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Le voyage de la Marie-Séraphique

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Dans le cadre de leur programme d'histoire, les élèves de 4e ont étudié le voyage de la Marie-Séraphique, un navire négrier français du XVIIIe siècle. Chacun des six groupes a travaillé sur une étape du voyage à partir de documents d'archive. La tâche finale à accomplir était de faire comme s'ils avaient été mandatés par le musée d'histoire de Nantes pour réaliser un panneau interractif.Voici leur travail !

Le départ de Nantes Faites connaissance avec la Marie-Séraphique et découvrez comment on préparait un navire pour le grand commerce transatlantique au XVIIIe siècle.

La traite en Afrique Découvrez quelles marchandises sont échangées en Afrique et comment le capitaine de la Marie-Séraphique se procure des esclaves.

La traversée de l'Atlantique Découvrez dans quelles conditions les captifs africains et l'équipage de la Marie-Séraphique ont traversé l'océan Atlantique.

La vente des captifs à Saint-Domingue Découvrez comment se passe la vente des captifs à l'arrivée à Saint-Domingue et quelles marchandises sont achetées par la Marie-Séraphique.

Le devenir des captifs à Saint-Domingue Découvrez le travail et la vie quotidienne des esclaves dans la colonie française de Saint-Domingue.

Le retour à Nantes, bilan d'un voyage Découvrez quel est le bilan du voyage de la Marie-Séraphique et comment la ville de Nantes ainsi que sa bourgeoisie profitent du commerce triangulaire.

1. Le départ : armer un navire négrier

La Marie Séraphique est un navire négrier. Elle comporte 35 hommes d’équipage entre 14 et 40 ans. Elle contient 20 cabanes d’équipage, une cuisine « à nègres », un parc à femme, à homme et une cale. Jacques Gruel est l’armateur de la Marie Séraphique. Son capitaine est Jean Baptiste Fautrel-Gaugny.A bord de la Marie Séraphique on peut trouver les marchandises suivantes : des tissus imprimés indiens ; des perles ; des lingots de métaux et des armes. Elle contient également des cales qui contiennent de la poudre à canon, du pain, des fèves et du riz.La Marie Séraphique a levé l’ancre à destination des côtes africaines le 1er Mai 1769 à 11h00.

Coupe de la Marie-Séraphique, aquarelle du XVIIIe siècle

a. fusil, b. sabre d’abattis, c. perles et manilles (lingots de métaux), d. « indienne » tissu imprimé, e. « chasselas » tissu imprimé

2. Première étape : la traite en Afrique

Le 1er mai 1769 la Marie Séraphique quitte le port de Nantes avec des marchandises destinées à l’échange d’esclaves. Le voyage dure plus de 4 mois jusqu’au royaume de Loango (Gabon actuel).Après avoir ancré son navire, le capitaine et ses hommes débarquent et payent les coutumes au roi pour accéder au commerce. Ils vont ensuite dans une zone de vente remplie de maison appelées « quibanga ». Ils échangent des fusils, sabres, bijoux et tissus contre des esclaves (les adolescents et les hommes ont plus de valeur). Le bateau est resté au port de Loango pendant 5 mois pour repartir le 18 décembre 1769 vers l’Amérique avec 312 esclaves en soute.Coutume : droit de douane.Quibanga : maison sur pilotis servant à la traite des esclaves.Soute : cale, partie inférieure d’un bateau

Portrait du roi de Loango, gravure coloriée réalisée par un Français, XVIIIe siècle

Scène de traite, gravure du XVIIIe sièce

3. La traversée de l'Atlantique

Des côtes africaines vers les Antilles, le voyage sur l’Atlantique a duré deux mois. les captifs sont enfermés dans l’entre-pont, cet endroit est tout en bas du bateau. C’est sombre, les conditions de vie des captifs sont difficiles durant la traversé car ils sont l’un sur l’autre, ils n’ont pas de lit ou quelque chose de tranquille pour dormir. Pendant ce voyage il y eu cinq hommes, deux femmes et deux garçons qui sont morts parmi les esclaves (il y a eu 9 personnes mortes). A l’intérieur des cales du navire il y avait de l’eau et de la nourriture. L’équipage ramène des médecins dans le navire pour la santé des captifs car s’ils meurent ils auront moins d’argent pour les vendre, l’équipage est équipé d’armes et de matraques pour que les esclaves ne s’enfuient pas (pendant les pauses de toilette…). Il y a eu cinq morts de l’équipe. On peut en déduire que ce trajet était assez compliqué car ils ont eu des problèmes de santé.Matraque : arme du bord pour assure l’ordre a bord du navires Fer de pied : c ‘est un anneau de fer accroché autour du pied des esclaves pour ne pas qu’ils s’enfuient

L'entre-pont de la Marie Séraphique, aquarelle du XVIIIe siècle

Armes à bord du navire (tromblon et matraque)

4. L'arrivée à Saint-Domingue et la vente des captifs

Saint-Domingue est une colonie française qui devient a la fin du 17e siècle la principale colonie productrice française. Surnomée la « Perle antillaise », elle est située entre Haitï et la République Dominicaine . La plus grande ville de Saint-Domingue est le Cap français, qui est tourné vers le commerce car la ville est au littoral, ce qui est plus simple pour la vente d’esclaves et de l’achat de marchandises. Sur Saint-Domingue,il y a 24 sucreries dont 500 000 esclaves qui travaillent dans la plantation de canne a sucre et de la récolte.

La vente de captif se fait en trois étapes : les acheteurs viennent sur le bateau et sont invités à un repas. Entourés d’esclaves , ils choisissent, de préférence des esclaves entre 20 et 25 ans. Un esclave coûte environ 12 000 livres. Les marchands les emmènent ensuite sur une barque jusqu’à la côte. Le capitaine va acheter ensuite des marchandises comme du tissu ou du sucre.

Détail d’aquarelle, la vente d’esclaves sur le pont de la Marie-Séraphique, XVIIIe siècle

L'entre-pont de la Marie Séraphique, aquarelle du XVIIIe siècle

L’île de Saint-Domingue (aujourd’hui divisée entre Haïti et la République Dominicaine) Capture d’écran Google Maps

1. Le travail des esclavesAu XVIIIe siècle les esclaves travaillent dans les mines, dans les plantations et dans les maisons. La plupart des esclaves travaillent aussi dans la plantation de café mais surtout dans les plantations de canne à sucre. Seules les esclaves les plus exercés peuvent travailler dans les moulins.2. Organisation d’une plantationIls sont réveillés à l’aurore par des coups de fouets. Quand ils ont labourés 7 heures on leurs accorde 2 heures pour préparer le repas de leur maître. A 2 heures, ils reprennent la plantation puis le travail dure jusqu’à la nuit pour ceux qui ne se sont pas obligés de veiller au moulin. Les esclaves dans la plantation sont obligés d’aller deux fois par jour pour cueillir de l’herbe pour le bétail des moulins. Ce dernier devoir les fatigue d’autant plus qu’ils vont souvent chercher cette herbe à une grande distance de la plantation.

5. Le devenir des esclaves à Saint-Domingue

Une plantation, aquarelle du XVIIIe siècle

Fer de punition provenant d’une habitation coloniale, XVIIIe siècle

Gouache sur papier de S. de Beauvernet, habitation de Févret de Saint-Mémin à Saint-Domingue, fin XVIIIe siècle.

3. Les violences contre les esclavesSi les esclaves tentent de se rebeler ou pire de s’échapper, de fuir, ils se feront maltraités, se feront coupés les oreilles et encore seront marqués (brulés) par une fleur de lys, qui montre qu’ils appartiennent au territoire Francais. S’ils enviennent à recommencer alors ils seront punis de morts.

6. Le retour à Nantes, bilan d'un voyage

La Marie Séraphique a mis 3 mois et 21 jours pour aller de Saint-Domingue à Nantes. Le bateau revient avec des produits coloniaux. Le bateau appartient à Jacques Gruel ; c’est un actionnaire et un armateur1Pendant le voyage il y a eu 5 personnes de l’équipage et 9 esclaves qui sont décédés. Ils ont rapporté des produits coloniaux (cacao…). On peut dire que la traite2 est risquée car les esclaves peuvent mourir. Jacques Gruel est un négociant fortuné qui vit dans les quartiers riches de Nantes avec sa famille. Avec l’argent que leurs rapportent le commerce les bourgeois Nantais répartissent entre l’armateur et l’actionnaire et se payent des produits chers. La ville de Nantes profite de la traite Atlantique car la ville et ses bourgeois s’enrichissent. Définitions : 1Armateur : personne qui exploite et équipe les bateaux. 2Traite : transport et commerce des esclaves.

Portrait de Marguerite Deurbroucq épouse d’un négociant et armateur nantais Huile sur toile par Pierre-Bernard Morlot, 1753

Ce travail s'est appuyé principalement sur les sources suivantes :

Gallica (BNF)

Musée d'Histoire de Nantes

Le livre de Bertrand Guillet : la Marie-Séraphique, navire négrier, aux éditions MeMo, 2010

Ce scénario pédagogique qui a énormément inspiré ce travail (site de l'académie de Strasbourg)