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Transcript

Le Masque Dogon

Où ?

En Afrique de l'ouest

Pays ?

Mali

Qui ?

Les Dogons

Les Dogons sont un peuple du Mali, en Afrique de l'Ouest. Leur population totale au Mali est estimée à 1 200 000 personnes. Ils occupent la région,nommée Pays Dogon, qui s'étend de la falaise de Bandiagara jusqu'au sud-ouest de la boucle du Niger.

Le Mali est un pays situé dans l’ouest de l'Afrique.

Le nord et le centre du pays font partie dudu Sahara. Ils sont désertiques. Le sud est irrigué par les fleuves du Sénégal et Niger.

Le Mali est très vaste (plus de 2 fois la superficie de la France.Il est, en revanche, peu peuplé (5 fois moins d'habitants qu’en France).

Ce pays agricole est l’un des plus pauvresdu monde.

Bassin (ici) : vaste plaine en forme de cuvette.Ethnie : peuple.Mil : céréale à petit grain.Sorgho : céréale cultivée dans les pays chauds.Nomade : qui n’a pas d’habitation fixe Source du document : https://api.playbacpresse.fr/uploads/media/factsheet_pdf_mquo/2017/08/027214752c3d82de982db57afcfee56ef1b48b50.pdf

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L'importance du masque dans la culture africaine

Les masques servent principalement aux cérémonies : funérailles, initiations, célébrations des récoltes...

Ils représentent les puissances de l'au-delà. Il s'agit souvent d'esprits ancestraux, c'est-à-dire des esprits des morts, mais aussi de toutes sortes de génies naturels, ainsi que de démons liés à des maladies, représentés sous forme de géants ou de nains ou bien d'un animal.

Les masques sont sculptés dans du bois. Les couleurs qui les recouvrent sont naturelles ou synthétiques, à partir de charbon de bois ou du noir de fumée pour le noir, d’ocre ou de noix de cola mâchée puis recrachée pour le rouge, de kaolin ou de craie pour le blanc et d’indigo ou du bleu de lessive pour le bleu. Des parties d’animaux comme des poils, des plumes, des coquilles ... ornent parfois les masques.

Le Dama est le rituel funéraire des Dogon. A chaque décès, le défunt est transporté dans la falaise de Bandiagara où il est conservé. Quand une grande cérémonie, dédiée aux morts, est organisée, des centaines de masques sont fabriqués. Les danses des différents masques faisant allusion à mythologie ont pour objectif d’écarter du village les esprits des morts.

Qui sont les Dogons?

Les Dogons pourraient être un peuple bien ordinaire si leur cosmogonie n’était pas si surprenante.

La vie des Dogons est imprégnée des mythes venus du fond des âges.

Leur dieu créateur, Amma, a lancé des boulettes de terre dans l’espace, où elles se sont transformées en étoiles.Amma a ensuite modelé deux poteries blanches symbolisant le Soleil et la Lune.

Selon leur mythologie, Amma a tiré la Terre d’un boudin d’argile. Huit nommo, des petits génies aux yeux rouges et au corps vert sont nés de cette argile.Ils ont donné naissance à huit familles qui sont devenues les huit tribus du peuple Dogon.

Une cosmogonie est un récit mythologique qui décrit ou explique la formation du Monde. La cosmogonie, du grec ancien "cosmos" (monde) et "gonos" (procréation), est une théorie sur la création du monde et de l'univers, qui prend soit la forme de légendes et de mythes soit d'hypothèses scientifiques.

Depuis des générations, les conteurs Dogons font le récit de la création du monde : ce récit empreigne la vie quotidienne et la création artistique de cette population de siècle en siècle.

Version du mythe

Source: Musée du Quai Branly

La création du monde et des hommes vue par les Dogon Amma, Dieu suprême et unique, est le créateur du monde. Au début, il n’y avait rien. Amma était seul. Il dessina le monde puis lui donna vie avec sa parole et sa salive. Mais ce monde fait d’air, de terre, d’eau et de feu n’était pas parfait et Amma décida de le recommencer. En utilisant de nouveau sa parole et sa salive, il créa un œuf, « l’œuf du monde ». Amma y plaça les graines des premiers êtres : deux couples de jumeaux androgynes dont l’un était plutôt mâle et l’autre plutôt femelle. Ces créatures aquatiques appelées Nommo avaient la forme de poissons allongés. Durant la gestation, un des Nommo mâles, Ogo, s’impatienta et sema le désordre. Il était plein d’orgueil et se croyant l’égal de Dieu, voulut lui aussi créer le monde. Il déchira le placenta et s’enfuit hors de l’œuf. Voyant cela, Amma prit Yasigui, la jumelle qui devait naître en même temps qu’Ogo. Il la plaça avec l’autre couple de jumeaux. La révolte entraîna un véritable trouble dans l’univers. Elle provoqua l’exaspération de Dieu car celui-ci avait prévu que les êtres qu’il créerait iraient par deux. Demeurant seul, Ogo était source de déséquilibre et de calamité. Dans l’obscurité du néant, Ogo vivait mal la séparation de sa jumelle. Dans l’espoir d’attirer Yasigui restée dans l’oeuf, il y pénétra en arrachant un morceau de placenta mais ne la trouva pas. Perturbé par l’absence de sa jumelle, il erra dans l’univers et parvint à voler à Amma, les graines de la création ainsi que sa parole créatrice. Amma récupéra le morceau de placenta arraché par Ogo et créa la Terre. Ogo en profita pour y planter les graines dérobées. Mais Dieu assécha ce premier champ. Courroucé, Dieu reprit les graines à Ogo. Il le punit en lui coupant un morceau de langue et lui ôta ainsi partiellement la parole. Esseulé et désespéré, Ogo n’avait toujours pas retrouvé sa Yasigui. La croyant dans le placenta transformé en Terre, il pénétra les entrailles de la Terre. Cet acte terrible, considéré comme un inceste, répandit l’impureté dans toute la création. Par la faute d’Ogo la terre devint aride et stérile. Dans sa colère, Dieu jeta Ogo sur la Terre et le priva pour toujours de la parole en le transformant en renard pâle. Pour remédier à ce grand désordre et pour purifier la terre, Amma dut sacrifier l’autre Nommo mâle de l’"œuf du monde". Il lança les morceaux de son corps aux quatre coins de l’espace qui formèrent les points cardinaux. Le sang du jumeau donna naissance aux étoiles, aux animaux, aux plantes comestibles. Puis Amma réunit les morceaux du Nommo et le ressuscita. Après cette grande souffrance, Dieu lui attribua le rôle de maître de la vie et de l’eau et le chargea de créer quatre couples de jumeaux mixtes (huit enfants) dont il serait le père. Nommo conçut alors les premiers ancêtres des hommes. Ils n’avaient cependant pas encore notre apparence, ils étaient serpentiformes. Puis, Amma modela une grande arche en terre afin d’y placer toute la création : le Nommo, les quatre couples de jumeaux, les plantes et animaux qui allaient peupler le monde. Amma fit descendre l’arche sur la terre à l’aide d’une chaîne de cuivre. Mais le voyage fut périlleux et l’arrivée tellement rude que l’arche en s’écrasant sur le sol modifia fortement le relief de la région. Quant aux jumeaux, leur corps jusqu’alors serpentiforme, se brisa formant les articulations de ces êtres devenus de véritables hommes. Un des huit enfants de Nommo, fut traité différemment des autres. On le fit forgeron. Il ne prit pas l’arche avec les autres. Il se rendit dans l’atelier des forgerons célestes et vola un morceau de soleil sous forme de braises ainsi qu’une enclume. Puis grâce au chemin formé par un arc en ciel, il descendit sur terre. Durant le voyage, la foudre le frappa à deux reprises. A l’atterrissage, ses membres jusqu’alors souples comme des serpents se cassèrent sous le poids de l’enclume. C’est ainsi qu’apparurent les coudes et les genoux des hommes. Sur Terre, le forgeron devint le maître du feu et des métaux. Alors, Nommo, maître de l’eau fit tomber la pluie sur la Terre. C’était la première fois qu’il pleuvait sur cette Terre sèche et stérile. Au loin, il vit se former une mare. En se transformant en cheval, il tira l’arche près de la mare qui fertilisait la terre. C’est à cet endroit que s’installèrent les hommes. Puis, généreusement, Nommo enseigna aux hommes le langage, la parole et les principales techniques. Les hommes n’avaient pas de langage, ils n’échangeaient que des grognements et des cris. Nommo leur enseigna la parole en même temps que le tissage. Il expectora des fils de coton qu’il se mit à tisser avec la langue, fixant ainsi la parole sur le tissu. Puis pour se nourrir, il leur apprit à cultiver le premier champ, fait de la terre pure de l’arche. En cultivant la terre, les hommes purent combattre l’impureté de la Terre, et peu à peu la culture gagna du terrain sur la brousse sauvage. Ces hommes et femmes civilisés par le Nommo, engendrèrent toute la descendance humaine. Ils eurent quatre fils Amma Serou, Binou Sérou, Lèbè Serou et Dyogou Serou. Ils fondèrent les quatre lignées originelles Dogon, le clan des Dyon, le clan des Ono, le clan des Arou et le clan des Dommo. Dans ces temps brumeux de l’évolution du monde, les hommes ne connaissaient pas la mort : parvenus à un âge avancé, les hommes se transformaient en serpent, puis définitivement en génie. Dyongou Serou, commit alors une faute qui allait bouleverser l’ordre établi. Alors qu’il venait de se transformer en serpent, il croisa des jeunes gens qui avaient un comportement irrespectueux envers la Terre. Voyant cela, le vieillard laissa éclater sa colère et oubliant qu’il était un serpent, s’adressa aux jeunes gens dans la langue des hommes. Comme il était interdit de parler la langue d’un monde dans un autre monde, Dyongou Serou se trouva coincé entre les deux mondes et entra donc dans un nouvel état qu’il créa : la mort. Quelques temps plus tard, les hommes étant devenus mortels, Lèbè Sérou rendit l’âme, et à son tour fut enterré. Lorsque les Dogon durent quitter leur pays d’origine, les hommes souhaitèrent emporter avec eux les ossements sacrés du défunt. A l’intérieur de la tombe, ils trouvèrent un serpent vivant qui les guida jusqu’au terme de leur voyage, sur les falaises de Bandiagara. En son hommage, les hommes qui avaient emporté avec eux un peu de terre de la tombe, confectionnèrent un autel consacré au culte du Lèbè. Quand la mort apparut chez les hommes, les chasseurs durent se protéger du Nyama, la force vitale des animaux qu’ils tuaient. Un jour, un homme qui cultivait le mil surprit une antilope qui broutait et dévastait son champ. Il tua l’animal et pour se prémunir des attaques de son Nyama, il mit le crâne sur son autel de chasseur. Mais, son fils tomba malade. On consulta les devins qui révélèrent que le Nyama de l’antilope tourmentait l’enfant. Ils conseillèrent alors de tailler un masque de bois à son image puis de le dessiner sur la paroi d’une caverne, afin que son Nyama puisse s’y fixer. Alors pour chaque animal qu’ils tuaient à la chasse ou par accident, les Dogon firent un masque. Ils en taillèrent pour la gazelle, le buffle, l’oiseau, le singe, le lièvre, le calao, etc.

D’après la tradition orale dogon, le masque Gomintogo, représentant une antilope, fut le premier masque zoomorphe sculpté. Les masques sont confectionnés par les danseurs membres de la société des masques, l'Awa.

La danse du masque Kanaga évoque Ogo, auteur des désordres cosmiques. Le danseur donne une représentation d'Ogo mort de soif sur le dos, les quatre pattes en l'air pour implorer le pardon d'Amma.

La fascination exercée par les Dogons est due, à la fois, au cadre exceptionnel de la falaise deBandiagara et à son patrimoine culturel. Les premiers ethnologues ont été relayés par lesles visiteurs qui publient films et photos quotidiennement sur Internet.

Ethnologue : scientifique qui étudie le comportement des différents peuples ( les ethnies) selon leurs origines, leur histoire, leur migration, leurs terres et leur mélange.

Une société initiatique, l'Awa, est chargée d'accomplir les levées de deuil, moment central des rites funéraires et principale occasion de sortie des masques. Tous les deux ou trois ans, lorsque plusieurs personnes sont mortes dans plusieurs villages, se déroule le Dama, cérémonie du départ des âmes des défunts qui donne lieu à une chorégraphie processionnaire dans les lacis étagés des villages. Un par un, les membres de l'Awa apparaissent, portant des masques de bois peints de couleurs vives, et des cagoules-muselières d'étoffe ornées de cauris. Cauri : petit coquillage blanc

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Pour aller plus loin ...

La sortie des masques a lieu lors de la levée de deuil d'un patriarche. Pour accompagner le défunt au royaume des morts, les esprits de la brousse dont les masques sont porteurs viennent lui rendre hommage pour ce rituel nommé "dama" et qui facilite l'accession du disparu au pays des ancêtres. Accompagnés par les chants et les tambours, les danseurs portent les masques représentant les membres de la société dogon, du bûcheron à la jeune fille, mais aussi les animaux dont ce peuple est entouré, antilope, singe, hyène… la plupart au caractère sacré. A la fin un danseur lance des germes rappelant les enfants qui seront appelés à danser devant les sages afin d’assurer la relève.