XVe siècle et qui de ce fait ont été condamnées et murées.
Un peu d’histoire pour commencer…
Le clocher est une haute et massive tour qui s’élève sur le flanc nord de la nef, communiquant avec la nef à la hauteur de la cinquième travée. Il abritait un jeu de sept cloches qui furent descendues et emportées au château de Royan en 1548 afin de punir les habitants de Cozes d’avoir sonné le tocsin de la révolte lors de la jacquerie des Pitauds. Ce clocher est carré jusqu’à la hauteur des contreforts massifs naguère édifié pour le poids de la voûte de la nef. Cette base est surmontée d’un étage qui contient les actuelles cinq cloches et l’horloge. La coiffe du clocher, octogonale signe la silhouette unique de l’église Saint-Pierre de Cozes.
Une chaire qui n’est pas faible
A vous de mener l'enquête dans l'église !
En raison de son histoire tourmentée, l'église de Cozes abrite peu d'objets classés. Elle conserve toutefois une très belle chaire du XVIIIe siècle qui avait été réalisée par un ébéniste de Burie. A l'origine, cette chaire avait été commandée pour l'église paroissiale de Sainte-Colombe à Saintes mais l'édifice fut vendu à la Révolution Française comme bien national. Au début du XIXe siècle, un curé de Cozes s'en porta acquéreur pour sa propre paroisse. Mais connaissez-vous la fonction liturgique de la chaire et l'étymologie de ce mot ?
À la recherche du saint inconnu ?
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Notre église abrite les statues de saints les plus populaires comme Jeanne d'Arc, Thérèse de Lisieux, Antoine de Padoue. Dans la première travée de la nef, vous rencontrez saint Bernard de Clairvaux, tout de blanc vêtu, une mitre abbatiale à ses pieds, rappel discret de l'existence d'un prieuré cistercien à Lorivaux (commune d'Arces). Mais saurez-vous identifier le saint qui lui fait face, un crâne à ses pieds ?
Des cloches à l’unisson
A vous de mener l'enquête dans l'église !
En 1877, cinq nouvelles cloches furent fondues par Guillaume d'Angers. Elles produisent les notes fa, la, do, fa et la. De la plus importante (le bourdon du nom de Claire - Louise) à la plus menue (Marie-Madeleine), elles pèsent d'une tonne à 50 kg mais notre quintette, unique dans la région, réalise à elles-toutes l'accord parfait en Fa majeur. Mais quelle alchimie musicale faut-il concocter pour obtenir un tel accord parfait ?
À l’écoute de la sagesse des siècles
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Bien des sculptures agrémentent les chapiteaux de l'église mais bien peu remontent à l'édifice roman. Ce sont les artisans de l'âge gothique et leurs successeurs qui ont pourvu d’un bestiaire fabuleux et de sourires narquois les corbeilles surmontant colonnes et colonnette. Toutefois en sortant de l’église, vous trouverez une représentation sculptée de la Cigogne et du Renard sortie des mains d’un tailleur de l’époque romane, bien des siècles avant M.de La Fontaine. C’est que lui-même avait déjà emprunté à un fabuliste de l’antiquité. Connaissez-vous son nom ? Et la morale de la fable qui commence par « Compère le Renard se mit un jour en frais, et retint à dîner commère la Cigogne » ?
- A - Vous avez peut-être remarqué la pancarte : vous venez de vous engager dans un « boviduc ». Allez-vous deviner ce qu'est précisément un boviduc ?
Nous quittons la place de l’église en empruntant la rue du Calvaire qui assez logiquement nous conduit à un... calvaire. Cette représentation de la mort du Christ en Croix se trouvait à l’origine à l’extérieur du village avant que ne s'accroisse le bourg. C'est de ce calvaire que partaient les grandes processions comme celles des Rameaux ou des Rogations avant de rejoindre l'église pour la célébration de la messe. Au Calvaire, nous prenons le boulevard du Repos qui avec un brin d'humour noir nous fait longer le cimetière avant de poursuivre par le boulevard des Bonnes Nouvelles : les Cozillons ne sont pas sans quelques espérances post-mortem ! Nous allons bientôt croiser la rue de Mombeille où nous tournerons à droite. Ouvrez bien les yeux car vous pourrez y voir quelques petits amis de Bambi.
Alors prêts à se mettre en marche ?
- B - Savez-vous à quelle époque disparurent les loups des forêts de Saintonge ? Et quand fut aperçu un loup dans notre région ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Après être passé dessous la D. 730 qui contourne le bourg de Cozes, nous passons à côté du hameau de Chez Mombeuil (qui lui n’a pas deux l pour s'envoler). Nous traversons la parcelle de la « Fosse au Loup » qui est mitoyenne au hameau de « chez Cochon ». Après avoir aperçu Bambi, nous pourrions croire que nous sommes arrivés chez Walt Disney ! En réalité, l'indication topographique de la « Fosse au Loup » nous renvoie à des temps bien lointains où la couverture forestière était prégnante autour de Cozes et dont les bois que nous apercevons autour de nous ne sont que d' épars vestiges. Si cette forêt pouvait parfois paraître redoutable abritant loups et quelques malandrins, elle était tout autant promesse de vie pour les villageois qui y trouvaient bois pour le chauffage et glands pour les cochons.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Arrivé à la D. 245, nous prenons à gauche et nous la suivons sur quelques mètres avant de tourner à droite au château d'eau pour suivre un sentier qui va nous conduire au hameau de Théon. Ce petit village s'enorgueillit à juste titre d’un manoir à l’histoire ancienne et dont la lignée seigneuriale remonte au moins au XIVe siècle. Dès cette époque, le château appartient à la famille du Breuil, une des plus anciennes lignées nobiliaires de Saintonge. Vers 1360, Gombaud du Breuil, écuyer, est seigneur de Théon et du Breuillet. Son fils, Florimond, mort après 1453 et marié à Jeanne Aymesie, lui succède à la tête de Théon. Le 23 juin 1462, son fils, Guillaume du Breuil rend hommage de sa terre de Théon au sénéchal de Saintonge. En 1505, par testament, il demande à être inhumé dans l'église d’Arces ou repose déjà sa seconde épouse, Julienne de Château-Bardon.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Au nombre de leurs descendants, on compte la redoutable Dame de Théon qui au XVIIe siècle se rendit célèbre pour les persécutions qu’elle fit endurer aux Calvinistes de la région. Il est vrai que son fief de Théon avait été assiégé par la troupe de Benjamin de Rohan, l'un que des principaux chefs du parti protestant, et son frère Corbéran du Breuil avait été tué durant le siège de Royan (1622). On racontait dans les chaumières quelle avait fait saisir les meubles et démolir les maisons des protestants qui, réduits à la misère, allèrent porter l'affaire devant la duchesse de La Trémaille. Ayant droit de justice, elle fit condamner à mort entre 140 et 160 protestants, les uns étant roués vifs, les autres pendus.
- C - Le 14 septembre 1562, des paroissiens de Talmont accompagnés de 200 à 300 (!) Basques venus de Bayonne, mènent un raid contre le bourg huguenot de Cozes peuplé « d’un grand nom de mauvaise ganaille ». Mais après avoir pris le village, ils tombèrent dans une embuscade. Les huguenots les « mirent presque tous en pièces » et « le résidu se sauva en fuite ». Mais d’où vient le nom de « huguenots » donné aux Réformés ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
En fait, si Gilles du Breuil, Seigneur de Théon, fut bien un des grands capitaines des troupes catholiques en Saintonge, la Dame de Théon relève des figures locales de croque- mitaines.… ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait pas eu de morts et bien d'autres atrocités commises dans la région au moment des terribles guerres de Religion.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Nous avons maintenant atteint le village de Théon en prenant sur la droite au deuxième carrefour après le château d’eau. La graphie la plus ancienne de Théon apparaît sous la forme de « Tayon » dans un acte de 1363. Est-ce les seigneurs d'alors qui voulurent faire évoluer cette appellation en Théon en souvenir d'un lointain aristocrate gallo-romain, ami et correspondant du poète et consul Ausone ? C'est que l’on connaissait ses classiques à la Renaissance et l’on se souvenait d'une missive de l'ex-précepteur impérial envoyée à son ami résidant à l'embouchure de l'estuaire :
- D - Alors qu’Ausone fait déjà des allusions à la terrible réputation de naufrageurs des riverains de l’estuaire, où placeriez-vous le pays des Médules qu’il mentionne dans sa lettre à Théon ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
« quelle vie mènes-tu sur les plages des Médules ? Fais-tu le commerce ? A l’affût des bons marchés, achètes-tu, pour les revendre ensuite, avec une hausse énorme, à des prix fous, de blanches mottes de suif, de gras pains de cire, la poix de Narycie, le papyrus en feuilles ? Ou bien, jouant un plus noble rôle, ne fais-tu pas la chasse aux voleurs qui rôdent par toute la contrée, afin que, dans la crainte du dernier supplice, ils t’appellent au partage de leurs rapines ? »
- E – La forme octogonale du clocher a une signification symbolique que l’on retrouve encore dans les premiers baptistères chrétiens. Connaissez-vous cette symbolique spirituelle du chiffre 8 ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
A la sortie de Théon, prendre à gauche, puis au prochain carrefour, vous tournerez à droite. Vous pouvez déjà apercevoir en face de vous la silhouette caractéristique de l’église de Cozes avec son clocher et à ses huit pans abritant comme une mère-poule le village sous ses ailes.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Nous voilà bientôt de retour à Cozes. Il nous faut filer tout droit en laissant sur notre gauche la silhouette d’un moulin quelque peu modernisé. Rejoignant la rue de la Marmande, nous repassons sous la D, 730 par la route de Javrezac qui nous achemine vers l’église en repassant par le Calvaire. Il nous manque quelques réponses ou nous aimerions en savoir un peu plus ? N'hésitons pas à retourner jusqu'à l'église Saint-Pierre où l'ancien baptistère nous viendra en aide.
Visite-parcours
Découverte de l’église Saint-Vincent d’Épargnes avec une proposition de randonnée à partir de cette église (2h00 – 8 km)
EPARGNES
Saint-Vincent
Comme un livre d'histoire
Hildegarde de Bingen (XIIe siècle)
Au milieu du cosmos se dresse l’homme, car il est plus important que toute les autres créatures qui demeurent dépendants du monde. Bien qu’il soit certes petit de taille, il est cependant puissant par la force de son âme. Sa tête est dirigée vers le haut et ses pieds s’appuient sur un fondement ferme. Il peut donc mettre en mouvement aussi bien les choses les plus élevées comme les plus basses.
Psaume 8
Qu’est ce que l’homme pour que tu penses à lui, le fils d'un homme, que tu en prennes souci ? Tu l'as voulu un peu moindre qu'un dieu, le couronnant de gloire et d’honneur ; tu l'établis sur les œuvres de tes mains, tu mets toute chose à ses pieds, les troupeaux de bœufs et de brebis, et même les bêtes sauvages, les oiseaux du ciel et les poissons de la mer.
Origène (Ille siècle)
Ne t’étonne pas de m'entendre dire que tout cela est en toi ; comprends que tu es un autre monde en petit (in parvo) et qu'en toi il y a un soleil, il y a une lune, il y a des étoiles.
Parcours
Un peu d'histoire pour commencer
A vous de mener l'enquête
Prêt à se mettre en marche
Un peu d’histoire pour commencer…
L'église Saint-Vincent d'Épargnes ne manque pas de caractère en dépit des nombreux remaniements qui ont affecté l'édifice au cours des siècles. Les restes de l'église du XIe siècle sont encore visibles lorsque l'on rentre dans l'édifice (à droite dans l'épaisseur du mur) mais des fouilles menées en 1952 ont révélé un bâtiment plus ancien remontant peut-être à l'époque mérovingienne (l'abside semi-circulaire de cette première église est visualisée au sol, derrière l'autel, par une série de pierres blanches). Lors de ces mêmes travaux menés sous la direction de l'abbé Kieffer furent retrouvées une litre funéraire du XVIIe siècle mais également des traces de peinture murale sur le mur nord (Jésus et ses apôtres?) et une croix de consécration peinte.
Un peu d’histoire pour commencer…
De puissantes bases de colonne attestent que l’église du XIIe siècle était voûtée en berceau quand des faisceaux de trois colonnes rappellent les traces de la construction, au XIIIe siècle, d'une voûte à croisées d'ogives. Les quatre énormes bases, visibles dans la nef, sont celles qui supportaient l'ancien clocher roman détruit lors des guerres de Religion. La nef aboutit sur un chevet plat reconstruit en 1453 comme en témoigne l'écusson placé sur l’arc doubleau du cœur, qui représente le blason de France et la couronne royale, symbole du rattachement de la Saintonge à celle-ci.
Un peu d’histoire pour commencer…
Au XVIIe siècle, un clocher fut réédifié de façon inhabituelle sur un contrefort mais cela après que l'église fut rendue à la communauté catholique. En effet, lors des guerres de Religion, Épargnes ayant gagné le camp de la Réforme, l'église abrita de nombreuses années le culte protestant. La dédicace de l’église à Saint Vincent, un martyr espagnol correspondant bien à une fondation remontant aux Mérovingiens. En effet, le culte de ce saint fut introduit en Gaule au début du VIe siècle à la suite d’une expédition franque contre la cité de Saragosse où l’on conservait les reliques dudit saint.
Un saint patron qui a du goût
A vous de mener l'enquête dans l'église !
L’église est à dédiée au martyr Vincent de Saragosse qui fut mis mort à Valencia (Espagne) en 304 lors de la grande persécution de Dioclétien. Des reliques de ce saint, ramenées en Aquitaine, ont servi à consacrer le premier édifice chrétien d'Épargnes au VIe/VIIe siècle. À vous de retrouver maintenant sa statue. Elle vous fera connaître le rang (ministère) de Vincent et surtout de quelle profession fort goûtée sous nos latitudes il est le patron très révéré.
Un véritable puzzle
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Presque toutes les époques ont laissé leurs marques sur notre église pluriséculaire. Les bâtisseurs ou les reconstructeurs lui ont même donné une véritable préhistoire en allant chercher des pierres déjà travaillées sur le site romain alors en ruines du Fâ (Barzan). L'une d'entre elle a été retravaillée pour permettre la célébration du premier sacrement de l’initiation chrétienne. L'autre, à chercher près d'une entrée secondaire - porte, gravé, un jeu de plateau très populaire auprès des légionnaires, l’ancêtre de notre marelle.
Les murs murmurent
A vous de mener l'enquête dans l'église !
La litre funéraire (une bande de peinture noire) rappelle le souvenir des seigneurs d'Épargnes décédés. Mais d'autres inscriptions funéraires nous interpellent réclamant notre attention. Saurez-vous les retrouver et les déchiffrer ? À vos loupes ! Deux épitaphes appartiennent à des clercs et la dernière au seigneur de Bancheray et de Brillovard en 1630. Heureusement depuis le roi François ler les inscriptions sont de plus en plus rédigées en français.…
D’une palme à l’autre
A vous de mener l'enquête dans l'église !
La palme que porte le saint patron de l'église représente la victoire du martyr, le fait qu’il a résisté jusqu'au bout aux séductions des idéologies politiques et religieuses même si pour cela, il a mis en jeu sa propre vie comme Gandhi, le pasteur Martin Luther King ou Mgr Oscar Romero au XXe siècle. Pourriez-vous retrouver cette palme sur un vitrail de notre église ? Savez-vous quels sont les deux personnages qui préparent à recevoir cette même palme ? Un indice : ils sont liés au début de l'Église en Saintonge.
- A - Connaissez-vous l’origine du mot « cimetière » et pourquoi ce mot était intimement lié à l’espérance des premiers chrétiens ?
Nous quittons l’église, cap au nord, en prenant à droite (direction Soulignac), puis nous tournons à gauche alors que nous sommes toujours dans le bourg. Bientôt nous longerons le cimetière du village que nous laisserons à notre gauche.
Alors prêts à se mettre en marche ?
- B - Ces beaux moulins qui remontent souvent au XIXe siècle, présentent souvent une étrange caractéristique : ils sont tous privés d’ailes. Savez-vous pourquoi ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Nous passons par le village des Grands Champs avant d'arriver à une « cafourche » (un croisement en charentais) dominé par un ancien moulin. Nous prenons un chemin creux situé à l'opposé du village des Anjards en laissant derrière nous son moulin sans aile. Ces nombreux moulins que nous allons rencontrer sur notre chemin, nous rappellent ce qui faisait la prospérité des campagnes saintongeaises dès l'Antiquité.
- C - Grande Vache, Petite Vache.. Certes nous sommes dans un pays d’élevage mais il n’est pas ici question de placides ruminants. Savez-vous ce qu’on désigne par le vocable de « vache » en saintongeais ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
En arrivant sur la D. 244, nous tournons à droite pour descendre la « combe » (vallée) de l'église. Difficile aujourd'hui d’imaginer qu'au bout de cette vallée passait là dans l’Antiquité l'une des routes les plus importantes de la province des Santons, une voie qui unissait la capitale, Mediolanum (Saintes), à son grand port sur la Gironde, Novioregum, qui a été redécouvert au XXe siècle sur le site du Fâ (commune de Barzan). Arrivant de Mediolanum via Gémozac, cette route, essentielle au développement et à l’économie de la province, passait par le hameau des Gorces pour rejoindre la Grande Vache (quelques vestiges d'une antique villa ont été retrouvés à la Petite Vache) et les Justices avant de se connecter à l’ancien port au niveau du théâtre romain. C'est ce segment routier que nous pouvons reconstituer en face de nous.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Arrêt au prochain croisement. Nous prenons à gauche, une route qui nous conduit vers le village de Plassac dont le nom peut nous faire entendre une possible origine gallo-romaine (Plassiacum). Au Moyen Âge, c'était un fief dépendant de la châtellenie de Mortagne. Le domaine fut vendu en 1637 pour la somme de 10.000 livres. Sur notre gauche, du côté du village de la Prenellerie, notre regard nous fait remonter encore plus haut dans le temps, car c’est là qu'ont été retrouvées des structures allongées remontant au Néolithique ; nous sommes aux origines des premiers habitats sédentaires de la région à moins qu'il ne s’agisse de tumulus funéraires. Hélas rien n'est visible de nos jours. Attention, nous ne tarderons pas à prendre un beau chemin forestier sur la droite, et à la prochaine bifurcation, nous rejoindrons le hameau des Alluçons que nous traversons. Aperçu extraordinaire sur l’estuaire majestueux de la Gironde !
Alors prêts à se mettre en marche ?
Après les Alluçons, prendre à gauche en direction du village de Chez Carré, puis de Plassac. Laissant sur notre droite « Les Rivallands », nous prenons sur une cinquantaine de mètres la route qui descend vers la fontaine de Plassac (le seul point d’eau potable jusqu'au milieu du XXe siècle), puis un petit chemin de terre en face de nous. Arrivant à la D.129 qui relie Épargnes à Chenac, nous la traversons pour poursuivre notre sentier jusqu'à la D. 245 que nous empruntons sur 200 mètres avant de tourner sur notre gauche en directions du village des Pélissons. Le nom de ce village évoque le travail et le commerce des peaux des bêtes sauvages comme le renard, la martre ou le vair (notre écureuil) dont la célébrité est associée aux chaussons d'une certaine Cendrillon... Autant de rongeurs et de petits carnassiers que l'on allait piéger dans la de forêt médiévale qui a persisté jusqu'à nous à travers la Forêt de Valleret, la Forêt de Saint-Seurin ou la Lande de Madion, autant de frondaisons et de bois qui forment encore l’horizon que nous contemplons maintenant.
- D - Si les cisterciens suivent la Règle de Saint Benoît comme les moines bénédictins, qu'est-ce qui différencie les « moines blancs » (cisterciens) des « moines noirs » (bénédictins) ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
C’est pour défricher ce vaste « désert vert », aussi inquiétant qu’impénétrable, que furent appelés les moines cisterciens en fondant pour cela l'abbaye de Madion (commune limitrophe de Virollet) à la fin du XIIe siècle. Dotée de vastes domaines, cette abbaye fut probablement une création des seigneurs de Mortagne qui lui firent don d'immenses étendues de forêts appelées « Bois Rigaud » sises en leur principauté.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Nous poursuivrons nos pérégrinations en laissant une première route sur notre gauche mais en empruntant la seconde toujours à gauche (direction de la Brassauderie). Nous ne tarderons pas à prendre sur la droite la route qui mène au hameau du Maine Sujard que nous traversons. Parvenus à la D. 245, nous tournons à gauche en direction d’Épargnes. Non loin du bourg, nous apercevons un calvaire (XIXe siècle) richement ornementé. Il est l'oeuvre de Camille Raphaël, dit C. Arnold, sculpteur de Saintes, qui fut aussi à l'origine de la façade de l’église voisine de Chenac.
- E – Connaissez-vous l'attribution de ces symboles qui s’apparentent à la figure de « tétramorphe » (livre du prophète Ezéchiel) à chacun des Évangélistes ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Jusqu'au milieu du XXe siècle, ce calvaire était le point de ralliement de la procession des rogations (du latin « action de demander »), une fête qui se célébrait durant les trois jours qui précédaient l’Ascension. A la fois prière de demande et action de grâce pour les biens de la terre, les rogations consistaient en des processions à travers champs avant la célébration de l’eucharistie dans l’église paroissiale. Cette attention à la Création est rappelée par les fleurs finement ciselées sur la croix du Christ, croix entourée par les statues des quatre Évangélistes accompagnés chacun par son symbole : l’homme pour Matthieu, le lion pour Marc, le taureau pour Luc et l’aigle pour Jean.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Épargnes est en vue. Nous voilà, fatigués mais heureux, de retour à notre point de départ. Il nous manque quelques réponses ou nous aimerions en savoir un peu plus ? Aurions-nous séché sur telle ou telle question ? Rendez-vous à l’église et cherchons le confessionnal qui ne nous laissera pas répartir sans réponses…
Découverte de l’église Saint-Etienne de Floirac avec une proposition de randonnée à partir de l’église (1h30 – 6km)
Visite-parcours
FLOIRAC
Saint-ETIENNE
Par monts et merveilles
Xavier Grall
Je crois que ceux-là qui ont prié devant la mer seront bénis par Celui qui a créé la mer.
Alexandre Vialatte
Où va l’homme ? De plus en plus loin. Mais il n’y va pas d’un seul coup. Il y a va même parfois à regret. Disons qu’il y va par paliers, et de temps à autre par saccades. Avec des pauses, des reculs, des regrets et des temps morts. Une fois pourtant, je l’ai vu arriver à fin de course. J’ai compris ce que fait l’homme qui marche. Il va s’asseoir, il a trouvé son lieu.
Évangile de Jean, 14, 2-6
Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures : sinon, vous aurais-je dit : « Je pars vous préparer une place ? » Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. Pour aller où je vais, vous savez le chemin… Moi, je suis le Chemin, la Vérité, la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi.
Parcours
Un peu d'histoire pour commencer
A vous de mener l'enquête
Prêt à se mettre en marche
Un peu d’histoire pour commencer…
Tout commence quand un certain Florus, un riche Gallo- Romain, se fait construire une villa dans cette combe arrosée par un petit cours d'eau. Sa villa est avant tout une exploitation agricole, ses domaines s'étendent sur des centaines d'hectares aux alentours, et puis quel site remarquable sous ce climat doux des bords de l'estuaire ! Sur les ruines de la villa sera construite une première église au XIIe siècle de style roman comme beaucoup d'églises de la région, reconnaissable par l’aspect massif des bâtiments, ses murs épais sur lesquels s'appuient de nombreux contreforts, la faible taille des ouvertures et les voûtes en berceau. Aujourd’hui il n’en reste que les murs de la nef et le clocher.
Un peu d’histoire pour commencer…
À cette époque, Floirac dépend du prieuré de Mortagne qui a en tutelle neuf autres paroisses des alentours : Floirac, mais aussi Brie, Champagnolles, St-Seurin, Cozes, Gémozac... Le prieur de Mortagne propose à l'évêque de Saintes son candidat pour la cure de Floirac et il en perçoit les revenus dont la dîme. Après la guerre de Cent ans très destructrice, l'église de Floirac subit d'importants remaniements. La voûte de la nef est reprise. L'ancien chevet roman ruiné est relevé en style gothique. Hélas lors des guerres de Religion, un incendie détruit la voûte romane.
Un peu d’histoire pour commencer…
Le curé et les habitants du village font remonter la charpente, mais ils renoncent à reconstruire la : voûte. L'argent manque et d’autres travaux sont prioritaires : les champs doivent être remis en culture et les maisons rebâties. On se contente de niveler les gravas tombés dans la nef et le culte reprend. Au milieu du XIXe siècle, notre église menace ruine à nouveau. Les contreforts sont en très mauvais état et les murs de la nef risquent de s’écrouler. De 1843 à 1850, des travaux de restaurations sont menés. Une sacristie est alors accolée à l’église qui revêt sa physionomie actuelle avec la reconstruction de la voûte de la nef dans le style néo-gothique de l’époque.
Cherchez les trompes !
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Il n'y a pas d'éléphant à Floirac mais il y a des trompes. Pour les découvrir, il faut s'approcher du clocher roman où l’on sonne toujours la cloche avec une corde comme au Moyen Âge. Regardez bien la coupole : pour passer du carré à la demi-sphère, on a utilisé des constructions en forme de coquilles ou de prismes arrondis. C'est cette forme architecturale rare en Saintonge qui est nommée « coupole sur trompes » que nous retrouvons au clocher de Floirac. Mais comment appelle-t-on les spécialistes des cloches ?
Dans l’épaisseur du temps
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Les travaux de restauration en 2001-2002 ont permis de retrouver le niveau ancien, antérieur au XVe siècle, qui se trouve environ un mètre en-dessous de l'actuel (bien visible au pied d'un des piliers de la nef) ainsi que deux sarcophages. Ont été aussi redécouvertes les grandes croix de consécration. Les voyez-vous ? Combien sont-elles et que peuvent-elles bien symboliser ?
Des traces de la Réforme tridentine
A vous de mener l'enquête dans l'église !
L’autel, maintenant au fond de l'église date de la Réforme tridentine. Il est du XVIIIe siècle. On y accédait par la volée de trois marches qui existe toujours, symbole de la Trinité. Le galbe qu'on observe est typique du mobilier de la Contre-réforme catholique, en particulier pour les autels désormais en forme de tombeau et non plus en forme de table. L'église conserve également une autre innovation du Concile de Trente, la Sainte-Table. L'avez-vous repérée et savez-vous à quoi servait la Sainte-Table dans la liturgie catholique avant le concile, le deuxième Concile du Vatican en 1962 ?
Et si on auscultait les murs ?
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Faisons le tour de l'extérieur de l’église. Chaque pan de mur a son histoire. Longez le mur nord. Vous allez y découvrir un enfeu (retrouvé en 1843) en arc en plein cintre qui évoque l’art roman. Toutefois il est surmonté d’une croix inscrite dans un faux cuir sculpté typique de la Renaissance. Juste au pied de l'enfeu, apercevez-vous ce linteau sculpté de faux claveaux ? Sur quoi pouvait ouvrir cette entrée ? Et quelle est la fonction de l'enfeu ?
- A -Connaissez-vous l’origine de la tradition qui veut que tous les édifices chrétiens soient tournés vers l’Orient ?
Nous quittons l’église en revenant vers la Mairie et nous prenons la route qui monte à gauche avant de prendre le chemin qui est parallèle, un peu en hauteur, au cimetière du village. Nous mettons le cap plein ouest, vers le couchant : de fait, nous tournons le dos à l’église qui, elle, est « orientée » comme toutes les églises.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Nous poursuivons notre chemin dans la combe de Rabaine (un hameau où une ferme y porte la date de 1767) et nous ne tardons pas à rejoindre une petite route goudronnée que nous allons emprunter en tournant à gauche. Tout de suite après, nous prenons un chemin à droite. Nous rejoignons là le monde des marais, ici appelés les « Cordées », un vaste espace gagné sur la Gironde et dévolu à l'élevage. Jusqu'à la Révolution, ces marais appartenaient à l'abbaye de Masdion (commune de Virolet) qui en concédait un usage collectif aux habitants de la paroisse de Floirac.
- B - Quel est le nom de ces hôtes quelque peu invasifs de nos rivières et dans quelles circonstances sont-ils arrivés en Europe ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Suivant le fond de la combe, nous longeons le ruisseau de Fontdevine qui draine cette petite vallée, largement ouverte aux eaux de la Gironde dans les temps antiques. L'estuaire a toujours été un lieu de passage, de contacts et d’échanges. En nous penchant un peu sur les rives du ruisseau, nous allons découvrir des trous importants qui signalent la présence de « survenus » guère appréciés par les agriculteurs et les cantonniers pour les dégâts qu'ils ont tendance à occasionner tant aux cultures qu'à la voirie.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Nous voilà arrivés à la D. 145. Prendre à gauche : attention à la circulation mais nous allons prendre très vite la petite route qui se présente à nous sur notre droite. Observons notre gauche : un sentier va nous permettre de grimper sur le plateau qui porte le village de Mageloup. Le paysage qui s'offre à nous est somptueux : le déploiement de l'estuaire de la Gironde comme la promesse d'autres horizons, d'autres cultures, d'autres richesses.
- C - Qu’est-ce qui pouvait à ce point motiver des marchands méditerranées pour entreprendre de tels voyages, aussi risqués qu’onéreux, à travers tant de terres et de peuples inconnus ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Divers indices archéologiques nous font entrevoir que, dès la plus haute antiquité, peut-être dès le VIIe siècle avant Jésus-Christ, des commerçants hardis venus de la lointaine Méditerranée, Grecs, Phéniciens et Étrusques, se sont risqués sur des navires remontant la Garonne et son estuaire pour rejoindre ensuite, par cabotage, la Bretagne ou les îles britanniques.
Alors prêts à se mettre en marche ?
La petite grimpette que nous venons de faire nous ramène bien au XXIe siècle et à notre balade. Mais l’histoire n’est jamais loin sur les bords de l'estuaire. Si nous dirigeons maintenant notre regard vers le sud/sud-ouest, nous apercevrons la Tour de Beaumont qui se dresse fièrement au-dessus du village de Saint-Romain-sur-Gironde. Il est possible que cet ancien amer occupe le site d’un fanal romain qui permettait aux militaires stationnés à Blavia Santorum (Blaye) de rester connectés aux autres forts du Tractus Armoricanus et Nervicanus, un véritable «Mur de l’Atlantique » mis en place à la fin de l'Antiquité tardive pour contrer les pirates saxons et francs.
- D - Vous avez peut-être observé que le mot de « breuil » revient souvent dans la toponymie de nos campagnes. Mais que désignait-on autrefois par le mot de « breuil » ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Blaye constituait le point le plus méridional du dispositif qui s’étendait jusqu'à Avranches et Rouen et le poète Ausone à la fin du IVe siècle rappelle la vocation défensive du verrou de l’estuaire en parlant de « Blavia militaris ». Le petit village du Breuil que nous traversons, nous apparaît bien paisible après l'évocation de ces temps lointains d'invasions et de guerre.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Au prochain embranchement, prendre à gauche en direction Mageloup. De belles et massives maisons du XIXe siècle (quatre d’entre elles portent des inscriptions datées de 1837 et 1850) attestent de la richesse des fermes de ce hameau que l'on appelait parfois la « petite Amérique » et de la prospérité de la région une fois le tumulte des siècles apaisé. Des vestiges demeurent toutefois des temps plus difficiles comme ces souterrains-refuges (XIIe/XIVe siècles) découverts à la Croix de la Mageloup. Constitués de longs couloirs interrompus par de petites salles, iIs ont probablement été creusés dans le contexte de guerre de Cent ans, une époque qui connut aussi une destruction partielle de l'église du bourg.
- E - Savez-vous ce que désigne un « jaud » en saintongeais, un parent éloigné de Chanteclerc ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Mais revenons à nos maisons de maîtres. Elles se caractérisent par leur simplicité et les matériaux employés (des tuiles pour les toitures et non l'ardoise), très peu de corniches en pierre pour décorer les façades alors que ces corniches ornent une maison de maîtres sur deux dans la commune voisine de Saint-Dizant-du-Gua. Au prochain croisement, ne pas descendre vers Mageloup, mais filer tout droit. Item à la prochaine « cafourche » mais à la sortie du village des Jauds, prenez à gauche un petit sentier de terre
- F - De quel instrument de musique joue l’ange de Floirac ? Quel livre de la Bible présente des anges jouant d’un instrument ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Nous rejoignons à nouveau la D.145 qui relie Saint-Fort-Sur-Gironde à Mortagne, route que nous traversons en faisant bien attention à la circulation. Prendre le petit chemin de terre qui nous fait face et va nous conduire vers les Bois de Groises que nous allons contourner par la gauche. Le sentier descend fort agréablement sur le bourg de Floirac, nous dévoilant un aperçu bucolique sur l'église Saint- Étienne. Nous voilà arrivés à l'église. Sur un mur extérieur, un angelot nous attend et pour célébrer l'exploit de notre marche, il s'est déjà saisi de son instrument de musique: saurez-vous le retrouver ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Nous voilà, fatigués mais heureux, de retour à notre point de départ. Vous manque-t-il quelques réponses ou aimeriez en savoir un peu plus ? N’hésitez pas à entrer dans l’église et cherchez une église « en réduction ».
Découverte de l’église Saint Symphorien de Grézac avec une proposition de randonnée à partir de l’église (1h00 – 4 km)
Visite-parcours
GREZAC
Saint-Symphorien
Campagne et sérénité
Rebecca Solnit
Idéalement, marcher est un état d’esprit où l’esprit, le corps et le monde se répondent, un peu comme trois personnages qui se mettent à converser ensemble, trois notes qui soudain composeraient un accord.
Psaume 106
Qu’ils rendent grâce au Seigneur de son amour, de ses merveilles pour les hommes ; qu’ils l'exaltent à l’assemblée du peuple et le chantent parmi les anciens ! C’est lui qui change les fleuves en désert, les sources d'eau en pays de la soif, en salines une terre généreuse quand ses habitants pervertissent. C'est lui qui change le désert en étang les terres arides en source d'eau, là il établit les affamés pour y fonder une ville où s'établir. Ils ensemencent des champs et plantent des vignes : ils en récoltent les fruits. Dieu les bénit et leur nombre s'accroît, il ne laisse pas diminuer leur bétail.
Parcours
Un peu d'histoire pour commencer
A vous de mener l'enquête
Prêt à se mettre en marche
Un peu d’histoire pour commencer…
Solidement campée au centre du bourg, l’église Saint- Symphorien est un magnifique exemple de résilience au défi des aléas des âges et de la violence des hommes. De l'église romane du XIIe siècle, dépendance de l'abbaye de Saint-Eutrope de Saintes ne subsiste aujourd’hui que l’abside nord avec ses fenêtres à colonnettes et arcades décorées par des bandeaux à damier et pointes de diamant, chapiteaux à feuillage et animaux entrelacés. Cette riche et luxuriante décoration ne peut que nous faire regretter la disparition de cette première église romane dont quelques décors sculptés en hauts reliefs réinsérés dans la façade témoignent encore la magnificence disparue de l’église primitive.
Un peu d’histoire pour commencer…
L'église fut ensuite très largement réédifiée au XIVe siècle (par suite des dégradations de la guerre de Cent ans?). Elle est alors dotée d’une vaste crypte-ossuaire dont les voûtes s'appuient sur des banquettes disposées le long des murs de la salle, les voûtes s’élevant à cinq mètres de haut pour retomber au centre sur une colonne. Cette dernière porte un chapiteau sculpté de têtes de monstres et de visages grimaçants. La façade de l’église date de cette même campagne de construction et servit donc d’écrin aux sculptures romanes ayant échappées aux destructions du premier édifice…
Un peu d’histoire pour commencer…
A l’époque mérovingienne, Symphorien est considéré comme un saint « national », à l’instar de saint Denis de Paris ou saint Martin de Tours. Au témoignage de Grégoire de Tours, sa tombe « est presque trouée par les malades qui s’y font porter, afin d’enlever un peu de poussière de son tombeau dont ils se servent comme d’un remède efficace à tous leurs maux ». La fondation d’une première église à Grézac remonterait-elle à cette haute époque ?
Un saint bourguignon et un fabliau grec
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Les baies géminées de la façade accueillent la représentation du procès et de la condamnation à mort de Symphorien, le saint patron de l'église. Originaire d’Autun, il y aurait été martyrisé à la fin du second siècle pour avoir refusé de se joindre à une procession religieuse en l'honneur de Cybèle. Il est saisi, battu, arrêté et incarcéré. Interrogé par Héraclius - c'est cette scène qui est figurée sur la façade de l'église – il est condamné à la mort par le glaive. Symphorien est amené hors les murs et décapité en présence de sa mère Augusta qui, restée sur les remparts, l'exhorte au martyre. Mais auriez-vous repéré à côté de cette scène dramatique, l'évocation d'une fable plaisante d'Esope (VIe siècle avant notre ère) que s'empressera de reprendre La Fontaine bien plus tard ?
Encore de l'antiquité au programme !
A vous de mener l'enquête dans l'église !
L'imaginaire médiéval s’enracinait dans la Bible mais aussi dans la lecture des classiques grecs et romains. Les clercs du XIIe siècle connaissaient aussi la mythologie des Anciens et n’hésitaient pas à y recourir. Vous trouverez encore sur la façade de l'église la représentation d'un personnage fabuleux qui apparaît dans les légendes grecques, parfois éducateur, parfois sauvage mais toujours chasseur..
À la charnière de l'antiquité et du moyen-âge
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Dans l’église se trouve un grand tableau avec deux femmes. La plus jeune vient de guérir sa mère Gerontia qui l'avait giflée parce qu'elle voulait se rendre à la messe : Gerontia devint aveugle. Ayant imploré Dieu, sa fille put lui rendre la vue. Mais quel est le nom de cette jeune femme qui sauva encore Lutèce des griffes d'Attila et de ses Huns au milieu du Ve siècle ?
Une plongée dans le Nouveau Testament
A vous de mener l'enquête dans l'église !
À l'intérieur de l’église, vous admirez encore un des plus beaux chemins de croix du diocèse, mais aussi un haut-relief en plâtre (XIXe siècle) dans l'angle nord-ouest de l'édifice dont tous les personnages sont figurés quasiment grandeur nature. Avez-vous identifié cette scène au début de l'Évangile et ses deux principaux protagonistes ?
- A - Savez-vous ce que désigne ce terme de « champagne » lorsqu'il n'y a pas quelques bulles pétillantes à l’horizon ?
Nous quittons l’église de Grézac en descendent la rue de la Trière qui nous fait face. Au bas de cette petite venelle, il nous est donné de contempler une riche champagne qui part de Cozes et s'étend jusqu'à Saujon en s'étirant paresseusement sur les communes de Semussac, Grézac et de Corme-Ecluse.
Alors prêts à se mettre en marche ?
- B - Connaissez-vous le nom du peuple gaulois qui occupait alors la Charente-Maritime ? Curieusement la première capitale de ce peuple n’était pas Saintes (une création des Romains) mais l’oppidum de Pons sur la Seugne…
Alors prêts à se mettre en marche ?
Cette plaine que nous admirons a été mise en valeur il y a des siècles et son occupation remonte au moins à l'époque gauloise. Sur la gauche, à quelques kilomètres de là, a été retrouvée une grande nécropole protohistorique comportant diverses structures funéraires (près du hameau de Chenegron) où l'archéologie aérienne a permis de mettre en évidence des constructions circulaires ou carrées, de toutes tailles. Ces monuments funéraires abritaient des sépultures à incinération qui témoignent de l'implantation d'un premier établissement humain important dans la champagne grézacaise.
À la sortie du Chainot, prendre à droite au prochain carrefour et suivre jusqu'à la départementale qui va de Cozes à Saujon (faire bien attention pour traverser), puis continuer sur le petit chemin qui nous fait face. À notre gauche, nous apercevons le logis de Vizelle, une seigneurie qui appartenait au XVIe siècle à la famille Livenne. Ce logis fut en 1746 le cadre d’une sordide histoire qui fit grand bruit : le seigneur du lieu, Jacques de Livenne, y fut assassiné par ses domestiques, Pierre Follet, Bernard Médoquin et Jeanne Guimbelot.
- C - Ne ratez pas cet ancien puits et son timbre. Mais savez- vous ce que désigne ce terme de « timbre » et quel était son usage ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Quittant la rue de la Trière, nous prenons à droite et parvenus à la « cafourche » (le « carrefour » en charentais), nous prenons à droite en traversant le village du Chainot. Beaucoup de maisons neuves mais aussi quelques belles constructions anciennes.
- D - De l’ancien manoir contemporain de cette tragique histoire ne reste qu'une petite fuie cylindrique à l’angle d’un bâtiment de dépendances. Qu’est-ce que cette fuie que seule pouvaient posséder les familles nobles avant la Révolution française ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Condamnés à mort par le juge de la baronnie de Cozes, ils firent appel devant le parlement de Bordeaux. Pierre Follet fut condamné à avoir le poing coupé sur la place de l'église Saint-André de Bordeaux, puis à être « rompû vif de six coups d'une barre de fer » et à être mis sur une roue située devant le palais de Lombrière, « face tournée vers le ciel pour y expirer ». Quant à Jeanne Guimbelot, elle devait être « pendue et étranglée à une pottence jusques a ce que mort naturelle s'en suive ». Ensuite son corps devait être « jetté sur un bûcher pour y estre brulé et consommé et ses cendres jettées du vent ».
- E - Jules Dufaure revint au pouvoir avec la restauration de la République et fut président du Conseil à trois reprises. De combien de régimes républicains ce Grézacais fut-il le ministre ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
En laissant sur notre gauche l'allée menant au logis de Vizelle, nous empruntons le sentier qui mène au hameau de Pellegrain. Au prochain croisement, prendre tout droit en laissant sur la droite la route qui mène au cimetière de Grézac. Un autre hôte du manoir de Vizelle y a sa demeure éternelle fut président du Conseil et académicien français en son temps, Jules-Amand Dufaure (1798-1881). Ami de Tocqueville et député libéral dans les années 1830, il fut ministre des Travaux publics sous Louis-Philippe, puis devint ministre de l'Intérieur de Cavaignac et de Louis-Bonaparte auquel s'opposa après le coup d’état du 2 décembre 1842 (Second Empire).
Alors prêts à se mettre en marche ?
Atteignant le village de « chez Pinaud », prendre à droite. La route à gauche, passant par les Courtets, nous conduirait vers un ancien prieuré bâti à proximité de la Seudre, Sainte-Marie d'Ambreuil qui fut fondé à l'époque de Richard Cœur de Lion et qui fut très probablement détruit lors des guerres de Religion. Hélas, il ne reste plus rien de ce prieuré. Ambreuil était une filiale de Grandmont, un ordre religieux originaire du Limousin dont le fondateur, Étienne de Muret (mort en 1124), était un ermite.
- F - Quelle est la différence entre un ermite d’un moine ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Étienne et ses premiers compagnons se distinguaient par leur choix d’une vie d’extrême pauvreté. Étienne interdit toute possession de terres au-delà des bornes du domaine, et de tout animal hormis les abeilles. Les religieux pratiquaient les travaux manuels, les cultures de subsistance, sans règle, dans leur enclos, loin du monde.
- G - Qu’appelle-t-on le chapitre au Moyen-âge ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Laissant derrière nous, « Chez Pinaud », nous prenons à gauche au prochain croisement. Arrivés à une départementale, nous empruntons le petit chemin qui nous fait face de l’autre côté de la route. Le sentier qui devient boisé, nous fait longer le bois du Chapitre.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Village de Grézac en vue. Aurions-nous séché sur telle ou telle question ? Rendez-vous à l’église Saint- Symphorien. Entrons dans l’église de Grézac et cherchons un meuble apte à garder les secrets : il ne devrait pas nous laisser repartir en nous laissant sur notre faim…
Visite-parcours
Découverte de l’église de Mortagne avec une proposition de randonnée à partir de cette église (2h15 – 9 km)
MORTAGNE-sur-GIRONDE
La mémoire des sources
Évangile de Jean, chap.7
Au jour solennel où se terminait la fête, Jésus, debout, s’écria : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi ! Comme dit l’Écriture : De son cœur couleront des fleuves d’eau vive ».
Jean de la Croix
Je sais une source qui jaillit et s'écoule, mais c'est au profond de la nuit. Cette source éternelle, elle reste cachée ; mais je n’ignore pas d'où elle prend naissance, et c'est au profond de la nuit… En la nuit obscure qu’on appelle la vie. Je connais par la foi, sa veine fraîche et pure ; mais c’est au profond de la nuit. Je sais, à vrai dire, qu’elle est sans origine, tout en elle pourtant va plonger sa racine, mais c’est au profond de la nuit.
Parcours
Un peu d'histoire pour commencer
A vous de mener l'enquête
Prêt à se mettre en marche
Un peu d’histoire pour commencer…
Mortagne a abrité une des toutes premières familles chrétiennes de la région à l'époque gallo-romaine. En effet, Ausonius, premier évêque d'Angoulême (fin IVe siècle), venait du Castrum Mauricum (la « forteresse des Maures »). Si par la suite la légende fait se croiser les chemins de Martial, l'apôtre de l’Aquitaine, et d'Ausonius, il est très vraisemblable que l'évêque d’Angoulême ait été apparenté au bordelais Ausone, précepteur de l'empereur Gratien au IVe siècle. Le Castrum Mauricum était un maillon important du limes (frontière) atlantique de l'Empire romain. Au Moyen Âge, ses seigneurs jouissaient d'une réelle suprématie sur les autres puissants de la Saintonge maritime.
Un peu d’histoire pour commencer…
Ils n'hésitaient pas à faire appel à de grands monastères pour effectuer leurs pieuses fondations comme celle de Vaux-sur-Mer. Ils s'affichaient encore comme de sûrs soutiens de la Réforme grégorienne. C'est ainsi qu'ils fondent vers 1113 un important prieuré aux Chanoines Réformés de Saint-Augustin (sur l'emplacement de l’actuel stade). L'église Saint-Étienne de Mortagne fut réédifiée au XIIe siècle et relève du style gothique. Dans le transept, les chapiteaux témoignent de l’art roman, rares vestiges ayant échappé aux destructions consécutives à la sanglante équipée d’Agrippa d'Aubigné en 1580. L’église, alors très largement détruite, ne sera partiellement restaurée qu'au cours du XVIIe siècle.
Un peu d’histoire pour commencer…
Un autel jésuite fut placé dans le sanctuaire restauré sous Louis XIII. Les stalles du chœur réunissant 13 chanoines de l'ordre de Saint-Augustin, ne sont pas antérieures au XVIIIe siècle. Un nouveau clocher est construit en 1860 qui pourra servir d’amer aux marins navigant sur la Gironde. Des travaux sont également entrepris à la même époque dans le sanctuaire sous l’égide de l’architecte Alaux qui fera abattre la façade romane, ajoutera une travée à la nef et l’élévation du clocher néo-gothique.
Deux patrons pour le prix d’un !
A vous de mener l'enquête dans l'église !
L'église de Mortagne est dédiée au premier martyr chrétien, saint Étienne qui fut lapidé au début des années 40 à Jérusalem mais elle à un second patron : à vous de retrouver sa statue !Premier indice : il s'agit d'un moine Irlandais qui, au VIIe siècle, est venu fonder un monastère en Gaule dans la région de Meaux. Deuxième indice : ce saint ayant la main verte, il est devenu le saint patron des Jardiniers et des arboriculteurs mais aussi des conducteurs de taxis (et oui, à cause de son nom !). Si vous avez l'occasion de visiter l'ermitage Saint-Martial à Mortagne, vous pourrez voir les reliquaires de notre saint conservés dans la chapelle monolithique.
En feuilletant le grand livre des vitraux...
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Les grandes verrières colorées conservent des fragments de la mémoire de notre église. Un des vitraux rappelle la présence des chanoines réguliers à Mortagne en représentant un grand saint de la fin de l'Antiquité qui écrivit la Règle qu'adoptèrent les chanoines au XIIe siècle (d'où leur nom de réguliers, « ceux qui suivent la règle »). Le saint en question est très souvent représenté avec sa mère, Monique, qui avait énormément pleuré, prié et supplié le Ciel pour que son fils, devenu adulte, demande à être baptisé... il devint même prêtre et évêque !
Statues, vitraux et… peintures
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Vous devenez de vrais Sherlock Holmes de l’iconographie chrétienne. Cherchons maintenant parmi les peintures. Il nous faut trouver une Sainte Famille peinte en 1838 par Bourdeau. La Vierge Marie est facilement reconnaissable à sa robe rouge (l’humanité) et son manteau bleu (le ciel), l'enfant Jésus se dresse sur ses genoux et Joseph se penche vers eux dans un geste protecteur. Un petit angelot tend des fruits à la Vierge. Mais qui est l'autre enfant qui s'appuie sur la margelle de la fontaine ? Un indice : cet enfant porte un vêtement en poils de chameau.
La mémoire des prêtres
A vous de mener l'enquête dans l'église !
L'église conserve un document rare, la liste des prêtres originaires de la paroisse. Saurez-vous la retrouver et reconstituer le nombre ecclésiastiques répertoriés par cette liste ? Et quel est le nom du dernier prêtre à être mentionné ?
- A -Retrouverez-vous la date d’élévation de ce calvaire mais aussi le sens de ce mot ?
En sortant de l'église, nous prenons la petite rue qui porte le nom du saint patron de la paroisse. Arrivés au bas de la ruelle, nous tournons à gauche, puis nous longeons une belle demeure encore appelée le « couvent». Cette maison, bâtie en 1778, a effectivement abrité de 1842 à 1945 une école pour les « petites filles indigentes » fondée par les sœurs de Sainte-Marie de la Providence (Saintes) avec un pensionnat. Arrivés à l'embranchement, nous filons tout droit (en suivant l'itinéraire balisé « D'Artagnan ») jusqu'à trouver à notre gauche un calvaire qui a été érigé il y a peu.
Alors prêts à se mettre en marche ?
- B - Aviez-vous déjà entendu parler de Paulin de Nole ? Et pourtant il y a un lien entre ce saint de l'Antiquité tardive et notre région...
Alors prêts à se mettre en marche ?
Fidèles à notre ami le Mousquetaire, nous descendons la combe, droit devant en direction du GR 360. La vue est imprenable. On aperçoit en face la fontaine de Pissot qui a peut-être donné son nom au bourg voisin de Boutenac selon une étymologie populaire (Boute-aquam : « là où sort l'eau »), mais aussi des moulins sur la crête des collines, toutes ailes offertes aux vents de l’estuaire, célébrant la fertilité et la richesse de ces terroirs. En dirigeant votre regard vers la droite, saurez-vous repérer le clocher du bourg de Brie-sur-Mortagne se dressant sur l'horizon ? On attribue l’invention du clocher à l'évêque Paulin de Nole en Campanie au Ve siècle. D'où le nom en italien de nola pour la petite cloche et de campana pour la grosse, et de campanile pour la tour qui abrite les campanae.
- C - Connaissez-vous le secret de ces eaux quasi phosphorescentes qui donne cette teinte unique à la source de Fondevine ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Arrivés dans le fond de la combe, nous ne suivrons que sur quelques mètres le GR 360 avant de prendre sur la droite (signalisation « D’Artagnan »). Cela grimpe quelque peu mais nous voilà arrivés au village de Fondevine. Prenez le temps de contempler l'étang. Admirez la couleur de cette eau profonde, calme et paisible, ce bleu-foncé ouvrant sur les profondeurs de la terre : il ne s’agit pas d’un étang mais d’une source-résurgence semblable à celles qui font la célébrité des Fontaines Bleues que l'on peut découvrir au village de Saint-Dizant du Gua à quelques kilomètres de là.
- D -Auriez-vous une petite idée sur l'identité de ce saint Cloud ? Il est lié à la terrible et tragique histoire des Mérovingiens...
Alors prêts à se mettre en marche ?
Ayant retrouvé la grande route, nous prenons à droite. Attention à la circulation même si nous ne resterons pas longtemps sur cet axe routier. Surveillons bien notre gauche. Le Mousquetaire ne tardera pas à nous faire signe et nous conduira jusqu'à une nouvelle source, celle de Font-Clous. Pour rejoindre la fontaine, il faut bien descendre et ne pas se laisser tenter par le chemin bien droit qui s'ouvre à notre gauche. Que ce beau tracé rectiligne ne vous surprenne pas : il nous rappelle que là passait... une voie ferrée qui desservait autrefois la cimenterie de La Gravelle. Nous voilà donc en vue de la source de Font-clous. Il vaudrait mieux d'ailleurs parler des sources qui sont à l’origine du lavoir et des abreuvoirs pour lesquelles on a creusé des réceptacles qui guident l’eau jaillie de la roche. La source aurait reçu son nom du moine qui allait devenir saint Cloud et qui aurait fait jaillir cette source sous le pied de son cheval.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Reprenant la route vers la combe des Prés-des-Autants, grimpons un peu vers le sommet de la falaise morte. Déjà se dévoilent à nos yeux les hautes cheminées d’une ancienne cimenterie de La Gravelle qui fonctionna jusqu'en 1936 au pied de la falaise, au contact de l’étier de Fontdevine qui draine vers la Gironde les eaux souterraines de la source. Mais l'histoire du lieu est encore bien plus ancienne. N'a-t-on pas retrouvé, au siècle dernier, l'étrave d'un navire romain dans les terres noires de La Gravelle ?
- E - De quelle cité d’Aquitaine Martial fut-il le premier évêque ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
S’il ne fait aucun doute que Mortagne fut un oppidum important des Santons (site de Vil-Mortagne) à la fin de l'Age de Fer (époque gauloise), le port romain est davantage à relier à la forteresse édifiée là pour surveiller le trafic sur la Gironde, le Castrum Mauretaniae (c'est-à-dire confié à la garde de légionnaires recrutés dans la Mauritanie romaine, l'Algérie actuelle), forteresse qui devait donner son nom au bourg actuel. À la fin de l'Antiquité Tardive, on conserve la mémoire d'une importante villa appartenant à un certain Albinus et à son épouse Eugenia. Apparentés au poète et consul romain Ausone (mort vers 390), ils étalent chrétiens et ils accueillirent dans leur demeure le premier évêque d'une des grandes villes d'Aquitaine, Martial.
- F - Que signifie l’adjectif « monolithe » ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
L'impression que fit Martial sur la famille dût être grande car l'un des enfants de la famille, Ausonius, décida d’être prêtre et fut rapidement appelé à prendre la direction de la nouvelle communauté chrétienne qui s'était constituée à Ingolisma (Angoulême). Alors que nous progressons sur notre falaise qui domine l’estuaire de ses 40m, nous parvenons à l’entrée de l’ermitage monolithe Saint-Martial, entrée signalée par une tour de guet sur notre gauche. Nous n’aurons pas le temps de visiter l’ermitage aujourd’hui mais il faudra revenir pour découvrir cet ensemble monastique tout à fait unique qui n’est pas sans rappeler les églises rupestres de Cappadoce. Si l’entrée se faisait bien depuis le haut de la falaise au Moyen Âge, on accède aujourd’hui à l’ermitage monolithe par le bas en passant par le port actuel de Mortagne (« La Rive »).
Alors prêts à se mettre en marche ?
Nous voilà maintenant en vue du bourg. Attention, prendre la 1ère rue à gauche (Impasse des Alizés) puis le chemin à droite remontant à la place Bel-Air. Nous passons au- dessus du camping municipal, musardant entre les petites rues et ces ouvertures incroyables qui s'offrent à nous sur l'estuaire de la Gironde et le Médoc. Attention à ne pas trop descendre car vous allez vous retrouver au port de La Rive ! La fatigue nous gagne un peu. Aurions-nous "séché" sur telle ou telle question ? Rendez-vous à l'église paroissiale. Cherchons le confessionnal qui ne nous laissera pas repartir sans réponses...
Découverte de l’église de Saint Romain sur Gironde avec une proposition de randonnée à partir de l’église (2h15 – 8,5 km)
Visite-parcours
St ROMAIN SUR GIRONDE
Confluence du ciel et de l’eau
Évangile selon St-Matthieu, 5, 13-16
Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ? Il ne vaut plus rien : on le jette dehors et il est piétiné par les gens. Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire,et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux.
Proverbe touareg
Dieu a créé un pays plein d’eau pour que les hommes puissent vivre. Et un pays sans eau pour que les hommes aient soif ; Et il a créé un désert : un pays avec et sans eau pour que les hommes trouvent leur âme.
Parcours
Un peu d'histoire pour commencer
A vous de mener l'enquête
Prêt à se mettre en marche
Un peu d’histoire pour commencer…
Située en bordure d'estuaire, le village de Saint-Romain occupe un site remontant au moins au Néolithique. Le site des Rivades, au nord du bourg, conserve de maigres vestiges de l'époque gallo-romaine. La présence précoce de villages sur les rives mouvantes de la Gironde était souvent liée à l'exploitation du sel dès la haute antiquité.
Un peu d’histoire pour commencer…
La présence de sarcophages des VIIe/IXe siècles atteste d'un bourg et d’une première église qui précéda l'actuelle église (datée des XIe/XIIe siècles), une église dédiée au saint prêtre Romain. Selon un manuscrit du XIe siècle, la «Chronique de Turpin» due à un moine anonyme originaire de la Saintonge méridionale, épopée qui brode sur les événements de la « Chanson de Roland », Charlemagne, de retour d’Espagne, ordonna la construction d'une « chapelle de Saint Roman au Beaumont » pour y ensevelir les compagnons de Roland ayant trouvé la mort dans les passes pyrénéennes. Le lien entre notre petit village et l’empereur à la Barbe fleurie s'explique plus prosaïquement par la fondation de notre église par l’abbaye Saint-Romain de Blaye, abbaye où à la fin du IXe siècle avait été enseveli le preux Roland après qu’il eut trouvé la mort à Roncevaux.
Un peu d’histoire pour commencer…
L'histoire de l'église reste enveloppée de nuit et de mystère, la paroisse située aux confins des seigneuries de Cônac et de Mortagne pouvant être l'objet de leurs disputes incessantes. Mais si les sources écrites se font discrètes, les murs séculaires témoignent de façon éloquente des heurts et malheurs des temps. La partie occidentale, très sobre, fût rebâtie à l’époque moderne, vraisemblablement après les guerres civiles du XVIe siècle. De la même époque date la petite façade à pignon avec une porte basse venue remplacer la partie occidentale de l’édifice aujourd’hui disparue.
La saga de Romain
A vous de mener l'enquête dans l'église !
L'église est dédiée à Romanus, un saint prêtre de la fin du IVe siècle qui accompagna son évêque à un concile qui se tint à Bordeaux en 386. Alors qu'ils s'en retournaient vers leur ville de Tours, le prêtre mourut dans le castrum de Blavia (Blayes) où sa tombe devint le lieu de nombreux miracles et fonde le culte de saint Romain. Mais avez-vous deviné qui était l'évêque très célèbre de Romain ? Un indice : on dit de lui qu'il est l'apôtre des campagnes gauloises.
Un autre apôtre des campagnes
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Au Moyen Âge, notre église, attestée vers 1098, était un prieuré dépendant de l'abbaye augustine de Mortagne. Lors de la Réforme grégorienne, les Augustins avaient été appelés par les ducs d'Aquitaine pour accompagner les paroisses du bord de l'estuaire. Mais c'est par une petite statuette que la paroisse rend hommage à un autre grand évangélisateur de la fin du XVIIIe siècle. Saurez-vous retrouver ce saint et les terres de l'ouest qu'il a converties ? Un indice : il est mort à 43 ans à Saint-Laurent-sur-Sèvre et ces dernières paroles furent : « Allons, mes bons amis, allons en paradis. Quoi qu'on gagne en ces lieux, le paradis vaut mieux » .
Voyons-nous double ?
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Bien restaurée, notre église conserve encore les stigmates des luttes humaines et des affres du temps. Des saints veillent à ses murs mais serait-ce pour accroître leur intercession, deux saints sont deux fois représentés par leurs statuettes. À vous de les retrouver !
La mémoire de Charlemagne
A vous de mener l'enquête dans l'église !
La Saintonge est riche en souvenirs de Charlemagne, sans doute en raison de la chronique dite du « Turpin Saintongeais » (XIlle siècle) qui situe dans les environs les batailles où se seraient affrontés Charlemagne et le roi sarrasin Aigolan, mettant en scène géants et chevaliers, dont le preux Roland. Ainsi la butte de Puyroland à côté de Torxé (17) aurait pour origine une pelle que le neveu de Charlemagne aurait projetée à cet endroit. Mais quel grand sanctuaire de pèlerinage en France conserve Durandal, l’épée de Roland ?
- A - Qui était cette Gargamelle, un personnage féminin à ne pas confondre avec un triste sire bien connu des jeunes amateurs de BD ?
Nous quittons l’église de Saint-Romain en descendant les marches qui conduisent à l'entrée du cimetière. Prendre à gauche, puis encore à gauche en remontant la rue du Marais. L’aventure commence ! Nous allons contourner la butte de Beaumont par le nord. Attention à ne pas rater le petit chemin (bien signalé) qui va nous conduire au sommet de la butte (59 m) au pied de la Tour de Beaumont. Reconstruite à |a fin du XIXe siècle, l'actuelle tour à pris la suite d'édifices plus anciens. Le lieu est illustre et Rabelais en parle au début du XVIe siècle et en attribue l’origine à la géante Gargamelle qui fit choir par inadvertance « un amas de pierres et de terre tombé de son tablier alors quelle s’apprêtait à construire un pont sur la Gironde. »
Alors prêts à se mettre en marche ?
- B - À une époque indéterminée, une tour avec une vocation bien plus pacifique fut réédifiée pour servir d’amer aux marins. Mais qu’est-ce qu’un amer ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Il est fort possible que la première construction édifiée à Beaumont remonte à l’antiquité, les Romains ayant équipé le limes (la « frontière ») de tours munies de signaux lumineux pour prévenir l'avancée des Barbares. De fait, la butte de Beaumont permet un contact visuel avec le grand port militaire de Blavia et le castrum de Mauretania (Mortagne), et par-delà avec la cité de Novioregum (le Fâ).
- C - Pourriez-vous citer le nom de trois reines ou rois mérovingiens ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Il nous faut nous arracher à ce panorama à 360° qui unit l'azur et l’eau et reprendre notre itinéraire en redescendant par le même petit sentier. Nous continuons à contourner la butte de Beaumont en laissant sur notre gauche lu route qui mène au Terrier de Civerac. En face de nous se trouvait une antique nécropole au lieu-dit « les tombeaux » où furent retrouvés des sarcophages remontant à l'époque mérovingienne, indice d'un village important en ces lieux aux VIe / VIIe siècles.
- D -Quel est le nom donné à ce bassin et quelle était sa fonction au cœur de la vie villageoise ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Prochain croisement, nous prenons à droite en direction du hameau de la Crèche dont le nom rappelle l'importance de l'élevage bovin dans notre région. Attention à bien prendre à droite en direction du village de Camailleau. Nous passons devant un espace autrefois fréquenté par les femmes du village et aujourd’hui transformé en massif de fleurs.
- E - Plusieurs des belles maisons de Camailleau remontent au XIXe, voire même au XVIIIe siècle comme l’indique cette inscription portant « M1791P » que vous avez peut-être remarquée. Mais que se passait-il en France en 1791 ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
En appréciant l'ombre des grands arbres et la fraîcheur des canaux qui donnent à ce coin de Saintonge un petit air de Venise verte (n'hésitez pas à revenir faire un tour au Carillon ou au Pont du Sap), nous parvenons au village de Camailleau qui s'est développé sur l'axe qui unissait Saint-Fort au Port-Maubert, témoignant d'une belle prospérité agricole liée à la production et au commerce de blé et de vin. Ces demeures ont les traits de la maison saintongeaise avec un rez-de-chaussée surmonté d'un comble peu élevé et servant souvent de grenier
- F - Vous l'avez trouvée ? Vous connaissez maintenant quelles sont les dimensions du plus grand estuaire d’Europe. Mais combien de millions de m3 d’eau de mer rentrent dans l’estuaire à chaque marée ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Nous filons maintenant vers Port-Maubert, un petit port typique de l’estuaire de la Gironde, avec son chenal qui le relie à Gironde. Mentionné pour la première fois en 1544, Port-Maubert a remplacé Port de Beaumont (un peu plus au nord qui s'est progressivement envasé et a été abandonné au XVIe siècle). A Maubert, on décharge (entre autres) des cargaisons de sel, longtemps principale richesse de la Saintonge, mais aussi les céréales (une minoterie, construite en 1880, restera en activité jusqu'en 1903) et les tonneaux de vin. Rendez-vous à la Table d'orientation !
- G - Port-Maubert est aussi célèbre pour ses pibales, une des spécialités de la région. Mais savez-vous ce que sont les pibales ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Port-Maubert est un aussi un port de pêche. Si on ne prélève plus d'esturgeons (dont les œufs fournissaient le caviar), on pêche encore le maigre ou des poissons aussi étonnants que l'alose, ou encore la lamproie dont vous pourrez vous régaler dans nombre de restaurants de la région, poissons que l'on sert souvent accompagné d’oseille.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Il nous faut maintenant revenir sur nos pas en reprenant la D.2 qui conduit à Saint-Fort mais peu après la sortie du village, nous prendrons à gauche où une paisible petite route de marais va nous ramener jusqu’à Saint-Romain et son église antique. Et nous voilà, fatigués mais heureux, de retour à notre point de départ. La fatigue nous gagne un peu. Aurions-nous séché sur telle ou telle question ? Rendez-vous à l’église et cherchons celui qui a veillé sur l’enfance de Jésus ! Gageons que ce saint protecteur ne nous laissera pas repartir sans de nouvelles découvertes...
Visite-parcours
Découverte de l’église de Saint-Seurin d’Uzet avec une proposition de randonnée à partir de l’église de St-Seurin (1h00-4 km)
St SEURIN D'UZET
Par eaux, vaux et vallées
Guy de Larigaudie
Lorsque devant la mer, le désert ou une lourde nuit d’étoiles, on se sent le cœur tout gonflé d’amour inachevé, il est doux de penser que nous trouverons dans l’au-delà quelque chose de plus beau, de plus vaste, quelque chose à l’échelle de notre âme et qui comblera cet immense désir de bonheur, qui est notre souffrance et notre grandeur d’homme.
Psaume 113
Comme des béliers, bondissent les montagnes, et les collines, comme des agneaux. Qu’as-tu, mer, à t’enfuir, Jourdain, à retourner en arrière ? Montagnes, pourquoi bondir comme des béliers, collines, comme des agneaux ? Tremble, terre, devant le Maître, devant la force du Dieu de Jacob, Lui qui change le rocher en source et la pierre en fontaine !
Parcours
Un peu d'histoire pour commencer
A vous de mener l'enquête
Prêt à se mettre en marche
Un peu d’histoire pour commencer…
Une la première implantation humaine à Saint-Seurin prend la forme d'une villa romaine établie sur le promontoire où se dressera par la suite le castel médiéval. À l'ombre de ce château se développera un bourg et une première église dédiée à saint Martin sera bâtie. Une église romane fut édifiée au XIIe siècle qui, comme les premières églises du diocèse, dépendait des évêques de Saintes. En 1174, l'un d’entre eux, Achémor Carbonel concéda l'église d'Uzet au prieur de Mortagne. Ce dernier est un chanoine de Saint-Augustin, un ordre nouvellement fondé pour œuvrer à la réforme de l'Église après des années d’incuries et de soumission au pouvoir temporel.
Un peu d’histoire pour commencer…
Localement la réforme est menée par un augustinien, Geoffroy du Lauroux, devenu archevêque de Bordeaux, fondateur de l'abbaye de Sablonceaux en 1136. Ce lien à Bordeaux et aux Augustins explique la dédicace de l'église paroissiale d'Uzet à Saint-Seurin, un saint évêque de Bordeaux du début du Ve siècle. Devenue vétuste, ayant beaucoup souffert des affres des guerres de Religion, la vieille église d'Uzet est désaffectée au cours du XVIIe siècle. Sa destruction est ordonnée en 1707 et une nouvelle église est construite dès 1689 dans un nouveau lieu, à proximité du port là où s'était installé le nouveau bourg.
Un peu d’histoire pour commencer…
Vers 1858, une campagne de restauration fut conduite par Victor Fontorbe, qui modifia quelque peu la structure du bâtiment. L’édifice néo-roman forme un vaisseau unique de deux travées, terminé par une abside semi-circulaire. Deux absidioles viennent se greffer à la nef, dont l’une, datant de 1721, accueille la chapelle seigneuriale des barons d’Uzet. Les voûtes du sanctuaire sont entièrement charpentées, à la manière d'une coque de navire renversée. La façade de style néo-roman accueille un tympan représentant le Christ et les évangélistes.
À quel saint se vouer ?
A vous de mener l'enquête dans l'église !
L'église est en dédiée à un ancien évêque venu d'Orient à Bordeaux au Ve siècle (une superbe basilique romane conserve ses reliques) mais c'est la Vierge Marie qui règne maîtresse dans notre petite église. Vous pouvez ainsi admirer une peinture du XVIIIe représentant l’Assomption de la Vierge et offerte en 1864 par le baron de saint Seurin. La Vierge est enlevée au ciel par les anges. Un archange lui tend des lys, symbole de pureté et un angelot lui tend une couronne, symbole de sa victoire sur la mort. Mais pouvez-vous retrouver le nombre de représentations de la Vierge Marie (peintures, sculptures..) présentes dans cette église ?
Mais qui est qui ?
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Dans la petite chapelle latérale de droite se trouve la représentation de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de sainte Bernadette de Lourdes (portent le vêtement religieux des Sœurs de Nevers). Mais trouverez-vous le saint dont le nom signifie « Qui est comme Dieu » ? Attention, il ne faut pas perdre son latin...
Le sceau des Seigneurs du lieu
A vous de mener l'enquête dans l'église !
L'église conserve l’écusson de la famille de Brétinauld qui furent les barons de Saint-Seurin du XVIe à la fin du XIXe, seigneurs qui parvinrent à traverser sans trop d'encombres les guerres de Religion, la Fronde et même la Révolution française ! Vous avez retrouvé les armes des Brétinauld ? À votre avis, que représentent les trois têtes qui ornent ces armoiries dont l’héraldiste Jougla de Morenas écrit qu'elles sont « De sable à trois... d'argent allumées, arrachées, défendues d'or » ?
Mille sabords, hissez la brigantine et vogue la galère
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Vous n’avez pas manqué l'ex-voto conservé dans une vitrine près de l'entré. Il s'agit d'une grande maquette à coque taillée d’un brick de la première moitié du XIXe siècle, bâtiment de commerce armé ou un navire corsaire d'époque Empire. Le brick est un voilier à deux mâts : un grand mât (arrière) et le mât de misaine plus petit à l'avant, gréé entièrement en voiles carrées, avec une brigantine à l’arrière (voile qui donne son nom au brick/ brig). Avez-vous repéré les sabords chers au Capitaine Hadock, mais que sont les préceintes et le tillac ?
- A - Savez-vous que les Borderies désignent aussi l'un des 5 crus de cognac (région Jonzac-Barbezieux) ? Pourriez-vous retrouver les 4 autres appellations en sachant que Saint-Seurin est en Bon Bois ?
Nous quittons l’église de Saint-Seurin en prenant à gauche et en tournant tout de suite à droite. En quittant le village, nous laissons à notre droite un calvaire. Attention à ne pas descendre à la cave, ni à trop remonter vers le village de Chenac. Nous longeons les marais drainés par un petit cours d’eau, le Juliat, en suivant la route communale. Nous arrivons à un petit lieu-dit appelé les Borderies, une dénomination qui lui vient de son emplacement en bordure de l’ancien golfe.
Alors prêts à se mettre en marche ?
- B - Pourriez-vous donner le nom de trois empereurs ayant vécu au premier siècle de notre ère ? L’un régnait quand Jésus de Nazareth prêchait en Galilée et un autre se montra très hostile aux premiers chrétiens.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Poursuivent notre balade, nous ne tardons pas à arriver à Font Garnier. Le nom vient de la source qui donne naissance au petit ruisseau du Juliat. Mais nous sommes loin d’être les premiers visiteurs. En 1870 fut retrouvé dans le bassin de la fontaine un trésor contenant une centaine de pièces gauloises et environ 700 monnaies romaines du premier siècle de notre ère. Probablement des offrandes à la divinité de la source et l'assurance que nous étions là sur un lieu de passage bien fréquenté dans l'Antiquité.
- C - Connaissez-vous d’autres plantes ou arbres qui ont été acclimatés par les Romains aux terres gauloises ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
IAprès Font Garnier, nous ne filons pas tout droit mais prenons à droite. À la prochaine bifurcation, nous laissons sur notre gauche le village des Cormes pour longer le « Bois des Hivers ». Les cormes sont les fruits d'un arbre de la famille des Rosacées, appelé « cormier » ou « sorbier domestique », ces fruits ressemblent à des petites pommes ou poires. Ces arbustes qui ont donné leur nom à deux villages de Charente-Maritime, Corme-Écluse et Corme-Royal, furent introduits par les Romains en Saintonge.
- D -Connaissez-vous l'origine du mot « sarcophage » ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
En laissant sur notre droite la route qui file vers l'Échaillier, nous arrivons à la Vieille Cour après avoir dépassé la Guignarderie. L’appellation de la Vieille Cour fait écho à celui du Vieux Bourg qui se trouve juste un peu plus haut. C'est là que demeurait le village de Saint-Seurin jusqu’au XVIIe siècle sur le promontoire dominant l'estuaire, près du château fortifié. À l’est du château en direction du Vieux Bourg, se trouvaient les ruines de l’ancienne église paroissiale au milieu d’un bois qui fut démoli à partir de 1689 quand on construisit un nouveau lieu de culte sur le port. En 1721, un acte indique que le vieux bourg s’est dépeuplé et que les habitants se sont réunis au pied du rocher, sur le port. Les fondations de l’ancienne église ainsi qu'un sarcophage en pierre, brisé, des ossements et des pierres plates ornées de losanges furent mis au jour en 1914.
Alors prêts à se mettre en marche ?
En longeant le cimetière, nous regagnons le bourg de Saint-Seurin qui s'étend maintenant au pied du château. Maintes fois remanié au cours des âges, lui-même s’élève sur le site d'une villa gallo-romaine. L’ingénieur Claude Masse, qui vit le château en 1709, raconte : « Le château de Saint-Seurin qui est situé à l'extrémité d’un rocher escarpé a pique de 45 pieds de haut, quoy que petit, a été bien fortifié et flanqué du côté de terre d'un bastion et de deux demy revêtus de pierre de taille, enceint d'un fossé large de 12 toises et profond de 18 à 20 pieds. Il y avait une grosse tour qui est à présent presque ruinée et aussi bien que l'enceinte qui n'est plus défensive et qui pourrait facilement se rétablir. Il fut assiégé par les catholiques, en 1653, et tint 18 jours tranchée ouverte. L'armée était commandée par quatre officiers généraux ; la place était bien munie d'artillerie et d'une bonne garnison qui se rendit par composition . »
- E -Les vicissitudes du château d'Uzet rappellent la dureté des guerres de Religion en Saintonge. Savez-vous comment elles prirent fin ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Aujourd'hui le château est partiellement entouré de profonds fossés taillés dans le roc. De l’ancienne place, il reste une échauguette carrée sur corbeaux, ainsi qu'une tour circulaire avec chemin de ronde et mâchicoulis.
- F - De quel poisson femelle sont tiré les œufs pour faire le caviar ? Connaissez-vous le nom charentais de ce poisson devenu très rare et dont la pêche fut finalement interdite en 1982 ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Dans le bourg, bien des détails vous rappelleront que Saint-Seurin-d'Uzet est célèbre pour être à l’origine de la production de caviar de Gironde. C’est vers 1920 qu’un russe blanc initia quelques habitants de Saint-Seurin d'Uzet à la confection du caviar. En une quinzaine d'années, l'industrie du caviar s'organisa et jusque dans les années 50, la production annuelle atteignait 3 à 5 tonnes.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Nous voici de retour à l’église de Saint-Seurin. Levez les yeux vers le fronton d’où vous saluent les quatre évangélistes. - G - Saurez-vous les identifier en fonction des animaux qui les accompagnent ? Nous voilà, fatigués mais heureux, de retour à notre point de départ Aurions-nous séché sur telle ou telle question ? Entrons dans l’église de St-Seurin et cherchons un meuble apte à garder les secrets : il ne devrait pas nous laisser repartir en nous laissant sur notre faim...
Découverte de l’église Saint-Étienne de Semussac avec une proposition de randonnée à partir de l’église (1h30 – 6,5 km)
Visite-parcours
SEMUSSAC
SAINT-ETIENNE
Un pays ouvert à la rencontre
Livre de la Genèse, chap.12
Le Seigneur dit à Abram : « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai , je rendrai grand ton nom, et tu deviendras une bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront ; celui qui te maudira, je le réprouverai. En toi seront bénies toutes les familles de la terre. » Abram s’en alla, comme le Seigneur le lui avait dit, et Loth s’en alla avec lui. Abram avait soixante-quinze ans lorsqu’il sortit de Harane. Il prit sa femme Sarai, son neveu Loth, tous les biens qu’ils avaient acquis, et les personnes dont ils s’étaient entourés à Harane ; ils se mirent en route pour Canaan et ils arrivèrent dans ce pays.
Patrice de La Tour du Pin
Dieu qui d’un homme assis fait lever un nomade l’attire par l’intime en des lieux écartés et le dévêt de tout sauf de sa fragilité… Invente-moi toujours, crée-moi pour la rencontre et la prière. D’un sauvage, fais-toi un témoin pour ton peuple. D’un rêveur dans sa nuit, ton releveur d’étoiles.
Parcours
Un peu d'histoire pour commencer
A vous de mener l'enquête
Prêt à se mettre en marche
Un peu d’histoire pour commencer…
L’existence du bourg de Semussac est liée à une voie de communication ancienne remontant au temps des Romains. Au Moyen Âge, le bourg sis dans une campagne fertile, relevait de la famille seigneuriale de Didonne dont l’un des derniers représentants, le comte de Sénectère, seigneur de Didonne et de Semussac et maréchal de France, entreprit la réfection de l’église paroissiale juste avant la Révolution, le vieil édifice roman menaçant ruine (une pierre sculptée en est conservée enchâssée dans la façade de la mairie). Le 22 novembre 1774, la nouvelle église est bénie et ouverte au culte au cours d’une cérémonie solennelle en présence de Monsieur Etienne de la Sale, prieur de Semussac, et du comte de Sénectère, seigneur de Didonne.
Un peu d’histoire pour commencer…
Après la Révolution, la population du village ne cessant d’augmenter, il apparut nécessaire d’agrandir l’église, et une campagne de travaux débute en 1877 sous la conduite de l’architecte Eustase Rullier qui avait également réalisé l’église Notre-Dame des Anges de Pontaillac à Royan. C’est de cette dernière campagne de travaux que notre église tire sa silhouette avec son clocher-porche et son style néoclassique. L’église de Semussac est dédiée à Saint Étienne, un membre important de la première communauté chrétienne de Jérusalem, ordonné au service des tables avec six compagnons par les Apôtres. Il fut le premier martyr chrétien ayant été lapidé vers l’an 37 pour avoir contesté le rôle du Temple comme lieu du salut offert par Dieu et invitant ses contemporains à se tourner vers le nouveau Temple, le Christ ressuscité.
Un peu d’histoire pour commencer…
Le culte de saint Étienne devint très populaire au début du Ve siècle lorsque ses reliques furent retrouvées en 415 près de Jérusalem et largement réparties dans les communautés chrétiennes d’Occident où elles servirent à la consécration de nombre d’églises. Ainsi beaucoup de sanctuaires dédiés à saint Étienne remontent souvent très haut dans notre histoire, parfois même à l’époque mérovingienne. Serait-ce le cas de la première église de Semussac ?
Les femmes du Golgotha
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Au début des années cinquante, le P.Leroux de Bretagne, curé de Semussac, demande à un artisan-forgeron du village, M.Tricoire, de réaliser en fer forgé une évocation de la Passion de Jésus-Christ pour orner le chevet de l’église. Au pied de la Croix veillent deux femmes adroitement silhouettées. L’une est la Vierge Marie, la mère du Christ présente au Golgotha selon l’évangéliste Jean. A votre avis, qui pourrait être alors la seconde femme agenouillée au pied de la Croix ?
A la recherche de Nom divin
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Il s’agit maintenant de retrouver une inscription qui rappelle le nom le plus sacré donné à Dieu dans les plus anciens textes bibliques (la Torah des Juifs, l’Ancien Testament des Chrétiens) et même imprononçable dans la tradition d’Israël. Ce nom a été gravé sur un triangle, un symbole du mystère trinitaire pour les Chrétiens en raison de l’égalité de ses côtés. Vous la trouverez sur un autel latéral mais en quelle langue est rédigée cette inscription et que peut-elle bien signifier ?
Des saints blancs plus que blancs
A vous de mener l'enquête dans l'église !
A la fin des années cinquante, cédant à une mode d’alors, le curé fit peindre en blanc toutes les statues de l’église, ce qui leur donne un étrange air de famille. La plupart sont bien connues (Sainte Thérèse de Lisieux, Jeanne d’Arc, Saint Joseph…). Notre église conserve toutefois un saint moins représenté dans les églises charentaises et, qui, au XVIIe siècle, se consacra inlassablement aux pauvres et aux parias comme les galériens, répétant aux Sœurs de la Charité qu’« il faut sans cesse passer de l’amour affectif à l’amour effectif. » Quel est ce saint originaire de Dax et avez-vous repéré sa statue ?
Armoiries ecclésiastiques
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Le clocher date des année 1880, ce projet étant lié à la nécessité d’agrandir l’église paroissiale. Pour ancrer cette nouvelle étape de l’histoire de l’église dans la mémoire de l’Église universelle et de l’Église diocésaine, les armoiries du pape (Léon XIII) et de l’évêque (Mgr Pierre-Marie Ardin) d’alors ont été également placées dans l’édifice. Saurez-vous les retrouver et les rendre à leurs légitimes propriétaires ?
Nous voilà en route pour un périple qui va nous faire traverser les siècles à travers des paysages qui depuis l’Antiquité la plus lointaine n’ont cessé de voir les groupes humains se croiser, se rencontrer, s’affronter souvent. Quittant l’église, nous prenons à gauche, et traversant la place-parking, nous allons contourner le cimetière par la droite. Nous suivons la rue du Fief et la Montagne, et en tournant à gauche, nous gagnons le chemin de Cassine. A droite toute ! Quittant le bourg, nous laissons sur notre droite le village des chapelles, et encore plus loin le petit hameau du Chenaumoine qui abrite la tombe d’une très haute figure du protestantisme en Saintonge, Jean Jarousseau à la fin du XVIIIe siècle. Il fut pasteur du désert à Saint-Georges de Didonne, rayonnant sur Royan, Cozes, Meschers et Arces.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
A une époque où les Réformés sont encore malmenés, il obtient la protection tacite du maréchal Sénectère, gouverneur de Saintonge qui l’informe, par tambour, chaque fois qu’il vient en inspection car il était interdit au pasteur de prêcher. Homme sage et ouvert, il obtient avec d’autres pasteurs de Louis XVI, l’Édit de Tolérance en 1787 qui redonne aux protestants la liberté de culte et une existence légale. Partisan de la Révolution, il s’en éloigne durant la Terreur, hostile à toutes religions, et aide trois prêtres réfractaires à sauver leur vie dont le curé de Meschers qui avait été son persécuteur !
- A - Symbole même de la renaissance de Royan après les terribles bombardements de janvier 1945, Notre Dame fut édifiée entre 1955 et 1958. Connaissez-vous son architecte ? Et quelle hauteur peut bien avoir ce clocher qui se dresse aussi vaillamment ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Il mourra en 1819 à l’âge de 90 ans à Chenaumoine et fut inhumé près de sa maison selon la coutume des Réformés. Alors que nous avançons en direction du Moulin des Ardillers, nous apercevons dans le lointain Royan où le Pasteur Jarousseau consacra un nouveau temple en 1884 mais c’est l’église Notre-Dame à la silhouette de haut-vaisseau que nous apercevons sur la ligne d’horizon.
- B - Le village de Cassine n’est pas sans évoquer cette omniprésence de l’eau. Savez-vous ce qu’est une « casse » en charentais ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Après avoir dépassé le Moulin des Ardillers, nous prenons à gauche. Au prochain embranchement, nous filons tout droit en laissant sur notre droite la route menant au hameau de Cassine. Difficile d’imaginer qu’ici à l’époque du néolithique (entre 6 000 et 2 000 avant notre ère) se dressaient toute une série d’enceintes sur ces premières pentes qui dominaient le marais des Barrails, alors une lagune poissonneuse qui offrait aussi l’avantage venue de la mer. De ce très vieux golf ne reste que des marais cernés aujourd’hui par les hameaux de Beloire, Biscaye et Bot.
- C - Connaissez-vous le nom de cet important port antique retrouvé au Fâ sur la commune de Barzan ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Quelques mètres nous font faire un bond de plusieurs siècle car nous sommes sur la via romaine qui permettait de rallier Royan à Blavia (Blaye) en longeant la rive drote de la Gironde. La route descend vers la petite vallée de la Reine qu’un petit pont franchit. Juste après le pont, nous prenons à gauche alors que la via romaine poursuit sa route par Bardecilles et Nicaudrie jusqu’à Arces puis au site antique du Fâ.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Continuant à longer la petite rivière de la Reine, nous ne tardons pas à arriver au hameau homonyme. A l’entrée du petit village, nous prenons tout de suite à gauche et retraversons la reine. Sortis du village, nous empruntons un sentier de terre qui nous permet de progresser en parallèle à la Reine. Le paysage est bucolique et comme apaisé. Et pourtant, là, à notre gauche, s’était établi l’un des camps du néolithique parmi les plus importants et aujourd’hui les mieux connus. Le village était entouré par deux enceintes de forme circulaire, interrompues au nord et au sud par des portes protégées par des ouvrages avancés (« fossés-chicanes »).
- D - Les différentes formes de céramique ont permis de rattacher les populations qui vivaient là à la culture du Peu-Richardien. Savez-vous sur quelle commune de Charente-Maritime se trouve le hameau de Peu-Richard qui a donné son nom à cet horizon culturel ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Seule une population très nombreuse avait pu réaliser de tels travaux herculéens dont les archéologues ont retrouvé haches polies, grattoirs, racloirs, lames, éléments de faucille, couteaux à dos, pointes de flèche mais aussi meules et broyeurs en grès. Les restes consommés sur place nous laissent entrevoir une faune variée (bœuf, mouton, chèvre, chien, cerf, cheval, sanglier, renard, etc.) mais aussi que ces premiers Semussacais se régalaient en outre de coquillages marins.
- E -Quelle pouvait bien être la fonction de ce tumulus ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Apercevez-vous un monticule sur notre gauche ? Il s’agit de la Motte Ronde, en fait un tumulus qui date du VIIe sicle avant notre ère. Ce tumulus, un ouvrage artificiel en terre de 3 à 4 m de haut pour un diamètre d’environ 25 m, témoigne de l’arrivée de nouvelles populations, les proto-Celtes (nos « gaulois »), une époque que les archéologue appellent le « premier âge de Fer ». Nous prenons le sentier sur nore gauche qui va nous faire passer à côté du tumulus. Inutile de s’approcher, il a été entièrement fouillé par les archéologues.
- F -Connaissez-vous le nom de la tribu celtique qui s’établit alors entre l’estuaire de la Gironde et le Marais poitevin ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Nous voilà bientôt en vue du bourg de Semussac que nous rejoindrons par le Bois de la Chasse. Comme sur le reste de la commune, des vestiges ont été retrouvés sur ce site grâce à l’archéologie aérienne, des fossés entourant une structure circulaire, peut-être une ferme, que l’on date de la proto-histoire, soit de la période des Celtes, une population qui arrive par vagues successives sous nos latitudes d’Europe centrale au Ve siècle avant notre ère. La maîtrise de la métallurgie du fer leur confère une indéniable supériorité militaire et matérielle sur les populations autochtones.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Il nous manque quelques réponses ou nous aimerions en savoir un peu plus ? N’hésitons pas à retourner jusqu’à l’église Saint-Étienne de Semussac où un meuble propice aux confessions devrait pouvoir nous venir en aide...
Visite-parcours
Découvert de l’église Sainte-Radegonde de Talmont-sur-Gironde avec une proposition de randonnée à partir de cette église (1h00 – 4 km)
TALMONT-SUR-GIRONDE
SAINTe-radegonde
Dressée au péril des flots
Livre de l’Apocalypse, chap.21
La Ville sainte, la Jérusalem nouvelle, je l’ai vue qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, prête pour les noces, comme une épouse parée pour son mari. Et j’entends une voix forte qui venait du trône. Elle disait : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeura avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé. » Alors celui qui siégeait sur le trône déclara : « Voici que je fais toutes choses nouvelles. » Puis il me dit : « C’est fait. Moi, je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin… Je serai son Dieu, et lui sera mon fils. »
Fr. François Cassingena-Trevedy
Deux absconditus – Le mystère d’un Dieu caché est celui sur lequel nous devrions nous coucher chaque soir sans prétendre l’ensevelir jamais comme aussi bien nous lever chaque matin sans prétendre faire jamais sur lui le jour : notre fréquentation la plus ordinaire, la prémisse la plus solidement assise de notre agir, le théorème le plus constamment exposé aux yeux de notre cœur.
Parcours
Un peu d'histoire pour commencer
A vous de mener l'enquête
Prêt à se mettre en marche
Un peu d’histoire pour commencer…
Perchée sur une falaise dominant l’estuaire de la Gironde sur un petit plateau au milieu de zones marécageuses, l’église de Talmont accueille chaque année près d’un demi-million de visiteurs qui viennent admirer la beauté d’un village classé parmi les plus beaux de France et profiter de la sérénité de l’édifice bientôt millénaire. Au XIe siècle ne s’élevait au haut du promontoire qu’une toute petite chapelle dont l’absidiole gauche (petite chapelle en demi-cercle) abritant l’autel de la Vierge conserve la trace et la mémoire. Vers 1094, l’archiprêtre Guillaume Laier fit don de cette petite chapelle à la puissante abbaye de Saint-Jean d’Angély et à la même époque, le seigneur de Talmont fit don aux moines du terrain voisin pour y construire un bourg. On considère l’année 1094 comme la date de naissance de Talmont-sur-Gironde.
Un peu d’histoire pour commencer…
Le bourg s’agrandit rapidement et fût bientôt une étape sur le chemin de Compostelle pour les pèlerins voulant rattraper la voie des Anglais qui passaient par Soulac et longeait la côte atlantique. Les moines bénédictins édifièrent alors au XIIe siècle l’église que nous admirons, les figures féminines arborant les toilettes de la Cour d’Aliénor d’Aquitaine.
Un peu d’histoire pour commencer…
A la fin du XIIIe siècle, la transformation du village en bastide par le roi d’Angleterre Edouard Ier et duc d’Aquitaine, se traduisit non seulement par le remparement du bourg mais aussi par la fortification d’une partie de l’église, un chemin de ronde étant édifié au-dessus de l’abside. Toutefois, ce ne sont pas les guerres qui provoquent la destruction d’une partie de l’église au XVe, mais une violente tempête qui cause l’effondrement d’une partie de la falaise servant d’assise à l’édifice : les deux premières travées de la nef et une partie de la crypte s’effondrèrent dans les eaux avec une partie du bourg, donnant à notre église sa physionomie actuelle.
Une royale patronne
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Entrant dans l’église, une sainte vous accueille se détachant sur le mur sud. Il s’agit de Radegonde, une reine mérovingienne, morte en 587, et qui devint moniale (religieuse) après s’être libérée de son époux qu l’avait naguère enlevée après avoir mis à mort ses parents. Par la suite, le monarque n’hésita pas à assassiner le jeune frère de Radegonde. Tant de violences et les épouses multiples du roi poussèrent Radegonde à poser cet acte incroyable : elle quitte son mari et exige de l’évêque Médard de Noyon qui lui impose le voile des consacrées. Le miracle fut que le roi ne chercha pas à se venger mais permit à la reine de se retirer dans la ville de Poitiers où elle fonda le monastère de la Sainte-Croix ayant obtenu la sainte relique des mains de l’empereur byzantin Justinien. Mais savez-vous de quelle région d’Allemagne venait Radegonde et quel était le nom du terrible époux de la sainte ?
D’une reine à l’autre...
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Revenant sur nos pas, nous prenons le temps de détailler les petits chapiteaux qui encadrent la grande porte nord. Celui qui est à gauche (quand on entre) porte quatre personnages : un couple enlacé, une Jeune fille arborant de très longues manches à la mode à la cour de la reine Aliénor d'Aquitaine et un soldat portant un lourd plat. Il s'agit du roi Hérode, de la reine Hérodiade, de Salomé et d'un garde du palais. Mais connaissez-vous leur histoire et la raison de leur présence ici à Talmont ?
Une princesse et un dragon
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Retour à intérieur. Levons les yeux. Un seul chapiteau est historié (c'est-à-dire racontant une histoire). À vous de le trouver ! Une jeune femme arborant là encore de très longues manches est menacée par un dragon crachant du feu quand accoure un soldat revêtu d'une armure. Quel est le nom de ce saint très populaire sur le chemin de Saint Jacques ?
Au cœur du mystère
A vous de mener l'enquête dans l'église !
Nous dirigeant maintenant vers l’absidiole sud, celle où est conservée le Saint Sacrement dans le tabernacle. La porte en émail, œuvre du fr. François Cassingena-Trevedy porte inscrit en latin : « Vere tu es Deus absconditus » comme une interpellation à l’infini. Mais que veut dire ce verset d'Isaie ?
- A - Savez-vous ce que signifie « cénotaphe » et pourquoi ils sont si présents dans les cimetières du bord de Gironde ?
Nous quittons à regret l'église Sainte-Radegonde où il y a tant à découvrir, tant à se laisser enseigner et se laisser porter. Avant de franchir le portail du cimetière marin, un dernier coup d’œil aux affrontements apocalyptiques et aux déchaînements sempiternels de la chair et de l'esprit, conduit notre regard à ces singulières tombes qui se dressent près de l'église et que l'on appelle des cénotaphes.
Alors prêts à se mettre en marche ?
- B - Notre ami le lièvre n’était guère prisé par les Anciens. Animal impur selon la Torah, il passe pour être quelqu'un d'immoral chez les Gréco-romains... et un peu léger chez M. de la Fontaine. Vous souvenez-vous de la morale de la fable du Lièvre et de la Tortue ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Nous suivons maintenant les anciens murs du XllIe siècle dans la direction indiquée par l'abside orientée de Sainte-Radegonde et déjà on aperçoit la silhouette quasi-immatérielle de la Tour Blanche, seule survivante des quatre tours qui autrefois veillaient sur la cité. Au passage nous saluons le kiosque qui pavoise en haut de la falaise et qui arborait autrefois comme fier emblème, un lièvre, hommage au nom du viticulteur charentais qui, en 1947, racheta l’édifice bâti dans les années 20, et qui, comme tout bon lièvre, ne tarda pas à agrandir de façon souterraine son territoire avec chambres, oratoire et couloir donnant sur la falaise.
Alors prêts à se mettre en marche ?
D'un bon pas de tortue, nous descendons jusqu'au port de pêche dont l'installation remonte au XIXe siècle (jusque à cette date, on échouait les bateaux à fond plat sur la grève des deux baies) et nous contournons l’écluse dotée d'un « bassin de chasse » pour repousser la vase car la Gironde a tendance à se montrer fort généreuse en matière de dépôts. Alors que la baie du Caillaud se transforme paisiblement en roselière, qui pourrait imaginer qu’il y avait là une plage de sable fin dans les années soixante ? Mais déjà au début du XXe siecle, on menait paître les moutons entre les deux presquiles du Caillaud et de Talmont. Vraiment Gironde varie, bien fol est qui s’y fie... Un restaurant marque l'entrée du faubourg du Caillaud qui se dresse fièrement du haut de ses 24 mètres, ses falaises hérissées de carrelets.
- C - Si on trouve même des ostrea talmontiana dans les fossiles antédiluviens du Caillaud, comment s’appelaient les huîtres indigènes consommées sur les côtes atlantiques avant d'être remplacées par les huîtres creuses qui font la joie de nos papilles gustatives ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Nous guettons sur notre droite un petit chemin qui va nous conduire à la pointe de Cornebrot qui nous offrira une vue inoubliable de l'église de Talmont. Une centaine de mètres à parcourir mais... sur 75 millions d'années : en sont témoins toute une faune et une flore aujourd'hui fossiles comprenant ammonites, brachiopodes et autres oursins ayant proliféré entre - 84 et - 75 millions d'années. Enfin pas tous les fossiles... une petite butte à huîtres nichée au creux de la baie du Caillaud est beaucoup plus récente et témoigne d’une consommation ininterrompue entre l'antiquité et le Moyen Âge par une communauté villageoise installée là depuis près de 2000 ans.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Arrivés à la pointe de Cornebrot, à la crête aujourd'hui dune houle de vignes, nous foulons une terre densément occupée autrefois par des moulins, des bergeries et même jusqu'au XVIIIe siècle par le cimetière paroissial ! Làs, nous n’en saurons pas plus car les Américains ont entièrement bouleversé le site en 1917. Les Américains ? Mais oui ! Lorsque les Etats-Unis entrent en guerre aux côtés des Alliés, ils décident de créer au Caillaud un port en eau profonde pour y accueillir le gros matériel venu d’outre-Atlantique et le ravitaillement du corps expéditionnaire.
- D - Le camp américain sera démantelé à la fin de l’opération Nodex mais avez-vous entendu parler de l’opération Nodex ?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Le Caillaud se couvre de baraquements pour loger 6 000 soldats et 1500 prisonniers de guerre. Seule l'armistice de 1918 sauvera Talmont d'une bétonisation générale. Toutefois le lieu continuera d’intéresser les stratèges yankees : un camp militaire est à nouveau ouvert en 1956 mais il ne connaîtra qu'une existence très éphémère.
- E -Combien y a-t-il de carrelet aujourd'hui au Caillaud et à Talmont?
Alors prêts à se mettre en marche ?
Nous poursuivons notre balade en tutoyant les bords de la falaise où s’égrène un chapelet de carrelets, présence échassière et indissociable du monde de l’estuaire. Pourtant aucun carrelet ne figure sur le plan cadastral de Talmont de 1831. Les premières installations plus ou moins provisoires n'apparaissent qu'au début du XXe siècle, et seulement dans les années 1950 pour le Caillaud où on en compte 27 en 1977. Emportés par la tempête de 1999, beaucoup de carrelets ont été reconstruits par la suite avec une réglementation plus stricte quant à leur architecture et leur emplacement.
Alors prêts à se mettre en marche ?
Nous voilà maintenant en vue de la Baie de Chandorat. Se déploie devant nos yeux un véritable livre d'histoire. Apercevez-vous le creux du théâtre romain et le Moulin du Fâ ? Un peu au-dessus, l’amer de la Garde signale un ancien camp néolithique, avec des fossés et des entrées en « pinces de crabes »… Ayant retrouvé l’avenue de l’estuaire, nous la reprenons en direction de Talmont. Attention, bifurcation à droite sur la rue des Porteaux. Celle-ci nous fait descendre à la Fontaine de la Font entourée de sept « timbres » ayant servi de lavoirs ou d’abreuvoirs. En effet, jusqu’en 1949, ce puits surmonté d’une pompe actionnée par une manivelle à roue était le seul à fournir de l’eau potable (au bourg de Talmont, il fallait se contenter d’eau saumâtre).
- F - Nous reprenons la route vers le bourg de Talmont par la rue de la Fond en longeant quelques mattes. Mais savez-vous ce que désigne une « matte » dans l’univers de l'Estuaire ? »