exposé
"Le Rapport de Brodeck"
Beatrice Beiletti
Index
L'extrait
L'auteur
Biographie
Les personnages
Le roman
L'analyse
Thèmes
Points clés
Philippe Claudel
- Auteur, cinéaste et dramaturge
- Expériences professionnelles : enseignant dans des contextes difficiles et à l’université de Nancy
- Ècriture dés son enfance
- Style : Humaniste, intérêt pour drames humains et injustices
Ètapes importantes dans la vie de Claudel
1962
Naissance
+info
années '80
Université de Nancy
+info
2003
Les Âmes Grises
+info
2007
Le Rapport de Brodeck
+info
2008
Il y a longtemps que je t’aime
années '90-2010
Enseignement
2012
membre de l’Académie Goncourt
Lieu de naissance
Lorraine
Dombasle-sur-Meurthe
« Je m'appelle Brodeck et je n'y suis pour rien. »
Le Rapport de Brodeck
Date de parution : 2007 Résumé : Le protagoniste est Brodeck, homme chargé de rédiger un rapport sur un événement tragique dans son village isolé. Traumatismes de la guerre, mécanismes de la culpabilité collective et complexité des relations humaines dans une communauté fermée. Contexte : Seconde Guerre mondiale, thèmes du rejet de l’autre, de la mémoire, et de la responsabilité individuelle et collective. Structure et style : Narration introspective, atmosphère sombre, et richesse symbolique.
Thèmes principaux
La culpabilité collective et individuelle Le devoir de mémoire L'humanité et ses zones d'ombre La survie et la résilience
« Il était un miroir opaque qui me jetait au visage tout ce que j’avais été, tout ce que j’étais. » (l. 15-16)
Le Rapport de Brodeck (chapitre XXXIV)
Contexte- L'extrait se situe avant la remise du rapport de Brodeck - L'Anderer organise une exposition de ses dessins, qui révèlent l'essence profonde de personagges, leurs secrets et leurs fautes. - Brodeck est bouleversé : il y voit toute sa vie, y compris ses traumatismes liés à la guerre et aux camps. - Les habitants, confrontés à leurs propres culpabilités , se sentent menacés et orchestrent l'omicide de l'Anderer. Style: - Langage poétique et symbolique. - Descriptions qui révèlent l’ambiguïté morale des personnages.
Les personnages
Diodème
Brodeck
Marqué par les traumatismes des camps de concentration, il est un homme introspectif, sensible, et hanté par son passé.
Un observateur attentif et perspicace. Il joue le rôle de guide pour Brodeck dans cet extrait.
Les habitants du village
L’Anderer
Artiste mystérieux, surnommé « l'autre » par les villageois. Il utilise ses dessins pour révéler la vérité profonde des individus et des lieux, ce qui suscite méfiance et hostilité.
Une communauté rongée par la culpabilité, les non-dits et les secrets liés à la guerre.
1 «Regarde bien...», me dit Diodème. Nous étions parvenus tout près du dessin. Je fis ce qu'il me demandait. Longuement. Au début sans trop fixer mon attention sur les lignes que l'Anderer avait entremêlées, et puis, peu à peu, sans que je comprenne pourquoi ni comment, j'entrai de plus en plus dans le dessin. 5 La première fois où je l'avais vu, quelques minutes plus tôt, je n'avais rien remarqué. Il y avait mon nom dessous, et peut-être métais-je senti un peu gêné d'être représenté, ce qui fait que j'avais rapidement détourné la tête et que j'étais passé bien vite au suivant. Mais là, en le revoyant, en m'arrêtant devant lui et en le considérant, c'est un peu comme s'il m'avait aspiré, comme s'il s'était animé, 10 et ce ne furent plus des traits que je vis, des courbes, des points, des petites taches, mais des pans entiers de ma vie. Le portrait que l'Anderer avait composé
était pour ainsi dire vivant. Il était ma vie. Il me confrontait à moi-même, à mes douleurs, à mes vertiges, à mes peurs, à mes désirs. J'y voyais mon enfance éteinte, mes longs mois dans le camp. J'y voyais mon retour. J'y voyais Emélia 15 muette. J'y voyais tout. Il était un miroir opaque qui me jetait au visage tout ce que j'avais été, tout ce que j'étais. C'est Diodème qui une fois de plus me fit revenir dans le réel.
«Alors...?» «C'est drôle», lui dis-je.
20 «Et si tu regardes bien, si tu regardes vraiment, c'est comme ça pour tous: pas vraiment fidèle, mais très vrai.»C'était peut-être sa manie des romans qui faisait que Diodème regardait toujours dans la doublure des mots et que son imagination courait dix fois plus vite que lui. 25 Mais ce jour-là, ce qu'il m'avait dit n'était pas idiot. Je refis lentement le tour de tous les dessins que l'Anderer avait accrochés aux murs de l'auberge. Les paysages qui m'avaient paru quelconques se mirent à s'animer et les vi- sages racontèrent les secrets et les tourments, les laideurs, 30 les fautes, les troubles, les bassesses. Je n'avais touché ni au vin ni à la bière et pourtant je chancelais, ma tête tournait. [...] Ça n'a l'air de rien pourtant un paysage. Ça ne dit rien. Au mieux, ça nous renvoie à nous, pas davantage. Mais 35 là, croqués par l'Anderer, les paysages devenaient parlants. Ils racontaient leur histoire. Ils portaient les traces de ce qu'ils avaient connu. Ils témoignaient des scènes qui s'étaient déroulées là.
Les points clés
La mémoire contre l'oubli
La vérité intérieure
La culpabilité humaine
La puissance de l'art
Merci de votre attention
INK PRESENTATION
beatrice beiletti
Created on November 23, 2024
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"Le Rapport de Brodeck"
Beatrice Beiletti
Index
L'extrait
L'auteur
Biographie
Les personnages
Le roman
L'analyse
Thèmes
Points clés
Philippe Claudel
Ètapes importantes dans la vie de Claudel
1962
Naissance
+info
années '80
Université de Nancy
+info
2003
Les Âmes Grises
+info
2007
Le Rapport de Brodeck
+info
2008
Il y a longtemps que je t’aime
années '90-2010
Enseignement
2012
membre de l’Académie Goncourt
Lieu de naissance
Lorraine
Dombasle-sur-Meurthe
« Je m'appelle Brodeck et je n'y suis pour rien. »
Le Rapport de Brodeck
Date de parution : 2007 Résumé : Le protagoniste est Brodeck, homme chargé de rédiger un rapport sur un événement tragique dans son village isolé. Traumatismes de la guerre, mécanismes de la culpabilité collective et complexité des relations humaines dans une communauté fermée. Contexte : Seconde Guerre mondiale, thèmes du rejet de l’autre, de la mémoire, et de la responsabilité individuelle et collective. Structure et style : Narration introspective, atmosphère sombre, et richesse symbolique.
Thèmes principaux
La culpabilité collective et individuelle Le devoir de mémoire L'humanité et ses zones d'ombre La survie et la résilience
« Il était un miroir opaque qui me jetait au visage tout ce que j’avais été, tout ce que j’étais. » (l. 15-16)
Le Rapport de Brodeck (chapitre XXXIV)
Contexte- L'extrait se situe avant la remise du rapport de Brodeck - L'Anderer organise une exposition de ses dessins, qui révèlent l'essence profonde de personagges, leurs secrets et leurs fautes. - Brodeck est bouleversé : il y voit toute sa vie, y compris ses traumatismes liés à la guerre et aux camps. - Les habitants, confrontés à leurs propres culpabilités , se sentent menacés et orchestrent l'omicide de l'Anderer. Style: - Langage poétique et symbolique. - Descriptions qui révèlent l’ambiguïté morale des personnages.
Les personnages
Diodème
Brodeck
Marqué par les traumatismes des camps de concentration, il est un homme introspectif, sensible, et hanté par son passé.
Un observateur attentif et perspicace. Il joue le rôle de guide pour Brodeck dans cet extrait.
Les habitants du village
L’Anderer
Artiste mystérieux, surnommé « l'autre » par les villageois. Il utilise ses dessins pour révéler la vérité profonde des individus et des lieux, ce qui suscite méfiance et hostilité.
Une communauté rongée par la culpabilité, les non-dits et les secrets liés à la guerre.
1 «Regarde bien...», me dit Diodème. Nous étions parvenus tout près du dessin. Je fis ce qu'il me demandait. Longuement. Au début sans trop fixer mon attention sur les lignes que l'Anderer avait entremêlées, et puis, peu à peu, sans que je comprenne pourquoi ni comment, j'entrai de plus en plus dans le dessin. 5 La première fois où je l'avais vu, quelques minutes plus tôt, je n'avais rien remarqué. Il y avait mon nom dessous, et peut-être métais-je senti un peu gêné d'être représenté, ce qui fait que j'avais rapidement détourné la tête et que j'étais passé bien vite au suivant. Mais là, en le revoyant, en m'arrêtant devant lui et en le considérant, c'est un peu comme s'il m'avait aspiré, comme s'il s'était animé, 10 et ce ne furent plus des traits que je vis, des courbes, des points, des petites taches, mais des pans entiers de ma vie. Le portrait que l'Anderer avait composé était pour ainsi dire vivant. Il était ma vie. Il me confrontait à moi-même, à mes douleurs, à mes vertiges, à mes peurs, à mes désirs. J'y voyais mon enfance éteinte, mes longs mois dans le camp. J'y voyais mon retour. J'y voyais Emélia 15 muette. J'y voyais tout. Il était un miroir opaque qui me jetait au visage tout ce que j'avais été, tout ce que j'étais. C'est Diodème qui une fois de plus me fit revenir dans le réel. «Alors...?» «C'est drôle», lui dis-je.
20 «Et si tu regardes bien, si tu regardes vraiment, c'est comme ça pour tous: pas vraiment fidèle, mais très vrai.»C'était peut-être sa manie des romans qui faisait que Diodème regardait toujours dans la doublure des mots et que son imagination courait dix fois plus vite que lui. 25 Mais ce jour-là, ce qu'il m'avait dit n'était pas idiot. Je refis lentement le tour de tous les dessins que l'Anderer avait accrochés aux murs de l'auberge. Les paysages qui m'avaient paru quelconques se mirent à s'animer et les vi- sages racontèrent les secrets et les tourments, les laideurs, 30 les fautes, les troubles, les bassesses. Je n'avais touché ni au vin ni à la bière et pourtant je chancelais, ma tête tournait. [...] Ça n'a l'air de rien pourtant un paysage. Ça ne dit rien. Au mieux, ça nous renvoie à nous, pas davantage. Mais 35 là, croqués par l'Anderer, les paysages devenaient parlants. Ils racontaient leur histoire. Ils portaient les traces de ce qu'ils avaient connu. Ils témoignaient des scènes qui s'étaient déroulées là.
Les points clés
La mémoire contre l'oubli
La vérité intérieure
La culpabilité humaine
La puissance de l'art
Merci de votre attention