Untitled genially
ZEUS
Created on September 22, 2024
More creations to inspire you
AITANA "11 REASONS"
Guide
Transcript
VOIX CROISéES
Edition du mois de Septembre 2024
Ce projet à pu voir le jour grâce au Bureau International de la Jeunnesse "BIJ" et à l'Association de Jeunesse pour l’Interaction et la Libre Expérience "AJILE"
Québec, histoire, culture et inclusion
Belgique VS Québec, Quelles différences ?
Engagement citoyen de la Jeunesse
e thème "Histoire, Culture et Inclusion" explore les racines historiques du Québec, sa diversité culturelle et les enjeux d'inclusion, en les comparant à la situation en Belgique. Ce journal de bord se penchera sur ces thématiques à travers les différentes visites et rencontres, tout en développant une réflexion sur les similitudes et les divergences entre nos deux sociétés.
Québec, histoire, culture et inclusion
L
Québec, histoire, culture et inclusion
Histoire et identité politique
Basilique Notre-Dame de Montréal – Expérience AURALa Basilique Notre-Dame représente un symbole fort de l'influence du catholicisme au Québec. Cette église, construite sous le régime français, est un rappel de l'importance historique de la religion dans la province.Cette expérience montre comment le patrimoine religieux s’adapte aux évolutions modernes par des événements culturels comme AURA, qui fait appel à la technologie pour attirer un public plus large. Comparée à la Belgique, où les églises tiennent toujours une place importante dans le paysage urbain, on observe une différence marquante : la sécularisation a pris plus de temps au Québec, notamment avec la Révolution tranquille des années 1960. Ce processus de sécularisation, bien que présent en Belgique également, s’est manifesté de manière plus graduelle et moins conflictuelle qu'au Québec, où il a bouleversé de manière plus radicale les structures de la société.
Site historique Marguerite-BourgeoysLa visite du site de Marguerite-Bourgeoys nous a permis d’explorer les débuts de la colonisation et le rôle fondamental de l’Église dans l’éducation. Marguerite Bourgeoys a été une pionnière dans la fondation de Montréal, où elle a contribué à l'établissement d'écoles.Le rôle des femmes dans l’histoire du Québec, bien que souvent éclipsé, est central. Ce type de récit est rarement mis en avant dans les narrations historiques en Belgique. Bien que des figures comme Marguerite Yourcenar ou Émilie du Châtelet soient évoquées dans certains cercles en Belgique, l’impact des femmes dans les périodes de fondation reste un sujet sous-exploré. Cela pose la question de la place des femmes dans les récits historiques : au Québec, leur rôle dans les institutions religieuses est plus apparent.
+Info
Québec, histoire, culture et inclusion
Diversité culturelle
Centre des Mémoires Montréalaises (MEM)Le MEM est un lieu dédié à la collecte et à la conservation des histoires individuelles des habitants de Montréal. À travers des témoignages divers, on voit comment la ville a évolué en intégrant des populations immigrantes et diverses cultures.Cette diversité culturelle est un trait essentiel de l’identité de Montréal, souvent considérée comme un microcosme du multiculturalisme canadien. En Belgique, bien que Bruxelles présente des caractéristiques similaires avec une forte présence d’immigrants, le modèle d’intégration est différent. Montréal semble embrasser plus directement le multiculturalisme, tandis qu'en Belgique, le modèle d'intégration tend encore vers l’assimilation. Les tensions autour de la question linguistique en Belgique, entre francophones et néerlandophones, n’ont pas d’équivalent aussi marqué au Québec, où la cohabitation se fait davantage entre les communautés francophones et anglophones, bien qu'avec des enjeux propres à chaque communauté.
BBQ du centre d’amitié autochtone de Montréal Nous sommes allés à un BBQ organisé par le centre d’amitié autochtone de Montréal. C’est un centre qui organise ce genre d'événement où les communauté locales peuvent se rencontrer et apprendre à se connaître dans un cadre ludique. Nous avons rencontré une personne en charge d’un centre légal pour ancien détenu autochtone. Les autochtones occupent une place particulière dans l’histoire du Québec, une population historiquement marginalisée qui lutte aujourd'hui pour un véritable accès à l’inclusion. En Belgique, il n’y a pas de population autochtone à proprement parler, mais cette situation peut être comparée à celle des communautés d'immigrants, en particulier des populations issues de l'immigration postcoloniale. Le Québec, bien qu’ayant des politiques de reconnaissance des droits autochtones, fait encore face à des défis similaires à ceux de la Belgique dans la gestion de son héritage colonial, où les populations issues de l'immigration luttent encore pour une inclusion équitable.
Québec, histoire, culture et inclusion
Inclusion et vie culturelle
Festival des Arts de Ruelle (FAR)Le FAR est un exemple concret de l’inclusion culturelle à travers l’art. Ce festival permet à des artistes issus de divers horizons de transformer les ruelles de Montréal en scènes de performance.Le FAR montre comment Montréal valorise l'art comme vecteur d’inclusion et d’expression citoyenne. En Belgique, des initiatives similaires existent, comme les festivals urbains qui tentent de réunir différentes communautés autour de la culture, mais il reste souvent une séparation entre les milieux artistiques plus institutionnalisés et les formes d’art populaires. Le FAR, par sa nature décentralisée et accessible, semble mieux intégré à la communauté locale, créant un espace où les artistes et les résidents se rencontrent sur un pied d’égalité. Cela pose la question de comment, en Belgique, des événements culturels similaires pourraient être davantage inclusifs.
Comparaison avec la Belgique
Rencontre avec le Conseil de Jeunesse de LaSalle Lors de cette rencontre, nous avons rencontré des animateurs du Conseil de Jeunesse de LaSalle, une structure locale qui offre aux jeunes de LaSalle un lieu où se rencontrer et s’épanouir en sécurité.Le Conseil de jeunesse de LaSalle au Québec se distingue par sa mission de créer un espace sécurisé pour les jeunes, leur offrant des activités récréatives comme le théâtre, les jeux vidéo ou encore la musique. Contrairement aux conseils de jeunes en Belgique, tels que celui d’Evere, où les jeunes proposent des idées pour améliorer la vie de la commune, cette organisation s'apparente davantage à une maison de jeunes, semblable à celles que l’on trouve dans les quartiers en Belgique. Là-bas, l’accent est mis sur la création d'un refuge où les jeunes peuvent s’épanouir sans les soucis du monde extérieur.
Cette différence illustre la manière dont les structures de soutien pour la jeunesse peuvent varier selon les pays, chaque modèle répondant aux besoins spécifiques de sa communauté. Les animateurs québécois, eux-mêmes anciens participants du Conseil, témoignent d'un engagement durable au service de leur communauté.
Rencontre avec Concertation Montréal La rencontre avec Concertation Montréal, un organisme qui favorise la participation citoyenne à travers divers projets, a également mis en lumière la manière dont l'inclusion et la démocratie participative sont conçues au Québec. Concertation Montréal travaille à créer des ponts entre les citoyens, les institutions et les organisations communautaires pour répondre aux besoins spécifiques des quartiers montréalais.Au Québec, le financement des associations et organismes civils fonctionne selon un modèle très différent de celui que l’on connaît en Belgique. Ici, il n’existe pas de subventions récurrentes : tout se fait par appel à projet. Le gouvernement propose un cadre pour des initiatives qu’il souhaite voir émerger, et les associations doivent alors se concurrencer pour obtenir des fonds.
ce mode de fonctionnement reflète une vision plus néolibérale, qui correspond bien au modèle nord-américain, où la compétition est au cœur du système. Contrairement à la Belgique, où les associations reçoivent des subsides plus libres, leur permettant de mener leurs propres actions, ce modèle québécois renforce la dépendance des organismes à des projets spécifiques définis par l’État. Bien que notre modèle soit parfois critiqué pour le fait que certaines associations prennent en charge des tâches qui devraient incomber au gouvernement, à Montréal, la délégation de responsabilité à la société civile est beaucoup plus explicite et institutionnalisée.
ans le cadre de notre voyage à Montréal, Nous ne pouvions pas nous empêcher de comparer le Canada avec la Belgique. Comment ce pays qui ressemble autant au nôtre peut-il trouver des différences dans son systèmes démocratique ? Le système monarchique fonctionne-t ’il comme le nôtre ? De quel manière pouvons-nous nous inspirer du système canadien pour façonner notre futur en Belgique ?
Belgique VS Québec, Quelles différences ?
D
Le Canada est une monarchie constitutionnelle qui a un système parlementaire inspiré du modèle britannique. C'est-à-dire que le gouverneur général est le roi (actuellement le roi Charles III) en tant que chef de l'État. Cependant, le rôle du monarque est largement symbolique. Le pouvoir législatif et exécutif incombe essentiellement au parlement et au premier ministre. Les provinces, comme le Québec, bénéficient d'une grande autonomie grâce à ce système fédéral, qui dispose de leur propre gouvernement, parlement et compétences dans divers domaines clés (éducation, santé, etc.).Le fédéralisme canadien est plus stable et centralisé, avec des provinces déléguées dans certains secteurs, mais un gouvernement fédéral relativement puissant. Le gouvernement fédéral à Ottawa gère les grandes questions économiques, de défense et de politique étrangère, bien que le Québec ait une grande autonomie culturelle et linguistique. Le système canadien permet une certaine flexibilité tout en maintenant une unité nationale forte.
Le mouvement indépendantiste québécois est historiquement comparable à celui de la Flandre en Belgique. Néanmoins, le Canada a géré cette situation en autorisant les référendums et en engageant un dialogue respectueux avec les indépendantistes. La Belgique pourrait s'inspirer de cette méthode pour gérer les aspirations séparatistes en Flandre et apaiser les tensions par des discussions ouvertes et des compromis politiques. Démocratiquement, nous avons donc un système plus robuste que le nôtre. Les mouvements réformateurs et contestataires au Québec sont plus respectés par cette force culturelle, en essayant de favoriser un dialogue maximal. Toutefois, certaines lois prennent le pas sur ces droits. En effet, une loi peut être votée pour empêcher une grève lors d'un mouvement par exemple. Il sagit ici d’une loi saisi lorsque le mouvement de grève peut impacter le fonctionnement normal du pays notamment.
Engagement citoyen de la Jeunesse
S’impliquer dans son milieu de vie et prendre conscience des enjeux sociaux à l’échelle locale et mondiale.
Lors de notre voyage, nous avons décidé de nous pencher sur l’engagement citoyen des jeunes au Québec, afin de comparer avec ce que nous en connaissons en Belgique. Pour cela, il paraît d’abord essentiel de comprendre ce que c’est que l’engagement citoyen. L’université d’Ottawa le définit ainsi :
Perspective personnelle • Développe des relations significatives et équilibrées en s’impliquant dans son milieu. • Réfléchit à l’impact de ses gestes et de son rôle en tant qu’acteur pouvant contribuer aux processus décisionnels de différentes organisations.Perspective académique • Comprend et conceptualise l’interdépendance de notre société et des structures mondiales pour générer des solutions et/ou prendre des décisions prenant en compte les enjeux aux niveaux local et international. • Fait des liens et accroît ses connaissances académiques de manière interdisciplinaire.Perspective d’employabilité • Reconnaît l’importance de l’engagement envers différents groupes et différentes cultures et communautés et la valeur des apprentissages qui en découlent.
Engagement citoyen de la Jeunesse
Par les racines religieuses du pays ? Par le système éducatif orienté ? Par une valorisation importante de cet engagement par les universités et les employeurs ? Ou simplement par une donnée culturelle ?
Les différents témoignages récoltés au fil de notre séjour nous ont clairement indiqué un fort engagement citoyen des jeunes au Québec. Comment expliquer ce phénomène ?
Donc, l’engagement citoyen relatif à la jeunesse correspondrait à la participation du jeune dans la vie communautaire de la société, en s’impliquant dans diverses activités comme le bénévolat, la participation politique en votant par exemple, ou l'implication dans des mouvements sociaux. Mais aussi le militantisme pour des causes visant le bien collectif, la prise d’actions environnementales, des initiatives sociales et culturelles, et bien d’autres encore.En Belgique, citons par exemple les scouts, les conseils de jeunes, les forums où les jeunes peuvent faire entendre leur voix et influencer les décisions publiques ou encore les jeunes de partis politiques comme Écolo J, Jeunes MR ou Jeunes Socialistes.
Le MEM - Centre de la Mémoire Montréalaise
Nous avons pu dès le deuxième jour de notre voyage en apprendre plus sur cette thématique, a commencer par la visite du centre des mémoires montréalaises, nommé « le MEM ». Nous avons pu découvrir dans ce musée une partie intégralement consacrée à la vie de quartier de Milton Hall qui met notamment en exergue les actes d’engagement citoyen présents dans ce quartier depuis plus d’un siècle.
Ils expliquent notamment que des activités de verdissement et d’entraide sociale sont mises en place au sein du quartier pour cultiver l’esprit de communauté solidaire mais également pour contribuer au bien-être de tout un chacun aux abords de son lieu de vie. Des fêtes de voisins sont également régulièrement organisées afin de réunir les habitants et qu'ils puissent apprendre à se connaître.Cet engagement citoyen particulièrement présent peut s’expliquer par le fait que ce quartier a été la cible de promoteurs immobiliers durant les années 50.
Ensuite, l’après-midi nous avons eu la chance de rencontrer trois jeunes femmes exerçant pour l'organisation Concertation Montréal, qui est financée par l’agglomération de Montréal grâce à la participation financière du gouvernement du Québec. Nous avons donc profité de cet échange pour leur demander leur point de vue en ce qui concerne la question de l’engagement citoyen chez les jeunes. Toutes trois, nous ont confirmé qu’il était particulièrement fréquent de voir des jeunes faire des actes pour la collectivité. Elles ont avancé différentes hypothèses pour expliquer le fait que cette démarche était assez intuitive et est perçue comme normale pour les jeunes.
Les habitants se sont un maximum mobilisés pour éviter cela et depuis, les résidents travaillent ensemble pour améliorer et préserver leur quartier pour aujourd’hui comme pour demain. Nous comprenons donc que les jeunes de ce quartier sont éduqués et informés dès leur plus jeune âge sur l’importance de l’engagement citoyen.
Tout d’abord, l’une d’entre elles a expliqué que le système canadien se rapprochait de celui des États-Unis, car les actes d’engagement citoyen peuvent être valorisés sur un CV, ce qui peut par conséquent représenter une importante motivation pour les jeunes. En effet, cet engagement leur permet de pouvoir réaliser une bonne action tout en soignant leur image pour un futur employeur ou pour une candidature à l’université par exemple. Durant notre conversation, nous avons également appris qu’il était plus facile de réaliser des actes citoyens au Canada, car ils étaient mis plus en avant et qu’il y avait une multitude de choix en la matière, mais également que les habitants perçoivent cette action comme quelque chose qui va de soi. Une autre raison qui pourrait expliquer l’ampleur de cet engagement peut être la tradition catholique, dans laquelle ont grandi bon nombre d’habitants de Montréal. La religion met en avant l’importance d’aider son prochain et de faire des actes de bienfaisance. L’engagement citoyen des jeunes Montréalais pourrait donc avoir été influencé par des échos de la tradition catholique.
Nous avons d’ailleurs eu l’occasion de pouvoir approfondir cette théorie lors de notre troisième jour sur place. Nous avons pris le temps de visiter divers lieux de rassemblements communautaires, notamment une église en plein centre-ville, ce qui nous a permis de voir une grande différence entre le Québec et la Belgique. Alors que chez nous, ces lieux de cultes sont souvent des espaces hors du temps, fréquentés quasiment exclusivement par les personnes croyantes, nous nous retrouvons ici dans un lieu qui a vraiment pour but de fournir des services à la communauté et ouvert à tous.tes.Nous avons pu poser quelques questions à un jeune homme qui tient des permanences dans cette église :
Est-ce que c’est la même chose pour toutes les églises du Canada ? Ou est-ce plus spécifique à votre cathédrale ?- Généralement oui, je ne sais pas si les autres églises ont exactement les mêmes projets qu’ici, mais c’est très commun d’avoir un engagement communautaire dans les églises. Aussi, nous n’avons pas l’habitude en Belgique, en Europe de voir dans les églises des drapeaux de la communauté LGBTQ+, de campagnes à ce sujet, est-ce que c’est quelque chose qui est propre au Canada, quelque chose qui se voit beaucoup, ou c’est une exception ici ? - Non, c’est quelque chose qui est très commun au Canada, dans certaines dénominations et certaines églises, mais c’est aussi une chose qui n’est pas complètement répandue partout, alors qu’il existe encore une lutte pour reconnaître les droits des personnesLGBTQ+.
Que se passe-t-il dans cet endroit ? Nous pouvons voir qu’il y a des projets communautaires qui ont l’air de s’organiser, est-ce un endroit pour la communauté ? -C’est un site religieux, mais il y a aussi des événements communautaires ; des concerts, des conférences,… Y a-t-il des jeunes qui viennent y participer, faire du bénévolat, ou des citoyens lambdas ? Sous quelle forme ? - Oui il y a plusieurs groupes de jeunes qui sont impliqués ici. Un groupe de jeunes étudie la Bible chaque semaine. Il y a aussi un groupe de jeunes LGBTQ+ qui ont une rencontre hebdomadaire ici. Pour d’autres engagements communautaires, il y a chaque mois des dîners que la cathédrale monte pour les personnes sans-abris. Y a-t-il un financement de l’État ? Ou tout ceci fonctionne uniquement par bénévolat ? -Ça fonctionne par bénévolat, et l’église aussi donne.
On remarque donc qu’il y a beaucoup d’engagements communautaires, de bénévolat, est-ce que vous pensez que c’est culturellement lié à la religion ? Comme la foi indique d’aider son prochain, etc… - Oui, mais maintenant, nous avons au Québec la séparation entre la société et la religion, donc je ne suis pas sûr. Mais traditionnellement, je dirai que oui.Si vous allez regarder une école publique au Québec, il y a encore des croix aux murs, donc c’est un peu déroutant, on voit les vestiges de la dominance de l’Église catholique, mais on voit aussi cette envie de devenir une société moderne et laïque.
Elle en a profité pour poser quelques questions à un jeune de l’organisation. Elle a notamment voulu savoir ce que signifiait l'engagement communautaire pour lui et si beaucoup d’actes de ce type étaient organisés au sein de leur organisation. Il lui a répondu qu'une large diversité de programmes pour les autochtones existait : des programmes sociaux, pour la santé,.. Cependant, il avait du mal à comprendre le fond de la question posée.
Dans la même journée, pour continuer notre exploration des lieux et événements de rassemblements communautaires, nous avons aussi eu la chance de participer à un barbecue de quartier organisé par le Centre d’amitié autochtone de Montréal, en collaboration avec le Centre de justice des Premiers Peuples.Nous avons tout de suite remarqué que beaucoup de jeunes dans la vingtaine arboraient le tee-shirt des bénévoles. Fanny, jeune de notre groupe, a été invitée à faire une activité : la sculpture de pierres de savon à l’aide d’un petit kit. Bien que cette pratique soit ici faite de manière ludique avec des outils simples, c’est une activité ancestrale pour les peuples autochtones.
Nous avons ensuite rencontré Danielle, la manager des programmes de communautés au Centre de justice des Premiers Peuples. Elle n’est pas autochtone, mais elle travaille pour ce centre depuis près de sept ans. Elle a accepté de nous recevoir dans les bureaux du Centre et de répondre à quelques questions en anglais pour faciliter l’échange pour elle.
Cela peut s’expliquer par le fait que l'engagement communautaire est fortement ancré dans leur culture et leur quotidien et que, pour eux, cela fait presque partie d'une routine. Ils ne prennent pas toujours conscience qu'ils sont en train de poser un acte d'engagement citoyen, car cela fait simplement partie de leur manière de vivre et d'interagir avec leur environnement, leur communauté. C’est probablement pour cette raison que le jeune avait du mal à définir ce qu'était l'engagement citoyen : pour lui, cela ne nécessite pas de réflexion particulière, c’est un réflexe et la façon dont ils ont l’habitude de vivre.Fanny et lui ont continué l’activité, puis ils ont été rejoints par un autre membre du groupe ; Jalal, qui a entrepris d’apprendre à faire un « dreamcatcher » avec l’aide d’une autre jeune bénévole. Ce fut un chouette moment d’échange et de partage autour d’une activité artistique ! Nous avons pu repartir à la fin avec nos créations.
Nous avons beaucoup de volontaires chaque semaine qui sont des gens qui sortent de détention pour nous aider ici au centre. Les gens offrent leurs services, il y a des gens qui nous proposent de faire du bénévolat, des avocats qui proposent de faire du pro Bono et des choses comme ça, mais nous nous n’avons pas un système régulier, car les services de justice que nous offrons sont confidentiels. Donc ça, c’est propre à votre organisation ? Est-ce qu' au Québec par contre, vous pensez que l’engagement citoyen est quelque chose de fort ? -Oui ! Au Québec, il y a une communauté mobilisée, surtout dans les organismes communautaires. Il y a beaucoup de programmes pour les bénévoles. Le foyer des femmes autochtones a beaucoup de bénévoles. J’y ai fait du volontariat. Aussi, le Centre d’amitié autochtone de Montréal qui a organisé le barbecue d’aujourd’hui, a un programme complet de volontariat. Un autre centre d’un quartier voisin offre aussi leurs services aux populations autochtones avec l’aide des citoyens. Ils ont beaucoup de gens
Qu’est-ce que votre organisation fait pour la communauté ? -Notre centre a été créé à cause du besoin de la communauté autochtone pour des services liés à la justice. Nous avons remarqué un écart pour les personnes sortant de détention, pour la réinsertion,... Nous offrons des mesures alternatives, ce qui veut dire que quand des personnes sont impliquées dans des systèmes coloniaux de justice, on travaille avec cette justice pour offrir à ces personnes une sorte différente de processus qui les aide à ne pas être trop criminalisés. On travaille avec des gens qui sortent de détention, on les aide à trouver un appartement, on les assiste avec les « lifeskills », on les aide à trouver d’autres ressources,.. On travaille aussi avec les victimes. On supervise les heures communautaires (travaux d’intérêt général). On fournit aussi du mentorat pour les aînés (eldermentorship) et d’autres programmes pour la communauté. L’une de nos thématiques est l’engagement citoyen, notamment des jeunes. Avez-vous beaucoup de jeunes, ou plus de citoyens lambdas, ou de personnes autochtones qui viennent faire du bénévolat pour vous aider ? -Notre service est confidentiel, donc c’est délicat d’avoir beaucoup de gens qui viennent au centre pour offrir du bénévolat.
Par rapport à ce qui se passait dans le parc, le barbecue était totalement gratuit pour tous, concrètement, c’est quoi cet événement ? À quoi correspond t'il ? Pourquoi cela a été organisé ? Ce n'est pas quelque chose qu’on voit souvent chez nous. -Le centre d’amitié, c’est un organisme qui existe au travers du Canada et souvent il s’agit de centres où la communauté se rejoint ensemble pour recevoir des services. À Montréal les gens qui ont accès au centre d’amitiés au centre-ville sont fréquemment des personnes en situation d’itinérance (sans-abris) donc une des raisons principales pour lesquelles les gens vont avoir accès à ses services c’est pour manger, prendre une douche, obtenir des références pour d’autres services. Donc les centres d’amitié vont organiser des événements communautaires pour encourager les gens à avoir des moments positifs ensemble et aussi juste de manger, tout le monde mérite de manger, donc c’est une expérience de communauté positive, pour le fun !
qui donnent des vêtements, qui font des services alimentaires, donc je pense que c’est très commun. Juste pas pour notre organisation, étant dans le système de justice et donc traitant de choses confidentielles. Par rapport aux jeunes, à la jeunesse, est-ce que la population autochtone a un intérêt particulier pour l’engagement auprès de leur communauté, est-ce qu’ils ont envie de perpétuer les traditions ? -Je pense que la jeunesse veut contribuer à la communauté, ils veulent rendre en retour, beaucoup ont des opportunités que leurs parents n’ont pas eues comme aller à l'université ou participer à différents projets, être encouragés, et je pense que les futures générations sont pleines d’espoirs pour la communauté autochtones et il y a énormément de jeunes dans cette communauté. La population des jeunes autochtones est très élevée, donc je pense que ce que nous verrons dans les années à venir sera vraiment bien. Qu’ils veulent ou non tous travaillent pour la communauté ou quelque chose comme ça, qui sait ? Tout le monde est différent. Certaines personnes veulent travailler à Kahnawake et certaines veulent travailler à Montréal et donner en retour quand même, ou déménager autre part, je ne sais pas quel sera le futur pour tout le monde, mais voilà !
inégalités qui arrivent, ça te donne envie d’aider, de t’investir par certains moyens. C'est comme ça que j’ai commencé. Et ensuite, j’ai travaillé dans un foyer à Montréal pour personnes autochtones, donc c’était ma première entrée dans cette communauté.
Est-ce qu’il y a une volonté d’accueillir des gens de l'extérieur, de mélanger des cultures différentes, de socialiser et de faire découvrir la culture autochtone ? -Moi, je pense que oui. Je pense qu’il y a une volonté que les gens se connaissent puis nous, par exemple, on va voir un barbecue chaque année pour la journée de réconciliation puis ça ce sont des événements dans lesquels on va chercher des alliés, on les invite à venir, car c’est important que les gens connaissent, comprennent l’historique et encouragent nos actions pour la communauté et comprennent ce qu’il se passe. Vous, en tant que personne non-autochtone, qu’est-ce qui vous a poussé à vouloir vous engager auprès de cette communauté ? -Je viens d’une partie d’Onttario où il y a beaucoup de communautés autochtones. Et donc, quand j'étais à l’université, j’ai fait beaucoup de travail social et il y avait un département de travail social autochtone. J’ai pu en apprendre plus à propos des différentes manières dont les personnes autochtones voient le travail social et c’était vraiment intéressant, plus réaliste et à la fin de la journée quand tu commences à réaliser les
Le BCJ, Le Bureau de consultation jeunesse, est un organisme d’action communautaire autonome qui œuvre auprès des jeunes de 14 à 25 ans. Il s’intéresse à la marginalité et aux conditions sociales des jeunes.Avec eux, les discussions ont pris un tournant artistique, avec un moment spontané de partage en musique. Deux jeunes de cette association, Naël et Hamza, ont été des rencontres particulièrement marquantes. Nous avons passé un très bon moment avec eux et trouvant que nous avions encore beaucoup à discuter, nous avons convenu de nous retrouver pour continuer d’échanger le soir même. Ils nous ont montré quelques lieux du quartier Mont Royal et nous nous sommes arrêtés dans un endroit pour échanger convivialement autour d’un verre.
Nous avons également eu la chance de pouvoir rencontrer deux associations jeunesses durant notre séjour. Ce sont des associations qui ont pour but de soutenir les jeunes par différents projets, le BCJ Laval et le CJ De la Salle. Nous avons lors de ces rencontres, passé un moment inoubliable de partage et d’échanges autour de l’action citoyenne.
Il est flagrant que les actions communautaires tiennent une place très importante dans la société. Le festival FAR en est un exemple flagrant, par la volonté de faire vivre les ruelles de Montréal par une impulsion artistique. Ce festival vit grâce au soutien de bénévoles et de volontaires en tous genres. Shows de balcons, parades, performances artistiques éclatées, c’est la volonté de faire découvrir l'art sous toutes ses formes : cirque, musique, théâtre, danse, art de rue et plus encore ! Plus de 250 artistes de toutes disciplines confondues.
Le CJ de LaSalle est un comité consultatif composé de 10 jeunes âgés de 14 à 26 ans. Ces derniers s’intéressent à la vie démocratique et représentent les jeunes de LaSalle en exprimant leurs préoccupations et leurs idées dans le but de les réaliser. Ensemble, les membres jouent un rôle important en aidant à faire évaluer et à trouver des solutions potentielles pour la contribution du développement de l’arrondissement et de ses habitant.e.s.Avec le CJ de LaSalle, c’est en faisant une randonnée au Mont Royal que nous avons pu échanger et interviewer deux jeunes de cette organisation.
Pour conclure, notre exploration de l'engagement citoyen des jeunes au Québec nous a révélé un sentiment fort de solidarité et de responsabilité collective, soutenu par des initiatives diverses et variées allant du bénévolat à l'action communautaire. Que ce soit à travers des mouvements locaux, des projets artistiques ou des actions sociales, les jeunes Québécois semblent naturellement portés vers l'implication citoyenne. Comparé à la Belgique, cet engagement trouve son origine non seulement dans des traditions religieuses et culturelles, mais aussi dans un cadre institutionnel et éducatif qui valorise ces actions. Cette observation nous inspire à vouloir repenser et à renforcer les opportunités d'engagement pour la jeunesse, ici et ailleurs.
Les balcons de Montréal sont des lieux uniques qui permettent d’observer la vie de son quartier et le passage des saisons. À la fois espaces privés et ouverts sur l’extérieur, ils offrent un confort intime tout en étant des fenêtres sur la rue. Les quartiers de Montréal se distinguent d’ailleurs par leurs façades de maisons et le style de leurs balcons, véritables marqueurs d’identité visuelle. Ces structures incarnent un monde à part, entre l’intérieur et l’extérieur, favorisant l’interaction entre les résidents et leur environnement. En ce sens, les balcons sont bien plus qu'un simple élément architectural : ils sont un moteur de la vie quotidienne montréalaise.En Belgique, les balcons n’ont pas la même signification qu’à Montréal. Ici, ils sont avant tout des espaces privés, des extensions du domicile, où chacun est chez soi, isolé du regard extérieur. Contrairement aux balcons montréalais, qui jouent un rôle actif dans la vie de quartier et créent un lien entre l'intérieur et l'extérieur, les balcons belges sont davantage perçus comme des refuges personnels, où l’on cherche à préserver son intimité. Cette différence reflète des modes de vie et des rapports à l’espace public distincts entre les deux cultures.