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La défiance des Gilets Jaunes envers les médias était donc le fruit d'une accumulation de frustrations et de ressentiments, nourris par une représentation médiatique jugée partial et déformante. Cette défiance a mis en lumière les limites de la couverture médiatique traditionnelle et a souligné la nécessité pour les journalistes de repenser leur relation avec les citoyens. Les médias ont un rôle crucial à jouer dans une démocratie, mais ils doivent gagner la confiance de leurs publics en offrant une information objective, pluraliste et respectueuse des différentes opinions.

Cette représentation médiatique déformante s’est inscrite dans un contexte plus large de méfiance envers les élites et les institutions. Les manifestants, issus en grande partie des classes populaires, se sentaient souvent déconnectés des décideurs politiques et des médias, qu’ils percevaient comme étant au service des intérêts de l’élite. Cette distance sociale a contribué à renforcer la défiance envers les journalistes, souvent perçus comme des représentants de cette élite.

La distance sociale et la méfiance envers les élites

(mettre une vidéo micro-trottoir ou un gilet jaune se plaint)

Les ronds-points se sont transformés en forteresses, les gilets jaunes en symboles d'une France en colère. Derrière les barricades et les slogans, un profond fossé s'est creusé entre les citoyens et les médias traditionnels. Accusés de partialité et de déformation de la réalité, les journalistes se sont retrouvés au cœur de la tourmente. Ce mouvement social inédit a mis à nu une défiance profonde, ancrée dans un sentiment d’incompréhension mutuelle et d’une représentation médiatique jugée déformante. Cette défiance, loin d’être nouvelle, s’est exacerbée dans le contexte particulier de cette mobilisation.

Consectetur elit

I- Défiance des Gilets Jaunes envers les médias

Un séminaire de journalistes à Toulouse en 2020 a permis de mettre en lumière les difficultés rencontrées par les professionnels des médias lors de la couverture du mouvement des Gilets Jaunes. Les participants ont souligné la violence des manifestations, la complexité du mouvement et la difficulté d’établir un rapport de confiance avec les manifestants. Ils ont également exprimé des regrets concernant leur couverture initiale du mouvement, notamment le fait de ne pas avoir suffisamment pris en compte la diversité des revendications et les raisons profondes de la mobilisation.

Les médias ont souvent été accusés de ne pas rendre compte de manière juste et équitable des préoccupations des Gilets Jaunes. Ils ont été pointés du doigt pour avoir réduit leur mouvement à des actes de violence, occultant ainsi les raisons socio-économiques profondes de leur mobilisation. Cette mauvaise représentation a créé un sentiment d’injustice et a renforcé la conviction que les médias étaient plus intéressés par le sensationnalisme que par une information objective.

Une représentation médiatique au cœur de la contestation

https://www.observatoiredesmedias.com/2020/05/06/toulouse-info-gilets-jaunes/amp/

Les manifestants réclamaient notamment une amélioration de leur pouvoir d'achat, une plus grande justice sociale, une démocratie plus directe et une transition écologique plus juste.Or, les médias ont souvent réduit ces revendications à des slogans simplistes ou à des demandes jugées irréalistes. Cette simplification a contribué à discréditer le mouvement en le présentant comme un rassemblement de personnes mécontentes et sans véritable projet politique. Les médias ont ainsi occulté la dimension politique et sociale du mouvement, réduisant les Gilets Jaunes à des manifestants violents et égocentriques.

Les revendications des Gilets Jaunes étaient multiples et complexes, allant bien au-delà de la Uuuuh simple opposition à la hausse des prix des carburants. Comme le souligne une étude publiée dans la Revue économique (2020)(https://shs.cairn.info/revue-economique-2020-1-page-109?lang=fr), ces revendications étaient liées à un malaise profond vis-à-vis du système politique et économique, et exprimaient un sentiment d'injustice sociale.

Des revendications multiples et complexes, réduites à des slogans

https://shs.cairn.info/revue-economique-2020-1-page-109?lang=fr