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Les Mille et une nuits

sebastien.guilbault

Created on August 24, 2024

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Transcript

Séquence 1

Les Mille et une Nuits

Regarder le monde, inventer des mondes : Imaginer des univers nouveaux

Commencer

M. Guilbault

Sommaire

Extrait 1

Extrait 4

Le Conte oriental merveilleux

Extrait 2

Les Mille et une Nuits

Extrait 5

Extrait 6

Extrait 3

Etude de la langue

Observez les habits des personnages et l’arrière-plan. Dans quelle région du monde la scène se passe-t-elle ? Selon vous quelle est la relation entre les personnages ? Observez notamment les deux mains du sultan.

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1) Qu'apprend-on dès le titre de ce conte ? Qui sont les personnages importants de cette histoire ? 2) A quoi comprend-on que le conte "Ali Baba et les quarante voleurs" fait partie des Mille et une Nuits ? 3) Quelle information importante apprend-on sur la fortune de Cassim et d'Ali Baba ?

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Cassim a épousé une femme riche tandis qu’Ali Baba est devenu bûcheron. Au début du conte, il coupe du bois dans la forêt quand il aperçoit une troupe de cavaliers. Méfiant, il grimpe dans un arbre pour les observer.

Les cavaliers, grands, puissants, tous bien montés et bien armés, arrivèrent près du rocher, où ils mirent pied à terre ; et Ali Baba, qui en compta quarante, à leur mine et à leur équipement, ne douta pas qu’ils ne fussent des voleurs. Il ne se trompait pas : en effet, c’étaient des voleurs, qui, sans faire aucun tort aux environs, allaient exercer leurs brigandages bien loin, et avoient là leur rendez-vous ; et ce qu’il les vit faire, le confirma dans cette opinion. Chaque cavalier débrida son cheval, l’attacha, lui passa au cou un sac plein d’orge qu’il avait apporté sur la croupe, et ils se chargèrent chacun de leur valise ; et la plupart des valises parurent si pesantes à Ali Baba, qu’il jugea qu’elles étaient pleines d’or et d’argent monnayé. Le plus apparent, chargé de sa valise comme les autres, qu’Ali Baba prit pour le capitaine des voleurs, s’approcha du rocher, fort près du gros arbre où il s’était réfugié ; et après qu’il se fut fait chemin au travers de quelques arbrisseaux, il prononça ces paroles si distinctement, Sésame, ouvre-toi, qu’Ali Baba les entendit. Dès que le capitaine des voleurs les eut prononcées, une porte s’ouvrit ; et après qu’il eut fait passer tous ses gens devant lui, et qu’ils furent tous entrés, il entra aussi, et la porte se ferma.

Antoine Galland, « Ali baba et les quarante voleurs », Les Mille et une Nuits, 1704-1717.

Les voleurs quittent la grotte dont ils referment la porte en disant, Sésame referme toi. Ali Baba attend que les voleurs s'éloignent, puissent se présentent devant la porte.

"Sésame, ouvre-toi", et dans l’instant la porte s’ouvrit toute grande. Ali Baba s’était attendu à voir un lieu de ténèbres et d’obscurité ; mais il fut surpris d’en voir un bien éclairé, vaste et spacieux, creusé, de main d’homme, en voûte fort élevée qui recevait la lumière du haut du rocher, par une ouverture pratiquée de même. Il vit de grandes provisions de bouche, des ballots de riches marchandises en piles, des étoffes de soie et de brocard, des tapis de grand prix, et surtout de l’or et de l’argent monnayé par tas, et dans des sacs ou grandes bourses de cuir les unes sur autres ; et à voir toutes ces choses, il lui parut qu’il n’y avait non pas de longues années, mais des siècles que cette grotte servit de retraite à des voleurs qui avoient succédé les uns aux autres. Ali Baba ne balança pas sur le parti qu’il devait prendre : il entra dans la grotte, et dès qu’il y fut entré, la porte se referma ; mais cela ne l’inquiéta pas : il savoir le secret de la faire ouvrir. Il ne s’attacha pas à l’argent, mais à l’or monnayé, et particulièrement à celui qui était dans des sacs. Il en enleva à plusieurs fois autant qu’il pourvoit en porter et en quantité suffisante pour faire la charge de ses trois ânes.

Antoine Galland, « Ali baba et les quarante voleurs », Les Mille et une Nuits, 1704-1717.

Ali Baba retourne chez lui avec les sacs d'or cachés sous le bois qu'il a coupé. Sa femme découvre le trésor.

Sa femme mania les sacs ; et comme elle se fut aperçue qu’ils étaient pleins d’argent, elle soupçonna son mari de les avoir volés ; de sorte que quand il eut achevé de les apporter tous, elle ne put s’empêcher de lui dire : « Ali Baba, seriez-vous assez malheureux pour… » Ali Baba l’interrompit. « Paix, ma femme, dit-il, ne vous alarmez pas, je ne suis pas voleur, à moins que ce ne soit l’être que de prendre sur les voleurs. Vous cesserez d’avoir cette mauvaise opinion de moi quand je vous aurai raconté ma bonne fortune. » Il vida les sacs, qui firent un gros tas d’or dont sa femme fut éblouie ; et quand il eut fait, il lui fit le récit de son aventure, depuis le commencement jusqu’à la fin ; et en achevant, il lui recommanda sur toute chose de garder le secret. La femme, revenue et guérie de son épouvante, se réjouit avec son mari du bonheur qui leur était arrivé, et elle voulut compter, pièce par pièce, tout l’or qui était devant elle. « Ma femme, lui dit Ali Baba, vous n’êtes pas sage : que prétendez-vous faire ? Quand auriez-vous achevé de compter ? Je vais creuser une fosse et l’enfouir dedans ; nous n’avons pas de temps à perdre. »

Antoine Galland, « Ali baba et les quarante voleurs », Les Mille et une Nuits, 1704-1717.

La femme d'Ali Baba décide alors d'emprunter une mesure à sa belle-sœur, la femme de Cassim, pour compter le trésor.

La belle-sœur alla chercher la mesure, elle la trouva ; mais comme elle connaissait la pauvreté d’Ali Baba, curieuse de savoir quelle sorte de grain sa femme voulait mesurer, elle s’avisa d’appliquer adroitement du suif au-dessous de la mesure, et elle y en appliqua. Elle revint, et en la présentant à la femme d’Ali Baba, elle s’excusa de l’avoir fait attendre sur ce qu’elle avait eu de la peine à la trouver. La femme d’Ali Baba revint chez elle ; elle posa la mesure sur le tas d’or, l’emplit et la vuida un peu plus loin sur le sofa, jusqu’à ce qu’elle eût achevé, et elle fut contente du bon nombre de mesures qu’elle en trouva, dont elle fit part à son mari qui venait d’achever de creuser la fosse. Pendant qu’Ali Baba enfouit l’or, sa femme, pour marquer son exactitude et sa diligence à sa belle-sœur, lui reporta sa mesure ; mais sans prendre garde qu’une pièce d’or s’était attachée au-dessous. « Belle-sœur, dit-elle en la rendant, vous voyez que je n’ai pas gardé longtemps votre mesure ; je vous en suis bien obligée, je vous la rends. » La femme d’Ali Baba n’eut pas tourné le dos, que la femme de Cassim regarda la mesure par le dessous ; et elle fut dans un étonnement inexprimable d’y voir une pièce d’or attachée. L’envie s’empara de son cœur dans le moment. « Quoi, dit-elle, Ali Baba a de l’or par mesure ! Et où le misérable a-t-il pris cet or ? » Cassim son mari n’était pas à la maison, comme nous l’avons dit ; il était à sa boutique, d’où il ne devait revenir que le soir. Tout le temps qu’il se fit attendre fut un siècle pour elle, dans la grande impatience où elle était de lui apprendre une nouvelle dont il ne devait pas être moins surpris qu’elle. À l’arrivée de Cassim chez lui : « Cassim, lui dit sa femme, vous croyez être riche, vous vous trompez : Ali Baba l’est infiniment plus que vous ; il ne compte pas son or comme vous, il le mesure. »

Antoine Galland, « Ali baba et les quarante voleurs », Les Mille et une Nuits, 1704-1717.

Le secret de la découverte d'Ali Baba se répand jusqu'aux voleurs, qui décident sa mort. Après plusieurs échecs, le chef des voleurs se fait passer pour un marchand d'huile et demande à Ali Baba l'hospitalité. Le soir, Morgiane, l'esclave d'Ali Baba, fait une curieuse découverte. C'est ce qu'elle lui raconte le lendemain.

Morgiane, pour obéir à Ali Baba, lui dit : « Seigneur, hier au soir, quand vous vous fûtes retiré pour vous coucher, je préparai votre linge de bain, comme vous veniez de me le commander, et j’en chargeai Abdalla. Ensuite je mis le pot au feu pour le bouillon ; et comme je l’écumais, la lampe, faute d’huile, s’éteignit tout-à-coup, et il n’y en avait pas une goutte dans la cruche. Je cherchai quelques bouts de chandelle, et je n’en trouvai pas un. Abdalla, qui me vit embarrassée, me fit souvenir des vases pleins d’huile qui étaient dans la cour, comme il n’en doutait pas non plus que moi, et comme vous l’avez cru vous-même. Je pris la cruche et je courus au vase le plus voisin. Mais comme je fus près du vase, il en sortit une voix qui me demanda : « Est-il temps ? » Je ne m’effrayai pas ; mais en comprenant sur le champ la malice du faux marchand, je répondis sans hésiter : « Pas encore, mais bientôt. » Je passai au vase qui suivait ; et une autre voix me fit la même demande, à laquelle je répondis de même. J’allai aux autres vases l’un après l’autre : à pareille demande, pareille réponse, et je ne trouvai de l’huile que dans le dernier vase, dont j’emplis la cruche. Quand j’eus considéré qu’il y avait trente-sept voleurs au milieu de votre cour, qui n’attendaient que le signal ou que le commandement de leur chef, que vous avez pris pour un marchand, et à qui vous aviez fait un si grand accueil, au point de mettre toute la maison en combustion, je ne perdis pas de temps, je rapportai la cruche, j’allumai la lampe ; et après avoir pris la chaudière la plus grande de la cuisine, j’allai l’emplir d’huile. Je la mis sur le feu, et quand elle fut bien bouillante, j’en allai verser dans chaque vase où étaient les voleurs, autant qu’il en fallut pour les empêcher tous d’exécuter le pernicieux dessein qui les avait amenés. La chose ainsi terminée de la manière que je l’avois méditée, je revins dans la cuisine, j’éteignis la lampe ; et avant que je me couchasse, je me mis à examiner tranquillement par la fenêtre quel parti prendrait le faux marchand d’huile. Au bout de quelque temps, j’entendis que pour signal il jeta de sa fenêtre de petites pierres qui tombèrent sur les vases. Il en jeta une seconde et une troisième fois ; et comme il n’aperçut ou n’entendit aucun mouvement, il descendit ; et je le vis aller de vase en vase jusqu’au dernier ; après quoi l’obscurité de la nuit fit que je le perdis de vue. J’observai encore quelque temps ; et comme je vis qu’il ne revenait pas, je ne doutai pas qu’il ne se fût sauvé par le jardin, désespéré d’avoir si mal réussi. Ainsi, persuadée que la maison était en sûreté, je me couchai. » En achevant, Morgiane ajouta : « Voilà quelle est l’histoire que vous m’avez demandée. »

Antoine Galland, « Ali baba et les quarante voleurs », Les Mille et une Nuits, 1704-1717.

Le chef des bandits se présente chez Ali Baba sous un nouveau déguisement en prétendant se nommer Cojia Houssain. Invité à dîner, il décide de poignarder Ali Baba à la fin du repas. Mais Morgiane, accompagnée par Abdalla, se met à danser.

Quand Abdalla vit qu’Ali Baba et Cogia Houssain avoient cessé de parler, il recommença à toucher son tambour de basque et l’accompagna de sa voix sur un air à danser ; et Morgiane qui ne le cédait à aucune danseuse de profession, dansa d’une manière à se faire admirer, même de toute autre compagnie que celle à laquelle elle donnait ce spectacle, dont il n’y avait peut-être que le faux Cogia Houssain qui y donnât peu d’attention. Après avoir dansé plusieurs danses avec le même agrément et de la même force, elle tira enfin le poignard ; et en le tenant à la main elle en dansa une dans laquelle elle se surpassa par les figures différentes, par les mouvements légers, par les sauts surprenants, et par les efforts merveilleux dont elle les accompagna, tantôt en présentant le poignard en avant, comme pour frapper, tantôt en faisant semblant de s’en frapper elle-même dans le sein. Comme hors d’haleine enfin, elle arracha le tambour de basque des mains d’Abdalla, de la main gauche, et en tenant le poignard de la droite, elle alla présenter le tambour de basque par le creux à Ali Baba, à l’imitation des danseurs et danseuses de profession, qui en usent ainsi pour solliciter la libéralité de leurs spectateurs. Ali Baba jeta une pièce d’or dans le tambour de basque de Morgiane. Morgiane s’adressa ensuite au fils d’Ali Baba, qui suivit l’exemple de son père. Cogia Houssain qui vit qu’elle allait venir aussi à lui, avait déjà tiré la bourse de son sein pour lui faire son présent, et il y mettait la main, dans le moment que Morgiane, avec un courage digne de la fermeté et de la résolution qu’elle avait montrées jusqu’alors, lui enfonça le poignard au milieu du cœur, si avant qu’elle ne le retira qu’après lui avoir ôté la vie. Ali Baba et son fils épouvantés de cette action, poussèrent un grand cri : « Ah, malheureuse, s’écria Ali Baba, qu’as-tu fait ? Est-ce pour nous perdre, moi et ma famille ? » « Ce n’est pas vous perdre, répondit Morgiane : je l’ai fait pour votre conservation. »

Alors en ouvrant la robe de Cogia Houssain, et en montrant à Ali Baba le poignard dont il était armé : « Voyez, dit-elle, à quel fier ennemi vous aviez affaire, et regardez-le bien au visage : vous y reconnaîtrez le faux marchand d’huile, et le capitaine des quarante voleurs ! Ne considérez-vous pas aussi qu’il n’a pas voulu manger de sel avec vous ? En voulez-vous davantage pour vous persuader de son dessein pernicieux ? Avant que je l’eusse vu, le soupçon m’en était venu, du moment que vous m’avez fait connaitre que vous aviez un tel convive. Je l’ai vu, et vous voyez que mon soupçon n’était pas mal fondé. » Ali Baba qui connut la nouvelle obligation qu’il avait à Morgiane de lui avoir conservé la vie une seconde fois, l’embrassa. « Morgiane, dit-il, je t’ai donné la liberté, et alors je t’ai promis que ma reconnaissance n’en demeurerait pas là, et que bientôt j’y mettrais le comble. Ce temps est venu, et je te fais ma belle-fille. »

Antoine Galland, « Ali baba et les quarante voleurs », Les Mille et une Nuits, 1704-1717.