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III-1 Les derniers combats

Gabriel CANTAL

Created on February 6, 2025

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Transcript

Les derniers combats

Aire-sur-Adour

La libération du Gers

Avéron- Bergelle

Retour

La mort du capitaine Parisot

A la poursuite des Allemands

Sur le front de l'Atlantique

Face à l'avancée alliée à l'été 1944, Hitler ordonne aux secteurs fortifiés de la côte ouest de la France de résister. Alors que Nantes et Bordeaux sont libérées, les Allemands stationnés le long des côtes françaises se replient sur leurs bases maritimes qu'ils transforment en solides camps retranchés défendus par des batteries côtières, bunkers, barbelés et champs de mines. Près de 100 000 hommes, protégés par plus de 1000 blockhaus et 1300 pièces d'artillerie, constituent ainsi autant de "poches" de résistance ennemie dans les lignes alliées, telles Dunkerque, Lorient, Saint-Nazaire, La Rochelle, l'île de Ré, l'île d'Oléron, la Pointe du Grave et Royan. Commence alors durant l'hiver une guerre de position, ponctuées par des raids et des tirs d'artillerie renforcée par des actions de sabotage et de renseignement de la résistance intérieure. Des combats de plus grande ampleur ont eu lieu d’abord à l’automne 1944, lors d’engagements qui contribuent à fixer le périmètre durable des poches ; ensuite, pendant la contre-offensive allemande des Ardennes (mi-décembre 1944 et janvier 1945), avec des attaques allemandes contre les assiégeants ; enfin en avril 1945, peu avant la capitulation prévisible du Reich, avec de véritables offensives françaises libérant le secteur sud. A la suite des combats victorieux à la Pointe du Grave et à Royan, le 8 mai 1945, les 25 000 Allemands assiégés dans Lorient, les 35 000 Allemands assiégés dans Saint-Nazaire par des bataillons FFI etdes éléments américains se rendent sans conditions, comme l’amiral Schirlitz commandant les forces allemandes de La Rochelle. Le 9 mai 1945, les 13 000 Allemands assiégés dans Dunkerque se rendent sans combat.

Les poches de l'Atlantique

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Convaincu de l'importance de réduire les poches de résistance, le général De Gaulle prépare à l'automne 1944 avec l'aide de la 2ème DB et l'état-major anglo-américain "l'opération Indépendance" destinée à libérer Royan. Mais l'opération doit être annulée côté français en raison du départ des chars de la 2ème DB pour contenir la contre-attaque allemande dans les Ardennes. Mais une erreur de commandement conduit à un raid aérien de 300 appareils de la Royal Air Force le 5 janvier 1945 qui, en deux vagues (à 5h00 et à 6h00), déverse 1 600 tonnes de bombes sur la "Poche de Royan", faisant un millier de victimes civiles. C’est un désastre dont la responsabilité est partagée par les Français et les états-majors américains et britanniques. Durant le mois de janvier les populations civiles sont secourues et évacuées.

Le siège de Royan (septembre 1944 - avril 1945)

Le colonel Pohlmann, commandant des troupes allemandes (remplacé ensuite par l'amiral Michahelles), organise à partir du 18 août 1944, la défense de la poche de Royan. Les canons du mur de l'Atlantique (soit 218 ouvrages) sont retournés vers l'intérieur du pays et appuyés par 4 batteries de DCA et 150 canons, 215 000 mines parsèment le front de terre. La "Poche de Royan" contrôlée par une garnison de 5 500 hommes, est ainsi délimitée par la Seudre et ses marais jusqu'à l'Eguille et, au sud-est, par une ligne Saujon-Cozes. L'état de siège est décrété le 12 septembre 1944.

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Les hommes du groupement sud, sous les ordres du colonel Adeline, qui ont lancé l'offensive de Cozes vers Talmont, Meschers et Trignacles font la jonction avec celles de Grenger à Triloterie. Les chars du 12e cuirassier pénètrent dans Royan, réduisent les poches de résistance ennemie. Ils foncent au nord-ouest, prenant ainsi Vaux-sur-Mer, Courlay, Saint-Augustin et appuient l’offensive du 158ème RI de Monnet. Le 16 avril, le 158e RI, où se trouvent les volontaires de la 2ème compagnie du bataillon de l'Armagnac, franchit la Seudre et s'infiltre dans la forêt de la Coubre. Le 17 avril, ils atteignent la presqu'île d'Arvert et La Tremblade, prises à la suite de durs combats. Ces dernières, avec la Grande Côte, la Pointe de La Coubre et Pontaillac sont les derniers points de résistance. Le 17 avril l'amiral Michahelles, commandant de la place de Royan, est capturé. Le 18 avril, une dernière vague de bombardements emporte la reddition des bunkers de la forêt de la Coubre. Les combats pour la libération de Royan ont fait 150 morts et 700 blessés chez les Alliés, dont 13 morts et 56 blessés pour le 158ème RI. On dénombre 479 victimes et 4600 prisonniers allemands

L’opération Vénérable (13-17 avril 1945)

Au printemps 1945, le général de Larminat obtient le retour d'une partie des unités du front des Ardennes qui viennent renforcer les 25 000 soldats des unités de la résistance, afin de lancer la bataille décisive. Dans la nuit du 13 au 14 avril, les bombardements américains préparent l'assaut. Le 14, à 16h35, les chars, suivis de l'infanterie, attaquent simultanément la Pointe de Grave et Royan, pénétrant ainsi les positions allemandes. Le groupement nord, sous les ordres de Grenger, lance l'offensive à partir de Saujon vers Médis. La position prise, un pilonnage d'obus le lendemain ouvre la route aux unités de la 2ème DB, qui progressent vers la presqu'île d'Arvert, et entrent dans Bernon puis Royan.

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Dans la semaine du 22 au 29 avril, les troupes alliées font mouvement vers les plages de la pointe de Gasteau, alors que les résistants de l’île organisent des sabotages sur le continent et neutralisent les mines à l'entrée du port de Boyardville. Le 30 avril à 5H30, l’artillerie pilonne l’île pour préparer le débarquement. A 6h00 les premiers artificiers sont à pied d'oeuvre à la pointe d'Arceau. Les troupes allemandes sont coupées des renforts côtiers et en trois vagues successives, 2000 combattants débarquent sur l'île d'Oléron. Le 158ème RI embarque à La Tremblade : le 3ème bataillon débarque à la pointe de Gasteau, le corps Franc Marin près de Boyardville, et le 2ème bataillon s'empare de Dolus le 1er mai. Chaque blockhaus est attaqué à la grenade et au bazooka. Le colonel Durand reçoit la reddition allemande à 18h00. La résistance des derniers réduits prend fin à 22h00 lorsque les Alliés ayant atteint la pointe nord de l'île d'Oléron, contrôlent le port Boyardville et les dunes des Saumonards. Les pertes FFI s'élèvent à 18 tués et 55 blessés, dont deux morts et 15 blessés pour le 158ème RI. Les Allemands perdent 300 hommes et des centaines sont faits prisonniers. Au cours des actions menées en Gascogne, le bataillon de l’Armagnac a perdu vingt-sept hommes, dont son chef Parisot. Sur le front de l’Atlantique vingt-trois autres volontaires meurent pour la France.

L'opération "Jupiter" et la libération de la poche de l'île d'Oléron

L'île d'Oléron, bastion avancé du mur de l'Atlantique dans le secteur de La Rochelle permet aux Allemands de contrôler l'estuaire de la Gironde : 29 blockhaus et 42 positions dans la campagne défendent la position, complétés par un tapis de 30 000 mines. Le capitaine de corvette Schaeffer, commandant allemand de l'île dispose de deux mille hommes et de 180 pièces d'artillerie dont toutes les pièces mobiles ont été ramenées de la côte ouest vers la côte est face au continent. Le général de Larminat, commandant de l'armée de l'Atlantique, après la prise de Royan, décide de prendre l'île d'Oléron. Il a à sa disposition les 50e et 158e régiments d'infanterie ainsi que des troupes de fusiliers marins et des détachements des forces françaises libres.

La 2ème compagnie du Bataillon entre dans Auch

À l'aube, Parisot estime pouvoir tenter une négociation et s'avance, seul, face aux Allemands pour s'adresser à eux dans leur langue, mais l’ennemi ne parvient pas à un accord. Parisot donne l'ordre d'ouvrir le feu à 8H. Le combat, très violent, dure toute la journée. La 2ème compagnie est appelée en renfort et le lieutenant Jacob parvient à faire prisonniers un officier allemand et ses hommes. À 20H30, les Allemands se rendent. Ils ont eu 61 morts ; sept officiers, 185 sous-officiers et soldats sont faits prisonniers. Du côté français, on dénombre vingt-sept morts et vingt-huit blessés. Les prisonniers sont conduits à Mauvezin, puis ils seront ramenés à Auch. Le Gers est libéré.

Le 22 août 1944, ce sont 100 camions transportant le Colonel Hilaire (George Reginald STarr), le Commandant Parisot et leurs hommes, qui font une entrée triomphale dans Toulouse. Installés à la caserne Niel, ils reçoivent enfin de vrais uniformes militaires, godillots compris, ce qui marque pour la plupart d'entre eux un changement radical après la vie au maquis.

Le 31 décembre, la Demi-brigade prend le nom de Régiment Parisot. Enfin, le 16 février 1945, le régiment Parisot, avec le Bataillon Raynaud du 1er régiment du Gers, forment le 158e régiment d'infanterie commandé par le colonel Monnet, rattaché aux Forces Françaises de l’Ouest commandées par le général Larminat.

Monument commémoratif sur le pont Garigliano

Il arrive à L'Isle-Jourdain vers 20 h 30, alors que les trois compagnies du Bataillon de l'Armagnac et un Corps-Franc Pommiès ont pris leurs positions à l'entrée de la ville. La route et le pont Garigliano sont barrés par une locomobile de battage et un camion. Le convoi allemand s'immobilise à quelque distance pour la nuit.

Formé en trois colonnes, le Bataillon prend la route à midi et n’arrive qu’à la tombée de la nuit sur la Save. Le convoi allemand de 30 véhicules a été ralenti par des destructions et des coupures de route opérées par le Corps Franc Pommiès et les résistants locaux.

Le 23 septembre, la 2ème compagnie est affectée sur le front de l'Atlantique, entre Royan et Rochefort, dans les vallées de la Seudre et de la Charente. Cantonnés à Beurlay, sur la route de Saintes à Rochefort, les soldats remettent en état le matériel de transport (des véhicules de marque Berliet à moteur alimenté par gazogène) et s’entrainent à manoeuvrer une vingtaine de chenillettes Loyt. Du début octobre 1944 au mois d'avril 1945, la Demi-brigade occupe une zone située au nord de Royan, face aux troupes allemandes. Les coups de main se succèdent dans la forêt de la Coubre, truffée de Blockhaus.

Ce régiment comporte 3 bataillons de 867 hommes : - le premier bataillon sous les ordres du commandant Capin, - le deuxième bataillon sous les ordres du commandant Jean Gave, - le troisième bataillon sous les ordres du commandant Dorbes. Le commandant Fournier est chargé des services de renseignements et constitue le " Groupe Franc Marin Armagnac ".

Les obsèques du commandant Parisot se déroulent le 8 septembre 1944, en la cathédrale d'Auch. Le Capitaine Henri Monnet, adjoint du commandant Parisot, prend alors le commandement du Bataillon qui comprend désormais 1800 hommes et qui s’appelle à compter du 12 septembre 1944, la « Demi-Brigade de l’Armagnac ».

Vers 1 h30, un second Hudson arrive, se présente lui aussi d'une manière irrégulière et se dispose à atterrir sans effectuer le tour de piste réglementaire : il touche le sol, rebondit, avant de refaire un atterrissage. Deux hommes sont étendus sur le sol, le lieutenant Austruit, et le commandant Parisot, tous deux touchés à la tête, probablement par une roue de l'avion.

Le 29 août, le bataillon rentre à Toulouse à la caserne Niel. Il doit sécuriser l’aérodrome de Francazal où des avions anglais procèdent à des parachutages de matériel et amènent des agents. Dans la nuit du 5 au 6 septembre, alors que Parisot est au plus près de la piste pour contrôler des arrivages sensibles, un premier avion Lockheed Hudson largue ses containers, mais prend le terrain à l'envers.

Le 24 juillet au soir, à la suite de la bataille d'Arx, un convoi de camions enlève les effectifs de la 2ème compagnie et ceux restant du Bataillon de Nérac qui sont rassemblés sous les ordres du capitaine Parisot à Avéron-Bergelle dans le Gers. Des combats ont lieu le 3 août à Terme-d'Armagnac, le 6 août au Houga et à Toujouse. Le 9 août, les Allemands quittent Auch et le Bataillon de l’Armagnac les intercepte aux abords de l’Isle Jourdain. Le 10 août, un combat se déroule à Losse où un Landais est tué. Le 12 août 1944, lors de l'installation en prévision de l'attaque d'Aire-sur-l'Adour, un camion allemand est mitraillé. Mais fortement armé, il riposte et force le passage à l'entrée nord de la ville au lieu-dit Cap de la Coste. Le bataillon perd trois hommes : Jean Goossens, Guy Le Roux et Georges Matayron . Le 13 août 1944, à 6 heures un commando du bataillon, auquel participe Albert Pontenx, attaque les positions allemandes d'Aire-sur-l'Adour. Pierre Baudéan est tué mais vers 13 heures, les Allemands quittent définitivement la ville. Le 25 août, le département des Landes est libéré.