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Transcript
COMPORTEMENT : "le comportement a été critiqué pendant très longtemps comme étant une observation qui ne désignait rien du monde intérieur. On sait maintenant que c’est faux puisque l’émotion désigne quelque chose du monde intérieur (la haine, la peur, la colère, la tristesse, la joie ...) et que cela peut se repérer comme un signe sémiologique c’est-à-dire comme un signe qui désigne quelque chose du monde intime. Le comportement est considéré maintenant comme un signe psychologique."
COLÈRE : "la colère c’est l’expression d’une émotion contrôlable ou pas : on peut se mettre en colère, presque volontairement. Je me laisse aller à la colère parce qu’il-elle m’énerve pour l’impressionner. Mais parfois c’est une émotion qui me déborde : « Ça me met en colère ». Cette aptitude à l’émotion est un peu différente du sentiment. L’émotion peut être déclenchée par une substance (drogue, alcool…) alors que le sentiment est provoqué par une représentation."
RÉSILIENCE : " Après un traumatisme, dans des conditions adverses, la résilience c’est comment je vais essayer de me développer le moins mal possible. Il ne peut pas y avoir de définition plus bêbête de la résilience et plus logique de la résilience. Ce qui est compliqué de découvrir, c'est ce que sont les facteurs de résilience : il y a des facteurs neurologiques, des facteurs génétiques, des facteurs biologiques, des facteurs psychologiques, des facteurs affectifs, des facteurs sociaux et culturels c’est-à-dire que je ne peux pas tout savoir donc je suis obligé de me mettre en équipe pour répondre à cette question."
AFFECTIVITÉ : "L’affectivité c’est ce que je ressens ou ce que l’autre ressent : je suis affecté."
SENTIMENT : "Exemple « Vous m’insultez » c’est une représentation verbale qui déclenche en moi une émotion de colère ou d’humiliation Ces deux notions sont associées mais ne sont pas tout à fait les mêmes. C’est la représentation verbale qui provoque en moi un sentiment de honte ou de colère et il y a les substances neurologiques qui médiatisent ce que vous avez provoqué avec une représentation verbale, avec un symbole."
ÉMOTION : "une émotion peut s’exprimer (du latin « ex movere »). « J’exprime » par un mouvement une émotion, par des mimiques faciales, un mouvement de dégoût, d’étonnement, de haine, de peur, par des gestes. Une émotion peut exprimer un affect mais pas obligatoirement. Exemple des comédiens peuvent exprimer la haine sans l’éprouver. L’émotion est un mouvement vers l’autre."
AFFECT : "l’affect était considéré comme une pollution de l’esprit scientifique. Aujourd’hui l’affect fait partie des études scientifiques. Ce mot veut dire « je transporte quelque chose en direction de l’autre ». « Je l’affecte », c’est-à-dire je déclenche en lui un sentiment ou une émotion. "
VULNÉRABILITÉ : (du latin « vulnere ») La vulnérabilité est un processus de fragilité émotionnelle, affective, comportementale, qui est presque toujours déclenchée par une difficulté de développement, d’éducation. La vulnérabilité peut s’acquérir dans les premiers jours de la vie parce qu’il y a eu un accident médical, parce que la mère a eu un accident émotionnel ou médical. Cette vulnérabilité fait que pour des raisons génétiques ou pour des raisons relationnelles et pour des raisons sociales (il y a des groupes sociaux plus vulnérables les uns que les autres), elle est pratiquement toujours acquise par des conditions adverses de développement dans la famille, à l’école, et/ou dans la société. « Je suis facile à blesser », « un rien me fait mal ».
EMPATHIE: "l’empathie est un très bon repère de développement et de la socialisation de l’enfant qui exprime son affection. (A l’intérieur de : pathos). « Je souffre » et « je me représente » ce qu’il ressent. Je ne sens pas ce qu’il ressent, ça ce serait de la sympathie. « Je me mets à sa place », on ne se met jamais vraiment à la place d’un autre mais on peut se représenter son monde mental. « Moi à sa place, je souffrirais, mais je ne suis pas à sa place ». Cela veut dire qu’il y a un développement de l’empathie, concept philosophique qui maintenant est vérifié comportementalement et neurologiquement par un très grand nombre de neuro-imageries et par un très grand nombre de manipulations expérimentales. Quand un enfant arrive au monde, il n’a pas d’empathie, il est centré sur ses perceptions et sur l’impression que le monde lui fait : il a faim ; il a froid, il a peur. L’autre ce n’est pas vraiment un autre, mais une stimulation sensorielle lui fait peur ou au contraire le sécurise et l’amuse mais il n’y a pas d’empathie. Le bébé est fusionné, il ressent ce qu’on déclenche en lui, ou ce qui vient de lui comme la faim, la maladie, la peur. Puis progressivement, il se décentre de lui s’il est bien sécurisé, pour tenter de visiter le monde de l’autre. Et à ce moment-là, on voit qu’un des premiers signes de l’empathie c’est le pointé du doigt : quand un enfant vers 10-12 mois pointe du doigt c’est qu’il veut par un geste désignatif, agir sur le monde mental ou sur sa figure d’attachement. Donc il commence déjà à essayer de se représenter ce qui se passe dans le monde de la figure d’attachement. On affirme aujourd’hui qu’un bébé qui pointe du doigt à 12 mois parlera. Donc c’est un signe très important de dépistage très précoce de l’autisme ou des troubles de développement de l’empathie.Ce n’est que vers l’âge de 4 ans que les enfants deviennent capables de se décentrer de leur monde mental pour se représenter le monde mental d’un autre : et là on peut parler d’empathie. Et comme il parle à 4 ans, on peut très bien lui expliquer comment est le monde mental d’un autre avec des films, des chansonnettes, des petites histoires, et il peut très bien comprendre ce qui se passe dans le monde mental, sans forcément l’éprouver. Ce n’est pas la sympathie. On constate que certains parmi nous, ont des difficultés à développer leur empathie et ils restent prisonniers de leur propre monde mental."
AUTONOMIE : "le stade de l’autonomie c’est lorsqu’un enfant en se développant devient auto-nome c’est-à-dire qu’il se nomme, il devient « je », devient sujet de sa parole. L’autonomie n’est pas l’indépendance. C’est ce qui se passe pour beaucoup d’enfants aujourd’hui, les conditions éducatives font qu’ils sont autonomes de plus en plus tôt, ils peuvent dire « je pense », « je désire » mais ils ne sont pas indépendants socialement de plus en plus tôt. Au contraire, à cause de l’amélioration et de la technologie des métiers qui nécessitent des études, ils sont indépendants socialement de plus en plus tard."