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PANORAMA 26

Livret pédagogique

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Choisis ton parcours

Image, réalité et fiction

La transformation de la matière

La création, la matérialité, le statut, la signification des image

Prochainement disponible

Prochainement disponible

La conception, la production et la diffusion de l'œuvre plastique à l'ère du numérique

La création, la matérialité, le statut, la signification des images

les relations entre matières, outils, gestes ; la réalité concrète d'une œuvre ou d'une production plastique ; le pouvoir de représentation ou de signification de la réalité physique globale de l'œuvre.

La conception, la production et la diffusion de l'œuvre plastique à l'ère du numérique

Ce groupement d'œuvres montre les liens entre l'art, la science, la technologie et la nature. La nature reste un modèle pour les artistes. Ses processus fascinants ont inspiré ces installations. Les avancées scientifiques et technologiques changent notre rapport au monde. Les œuvres présentées interrogent ces nouvelles relations.

PANORAMA 26

Parcours : Image, réalité et fiction

Justine Emard Chim[AI]ra Installation, jeu vidéo

ROQUE RIVAS Liquid Structure Installation

In vitro Nature naturante Installation, jeuv vidéo

ÉMILIEN DUBUC AMADO Film, 25'

Navigation à partir du plan de l'exposition

Ce livret pédagogique présente un parcours artistique qui illustre ces bouleversements dans notre perception du monde, en particulier celle de la nature. Les œuvres sélectionnées ne se contentent plus de représenter ou d’enregistrer les mutations de la nature, mais explorent ses capacités d’adaptation, de renouvellement et de transformation en décrivant ses fonctions et comportements. L'approche artistique va au-delà de la simple contemplation, invitant à réfléchir sur la manière dont la nature s’inscrit dans cette nouvelle réalité numérique.

La science et les technosciences influencent profondément notre perception du réel. Elles révèlent des phénomènes qui transforment notre compréhension de l’univers, en nous permettant d'explorer des échelles d’espace et de temps autrefois inaccessibles. Les instruments qu’elles conçoivent jouent un rôle clé dans cette exploration. Avec l’avènement de l’informatique et la domination de l’image numérique, notre manière d’observer le monde a radicalement changé. Nous percevons désormais le monde à travers des images qui ne sont plus des enregistrements directs d’un objet préexistant, mais le produit de calculs et de traitements informatiques. Les outils numériques captent des données, les convertissent en impulsions électriques, avant de générer les images visibles sur nos interfaces et écrans. Ainsi, la logique traditionnelle de la représentation optique cède la place à celle de la simulation : le monde se découvre et s’étudie désormais à travers des transcriptions numériques.

Introduction

PANORAMA 26

Images numériques : Un autre regard sur les processus en œuvre dans la nature

Ressources pédagogiques

Justine Emard Chim[AI]ra Installation, jeu vidéo

ROQUE RIVAS Liquid Structure Installation

In vitro Nature naturante Installation, jeuv vidéo

ÉMILIEN DUBUC AMADO Film, 25'

Navigation à partir du plan de l'exposition

Composé d’un jeu vidéo et d’une série de sculptures, Chim[AI]ra connecte technologies numériques et ancestrales, et met en correspondance plusieurs temporalités de création, du temps accéléré du numérique au temps long du minéral. Dans le jeu vidéo, une faune imaginaire co-conçue avec une intelligence artificielle se déploie dans un écosystème virtuel. Ces avatars-chimères sont le fruit d’une collaboration avec des algorithmes génératifs issus de scans 3D postés en ligne, matérialisant ainsi un rêve collectif où l’intelligence artificielle génère de nouvelles formes de vie. L’environnement numérique est assujetti à un climat dynamique engendré par les flux de température de l’ordinateur. Au fil de leur avancée dans le jeu, les créatures désactivent des strates visuelles de l’image, rendant progressivement cet écosystème plus vivable. Ces créatures virtuelle donnent également lieu à des sculptures dans le monde physique, offrant un parallèle avec la paléontologie, domaine dans lequel on nomme « chimère » un fossile amalgamé par erreur ou manipulation. Des impressions 3D sont recouvertes d’un dépôt calcaire grâce à la technique de la pétrification, après avoir été placées sous une cascade pendant plusieurs mois. Installation Écoutez l’artiste !

Chim[AI]ra Installation, jeu vidéo

JUSTINE EMARD

PANORAMA 26

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Interview de l'artiste

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Parallèlement, l’écosystème virtuel se transforme. Son atmosphère semble se rafraîchir au fur et à mesure que le joueur progresse. Ce dernier doit ménager l’écosystème numérique de la console pour assurer la survie des créatures qu’il contrôle. Pour continuer d’avancer, il est ainsi incité à consommer moins de ressources. L’expérience proposée invite à réfléchir à l’impact environnemental du numérique sur les écosystèmes réels. Justine Émard crée avec Chimer(IA) un paradoxe : la conscience écologique émerge à travers un médium numérique, tout en soulignant les contradictions de l’ère technologique. D’un côté, le jeu incite à réduire l’empreinte écologique dans un monde virtuel ; de l’autre, il repose sur des technologies gourmandes en énergie. Ce mécanisme reflète la tension entre la volonté de préserver les écosystèmes et l’impact réel des infrastructures numériques. Justine Émard révèle ainsi les liens inextricables entre ces deux mondes et développe une démarche artistique qui explore les possibilités d’un équilibre vertueux entre les flux numériques et les flux naturels.

L’installation Chimer(IA) de Justine Émard invite le spectateur à participer à un jeu vidéo interactif. À l’aide d’une manette, le joueur contrôle des créatures fantastiques évoluant dans un écosystème naturel simulé. Un graphique, situé dans le coin inférieur droit de l’écran, progresse en temps réel et indique la température de la carte graphique chargée du rendu des images. Au début du jeu, la définition des images, poussée au maximum, sollicite fortement la console, générant une grande quantité de chaleur. La savane brûlée qui apparaît à l’écran reflète cet écosystème numérique en surchauffe. Les chimères, affectées par cette atmosphère étouffante, se déplacent lentement. Le joueur, en contrôlant l’une d’elles, doit améliorer les conditions de vie de cette faune virtuelle dans un environnement initialement hostile. Pour cela, il doit trouver et franchir une série de portails disséminés dans le jeu. Chaque passage à travers ces portails entraîne un ralentissement progressif de l’activité de la carte graphique, réduisant graduellement la qualité des images, qui deviennent de plus en plus sommaires.

En quoi Chimer(IA) interroge-t-elle les paradoxes entre créations artistiques numériques et l’impact écologique des technologies utilisées ?

Chim[AI]ra Installation, jeu vidéo

JUSTINE EMARD

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Liquid StructureInstallation

ROQUE RIVAS

Liquid Structure est une expérience immersive, basée sur le son et la projection d’images sur une structure géométrique. Le projet s’inspire des concepts du penseur et architecte R. Buckminster Fuller, connu par ses réalisations utopiques inspirées par l’observation des formes de la nature. L’oeuvre plonge les spectateur.rice.s dans des formes kaléidoscopiques qui sous-tendent notre réalité physique, et donne à voir un panorama de connexions multisensorielles traversant les nombreuses échelles de notre univers. La projection transporte le public dans un voyage à travers les nombreux états, apparences et mutations de l’eau : des molécules microscopiques et des structures cristallines à la vapeur atmosphérique diaphane, d’une simple gouttelette à un océan en passant par les nuages de gaz galactiques. Le contenu visuel et sonore est construit à partir d’observations et de données empiriques décrivant le comportement de l’eau à différentes échelles. Liquid Structure propose une expérience corporelle et viscérale du monde physique en mouvement. En partenariat avec IRCAM - Centre Pompidou et Villa Albertine

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Interview de l'artiste

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Le geste artistique se révèle dans le choix des formes et des sons manipulés par les algorithmes, ainsi que dans la mise en scène de cette production. Par ce biais, Roque Rivas parvient à dévoiler de manière sensible la nature performative de l’eau. Cet élément, à la fois commun et essentiel à la vie, devient un terrain d’exploration partagé entre la science et l’art.

Roque Rivas s'intéresse particulièrement aux molécules d’eau. Inspiré par une approche scientifique, il explore comment les conditions extérieures influencent l’organisation et l’état de l’eau à différentes échelles. L’étude des processus qui régissent ces changements permet de dégager un ensemble de lois gouvernant les diverses configurations de cet élément. L’artiste s'approprie ces principes pour les traduire en algorithmes capables de générer des sons, des images et des formes. Son œuvre, Liquid Structure, dévoile ces processus imperceptibles à travers une installation numérique immersive. Chaque élément de l'installation présente des formes abstraites, générées par un ordinateur à partir de données scientifiques.

Comment l’art peut-il participer à l’exploration des phénomènes naturels à travers des outils issus de la technoscience ?

Liquid StructureInstallation

ROQUE RIVAS

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Nature naturanteInstallation multimédia

IN VITRO

Le duo In Vitro crée des simulations en temps réel de systèmes complexes qui reflètent des écosystèmes. Le protagoniste principal de Nature naturante est un bactériophage, que l’on retrouve dans les trois éléments de l’installation. Ces virus ne sont souvent pas considérés comme des êtres vivants, mais comme des « matières » qui peuvent se propager en exploitant les fonctions existantes d’un hôte, faisant écho à la façon dont des symboles culturels peuvent être réinterprétés pour construire une autre narration. Le titre découle d’un concept de la philosophie de Spinoza, selon lequel la nature se forme à partir d’elle-même en continu. Dans un aquarium, un robot bactériophage articulé imite le mouvement de son homologue virtuel, dans une interaction en temps réel entre environnement simulé et monde physique. Le court-métrage nous entraîne à la suite d’un oiseau de feu dans un voyage spatio-temporel des origines de la vie à aujourd’hui, à travers différentes échelles de la matière, jusqu’au rêve d’une Homo Sapiens. Enfin, un jeu vidéo pour deux joueur·euse·s propose de diriger le bactériophage à travers deux niveaux, ayant chacun leur propre gameplay et un environnement évolutif.

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Interview de l'artiste

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Par exemple, le robot autonome, réplique géante d’un bactériophage enfermé dans une boîte de verre, est construit sur le modèle du virus virtuel présent à l’écran. Activé par les mêmes algorithmes, il reproduit ses mouvements. Son comportement décontextualisé, en raison de l’absence d’environnement, paraît imprévisible. Ses actions, libérées de toute nécessité, s’offrent simplement au regard du spectateur qui assiste à une danse cybernétique silencieuse. Dans le jeu vidéo développé par In Vitro, le bactériophage virtuel évolue dans un environnement périlleux, où le joueur doit l’aider à progresser en évitant des obstacles aux formes organiques et colorées, inspirées par la modélisation de diverses protéines. Le duo d’artistes explore ainsi un rapport scientifique au monde vivant, traduisant des phénomènes naturels à travers la technologie. Le titre de l’œuvre, « Nature naturante », reflète cette vision où la nature, étudiée et modélisée, devient une matrice capable de générer et d’animer des univers virtuels et technologiques, à la fois autonomes et interactifs.

L’installation « Nature naturante » permet d’observer le comportement d’un virus virtuel dans un environnement simulé. Le duo d’artistes In Vitro s’intéresse particulièrement aux bactériophages, des virus qui infectent les bactéries. Découverts dans les années 1930, ces organismes sont de plus en plus étudiés par la communauté scientifique. L’étude rigoureuse de ces virus a permis aux artistes de créer des images de synthèse et de modéliser leur comportement. Les artistes ont réussi à traduire les données scientifiques en algorithmes pour générer une simulation en temps réel des mouvements d’un bactériophage autonome, en quête d’une bactérie à infecter. Un écran situé sur la face arrière d’une boîte transparente permet d’observer le comportement de ce virus prédateur dans l’environnement simulé en temps réel. Cette phase initiale de modélisation est cruciale pour les artistes, car les algorithmes développés offrent la possibilité de générer d’autres simulations sous différentes formes. Leur exploitation a permis de concevoir tous les éléments de l’installation.

En quoi l’installation « Nature naturante » interroge-t-elle l’interaction entre science, art et technologie dans la représentation de la nature ?

Ressource scientifique sur les bactériophages

Nature naturanteInstallation, jeu vidéo

IN VITRO

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Animate your content and take it to the next level

ODAMADOFilm, 25' et tirages photographiques

ÉMILIEN DUBUC

"Je viens de stocker des souvenirs de ma grand-mère Mado dans de l’ADN de synthèse. Mes souvenirs ont pris une forme physique. Avant, pour stocker nos images et partager nos recettes, il y avait Internet ; mais le réseau se fait vieux, il se privatise à toute allure, et sa consommation d’énergie nous promet des lendemains qui chauffent. L’ADN c’est l’avenir : son stockage ne requiert aucune énergie, et il se conserve pour l’éternité ( 50 ans m’auraient suffit ). Mais cela coûte cher à synthétiser. Avec mon budget, j’ai de quoi stocker 200 ko de mémoire. Quels souvenirs choisir ? Et comment faire ? - Il n’existe pas encore de tuto. J’ai sauvé quelques traces : une lettre à Mado, la recette du dessert qui a fait sa renommée (le flan coco), l’image d’un disque rouge qui me servira dans mon film, une photo de famille, et une empreinte de sa voix. ODAMADO, un manuel imparfait de sauvegarde des souvenirs dans l’ADN"Partenaires : IRCAM - Centre Pompidou, I3S-CNRS-PearcodeTwist Bioscience

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Interview de l'artiste

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Un film intitulé Odamado, projeté dans une salle adjacente, complète l’installation et sert de clé d’interprétation pour le visiteur. Ce film retrace la quête de l’artiste, qui souhaite préserver les souvenirs de sa grand-mère (recettes, photos, enregistrements) sous forme de brins d’ADN. Ce processus brouille les frontières entre héritage génétique et héritage culturel, les fusionnant désormais dans un langage commun. La démarche de Dubuc pose également une réflexion sur l’impact écologique des serveurs qui stockent la mémoire collective de l’humanité. En effet, cette méthode révolutionnaire de conservation des données, bien qu’encore imparfaite, soulève des questions sur l’entropie des informations. Le film suggère cette imperfection par son esthétique. Toutefois, les comparaisons théoriques entre les dispositifs de stockage actuels et l’utilisation de l’ADN sont frappantes : la totalité des données contenues dans les serveurs mondiaux, contributeurs au réchauffement climatique, tiendrait dans une simple boîte à chaussures remplie de brins d’ADN. Cette vision déclenche un sentiment d’humilité face à une nature qui, depuis toujours, encode sa mémoire avec une incroyable efficacité et économie. Ainsi, l’œuvre explore comment une approche technoscientifique de la nature peut nous révéler des modèles d’organisation et de conservation infiniment plus raffinés que ceux créés par l’homme.

Émilien Dubuc s’approprie les récentes avancées en matière de synthèse de l’ADN, cette molécule qui contient l’information génétique de notre génome et qui peut désormais être manipulée de manière relativement aisée. Certains chercheurs parviennent aujourd’hui à modifier les informations qu’elle contient, permettant ainsi de transcrire des données numériques sous forme de séquences d’ADN. Grâce à ces avancées scientifiques, il est désormais possible de stocker des informations telles que des textes, des images ou des sons dans des molécules d’ADN. Dans l'espace de recherche et de documentation qui présente des éléments du processus de création des artistes, Emilien Dubuc présente de grands tirages constitués de minuscules rectangles colorés agencés avec précision. À distance, ces compositions semblent être des monochromes diaphanes. En réalité, il s’agit d’un langage informatique optique permettant de coder l’algorithme de décompression d’un enregistrement sonore : la voix de la grand-mère de l’artiste. Un tube contenant des brins d’ADN renferme divers souvenirs personnels, tels qu’une recette de cuisine, une photo de famille et cet enregistrement vocal.

En quoi l’œuvre ODAMADO d’Émilien Dubuc révèle-t-elle le caractère indépassable de la nature ?

ODAMADOFilm, 25' et tirages photographiques

ÉMILIEN DUBUC

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Ressource scientifique sur l'ADN et le stockage de données

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les relations entre matières, outils, gestes ; la réalité concrète d'une œuvre ou d'une production plastique ; le pouvoir de représentation ou de signification de la réalité physique globale de l'œuvre.

Les artistes présentés ici explorent les domaines de l'invisible, l'air, le son, les particules cosmiques, les oscillations baryoniques. Ils envisagent la capacité de l'immatériel à informer la matière, à la transformer ou à la générer. La matière porte une histoire cosmique et/ou spirituelle que les dispositifs mis en oeuvre tentent de révéler.

PANORAMA 26

Parcours: La transformation de la matière

ALAN AFFICHARD Fluid Synth Installation

JÉSUS BAPTISTA 8.33, perception de l'invisible Installation

MÉLIA ROGER Tendre Phonocène Installation

ROBIN TOUCHARD The Cosmic Microwaves Background Film, 20'

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Les artistes du Fresnoy présentés dans ce parcours explorent les domaines de l’invisible, l’air, le son, les particules cosmiques, les oscillations baryoniques. Leurs œuvres proposent aux spectateurs une expérience sensible de l’immatériel découvert par la science. L’imperceptible devient un matériau à transformer afin de le rendre accessible à nos sens par les moyens du numériques

Dans les pratiques artistiques contemporaines, les relations entre le matériel et l’immatériel se révèlent à travers une évolution marquée par l’artificialisation et la dématérialisation des matériaux. Tout au long du XXe siècle, cette tendance s’est accompagnée d’une conceptualisation croissante de l’art, avec la science et la technologie prenant le relais de l’idéalisme, voire des spiritualités traditionnelles. Les artistes expérimentent de nouveaux matériaux immatériels. L’œuvre de figures majeures comme Duchamp, Beuys, et Klein témoigne de cette quête de l’immatériel, où l’artiste devient un opérateur énergétique, façonnant des intensités nouvelles et redéfinissant sans cesse les frontières entre le concret et l’abstrait.

Introduction

Exploration et extension de la notion de matériau : Particules cosmiques, oscillation baryonique, son, l'air

PANORAMA 26

Ressources pédagogiques

ALAN AFFICHARD Fluid Synth Installation

JÉSUS BAPTISTA 8.33, perception de l'invisible Installation

MÉLIA ROGER Tendre Phonocène Installation

ROBIN TOUCHARD The Cosmic Microwaves Background Film, 20'

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PANORAMA 26

Fluid SynthInstallation

ALAN AFFICHARD

Fluid Synth est une installation sonore composée de pièces en verre et en céramique à travers lesquelles l’air et l’eau produisent et diffusent du son. À la croisée entre fragment archéologique et laboratoire sonore, l’oeuvre explore les liens étroits entre la science et l’artisanat dans la fabrication d’instruments. Dans cette approche, plusieurs collaborations ont été engagées, avec Lana Ruellan et Richard Colin pour la réalisation des céramiques, ainsi qu’avec Ludovic Petit, spécialiste en verrerie scientifique. Inspirés d’instruments anciens (flûtes, ocarina, tambours...) ainsi que d’expérimentations scientifiques, ces objets se rencontrent et interagissent dans l’installation à travers des phénomènes de vibration et de transduction, où différents types de forces se rencontrent et sont mises en jeu comme méthodes de composition, qu’elles soient thermiques, fluides, acoustiques ou algorithmiques. Les sons produits sont amplifiés par différents microphones, et diffusés soit sur des enceintes, soit au casque, comme un zoom sonore. Installation Écoutez l’artiste !

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Interview de l'artiste

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Documentaire sur le processus de création de Fluid synth (7 min)

Alan Affichard augmente la perception sculpturale de son installation en offrant au spectateur la possibilité de l’écouter. « Fluid synth » invite à réévaluer notre manière d’appréhender l’espace, les matériaux et le son. L’œuvre de l’artiste se situe à l’intersection de la sculpture, de l’art du bricolage, de l’artisanat, de l’art numérique, et de la musique, créant ainsi un espace où ces disciplines convergent pour révéler le mouvement de l’air qui la traverse.L'œuvre de l'artiste se situe à l'intersection de la sculpture, de l'art du bricolage, de l'art numérique, de l'installation et de la musique, créant ainsi un espace où ces disciplines convergent pour révéler le mouvement de l'air qui le traverse.

Alan Affichard explore l’air comme matériau, mettant en avant ses propriétés immatérielles et son rôle crucial dans la création sonore. Au cœur de l’œuvre, un ensemble d’objets disposés dans l’espace forme un « corps » traversé par un flux d’air constant. Ce flux génère des vibrations acoustiques variées, chaque objet produisant une sonorité unique en fonction de ses qualités formelles et matérielles. Des capteurs intégrés amplifient ces vibrations subtiles pour les intégrer dans une composition musicale globale, proposant au spectateur une expérience auditive immersive. Ce corps composite s’apparentant à la sculpture transforme l’air qui le pénètre en un phénomène acoustique.

En quoi Alan Affichard nous invite-il à déplacer l’appréhension traditionnelle de la sculpture en écoutant les flux d’air qui la traversent ? En quoi l’exploration de l’air comme matériau de la sculpture permet-elle de proposer une expérience sonore et méditative de l’espace ?

Fluid SynthInstallation

ALAN AFFICHARD

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Tendre PhonocèneInstallation

MÉLIA ROGER

PANORAMA 26

Tendre Phonocène prend racine dans des monocultures de pins dans le Rhône, désormais sans vie après avoir subi des coupes rases intensives. Mélia Roger s’est intéressée à l’enrichissement acoustique, une méthode scientifique qui utilise la diffusion sonore comme moyen pour restaurer des milieux abîmés. Ici, sans prétention scientifique, mais comme un acte poétique de soin acoustique, l’artiste a invité des preneuses de son à diffuser dans ces forêts industrielles des enregistrements sonores, collectés pendant plusieurs années dans des portions de forêts encore pleines de vie. L’installation interroge la dimension réparatrice de cette pratique qui réactive la mémoire sonore disparue de ces paysages. Dans l’installation, à travers une double diffusion sonore sur haut-parleurs et casques ouverts, Mélia Roger nous place dans une posture d’écoute et d’attention. Le terme « Phonocène », emprunté à l’autrice Donna Haraway, permet de conceptualiser une nouvelle ère dans laquelle l’on porterait attention aux sons de la terre afin d’en prendre soin

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Interview de l'artiste

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Le film documente un geste artistique, un projet poétique qui visent à se connecter à la nature et à en prendre soin. La démarche de Mélia Roger tend à nous rendre attentifs à son aspect peut-être le plus immatériel. Ses sons constituent un environnement intangible qui semble agir sur le vivant. Les casques audios, diffusant les captations sonores de l’artiste, mis à disposition du spectateur permettent de contempler la beauté des paysages sonores de la forêt. Cette expérience de l’écoute et de l’attention pourrait bien s’avérer salvatrice pour le visiteur.

Mélia Roger s’intéresse à l’influence du son sur son environnement. Elle interroge ainsi sa pratique de preneuse de son en opérant un renversement. Les environnements naturels émettent une grande quantité de sons qu’elle s’emploie à capter et collecter. En prenant appui sur des recherches scientifiques, elle s’interroge désormais sur la possibilité de diffuser des sons capables de modifier l’environnement ou plus exactement de le soigner. Le documentaire exposé dans son œuvre propose de découvrir une aventure collective de femmes qui se lancent dans une expérimentation. Les sons de la forêt auront-ils le pouvoir de soigner une plantation d’arbres coupés à ras ? Quelles contributions pourraient avoir leur diffusion à la résilience de ce territoire désertique ? Entre intuition et hypothèses scientifiques, l’artiste emploie le son comme un agent de transformation qui permettrait à la nature de changer d’état. Cette tentative se soldera peut-être par un échec, mais demeurera à coup sûr symbolique, spirituelle.

En quoi le son peut-il être un vecteur de transformation environnementale ?

Tendre PhonocèneInstallation

MÉLIA ROGER

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The Cosmic Microwaves BackgroundFilm, 20'

ROBIN TOUCHARD

Traversés par des oscillations baryoniques ancestrales, des lieux et des objets se dérèglent. Des débris d'un fossile cosmique agitent le bon fonctionnement du tissu gravitationnel.Le film retrace l’épopée spatio-temporelle d’ondes acoustiques fossilisées dans Ho’oleilana, une pétrification cosmique d’ondes sonores, vieille d’un milliard d’années-lumière.PartenairesIRCAM - Centre Pompidou CoproductionFrédéric de Goldschmidt

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Interview de l'artiste

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Dans son œuvre, en infiltrant la matière à différentes échelles, le monde visible s’efface peu à peu, se décompose pour devenir abstrait. Les effets optiques, le rythme du montage et la musique expriment les processus internes et chaotiques qui opèrent au cœur de la matière. Celle-ci, telle que nous la percevons habituellement, apparaît alors comme un phénomène sensible et transitoire de l’immatériel.Le film nous invite à un voyage qui, partant du quotidien, nous transporte jusqu’au cosmos, révélant ainsi les liens profonds entre ces deux Univers. L’exploration des dimensions du réel permet de mettre en perspective le monde matériel et celui infini de l’immatériel. Des énergies et des forces traversent et influent sur la matière qui ne peut plus être considérée comme un phénomène stable, mais comme un phénomène instable, plastique et hypnotique.

Robin Touchard s’appuie sur la découverte scientifique récente des ondes acoustiques baryoniques, qui offre une nouvelle perspective pour mieux comprendre la naissance de notre univers. Son film, The Cosmic Microwaves Background, questionne la matière, sa formation et son histoire. L’artiste explore, à travers le rêve et l’imagination, les dimensions imperceptibles de la matière. Il s’efforce de pénétrer l’essence des objets du quotidien pour contempler les énergies et les fluidités qui les animent.

Comment l’exploration artistique des processus invisibles de la matière, inspirée par des découvertes scientifiques récentes, peut-elle redéfinir notre perception du monde matériel et de l’univers ?

The Cosmic Microwaves BackgroundFilm, 20'

ROBIN TOUCHARD

PANORAMA 26

Ressource scientifique sur les oscillations baryoniques

Visionner le film > Mot de passe : rosefluo

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Documentaire radiophonique sur les oscillations baryoniques (durée: 1H)

Documentaire radiophonique sur les oscillations baryoniques (durée: 1H)

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8.33, perception de l'invisibleInstallation

JÉSUS BAPTISTA

8.33, perception de l’invisible propose un voyage cosmique et sensoriel dans lequel Jésus Baptista cherche à nous faire percevoir l’omniprésence des particules qui nous entourent. Souvent surnommées « particules de Dieu », elles composent la matière de toute chose. En s’inspirant du principe des chambres à brouillard, un dispositif utilisé par les scientifiques pour détecter ces particules, des miroirs d’eau agissent comme révélateurs de leur présence, traduite par des vibrations sonores à la surface de l’eau. Les différents types de particules sont matérialisés sous forme de lumières qui se déplacent dans l’espace à travers les tubes LED. Au centre, un monolithe de béton fendu par la lumière évoque l’état corporel et spirituel de l’artiste foudroyé lors d’un orage. Dans cette expérience immersive, les interactions entre lumière, son et vibrations sont synchronisées pour nous confronter à une réalité invisible qui interagit de manière tangible avec notre monde.Partenaires La région Grand Est HAASKR

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Interview de l'artiste

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L’installation de Jésus Baptista agit comme une interface captant l’impact de ces particules. L’artiste restitue ces collisions en faisant onduler de fines pellicules d’eau contenues dans des bacs noirs installés au sol et sous forme de signaux lumineux. Dans cette œuvre, l’artiste théâtralise ce phénomène cosmique. Il s’écarte ainsi des protocoles et des approches scientifiques pour traduire une expérience existentielle très personnelle. Ainsi, dans l’obscurité du Fresnoy, de fines colonnes de LED blanches, organisées en carré et clignotant, entourent un monolithe noir, créant un espace à la fois technologique et initiatique.8.33 se présente ainsi comme un lieu de contemplation, dédié à un phénomène à la fois troublant et imperceptible. La révélation de la présence continue de ces particules qui nous environnent et nous pénètrent nous invite à mettre en perspective les liens qui nous unissent au cosmos.

L’installation 8.33 de Jésus Baptista confronte le spectateur à un phénomène invisible et fascinant. Chaque jour, un nombre incalculable de particules cosmiques traversent l’univers à des vitesses vertigineuses, transportant une énergie phénoménale. Découvertes relativement récemment, ces particules continuent de captiver la communauté scientifique. Leur étude remet en question certaines lois fondamentales de la physique et laisse entrevoir la possibilité de dévoiler quelques-uns des plus grands mystères de notre univers. C’est probablement pour cette raison qu’on les appelle parfois les « particules de Dieu ». La Terre est littéralement bombardée en permanence par cette pluie invisible de particules, issues du rayonnement solaire et des confins de l’espace. Lorsqu’elles entrent en contact avec notre atmosphère, ces particules élémentaires se transforment en atomes ou en agrégats d’atomes, traversant la matière à une vitesse fulgurante.

En quoi la révélation des particules cosmiques par des moyens artistiques peut-elle modifier de notre conscience de l’espace et du temps ?

8.33, perception de l'invisibleInstallation

JÉSUS BAPTISTA

PANORAMA 26

Ressources scientifiques sur les particules cosmiques

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Documentaire radiophonique sur les oscillations baryoniques (durée: 1H)

RDC

Étage 1

PANORAMA 26Plan de l'exposition

Entrée

Parcours: Image, réalité et fiction

IN VITRO Nature naturante

JUSTINE EMMARD Chimèr(IA)

EMILIEN DUBUC ODAMADO

ROQUE RIVAS Liquid structure

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RDC

Étage 1

PANORAMA 26Plan de l'exposition

Entrée

Parcours: La transformation de la matière

JESUS BAPTISTA 8.33, perception de l'invisible

MELIA ROGER Tendre phonème

ROBIN TOUCHARD The Cosmic Microwaves Background

Allan AFFICHARD Fluid Synth

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Documentation pédagogique pour explorer les relations entre les pratiques numériques de l'image et la nature

CYCLE 4

CYCLE 4

CYCLE 4

CYCLE 4

LYCÉE

LYCÉE

Dossier thématique de l’académie de Metz Nancy : Sur-natures, Paradis artificiel. Réinventer la nature

Cycle 4 5e Séquence pédagogique Nature fantastique: une plante extraterrestre envahit le paysage (infographie/nature/espace/représentation) Académie de Clermont-Ferrand

Cycle 4 3e Séquence pédagogique Architecture et Nature Académie de Clermont-Ferrand

Cycle 4 3e Un projet à la fois expérimental et hybride est à la lisière des arts plastiques et de la musique minimaliste La Phase cachée Académie de Nantes

Cycle 4 Séquence pédagogique La pollution est là, les œuvres en sont envahies Académie de Nantes

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Documentation pédagogique sur l'extension de la notion dematériau en arts plastiques

Définition

L’immatériel ?

CYCLE 4

CYCLE 4

LYCÉE

LYCÉE

LYCÉE

Un projet mené dans le cadre des TRaAM (2023-2024) : Vers Une Immatérialité́ de l’œuvre :

Proposition d’une séquence pédagogique de l’académie de Lyon à destination des élèves de 4e intitulée « Accrocher l’immatériel ».

Ressources de l’académie de Nancy-Metz : dossier sur la matière, les matériaux et la matérialité de l’œuvre. (Chapitre 2.4, vous trouverez des références et des citations sur l’extension de la notion de matériau)

Différentes propositions de l’académie de Grenoble pour explorer les matériaux immatériels.

Une situation de pratique et de projet en 1ère enseignement de spécialité : L'inframince - L'immatériel - L'impalpable

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Mot de passe: rosefluo

« IMMATÉRIEL : 1° Qui n'est pas formé de matière, ou ne concerne pas les sens. - 2° Qui ne semble pas de nature matérielle. D'une finesse, d'une minceur immatérielle. » (Dictionnaire Robert.)

Citation

« Aujourd’hui, on modélise et on simule de plus en plus dans les laboratoires les conditions de vie du vivant, animal ou végétal. Je me suis inspiré de ces recherches pour les appliquer à des végétaux imaginaires. Les processus de vie de chacune de ces oeuvres sont calqués sur des modèles scientifiques développés par l'INRA [Institut national de la recherche agronomique],par exemple. Aujourd’hui, on peut parler de «postnature» ou de «Trans-Nature». L'art contemporain qui m’intéresse et auquel je travaille reflète, réfléchit, thématise, ce monde où réel et virtuel, nature et artifices s'interpénètrent de plus en plus. » Jérôme NEUTRES, David ROSENBERG, Miguel CHEVALIER, 2018, Couleurs Contemporaines / Bernard Chauveau éditions, Paris

Documentaire sur le processus de création de Fluid synth

« ... Les matériaux de l’époque : énergie, électronique, lumière, vitesse, etc. Imaginez que l'on pourrait délayer de l'aquarelle avec de l'eau lourde au lieu de l'eau légère ! Et à la place de l'huile, nous pourrions mélanger les couleurs avec des atomes... Les sculptures pourraient ne plus être taillées dans la pierre, le métal ou le bois. Libérées de la loi de la pesanteur, il deviendrait possible de les placer dans diverses sphères et là, les éclairer par plusieurs soleils. On pourrait les mesurer en années-lumière. » (Zoltan Kemeny.)

Documentaire vidéo du CNRSsur les particules cosmiques (durée : moins de 6 min)

Pour aller plus loin sur les particules cosmiques. Conférence donnée par Étienne Parizot : « Le problème des rayons cosmiques d'ultra haute énergie ». (durée : 1H30)

Mot de passe: rosefluo

Citation

« Avant même d’être cette force qui nous entoure, que l’on sent, que l’on voit, la Nature est une activité ; pas un nom, un verbe. » — David Nash, 1989