Sieste musicale #7
MédiaLune
Created on October 22, 2024
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Transcript
MédiaLune vous propose un nouveau rendez-vous tous les 2 mois le samedi de 14h à 15h... un voyage musical tout en douceur.Allongez-vous, fermez les yeux, ouvrez les oreilles et laissez-vous bercer !Pas besoin de réserver son transat, l’entrée est libre !
les siestes musicales
A l’occasion de notre “Mois des étoiles”, MédiaLune vous convie à une sieste musicale placée sous le signe de l’espace, des vibrations stellaires, des cliquètement de pulsars et de tonnerre de trous noirs ! Paradoxalement, l’espace, ce monde du silence absolu, a inspiré avant même sa conquête des musiciens du monde entier : de Sun Ra – qui prétendait venir de Saturne – à Daft Punk en passant par Pink Floyd, Gong et sa “kosmische musik” ou Magma (qui chantait dans une langue extraterrestre, le kobaïen). Notre odysée cosmique nous propulse dans l’univers en perpétuelle rotation de la space music, de l’afrofuturisme, du krautrock, du neo-classique ou encore de l’ambient…Se projeter dans l’espace par le son, c’est échapper aux pesanteurs du réel et s’affranchir des cases bien terrestres qui nous enferment. Raison de plus pour monter à bord du cockpit.Bonne écoute et/ou bonne sieste !
. General Elektriks “Cliquety kliqk” (Bleu Electric , 2003)Le Carousel cosmique 01:57. Patchworks Galactic Project Space (EMI, 2013)Cosmic tripping 02:03. Can “Ege Bamyasi” (United Artists Records, 1972)One more night 05:35. Joep Beving “Henosis” (Deutsche Grammophon, 2019)Sirius 01:34 Venus 03:54. Melanie De Biasio “Il Viaggio” (PIAS, 2023)The Chaos azure 20:23. Nick Cave & Warren Ellis "Mars : bande originale de la mini-série" (NationalGeographic, 2016) Daedelus 03:00 Earth 02:11 Planetarium 02:43. Craig Armstrong “The Space between us” (Melankolic, 1997)Glasgow 05:24 Let's go out tonight 06:01. Air “Le Voyage dans la Lune” (Virgin Records, 2012)Retour sur terre 00:32. Elvis Presley “Elvis Presley” (RCA Records, 1956)Blue moon 02:40
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Cliquety Kliqk, premier album de General Electrics est un étrange mélange de rétro et d’électro, une étange alliance entre de claviers vintage et de beats hip-hop, l’influence des seventies se fait grandement ressentir, aussi bien au niveau du chant que des mélodies. Cliquety Kliqk, l’idée pourrait paraître un tantinet rétro, dépassée, je vous entends déjà : "laissez ces sons où ils sont !" Et pourtant le tout prend un aspect moderne et plus qu’original au contact des rythmes électro, des chants aériens, du hip-hop, du spoken words, des guitares trash, du funk... que de dispersion et pourtant à aucun moment l’album ne dévie des deux pôles hip-hop actuel/ringardise funky. Alors que le tout débutait calmement, c’est passé sous acides qu’il se poursuit, la musique sature soudainement, s’emporte, les morceaux s’enchaînent vite, instrumentaux, vocaux, on finit pas perdre le fil de l’album. Un album tripé, des voix sous hélium puis languissantes, des sons déconstruits puis reconstruits, caressés puis maltraités. Cliquety Kliqk, véritable délire musical. Dès le premier morceau, la note est lancée. Notons que General Electrics accueille Lateef the Truth Speaker, MC virtuose de la scène Quannum (Blackalicious, DJ Shadow...), sur trois titres de l’album : entre autres, le single Take You Out Tonight, véritable tube soul/funk qui donne plutôt bien la couleur de l’album. Un album à faire découvrir à ses oreilles.
General Electrics"Cliquety kliqk"
Bruno « Patchworks » Hovart est définitivement un nom à retenir si vous êtes intéressé par la scène musicale groove d’aujourd’hui. Après avoir joué comme bassiste et guitariste dans divers groupes, il a commencé à produire au milieu des années 90 et n’a cessé depuis de mélanger les technologies d’aujourd’hui avec les esprits bruts des années d’or de la musique Disco, Funk, Soul & Jazz. Suivant la trace du succès laissé par ses projets tels que Mr President, Uptown Funk Empire, The Dynamics ou Metropolitan Jazz Affair, Patchworks prouve album après album son ubiquité musicale et se lance de manière inattendue dans divers genres. Faisant à nouveau équipe avec le label Favorite Recordings pour ce nouvel effort solo, il se transforme en Patchworks Galactic Project, nous invitant à un voyage musical fantastique appelé « Space » : un projet spécial influencé par le mythe du 20e siècle sur le voyage, l'exploration, la vie et même aimer dans l'Espace ! Cette sortie est également son premier album sous le nom de Patchworks. De « Space Oddity » de David Bowie, aux œuvres de Jean Pierre Massiera au Studio Antibes, en passant par la discographie d'Air, « Cloud One » de Patrick Adams, ou encore « La Planète Sauvage » d'Alain Goraguer, cet album s'inscrit dans une longue tradition de musique cinématographique cosmique. ! De la première note à la dernière, « Space » reste fidèle à toutes ces influences, tout en intégrant également des influences Electro, House, Disco, Pop et Fusion qui ont établi la touche des Patchworks – un son classique avec une approche contemporaine de la musique.
Patchworks Galactic Project "Space"
Fin 1971, Can change de studio et s'installe dans un ancien cinéma qu'ils aménagent à leur guise, devenant ainsi le fameux Inner Space Studio. Holger Czukay utilisera pour décrire le lieu l'image assez étrange d'un 'éléphant vu de l'intérieur'. Mouais... en tout les cas, la créativité du groupe, si elle n'explose pas grâce à ce nouveau paysage, continue sur la voie toute tracée par les opus précédents de l'expérimentation rythmique. Et c'est tant mieux. Ege Bamyasi est toutefois moins sombre que son illustre prédécesseur, Tago Mago. Ceci étant dû en grande partie au jeu très funky de Jaki Liebezeit. Dès "Pinch", le doute n'est plus permis, cet homme a dû au moins écouter une fois dans sa vie les "Cold Sweat" ou "Funky Drummer" de James Brown. C'est bien simple, s'il n'y avait les solos de guitares distordues de Michael Karoli et la performance vocale hallucinée et hallucinante de Damo Suzuki, on jurerait entendre un autre hymne funk de Mr Dynamite. "Sing Swan Song" se propose de nous laisser souffer quelques minutes après les 9 min 30 éreintante de "Pinch", avec une ballade dont la douceur est souligné par le chant tout en retenue de Damo Suzuki. Petite aparté sur le fantasque nippon : si la musique de Can pourrait aisément se passer de chanteur, il est indéniable que Damo Suzuki contribue à renforcer par la force de son chant à la fois angoissé et exalté, l'aspect hypontique du groupe teuton. Parce qu'à force d'encenser (à juste titre) le batteur exceptionnel qu'est Jaki Leibezeit, on en oublierai presque le chanteur exceptionnel qu'est Damo Suzuki.Ege Bamyasi est l'autre chef-d'oeuvre de Can. Le complément indispensable à Tago Mago. Celui-ci est peut-être plus cohérent mais a contratrio c'est aussi son éclectisme à défaut d'unité qui fait la force de Ege Bamyasi, ce monument indestructible érigé à la gloire du rock primitif et expérimental.
Can “Ege Bamyasi”
Depuis ses débuts en 2015 avec un premier album nommé Solipsism, Joep Beving continue de gravir échelon sur échelon. Le compositeur et pianiste hollandais a réussi à se faire un nom sur la scène musique néo-classique avec les albums suivants que sont Prehension en 2017 et Conatus l’année suivante. Et cette année, il clôt cette trilogie avec un nouveau double-album intitulé Henosis. Voici donc 22 nouveaux morceaux pour moins de 90 minutes de musique durant laquelle Joep Beving continue son exploration introspective et spirituelle qu’il a entamé des albums plus tôt. Avec l’aide de son producteur attitré Gijs van Klooster, il est armé de son piano familial pour nous offrir des partitions allant entre musique néo-classique avec des petites touches orchestrales et électroniques afin de relever cette « volonté de vérité et d’essence existentielle ». Henosis convoque ainsi le Capella Amsterdam, Echo Collective ou bien même Maarten Vos pour une odyssée émouvante et incroyablement immersive nous invitant à nous déconnecter du quotidien. Assurément son disque le plus audacieux à ce jour.
Joep Beving “Henosis”
Six ans après son dernier disque en date Lilies, la chanteuse belge Melanie De Biasio publie avec Il Viaggio un nouveau disque ambitieux dont les dimensions tout à la fois intimes, conceptuelles et expérimentales n’ont sans doute jamais été à ce point affirmées et assumées. Se présentant comme une sorte de carnet de route autofictionnel dans lequel la chanteuse et compositrice interroge la notion même d’identité en s’engageant dans l’exploration intime des origines italiennes de son père, Il Viaggio peut s’entendre comme une suite de courts-métrages sonores mêlant post-jazz, rock alternatif, ambient, musique concrète et New Music, en une sorte de voyage onirique et imaginaire de l’Italie aux USA. Conçu en étroite collaboration avec les producteurs Pascal Paulus et David Baron, Il Viaggio alterne compositions acousmatiques et cinématiques pulsés de grooves feutrés et entêtants (I’m Looking For, Chiesa) et mélodies pop faussement naïves tour à tour élégiaques et mélancoliques s’embarquant dans des dérives oniriques dignes de David Lynch (Now Is Narrow, Mi Ricardo Di Te). Quel que soit le contexte, Melanie De Biasio fait naître de sa voix sensuelle et éthérée un univers en apesanteur et comme “à fleur de peau”, à la fois abstrait et organique, et plonge au plus intime de son histoire et de sa psyché pour en ramener des bribes d’images sonores de portée universelle.
Melanie De Biasio “Il Viaggio”
Nick Cave et Warren Ellis ont composé une musique en accord parfait avec l'intimidante et spectaculaire mission pour une planète extraterrestre désertique sur laquelle l'espère humaine lutte pour survivre, prospérer et se forger une existence dans ce nouveau monde. "Lorsque j'ai commencé à travailler sur MARS, j'ai su que je voulais faire une série à propos de l'humanité, et non à propos des machine" nous confie Everardo Gout, le réalisateur de la série. "J'ai voulu créer le Das Boot de l'espace et comprendre le voyage émotionnel des astronautes embarqués dans une mission martienne. Ayant déjà travaillé avec Nick et Warren auparavant, j'ai immédiatement pensé qu'ils seraient parfaits pour ce projet. Ils apportent une qualité humaine si viscérale à leurs compositions, un son à la fois si délicat et puissant." "Comment sonne Mars ?" questionne Gout. "C'était un challenge aussi bien dans le fond que dans la forme. Nous devions créer un univers musical où Mars serait le véritable protagoniste de notre histoire. De plus, le son de MARS ne devait pas souligner uniquement un drame futuriste mais également un documentaire scientifique pertinent."
Nick Cave & Warren Ellis "Mars : bande originale de la mini-série"
L’Ecossais Craig Armstrong a baptisé son album The Space between us, lui qui fait justement tout pour réduire les espaces entre quelques-unes des musiques les plus magnifiquement graves, du sublime Unfinished sympathy de Massive à la Troisième symphonie de Górecki, des Music for airports de Brian Eno aux envolées ténébreuses de Bernard Herrmann, de This Mortal Coil à David Sylvian. Car formé au classique, l’Ecossais se souvient aussi qu’il fut arrangeur pour tout un pan plus ou moins véreux de la soul blanche écossaise de Hipsway à Texas.Peut-être guidé par son homonyme, Craig Armstrong a marché sur la Lune : il en a ramené des symphonies de poche envisagées en apesanteur, sous un mélancolique clair de terre, loin de la lourdeur des hommes. Car L’Espace entre nous, c’est ça : la frontière qui séparera toujours les têtes brûlées, les têtes en l’air, les têtes fêlées, les entêtés des têtes gonflées, des têtes montées, des têtes à calcul, des têtes bien casquées, bien protégées.
Craig Armstrong"The Space between us"
En 2011 à Cannes, la projection du film de Méliès "Le Voyage dans la Lune", dans une version colorisée, restaurée et mise en musique par Air a créé l'événement. Cette aventure a été le point de départ du nouvel album du groupe, composé de 11 titres, autant de jalons d'un aller retour enivrant entre la Terre et la Lune sans suivre pour autant les étapes du film. Toute la magie de cet album tient dans l'équilibre permanent entre un son parfois très spontané, presque rock, et une conception générale très aboutie et organique du "programme" de ce voyage.
Air “Le Voyage dans la Lune”
Trois versions différentes ont été publiées de ce premier album (un 25cm), toutes avec le même contenu, mais des variantes au niveau de la pochette et de l’étiquette. La première version est cotée plus de 500 dollars. Il est le premier album de Rock à atteindre le n°1 des ventes. Subtil mélange de Country, Blues, Rockabilly, Rhythm & Blues, son succès a été entraîné par celui du hit « Heartbreak Hotel » (qui n’y figure pas) et par l’inclusion du fameux « Blue Suede Shoes » de Carl Perkins. Sur ses douze titres, cinq avaient été précédemment enregistrés pour le label Sun dont RCA avait racheté le contrat d’Elvis. N°1 aux Etats-Unis au Printemps 1956 pendant dix semaines consécutives. Sa pochette mythique a été copiée, notamment par The Clash pour l’album London Calling.
Elvis Presley“Blue moon”
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