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Badine

Muriel Desmartin

Created on September 23, 2024

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Transcript

On ne badine pas avec l'amour

S 2-3-4 Textes bac.
Séance 1 Contexte
L'oeuvre

Les jeux du coeur et de la parole

S6 Parcours
S5 Personnages
S7 Dissertations
S8 Commentaires
S10 Évaluation
S9 Grammaire
Ressources, crédits, citations
Théâtre à la table
Adaptation cinématographique
Texte en ligne
Résumé et analyse
Padlet Musset

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Introduire le mot de passe

Séance 1 Contexte
  • L'auteur (frise chronologique)
  • L'oeuvre (fiche de lecture)
  • Contexte historique (vidéo 8min)
  • Contexte littéraire (romantisme)
Le XIXe siècle : des empereurs, des rois et des révolutions

Personnages

Séance 5 Personnages
  • Camille
  • Perdican
  • Le peuple : Rosette, le choeur
  • Les grotesques, les fantoches

Camille, dix-huit ans, est la cousine orpheline de Perdican. Elle a vécu la majeure partie de sa vie au couvent et a développé un amour sincère pour Dieu. En effet, lorsqu'elle découvre le portrait de sa grand-tante chez le baron, elle s'exclame immédiatement : « une sainte ! » et se réjouit de cette découverte. De plus, elle dit clairement à Perdican (II, 5) que Dieu est son « amant ». Selon elle, épouser Dieu est le seul moyen « de vivre un amour éternel, et de faire des serments qui ne se violent pas ». Elle craint l'amour et c'est pourquoi elle remplace l'amour terrestre par l'amour divin avec celui qu'elle nomme son « époux céleste ». « Je veux aimer mais je ne veux pas souffrir. » Camille, II, 5 Mais Camille comprend qu'elle a pu être influencée lors de son séjour au couvent : « il se peut bien qu'on m'ait fait la leçon, et que je ne sois qu'un perroquet mal appris » (II, 5). Elle paraît aussi vouloir vérifier ce qu'elle sait de l'amour lorsqu'elle demande à Perdican s'il a aimé plusieurs fois, combien de temps et s'il serait capable de l'aimer éternellement. Sa froideur initiale semble alors la conséquence d'une attitude pieuse. À l'acte I scène 3, Camille refuse les différentes propositions de Perdican et se contente d'une simple négation pour réplique : « Non, je suis lasse » ou « je n’en ai nulle envie » (I,3). Malgré cette attitude plutôt rigide et son refus d'épouser Perdican, elle ne résistera pas à la passion qui l'envahit et qui se conclura par un drame.

Perdican

Perdican est un jeune homme de vingt-et-un ans, séduisant - comme le souligne Maître Blazius : « un diamant fin des pieds à la tête » (I, 1) - et d'origine noble (il est fils de baron). Dès le début de la pièce sont mises en avant son instruction : il est « docteur à quatre boules blanches » (I, 2) et sa maîtrise parfaite de la rhétorique (selon Maître Blazius, il revient « la bouche toute pleine de façons de parler si belles et si fleuries, qu'on ne sait que lui répondre les trois quarts du temps », I, 1). Toutefois, il ne semble pas pour autant prétentieux. Il fait preuve de modestie : à la scène 2 de l'acte I, lorsqu'on l'interroge sur l'héliotrope, il « n'en sait) pas si long ». De même, lorsque le Chœur le juge « savant » à la scène 4 du même acte, il répond humblement que « ces arbres et ces prairies enseignent à haute voix la plus belle de toutes, l'oubli de ce qu'on sait ». Perdican est alors d'emblée présenté comme un jeune homme qui a tout pour plaire et pour réussir. Son attrait pour la nature le présente alors comme un être sensible : en témoigne son affection sincère pour les êtres qui ont peuplé son enfance et qu'il prend plaisir à retrouver. De plus, il évoque l'amour comme un élément essentiel à l'épanouissement de l'homme puisqu'une fois mort, ce qu'il retient finalement, c'est d'avoir aimé. Toutefois, il ne croit pas en un amour éternel, comme celui auquel prétend Camille. Mais face à toutes ces qualités, un défaut ressort : l'orgueil. Perdican fait semblant de ne pas être touché par l'attitude de Camille et feint l'indifférence. En effet, à la scène 2 de l'acte III, il dit dans un premier temps ne pas être au désespoir pour finalement s'exclamer : « Ah ! je suis au désespoir ». Perdican est ainsi touché de ne pas être apprécié par Camille mais ne veut pas l'avouer. C'est ce qui le mènera à jouer le rôle de l'amoureux éconduit face à la malheureuse Rosette. « Dieu n'a pas fait de l'homme une œuvre de durée. » Perdican, III,7

Le peuple

Rosette est la sœur de lait de Camille et l'amie d'enfance de Perdican. Ce dernier souligne à plusieurs reprises sa beauté « il n'y a pas dans le village de plus jolie fille », I, 4 ; « Que tu es jolie », II, 3. Le diminutif «-ette » de son prénom évoque la fragilité. Rosette est présentée comme une jeune fille innocente et pure, comme le suggère son lien particulier avec la nature « tu sais ce que disent ces bois et ces prairies, ces tièdes rivières, ces beaux champs couverts de moisson », III, 4). Au contraire de Camille, elle n'a pas été corrompue par un séjour au couvent. Cette innocence explique alors pourquoi elle ignore l'art de feindre. En effet, ses questions « Comment n'y croirais-je pas ? Il me tromperait donc ? Pour quoi faire ? » traduisent à la fois son incapacité à imaginer que Perdican puisse la tromper et l'intérêt d'une telle manœuvre. Si elle ne pense pas à un tel mal, elle demeure tout à fait lucide quant à sa condition : elle sait qu'elle ne peut normalement pas épouser un noble. Cela explique pourquoi elle se projette avec retenue dans le futur « je vous aimerai comme je pourrai » (III, 3) et qu'elle demande à se retirer chez sa mère afin de ne pas se compromettre car elle sait qu'elle ne pourra plus trouver de mari « après avoir été la risée de tout le monde » (III, 7). Elle sera la victime de la jalousie et de l’orgueil de Camille et Perdican. C’est à elle que fait référence le proverbe-titre de l’œuvre.« Moi, tout le monde m'embrasse sur les deux joues, et cela me chagrine. » Rosette, II, 3 Le Chœur Musset reprend une caractéristique du théâtre antique. À l'origine, le Chœur est un groupe qui commente l'action, en dansant et en chantant. Chez Musset, ni danse ni chant, mais le Chœur, en plus de commenter l'action, la prédit parfois et fait aussi rire par ses interventions (plus particulièrement lorsqu'il dresse les portraits des fantoches dans le premier acte). Dans la pièce, le Chœur est représenté par un groupe de villageois.

Les fantoches

• Le baron incarne le père traditionnel de comédie, qui prévoit le mariage de son enfant. Son identité se réduit à son titre : il représente le pouvoir, mais de façon caricaturale. Musset tourne en dérision ce notable qui se glorifie d'avoir été « nommé receveur » par le roi (I,2). En effet, il revendique à plusieurs reprises son statut - alors même qu'il porte l'un des titres les plus bas dans la hiérarchie nobiliaire - et refuse l'idée que son fils puisse épouser une « fille sans nom » (II, 7). Mais il n'a aucune autorité. Son incapacité apparaît alors ridicule à la scène 4 de l'acte II lorsqu'il redouble - en insistant dessus - l'aveu de son incompréhension totale « Je n'y comprends rien ! je n'y comprends absolument rien. » À travers la figure du baron, Musset critique la nouvelle noblesse qui voit le jour sous la Monarchie de Juillet. • Maître Blazius et Maître Bridaine sont tous deux des ecclésiastiques. Maître Blazius est le précepteur de Perdican; Maître Bridaine est le curé du château. Figures comiques par excellence, ils sont pédants et sots. Maître Blazius se met en avant : il s'octroie la réussite des études de Perdican « cela me fait quelque honneur, à moi », (I, 1). De même, Maître Bridaine paraît ridicule lorsqu'il emploie des formules latines pour faire étalage de ses connaissances à la scène 2 de l'acte I. Ces deux personnages sont présentés comme des doubles interchangeables, sans véritable personnalité « à peu près pareils, également gros, également sots, ayant les mêmes vices et les mêmes passions », (I, 3). Ils partagent notamment le même penchant pour la nourriture et la délation. • Dame Pluche est la gouvernante de Camille. Le Chœur souligne d'emblée sa maigreur : ses « jambes maigres » et « ses mains osseuses ». À son tour, le Baron suggère qu'elle est plutôt laide avec le jeu de mots « pleine d'onction et de componction » et dévôte avec l'affirmation « sa vertu est inattaquable ». Elle apparaît alors comme la caricature de la bigote à l’esprit étroit et dont le scrupule moral, particulièrement excessif, est ridicule. En effet, elle affirme qu'une « jeune fille qui se respecte ne se hasarde pas sur les pièces d'eau » et a une réaction ridicule lorsque Camille profère un juron à la scène 5 de l'acte III. La didascalie interne » Dame Pluche est pâle de terreur, ses faux cheveux tentent de se hérisser, sa poitrine siffle avec force et ses doigts s'allongent en se crispant » révèle la réaction excessive de la gouvernante.

Parcours

Parcours

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Les jeux du coeur et de la parole

  • Une parole qui dissimule
  • L'expression des sentiments
  • Le badinage

L'impossible transparence des coeurs

  • La difficulté à tenir parole
  • Les risques de l'éducation
  • Le conformisme social
Dissertation
Textes bac.
  • I, 2 La première rencontre
  • II, 5 L'affrontement
  • III, 8 Le dénouement
Texte complémentaire III, 3

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Acte I, scène 2

Perdican. – Bonjour, mon père, ma sœur bien-aimée ! Quel bonheur ! Que je suis heureux ! Camille. – Mon père et mon cousin, je vous salue. Perdican. – Comme te voilà grande, Camille ! et belle comme le jour ! Le Baron. – Quand as-tu quitté Paris, Perdican ? Perdican. – Mercredi, je crois, ou mardi. Comme te voilà métamorphosée en femme ! Je suis donc un homme, moi ! Il me semble que c’est hier que je t’ai vue pas plus haute que cela. Le Baron. – Vous devez être fatigués ; la route est longue, et il fait chaud. Perdican. – Oh ! mon Dieu, non. Regardez donc, mon père, comme Camille est jolie ! Le Baron. – Allons, Camille, embrasse ton cousin. Camille. – Excusez-moi. Le Baron. – Un compliment vaut un baiser ; embrasse-la, Perdican. Perdican. – Si ma cousine recule quand je lui tends la main, je vous dirai à mon tour : Excusez-moi ; l’amour peut voler un baiser, mais non pas l’amitié. Camille. – L’amitié ni l’amour ne doivent recevoir que ce qu’ils peuvent rendre. Le Baron, à Maître Bridaine. – Voilà un commencement de mauvais augure, hé ? Maître Bridaine, au Baron. – Trop de pudeur est sans doute un défaut ; mais le mariage lève bien des scrupules. Le Baron, à Maître Bridaine. – Je suis choqué – blessé. – Cette réponse m’a déplu. – Excusez-moi ! Avez-vous vu qu’elle a fait mine de se signer ? – Venez ici, que je vous parle. – Cela m’est pénible au dernier point. Ce moment, qui devait m’être si doux, est complètement gâté. – Je suis vexé, piqué. – Diable ! voilà qui est fort mauvais. Maître Bridaine. – Dites-leur quelques mots ; les voilà qui se tournent le dos. Le Baron. Eh bien ! mes enfants, à quoi pensez-vous donc ? Que fais-tu là, Camille, devant cette tapisserie? Camille, regardant un tableau. – Voilà un beau portrait, mon oncle ! N’est-ce pas une grand-tante à nous ? Le Baron. – Oui, mon enfant, c’est ta bisaïeule – ou du moins – la sœur de ton bisaïeul – car la chère dame n’a jamais concouru, – pour sa part, je crois, autrement qu’en prières – à l’accroissement de la famille. – C’était, ma foi, une sainte femme. Camille. – Oh ! oui, une sainte ! c’est ma grand-tante Isabelle. Comme ce costume religieux lui va bien ! Le Baron. – Et toi, Perdican, que fais-tu là devant ce pot de fleurs ? Perdican. – Voilà une fleur charmante, mon père. C’est un héliotrope. Le Baron. – Te moques-tu ? elle est grosse comme une mouche. Perdican. – Cette petite fleur grosse comme une mouche a bien son prix. Maître Bridaine. – Sans doute ! Le docteur a raison. Demandez-lui à quel sexe, à quelle classe elle appartient, de quels éléments elle se forme, d’où lui viennent sa sève et sa couleur ; il vous ravira en extase en vous détaillant les phénomènes de ce brin d’herbe, depuis la racine jusqu’à la fleur. Perdican. – Je n’en sais pas si long, mon révérend. Je trouve qu’elle sent bon, voilà tout.

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Acte II, scène 5

Perdican. – Sais-tu ce que c'est que des nonnes, malheureuse fille ? Elles qui te représentent l'amour des hommes comme un mensonge, savent-elles qu'il y a pis encore, le mensonge de l'amour divin ? Savent-elles que c'est un crime qu'elles font, de venir chuchoter à une vierge des paroles de femme ? Ah ! comme elles t'ont fait la leçon ! Comme j'avais prévu tout cela quand tu t'es arrêtée devant le portrait de notre vieille tante ! Tu voulais partir sans me serrer la main ; tu ne voulais revoir ni ce bois, ni cette pauvre petite fontaine qui nous regarde tout en larmes ; tu reniais les jours de ton enfance ; et le masque de plâtre que les nonnes t'ont plaqué sur les joues me refusait un baiser de frère ; mais ton coeur a battu ; il a oublié sa leçon, lui qui ne sait pas lire, et tu es revenue t'asseoir sur l'herbe où nous voilà. Eh bien ! Camille, ces femmes ont bien parlé ; elles t'ont mise dans le vrai chemin ; il pourra m'en coûter le bonheur de ma vie ; mais dis-leur cela de ma part : le ciel n'est pas pour elles. Camille. – Ni pour moi, n'est-ce pas ? Perdican. – Adieu, Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu'on te fera de ces récits hideux qui t'ont empoisonnée, réponds ce que je vais te dire : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière ; et on se dit : « J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. » Il sort.

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Acte III, scène 8

Perdican. – Insensés que nous sommes ! nous nous aimons. Quel songe avons- nous fait, Camille ? Quelles vaines paroles, quelles misérables folies ont passé comme un vent funeste entre nous deux ? Lequel de nous a voulu tromper l’autre ? Hélas ! cette vie est elle-même un si pénible rêve ! pourquoi encore y mêler les nôtres ! Ô mon Dieu, le bonheur est une perle si rare dans cet océan d’ici-bas ! Tu nous l’avais donné, pêcheur céleste, tu l’avais tiré pour nous des profondeurs de l’abîme, cet inestimable joyau ; et nous, comme des enfants gâtés, que nous sommes, nous en avons fait un jouet. Le vert sentier qui nous amenait l’un vers l’autre avait une pente si douce, il était entouré de buissons si fleuris, il se perdait dans un si tranquille horizon ! Il a bien fallu que la vanité, le bavardage et la colère vinssent jeter leurs rochers informes sur cette route céleste, qui nous aurait conduits à toi dans un baiser ! Il a bien fallu que nous nous fissions du mal, car nous sommes des hommes. Ô insensés ! nous nous aimons. Il la prend dans ses bras. Camille. – Oui, nous nous aimons, Perdican ; laisse-moi le sentir sur ton cœur. Ce Dieu qui nous regarde ne s’en offensera pas ; il veut bien que je t’aime ; il y a quinze ans qu’il le sait. Perdican. – Chère créature, tu es à moi ! Il l’embrasse ; on entend un grand cri derrière l’autel. Camille. – C’est la voix de ma sœur de lait. Perdican. – Comment est-elle ici ? Je l’avais laissée dans l’escalier lorsque tu m’as fait rappeler. Il faut donc qu’elle m’ait suivi sans que je m’en sois aperçu. Camille. – Entrons dans cette galerie, c’est là qu’on a crié. Perdican. – Je ne sais ce que j’éprouve ; il me semble que mes mains sont couvertes de sang. Camille. – La pauvre enfant nous a sans doute épiés ; elle s’est encore évanouie ; viens, portons-lui secours ; hélas ! tout cela est cruel. Perdican. – Non, en vérité, je n’entrerai pas ; je sens un froid mortel qui me paralyse. Vas-y, Camille, et tâche de la ramener. (Camille sort.) Je vous en supplie, mon Dieu ! Ne faites pas de moi un meurtrier ! Vous voyez ce qui se passe ; nous sommes deux enfants insensés, et nous avons joué avec la vie et la mort ; mais notre cœur est pur ; ne tuez pas Rosette, Dieu juste ! Je lui trouverai un mari, je réparerai ma faute ; elle est jeune, elle sera riche, elle sera heureuse ; ne faites pas cela, ô Dieu ! vous pouvez bénir encore quatre de vos enfants. Eh bien ! Camille, qu’y a-t-il ? Camille. – Elle est morte ! Adieu, Perdican ! Camille rentre.

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Dissertations

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  • La parole
  • L'orgueil
  • Le badinage
Commentaires

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  • III, 3
  • Le Jeu de l'Amour et du Hasard Acte I, scène 1
  • Texte complémentaire : Cyrano de Bergerac III, 7
Ressources

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  • Citations
  • Crédits
  • Calaméo
Crédits

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  • https://commentairecompose.fr
  • https://www.lelivrescolaire.fr/classiques/on-ne-badine-pas-avec-lamour/
  • https://www.bacdefrancais.net
  • https://cotentinghislaine.wixsite.com/website-8/musset-parcours-on-ne-badine-pas
  • https://www.mediaclasse.fr/lectures/1735
  • https://misterprepa.net/analyse-on-ne-badine-avec-amour-alfred-musset/
  • https://lespetitesanalyses.com/2024/09/19/on-ne-badine-pas-avec-lamour-alfred-de-musset/
Citations

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  • L'amour
  • La parole
  • Le désir de transparence
  • La perte de la transparence

«Je veux aimer, mais je ne veux pas souffrir; je veux aimer d'un amour éternel, et faire des serments qui ne se violent pas.» (Camille, acte II, scène 5)«J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé.»(Perdican, acte II, sc 5) «Oui, nous nous aimons, Perdican; laisse-moi le sentir sur ton cœur. Ce Dieu qui nous regarde ne s'en offensera pas; il veut bien que je t'aime;il y a quinze ans qu'il le sait.»(Camille, acte III, scène 8)

«Des mots sont des mots et des baisers sont des baisers. »(Rosette, acte II, scène 3) «J'ai eu tort de parler; j'ai ma vie entière sur les lèvres.»(Camille, acte II, scène 5) «Quel songe avons-nous fait, Camille? Quelles vaines paroles, quelles misérables folies ont passé comme un vent funeste entre nous deux?Lequel de nous a voulu tromper l'autre? »(Perdican, acte III, scène 8)

• Camille, dix-huit ans, est la cousine orpheline de Perdican. Elle a vécu la majeure partie de sa vie au couvent et a développé un amour sincère pour Dieu. En effet, lorsqu'elle découvre le portrait de sa grand-tante chez le baron, elle s'exclame immédiatement : « une sainte ! » et se réjouit de cette découverte. De plus, elle dit clairement à Perdican (II, 5) que Dieu est son « amant ». Selon elle, épouser Dieu est le seul moyen « de vivre un amour éternel, et de faire des serments qui ne se violent pas ». Elle craint l'amour et c'est pourquoi elle remplace l'amour terrestre par l'amour divin avec celui qu'elle nomme son « époux céleste ». « Je veux aimer mais je ne veux pas souffrir. » Camille, II, 5 Mais Camille comprend qu'elle a pu être influencée lors de son séjour au couvent : « il se peut bien qu'on m'ait fait la leçon, et que je ne sois qu'un perroquet mal appris » (II, 5). Elle paraît aussi vouloir vérifier ce qu'elle sait de l'amour lorsqu'elle demande à Perdican s'il a aimé plusieurs fois, combien de temps et s'il serait capable de l'aimer éternellement. Sa froideur initiale semble alors la conséquence d'une attitude pieuse. À l'acte I scène 3, Camille refuse les différentes propositions de Perdican et se contente d'une simple négation pour réplique : « Non, je suis lasse » ou « je n’en ai nulle envie » (I,3). Malgré cette attitude plutôt rigide et son refus d'épouser Perdican, elle ne résistera pas à la passion qui l'envahit et qui se conclura par un drame.

Bac Banc Cyrano CORR Commentaire Proposition de correction: Introduction : L’une des nombreuses raisons qui expliquent la réputation de la pièce de Rostand, c’est l’étonnant mélange des registres qui donne l’impression au lecteur de lire plusieurs oeuvres en une seule : l’on passe du rire aux larmes, de l’apitoiement à l’admiration, de la crainte à la joie. Dans la scène que nous allons étudier, le trio amoureux est de nouveau réuni : à son balcon, Roxane boit les paroles de Christian, ne sachant pas que celui qui lui parle est en fait son cousin, Cyrano, venu en aide au jeune homme afin que ce dernier puisse embrasser sa belle. Nous allons tenter de montrer que cette scène trouve sa puissance et son originalité dans le mélange des genres qu’elle offre. 1/ L’éloquence amoureuse de Cyrano a) Les stratégies argumentatives déployées par Cyrano – L’exhortation : le personnage exhorte Roxane à accepter un baiser, notamment dans la première réplique de Cyrano où l’on note le recours à l’impératif : « Ne vous en faites pas », « Glissez encore » – La dédramatisation : Cyrano minimise l’acte du baiser pour faire plier Roxane : « Je ne vois pas pourquoi votre lèvre ne l’ose », « Un baiser, mais à tout prendre, qu’est-ce ? ». Notez également les expressions qui tendent à amoindrir la valeur de l’acte : « presque insensiblement », « un peu d’insensible façon », « d’un peu plus près », « un point », « un instant », « un peu se respirer », « un peu se goûter ». – L’argument d’autorité : « Un baiser, c’est si noble, madame, / Que la reine de France […] en a laissé prendre un, la reine même ! » – L’éloge : notez les termes mélioratifs que Cyrano emploie pour qualifier le baiser « promesse », « communion », « si noble », « goût de fleur », etc. b) La magie du verbe Ce qui transparaît aussi dans cette scène, c’est l’éloquence poétique de Cyrano qui chante l’amour à merveille et sait manier les mots en pareille occasion. Notez le recours à de nombreuses figures de style comme l’oxymore : « un instant d’infini », la paronomase « du sourire au soupir », les métaphores « Un point rose qu’on met sur l’i du verbe aimer », « Un secret qui prend la bouche pour l’oreille », la métaphore filée du goût : « un goût de fleur », « un peu se goûter au bord des lèvres » + la référence à l’ « abeille » qui laisse imaginer que le baiser est « doux » comme le miel. c) Roxane convaincue Petit à petit, Roxane se laisse de plus en plus tenter par la promesse d’un baiser donné par Christian/Cyrano. Notons que la brièveté de ses répliques peut trahir sa grande émotion, rendue encore plus manifeste par la ponctuation très expressive. L’antiphrase « Taisez-vous » rend compte du charme qu’exerce sur elle les mots de son cousin, qu’elle commence d’ailleurs à répéter « ce goût de coeur », « ce bruit d’abeille », « cette fleur sans pareille », « cet instant d’infini ». 2/ Une scène comique a) Une parodie ? Cette scène d’amour entre Roxane « s’avançant sur le balcon » et, en bas, Cyrano lui déclamant son amour n’est pas sans rappeler une scène culte de la littérature : la scène du balcon dans Roméo et Juliette de Shakespeare. A la différence près qu’ici, Roméo est dédoublé en deux hommes que tout oppose : Cyrano, laid mais sublime intérieurement et Christian, beau mais maladroit en amour. b) Le comique farcesque – Comique de situation (un moment intime vécu… à 3 !, Roxane qui pense s’adresser à Christian, Christian qui laisse parler un autre à sa place) – Comique de mot : la répétition de « Monte ! » de Cyrano, contraint à dicter à Christian l’attitude à adopter, l’expression « animal » pour désigner Christian qui contraste avec l’éloquence amoureuse de Cyrano lorsqu’il s’adresse à Roxane, l’unique réplique de Christian, drôle parce qu’elle est vide « Ah ! Roxane ». c) Le décalage comme source du rire – Roxane/ Cyrano-Christian : Roxane ignore tout de la supercherie qui se trame quelques mètres à peine en-dessous d’elle. Ce décalage Roxane/Cyrano-Christian est doublé d’un décalage Roxane/Spectateur. Ce dernier rit parce qu’il sait de quoi il retourne. – Cyrano/Christian : Le décalage est d’autant plus comique qu’il est double : Christian apparaît ridicule et lourdaud dans cette scène puisque bon à rien tandis que Cyrano brille par son éloquence. Par ailleurs, on rit de voir que Christian ne se doute pas un instant, en entendant les paroles de Cyrano, que celui-ci est amoureux de Roxane. Seul le spectateur le sait, ce qui redouble le comique de la scène. 3/ Une scène pathétique : la solitude suprême de Cyrano a) Une situation pathétique Lorsqu’on prend un minimum de recul, on perçoit tout le pathétique de la situation pour Cyrano : contraint à endosser le costume de Christian pour parler d’amour à Roxane, il vit sa passion par procuration, il permet que le baiser s’accomplisse mais n’en est pas le jouisseur : c’est Christian qui s’ « élance et se penche sur ses lèvres », c’est Christian qui, au bout du compte, récolte le fruit du travail de Cyrano et bénéficie de l’admiration de Roxane. Ce qui rend triste ici, c’est cette l’abnégation et le sacrifice dont est capable Cyrano pour rendre heureux celle qu’il aime, même si ce n’est pas avec lui. b) Cyrano pris à son propre piège L’extrait propose une intéressante mise en abime : Cyrano se met ici en scène et endosse le rôle de Christian. Mais l’on voit que, rapidement, le pauvre homme se laisse prendre au piège de l’illusion qu’il a lui-même créée : « s’exaltant ». Comme Roxane est charmée par ses mots, il en oublie qu’il n’est qu’un intermédiaire précieux entre elle et Christian quand, soudain, la réalité refait brusquement surface. Roxane s’exclame en effet : « Beau comme lui ». La didascalie qui suit cette réplique est lourde de sens « à part, dégrisé ». Les mots de Cyrano sont teintés d’une ironie amère : « C’est vrai, je suis beau, j’oubliais ! ». Le masque tombe et la laideur de Cyrano rejaillit… Pistes pour une conclusion : Scène époustouflante parce que Rostand y mêle les registres avec brio et, se faisant, rend manifeste toute la majesté du personnage de Cyrano : à la fois maître en matière d’éloquence amoureuse, capable d’abnégation et de sacrifice pour le bonheur des autres, prêt à tout pour Roxane quitte à rester désespérément seul avec son secret… (Ainsi, on pourrait opter pour une problématique allant dans ce sens du type « dans quelle mesure cette scène témoigne-t-elle de la grandeur de Cyrano ? ».) Pour aller plus loin: – La scène du balcon dans l’adaptation cinématographique de Rappeneau: [youtube]https://www.youtube.com/watch?v=plfFJwOdTjs[/youtube] – L’intertextualité: j’en profite pour aborder rapidement ici une thématique littéraire dont nous avons déjà parlé mais sur laquelle nous n’avons pas mis de mot. C’est l‘INTERTEXTUALITE. En fait, c’est très simple, c’est l’idée qu’un auteur, lorsqu’il écrit, peut faire référence de façon plus ou moins explicite à une oeuvre antérieure. C’est le cas de Rostand qui s’inspire ici de la célébrissime scène du balcon dans Roméo et Juliette. Voici quelques vidéos qui témoignent de ce qu’est l’intertextualité : [dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x3a6ww_romeo-et-juliette_shortfilms[/dailymotion] [youtube]https://www.youtube.com/watch?v=4RrJxXxxtKE[/youtube]

«Cela se peut, il doit y avoir dans toutes mes idées des choses très ridicules. Il se peut bien qu'on m'ait fait la leçon, et que je ne sois qu'un perroquet mal appris. »(Camille, acte II, scène 5) «Il y a deux cents femmes dans ton monastère [...]; elles t'ont fait une place dans leurs processions lugubres, et tu te serres contre ces corps décharnés avec une crainte religieuse, lorsque tu vois passer un homme.»(Perdican, acte II, scène 5)

«Quoi! pas un souvenir, Camille? pas un battement de cœur pour notre enfance, pour tout ce pauvre temps passé, si bon, si doux, si plein de niaiseries délicieuses? »(Perdican, acte I, scène 3)«Voilà donc ma chère vallée! mes noyers, mes sentiers verts, ma petite fontaine! voilà mes jours passés encore tout pleins de vie, voilà le monde mystérieux des rêves de mon enfance!»(Perdican, acte I, scène 4)

Perdican est un jeune homme de vingt-et-un ans, séduisant - comme le souligne Maître Blazius : « un diamant fin des pieds à la tête » (I, 1) - et d'origine noble (il est fils de baron). Dès le début de la pièce sont mises en avant son instruction : il est « docteur à quatre boules blanches » (I, 2) et sa maîtrise parfaite de la rhétorique (selon Maître Blazius, il revient « la bouche toute pleine de façons de parler si belles et si fleuries, qu'on ne sait que lui répondre les trois quarts du temps », I, 1). Toutefois, il ne semble pas pour autant prétentieux. Il fait preuve de modestie : à la scène 2 de l'acte I, lorsqu'on l'interroge sur l'héliotrope, il « n'en sait) pas si long ». De même, lorsque le Chœur le juge « savant » à la scène 4 du même acte, il répond humblement que « ces arbres et ces prairies enseignent à haute voix la plus belle de toutes, l'oubli de ce qu'on sait ». Perdican est alors d'emblée présenté comme un jeune homme qui a tout pour plaire et pour réussir. Son attrait pour la nature le présente alors comme un être sensible : en témoigne son affection sincère pour les êtres qui ont peuplé son enfance et qu'il prend plaisir à retrouver. De plus, il évoque l'amour comme un élément essentiel à l'épanouissement de l'homme puisqu'une fois mort, ce qu'il retient finalement, c'est d'avoir aimé. Toutefois, il ne croit pas en un amour éternel, comme celui auquel prétend Camille. Mais face à toutes ces qualités, un défaut ressort : l'orgueil. Perdican fait semblant de ne pas être touché par l'attitude de Camille et feint l'indifférence. En effet, à la scène 2 de l'acte III, il dit dans un premier temps ne pas être au désespoir pour finalement s'exclamer : « Ah ! je suis au désespoir ». Perdican est ainsi touché de ne pas être apprécié par Camille mais ne veut pas l'avouer. C'est ce qui le mènera à jouer le rôle de l'amoureux éconduit face à la malheureuse Rosette. « Dieu n'a pas fait de l'homme une œuvre de durée. » Perdican, III,7