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L'illettrisme et le CEP

L'illettrisme c'est quoi ?

Comment en parler ?

Le rôle du conseiller CEP

Cliquez sur les différents blocs et boutons pour y accéder...

Un frein à l'évolution ?

→ Découvrez leurs parcours en vidéo...

Les situations

Les chiffres

L'illettrisme c'est quoi ?

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Les questions types à poser

Les attitudes, les comportements

Les indices à observer

Le rôle du conseiller CEP

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Les salariés en situation d’illettrisme que vous accompagnez vous diront rarement, bien que cela puisse arriver, qu’ils rencontrent des difficultés pour lire ou écrire. Ils auront plutôt tendance à le cacher, et mettent en place des stratégies pour contourner ou éviter les difficultés, ce qui rend parfois difficile le repérage de l’illettrisme. Soyez observateurs, posez quelques questions, pour identifier plus facilement si le salarié que vous accompagnez est en situation d’illettrisme.

Comment en parler ?

Quelle orientation possible ?

Comment aborder la question ?

Sommes nous légitimes ?

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Comment en parler ?

Retour au sommaire : comment en parler ?

En explorant les leviers

En écoutant les freins

En questionnant la situation

Comment aborder la question ?

Exemple :

  • Des sentiments négatifs vis à-vis de soi et des autres
  • Une expérience passée d’un apprentissage difficile
  • Des proches qui font les démarches nécessaires à l’écrit à la place de la personne

Questions type pour aider au repérage :

  • Vous pouvez demander à la personne de vérifier les éléments du dossier : nom, prénom, adresse,… et observer si la personne n’est pas à l’aise.
  • Après observations de plusieurs indices, vous engagez une discussion avec la personne et vous pouvez lui demander :

⭘ Vous êtes plutôt à l’aise à l’oral. Et à l’écrit, ça se passe comment ?

⭘ Les démarches en ligne, le numérique, ce n’est pas trop difficile ?

⭘ Quand était votre dernière formation, comment s’est-elle passée ?

Les personnes en situation d’illettrisme sont souvent très peu autonomes avec le numérique.

Les personnes en situation d’illettrisme ont souvent peu ou pas de qualification professionnelle, elles sont très peu demandeuses de formation, peuvent parfois même refuser d’aller se former par peur de se mettre en difficulté ou en situation d’échec.

Les personnes en situation d’illettrisme peuvent s’exprimer plutôt facilement à l’oral, mais sont en difficulté lorsqu’il s’agit d’écrire.

⭘ Echanges oraux

⭘ Rapport à l’écrit

⭘ Dans son rapport au temps ou à l’espace

⭘ Les attitudes, les comportements

Les attitudes, les comportements

  • Exprime un manque de confiance
  • A tendance à fuir le regard de son interlocuteur

  • A des difficultés à présenter son parcours dans l’ordre chronologique
  • A besoin qu’on lui rappelle les dates, horaires, adresses des rdv

  • Découpe mal les mots et/ou écrit phonétiquement
  • A inversé des rubriques dans le document (argumentaire PTP ou volet CEP)

  • Répond essentiellement par oui ou par non
  • Pose peu de questions
  • Peine à développer, à exprimer ses idées

⭘ Découvrez un extrait de la lettre ouverte

Les conseillers en évolution professionnelle, dans le cadre de leurs missions, peuvent être amenés à accompagner des salariés en situation d’illettrisme. Si les salariés abordent rarement le sujet d’eux-mêmes, il est du devoir des CEP de repérer d’éventuelles situations d’illettrisme et d’ouvrir le dialogue avec les salariés concernés, dans un climat de confiance et de bienveillance, pour échanger sur les actions à envisager. Des personnes en situation d’illettrisme nous en parlent dans une lettre ouverte :

→ Télécharger la lettre ouverte

→ Plus d'informations sur la Chaîne des Savoirs

« Le silence n’est pas une solution ; il enferme la personne dans son problème. Alors il faut en parler. C’est comme une libération ». « Vous vous demandez qui doit parler en premier : vous ou nous ? (…) Finalement nous nous sommes rendus compte que les deux doivent faire un pas. Quand vous avez deviné que nous n’arrivions pas à faire certaines choses ….ou que nous ne voulions pas écrire …c’est important de nous dire que vous avez compris notre difficulté. De notre côté nous devons oser dire que cela nous bloque pour plein de choses de ne pas bien savoir lire, écrire ou compter. Il y a un moment où chacun comprend qu’il doit parler, c’est comme une rencontre. »

Des indices à observer lors de vos entretiens avec les salariés C’est le cumul d’indices qui peut faire penser à une situation d’illettrisme.

⭘ Oralité

⭘ Rapport à l'écrit

⭘ Stratégie

⭘ Repérage dans l'espace et dans le temps

⭘ Sentiment

⭘ Rapport aux usages numériques

⭘ Rapport aux apprentissages

  • Scolarisation en France, jusqu'où ?
  • Ecole lointaine
  • Mauvais souvenir scolaire
  • Etc.

  • Rédaction mal orthographiée du message au CIBC
  • Mélange les majuscules et les minuscules
  • Ne prend aucune note
  • Etc.

  • Pas de maitrise du numérique
  • Besoin de maitriser le numérique en lien avec son travail ou son projet
  • Etc.

  • Peu mobile géographiquement et professionnellement
  • N'a pas le permis de conduire
  • A des difficultés à indiquer la chronologie d’évènements
  • Etc.

  • Isolement
  • Honte de ses difficultés
  • Peur
  • Etc.

  • Pas de besoin de lire ou d'écrire
  • Lire des livres avec des illustrations
  • Veut réapprendre pour ses enfants
  • Etc.

  • Comprend difficilement certaines consignes et explications
  • Peine à développer à exprimer ses idées
  • Utilise un vocabulaire restreint
  • Etc.

Exemple :

  • L’emploi : « si vous étiez plus à l’aise pour communiquer à l’écrit, est-ce que cela vous aiderait à trouver un emploi ? »
  • Les démarches administratives : « est-ce que vous aimeriez pouvoir faire vos démarches administratives seul.e, sans aide de vos proches ?
  • La communication via les pratiques numériques : « est-ce que le fait de pouvoir communiquer sur des réseaux sociaux vous permettrait d’être plus facilement en contact avec vos proches ? »
  • La scolarité des enfants : « si vous étiez plus à l’aise avec l’écrit, est-ce que cela vous aiderait à mieux suivre la scolarité de vos enfants ? »

→ Freins et leviers face à une démarche de réapprentissage à l’âge adulte

10% des adultes ont des difficultés avec les compétences de base en France : lire, écrire, compter. L’origine de ces difficultés varie d’une personne à une autre, et les causes peuvent être multiples. Lorsque les personnes ont été scolarisées en France, et qu’elles éprouvent, à l’âge adulte, des difficultés dans la lecture et l’écriture, on dit qu’elles sont en situation d’illettrisme. L’illettrisme concerne 1.400.000 adultes.Les difficultés avec les compétences de base peuvent se cumuler. 12% des adultes rencontrent ainsi des difficultés en calcul. 55% des personnes concernées sont en emploi. Parmi les demandeurs d’emploi, 18% sont en forte difficulté avec les compétences de base. Parmi les demandeurs d’emploi de longue durée, 25% sont concernés.

→ Découvrez le tableau sur les profils linguistiques

⭘ le parcours scolaire

⭘ le rapport à l’écrit

⭘ la formation continue

La présentation du dossier « PTP » (Projet de Transition Professionnelle) peut être l’occasion d’observer les réactions de la personne. Par exemple « c’est compliqué ce document à remplir », ou bien « je n’ai pas le temps » ou encore « je ne sais pas rédiger, je pensais que vous alliez le faire ».Dans ce cas, n’hésitez pas à faire expliciter par la personne ce qui lui pose problème.

⭘ le parcours professionnel

Exemples :

  • « Vous dites que vous n’avez pas fait d’études….c’est à dire ? »
  • « Vous dites que vous avez le niveau CAP….pouvez-vous m’en dire un peu plus ?
  • « Nous avons rapidement parlé de l’école. Quels souvenirs évoque l’école pour vous ? …»

Exemple :

  • « Parlez-moi du poste que vous avez occupé pendant plusieurs années. Vous n’avez pas eu envie d’évoluer dans l’entreprise ?....A votre avis qu’est-ce qui vous aurait aidé à évoluer dans votre poste ?

Exemples :

  • « Avez-vous déjà bénéficié d’une formation ?.....Comment cela s’est-il passé ?
  • « Qu’est-ce qui était aidant pour apprendre ? »
  • « Qu’est-ce qui vous donnerait envie de vous former ? »

Exemples :

  • « Est-ce que l’outil numérique est « facile » pour vous ? »
  • « Est-ce que vous vous sentez à l’aise à l’écrit ? »

Les situations d’illettrisme sont souvent plus difficiles à identifier que les situations liées à la maitrise de la langue, par exemple pour des personnes primo arrivantes, ou encore les situations d’illectronisme, c’est-à-dire de personnes en difficulté avec les usages numériques. Pourtant, les situations d’illettrisme sont un frein réel dans le quotidien des personnes concernées, y compris dans leurs parcours professionnels. Vouloir changer de poste dans son entreprise, accéder à des formations qualifiantes, changer d’emploi, se reconvertir, ou tout simplement s’adapter aux changements dans son entreprise nécessite une bonne maitrise des savoirs fondamentaux – lire, écrire, compter, utiliser le numérique, pour être autonome et libre de ses choix professionnels.

L’illettrisme s’illustre dans des situations plurielles. Les personnes concernées n’ont pas toutes le même rapport à l’écrit, n’ont pas toutes le même degré de maitrise, ou de non-maitrise, des compétences de base. Pour aider à objectiver les situations d’illettrisme, l’ANLCI met à disposition des acteurs le cadre national de référence, qui identifie 4 degrés de l’illettrisme. Les compétences de base, compétences clés, représentent un ensemble de compétences essentielles pour être autonome dans la vie sociale, personnelle et professionnelle. Au cœur des compétences de base se situent la capacité à lire, écrire, compter. De ces trois compétences découlent d’autres compétences essentielles.L’Union européenne insiste pour que les pouvoirs publics intègrent l’enseignement et l’apprentissage des compétences clés dans les stratégies d’éducation et de formation tout au long de la vie. Elle identifie huit compétences clés qui sont fondamentales pour chaque personne vivant dans une société basée sur la connaissance.

→ Découvrez les 4 degrés d'illettrisme

⭘ Découvrez le cadre européen

1. La communication dans la langue maternelle 2. La communication en langues étrangères 3. La compétence en mathématiques 4. La compétence numérique 5. L’apprendre à apprendre 6. La compétences sociales et civiques 7. L’esprit d’initiative et d’entreprise 8. La sensibilité et expression culturelles

Le Cadre National de Référence de l’ANLCI (* Agence Nationale de Lutte Contre l’Illettrisme) décrit 4 degrés positionnant les personnes au regard de leur utilisation de l’écrit et de leur rapport aux compétences de base : comprendre et s’exprimer à l’oral, lire, écrire, calculer et tenir un raisonnement mathématique, se repérer dans le temps et dans l’espace, utiliser les outils numériques.Lorsque la personne est très éloignée des apprentissages (degré 1 et 2 du cadre de l’ANLCI), il est conseillé de reprendre progressivement un rythme, avec un accompagnement individualisé, peu intensif, à raison d’une à deux séances par semaine. Lorsque la personne a besoin d’une remise à niveau (degré 3 et 4), il est possible de proposer une formation plus intensive.

→ Effectuer une recherche de dispositifs de fomation : Parlera.fr

→ Auto-évaluation des compétences de base : Profil d'Info

→ Faire reconnaitre ses compétences : CléA

→ Orienter la personne : Centres ressources illettrisme

→ Comment lever un doute : l'outil EVA