Modalités Shoah 2024
Gaelle Grall
Created on November 25, 2024
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Transcript
Le processus de destruction des Juifs européens (1940-1945)
La conférencede Wannsee
Le gazage homicide
Etape 3
Les tueries à l'Est
Etape 2
La Seconde Guerre mondiale, une guerre d'anéantissement
La "solution territoriale"les ghettos
Etape 1
Retour
Carte : Le génocide des Juifs en Europe
Source : United States Holocaust Memorial Museum (Washington, États-Unis). G. Grall et JC Deshayes, Auschwitz-Birkenau dans le processus génocidaire, Collection Mémoires et Histoire, Canopé, 2011.
Dans le Reich, le nombre de calories par jour et par personne en 1941 s'élève à 3 295 calories, tandis que dans le ghetto, la population juive ne reçoit que 300 calories. La valeur calorique peut même descendre à 184 calories par personne et par jour. La politique allemande menée dans les ghettos vise clairement à affamer les Juifs. Le ghetto doit faire jouer la sélection naturelle par la faim, l'épuisement et l'épidémie. En 1941, plus de 43 000 personnes sont mortes principalement de faim et de maladie. Les premières victimes de la sous-alimentation chronique sont les enfants et les personnes âgées. Photographie prise entre le 1er juin et le 1er août 1941 par un soldat allemand, montrant une femme émaciée et deux petites filles dans le ghetto.
Document 1 : Dans le ghetto de Varsovie
La "solution territoriale" : les ghettos
Témoignage de Jerry Koenig, enfant, Juif polonais, ghetto de Varsovie. Cité par Lyn Smith, La voix des survivants, Editions Presses de la Cité, 2007. G. Grall et JC Deshayes, Auschwitz-Birkenau dans le processus génocidaire, Collection Mémoires et Histoire, Canopé, 2011.,
Document 3 : Famine et épidémie dans le ghetto de Varsovie.
« Dans le ghetto de Varsovie, la situation était terrible. Il n’y avait ni eau, ni provisions, et l’hygiène était épouvantable. On ne pouvait pas se laver, les gens étaient affamés. C’était stupéfiant de voir ce qui arrive quand on n’a pas de quoi satisfaire ses besoins fondamentaux. Mon frère et moi étions dispensés d’aller à l’école, et nos seuls loisirs étaient nos promenades à pied. Incroyable, le nombre de cadavres que l’on voyait dans les rues ! De retour à la maison après une promenade, nous étions obligés de nous déshabiller entièrement pour chercher les poux, responsables du typhus et de la fièvre typhoïde. La seule façon de survivre était d’enrichir son régime avec des produits achetés au marché noir. Mais on savait que le prix serait très élevé, parce que le vendeur risquait sa vie pour nous fournir ces produits. Il était donc évident, dans la famille, que nos ressources financières n’allaient pas tarder à se tarir et que nous finirions par nous trouver dans la même situation que tout le monde autour de nous. »
Source : United States Holocaust Memorial Museum (Washington, États-Unis)
Erigé au centre de Varsovie, le ghetto concentre sur une superficie de 3,3 km², les quelques 370 000 Juifs résidant dans la capitale polonaise en 1939, soit 30 % de la population, auxquels s’ajoutent progressivement les Juifs des villes et villages alentours. Entouré d’un mur de 3 mètres de haut et long de 18 km, le ghetto compte alors 128 000 habitants au km2 contre 14 000 habitants au km2 pour la Varsovie non juive
Document 2 : Plan du ghetto de Varsovie
Cité par Telford Taylord, Procureur à Nuremberg, Editions du Seuil, « L’épreuve des faits », 1995, pour la traduction française
Le général SS Erich von dem Bach-Zelewski au principal procès de Nuremberg « La tâche principale des Einsatzgruppen […] était d’éliminer les Juifs, les Tziganes et les commissaires politiques. »
Document 2 : La mission des Einsaztgruppen
Source : United States Holocaust Memorial Museum (Washington, États-Unis). G. Grall et JC Deshayes, Auschwitz-Birkenau dans le processus génocidaire, Collection Mémoires et Histoire, Canopé, 2011.
Cette photographie montre un membre de l'Einsatzgruppe D sur le point de tuer un homme juif à genoux devant une fosse commune de Vinnitsa, en juillet 1941. Derrière lui, des soldats de la Waffen-SS et du Service du travail du Reich assistent au massacre. Au cours des tueries dans la région de Vinnitsa, près de 28 000 Juifs ont été assassinés. Photographie prise en juillet 1941 par un soldat allemand qui a inscrit au dos de celle-ci l'inscription suivante : « dernier Juif de Vinnitsa ».
Document 1 : Massacre à Vinnitsa (Ukraine)
Les tueries à l'Est
G. Grall et JC Deshayes, Auschwitz-Birkenau dans le processus génocidaire, Collection Mémoires et Histoire, Canopé, 2011.
1. Lieu où 33 771 Juifs sont massacrés les 28 et 29 septembre 1941 2. Police allemande chargée de la sécurité publique
Récit de Höfer, chauffeur de camion dans un Einsatzkommando, cité dans Richard Rhodes, Extermination, la machine nazie, 1941-1943, Autrement, 2004
Une fois déshabillés, les Juifs étaient conduits dans [Babi Yar]1. Deux ou trois entrées étroites menaient à ce ravin vers lesquels les Juifs étaient poussés. Quand ils arrivaient au fond, des membres de la Schutzpolizei2 les attrapaient et les forçaient à s’allonger sur ceux qui avaient déjà été tués. Tout se passait très vite. Les cadavres formaient de véritables couches. Un tireur d’élite de la police arrivait avec une mitraillette et tuait chaque Juif dans le cou […]. Dès qu’un Juif était tué, le tireur marchait sur les cadavres jusqu’au suivant, qui s’était allongé entre temps, et le tuait. Et ainsi de suite, sans arrêt, sans qu’on fasse la différence entre les hommes, les femmes et les enfants.
Ilya Ehrenburg et Vassili Grossman, Le Livre noir, Actes Sud, 1995
Les 27-28 septembre 1941, une semaine après l’arrivée des Allemands à Kiev, on vit apparaître sur les murs des immeubles un avis imprimé en lettres capitales sur du gros papier bleu et rédigé en ukrainien et en russe : « Juifs de la ville de Kiev et de ses environs ! Lundi 29 septembre à sept heures du matin, vous devrez vous présenter avec effets personnels […] près du cimetière juif. »
Document 4 : Les massacres de Juifs par les Einsatzgruppen
Document 3 : Les zones d’actions des Einsaztgruppen
Esther Senot
Anny Yolande Horowitz
II - L'anéantissement programmé
I - La destruction immédiate par gazage homicide
Auschwitz II - Birkenau dans le processus génocidaire
G. Grall et JC Deshayes, Auschwitz-Birkenau dans le processus génocidaire, Collection Mémoires et Histoire, Canopé, 2011.
À l’issue de la sélection, 2 hommes (300 hommes ont été, au préalable, sélectionnés pour le travail à Kosel par l’organisation Schmelt) et 78 femmes ont été admis au camp. Le reste du convoi, soit 614 personnes, est immédiatement assassiné dans les chambres à gaz des Bunker 1 ou 2. Anny et Paulette font partie des 11 400 enfants juifs déportés de France à la demande des autorités françaises.
Fuyant l’antisémitisme de la Pologne des années 1930, Frieda et Jacques Horowitz, les parents d’Anny émigrent vers la France, patrie des Droits de l’Homme, pour s’établir à Strasbourg, où naissent leurs deux filles, Anny et Paulette. En 1939, avec d’autres Juifs alsaciens, ils sont évacués sur Bordeaux. Résidant à Bordeaux, la famille est expulsée de la Gironde le 2 décembre 1940 par le commandement militaire allemand. Trois jours plus tard, ne pouvant regagner la Moselle déclarée zone interdite, ils sont internés au camp de La Lande, à Monts en Indre-et-Loire, qui vient d’entrer en service. Le père est déporté par le convoi no 8 à destination d’Auschwitz le 20 juillet 1942 au départ d’Angers. Anny, sa sœur et sa mère séjournent dans ce camp jusqu’à leur transfert le 4 septembre 1942 pour Drancy, où elles sont internées le 5 septembre. Le 11 septembre 1942, elles sont déportées toutes les trois à Auschwitz dans le 31e convoi partant de France. Le convoi comprend 1 000 personnes dont 171 enfants de moins de dix-sept ans. Le convoi arrive sur la Judenrampe le 13 septembre 1942.
Document 1 : L’histoire d’Anny-Yolande jusqu’au 13 septembre 1942
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Bunker 1
Témoignage de Szlama Dragon cité par Eugène Kogon, Les chambres à gaz, secret d’Etat, Seuil, 2000.
« Ils nous ont conduits dans la forêt où se trouvait une vieille maison couverte d’un toit en chaume. Ses fenêtres étaient murées. […] A la distance d’environ trente à quarante mètres de cette maison se trouvaient deux baraques en bois. De l’autre côté de la maison, il y avait quatre fosses de 30 m de longueur, 7 m de largeur et 3 m de profondeur chacune. Les bords de ces fosses étaient brûlés et portaient des traces de fumée. […] L’intérieur de cette maison était divisé par des murs en quatre chambres à gaz. Tout le kommando ne participait pas au gazage qui avait lieu le plus souvent la nuit. On choisissait alors une vingtaine de prisonniers dans notre kommando, qui aidaient ensuite dans ce travail, car c’étaient des SS qui l’effectuaient en principe. Cela se passait de la manière suivante : on amenait les gens en camion jusqu’à la baraque. Nous [...] aidions les malades à descendre et à se déshabiller dans les baraques. Ces dernières et l’espace qui les séparait de la chambre à gaz étaient encerclés par les SS avec des chiens. Les gens déshabillés allaient nus des baraques jusqu’à la chambre à gaz. Lorsque la chambre était remplie de gens, les SS fermaient la porte, et Mengele donnait l’ordre à son adjudant le Rotenfürher Scheimetz de commencer le gazage. […] Les corps des gazés restaient dans le Bunker jusqu’au matin en attendant l’arrivée du kommando qui les brûlait. On nous a regroupés devant la maison, Moll est arrivé et nous a déclaré que nous allions travailler ici à l’incinération des gens vieux et couverts de poux […] On nous a fait mettre des masques et on nous a conduits devant la porte de la maison. Moll a ouvert la porte et c’est alors seulement que nous avons vu que des corps nus de personnes, hommes et femmes de tous âges, se trouvaient entassés dans cette maison. Moll nous a ordonné de sortir ces cadavres devant la porte dans la cour. […] Quand les cadavres étaient dans la cour, le dentiste accompagné d’un SS, s’est mis à arracher les dents, le coiffeur à couper les cheveux et ensuite un deuxième groupe enlevait les corps pour les mettre dans des (rollwagen). C’était des wagonnets placés sur des rails étroits qui menaient jusqu’au bord des fosses. Les rails couraient entre deux fosses. Un autre groupe était occupé à préparer la fosse pour brûler les cadavres. […] Le groupe suivant réceptionnait les cadavres amenés dans les wagonnets, au bord des fosses et les jetait dedans. Une fois tous les cadavres transportés de la maison dans les fosses, Moll versait de l’essence dans les quatre coins de la fosse, allumait un peigne en caoutchouc et le lançait à l’endroit aspergé d’essence. Le feu éclatait et les cadavres brûlaient. […] Les affaires des gazés étaient emportées le lendemain par un kommando spécial qui les triait et les transportait ensuite au Effektenkammer à Auschwitz. »
Document 4 : Le processus de destruction au Bunker 2
Le témoignage d'Esther sur la vie au camp
Document 5 : L’histoire d'Esther Senot, née Dzik
En 1945, il n’y a que 21 survivants dont 4 femmes. Parmi elles, Esther a survécu à l’horreur quotidienne de la vie au camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau. À son retour des camps, fin mai 1945, personne ne vient la chercher à l’hôtel Lutetia.
Esther Dzik (épouse Senot), est née le 15 janvier 1928 à Kozienice en Pologne, fille de Nuchem Dzik et de Gela Friedman. Elle est la sixième d’une famille de sept enfants. La famille s’installe en France en 1929 à Paris dans le quartier de Belleville, au 10 du Passage Ronce dans le XXe arrondissement. Lors de la rafle du Vel’ d’Hiv, ses parents et son frère Achille (11 ans) sont arrêtés le 17 juillet 1942. Internés au camp de Drancy, ils sont déportés par le convoi n°19 parti le 14 août 1942 à destination d’Auschwitz-Birkenau. Ils sont assassinés à leur arrivée. Esther échappe à la rafle et entreprend de passer la ligne de démarcation pour rejoindre son frère Maurice à Pau. Elle reste avec lui jusqu’en novembre 1942. Maurice, ayant décidé de rejoindre la France libre en Afrique, Esther revient à Paris. En juillet 1943, elle est arrêtée par la police lors d’un contrôle d’identité au métro Saint-Paul et internée à Drancy jusqu’au 2 septembre. Elle est déportée à 15 ans par le convoi no 59 à Auschwitz-Birkenau. Le convoi comprend 1 000 personnes dont 130 enfants de moins de 18 ans. A l’arrivée à Auschwitz le 4 septembre, 232 hommes et 106 femmes dont Esther (matricule 58319) sont sélectionnés pour le travail et admis au camp. Le reste du convoi, soit 662 personnes, est immédiatement assassiné dans les chambres à gaz des Bunker 1 et 2.
Document 5 : L’histoire d'Esther Senot, née Dzik