Ma Bohème - Arthur Rimbaud
Arthur Rimbaud, célèbre poète du XIXe siècle, a marqué la littérature par son génie précoce et son désir constant de rupture avec les conventions. Dans *Ma Bohème*, issu des *Cahiers de Douai*, il raconte, à travers une errance poétique, sa conception de la liberté. Ce poème, rédigé à seulement 16 ans, illustre parfaitement sa vision d'une vie libérée des contraintes sociales, matérielles et littéraires. Loin des normes établies, Rimbaud se montre comme un poète errant, en harmonie avec la nature et l'inspiration poétique. Il serait donc intéressant de se demander comment Rimbaud, dans « Ma Bohème », exprime-t-il sa conception de la liberté et son errance poétique? Pour explorer cela, nous analyserons d'abord la manière dont le poète utilise l'errance physique comme symbole d'émancipation. Par la suite, nous examinerons le rôle de la nature dans sa quête de liberté poétique. Enfin, nous nous pencherons sur la manière dont cette errance se traduit en une quête de liberté intérieure, révélant la profondeur de son désir de rupture avec les conventions.
1/La liberté physique à travers l'errance
3/L'errance et la poésie : une quete de liberté intérieure
Dès le premier vers, "Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées" (v. 1), Rimbaud décrit une marche solitaire, symbolisant une liberté physique. Cette errance est un rejet des contraintes matérielles et sociales, illustrée par ses poches trouées, symbole d'une pauvreté assumée et d'une indépendance revendiquée. Le terme "Bohème" (v. 1) lui-même évoque un mode de vie en marge de la société bourgeoise, où le poète suit son propre chemin.
Enfin, cette errance traduit également une quête de liberté intérieure. Rimbaud, en marche, cherche à s’éloigner des normes imposées pour explorer son moi profond. Le vers "Petit Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course / Des rimes" (v. 5-6) montre l’errance comme un voyage intérieur, où le poète s'évade dans le rêve et l'imaginaire, libéré des préoccupations du quotidien. Cette quête de liberté dépasse les simples contraintes matérielles, pour devenir un besoin de libération spirituelle et artistique.
2/La nature : symbole d'une liberté poétique
Ainsi, à travers *Ma Bohème*, Rimbaud propose une vision de la liberté totale. En s'affranchissant des contraintes sociales et littéraires, il parvient à trouver une harmonie entre son errance physique, sa liberté poétique et son émancipation intérieure, en écho avec la quête d’idéal et d’évasion que l’on retrouve dans *Le Voyage* de Baudelaire.
La nature occupe une place centrale dans sa quête de liberté poétique. Le ciel et les étoiles, omniprésents dans le poème, incarnent l'ouverture vers l'infini et l'imaginaire. Notamment, dans les vers "Mon auberge était à la Grande Ourse" (v. 7) et "Sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal" (v. 10), Rimbaud se fond dans la nature, trouvant dans les étoiles son refuge poétique. Cette communion avec la nature libère sa créativité, lui permettant de composer de façon spontanée et libérée des règles classiques. L’expression "Et je rimais au milieu des ombres fantastiques" (v. 12) illustre cette idée d'une poésie intuitive et détachée des conventions.