La dent d'or, LL5

LL5

"La dent d'or", Histoire des oracles

Bernard Le Bouyer de Fontenelle, , 1687

E. AUBERT

"La dent d'or", Histoire des oracles

Rappel du projet de lecture

Comment l’auteur, grâce à l’apologue, cherche-t-il à dénigrer les faux raisonnements et à valoriser la démarche scientifique et les esprits éclairés ?

Rappel des mouvements

Lignes 1 à 5: l’énoncé de la thèse de l’auteur

Lignes 6 à 19 : le récit d’une anecdote qui vient servir la démonstration de l’écrivain

Ligne 20 à la fin : conclusion de la démonstration et de la réflexion en élargissant le propos vers une morale universelle

E. AUBERT

Une ouverture placée sus le signe de la tension, du seuil et qui va de pair avec le choix d'une argumentation indirecte qui joue du mélange ds genres

Mouvement 1

Lignes 1 à 5: l’énoncé de la thèse de l’auteur

- Tensions : formes personnelles/impersonnelles conditionnel (mode de l'hypothese) indicati (mode du réel) raison/imagination (antithèses) conjonction adversative - Q° rhétorique = 1ère phrase du texte. Mettre le lecteur en posiiton de réfléchir

Il serait difficile de rendre raison des histoires et des oracles que nous avons rapportés, sans avoir recours aux Démons, mais aussi tout cela est-il bien vrai ? Assurons-nous bien du fait, avant de nous inquiéter de la cause. Il est vrai que cette méthode est bien lente pour la plupart des gens, qui courent naturellement à la cause, et passent par-dessus la vérité du fait ; mais enfin nous éviterons le ridicule d'avoir trouvé la cause de ce qui n'est point.

Bascule entre les paragraphes : le narrateur adopte une posture didactique et annonce sa thèse

Aphorisme : impératifPronom personnel de la 1ère personnel du singulier CL de la vitesseLocution prépositionnelle Vocabulaire scientifique, méthodique, Phrase construite en 2 temps avec point de bascule Tension affirmation/négation syntaxique totale

Il assoit la légitimité de son dicours et justifie sa thèse ainsi que sa posture scientifique

Bilan et transition

E. AUBERT

Mouvement 2

Lignes 6 à 19 : le récit d’une anecdote qui vient servir la démonstration de l’écrivain

Un récit qui prend l'allure d'un conte...

- Passé simple associé au GN et déterminant indéfini - - repères spatio-temporels - intensif - antithèse - négation syntaxique totale incomplète - locution verbale

Ce malheur arriva si plaisamment sur la fin du siècle passé à quelques savants d'Allemagne, que je ne puis m'empêcher d'en parler ici.

...d'un conte placé sous le signe du rire

Un auteur qui s'attire la sympathie de son auditoir et se place comme un conteur populaire

E. AUBERT

- Connecteur temporel+spatial ajouté au GN +expansion du nom - personnification - tension entre le CDN et l'adjectif antéposé - Présentation ironique et drôle des savants: * qualificatifs supposément élogieux : antiphrases * "ridicule" de leurs noms qui se terminent en "us" * effet "liste" : énumération renforcée par la répétition de l'adjectif "autre" plus loin dans le texte+longueur de l'anecdote - Succession des théories à analyser - Bascule vers l'univers du conte et donc passage du réel au ficitonnel : GN+figure de dérivation + merveilleux (Prop. Sub. complétive + Antithèse renforcée par la répétition de la locution"en partie") - Verbe - CC de but - Impératif + pronom personnel "vous" +n répétition du déterminant "quel"

Mouvement 2

Lignes 6 à 19 : le récit d’une anecdote qui vient servir la démonstration de l’écrivain

Dimension réaliste de ce récit en apparence "vrai"

1ère tension avec cette vérité apparente

En 1593, le bruit courut que les dents étant tombées à un enfant de Silésie, âgé de sept ans, il lui en était venu une d'or, à la place d'une de ses grosses dents. Horatius, professeur en médecine à l'université de Helmstad, écrivit, en 1595, l'histoire de cette dent, et prétendit qu'elle était en partie naturelle, en partie miraculeuse, et qu'elle avait été envoyée de Dieu à cet enfant pour consoler les chrétiens affligés par les Turcs. Figurez-vous quelle consolation, et quel rapport de cette dent aux chrétiens, et aux Turcs.

Une galérie de pseudo-savants drôles à leur insu

Une 1ère théorie peu crédible

Intrusion d'auteur

E. AUBERT

Mouvement 2

Lignes 6 à 19 : le récit d’une anecdote qui vient servir la démonstration de l’écrivain

Un défilé de justifications pseudo-scientifiques animés par des pseudo-savants .. à l'égo surdimensionné

- Connecteur temporel - Défilé de plus en plus rapide des savacnts qui se ressemblent tous - Ironie de cette anecdote (glissement de "savant" et "professeur" à "historiens" ; antéposition des adecjtifs emphatiques, connotation négative du verbe "ramasser" : désordre, confusion+ glissement de l"hisoire" au "sentiment") - Confusion insérée dans le récit, réseau d'opposition, combat d'ego plus que d'idées

En la même année, afin que cette dent d'or ne manquât pas d'historiens, Rullandus en écrit encore l'histoire. Deux ans après, Ingolsteterus, autre savant, écrit contre le sentiment que Rullandus avait de la dent d'or, et Rullandus fait aussitôt une belle et docte réplique. Un autre grand homme, nommé Libavius, ramasse tout ce qui avait été dit sur la dent, et y ajoute son sentiment particulier.

.... à l'égo surdimensionné

E. AUBERT

Mouvement 2

Lignes 6 à 19 : le récit d’une anecdote qui vient servir la démonstration de l’écrivain

Fin ironique de l'anecdote

- Hyperboles - Négation restrictive ironique - Proposition subordonnée circonstancielle de temps - GN, nouveau personnage construit en opposition aux précédents (article indéfini et anonymat) - Prop. sub. complétive - Conjonction adversative +locution prépositionnelle - Verbe qui rappelle les oracles qu'on consultait

Il ne manquait autre chose à tant de beaux ouvrages, sinon qu'il fût vrai que la dent était d'or. Quand un orfèvre l'eût examinée, il se trouva que c'était une feuille d'or appliquée à la dent avec beaucoup d'adresse ; mais on commença par faire des livres, et puis on consulta l'orfèvre.

L'orfèvre ou lac voie de la raison

Une chute ironique

Bilan et transition

E. AUBERT

Ligne 20 à la fin : conclusion de la démonstration et de la réflexion en élargissant le propos vers une morale universelle

Mouvement 3

De l'anecdote à la morale universelle l'anecdote

- Aphorisme : * Présent àvaleur de vérité générale * Tournure emphatique de la négation restrictive * Propos globalisant/généralisant - Pronom personnel de 1ère personne (sing. et plur.) - longueur de la phrase * Prop. sub. circonstancielle en système corrélatif * effet de chiasme * répétition de "raison" : syllepse * Jeu d'opposition (//tension du début : effet de cycle) - Démonstratif + présent de vérité générale + prop. sub. complétive - Structure binaire : raisonnement par analogie - GN qui clôt la réflexion

Rien n'est plus naturel que d'en faire autant sur toutes sortes de matières. Je ne suis pas si convaincu de notre ignorance par les choses qui sont, et dont la raison nous est inconnue, que par celles qui ne sont point, et dont nous trouvons la raison. Cela veut dire que non seulement nous n'avons pas les principes qui mènent au vrai, mais que nous en avons d'autres qui s'accommodent très bien avec le faux.

Glissement de la leçon générale à une leçon plus intime

Explicitation, une dernière fois, du raisonnement prôné pour aller vers le vrai en évitant les pièges du faux

Bilan et transition

E. AUBERT