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Bella, Rosa, Gitla et Sophia : femmes et mamans entre 1918 et 1944
Amélineau Stéphane
Created on November 23, 2024
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Transcript
Projet Bella, Rosa, Gitla et Sophia : sur les traces de 4 mamans juives de soissons à AUSCHWITZ Pendant la Shoah
être femme, être maman, en france entre 1918 et 1944
chronol0gie - SOMMAIRE
Années de crise
1930
1940
1920
Années folles
La guerre, l'occupation, le gouvernement de Vichy
1918 : la fin de la première guerre mondiale
La fin de la guerre en 1918 c'est d'abord un immense soulagement. Cinq millions de soldats français rentrent chez eux. Rendus à la vie civile, ils comptent bien reprendre leur place, ce qui qui ne va pas créer quelques difficultés. Tristes moments d'incompréhesion mutuelle, entre ces hommes de retour du front et ces femmes qui, à l'arrière, ont dû remplacer les hommes dans les champs et les usines tout en tenant au mieux leurs foyers et élevant leurs enfants. Il y eut des réglements de comptes débouchant sur des séparations momentanées ou des procédures de divroce.
Pour les femmes mariées ou fiancées, le bilan est lourd : 600 000 veuves ou fiancées sans époux. De longs voiles noires se multiplient dans les rues des villes et des villages. La priorité est donnée au repeuplement de la France, le contrôle des naissances est réprimé, on glorifie les mères. La fête des mères est instaurée. Et si la guerre a pu donner à certaines femmes le goût de la liberté, l'après-guerre ne tarde pas à dissiper leurs illusions. En témoigne le refus du Sénat français, en 1920, de leur accorder le droit de vote (alors qu'en Allemagne elles l'obtiennent le 12 novembre 1918, après la Finlande en 1906, la Norvège en 1913, au Danemark en 1915, en Pologne en 1917, en URSS en 1918).
Dans un cimetière parisien, 1er novembre 1918. Source : ECPAD
Années 1920 : années folles
La paix retrouvée, le cauchemar écarté, les Français sont saisis par l'envie de s'amuser. Il faut éperdument profiter du temps présent. C'est le temps du charleston, du jazz, du surréalisme, du cinéma, de la TSF (radio) et des Arts décoratifs. A Paris, les dancings fleurissent. Cette décénnie est celle de l'émancipation de certaines femmes. Les unes découvrent la conduite automobile, les autres font preuves d'audace en se coupant les cheveux. D'autres encore n'hésitent pas à fumer en public ou à boire des cocktails aux terrasses des cafés. Les femmes se métamorphosent, plus de chignons, les jambes se découvrent, la silhouette est plus longiline et élancée, presque sans taille, ni seins. Rien est plus comme avant la "Grande guerre". Les robes se racourcissent, les jambes sont recouvertes de bas de soie de couleur chair. Elles ont les cheveux coupés à la garçonne, la nuque dégagée, et portent un chapeau cloche. Les corps se musclent aussi, et avec les jeux olympiques de Paris en 1924, des femmes revendiquent la pratique du sport (exemple : Suzanne Lenglen, au tennis, surnommée "la Divine" est la première femme à porter des robes plus courtes, les bras nus, et son célèbre bandeau dans les cheveux. Toujours aussi, dans l'esprit de la Garçonne, des femmes portent le pantalon. Cette nouvelle femme ne concerne qu'une mince frange de l'élite, du monde de la nuit ou de l'art. Le plupart des femmes restent fidèles aux traditions, vivent à la campagne, travaillent aux champs, soignent les bêtes et font les marchés. Bien loin de cette modernité.
Concours d’élégance en 1925 – Crédit photo : AFP/Collection Roger-Viollet
Suzanne Lenglen - Crédit photo : Getty images.
Celles qui vivent dans les villes, comme Bella, Rosa, Gitla et Sophia, sont travailleuses à domicile, ouvrières, domestiques ou vendeuses. Malgré une réaction scandalisée des milieux conservateurs, la métamorphose des femmes des villes ayant des revenus de classes moyennes, est bien visible. Dans les photograhies retrouvées de Bella, Rosa, Gitla et Sophia pendant les années 1920, début 1930, nous constatons qu'elles n'ont pas échappé à la mode, et pour les familles les plus aisées, comme celle de Sophia Bich, la voiture est de mise. Elles aussi, avec leurs maris, elles aiment s'amuser et s'apprêter comme la plupart des femmes de cette époque. Jusqu'à la crise de 1929, qui renvoie beaucoup d'épouses dans leurs foyers, une française sur deux travaille, d'autant plus que les entreprises apprécient de les payer moins chers que les hommes. Ces derniers, pour beaucoup, considèrent cela comme une concurrence déloyale. Alors pour encourager les femmes à rester au foyer, en tentant d'alléger leurs tâches à la maison, grâce aux innovations électriques et technologiques, nait le premier Salon des Arts ménagers en 1923...
Rosa en 1926
Beau-frère de Gitla déguisé en Chaplin
Gitla en 1931
Bella en 1930
Sophia en 1928
Sophia et son époux
Stand de l'Office national des recherches scientifiques et industrielles et des inventions, au salon des arts ménagers au Champ de Mars, à Paris, le 24 octobre 1923.crédit : Fonds historique / CNRS Images
"Les Reines du foyer"
Années 1930 :
Mariage, maternité, procréation, mortalité infantile, contraception
Mais c'était quoi en fait les années 30 ?
Les immigrantes en France
Des mères au service de la nation
L’immigration des juifs d’Europe orientale et centrale en France entre les deux guerres
Contexte politique, le cinema, les arts, la mode par Majorie Le Noan
Années 1930 : Bella, Rosa, Gitla et Sophia
Rosa avec ses filles (de gauche à droite) : Huguette, Clairette et Germaine
Bella avec son mari et leur fils Maurice,
Sur la vie privée, intime, ainsi que les circonstances ou les motivations des mariages de Bella, Rosa , Gitla et Sophia, l'historien est souvent confronté à un silence archivistique. Seuls les souvenirs de leurs enfants qui ont survécu à la Shoah peuvent nous donner quelques témoignages. Pour Rosa et Gitla nous savons avec certitude que c'était un mariage d'amour. Ce qui est sûr, elles se sont toutes mariées en homogamie.
Sophia (à droite) avec son mari, sa mère et son fils Victor en 1932.
Gitla avec son mari et ses deux enfants : Lisette et Daniel en 1938
Années 1940 : Être femme, être maman sous le gouvernement de Vichy et l’occupation allemande
Années 1940 : Bella, Rosa, Gitla et Sophia
1941 : Rosa et son mari au premier rang. Leur fille aînée Germaine et son époux Jacques Bouldoire au second rang.
Bella avec son fils aîné Charles en 1941,
Voici les rares photographies de Bella, Rosa, Gitla et Sophia pendant l'occupation. Elles ont été prises quelques mois ou semaines avant leurs arrestations et leurs déportations.