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Module Éducatif Histoire

Gabriel DAGET

Created on November 6, 2024

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Transcript

Verdun

1. L’annonce du départ pour Verdun (Paris, 13 février 1916)

Il fait un froid glacial. Je suis chez moi, assis devant mon bureau, en train de rédiger l’article qui doit sortir demain, car je travaille pour Le Petit Vingtième. Aux environs de 7h00, une lettre est glissée sous la porte. Je la prends et l’ouvre. C’est une lettre de mon rédacteur en chef qui m’annonce qu’afin de réaliser un reportage, je vais intégrer une unité qui va se battre sur le front, dans le secteur de Verdun. Plus précisément, il s’agit du 35e régiment de Belfort (spécialisé en fusiliers, grenadiers, pionniers, mitrailleurs et agents de liaison). Ce régiment a été retiré du front de Champagne en novembre 1915 et se dirige actuellement vers Verdun.

2. L’embarquement vers le front

En gare de l’Est, je trouve une foule de soldats prêts à embarquer. Dans les wagons, il règne une ambiance pesante. Les hommes se taisent. On entend juste le bruit du train. L’angoisse de l’arrivée à destination se fait de plus en plus palpable. Quand je m'engage dans les boyaux pour rejoindre la tranchée, une boule au ventre monte en moi. Après un voyage qui m’a paru interminable, je rejoins le 35e régiment le jour de son arrivée à Verdun, le 16 février 1916.

3. La réalité du front

Les soldats sont déjà en train de creuser et d’améliorer les tranchées. Une atmosphère pesante règne, de même pour les jours qui suivent jusqu'au 21 février, 7h15. Seuls très peu de soldats sont réveillés quand, d’un coup, une pluie mortelle s’abat sur nous. La terre vole dans tous les sens, un vacarme assourdissant retentit, le sol tremble comme s’il y avait un séisme. Je me mets en boule dans un coin en priant pour que cela s'arrête. J'ouvre les yeux, pétrifié, et je vois les soldats tout aussi terrifiés que moi. Les obus tombent, retombent et re-retombent, tout cela pendant environ 24 heures. 24 heures à vivre un enfer sans répit.

4. Le champ de bataille après le bombardement

Je prends mon courage à deux mains et jette un coup d’œil rapide hors de la tranchée. La forêt a disparu ; il ne reste que quelques troncs d'arbres. Les hommes autour de moi commencent à bouger pour voir l’étendue des dégâts : il y a des blessés, des morts. Le paysage est défiguré et traumatisant. Tout à coup, un coup de sifflet retentit. Des silhouettes au loin sortent des tranchées. Le camarade à côté de moi crie « les Allemands chargent !» Il se place à la mitrailleuse et se met à viser. Tous prennent leur fusil et commencent à tirer. Je ne sais plus où me mettre. Les balles sifflent, le bruit des armes et des obus se mêle à la violence des combats.

5. Retraite temporaire à l’arrière-front

Un général décide de me retirer du front pour me mettre en sécurité à l’arrière-front. La violence des combats retentit toujours au loin. L’ambiance est triste : les soldats sont angoissés et choqués par ce qu’ils ont vu et vécu. Un soldat m’a confié : "Verdun, c'est l'enfer, ça ne se raconte pas, ça se vit. On aura tout vu, ces ventres béants où le rat meurt, ces visages livides, ces corps gelés, sur les cadavres la vermine, une odeur épouvantable que nous ne connaissions pas."

6. Retour sur le front et la réalité de la guerre

Tous les jours, on voit des centaines de nouveaux blessés arriver. Quand on me renvoie au front le 24 février, je vois les horreurs de la guerre, mais je les ressens aussi. À commencer par une odeur abominable : un mélange de terre, de corps en putréfaction, et de produits chimiques des obus. Les soldats ont une tête de zombie ; ils sont épuisés, une peur constante les ronge dans l'attente de la prochaine attaque. Certains n’ont pas eu de nouvelles de leur famille depuis longtemps, la nourriture est froide quand elle arrive, il n’y a pas d’hygiène. Les jours sont longs.

7. Témoignage d’un soldat et évacuation

Quand je m'apprête à embarquer dans un wagon, un soldat accepte de me donner une petite interview : « Le 24 février, nous sommes engagés dans un combat : après avoir creusé des tranchées sur la côte du Poivre (entre Vacherauville et Douaumont), nous avons essayé de contre-attaquer sur la côte de Talou (au sud-est de Champneuville), y perdant notre commandant. Repoussés sur la côte du Poivre le 25 février, nous y sommes pilonnés par l'artillerie allemande. Le 4 mars, nous avons embarqué dans des camions pour une évacuation. »

sources:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Petit_Vingtième https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/e005278cb13d63df/528e3717298c2 https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/inventaires/ead_ir_consult.php?fam=3&ref=6&le_id=1749 https://fr.wikipedia.org/wiki/Verdun https://memorial-verdun.fr/fr/ressources/la-bataille-de-verdun https://fr.wikipedia.org/wiki/Ossuaire_de_Douaumont https://fr.wikipedia.org/wiki/Place_fortifiée_de_Verdun https://www.librecours.eu/spip.php?article521 + recherches google