Le cheval d'orgueil

Dans Le cheval d'orgueil, Pierre Jackez Hélias dépeint, par l'intermédiaire du récit de sa propre enfance dans le village de Pouldreuzic, la société paysanne traditionnelle bretonne. Avant de devenir l’un des ouvrages célèbres de la collection Terre Humaine, le texte a été en partie publié sous forme de chroniques hebdomadaires bilingues dans La Bretagne à Paris puis dans Ouest-France. C'est ensuite sur la proposition de Jean-Malaurie que ces chroniques vont être compilées et retravailler sous forme de récit à la fois autobiographique et ethnographique.

Un récit autobiographique et ethnographique

Pierre Jakez Helias évoque ici les formules d'introduction et de conclusion des conteurs du pays bigouden, et notamment de son grand-père.

Cet extrait, et d'autres passages de l'ouvrage, nous permettent de comprendre que les paysans et les pêcheurs, bien qu'étant des populations proches sur le plan social et parfois sur le plan familial, étaient deux mondes étrangers l'un à l'autre sur certains aspects.

" Et puis, il y a cet antagonisme sourd entre les pêcheurs et les paysans. [...] Les pêcheurs traitent volontiers les paysans de balourds, d'avaricieux à gros bas de laine, de pusillanimes coupeurs de vers. Et les paysans pour qui la mer est un domaine inconnu bien qu'ils la voient de leurs collines et qu'ils l'entendent gronder sur leur sommeil, les paysans sont portés à prendre les pêcheurs pour des prodigues, des imprévoyants, des paresseux même qui ne savent, quand ils sont à terre, qu'enfouir leurs mains au fond de leurs poches en regardant moutonner les vagues ."

Extrait choisi : les pêcheurs et les paysans

Entre terre et merSociétés littorales et pluriactivités (XVe-XXe siècle)

Pour aller plus loin

Pour approfondir l'étude des rapports entre milieu paysan et mileiu de la pêche, découvrez l'ouvrage collectif :