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I-2 préparer le combat et l'après-guerre
bassirou karim
Created on January 24, 2025
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Transcript
Préparer le combat et l'après-guerre
Les premières actions du groupe Croharé
Membres : Elie Bazoin (alias Suzanne), Louis Laffargue (alias Gilles), René Leguillou (alias Yvrac) et Troy Germier (alias Jean-Pierre)
Président
Chauffeur : Paul Michaud
Trésorier : Jean-Louis Lafitte
Secrétaire : Gaston Bichemont (alias Joseph)
Vice-Président
Agents de liaison
Le Comité de Libération de la région de Roquefort
Le premier maquis
Préparer l'après-guerre
Hélène Remazeilles, âgée de 18 ans, sert également d’agent de liaison, transmettant des messages écrits ou oraux aux différents groupes de résistants. Au cours de ces missions qui lui prennent la journée, elle parcourt parfois plus de cent kilomètres, les messages cachés dans le guidon de son vieux vélo. Hélène Remazeilles tape également des tracts qui incitent les jeunes gens à refuser de partir pour le STO. Elle en fait une douzaine qu'elle borde d'un trait bleu et rouge prenant ainsi pour symbole les trois couleurs du drapeau français. Elle se charge de la distribution de ces tracts dans la nuit du 29 au 30 août 1943, sans en parler à ses parents. Dans chaque village, elle placarde les tracts à l'aide de punaises sur des portes de maisons ou des arbres.
A la nuit tombée, les enfants qui ont dîné avec la famille, sont conduits par Hubert Croharé dans le jardin. Ils descendent le long de la rivière du moulin, remontent la pente à gauche pour rejoindre la sortie de Roquefort, près du fleuriste. Ils traversent ensuite la départementale, prennent le chemin du Pouy, et traversent la ligne de démarcation à Sarbazan. Au-delà, ils sont pris en charge par un membre de la filière ou par un membre de la famille.
Raymonde Laporte
Dans un premier temps, Hubert Croharé s’occupe de tout ce qui touche au renseignement et à partir de 1943, de cacher les réfractaires au STO grâce aux papeteries de Roquefort où il travaille avec Gaston Béziat : ceux qui refusent de partir en Allemagne sont employés sous de faux-noms dans les chantiers et scieries aux environs de Roquefort voire dans l’usine elle-même. Les fausses cartes d’identité et les faux certificats de travail sont établis par les secrétaires aux papeteries, Hélène Remazeilles et Raymonde Laporte.
Au niveau législatif, le CFLN et l’Assemblée Provisoire prennent 400 ordonnances publiées au Journal Officiel de la République française entre juin 1943 et août 1944 pour organiser les pouvoirs publics à la Libération, prévoir l'épuration et surtout restaurer la légalité républicaine. Le but est de mettre en place l’« État clandestin », qui doit remplacer les autorités de Vichy dans la foulée des combats de la Libération et préparer l’élection d’assemblées nouvelles. L’ordonnance du 10 janvier 1944 crée les commissaires régionaux de la République, qui doivent diriger les préfets pour reprendre en main les administrations locales. L'ordonnance du 14 mars 1944 concerne l’exercice des pouvoirs civils et militaires dans le but d’éviter de subir une administration militaire américaine (AMGOT) en plaçant aux différents échelons de commandement national, territorial et local, des responsables français. Il s’agit d’assurer le respect de la souveraineté française, face aux risques d’empiètements des Alliés. Le 21 avril 1944, l’ordonnance portant organisation des pouvoirs publics en France après la Libération est signée par de Gaulle et les commissaires du CFLN : elle accorde le droit de vote et d’éligibilité aux femmes « les femmes seront électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes » (article 17). L’article 1er de l’ordonnance du 9 août 1944, élaborée par René Cassin, rétablit la légalité républicaine, la fidélité aux principes démocratiques.
A partir du remaniement du 9 novembre 1943, le CFLN sous l’autorité du seul de Gaulle, se dote d’instances gouvernementales pour accroître son efficacité et le légalisme de ses décisions. Une Assemblée consultative provisoire (ACP) est mise en place par l'ordonnance du 17 septembre 1943. Elle siège à Alger du 3 novembre 1943 (séance inaugurale au Palais Carnot d’Alger en présence de De Gaulle et Giraud, les deux coprésidents du CFLN) au 25 juillet 1944. Elle réunit une majorité de délégués de la Résistance, intérieure comme extérieure, ainsi que des parlementaires de 1940 ayant refusé les pleins pouvoirs à Pétain et des conseillers généraux d’Algérie. Dès septembre, le CNR (Conseil National de la Résistance créé par Jean Moulin) délègue cinq de ses membres pour y siéger de manière permanente. Le président de cette assemblée d’Alger est Félix Gouin, ancien député socialiste. L’Assemblée renforce la légitimité du CFLN et elle apporte un soutien unanime à de Gaulle comme chef de guerre
Il faut faire preuve de beaucoup de prudence et de discrétion. L’arrivée d’une famille entière tentant de traverser la ligne au même poste de garde aurait éveillé les soupçons des sentinelles. Ainsi, les adultes passent clandestinement la ligne de nuit par la Haute Lande, guidés par un des membres de la filière d’évasion tandis que les enfants arrivent discrètement à la papeterie ou au restaurant « chez Sidonie ».
La famille Croharé habite à Roquefort en zone occupée rue de l’Eglise. Pour se rendre à son travail à la papeterie, Hubert Croharé passe matin et soir muni d’un laissez-passer (ausweis) le contrôle du pont de Roquefort. Derrière sa maison (photocopies), un jardin domine la rivière et un petit chemin en escalier donne accès à la berge. C’est par ce passage qu’il sort la nuit pour aider des personnes à franchir la ligne de démarcation. Il est l’un des maillons d’un réseau d’évasion vers la zone libre, qui part du Nord de la France et passe par Lencouacq, Sarbazan, Geaune, Samadet, Hagetmau, Amou, en direction d’Orthez et des Pyrénées.
En juin 1944, Hubert Croharé (alias Léon, puis Oran) choisit de rejoindre le groupe de Roquefort, mais des désaccords l’opposent rapidement à Gaston Béziat. La rafle du 21 avril 1944 laisse un groupe totalement désorganisé. Il est décidé d’en confier la direction à deux personnes pour éviter la paralysie du groupe si une nouvelle rafle se produit. Béziat n’acceptant pas de partager le commandement, le capitaine François (Ernest Acinde) décide le 1er juillet 1944 la création d’un Comité de Libération de six hommes pour valider les opérations à entreprendre. Le colonel Carnot dirigeant le CFP (Corps Franc Pommiès) décide la mise en retrait de Gaston Béziat et la nomination d’Hubert Croharé au poste de président du Comité de Libération de Roquefort, qui commence à recruter des volontaires dans tout le canton.
Ils sont pris en charge par Madame Croharé : accompagnée d’un de ses propres enfants sur le porte-bagages de sa bicyclette, elle se rend à la papeterie, comme elle en a l’habitude, afin de porter un repas à son mari. Elle prend alors en charge un ou deux enfants et les présente comme ses neveux ou nièces au contrôle du pont. Comme les sentinelles habitent au premier étage de la maison Croharé, ces soldats connaissent parfaitement la famille et lèvent la barrière sans problème.
Le 15 mai 1944 un premier maquis de 11 hommes est mis en place par le capitaine François au lieu-dit “Marcaou” sur la commune d’Arue. Il est successivement déplacé au lieu-dit “Maureilhan” (commune de Roquefort), puis à Lencouacq dans une ferme abandonnée, au lieu-dit Sauvagnon. Le groupe de Roquefort rassemble 161 hommes fin mai 1944, encadrés et formés par Jean Gros, Thouvignon, Alban Dubrou, Giresse, Henri Dupouy et Bazoin. Il y côtoie un groupe de onze résistants communistes espagnols du bataillon FTP Arthur, commandé par Edouardo Casado, alias "Barbas".