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"Comment les professionnels accompagnent-ils les publics vers l'emploi et la formation? Focus sur les logiques d'action"

START

Les Midis de la FeBISPle 08 octobre 2024

Présentation du rapport d'étude

Trois objectifs

01

Objectifs de l'étude

les besoins des professionnels

3. Identifier

la place accordée à la formation professionnelle dans le cadre de l'accompagnement

les pratiques et les modes de fonctionnement des professionnels de l'accompagnement

2. Cerner

Trois objectifs liés entre eux

1. Comprendre

Comment les professionnels accompagnent-ils les publics vers l'emploi et la formation ?

Collecte des données

02

Méthodologie

=> publics variés

Données analysées avec le cadre des "logiques d'action" (Dubet)

  • 1 professionnel CASG
  • 1 professionnel BAPA
  • 1 professionnel Fédasil
  • 1 professionnel Maison de jeunes
  • 10 conseillers dans 8 antennes Actiris
  • 6 travailleurs dans 5 services ISP CPAS
  • 2 conseillers ARAE
  • 9 conseillers dans 4 Miloc
  • 4 conseillers chez 3 partenaires publics spécifiques d’Actiris

Des entretiens semi-directifs (1h à 1h30) avec ...

35 personnes

Principaux constats

03

Résultats issus des entretiens

Taux d'absentéisme plus importantpartoutRaisons diversesManque d'intérêt de la part du publicManque de mobilité du public

Un public de plus en plus fragilisé

Public très varié au niveau du profilAccumulation de difficultésDégradation de la situation socialePlus de problèmes de santé p&mGrand manque de confiance en soi

Des difficultés de recrutement

Du côté des professionnelsDu côté des candidats

Des questionnements sur l'offre de formation

Logiques et rythmes : Institutions =/ public Logique gestionnaire et marchandisation du socialTests d'entrée et entrée plus difficileCrise sanitaire et CPAS proche du gouffreGel de la dégressivité des allocations

Contexte de travail des professionnels

A. Des constats issus du terrain

5. Souhaits des professionnels

Logiques interconnectées et entremêlées, avec des frontières perméables

B. Les logiques d'action des professionnels de l'accompagnement

1. La logique d'accompagnement

Elle chapeaute les autres et elle sert à décrire le type d'accompagnement :

  • spécificités selon les organismes
  • accompagnement individuel / collectif
  • durée d'un entretien et de l'accompagnement global
  • beaucoup d'adminitratif et d'encodage au premier entretien
  • type de suivi selon l'autonomie de la personne
  • techniques d'accompagnement particulières selon le professionnel
  • ateliers organisés en interne de l'organisme si le besoin se manifeste
  • tempérament et représentations des professionnels sur l'emploi et la formation

2. La logique de priorisation

  • bilan de la situation de la personne
  • définir une action à mener donc priorisation
  • aspects emploi et formation abordés ensemble
  • souhait d'un emploi pour une large part du public
    • même type de demande
  • souhait d'une formation pour une petite part du public
  • partie du public qui souhaite ni emploi, ni formation
    • profils spécifiques (femmes avec enfants, jeunes, etc.)
    • obstacles (santé, problèmes financiers, situation personnelle, etc.)
  • changements d'objectifs ne sont pas rares

3. La logique d'information

  • les sites Internet comme source d'information
    • Dorifor, BF, IMTB, Actiris
    • Sensibilisation du public mais limites (fiches imprimées)
  • le relationnel pour s'informer
    • au sein de l'organisme : mission de veille
    • entre organismes => relation de confiance = très important
    • dans les échanges avec le public
  • les limites de l'information : trop de candidats, info manquante, call center
  • quand "trop is te veel" => crainte de devenir un robot
  • une sélection de l'information à donner au public

4. La logique de négociation

  • négocier l'entrée en formation
    • sensibiliser, insister, convaincre
    • attitude naturelle ou non selon le professionnel
    • convaince de s'inscrire en formation
    • logique commerciale ou pas
    • argumenter ou mettre les avantages en avant
  • quand la résistance est là
    • la négociation a ses limites
    • articuler des temporalités différentes
    • publics spécifiques
    • déception lors de la précédente formation

5. La logique de confrontation

  • confronter ses représentations
    • fonctionnement du marché de l'emploi flou
    • représentations faussées
    • auto-évaluation faussée
    • faible capacité de projection
  • confronter son niveau de compétences
    • difficulté à évaluer le niveau
    • screening pas toujours connu
  • confronter son projet professionnel
    • entrée difficile
    • quid du délai d'attente
    • passer plusieurs tests d'entrée

6. La logique d'orientation

  • relayer vers d'autres organismes
    • selon autonomie, besoins, souhaits du candidat
    • dimension relationnelle important pour le bon flux des candidats
    • privilégie le réseau de partenaires
  • la cité des métiers comme interface de BF ?
  • la séance d'info comme passage obligé
  • des conditions d'accès déterminantes
  • articulation de temporalités diverses
  • un public présélectionné
  • réorienter après avoir échoué à un test

7. La logique de (re)mobilisation

  • une multiplicité de facteurs
    • motivation, autonomie, tempérament, situation personnelle
    • dimension de l'engagement
    • limite à un mois
  • mobiliser des profils spécifiques
    • femmes avec enfants, jeunes
  • remobiliser après avoir échoué
    • frustration du candidat
    • phénomène de honte
    • relation de confiance rompue

8. La logique de soutien

  • soutenir en cas de manque de confiance en soi
    • encourager, rassurer, faire avec
  • soutenir en faisant avec ou pour la personne
    • expliquer ou faire avec
    • faire les recherches à la place
    • inscrire la personne
    • aider à préparer les tests d'entrée
  • soutenir en anticipant les difficultés
  • les limites du soutien

9. La logique de (re)cadrage

  • cadrer la personne en donnant des explications
  • recadrer la personne
    • en posant des questions
    • en adoptant une attitude "parentale"
    • en étant proactif dans la convocation
    • en rappelant le rôle du professionnel

04

Constats analytiques et perspectives

1. Principaux constats

  • les professionnels de l'accompagnement agissent dans un contexte complexe
    • particularités du contexte de travail, questionnements, difficulté de recrutement du public, public fragilisé et de plus en plus précarisé
  • 9 logiques d'action qui sont interconnectées et entremêlées dans le travail d'accompagnement des candidats
  • 1 logique chapeau, celle de l'accompagnement, et 8 logiques secondaires
    • priorisation, information, négociation, confrontation, orientation, (re)mobilisation, soutien, (re)cadrage

2. Principaux constats

  • en trame de fond :
    • emploi et formation ensemble
    • trop grand volume d'info
    • CdM=interface donc BF trop distant
    • test d'entrée=obstacle
    • relations interpersonnelles et de confiance entre organismes orientent les flux de publics
    • rôle crucial du professionnel pour le public
  • diversité des défis à relever avec des publics variés
  • besoins précis du côté des professionnels
  • facteur temps est important => articulation des temporalités
  • matière à réfléchir aux collaborations et aux politiques partenariales

3. Perspectives et recommandations

  • Renforcer la dimension relationnelle entre acteurs
    • avoir un point de contact pour les professionnels de l'accompagnement
    • organiser des rencontres entre professionnels au sens large
  • Favoriser l'entrée en formation des candidats
    • améliorer la communication générale sur l'offre
    • clarifier et améliorer les fiches Dorifor
    • renforcer la communication sur la Cité des métiers
    • réfléchir aux tests d'entrée, à la préparation
  • Améliorer la réorientation des candidats
    • après un échec à un test d'entrée
    • création de modules pour travailler les compétences transversales

Merci pour votre attention ! Des questions ? Lien vers l'étude : https://www.bruxellesformation.brussels/wp-content/uploads/2024/04/Rapport-detude-Logiques-daction-des-professionnels-final.pdf Contact : c.remy@bruxellesformation.brussels

« Il faut les convaincre de faire une formation. Ils s’imaginent qu’ils peuvent trouver n’importe quel boulot, à n’importe quel prix, faire de la livraison. La demande initiale, c’est de trouver un travail puis, ils se rendent vite compte, avec le travail que l’on fait, que leurs compétences ne leur permettent pas de s’inscrire durablement dans l’emploi, que ça favoriserait la récidive et qu’ils ont besoin d’une formation. Ce sont des heures de discussion et d’entretien. » (Emilie, Partenaire publics spécifiques 1)

« Et parfois, la personne va un peu au casse-pipe pour se confronter à la réalité. Même si on dit à la personne qu'elle n'a pas le niveau, parfois elle ne veut pas nous croire. La personne essaie d'aller s'inscrire et si ça marche tant mieux, sinon elle se rendra compte qu'elle n'a pas les compétences. » (Julian, Mission locale 1)

« Entre la demande et le début de formation, ils ont cette obligation d'être actifs. Je sais qu'il existe dans certaines structures des préformations dans des Missions locales, mais il n'y en a pas suffisamment pour englober ces quelques mois de battement. Je propose aux personnes de faire un petit contrat CDD ou de l'intérim. Il y a des personnes qui acceptent le CDI, car elles pourront garantir un revenu pour leur famille, même si elles ne vont pas tenir plus de deux ans, car ce n'est pas un métier qui leur convient. » (Amir, Actiris 6)

« Il y a parfois 100 inscrits pour 12 retenus. Certains ne sont pas pris donc il y a une énorme démotivation. La personne va dire que ‘même pour une formation, on ne me prend pas, donc si Bruxelles Formation ne veut pas de moi donc je ne signe pas pour autre chose’. Ça peut avoir un effet négatif. Les personnes perdent espoir, donc on doit les remobiliser très fort, après une sélection qui se serait mal passée. » (Laura, Partenaire ARAE 1)

« C’est difficile de renseigner en détail sur chaque métier, sur chaque formation. C’est impossible. » (Alex, Actiris 3) « On ne sait pas toujours contacter directement les centres de formation de Bruxelles Formation. C’est le cas avec logistique pour conducteur d'engins. C’est une formation de deux semaines, mais c'est le trou noir. On sait que c'est rue du Charroi, mais on n'a pas trop d'infos sur le jour, les dates. C’est flou. On renvoie vers le 0800, mais on n'a pas plus d'infos. » (Charline, Actiris 2)« Pour les cours de français avec les chèques langue chez vous, je n'ose pas proposer cela, car je n'ai aucune vue sur le planning. Je ne vais pas inscrire quelqu'un sans connaître la date. Je n'aime pas de travailler de cette façon-là. Quand j'inscris quelqu'un, je veux quelque chose de concret. » (Nina, Actiris 7) « On reçoit des mails et on regarde sur le site de Dorifor, mais il y a tellement d'offres. C’est le principal outil qu'on utilise. C’est un peu trop vague. Il y a beaucoup d'offres et ça demande beaucoup de temps. On apprend effectivement. Il y a trop de choix. » (Pierre, CPAS 3)

« Le public dit : “je sors avec quoi exactement ? Quelle reconnaissance de l’attestation ? Est-ce un diplôme ? Une qualification ?“ Une question très cash que l'on a de plus en plus : “si je fais cette formation, est-ce que j'aurai un boulot ?“ » (Luna, Mission locale 3)

« Pour nous, Bruxelles Formation, c'est vraiment la référence formation par excellence et en même temps, ça fait un peu peur, c'est un peu immense. Bruxelles Formation, c'est une valeur sûre quoi. Mais, c'est dur de rentrer. » (Emelyne, Mission locale 4)

« Demain, l'objectif de la Région bruxelloise ce n'est plus la formation, mais le travail parce qu'il y a un problème d'argent. Le chemin le plus court vers l'emploi c'est l'emploi, ce n'est pas la formation. » (Valérie, Actiris 5)

« Est-ce que Bruxelles Formation fait des préformations ? » (Louise, Mission locale 4)

« Dans Dorifor, il est marqué qu'il n'y a pas de formation pour l'instant et ça reste ouvert. Est-ce encore valable ou a-t-on oublié de la supprimer dans la base de données ? » (Paul, Partenaire publics spécifiques 2) « Si vous allez sur Dorifor, dans la plupart des fiches, on demande souvent un niveau de connaissance de base en français. Mais, qu’est-ce que ça veut dire exactement ? » (Malik, BAPA)

« Est-ce qu'une personne qui va à une séance d'information et qui fait un test qu'elle ne réussit pas est réorientée vers une formation de base ? Est-ce qu'il y a une procédure standard ? Vous prenez des personnes qui ont 60 ans en formation ? » (Eleanor, Actiris 4)

« Ils (les candidats) me disent qu'ils sont capables de lire un plan et qu'ils sont de suite employables […] Je leur propose d'aller vers nos PFE. Ce sont des structures spécifiques qui gèrent l'informatique, la construction, la logistique où il y a des conseillers spécialisés qui maîtrisent mieux ce type de connaissance. » (Amir, Actiris 6)

« Le culte du tout au rendez-vous, ça marche très bien avec Monsieur qui a son agenda et qui note tout dans son smartphone. Ça ne marche pas avec un certain public. » (Valérie, Actiris 5)

« Il faut leur expliquer qu'il faut cliquer sur les propositions de formation et lire le contenu pour savoir la durée, quand c'est donné, où ça se passe, regarder les conditions d'accès. » (Adrien, Mission locale 1) « On va même aller plus loin en demandant si la personne sait où se trouve le centre et comment y aller. On imprime parfois Google Maps. » (Alex, CPAS 1)

« On n'a pas les moyens de voir si les personnes ont les prérequis nécessaires donc ce sont les partenaires qui le font à travers le test d'entrée. On n’a pas les outils pour faire ce type d'évaluation. » (Maya, Actiris 2)« On a eu une personne qui avait pour projet de devenir plongeur soudeur. C’est très spécifique. Notre capacité à confronter la personne à des prérequis dont elle aurait besoin, on est très limité. » (Bertrand, CPAS 1)

« J’ai pas mal de chercheurs d'emploi qui ne veulent plus faire de formation, et insister dessus n'a pas de sens. Les personnes viennent de l'école et elles ne veulent pas. Parfois, je vois parfois des gens trois ans plus tard qui sont toujours dans la même situation, donc là, on peut en parler. » (Eleanor, Actiris 4)

« C’est compliqué de négocier avec le public en lui disant qu'il a un chouette projet qui est possible, mais qui va demander peut-être trois étapes pendant deux ou trois ans. Les gens ont déjà du mal à se projeter et, pour une partie du public, on demande de se projeter loin. » (Luna, Mission locale 3)

« Mais en fait, c'est toujours le même public qui galère, et c’est triste. Ce sont les mêmes types de personnes qui rencontrent les mêmes freins et qui ne trouvent pas de solution. […] J'imagine même pas trente secondes ce que c’est d'être dans cette vie, d'avoir l'impression qu'en fait, tout ce que tu fais doit passer par un test à un moment donné et t'as jamais ce niveau-là en fait. » (Emelyne, Mission locale 4) « Quand je suis arrivée, j'avais vraiment envie de les pousser, mais maintenant je ne le fais plus autant, car je sens quand c'est perdu d'avance. » (Léa, CPAS 2)

« C'est qu’ils (les candidats) sont dans une situation telle. Je pense qu’ils vont peut-être suivre une formation, mais la situation fait qu’ils ont d'autres choses à penser et que la formation, c’est pas possible à ce moment-là, ils n’ont pas le besoin de travailler. Je donne un exemple. C'est une personne qui cherche un logement. Voilà, on sait que les personnes qui cherchent un logement et qui sont au CPAS, elles peuvent être discriminées de ce fait là parce qu'elles n’ont pas un contrat. Et donc c'est un peu difficile aussi du coup de leur dire de faire une formation parce que à l'avenir ça va l'aider, ça va ouvrir des portes alors qu’eux, ils vivent le moment même. » (Amina, CPAS 5)

« Et le trajet de formation, les gens ne le visualisent pas du tout. J'ai une personne Rom qui ne parle pas du tout français et qui veut devenir assistante sociale. Je lui ai dit d'en parler à son assistante sociale, mais je lui ai dit que le parcours à faire entre là où elle est actuellement et devenir assistante sociale, il y en a pour beaucoup d'années. C’est parce qu'elle a vu son assistante sociale et elle trouve ça sympa. » (Claire, Actiris 5)

« S'il y a plusieurs formations, je demande de postuler à toutes les offres. Ça m'est déjà arrivé que la personne en choisisse une et qu'elle ait été refusée et après on se retrouve sans rien. Du coup, c'est rebelote, il y a un délai, car la formation ne s'organise pas tout le temps. Je préfère être sûr et faire plusieurs demandes ; et la personne se retire et libère sa place si elle ne participe pas à la formation. » (Amina, CPAS 5)

« On ne parle pas de parcours, car les personnes s’enfuient alors. Je dis qu’on va faire étape par étape. Je dis que c’est long. Dans les ateliers, on les mobilise sur l’envie de faire tel ou tel métier. » (Emelyne, Mission locale 4)

« Avec tous les freins possibles comme la santé, le logement, le niveau de langue faible, infraqualifié. Que fait-on ? Il faut être réaliste ! On ne fait rien. Il faut travailler sur les publics où il y a quelque chose à faire. » (Valérie, Actiris 1)

« Peu de personnes vont se dire que si elles ont un an, elles vont booster leurs compétences en français, passer leur permis de conduire, etc. Ce n'est pas tout le monde qui va raisonner comme ça. Attendre un an et demi pour faire la formation de mes rêves, non. » (Julian, Mission locale 1)

« Les personnes sont dans le ‘maintenant, qu'est-ce que je fais ?’. On s'oriente la plupart du temps vers du plus rapide même si ce n'est pas le mieux. » (Pierre, CPAS 3)

« Il y a des personnes qui pensent que nous avons qu'à leur trouver un travail qui doit être comme ça et comme ça. Il faut pouvoir recadrer ces personnes-là en disant que ça ne fonctionne pas comme ça. » (Valérie, Actiris 1) « Après dix ans, j'ose poser cette question : ‘qu'est-ce qui va me garantir que vous n'allez pas abandonner ?’. Ils sont très choqués. C’est souvent la confiance en soi le problème. » (Eleanor, Actiris 4)