L'écriture dans l'art_exposition

Art & Ecriture

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Entre, signes, traces et mémoire

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Maître Corbeau, sur son arbre perché, tenait dans son bec un fromage. Maître Renard, par l'odeur alléché, lui tint à peu près ce langage : "Hé ! Bonjour, Maonsieur du Corbeau ! Que vous êtes joli ! , que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage se rapporte à votre plumage, vous êtes le phénix des hôtes de ces bois". A ces mots, le corbeau ne se sent pas de joie, et pour montrer sa belle voix il ouvre un large bec, et laisse tomber sa proie. Le renard s'en saisit et dit : "Mon bon monsieur, apprenez que tout flatteur vit aux dépends de celui qui l'écoute ! Cette leçon vaut bien un fromage sans doute ! Le corbeau, honteux et confus, jura mais un peu tard qu'on ne l'y prendrait plus ! Jean de la Fontaine. Maître Corbeau, sur son arbre perché, tenait dans son bec un fromage. Maître Renard, par l'odeur alléché, lui tint à peu près ce langage : "Hé ! Bonjour, Maonsieur du Corbeau ! Que vous êtes joli ! , que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage se rapporte à votre plumage, vous êtes le phénix des hôtes de ces bois". A ces mots, le corbeau ne se sent pas de joie, et pour montrer sa belle voix il ouvre un large bec, et laisse tomber sa proie. Le renard s'en saisit et dit : "Mon bon monsieur, apprenez que tout flatteur vit aux dépends de celui qui l'écoute ! Cette leçon vaut bien un fromage sans doute ! Le corbeau, honteux et confus, jura mais un peu tard qu'on ne l'y prendrait plus ! Jean de la Fontaine. Maître Corbeau, sur son arbre perché, tenait dans son bec un fromage. Maître Renard, par l'odeur alléché, lui tint à peu près ce langage : "Hé ! Bonjour, Maonsieur du Corbeau ! Que vous êtes joli ! , que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage se

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Art et écriture

Art et écriture

L’exposition « Art et écriture : entre signes, traces et mémoire » invite à explorer les liens profonds entre l’écriture et l’art, à travers les époques et les cultures. Du geste ancestral qui grave une tablette d’argile aux œuvres modernes détournant les codes de l’écriture, cette exposition dévoile la poésie de cet « ancien savoir » qu’est l’écriture, où le signe devient à la fois un outil de communication et un objet artistique. À la croisée des chemins entre image et texte, les œuvres présentées témoignent de l’évolution fascinante de l’écriture, de ses origines concrètes symbolisant des lettres à ses formes abstraites évoquant des sons et des idées. Sculptures, estampages, manuscrits et créations contemporaines s’entrelacent pour révéler comment l’Homme,

au fil des civilisations, a inscrit sa mémoire et son identité dans la matière et le geste. Des tablettes égyptiennes aux expérimentations modernes, cette exposition met en lumière la manière dont l’écriture libère l’art et l’art enrichit l’écriture. Les artistes, témoins et créateurs, explorent ici le détournement des codes pour libérer la parole et questionner notre rapport au signe et à la trace. En offrant un voyage dans le temps et l’espace, de la Méditerranée antique aux formes contemporaines, cette exposition célèbre l’écriture non seulement comme outil de mémoire et d’expression, mais aussi comme une forme d’art à part entière, où le geste, la calligraphie et le dessin se rencontrent dans un dialogue intemporel.

Au commencement était le verbe ...

Partout à la fois, mais pourtant très oubliable et souvent anecdotique, il est facile de ne plus lui prêter attention tant elle nous semble instinctive. N’êtes-vous pas vous-mêmes en train d’en lire un extrait ? À vos papiers, crayons, smartphones et lunettes ; ici, nous redonnons vie à celle qui nous entoure, omniprésente et silencieuse.

L’Histoire commence avec l’écriture, parce que l’écriture est le socle de l’histoire. Elle permet de la consigner et de la définir. Dans cette partie, nous vous proposons de redécouvrir l’écriture dans son sens le plus fonctionnel. De la consigne d’éléments aux signatures d’artistes, en passant par les descriptions et explications, l’écriture de cette salle saura vous surprendre par ses nombreuses utilisations.

Et le verbe devint matière

Ici, l'écriture se libère de son rôle utilitaire pour devenir une œuvre en soi. Elle dépasse sa fonction de simple transmission d’idées et devient matière, image et rythme. Les formes des lettres, la texture de l’encre et la disposition des mots sur le support deviennent des éléments esthétiques. L’écriture devient une composante essentielle de l’œuvre, repoussant les frontières entre texte et image, explorant une dimension visuelle autonome, où chaque geste graphique participe au message global de l’œuvre. Qu’elle soit manuscrite ou imprimée, l’écriture invite à explorer la structure des mots, leur signification et leur matérialité. Elle devient un véritable langage visuel, et l’artiste joue avec le texte pour provoquer une expérience au-delà de la lecture.

L’écriture peut aussi devenir un geste rituel, une réflexion sur le temps, une exploration de l’espace. Parfois répétée, elle devient un marqueur du temps, une empreinte d’expérience personnelle et collective. À d’autres moments, elle s’efface dans l’abstraction, ne cherchant plus à être lue, mais ressentie, perçue dans sa seule matérialité. L’écriture devient ainsi un médium artistique qui interroge la lisibilité, la mémoire et l’identité. Elle ouvre de nouveaux espaces de réflexion où les mots cessent d’être des outils de transmission et deviennent des œuvres en eux-mêmes, portant en eux une dimension poétique et philosophique.

Au delà des lettres

Si l’écriture peut servir l’art autant qu’elle peut elle-même le constituer, nous pouvons dès lors questionner les limites qui lui sont constitutives en tant que forme graphique. L’écriture peut-elle figurer esthétiquement ? Et cette figuration peut-elle se produire hors de son sens inhérent ? Au-delà de tout rôle social ou esthétique, l’écriture est au sens le plus stricte une série d’inscriptions physiques dans une matière. Le système de signes peut aussi dès lors s’effacer derrière l’inscription matérielle. Il laisse derrière lui un spectre de sens détournés par les artistes ou effacés dans le temps. Quoiqu’il en soit, sa trace demeure. On en constitue quelque mystère, comme celui que revêt les textes religieux réduits en pures symboles, ou celui de l’abstraction et son sillon expressionniste.

Enfin, l’écriture en tant qu’art rejoint ainsi au XXème siècle l’ambition conceptuelle du rejet de la plus pure figuration. Sans sens ni signification, l’écriture peut sembler perdre tout but. Elle se réduit dans son existence physique à une ébauche de motifs, lignes, traces, et autres figures. On peut dès lors convoquer une perception différente, plus sensorielle ou instinctive. On pourra surtout profiter de l’abstraction de l’écriture comme une façon d’en ressaisir les limites. Alors, s’envisage la signification de ces traces, ébauches esthétiques qui traversent l’histoire et véhiculent des secrets visuels, peut-être impénétrables hors de notre ressenti. Est-ce là un nouvel alphabet des sens ?

Merci pour votre visite !

Et maintenant, à vos crayons !

Au fil des pages

On ne peut parler écriture fonctionnelle sans parler de livres. D’abord réservée aux volumes religieux, l’écriture se démocratise pour devenir avec l’inventoin de l’imprimerie en 1492 par Gutemberg une part importante du commerce et de la société. Néanmoins, elle soulève aussi de nouveaux enjeux: à l’époque, seules les personnes ayant accès à l’éducation savent lire. Aujourd’hui, on compte encore près de 773 millions d’adultes analphabètes dans le monde. L’écriture des ouvrages se distingue par l’apparition progresssive des enluminures qui viennent sublimer les textes par des images, illustrations des propos ou complètement annexes à l’histoire racontée.

Lettres de consommation

Barbara Kruger fusionne habilement texte et image pour interroger notre rapport à la société contemporaine. Inspirée par la publicité et la culture de consommation, elle détourne des photographies en noir et blanc et les associe à des slogans percutants en lettres blanches sur fond rouge. Ici, « I shop therefore I am », une parodie de la célèbre phrase cartésienne, met en lumière la place dominante de la consommation dans nos identités modernes. À travers ce jeu visuel et verbal, Kruger brouille les frontières entre art, publicité et critique sociale. Sa palette minimaliste et sa typographie rappellent les avant-gardes russes et allemandes des années 1920, soulignant un héritage artistique où le mot écrit devient un médium puissant. Plus qu’un simple message, le texte se fait ici matériau artistique et miroir caustique de notre époque.

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Allons voir !

L'usage des lettres

L’écriture dans sa fonction stricte (figurative, informative) trouve donc sa place dans l’art. On la retrouve aussi bien comme constituante mineure - élément factuel de décor dans la peinture de Pietro Longhi - que comme composante majeure d’une peinture - le prisme religieux est souligné par des maximes latines qui entourent le Doge. Dans une de ses formes les plus brutes, elle s’incarne aussi dans la signature des artistes à même l'œuvre.

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Comment visiter l'exposition ?

Circulez d'un plan à l'autre en utilisant les flèches sur les côtés de l'écran. Vous pouvez aussi vous rendre directement dans une salle en cliquant sur le plan en bas à droite. Cliquez sur les oeuvres et passez votre souris sur les étiquettes qui les accompagnent pour en connaître les secrets, et cliquez sur les loupes pour en apprendre encore plus ! Les étoiles signalent les explications destinées aux enfants.

Bonne visite !

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Ecrire sans penser

Dans cette série, l’artiste américain Matt Mullican expose le travail et l’activité de « that person », « cette personne », son alter-ego inconscient. Ce panneau est issu de la sixième salle de la série, qui en comporte douze. Les mots inscrits sur un des murs évoquent un processus d’écriture automatique. Mullican est célèbre pour ses créations sous hypnose. Il cherche alors en révélant son inconscient à briser les habitudes du quotidien qui formatent l’art. Les mots se chevauchent et s’amassent, leurs formes varient et transmettent l’énergie enfoui d’un être. L’écriture ne se distingue plus réellement des autres motifs : elle est le même mouvement spirituel.

Le Corps en Mots

Léonard de Vinci fait de l’écriture bien plus qu’un simple outil explicatif. Les annotations manuscrites, qui décrivent les proportions idéales du corps humain, se transforment en une composante essentielle de l’œuvre. Loin de se limiter à un texte descriptif, l’écriture devient une forme d’art à part entière, interagissant avec le dessin pour créer un dialogue entre texte et image. Chaque mot inscrit autour de la figure devient un élément visuel et conceptuel, enrichissant la signification de l’œuvre. L’écriture, en se mêlant au dessin, ne sert pas seulement à informer, mais à articuler la réflexion sur l’harmonie du corps humain, soulignant la relation entre art, science et géométrie. À travers cette intégration de l’écriture, de Vinci transforme le texte en une part active de son exploration artistique du corps humain, plaçant l’écriture au cœur de sa démarche créative.

Écrire le temps

Que vois-tu ici ? Une simple date ? Eh bien, pas tout à fait. On Kawara écrit une date blanche sur un fond noir, jour après jour. En faisant ça, il change l’écriture en œuvre d’art. Pas de mots compliqués, juste des chiffres ! Ces dates sont des souvenirs précis, comme une capsule qui capture le temps. Chaque jour qu’il écrit devient spécial, comme une page de calendrier qui t'invite à penser au temps qui passe. Tu te souviens de ce que tu faisais hier ? Ou avant-hier ? Peut-être qu’écrire ça dans un carnet rendrait chaque journée un peu plus magique… Quelle date choisirais-tu pour la rendre éternelle ?

De nouvelles lettres

Comment l’écriture va-t-elle au-delà du sens ? Nous pouvons essayer de constituer un alphabet d’expressivité sensoriel. Il y aurait certainement K, comme Kandinsky, Vasilij : l’artiste vise une abstraction qui use des couleurs comme de signes en elles-mêmes, des points et des lignes comme les réactifs engageant la subjectivité vivante et la sensibilité du spectateur. Le mouvement dynamique de la composition est celui d’une écriture au travail, qui se constitue à l’intérieur de l’œil même. Ou aussi, D, comme Deluigi, Mario : le grattage, technique qu’il a grandement participé à développer au milieu du XXe siècle, se produit après la peinture, correspondant à une marque en négatif. C’est aussi le surgissement d’une écriture-inscription après la destruction, par-dessus les décombres de signes matériels.

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Les lettres divines

L'écriture se manifeste subtilement dans les inscriptions visibles au sommet de l’œuvre et sur la croix elle-même. Les lettres mystérieuses transcendent leur rôle descriptif. Elles invitent le spectateur à une méditation sur leur signification spirituelle et symbolique, tout en amplifiant la charge narrative de la scène. L’écriture devient ici un pont entre le visible et l’invisible, mêlant contemplation visuelle et réflexion intellectuelle. Tandis que le Christ pâle et les angelots pleurent sa mort dans un ciel vibrant, l’arrière-plan détaillé — avec ses ponts, carrières et figures — agit comme un récit parallèle. Bellini unit texte et image pour enrichir cette méditation sur la Passion, où chaque signe et symbole résonne dans un dialogue silencieux mais puissant.

Le dessous des cartes

L’écriture sur les cartes joue un rôle essentiel : elle nomme des lieux, trace des frontières et fournit des informations cruciales comme les distances ou les points de repère. Elle accompagne également les explorateurs et témoigne des savoirs d’une époque. Au delà de l’orientation, elle enrichit les cartes d’une dimension historique et culturelle. Grâce à l’écriture, une carte devient bien plus qu’un outil de navigation : elle raconte des histoires, immortalise des découvertes et transmet un héritage universel.

A en perdre ses mots !

Si l’écriture peut se réinventer comme inscription, s’abstraire ou encore mieux s’incarner dans la matière, son geste s’engouffre alors entièrement dans la création visuelle, toujours aux frontières de la représentation. Mais ce geste créatif est-il réductible, inscrit dans ces expressions ? Morandi efface toute écriture dans sa nature morte, peut-être pour signifier l’absurdité sociale des marques commercialisées, ou au contraire réanimer les objets prosaïques du commerce dans des formes éternelles, toujours est-il que son écriture visuelle demeure une expression plus large que ses marques spécifiques. Nous refermons le livre ici, en sachant que ses écrits ne sont pas épuisés, loin de là, ni son secret transpercé : le codage des inscriptions reste toujours à déchiffrer.

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Lire entre les lignes

L’écriture n’est pas qu’un outil ou un acte d’expressivité : perdant son sens, elle peut gagner d’autres valeurs. Le geste de Mehretu est un retour à une œuvre, si ce n’est primitive, du moins biblique : son chemin vers Bethléem est aussi celui vers une écriture religieuse qui n’est plus l’icône transcendée, mais un restant des matières terrestres s’inscrivant sur la toile. Les lignes tracent parfois quelques semblants de lettres : serait-ce les fragments d’un vieil alphabet, ou l’émergence d’un nouveau ?

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Même dans les films !

Dans cette vidéo, Liu Da Hong documente les pratiques culturelles de la Chine communiste, en animant en 3D une classe de gym, reflétant le culte collectif du corps revendiqué par le Parti Communiste Chinois. A mesure que les corps se déforment, jusqu'à devenir grotesques, les écritures se resserrent. Les sous-titres assènent des affirmations dans une langue propagandiste tandis que les pictogrammes de mandarin s’effaçant dans le rouge évoquent clairement Le Petit Livre Rouge, outil de propagande maoïste. L'écriture devient progressivement illisible, dénonçant le non-sens de l'idéologie totalitaire qui écrase les corps.

De nouvelles lettres

Comment l’écriture va-t-elle au-delà du sens ? Nous pouvons essayer de constituer un alphabet d’expressivité sensoriel. Il y aurait certainement K, comme Kandinsky, Vasilij : l’artiste vise une abstraction qui use des couleurs comme de signes en elles-mêmes, des points et des lignes comme les réactifs engageant la subjectivité vivante et la sensibilité du spectateur. Le mouvement dynamique de la composition est celui d’une écriture au travail, qui se constitue à l’intérieur de l’œil même. Ou aussi, D, comme Deluigi, Mario : le grattage, technique qu’il a grandement participé à développer au milieu du XXe siècle, se produit après la peinture, correspondant à une marque en négatif. C’est aussi le surgissement d’une écriture-inscription après la destruction, par-dessus les décombres de signes matériels.

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Écriture Pesée

La déesse Maât tient une plume, symbole de la justice et de la vérité. Dans l'Égypte ancienne, cette plume n’était pas seulement un attribut divin, mais aussi un outil de mesure dans l’épreuve de la "psychostasie". Lors de cette épreuve, le cœur du défunt était pesé contre la plume de Maât, un acte où l'écriture – ici sous forme de symbole – jouait un rôle clé dans l’évaluation du destin de l'âme. Ce lien entre l'écriture et le jugement souligne la manière dont des symboles écrits, même dans un contexte spirituel, pouvaient être des éléments artistiques puissants. La plume devient ainsi bien plus qu'un simple objet : elle incarne un principe fondamental de justice, tout en illustrant la façon dont l’écriture et le symbole s’intègrent profondément dans l’art et la culture.

Ont participé à cette exposition :

Conseils et contraintes : Mme Saint Raymond Salle 1 : Nycia Pradel--Fernandes Salle 2 : Mélanie Barret Salle 3 : Virgile Brunet Présentation : Louison Dumont Mise en forme : Agnès Boüan du Chef du Bos La recherche et la répartition des oeuvres ont été menées en commun. PS : nous suggérons fortement aux musées italiens d'établir des catalogues pour faciliter la tâches aux suivants ...

Gravé dans le roc

Avant le format A4 que l’on affectionne particulièrement, il a fallu passer par le papyrus et encore avant… par les cailloux ! Les premières traces d’écritures proviennent bel et bien de pierres gravées, ou de tablettes d’argile. Loin de l'écriture que l’on côtoie, les symboles arborés par les tablettes trouvent néanmoins du sens à nos yeux, même lorsque leur compréhension nous est impossible: l'alignement des symboles en lignes verticales ou horizontales, les motifs figuratifs d’éléments réels ne sont pas sans nous rappeler notre graphie et nos emojis.

L'Écriture instinctive

Dans The Moon-Woman, Jackson Pollock explore une écriture picturale où lignes, formes et couleurs se substituent aux mots. Par son style énergique, l’artiste propose un langage abstrait et universel. La figure centrale, à la fois humaine et cosmique, se dresse comme un symbole, entourée de signes évocateurs de récits impossibles à verbaliser. Pollock s’inspire des traditions anciennes et primitives, intégrant des éléments qui brouillent les limites entre représentation figurative et abstraction expressive. Ici, l’écriture visuelle devient une expérience esthétique et narrative, suggérant une poésie émotionnelle et instinctive. Chaque coup de pinceau, chaque marque dynamique et pulsante traduit une pensée ou une sensation qui dépasse les mots, engageant le spectateur dans une exploration intuitive de l’œuvre et de ses résonances mystérieuses.