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Transcript

Magistra Ponté
Un récit d'aventure : La Rivière à l'envers de Jean-Claude Mourlevat
Playlist de la séquence
Escape game de lecture
Livre audio
7. Les retrouvailles
6. La falaise
5. Le participe passé
4. La devinette
10. Épilogue
3. L'eau de la rivière Qjar
9. Le retour
2. Les temps composés
8. L'accord du participe passé
1. L'incipit

INDEX

Lisez la table des matières. Quelles sont vos premières impressions ? Choisissez un des titres et expliquez ce qu'il vous inspire. Quels sont ceux qui indiquent qu'il s'agit d'un roman d'aventures ?

Ce n’était pas pour autant un défilé continuel. Non. Les gens du village étaient respectueux et se gardaient bien de déranger à toute heure. Ils savaient seulement qu’en cas de besoin urgent, Tomek les dépannerait avec gentillesse, même au milieu de la nuit. Il ne faut pas croire non plus que Tomek ne quittait jamais sa boutique. Bien au contraire, il lui arrivait souvent d’aller se dégourdir les jambes ou même de s’absenter pour une demi-journée. Mais dans ce cas-là, le magasin restait ouvert et les clients se servaient tout seuls. A son retour, Tomek trouvait un petit mot sur le comptoir : « Pris un rouleau de ficelle à saucisson. Line » accompagné de l’argent du règlement, ou bien: « Pris mon tabac. Paierai demain. Jak. »Ainsi tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes, comme on dit, et cela aurait pu durer des années et mêmedes siècles sans qu’il arrivât rien de particulier.Seulement voilà, Tomek avait un secret. Oh, ce n’était rien de mal ni de tellement extraordinaire. Cela lui était venu avec tant de lenteur qu’il ne s’était aperçu de rien. Exactement comme les cheveux qui poussent sans qu’on s’en rende compte : un beau jour ils sont trop longs et voilà. Un beau jour donc, Tomek se retrouva avec cette pensée qui avait poussé à l’intérieur de sa tête au lieu de pousser dessus, et qu’on pouvait résumer ainsi: il s’ennuyait. Mieux que cela, il s’ennuyait...beaucoup. Il avait envie de partir, de voir le monde.

PROLOGUE L’histoire que voici se passe en un temps où l’on n’avait pas encore inventé le confort moderne Les jeux télévisés n’existaient pas, ni les voitures avec airbags, ni les magasins à grande surface. On ne connaissait même pas les téléphones portables ! Mais il y avait déjà les arcs-en-ciel après la pluie, la confiture d’abricot avec des amandes dedans, les bains de minuit improvisés, enfin toutes ces choses qu’on continue à apprécier de nos jours. Il y avait aussi, hélas, les chagrins d’amour et le rhume des foins, contre lesquels on n’a toujours rien trouvé de vraiment efficace Bref, c’était... autrefois. Chapitre 1 LES OISEAUX DE PASSAGE L’épicerie de Tomek était la dernière maison du village. C’était une petite boutique toute simple avec, au-dessus de la vitrine, l’inscription ÉPICERIE peinte en lettres bleues. Quand on poussait la porte, une clochette tintait joyeusement, ding- ding, et Tomek se tenait devant vous, souriant dans son tablier gris d’épicier. C’était un garçon aux yeux rêveurs, assez grand pour son âge, plutôt osseux. Il ne servirait à rien de faire le détail des articles que Tomek vendait dans son épicerie. Un livre entier n’y suffirait pas, alors qu’un seul mot convient pour le dire, et ce mot c’est justement: « tout ». Tomek vendait « tout ». Entendons par là des choses utiles et raisonnables, comme les tapettes à mouches et l’élixir « Contrecoups » de l’abbé Perdrigeon, mais aussi et bien sûr des objets indispensables comme les bouillottes en caoutchouc et les couteaux à ours. Comme Tomek vivait dans son magasin, ou plutôt dans l’arrière-boutique de son magasin, il ne fermait jamais. Il y avait bien une petite pancarte accrochée à l’entrée, mais elle était toujours tournée du même côté, celui qui indiquait OUVERT.

Maxe L'Hermenier, Djet, La Rivière à l'envers, tome 2 : Tomek, 2018

Correction

1) Quelles informations les premières pages du livre nous donnent-elles sur le lieu et le temps ?2) Que sait-on sur le personnage principal ?3) Relevez une expression créant du suspense à la fin de l'extrait.

Depuis la petite fenêtre de son arrière-boutique, il regardait souvent la vaste plaine où le blé de printemps se balançait avec grâce, semblable aux vagues de la mer. Et seul le ding ding de la sonnette à la porte de la boutique pouvait l’arracher à sa rêverie. D’autres fois, très tôt, il allait marcher sur les chemins qui se perdaient dans la campagne, dans le bleu si tendre des champs de lin au petit jour, et cela lui arrachait le cœur de devoir rentrer à la maison.Mais c’est à l’automne surtout, au moment où les oiseaux de passage traversaient le ciel, dans leur grand silence, que Tomek ressentait avec le plus de violence le désir de s’en aller. Les larmes lui en venaient aux yeux tandis qu’il regardait les oies sauvages disparaître à grands coups d’aile à l’horizon.Malheureusement, on ne part pas comme cela quand on s’appelle Tomek et qu’on est responsable de l’unique épicerie du village, cette épicerie que son père avait tenue avant lui, et son grand-père avant son père. Qu’auraient pensé les gens? Qu’il les abandonnait? Qu’il n’était pas bien avec eux? Qu’il ne se plaisait plus au village? En tout cas ils n’auraient pascompris. Cela les aurait rendus tristes. Or, Tomek ne supportait pas de faire de la peine à autrui. Il résolut donc de rester et de garder son secret pour lui. Il fallait être patient, se disait-il, l’ennui finirait bien par s’en aller comme il était venu, lentement, avec le temps, sans qu’il s’en aperçoive...Hélas, ce fut tout le contraire qui arriva. Sans compter qu’un événement considérable allait bientôt réduire à néant tous les efforts que Tomek faisait pour être raisonnable.

— Et du sable du désert ? Du sable qui serait encore chaud ?Tomek gravit encore une fois son échelle et prit dans un tiroir une petite fiole de sable orange.[...]— Il est tout chaud...Comme elle s’était approchée très près du comptoir, Tomek sentit sa chaleur à elle, et plus que sur le sable chaud, c’est sur son bras doré qu’il aurait voulu poser sa main. Elle le devina sans doute et reprit :— Il est aussi chaud que mon bras...[...]— Ainsi vous avez tout dans votre magasin ? Vraiment tout ? dit la jeune fille en levant les yeux vers lui. Tomek se trouva un peu embarrassé. [...]— Alors, dit la petite voix fragile et hésitante, mais soudain pleine d’un fol espoir, sembla- t-il à Tomek, alors vous aurez peut-être... de l’eau de la rivière Qjar ?Tomek ignorait ce qu’était cette eau. Il ignorait aussi où pouvait se trouver cette rivière Qjar. La jeune fille le vit bien, une ombre passa dans ses yeux et elle répondit sans qu’il eût à le demander:— C’est l’eau qui empêche de mourir, vous ne le saviez pas ?Tomek secoua doucement la tête, non, il ne le savait pas.— J’en ai besoin... fit la petite.Puis elle tapota la gourde qui pendait à sa ceinture et ajouta :— Je la trouverai et je la mettrai là...Tomek aurait bien voulu qu’elle lui en dise plus, mais déjà elle s’avançait vers lui en dépliant un mouchoir dans lequel elle tenait quelques pièces de monnaie.La lampe à huile faiblissait. Il reprit place sur sa chaise, derrière le comptoir. Sur son grand cahier spécial encore ouvert, il y avait le sou de l’inconnue et quelques grains de sable orange.

C’était la fin de l’été, [...] il suçotait, rêveur, son crayon à papier, quand une voix claire le fit presque sursauter :— Est-ce que vous vendez des sucres d’orge ? Il leva la tête et vit la plus jolie personne qu’on puisse imaginer. C’était une jeune fille de douze ans environ, brune comme on peut l’être, en sandales et dans une robe en piteux état. A sa ceinture pendait une gourde de cuir. Elle était entrée sans bruit par la porte ouverte, si bien qu’on aurait dit une apparition, et maintenant elle fixait Tomek de ses yeux noirs et tristes :— Est-ce que vous vendez des sucres d’orge?Alors Tomek fit deux choses en même temps. La première, ce fut de répondre :— Oui, je vends des sucres d’orge.Et la seconde chose que fit Tomek, lui qui de toute sa vie ne s’était pas retourné trois fois sur une fille, ce fut de tomber amoureux de ce petit brin de femme, d’en tomber amoureux instantanément, complètement et définitivement.Il prit un sucre d’orge dans un bocal et le lui tendit. Elle le cacha aussitôt dans une poche de sa robe. Mais elle ne semblait pas vouloir s’en aller. Elle restait là à regarder les rayons et les rangées de petits tiroirs qui occupaient un mur tout entier.— Qu’avez-vous dans tous ces petits tiroirs ?— J’ai... tout, répondit Tomek. Enfin tout le nécessaire...[...] Cette fois, les yeux sombres de la petite s’éclairèrent tout à fait. C’était si charmant de la voir heureuse que le cœur de Tomek se mit à faire des bonds dans sa poitrine.

Maxe L'Hermenier, Djet, La Rivière à l'envers, tome 1 : Tomek, 2018

Correction

1) À travers les yeux de quel personnage la scène est-elle vue ? 2) En quoi cette rencontre est-elle importante pour Tomek ?3) Quelle est la caractéristique de l'eau de la rivière Qjar ?

Maxe L'Hermenier, Djet, La Rivière à l'envers, tome 1 : Tomek, 2018

L’idée de ne jamais revoir la jeune fille lui sembla insupportable. Et de ne pouvoir parler d’elle à quiconque lui était bien cruel aussi. Il laissa donc tout en plan dans la boutique, fourra dans sa poche une barre de pâte de fruits et courut à grandes enjambées à l’autre bout du village, où se trouvait le vieil Icham.Le vieil Icham était écrivain public, c’est- à-dire qu’il écrivait pour ceux qui ne savaient pas le faire. [..]— Bonjour, grand-père, lança-t-il en portant la main à sa poitrine.— Bonjour, mon fils, répondit Icham en lui tendant ses deux mains ouvertes.Ils n’étaient ni le grand-père ni le fils l’un de l’autre, mais comme Icham vivait seul et que Tomek était orphelin, ils s’étaient toujours appelés comme cela. Ils s’aimaient beaucoup.[...]— Dis-moi, grand-père Icham, as-tu déjà entendu parler de la rivière Tchar, ou Djar... ?Le vieil homme, qui mâchouillait déjà sa barre de pâte de fruits, prit le temps d’y réfléchir, puis il répondit lentement :— Je connais une rivière... Qjar. [...] Celle qui coule à l’envers... continua Icham.Celle qui... quoi ? bredouilla Tomek, qui n’avait jamais entendu parler d’une chose pareille.— Qui coule à l’envers, articula Icham. La rivière Qjar coule à l’envers.— À l’envers ? Qu’est-ce que tu veux dire ? fit Tomek, les yeux écarquillés.— Je veux dire que l’eau de cette rivière monte au lieu de descendre, mon petit Tomek. Ça t’en bouche un coin, ça ! Cette rivière prend sa source dans l’océan, tu comprends ? Au lieu de s’y jeter, elle en sort.

[...] On ne sait pas où cette eau s’en va. Il n’y a pas d’affluents. C’est un grand mystère. [...] Quoi qu’il en soit, la rivière finit par arriver au pied d’une montagne qui s’appelle la Montagne Sacrée. [...] Et cette eau est d’une pureté incroyable. Et elle est magique, Tomek...— Magique ? reprit le garçon.— Oui. Elle empêche de mourir...De nouveau, Tomek entendit la voix claire de la jeune fille : « Elle empêche de mourir, vous ne le saviez pas ? » Icham avait utilisé exactement les mêmes mots.— Seulement, poursuivit le vieil homme, personne n’en a jamais rapporté, mon garçon, personne...— Mais pourtant, s’exclama Tomek, il suffirait de suivre cette rivière jusqu’à sa source, enfin jusque là-haut, de remplir une gourde de cette fameuse eau et de redescendre !— Il suffirait... Mais il se trouve que personne n’est jamais arrivé jusque là-haut. Et si quelqu’un y est arrivé, il n’a pas réussi à redescendre et on n’en a rien su. Et si quelqu’un est arrivé à redescendre, il a perdu sa provision d’eau en route. Et puis il y a quelque chose qui rend l’entreprise encore plus difficile...— Quoi donc, grand-père ?— Eh bien, c’est que cette rivière n’existe sans doute pas et cette montagne non plus.

Maxe L'Hermenier, Djet, La Rivière à l'envers, tome 2 : Tomek, 2018

Chapitre XIV : Une devinette

Tomek voyage pour retrouver Hannah, la jeune fille, et arrive sur une île ensorcelée dont on ne peut pas repartir.Une gigantesque balançoire accrochée à l’arc- en-ciel et dont les crochets de fer grinçaient horriblement. C’était la seule chose qu’on entendait désormais : le grincement régulier de la balançoire dans la brume. Toute vie s’était arrêtée. Tomek se demanda si son propre sang coulait encore. Il frissonna car un froid humide s’était abattu sur l’eau. Il tenta de ramer pour se réchauffer un peu mais la barque ne bougea pas d’un seul centimètre. C’est juste après cela qu’il vit la créature assise sur la balançoire. Il n’avait jamais imaginé qu’un être aussi épouvantable puisse exister. Cette femme devait avoir plus de cent cinquante ans. Elle était d’une maigreur extrême, ses membres n’étaient que des os d’où pendouillaient, flasques, des lambeaux de peau laiteuse.— Bonjour, mon garçon, grinça-t-elle en fixant Tomek de ses yeux de folle. Tu es venu répondre à la question ?Quelle question ? se demanda Tomek, mais il fut incapable de prononcer un mot. La vieille lança en avant ses jambes squelettiques pour accélérer le mouvement de la balançoire. Elle était entièrement nue sauf une paire de chaussettes blanches et des souliers de fillette qu’elle avait aux pieds. Ses longs doigts décharnés serraient les cordes depuis si longtemps sans doute que les ongles noirs avaient fini par entrer dans les poignets et qu’ils ressortaient de l’autre côté. Elle souriait en se balançant, mais son regard d’aigle ne lâchait jamais Tomek.

— Je vais te poser la question comme aux autres, reprit-elle. Et comme les autres tu ne répondras pas, Tomek, tu vois, je sais ton nom, et ainsi tu iras ajouter aux leurs ton gros ventre blanc de noyé, au fond du fond du fond du fond de l’océan. Songes-y bien, Tomek, l’eau est noire et glacée et tu y descendras lentement, lentement, lentement, lentement, Tomek, mon petit enfant, mon tout doux, mon lézard, mon...— Tais-toi ! hurla Tomek. Tu n’as pas le droit de dire cela ! Tu dois te taire !Comment cette sorcière pouvait-elle savoir que Tomek était appelé ainsi par sa mère lorsqu’il était petit enfant: mon lézard, mon tout doux... Il l’avait oublié lui-même, mais maintenant qu’elle le lui disait, il se le rappelait très bien. Et c’était insupportable.— Maman ! cria-t-il. Au secours !Et comme la vieille éclatait de rire devant son désespoir, il hurla encore et encore :— Tais-toi ! Tais-toi ! Tais-toi !Puis le calme et le silence revinrent. On n’entendait plus à nouveau que le grincement régulier de la balançoire. Lavieille n’était pas pressée d’en finir, semblait-il.— Et si je réponds ? demanda enfin Tomek.La balançoire s’immobilisa d’un seul coup dans une impossible position oblique et la vieille chuchota :— Si tu réponds, mon lézard, tu passeras sous l’arc-en-ciel noir. Tu seras le premier, et après toi tout le monde pourra le faire à sa guise.

plutôt s’enfoncer légèrement dans l’eau. Puis l’eau noire et glacée commença à entrer dans la barque et à l’alourdir. — Quarante-huit, petit lézard, quarante-huit et demi...Tomek sut alors que c’en était fini, qu’il allait être englouti comme les autres, qu’il fallait l’accepter. Il ne supplierait pas cette affreuse créature. Il fermerait juste les yeux pour ne plus la voir... pour la faire disparaître... disparaître... Il sursauta si violemment qu’il faillit tomber tout entier dans l’eau. Il sut aussitôt qu’il avait trouvé ! Que la réponse venait de lui être donnée. C’était cela, bien sûr ! Il suffisait de fermer les paupières... les deux paupières, les sœurs paupières ! Aussi fragiles que les ailes du papillon... et le monde entier disparaissait ! L’eau arrivait à sa poitrine quand il hurla de toute la force qui lui restait :— LES PAUPIÈRES ! ! ! LES PAUPIÈRES ! ! !La sorcière se pétrifia aussitôt. Tomek s’attendit à la voir vociférer, cracher. Mais non, elle s’apaisa au contraire. Son visage se calma et ses yeux se fermèrent lentement. Puis en quelques instants elle accomplit sa métamorphose et bientôt on ne vit plus sur la balançoire que le corps gracile d’une fillette en robe légère. L’eau redevenue bleue se mit à clapoter autour de la barque. L’arc-en-ciel pâlit puis retrouva peu à peu ses couleurs irisées. Entre-temps, la petite avait pris un tel élan que ses pieds semblaient toucher le ciel. Finalement, dans un éclat de rire, elle se détacha de la balançoire et s’envola avec la légèreté d’un oiseau.Tomek saisit les rames et les plongea dans l’eau. Cette fois-ci la barque répondit parfaitement. Tomek rama avec une énergie folle.Au-dessus de sa tête, c’était une avalanche de couleurs. Mille harpes jouaient pour lui. Au loin, la petite île Inexistante se réveillait à peine.

Et moi je disparaîtrai pour toujours... Voilà ce qui arriverait si tu répondais, mais tu ne répondras pas, mon tout doux...La vieille relança d’un coup de jarret le mouvement de la balançoire, fit une dizaine de va-et- vient, se figea de nouveau et énonça enfin d'une étrange voix métallique :— Nous sommes sœurs, aussi fragiles que les ailes du papillon, mais nous pouvons faire disparaître le monde. Qui sommes-nous ?Il y eut un long silence. La vieille restait suspendue dans les airs.— Alors je vais me balancer cinquante fois, le temps pour toi de chercher la solution...Puis elle lança ses jambes en avant et le grincement reprit.Nous sommes sœurs... aussi fragiles... murmurait Tomek, mais il ne parvenait pas à réfléchir. Ses pensées allaient à la dérive, sans suite ni cohérence.— Cela t’ennuie si je chante ? ricana la sorcière et, sans attendre la réponse, elle se mit à fredonner des chansonsenfantines.Elle semblait connaître en particulier chaque couplet qui avait effrayé Tomek, petit, ou l’avait fait rire. Elle savait tout de lui.— Nous sommes sœurs... nous pouvons faire disparaître... répétait à l’infini Tomek.Le désespoir l’envahissait peu à peu.— Vingt-deux... vingt-trois... grinça la sorcière. C’est alors que Tomek sentit la barque vaciller sous lui, ou

Mathilde Pignatelli, La Sorcière à la balançoire, 2012

Correction

2) La description de la sorcière "Il n'avait jamais imaginé qu'un être aussi épouvantable puisse exister. [...] Elle était d'une maigreur extrême, ses membres n'étaient que des os d'où pendouillaient, flasques, des lambeaux de peau laiteuse. [...] Elle était entièrement nue sauf une paire de chaussettes blanches et des souliers de fillette qu'elle avait aux pieds. Ses longs doigts décharnés serraient les cordes depuis si longtemps sans doute que les ongles noirs avaient fini par entrer dans les poignets et qu'ils ressortaient de l'autre côté. [...] Son regard d’aigle ne lâchait jamais Tomek."a) Relevez une métaphoreb) Réécrivez ce portrait péjoratif pour le rendre mélioratif.

Correction

1) Quel sentiment éprouvez-vous en lisant ce passage? Repérez dans le texte un champ lexical qui justifie votre réponse.

Correction

2) b) Réécrivez ce portrait péjoratif pour le rendre mélioratif.Il n'avait jamais imaginé qu'un être aussi .................................. puisse exister. Elle était d'une ........................... extrême, sa peau était .....................................................................................................................Elle était vêtue d'une robe.......................................................................................................................................................................................................................................................Ses ........................ mains serraient les cordes si doucement qu'elles ressemblaient à .............................................................................Son regard de ...................................................... ne lâchait pas Tomek.

Exercices
Leçon

Les temps composés

Recopiez et complétez le tableau suivant.

Les temps simples et composés

exercices

Les temps simples et composés

Les six travaux des temps composés

Correction

Exercices supplémentaires

1. Passé composé : Tomek (réussir) à trouver le sac et (ouvrir) le paquet. 2. Plus-que-parfait : Avant votre arrivée, vous (imaginer) la rivière autrement. Pendant la tempête, deux barques (chavirer).3.Passé antérieur : Dès qu’ils (traverser) la forêt ils arrivèrent devant le lac. 4. Futur antérieur : Dès que tu (arriver), nous partirons.

Conjuguez les verbes au temps composé indiqué.

Correction

Manuel page 289

exercices en ligne

Correction

Exercices

Comment trouver le participe passé d'un verbe ?

Exemples : finir → finipartir → parti

Verbes en -ir (2e et 3e groupe)

Exemples : aller → alléchanter → chanté

Verbes en -er

devoir : dû savoir: suvouloir: voulu mettre : mislire : lu dire : ditécrire : écrit attendre : attenduprendre : pris connaître : connufaire: fait voir : vudescendre : descendu mourir : mortnaître : né venir: venu

Verbes irréguliers 3e groupe
→ été → eu
être et avoir

Formation du participe passé

Correction
Exercices supplémentaires en ligne

Correction ex 1 et 2

Avec quel auxiliaire sont-ils employés ? Que remarquez-vous ? Avec quels mots s'accordent-ils ?

Lisez l'extrait suivant et relevez les participes passés.

Quand ils furent un peu calmés, Marie était allée vers la carriole et avait rapporté dans un panier une livre de beurre, deux pots de confiture, l’un de fraises, l’autre de mûres, un gros morceau de fromage de brebis, du lait de vache dans un petit bidon et une boîte de sucre. (D'après un extrait du chapitre IV))

L'accord du participe passé

Participes passés employés avec l'auxiliaire avoir : pas d'accord avec le sujet

Participes passés employés avec l'auxiliaire être : accord avec le sujet

Quand ils furent un peu calmés, Marie était allée vers la carriole et avait rapporté dans un panier une livre de beurre, deux pots de confiture, l’un de fraises, l’autre de mûres, un gros morceau de fromage de brebis, du lait de vache dans un petit bidon et une boîte de sucre. (D'après un extrait du chapitre IV))

L'accord du participe passé

Correction

1. Quel groupe de la première phrase a été transformé ? 2 . Quelle sa fonction ? 3 . Par quel mot a-t-il été remplacé dans la seconde phrase ? Quelle est sa fonction ?4 . Quelle est la place de ce mot par rapport au verbe ?5 . Quelle a été la conséquence de cette transformation sur le participe passé ?

1. J'avais découvert la grotte. 2. Je l'avais découverte.

L'accord du participe passé

Exercices

Quoi ? → Les pièces (déjà écrit)

Qui ? → Des pirates (déjà écrit)

Qui ? → Des pirates (pas encore écrit)

Exemple : J'ai vu des pirates qui se sont enfuis avec les pièces qu'ils ont gardées.
Je me pose deux questions : Qui est-ce qui est ? L'ai-je déjà écrit ?
Méthode Wilmet
Avec l'auxiliaire "avoir": jamais avec le sujet, avec le COD s'il est placé avant
Avec l'auxiliaire "être": avec le sujet
Employé comme adjectif : avec le nom auquel il se rapporte

Accorder le participe passé

Exercices en ligne

Correction

Trouvez les terminaisons correctes puis reliez-les pour retrouver le dessin.

Accorde si nécessaire les participes passés entre parenthèses. 1) Ils ont (traversé) les sept mers. 2)Les cartes au trésor seraient (dissimulé) dans la doublure de sa veste. 3) Le son des canons a été (entendu) jusqu’au port. 4)La peur que les marins ont (ressenti) était terrible. 5) La vérité pourra-t-elle être (découvert)? 6) Les survivants que les pirates avaient (retrouvé) étaient gravement blessés. 7) Le fort serait (protégé) par quatre pirates. 8) L’île était (occupé) par des fantômes. 9) La tempête avait (repris) au petit matin. 10) Vous êtes tous (tombé) dans notre piège.

Exercices

1) Ils ont traversé les sept mers. 2)Les cartes au trésor seraient dissimulées dans la doublure de sa veste. 3) Le son des canons a été entendu jusqu’au port. 4)La peur que les marins ont ressentie était terrible. 5) La vérité pourra-t-elle être découverte ? 6) Les survivants que les pirates avaient retrouvés étaient gravement blessés. 7) Le fort serait protégé par quatre pirates. 8) L’île était occupée par des fantômes. 9) La tempête avait repris au petit matin. 10) Vous êtes tous tombés dans notre piège.

aurait là des variétés d’animaux tout à fait inconnues ailleurs », avait-il dit. Tomek souffla sur le petit insecte et se remit en route. Icham n’avait pas menti et ce que Tomek découvrit pendant les heures suivantes dépassait l’imagination.Les animaux qu’il croisa étaient tellement étranges qu’on était incapable de seulement les nommer. [..] Ainsi une bête presque plate, une sorte de casquette rampante, passa près de Tomek, le regarda tristement quelques secondes, puis agita avant de repartir un petit grelot qui lui servait de queue. Un peu plus tard, une dizaine d’immenses oiseaux projetèrent leurs ombres sur le sol. Ils n’avaient pas d’ailes mais une espèce de large queue palmée comme en ont les sirènes, avec laquelle ils brassaient l’air avec lenteur derrière eux. [...]Pourtant Tomek n’avait pas encore vu le plus curieux : c’était un petit rongeur qui se balançait paresseusement à l’extrémité d’une branche souple. Tomek crut d’abord qu’il s’agissait d’un écureuil bien ordinaire mais, en l’observant mieux, il se rendit compte de l’incroyable vérité : l’écureuil ne faisait qu’un avec la branche, il en était le prolongement, il avait poussé dessus comme un fruit vivant, comme un animalfruit... [...] Une rumeur lointaine, à peine perceptible, attira son attention. C’était pareil à de l’eau qui coule. Il accéléra sa marche, le coeur battant. Était-il enfin arrivé ? Après tant et tant de peine, après tant et tant d’espoirs ? La forêt s’éclaircit, il courut à travers les quelques arbres qui restaient, grimpa sur une dernière hauteur et s’y immobilisa, stupéfait.Une rivière coulait, paisible, sous ses yeux. Au loin, sur la droite, on apercevait l’océan d’où elle venait, et sur la gauche, à l’horizon, les premières collines vers lesquelles elle se dirigeait en silence.— La rivière Qjar... murmura Tomek, bouleversé. La rivière Qjar... Je l’ai trouvée...

La falaise s’arrêtait sur une plage de sable jaune pâle. Et derrière cette plage, à perte de vue, une forêt de grands arbres verts. Tomek y descendit en courant malgré ses jambes flageolantes. Une fois en bas, il se rendit compte que ces arbres étaient chargés de fruits qu’il ne connaissait pas. Il cueillit en premier une sorte d’abricot géant aussi lourd qu’un melon. Lorsqu’il l’ouvrit en deux, il s’en échappa en abondance un liquide qui ressemblait à du lait. Il but d’abord avec prudence, puis sans retenue. Cela rappelait un peu le sirop d’orgeat. Puis il arracha du bout de l’ongle un peu de la chair tendre du fruit. Elle était exquise. Ensuite, il se régala de petits haricots au goût de réglisse, et d’étranges galettes molles aussi goûteuses que du pain d’épice. Mais sa plus belle découverte, ce furent des boules noirâtres à la coquille très résistante, pleines d’une purée tiède et onctueuse au bon goût de pomme de terre bouillie. Tomek, assis sur une pierre, s’en remplit l’estomac, buvant parfois dans son abricot géant.Il allait se relever pour reprendre sa route, lorsqu’une fourmi grimpa sur sa main. Au lieu de la chasser, Tomek l’observa de plus près. Elle ressemblait à toutes les fourmis du monde, avec une différence toutefois: elle allait à reculons... C’était peu de chose, bien sûr, mais Tomek en fut troublé et les paroles du vieil Icham lui revinrent : « Il y

Chapitre XV : La Falaise

"L'Oiseau vert" dans Les Mondes d’Aldébaran de Leo, 1994 -2024

Le "Ium" dans Les Mondes d’Aldébaran de Leo, 1994 -2024

Le "Grégoire" dans Les Mondes d’Aldébaran de Leo, 1994 -2024

Le "Théodore" dans Les Mondes d’Aldébaran de Leo, 1994 -2024

Pour décrire des plantes ou des animaux inconnus du lecteur, Jean-Claude Mourlevat utilise des adjectifs épithètes et des comparaisons.À votre tour, décrivez l'un de ces animaux en utilisant épithètes, des CDN et en les comparant aux animaux que nous connaissons.

— Podcol ! Tu n’as rien à craindre ! Plonge et nage par ici ! lui cria-t-elle, puis plus bas pour Tomek : Il est un peu froussard et il déteste mouiller sa fourrure... Tomek comprit à cet instant seulement que Podcol n’était pas un être humain mais un animal. De quelle espèce ? C’était difficile à dire.— C’est... un ours ? hasarda-t-il, à demi rassuré.— Non, pas vraiment, répondit Hannah. Plutôt une sorte de panda, je crois. Il n’a ni griffes ni crocs et il ne mange que des feuilles. Tomek se demanda si on pouvait être jaloux d’un panda nommé Podcol.Escalader les rochers le long de la cascade fut un jeu d’enfant. Là-haut, une surprise les attendait: la végétation se faisait plus rare et la rivière ressemblait davantage à un gros ruisseau. À quelques centaines de mètres de là, elle formait un coude. Ils marchèrent jusqu’à cet endroit et découvrirent alors d’un seul coup ce que Tomek attendait depuis bien longtemps : une montagne escarpée se dressait devant eux. Les derniers rayons du soleil éclairaient encore son sommet. La montagne semblait toucher le ciel.— Comme elle est belle ! murmura Hannah. On dirait une cathédrale !— Oui, dit Tomek, c’est la Montagne Sacrée. La rivière s’arrête là-haut.

Chapitre XVI : La Rivière

Mais plus le radeau se précisait, plus le cœur de Tomek s’emballait. Et ce n’était pas à cause de la peur. Car sans la voir, sans la reconnaître vraiment, il sut que c’était elle : Hannah. Cette silhouette gracile, c’était elle, il en eut la certitude. Mais alors, qui était la deuxième personne, à demi cachée derrière elle ? À qui appartenait ce corps massif ? Jamais Tomek n’avait imaginé revoir Hannah autrement que seule. Et voilà qu’à présent, en cette heure tant espérée, elle était avec un autre... Quand ils furent plus près, Hannah se dressa sur le radeau et se figea.[..] Elle se lança dans une sorte de danse joyeuse, agita ses bras au-dessus de sa tête et se mit à crier :— Monsieur l’épicier ! Je suis là ! Je suis là ! [...]Il ne voulait pas qu’Hannah fasse comme lui et tombe à l’eau avec son compagnon. Mais elle ne semblait pas se soucier le moins du monde du danger, au contraire, elle prit son élan et se jeta dans le courant avant que le radeau n’atteigne la cascade inversée. Elle nageait comme un poisson et dès qu’elle fut sortie de l’eau, elle se jeta au cou de Tomek et l’embrassa.— Comment t’appelles-tu ?— Tomek, répondit Tomek, sidéré par tant de naturel.— Tomek ? Alors tant mieux parce que c’est très joli, dit la jeune fille. Mieux que Podcol en tout cas ! ajouta-t-elle en éclatant de rire.Puis elle se tourna vers l’autre qui se tenait accroupi au bord du radeau et n’osait pas sauter.

Maxe L'Hermenier, Djet, La Rivière à l'envers, tome 1 : Tomek, 2018

Mais l’eau n’y resta pas, elle s’échappa de tous côtés, grimpa le long de ses doigts et retomba sur la pierre. Il essaya une seconde fois, mais il n’y parvint pas davantage. L’eau fuyait de toutes parts, escaladait les remparts de ses doigts, impossible à capturer. Aussi impossible que de faire pousser du blé sur le dos de la main... C’était donc cela ! Seulement cela. Cette eau existait bien, mais on ne pouvait pas la prendre... Hannah avait regardé sans rien dire.— Laisse-moi essayer, s’il te plaît...Elle fit avec ses mains fines un petit bol tout rond et y captura un peu d’eau, puis, avec d’infinies précautions, elle les souleva. Mais cela se passa exactement comme pour Tomek : l’eau déborda et s’en fut.Au creux de sa paume, une unique goutte était restée. Ronde et délicate comme une perle.— Regarde... j’ai le droit de prendre une goutte... pas plus. C’est pour ma petite passerine, sans doute...

Chapitre XVII : La Montagne sacrée

L’eau le remplissait tout entier, mais elle était si incroyablement immobile, si merveilleusement limpide et légère qu’on ne pouvait pas la voir. Elle était comme immatérielle. Les deux enfants plongèrent leurs mains tremblantes dedans.— L’eau qui empêche de mourir... dit doucement Hannah, et cette fois elle pleura tout à fait.Cela dura longtemps. Tomek savait qu’elle pensait à son père en cet instant « Quel oiseau veux-tu, Hannah ? Lequel te ferait plaisir? », mais il n’en dit rien. Il pensa lui-même à ses parents et n’en dit rien non plus. De grosses larmes coulèrent sur ses joues. Ils restèrent longtemps silencieux, en pressant leurs mains dans l’eau.— Tu as soif, Tomek ? demanda enfin Hannah, souriante, et elle leva sur lui ses grands yeux noirs.— Oui, répondit Tomek. Et toi ?— Moi aussi...Mais ils ne burent pas. Ils se sentaient si fragiles soudain face à quelque chose d’immense et qui les dépassait. Et les mêmes questions graves traversaient leurs têtes d’enfants : Est-ce qu’on peut vraiment souhaiter ne jamais mourir ?... N’est-ce pas justement parce que la vie s’achève un jour qu’elle nous est si précieuse ?... Est-ce que l’idée de vivre éternellement n’est pas plus effrayante encore que celle de mourir ?... Et si l’on ne meurt jamais, alors quand reverra-t-on ceux que l’on aime et qui sont déjà morts ?..Il prit tout de même un peu d’eau dans le creux de ses mains, pour le plaisir de la tenir.

Maxe L'Hermenier, Djet, La Rivière à l'envers, tome 1 : Tomek, 2018

Correction
Comment Tomek et Icham s'adressent-ils l'un à l'autre ? Quelle est leur relation sachant qu'il est orphelin?
Chapitre XVIII : Le retour

Ils se rendirent en premier à la boutique du vieil Icham, car c’est lui qui avait la clef de l’épicerie, et surtout parce que Tomek avait hâte de le revoir. Le vieil homme était assis en tailleur derrière son pupitre, comme à son habitude.— Bonjour, grand-père ! appela Tomek de loin.Hannah était restée en arrière. Elle ne voulait pas gêner les retrouvailles.Icham regarda Tomek s’avancer, n’en croyant pas ses yeux, puis, quand il fut tout à fait sûr qu’il ne rêvait pas, il joignit ses mains devant son visage et dit d’une voix faible :— Mon fils, mon fils... Comme tu es fort ! Tu étais un enfant quand tu es parti et tu es un homme maintenant... Laisse-moi te serrer dans mes bras...Tomek le rejoignit, s’agenouilla en face de lui et l’étreignit longuement. Puis, en se dégageant, il essuya ses larmes et dit avec tristesse :— Pardonne-moi, grand-père, mais je n’ai pas pu te rapporter de l’eau de la rivière Qjar... Je...

Correction
Quelle réponse inattendue Icham apporte-t-il au voyage de Tomek ?

Icham lui sourit :— Console-toi, mon fils, car je n’en aurais pas bu, tu sais. Alors n’aie pas de regrets. Entre un gobelet de cette eau et un morceau de nougat, je prends le nougat. Je ne tiens pas à vivre éternellement, tu comprends. Je crois même que je ne vivrai plus très longtemps. Je tenais à te revoir. Maintenant tu es là, et cela me suffit. Je n’attends désormais plus rien d’autre de la vie...— Mais, grand-père, j’ai besoin de toi. Je veux te garder, moi !— Tu veux me garder ? Alors je vais faire encore un petit effort pour toi. Mais vois-tu, Tomek, je ne sers plus à rien. Les os me font mal. Je me sentirai mieux dans ton souvenir qu’assis aux courants d’air dans cette échoppe. Et puisque nous parlons de cela, je vais te dire quelque chose. Ecoute bien parce que je ne le dirai pas une seconde fois.« Quand je mourrai, Tomek, pleure un peu si tu ne peux pas faire autrement, mais pas trop longtemps, s’il te plaît. Tu viendras peut-être de temps en temps sur ma tombe, alors dis-toi bien que je ne serai plus là. Si tu veux me voir, il faudra te retourner. Tu regarderas les rangées d’arbres dans le vent, la flaque d’eau où le petit oiseau boit, le jeune chien qui joue, c’est là que je serai, Tomek. Voilà, ne l’oublie jamais.

Maxe L'Hermenier, Djet, La Rivière à l'envers, tome 1 : Tomek, 2018

Alors un sourire radieux éclaira le visage de Tomek et il courut dans l’arrière-boutique : — Si, Hannah, j’ai rapporté quelque chose, moi. Je n’avais jamais osé te le montrer, mais le moment est venu, je crois. Et il lui tendit le petit flacon de parfum qu’avait préparé Pépigom. Hannah ôta le bouchon et respira profondément. Elle vit alors la colline, les danseurs et les musiciens, elle vit le banc où ils étaient assis tous les deux, Tomek et elle, au milieu de leurs amis et sous une pluie de pétales de fleurs... — Oh, Tomek... murmura-t-elle. — Tu vas rester un peu cette fois ? demanda Tomek, la gorge serrée. — Je resterai toujours... répondit Hannah. A cet instant précis, depuis son perchoir, la petite passerine siffla son premier chant d’éternité.

Hannah fit rouler la goutte d’eau dans la paume de sa main. Ensuite elle prit la passerine dans son autre main et la plaça tout à côté. — Bois, s’il te plaît, mon oiseau, bois... lui dit-elle doucement. La perruche hésita un instant, puis tout alla très vite : elle se pencha sur la goutte qui étincelait comme une perle, la fit glisser dans son bec, enfin, d’un vif coup de tête, elle la bascula dans son gosier. — Voilà... Elle ne mourra jamais... murmura Hannah. — Non, elle ne mourra jamais, reprit Tomek en écho. Ils la placèrent ensuite sur un perchoir de bois que Tomek avait construit au-dessus du comptoir. Hannah observa longtemps sa passerine en silence, puis elle dit à voix basse : — Tu sais, Tomek, il m’est venu une drôle d’idée... — Laquelle ? demanda le garçon. — Eh bien, au moment où cette goutte d’eau est descendue le long de son gosier, j’ai eu la certitude que la rivière Qjar s’était remise à couler à l’endroit... Qu’elle n’avait coulé à l’envers que pour cette unique goutte d’eau-là. Pour qu’elle parvienne un jour dans le bec de cette petite pas- serine-là... Et que tout est fini maintenant... Tomek l’écoutait, fasciné. — Tu veux dire que ce que nous avons vu là- bas n’existerait plus ? — Je ne sais pas... Peut-être... Tout était si étrange... Tomek repensa alors à ces choses incroyables qu’ils avaient connues : la Forêt de l’Oubli et ses ours, les immenses fleurs bleues qu’on appelle Voiles, l’île Inexistante, puis Existante, la sorcière sur sa balançoire, les arbres aux écureuils-fruits... - C’est comme si nous avions rêvé... continua Hannah. Après tout, nous n’avons rien rapporté de là-bas. Noussommes partis les mains vides et nous revenons de même...

Épilogue

1. Le groupe nominal « une grotte » a été transformé.3 . Quelle sa fonction ? Il est COD du verbe « découvrir ».4 . Il a été remplacé par le pronom « l' », il est toujours COD du verbe « découvrir »5 . Il est placé devant le verbe6 . Il est accordé avec la "grotte", le « e » est apparu.

n°4 p 289b.Je suis sorti(e) • J'ai deviné • J'ai voulu • Je suis parti (e) • J'ai pris.c. il/elle était entré(e) • il/elle avait vu • il/elle avait entendu • il/elle avait été • il/elle avait eu.
n°1 p 289 avait désiré (passé composé) , eut maigri (passé antérieur), aient été (subjonctif passé), es né (passé composé), avoir lu (infinitif passé), seriez parties (conditionnel passé)
1) et 2) Ce passage sucite de la peur chez le lecteur, comme le souligne le champ lexical de cette émotion : "grinçaient horriblement", "frissonna", "un être aussi épouvantable", "yeux de folle", "jambes squelettiques", " hurla", "en grelottant de peur et de froid", "effrayé".
1) L'incipit présente un lieu impossible à situer précisément, une épicerie de village. L'action se déroule en une époque assez vague aussi , "autrefois".2) Tomek tient cette épicerie qui est dans sa famille depuis des générations. C'est d'abord ainsi qu'il est défini. Ensuite, le lecteur apprend qu'il "s'ennuyait"(le mot est répété plusieurs fois), qu'il rêvait d'ailleurs mais qu'il "ne supportait pas de faire de la peine à autrui". On ne connaît pas son âge et il n'est pas décrit en détail : "C’était un garçon aux yeux rêveurs, assez grand pour son âge, plutôt osseux.".3) L'expression "un évènement considérable" incite le lecteur à lire la suite.

2) b) Il n'avait jamais imaginé qu'un être aussi sublime/magnifique/charmant puisse exister. Elle était d'une beauté/splendeur/grâce extrême, sa peau était resplendissante/d'une infinie délicatesse/superbe.Elle était vêtue d'une robe en dentelle ravissante/ d'un bleu éclatant/ d'une pureté immaculée.Ses élégantes/fines mains serraient les cordes si doucement qu'elles ressemblaient à de légers papillons/ des pétales de fleur.Son regard de chat/d'opale ne lâchait pas Tomek.

Maxe L'Hermenier, Djet, La Rivière à l'envers, l'intégrale

2) a) "Son regard d’aigle ne lâchait jamais Tomek." Avec cette métaphore, le regard de la sorcière est assimilé à celui d'un oiseau de proie.
n°4 p 289 a. Conjuguez les auxiliaires «être» et «avoir» auprésent et au passé composé.b.Conjuguez ces verbes au passé composé à la première personne du singulier : sortir • deviner •vouloir • partir • prendre.c. Conjuguez ces verbes au plus-que-parfait à la troisième personne du singulier : entrer • voir • entendre • être • avoir.
n°1 p 289 Relevez les verbes à un temps composé. Pour les plus à l'aise, identifiez-le.
1) La sène est vue en focalisation interne, du point de vue de Tomek. Le lecteur, comme Tomek, ne connaît ni le nom ni les sentiments de la jeune fille envers le garçon. Ce procédé permet de susciter la curiosité du lecteur.2) Le portrait de la cliente s’inscrit dans une scène de rencontre amoureuse. L’intensité de l’amour se traduit par l’accumulation des adverbes en « -ment » : « instantanément », « complètement » et « définitivement » C’est cette rencontre qui va être l’élément déclencheur des péripéties de Tomek. 3) L'eau de la rivière Qjar « empêche de mourir». Dans ce roman d'aventures, la quête de l’amour se confond avec celle de l’objet magique (eau de la rivière à l’envers)

Paul Leluc, La Rivière à l'envers, 2023

1. Passé composé : Tomek a réussi à trouver le sac et a ouvert le paquet. 2. Plus-que-parfait : Avant votre arrivée, vous aviez imaginéla rivière autrement. Pendant la tempête, deux barques avaient chaviré.3.Passé antérieur : Dès qu’ils eurent traversé la forêt ils arrivèrent devant le lac. 4. Futur antérieur : Dès que tu seras arrivé(e), nous partirons.

Icham sert à Tomek de grand-père de substitution, puisqu'il n'a plus de famille.Le vieil homme est son mentor. Dans la mythologie grecque, Mentor est le précepteur de Télémaque et l'ami d'Ulysse. Par antonomase, un mentor est un conseiller expérimenté et sage auquel on fait entièrement confiance.