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Tableau Espace/Temps
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Created on November 17, 2024
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Transcript
joala vous présente
Construire
un tableau temps/espace
START
PRÉSENTATION
CRÉER UN SCÉNARIO, PLANTER UN FILM
Si vous faites plusieurs planches de plantations différentes, chacune va avoir son propre tableau espace/temps. Il vous permettra dans les années à venir et en un seul coup d’œil de déceler quelles sont les productions principales et secondaires et quelles sont les plantes destinées à la biomasse. (Selon vos objectifs, la même espèce peut se retrouver dans les trois cas, en fonction de votre succession de plantations : comme le chalet d’automne par exemple.) Production principale : ce sont vos objectifs principaux qui sont représentés par la couleur rouge. Production secondaire : en orange, ils peuvent être à la fois une production et un support de biomasse. Biomasse : en vert évidemment.
Quand vous créez un scénario, votre objectif est d’optimiser le temps et l’espace en production et en biomasse pour finir chaque saison avec plus d’abondance et de diversité que la précédente. Ce tableau se fait toujours en parallèle des dessins qui vont vous permettre d’imaginer les distances entre les plantations et leur occupation dans l’espace. Nous allons ici, pas à pas, dérouler l’utilisation d’un tableau temps/espace pour un objectif particulier : ici la production de cassis et de mûrier blanc.
JE SUIS PRÊT.E
Tout est planté dans la même saison-L’hiver pour les ligneux et les nids de graines des plantations pérennes -Au printemps qui suit pour les annuelles et le repiquage des plants pour les bordures vivantes.
Nous commençons donc à dessiner au tout début du tableau
On commence...
Murier blanc
Cassis
On continue...
Murier blanc
Sureau / Chalef
Cassis
Chêne
Orme, Charme, Frêne...
Murier blanc
Sureau / Chalef
Cassis
Encore...
Plus...
Chêne
Orme, Charme, Frêne...
Murier blanc
Sureau / Chalef
Cassis
Lonicera, Goji
Toujours...
Chêne
Orme, Charme, Frêne...
Murier blanc
Sureau / Chalef
Cassis
Lonicera, Goji
Consoude, Mélisse
Tournesol
Fèverolle
Chêne
Orme, Charme, Frêne...
Maïs
Murier blanc
Sureau / Chalef
Cassis
Enfin...
Lonicera, Goji
Consoude, Mélisse
Pour finir
to be continued...
Pourquoi ai-je choisi de représenter les autres en pointillés à partir du secondaire 2 ? Car, en priorité, je garderai les chênes et/ou quelques un des plus beaux pieds de mes arbres forestiers du système secondaire. Les autres retourneront au sol. Imaginez aussi que, pour une raison une ou une autre, la plantation est abandonnée. Les arbres forestiers seront réservoirs de diversité et de couverture de sol extrêmement rapide et, en l’absence de taille, ce sont ceux plus aptes à développer la photosynthèse à un moment donné qui prendront le plus de place. Donc les plus aptes à répondre à ce milieu et à ce climat en particulier.
Si le saut du chat est principalement porté par la bordure vivante, rien ne nous empêche dans la première année de semer là où il y a de la place des poquets de tournesols ou de de maïs. Ils seront les premières strates et permettront au cycle secret de l’eau de s’installer dès la première saison.
Sur les bords de carapace Nord et Est, je mettrai uniquement de la consoude pour bloquer l’herbe. Sur les lignes intérieures, je décide d’alterner deux de Mélisse avec une de Consoude. Ce n’est pas inscrit sur le tableau, mais je choisis de bloquer mes bouts de planches avec des artichauts pour la production, la biomasse et le bloc herbe. Ma protection du soleil à l’Ouest et au Sud-Est, dans le cas de cette plantation, est créée par des haies émergentes au Sud et la tortue d’à côté à l’Ouest.
Mais (je sais que je radote) la carte n’est pas le paysage. Ce n’est pas parce que vous avez décidé sur le papier que certaines espèces pousseront à tel endroit qu’elles le feront. Il faut toujours penser au backup, à des plantations de sécurité dans chacun des objectifs du système. Je n’en ai pas mis pour les productions principales car ce seront des plans racines de pépinière qui seront repiqués. J’estime qu’ils sont censés pousser et je ne vais pas acheter et planter côte à côte deux mûriers blancs pour en couper un au final. Mais personne n’est à l’abri d’une maladie, d’une mauvaise saison, d’un gel meurtrier ou d’un orage. Et il faut aussi prendre en compte que les chênes que j’ai choisis ont une pousse très lente. Dans son milieu d’origine, il peut pousser plusieurs années à la pénombre des arbres alentours avant de profiter d’une trouée. Il me faut donc des émergeants rapides à la fois pour le système et pour le très long « placentaire » du chêne. Je décide donc de planter ou semer aussi des frênes, de l’orme et du charme. Si l’un de mes chênes ne se développe pas, il pourra prendre sa place.
Autre exemple de tableau issu du livre Bienvenue en syntropie
Attention à une erreur que j’ai souvent faite au début : pour sécuriser la reprise, je faisais des tipis de plantations, c’est-à-dire trois boutures plantées en terre au même endroit en tipi, mais avec des variétés différentes, et j’ai eu quasiment systématiquement des difficultés dans la pousse. Je préfère donc faire des « monocultures » sur poquets ! Quand il s’agit de mettre plusieurs boutures ou plusieurs graines au même endroit, je choisis la même espèce. Dans cette situation, les hormones de croissance seraient plus efficaces. D’ailleurs, si vous observez une clairière vous remarquerez que la plupart des pousses côte à côte appartiennent à la même variété. La ligne est représentée physiquement en dessous du cassis car il ne faut pas qu’elle leur fasse de l’ombre. Ils seront très sévèrement taillés dans les premières années et disparaîtront assez vite. La production de ligneux sera ensuite produite par les arbres et les arbustes.
Comme chaque plante trouve sa strate idéale au fur et à mesure de l’évolution de sa taille et du système dans lequel elle est plantée, et comme il ne s’agit que d’un tableau indicatif, je vous invite à ne pas trop vous casser la tête et à indiquer les strates finales à partir du Placenta 3, sauf exception.
J’ai ici un objectif de cassis en production de petits fruits. Il s’arrête entre le début et le milieu du secondaire deux car son temps de vie se termine. Dans mon implantation, je décide de leur permettre de prendre tout l’espace d’un buisson de cassis adultes, soit environ 80 à 1 m³ chacun. J’aurais pu aussi choisir de les mettre sur la bordure vivante tous les 50 cm et de ne les laisser pousser que sur trois ou quatre branches. Ils auraient donc été une production secondaire qui donne à la fois des fruits et de la biomasse ligneuse. Pourquoi ai-je choisi de les planter au centre de la planche ? Pour faciliter l’entretien des bordures vivantes avec un broyeur mécanique. Et parce que j’avais envie de leur laisser toute l’amplitude de leur port spontané dans cette tortue.
Le mûrier blanc est ici mon objectif climax, je vais prendre soin certes de mes cassis pendant plus de 20 ans, mais autant que ce système porte ses fruits sur un plus long terme…
Je choisis de semer ou de repiquer des plants forestiers de chênes d’une espèce particulière : (Steleiche, chêne pédonculé, quercus commun, quercus robur, de l’ordre des fagales, n’est-il pas ?) c’est un arbre de système d’abondance avancée, capable de vivre 1000 ans. Il peut atteindre 40 mètres de haut et n’atteint la maturité sexuelle qu’à 50 ou 60 ans. Dans ce cas-ci mon objectif est que l’un d’entre eux devienne un arbre remarquable, un pont vers les générations futures. La majorité deviendront des fûts de bois noble, de très haute valeur ajoutée. Il est très facile de tailler le chêne, et dans cette plantation-ci je choisis de prévoir de les étêter assez haut et de les conduire sur tronc droit.
Plus le temps passe, moins il y a de diversité et de strates. On retrouve la même courbe vers le climax que celle qui représente la vie d un organisme. Le climax de ce tableau est très "court" dans le temps, mais dans certains systèmes il peut commencer bien plus tard et durer des siècles....
Pourquoi s’arrêtent-ils à la fin du second secondaire 2 ? Parce que les mûriers blancs et le reste du système ne leur permettront pas d’avoir assez de lumière pour continuer. Ils seront donc taillés et reposés au sol. Si la vie d’un sureau peut durer bien plus longtemps que cela, il aura participé dans ce cadre à la diversification, à la production, à la pollinisation, et à l’apport de biomasse, qui permettra au milieu d’être plus riche. Ses propres boutures ou fruits seront utilisés pour planter et semer d’autres sureaux de sa variété dans une autre tortue.
Si j’avais souhaité produire des fruits de chalef, je les aurais mises en production principale et en émergeants. Ici je souhaite utiliser ces deux plantes pour une production de boutures pour la multiplication végétale. Je peux donc les mettre en strate haute et physiquement en dessous du mûrier blanc. Comme ils se retrouveront au dessus du cassis, je vais les tailler en « éventails ». C’est-à-dire enlever des branches quasiment jusqu’à la base pour ne garder que quelques rejets qui laissent passer la lumière.
La strate basse ne va pas beaucoup plus loin que le secondaire. Elle est plantée sur les bordures vivantes et non pas au centre de la planche pour maximiser son potentiel. N’oublions pas que dans le cas de cette plantation, la planche proposée ici se répète pour former une véritable carapace de tortue. Et elle est de plusieurs centaines de mètres carrés.
Dans les plantations pérennes, j’ai pour habitude de semer des poquets de fèveroles en même temps que la plantation d’hiver des ligneux, tous les 50 cm sur les bordures vivantes. Au printemps, je vais perturber une première fois les féveroles au stade de fleurs, au moment du repiquage des plants de consoude et de mélisse, pour permettre un premier saut du chat. La fèverole repousse généralement une fois et sera donc retaillée rapidement. Quand vous vous imaginez une plantation sur plusieurs dizaines, voire centaines d’années, ces semis annuels sont certes très importants, mais ne les rajoutez qu’à la fin, voyez loin d’abord, puis prenez soin du lendemain ensuite.
N’oubliez pas que l’objectif est de faire le maximum de photosynthèse. Dans une plantation pérenne syntropique, 70 à 80 % des plantes du départ sont là pour la biomasse et l’optimisation de chaque strate. Nous avons donc la strate émergente pleine, la strate haute pleine aussi, puisque le sureau et le chalef sont aussi producteurs de biomasse (ainsi que les feuilles du mûrier blanc à l’automne si l’on pousse un peu), mais il nous manque la strate moyenne et la strate basse. J’ai choisi de mettre en bouture pour la biomasse des premières années du Lonicera frangantissima (ou chèvrefeuille odorant et buissonnant), et, à chaque fois qu’il restait de la place, des boutures de goji.