CM2
Saint-Benoit-sur-Seine
Sommaire des textes de fluence
1. Gaïa changera le monde
3. La véritable histoire d'Angela
4. Le monde à l'envers
2. Victor, l'enfant sauvage
6. Sans famille
8. La chose
5. Journée des filles : Malala
7. Le pêcheur et sa femme
11. La chèvre de M. Seguin
9. Ciel, encore un prof extraterrestre 1
12. La rédaction 1
10. Ciel, encore un prof extraterrestre 2
13. La rédaction 2
15. Le loup et l'agneau
16. Les enfants de la mine
14. Chaque visage est un miracle
18. Yakouba
17. L'acte héroïque d'une adolescente
19. Ulysse et le cyclope
20. Le petit chaperon bleu marine
22. Le long voyage du pingouin
vers la jungle
24. Tom Sawyer
21. Peter Pan
23. Une nuit, un chat
* En cette rentrée de CM2, Gaïa intègre donc le club d'échecs
de son quartier, pour les dix-quinze ans. Elle est un peu
intimidée à l'idée de jouer avec des grands de quinze ans, mais
s'il y a bien une chose qu'elle a compris avec les échecs, c'est
que la taille ou l'âge n'ont pas d'importance. Il suffit juste de
bien prévoir ses coups et d'anticiper ceux de l'adversaire. C'est
pour cela que Gaïa bat souvent son papa – alors que c'est lui
qui lui a appris à jouer. Quand elle dit :
- Papa... Echec et mat !
Il regarde l'échiquier, ** la tête entre les mains, essaye de voir
s'il *** ne peut pas s'en sortir, puis accepte la défaite en
soufflant...
Il est mécontent d'être battu, mais en même temps fier de sa
fille. « L'élève dépasse le maître ! », dit-il à chaque fois en
balançant la tête avec un grand sourire.
Au calcul mental, Gaïa aussi est très forte, exceptionnellement
forte pour son âge, et elle s'est inscrite à un club de maths. Il
n'y a que des enfants comme elle qui adorent faire des
opérations super compliquées, ou qui adorent démonter tous
les appareils à la maison pour comprendre comment ça
marche.
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Sommaire
* Les mois passent. Le garçon s'est habitué à vivre à la maison.
Il ne parle toujours pas, mais il sait bien se faire comprendre.
Un soir, alors que le souper n'est pas encore prêt, il prend la
soupière vide dans le buffet et il l'apporte à madame Guérin qui
se met à rire :
- Ah ! Tu as faim ! Eh bien, aide-moi !
Madame Guérin prend le pot à eau et elle le retourne pour
montrer qu'il n'y a rien dedans. Aussitôt, le garçon va remplir le
pot et le pose sur la table.
- Oh ! Bravo ! s'écrie madame Guérin.
Le garçon se retourne et sourit. Alors ** le docteur Itard dit :
- J'ai déjà remarqué qu'il *** entendait particulièrement bien le
son « o ». Ça me donne une idée. Nous ne lui avons pas encore
trouvé de nom. Puisqu'il aime le son « o », on pourrait l'appeler
Oscar !
- Ou bien Victor, dit madame Guérin.
À cet instant, le garçon se retourne à nouveau.
- Vous avez vu, docteur ? Il aime ce nom, Victor !
Le docteur Itard espère toujours arriver à faire parler Victor. Il
essaie d'abord de bien lui faire distinguer les différents sons de
la voix en commençant par les voyelles.
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Sommaire
* Ce matin, j'ai bien tenu mon rôle. Au petit déjeuner, je n'ai
pas ouvert la bouche pour bien montrer que j'étais toujours
fâchée. Je reconnais que j'ai eu du mal à rester naturelle
quand papa et maman m'ont fait toutes leurs
recommandations : « N'ouvre à personne, Angela ! Fais tes
devoirs et surtout ne t'inquiète pas pour nous!» S'ils savaient!
Mais ça y est, j'entends enfin claquer la porte. Ils sont partis.
Comme convenu avec Tony, avant de sortir de la maison, je
vérifie par la fenêtre si la voie est libre. Tony m'attend au coin
de la rue.
- J'ai vu ** passer tes parents ! Tout va bien, me lance-t-il
*** avec un clin d’œil complice.
Je prends les choses en main :
- Bon maintenant, direction la place de l'église !
Nous nous mettons à courir. J'ai le cœur qui bat très fort, j'ai
le sentiment de vivre quelque chose d'important. Notre plan
est simple : nos parents prenant la tête du cortège, il nous
suffit de nous glisser parmi les derniers manifestants. Ni vu,
ni connu !
Mais à notre arrivée près de la place, c'est un autre scénario
qui nous attend. Nous avions tout prévu sauf qu'il y aurait du
retard
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* La rue se promène dans les hommes
Les ratures effacent la gomme
La table se cache sous le chat
La caserne s'ennuie dans le soldat
Le pont passe sur la petite fille
Le cocon tisse sa chenille
La lande broute le mouton
Le jardin pousse dans l'oignon
Le poème fait naitre un poète
La marathon gagne un athlète
La mer prend le bateau
Le sable marche sur le chameau
La salle d'attente ronfle dans le poêle
Le grand jour éclate au scandale
Le cheval pique le flanc du taon
Un arbre déracine l'ouragan
La vache trait la fermière
Le proverbe roule dans la pierre
La ruche ** quitte enfin l'essaim
Le jet d'eau s'orne d’un *** bassin
Les billets vérifient le contrôleur
Demain sera pour le bonheur
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Sommaire
* Tu connais Malala, cette jeune Pakistanaise qui a risqué sa vie
dans son combat pour le droit à l’éducation des filles. Ce droit
est célébré lors de la Journée internationale des filles qui a lieu
demain, le 11 octobre. Les p’tits journalistes de France Info
Junior, l’émission de radio partenaire d’1jour1actu, ont
interrogé un spécialiste pour retracer son parcours.
À 18 ans, Malala a déjà vécu plusieurs vies. Cette jeune fille,
prise pour cible par des extrémistes religieux dans son pays, le
Pakistan, est devenue un symbole du combat pour l'éducation
des filles. Cette détermination lui a valu le prix Nobel de la
paix, l'an ** dernier. Cette année, ce sont quatre organisations
tunisiennes qui viennent *** de recevoir ce prix prestigieux : il
récompense leurs actions en faveur de la démocratie en
Tunisie. Depuis, Malala poursuit assidûment ses études, en
Angleterre.
Car l'école a toujours été sa priorité. Mais son engagement n'a
pas faibli : elle rencontre régulièrement des parents et des
enfants à travers le monde, qui se battent comme elle pour le
droit à l'éducation pour tous. Pour mieux la connaître, les p'tits
journalistes de France Info Junior ont interviewé Yvan Savy,
directeur de l'ONG Plan International
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Sommaire
* Bientôt, j'eus le bonheur de chausser mes pieds dans des
souliers ferrés qui pesaient dix fois le poids de mes sabots. La
générosité de mon maitre ne s'arrêta pas là. Après les
souliers, il m'acheta une veste de velours bleu, un pantalon de
laine et un chapeau de feutre. Enfin, tout ce qu'il m'avait
promis.
Du velours pour moi, qui n'avait jamais porté que de la toile ;
des souliers ; un chapeau quand je n'avais eu que mes
cheveux pour coiffure... Décidément, c'était le meilleur homme
du monde, le plus généreux et le plus riche.
Il est vrai que le velours était froissé, ** il est vrai que la laine
était râpée. Il est *** vrai aussi qu'il était fort difficile de savoir
quelle avait été la couleur primitive du feutre, tant il avait reçu
de pluie et de poussière. Mais, ébloui par tant de splendeurs,
j'étais insensible aux imperfections qui se cachaient sous leur
éclat.
J'avais hâte de revêtir ces beaux habits. Avant de me les
donner, Vitalis leur fit subir une transformation qui me jeta
dans un étonnement douloureux. En rentrant à l'auberge, il prit
des ciseaux dans son sac et coupa les deux jambes de mon
pantalon à la hauteur des genoux
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Sommaire
*Il y avait une fois un pêcheur et sa femme, qui habitaient ensemble une cahute au bord de la mer, le pêcheur allait tous les jours jeter son hameçon, et il le jetait encore et encore. Un jour, il était assis près de sa ligne, sur le rivage, le regard tourné du côté de l'eau limpide, et il restait assis, toujours assis ; tout à coup il vit l'hameçon plonger et descendre profondément, et quand il le retira, il tenait au bout une grosse barbue. La barbue lui dit : "Je te prie de me laisser vivre ; je ne suis pas une vraie barbue, je suis un prince enchanté. À quoi te servirait de me faire mourir ? Je ne serai pas ** pour toi un grand régal ; rejette-moi dans l'eau *** et laisse-moi nager. - Vraiment, dit l'homme, tu n'as pas besoin d'en dire si long, je ne demande pas mieux que de laisser nager à son aise une barbue qui sait parler." Il la rejeta dans l'eau, et la barbue s'y replongea jusqu'au fond, en laissant après elle une longue traînée de sang. L'homme alla retrouver sa femme dans la cahute. "Mon homme, lui dit-elle, n'as-tu rien pris aujourd'hui ? - Non, dit l'homme, j'ai pris une barbue qui m'a dit qu'elle était un prince enchanté."
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Sommaire
* Je me suis réveillé, le coeur battant et les mains moites. La chose était là, sous mon lit, vivante et dangereuse. Je me suis dit : "Surtout ne bouge pas ! Il ne faut pas qu'elle sache que tu es réveillé." Je la sentais gonfler, s'enfler et étirer l'un après l'autre ses tentacules innombrables. Elle ouvrait la gueule, maintenant, et déployait ses antennes. C'était l'heure où elle guettait sa proie. Raide, les bras collés au corps, je retenais ma respiration en pensant : "Il faut tenir cinq minutes. Dans cinq minutes, elle s'assoupira et le danger sera passé." Je comptais les secondes dans ma tête, interminablement. A **un moment, j'ai cru sentir le lit bouger. ***J'ai failli crier. Qu'est-ce qui lui prend ? Que va-t-elle faire ? Jamais elle n'est sortie de dessous le lit. J'ai senti sur ma main un léger frisson, comme une caresse très lente. Et puis plus rien. J'ai continué à compter, en m'efforçant de ne penser qu'aux nombres qui défilaient dans ma tête : cinquante et un, cinquante-deux, cinquante-trois... J'ai laissé passer bien plus de cinq minutes. Je me suis remis enfin à respirer normalement, à me détendre un peu. Mais mon coeur battait toujours très fort.
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Sommaire
* Figurez-vous que la situation est plutôt tendue à Kennituck
Falls depuis le printemps dernier − époque où un extraterrestre
nommé Broxholm a kidnappé notre petit génie, Peter
Thompson, et l'a emporté avec lui dans l'espace. Même après
que Broxholm fut parti pour de bon, les gens tressaillaient à la
moindre occasion − comme s'ils pensaient qu'il y avait toujours
des extraterrestres en train de rôder dans les coins, prêts à leur
sauter dessus.
Quand les adultes sont effrayés à ce point, vous pouvez être
sûr que les enfants trinquent. Nos vacances ont été un fiasco
étant donné que la plupart des parents ne voulaient pas laisser
leurs ** petits chéris sortir de la maison. Leur rengaine semblait
être : « *** Je ne veux pas que tu disparaisses comme Peter
Thompson. » (Enfin, mes parents ne disaient pas ça, mais tous
les autres, oui.) Je parie que, dans cent ans, on répétera encore
aux marmots en couches-culottes que s'ils ne sont pas sages,
un extraterrestre aux dents longues viendra les manger.
Pour compliquer les choses, le père de Peter Thompson − qui
se souciait de Peter comme de ses premières chaussettes
quand il était encore parmi nous − a décidé qu'il ne pouvait pas
se remettre de la disparition de son fils
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* Un jour, dans le parc, Mr Thompson est venu à ma rencontre.
- Tu sais où il est, n'est-ce pas ? m'a-t-il demandé. Tu sais où ils
ont emmené mon garçon.
Je l'ai regardé un moment. Mr Thompson était encore plus
maigre que d'ordinaire, et il avait des cernes sous les yeux. Je
me suis alors souvenu de ce que Peter m'avait dit en me cachant
chez lui pour me protéger de l'extraterrestre :
- Ne t'inquiète pas pour mon père, il ne verra rien. De toutes
façons, ce que je fais ne l'intéresse pas.
Il ne se trompait guère. Mr Thompson n'était ** pratiquement
jamais à la maison et quand ça lui *** arrivait, il ne prêtait pas la
moindre attention à son fils.
Je l'ai donc examiné de haut en bas, tout maigrichon et accablé
qu'il était, et je lui ai rétorqué :
- Qu'est-ce que ça peut bien vous faire, là où il est ?
Là-dessus, je me suis sauvé, parce que j'ai cru qu'il allait me
frapper. Bien-sûr, ce que je venais de lui lancer n'était peut-être
pas très gentil ; mais j'avais le sentiment que le désespoir de Mr
Thompson manquait de sincérité. Il jouait les pères éplorés pour
la galerie.
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* Ah! qu’elle était jolie la petite chèvre de M. Seguin! Qu’elle
était jolie avec ses yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses
sabots noirs et luisants, ses cornes zébrées et ses longs poils
blancs qui lui faisaient une houppelande! Et puis, docile,
caressante, se laissant traire sans bouger, sans mettre son pied
dans l’écuelle. Un amour de petite chèvre!
M. Seguin avait derrière sa maison un clos entouré
d’aubépines. Il avait attaché la petite chèvre à un pieu, au plus
bel endroit du pré, en ayant bien soin de lui laisser beaucoup de
corde. Mais un jour, elle se dit en regardant la montagne:
«Comme ** on doit être bien là-haut .Quel plaisir de gambader
*** dans la bruyère sans cette maudite longe qui vous écorche
le cou!»
A partir de ce moment, l’herbe du clos lui parut fade. Elle
maigrit, son lait se fit rare. C’était pitié de la voir tirer tout le jour
sur sa longe, la tête tournée du côté de la montagne en faisant
Mê! tristement.
M. Seguin s’apercevait bien que sa chèvre avait quelque chose,
mais il ne savait pas ce que c’était...
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* La cloche n'avait pas encore fini de sonner que la maîtresse
entra toute raide, accompagnée par un monsieur en uniforme,
avec une médaille sur la poitrine longue comme une carotte, des
moustaches grises et des lunettes plus noires que des genoux
sales. « Debout les enfants et tenez-vous bien droits », dit la
maîtresse. Les élèves se levèrent et attendirent le discours du
militaire qui souriait avec ses moustaches en brosse sous ses
lunettes noires.
« Bonjour petits amis, dit-il. Je suis le capitaine Romero, et je
viens de la part du gouvernement, c'est-à-dire du général
Perdomo, pour inviter toutes les classes de ce collège à écrire
** une rédaction. Celui qui écrira la plus jolie de toutes
*** recevra, de la propre main du général Perdromo, une médaille
en or et un ruban comme celui-ci aux couleurs du drapeau
chilien. »
« Bien, dit le militaire, présentez cahiers... Cahiers prêts ? Bien !
Présentez crayons. Crayons prêts ? Notez ! Titre de la rédaction :
"Ce que fait ma famille le soir. "... Compris ? C'est-à-dire ce que
vous faites vous et vos parents quand vous rentrez du collège et
du travail. Les amis qui viennent. De quoi ils parlent. Leurs
commentaires quand ils regardent la télé.
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* « Quand mon papa revient du travail, je vais l'attendre au bus.
Parfois ma maman est à la maison et quand mon papa arrive
elle lui dit : Salut mon petit comment ça s'est passé
aujourd'hui? Bien, lui dit mon papa et toi comment ça s'est
passé. On fait pour le mieux, lui dit maman. Ensuite je sors
jouer au football et j'aime jouer à marquer des buts de la tête.
Daniel aime jouer goal et moi je le rends dingue parce qu'il ne
peut pas bloquer quand je shoote. Ensuite ma mère vient et elle
me dit : viens manger, alors on se met à table ** et je mange de
tout, sauf la soupe que je *** n'aime pas. Ensuite mon papa et
ma maman s'asseyent sur le canapé du salon et ils jouent aux
échecs et moi je fais mes devoirs. Plus tard nous allons tous au
lit et moi je m'amuse à leur faire des chatouilles aux pieds. Et
après, après je peux rien raconter car je m'endors. »
P.-S. : Si on me donne un prix pour la rédaction j'espère que ça
sera un ballon de football mais pas en plastique.
Pedro leva la tête et vit que ses parents souriaient.
- Bon, dit papa, il va falloir acheter un jeu d'échecs, on ne sait
jamais.
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* Chaque visage est un miracle
Un enfant noir, à la peau noire, aux yeux noirs,
aux cheveux crépus ou frisés, est un enfant.
Un enfant blanc, à la peau rose, aux yeux bleus ou verts,
aux cheveux blonds ou raides est un enfant.
L’un et l’autre, le noir et le blanc, ont le même sourire
quand une main leur caresse le visage,
quand on les regarde avec amour et leur parle avec tendresse.
Ils verseront les mêmes larmes si on les contrarie,
si on leur fait mal.
Il n’existe pas deux visages absolument identiques.
Chaque visage est un miracle parce qu’il est unique.
Deux visages peuvent ** se ressembler,
ils ne seront jamais tout à fait les *** mêmes.
La vie est justement ce miracle,
ce mouvement permanent et changeant
qui ne reproduit jamais le même visage.
Vivre ensemble est une aventure où l’amour,
l’amitié est une belle rencontre avec ce qui n’est pas moi,
avec ce qui est toujours différent de moi et qui m’enrichit.
Tahar Ben Jelloun
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* Le loup et l'agneau
La raison du plus fort est toujours la meilleure : nous l'allons
montrer tout à l'heure. Un Agneau se désaltérait dans le courant
d'une onde pure. Un Loup survient à jeun, qui cherchait
aventure, et que la faim en ces lieux attirait. Qui te rend si hardi
de troubler mon breuvage ? Dit cet animal plein de rage : tu
seras châtié de ta témérité. Sire, répond l'Agneau, que Votre
Majesté ne se mette pas en colère ; Mais plutôt qu'elle
considère que je me vas désaltérant dans le courant, plus de
vingt pas au-dessous d'Elle ; et que par conséquent, en aucune
** façon, je ne puis troubler sa boisson.
Tu la troubles, *** reprit cette bête cruelle, et je sais que de moi
tu médis l'an passé. Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas
né? reprit l'Agneau ; je tette encor ma mère. Si ce n'est toi, c'est
donc ton frère. Je n'en ai point. C'est donc quelqu'un des tiens:
car vous ne m'épargnez guère, vous, vos Bergers et vos
Chiens. On me l'a dit : il faut que je me venge."
Là-dessus, au fond des forêts, le loup l'emporte et puis le
mange, sans autre forme de procès.
Jean de la Fontaine
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* L'instituteur changea de visage. Une profonde tristesse se lisait
dans ses yeux : " J'avais oublié..." dit-il. Il resta muet un moment
puis serra longuement la main de chacun de ses deux élèves :
" Allez mes enfants ! Et surtout, soyez prudents..." Ce soir
d'hiver, Louis et Tounet venaient de quitter définitivement l'école.
Dès le lendemain, ils descendraient à la mine. La mine... Elle
avalait les enfants à leur dixième anniversaire. C'était la règle, à
Saint-Étienne comme partout en France. Une dernière fois, les
deux écoliers s'arrêtèrent pour saluer Tambour. Quel que soit le
temps, il les attendait là, derrière sa barrière.
"Au revoir Tambour, tu ** vas nous manquer ..." Et ils
regagnèrent leur maison, à l'écart *** de la ville. Le lendemain
matin, à cinq heures, les mineurs partaient au travail. Ils étaient
cinq à affronter la nuit et le vent glacial. Louis et son cousin
Émile, accompagnés de Tounet, de son père Isidore et de son
frère Charles. "Nous y voilà !" grommela Isidore après de
longues minutes de marche. Devant eux apparaissaient
lentement les installations de la mine : des baraquements, des
cheminées, des voies de chemin de fer...
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Sommaire
* Le maitre des lieux revient enfin des pâturages avec ses
bêtes. C'est Polyphème, le plus farouche de tous les cyclopes.
Le plus grand aussi. Il entre dans sa caverne poussant devant
lui un troupeau. À sa vue, les Grecs épouvantés se cachent au
fond de la grotte.
Ils voient le géant installer ses bêtes dans leur enclos et jeter au
sol des branches de bois sec pour son feu. Puis, ils le voient
soulever une énorme pierre et la mettre devant l'entrée.
Les malheureux ! Jamais, ils ne pourront la déplacer. Même
avec l'aide d'une vingtaine de chars tirés par leurs meilleurs
chevaux, cette pierre est si ** grosse et si lourde qu'elle ne
bougerait pas d'un *** pouce. Ulysse et ses compagnons sont
enfermés avec le monstre. Ils sont prisonniers !
Pour l'instant, Polyphème ne les a pas remarqués. Assis sur un
tabouret, il trait ses brebis et ses chèvres. Après avoir versé le
lait frais dans des vases, il ranime le feu, et soudain il les voit.
« D'où venez-vous, Étrangers ? gronde-t-il. Que faites-vous là et
qui êtes-vous, des voyageurs ou des pirates ?
- Nous sommes des Grecs revenant de guerre, répond Ulysse.
- Des Grecs, tiens donc !
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Sommaire
* Il y a quelques mois, donc, la maman de Lorette lui a demandé
d'aller porter un paquet de pelotes de laine chez sa grand-mère
(l'ex Chaperon rouge) à ce rez-de-chaussée du treizième
arrondissement à l'autre bout de Paris. Elle lui a bien montré sur
un plan le chemin à suivre, et a pris la précaution de lui faire
répéter plusieurs fois le numéro de l'autobus dans lequel monter,
ainsi que l'arrêt où descendre. Et Lorette s'est mise en route, non
sans avoir embrassé sa maman et bien entendu enfilé son
fameux duffle-coat, dont elle a rabattu le capuchon.
Elle a ** tourné à droite sur le boulevard Boris Vian, puis elle *** a
traversé et pris en face à la rue Suzanne Lalou, enfin elle a tourné
à gauche dans l'avenue du général Battavia, suivant les
indications maternelles, et après cinq minutes de marche, elle est
parvenue à la station de bus, et s'est mise à attendre sagement
sur le bord du trottoir, bien à sa place dans la file.
Quand le bus est arrivé, elle est montée dedans et a tendu son
ticket au conducteur qui l'a lui-même introduit dans la fente, car
les conducteurs d'autobus sont gentils et secourables.
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CM Lecture fluence
Tom Galichet
Created on August 23, 2024
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CM2
Saint-Benoit-sur-Seine
Sommaire des textes de fluence
1. Gaïa changera le monde
3. La véritable histoire d'Angela
4. Le monde à l'envers
2. Victor, l'enfant sauvage
6. Sans famille
8. La chose
5. Journée des filles : Malala
7. Le pêcheur et sa femme
11. La chèvre de M. Seguin
9. Ciel, encore un prof extraterrestre 1
12. La rédaction 1
10. Ciel, encore un prof extraterrestre 2
13. La rédaction 2
15. Le loup et l'agneau
16. Les enfants de la mine
14. Chaque visage est un miracle
18. Yakouba
17. L'acte héroïque d'une adolescente
19. Ulysse et le cyclope
20. Le petit chaperon bleu marine
22. Le long voyage du pingouin vers la jungle
24. Tom Sawyer
21. Peter Pan
23. Une nuit, un chat
* En cette rentrée de CM2, Gaïa intègre donc le club d'échecs de son quartier, pour les dix-quinze ans. Elle est un peu intimidée à l'idée de jouer avec des grands de quinze ans, mais s'il y a bien une chose qu'elle a compris avec les échecs, c'est que la taille ou l'âge n'ont pas d'importance. Il suffit juste de bien prévoir ses coups et d'anticiper ceux de l'adversaire. C'est pour cela que Gaïa bat souvent son papa – alors que c'est lui qui lui a appris à jouer. Quand elle dit : - Papa... Echec et mat ! Il regarde l'échiquier, ** la tête entre les mains, essaye de voir s'il *** ne peut pas s'en sortir, puis accepte la défaite en soufflant... Il est mécontent d'être battu, mais en même temps fier de sa fille. « L'élève dépasse le maître ! », dit-il à chaque fois en balançant la tête avec un grand sourire. Au calcul mental, Gaïa aussi est très forte, exceptionnellement forte pour son âge, et elle s'est inscrite à un club de maths. Il n'y a que des enfants comme elle qui adorent faire des opérations super compliquées, ou qui adorent démonter tous les appareils à la maison pour comprendre comment ça marche.
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* Les mois passent. Le garçon s'est habitué à vivre à la maison. Il ne parle toujours pas, mais il sait bien se faire comprendre. Un soir, alors que le souper n'est pas encore prêt, il prend la soupière vide dans le buffet et il l'apporte à madame Guérin qui se met à rire : - Ah ! Tu as faim ! Eh bien, aide-moi ! Madame Guérin prend le pot à eau et elle le retourne pour montrer qu'il n'y a rien dedans. Aussitôt, le garçon va remplir le pot et le pose sur la table. - Oh ! Bravo ! s'écrie madame Guérin. Le garçon se retourne et sourit. Alors ** le docteur Itard dit : - J'ai déjà remarqué qu'il *** entendait particulièrement bien le son « o ». Ça me donne une idée. Nous ne lui avons pas encore trouvé de nom. Puisqu'il aime le son « o », on pourrait l'appeler Oscar ! - Ou bien Victor, dit madame Guérin. À cet instant, le garçon se retourne à nouveau. - Vous avez vu, docteur ? Il aime ce nom, Victor ! Le docteur Itard espère toujours arriver à faire parler Victor. Il essaie d'abord de bien lui faire distinguer les différents sons de la voix en commençant par les voyelles.
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* Ce matin, j'ai bien tenu mon rôle. Au petit déjeuner, je n'ai pas ouvert la bouche pour bien montrer que j'étais toujours fâchée. Je reconnais que j'ai eu du mal à rester naturelle quand papa et maman m'ont fait toutes leurs recommandations : « N'ouvre à personne, Angela ! Fais tes devoirs et surtout ne t'inquiète pas pour nous!» S'ils savaient! Mais ça y est, j'entends enfin claquer la porte. Ils sont partis. Comme convenu avec Tony, avant de sortir de la maison, je vérifie par la fenêtre si la voie est libre. Tony m'attend au coin de la rue. - J'ai vu ** passer tes parents ! Tout va bien, me lance-t-il *** avec un clin d’œil complice. Je prends les choses en main : - Bon maintenant, direction la place de l'église ! Nous nous mettons à courir. J'ai le cœur qui bat très fort, j'ai le sentiment de vivre quelque chose d'important. Notre plan est simple : nos parents prenant la tête du cortège, il nous suffit de nous glisser parmi les derniers manifestants. Ni vu, ni connu ! Mais à notre arrivée près de la place, c'est un autre scénario qui nous attend. Nous avions tout prévu sauf qu'il y aurait du retard
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* La rue se promène dans les hommes Les ratures effacent la gomme La table se cache sous le chat La caserne s'ennuie dans le soldat Le pont passe sur la petite fille Le cocon tisse sa chenille La lande broute le mouton Le jardin pousse dans l'oignon Le poème fait naitre un poète La marathon gagne un athlète La mer prend le bateau Le sable marche sur le chameau La salle d'attente ronfle dans le poêle Le grand jour éclate au scandale Le cheval pique le flanc du taon Un arbre déracine l'ouragan La vache trait la fermière Le proverbe roule dans la pierre La ruche ** quitte enfin l'essaim Le jet d'eau s'orne d’un *** bassin Les billets vérifient le contrôleur Demain sera pour le bonheur
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* Tu connais Malala, cette jeune Pakistanaise qui a risqué sa vie dans son combat pour le droit à l’éducation des filles. Ce droit est célébré lors de la Journée internationale des filles qui a lieu demain, le 11 octobre. Les p’tits journalistes de France Info Junior, l’émission de radio partenaire d’1jour1actu, ont interrogé un spécialiste pour retracer son parcours. À 18 ans, Malala a déjà vécu plusieurs vies. Cette jeune fille, prise pour cible par des extrémistes religieux dans son pays, le Pakistan, est devenue un symbole du combat pour l'éducation des filles. Cette détermination lui a valu le prix Nobel de la paix, l'an ** dernier. Cette année, ce sont quatre organisations tunisiennes qui viennent *** de recevoir ce prix prestigieux : il récompense leurs actions en faveur de la démocratie en Tunisie. Depuis, Malala poursuit assidûment ses études, en Angleterre. Car l'école a toujours été sa priorité. Mais son engagement n'a pas faibli : elle rencontre régulièrement des parents et des enfants à travers le monde, qui se battent comme elle pour le droit à l'éducation pour tous. Pour mieux la connaître, les p'tits journalistes de France Info Junior ont interviewé Yvan Savy, directeur de l'ONG Plan International
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* Bientôt, j'eus le bonheur de chausser mes pieds dans des souliers ferrés qui pesaient dix fois le poids de mes sabots. La générosité de mon maitre ne s'arrêta pas là. Après les souliers, il m'acheta une veste de velours bleu, un pantalon de laine et un chapeau de feutre. Enfin, tout ce qu'il m'avait promis. Du velours pour moi, qui n'avait jamais porté que de la toile ; des souliers ; un chapeau quand je n'avais eu que mes cheveux pour coiffure... Décidément, c'était le meilleur homme du monde, le plus généreux et le plus riche. Il est vrai que le velours était froissé, ** il est vrai que la laine était râpée. Il est *** vrai aussi qu'il était fort difficile de savoir quelle avait été la couleur primitive du feutre, tant il avait reçu de pluie et de poussière. Mais, ébloui par tant de splendeurs, j'étais insensible aux imperfections qui se cachaient sous leur éclat. J'avais hâte de revêtir ces beaux habits. Avant de me les donner, Vitalis leur fit subir une transformation qui me jeta dans un étonnement douloureux. En rentrant à l'auberge, il prit des ciseaux dans son sac et coupa les deux jambes de mon pantalon à la hauteur des genoux
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*Il y avait une fois un pêcheur et sa femme, qui habitaient ensemble une cahute au bord de la mer, le pêcheur allait tous les jours jeter son hameçon, et il le jetait encore et encore. Un jour, il était assis près de sa ligne, sur le rivage, le regard tourné du côté de l'eau limpide, et il restait assis, toujours assis ; tout à coup il vit l'hameçon plonger et descendre profondément, et quand il le retira, il tenait au bout une grosse barbue. La barbue lui dit : "Je te prie de me laisser vivre ; je ne suis pas une vraie barbue, je suis un prince enchanté. À quoi te servirait de me faire mourir ? Je ne serai pas ** pour toi un grand régal ; rejette-moi dans l'eau *** et laisse-moi nager. - Vraiment, dit l'homme, tu n'as pas besoin d'en dire si long, je ne demande pas mieux que de laisser nager à son aise une barbue qui sait parler." Il la rejeta dans l'eau, et la barbue s'y replongea jusqu'au fond, en laissant après elle une longue traînée de sang. L'homme alla retrouver sa femme dans la cahute. "Mon homme, lui dit-elle, n'as-tu rien pris aujourd'hui ? - Non, dit l'homme, j'ai pris une barbue qui m'a dit qu'elle était un prince enchanté."
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* Je me suis réveillé, le coeur battant et les mains moites. La chose était là, sous mon lit, vivante et dangereuse. Je me suis dit : "Surtout ne bouge pas ! Il ne faut pas qu'elle sache que tu es réveillé." Je la sentais gonfler, s'enfler et étirer l'un après l'autre ses tentacules innombrables. Elle ouvrait la gueule, maintenant, et déployait ses antennes. C'était l'heure où elle guettait sa proie. Raide, les bras collés au corps, je retenais ma respiration en pensant : "Il faut tenir cinq minutes. Dans cinq minutes, elle s'assoupira et le danger sera passé." Je comptais les secondes dans ma tête, interminablement. A **un moment, j'ai cru sentir le lit bouger. ***J'ai failli crier. Qu'est-ce qui lui prend ? Que va-t-elle faire ? Jamais elle n'est sortie de dessous le lit. J'ai senti sur ma main un léger frisson, comme une caresse très lente. Et puis plus rien. J'ai continué à compter, en m'efforçant de ne penser qu'aux nombres qui défilaient dans ma tête : cinquante et un, cinquante-deux, cinquante-trois... J'ai laissé passer bien plus de cinq minutes. Je me suis remis enfin à respirer normalement, à me détendre un peu. Mais mon coeur battait toujours très fort.
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* Figurez-vous que la situation est plutôt tendue à Kennituck Falls depuis le printemps dernier − époque où un extraterrestre nommé Broxholm a kidnappé notre petit génie, Peter Thompson, et l'a emporté avec lui dans l'espace. Même après que Broxholm fut parti pour de bon, les gens tressaillaient à la moindre occasion − comme s'ils pensaient qu'il y avait toujours des extraterrestres en train de rôder dans les coins, prêts à leur sauter dessus. Quand les adultes sont effrayés à ce point, vous pouvez être sûr que les enfants trinquent. Nos vacances ont été un fiasco étant donné que la plupart des parents ne voulaient pas laisser leurs ** petits chéris sortir de la maison. Leur rengaine semblait être : « *** Je ne veux pas que tu disparaisses comme Peter Thompson. » (Enfin, mes parents ne disaient pas ça, mais tous les autres, oui.) Je parie que, dans cent ans, on répétera encore aux marmots en couches-culottes que s'ils ne sont pas sages, un extraterrestre aux dents longues viendra les manger. Pour compliquer les choses, le père de Peter Thompson − qui se souciait de Peter comme de ses premières chaussettes quand il était encore parmi nous − a décidé qu'il ne pouvait pas se remettre de la disparition de son fils
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* Un jour, dans le parc, Mr Thompson est venu à ma rencontre. - Tu sais où il est, n'est-ce pas ? m'a-t-il demandé. Tu sais où ils ont emmené mon garçon. Je l'ai regardé un moment. Mr Thompson était encore plus maigre que d'ordinaire, et il avait des cernes sous les yeux. Je me suis alors souvenu de ce que Peter m'avait dit en me cachant chez lui pour me protéger de l'extraterrestre : - Ne t'inquiète pas pour mon père, il ne verra rien. De toutes façons, ce que je fais ne l'intéresse pas. Il ne se trompait guère. Mr Thompson n'était ** pratiquement jamais à la maison et quand ça lui *** arrivait, il ne prêtait pas la moindre attention à son fils. Je l'ai donc examiné de haut en bas, tout maigrichon et accablé qu'il était, et je lui ai rétorqué : - Qu'est-ce que ça peut bien vous faire, là où il est ? Là-dessus, je me suis sauvé, parce que j'ai cru qu'il allait me frapper. Bien-sûr, ce que je venais de lui lancer n'était peut-être pas très gentil ; mais j'avais le sentiment que le désespoir de Mr Thompson manquait de sincérité. Il jouait les pères éplorés pour la galerie.
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* Ah! qu’elle était jolie la petite chèvre de M. Seguin! Qu’elle était jolie avec ses yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses sabots noirs et luisants, ses cornes zébrées et ses longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande! Et puis, docile, caressante, se laissant traire sans bouger, sans mettre son pied dans l’écuelle. Un amour de petite chèvre! M. Seguin avait derrière sa maison un clos entouré d’aubépines. Il avait attaché la petite chèvre à un pieu, au plus bel endroit du pré, en ayant bien soin de lui laisser beaucoup de corde. Mais un jour, elle se dit en regardant la montagne: «Comme ** on doit être bien là-haut .Quel plaisir de gambader *** dans la bruyère sans cette maudite longe qui vous écorche le cou!» A partir de ce moment, l’herbe du clos lui parut fade. Elle maigrit, son lait se fit rare. C’était pitié de la voir tirer tout le jour sur sa longe, la tête tournée du côté de la montagne en faisant Mê! tristement. M. Seguin s’apercevait bien que sa chèvre avait quelque chose, mais il ne savait pas ce que c’était...
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* La cloche n'avait pas encore fini de sonner que la maîtresse entra toute raide, accompagnée par un monsieur en uniforme, avec une médaille sur la poitrine longue comme une carotte, des moustaches grises et des lunettes plus noires que des genoux sales. « Debout les enfants et tenez-vous bien droits », dit la maîtresse. Les élèves se levèrent et attendirent le discours du militaire qui souriait avec ses moustaches en brosse sous ses lunettes noires. « Bonjour petits amis, dit-il. Je suis le capitaine Romero, et je viens de la part du gouvernement, c'est-à-dire du général Perdomo, pour inviter toutes les classes de ce collège à écrire ** une rédaction. Celui qui écrira la plus jolie de toutes *** recevra, de la propre main du général Perdromo, une médaille en or et un ruban comme celui-ci aux couleurs du drapeau chilien. » « Bien, dit le militaire, présentez cahiers... Cahiers prêts ? Bien ! Présentez crayons. Crayons prêts ? Notez ! Titre de la rédaction : "Ce que fait ma famille le soir. "... Compris ? C'est-à-dire ce que vous faites vous et vos parents quand vous rentrez du collège et du travail. Les amis qui viennent. De quoi ils parlent. Leurs commentaires quand ils regardent la télé.
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* « Quand mon papa revient du travail, je vais l'attendre au bus. Parfois ma maman est à la maison et quand mon papa arrive elle lui dit : Salut mon petit comment ça s'est passé aujourd'hui? Bien, lui dit mon papa et toi comment ça s'est passé. On fait pour le mieux, lui dit maman. Ensuite je sors jouer au football et j'aime jouer à marquer des buts de la tête. Daniel aime jouer goal et moi je le rends dingue parce qu'il ne peut pas bloquer quand je shoote. Ensuite ma mère vient et elle me dit : viens manger, alors on se met à table ** et je mange de tout, sauf la soupe que je *** n'aime pas. Ensuite mon papa et ma maman s'asseyent sur le canapé du salon et ils jouent aux échecs et moi je fais mes devoirs. Plus tard nous allons tous au lit et moi je m'amuse à leur faire des chatouilles aux pieds. Et après, après je peux rien raconter car je m'endors. » P.-S. : Si on me donne un prix pour la rédaction j'espère que ça sera un ballon de football mais pas en plastique. Pedro leva la tête et vit que ses parents souriaient. - Bon, dit papa, il va falloir acheter un jeu d'échecs, on ne sait jamais.
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* Chaque visage est un miracle Un enfant noir, à la peau noire, aux yeux noirs, aux cheveux crépus ou frisés, est un enfant. Un enfant blanc, à la peau rose, aux yeux bleus ou verts, aux cheveux blonds ou raides est un enfant. L’un et l’autre, le noir et le blanc, ont le même sourire quand une main leur caresse le visage, quand on les regarde avec amour et leur parle avec tendresse. Ils verseront les mêmes larmes si on les contrarie, si on leur fait mal. Il n’existe pas deux visages absolument identiques. Chaque visage est un miracle parce qu’il est unique. Deux visages peuvent ** se ressembler, ils ne seront jamais tout à fait les *** mêmes. La vie est justement ce miracle, ce mouvement permanent et changeant qui ne reproduit jamais le même visage. Vivre ensemble est une aventure où l’amour, l’amitié est une belle rencontre avec ce qui n’est pas moi, avec ce qui est toujours différent de moi et qui m’enrichit. Tahar Ben Jelloun
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* Le loup et l'agneau La raison du plus fort est toujours la meilleure : nous l'allons montrer tout à l'heure. Un Agneau se désaltérait dans le courant d'une onde pure. Un Loup survient à jeun, qui cherchait aventure, et que la faim en ces lieux attirait. Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ? Dit cet animal plein de rage : tu seras châtié de ta témérité. Sire, répond l'Agneau, que Votre Majesté ne se mette pas en colère ; Mais plutôt qu'elle considère que je me vas désaltérant dans le courant, plus de vingt pas au-dessous d'Elle ; et que par conséquent, en aucune ** façon, je ne puis troubler sa boisson. Tu la troubles, *** reprit cette bête cruelle, et je sais que de moi tu médis l'an passé. Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né? reprit l'Agneau ; je tette encor ma mère. Si ce n'est toi, c'est donc ton frère. Je n'en ai point. C'est donc quelqu'un des tiens: car vous ne m'épargnez guère, vous, vos Bergers et vos Chiens. On me l'a dit : il faut que je me venge." Là-dessus, au fond des forêts, le loup l'emporte et puis le mange, sans autre forme de procès. Jean de la Fontaine
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* L'instituteur changea de visage. Une profonde tristesse se lisait dans ses yeux : " J'avais oublié..." dit-il. Il resta muet un moment puis serra longuement la main de chacun de ses deux élèves : " Allez mes enfants ! Et surtout, soyez prudents..." Ce soir d'hiver, Louis et Tounet venaient de quitter définitivement l'école. Dès le lendemain, ils descendraient à la mine. La mine... Elle avalait les enfants à leur dixième anniversaire. C'était la règle, à Saint-Étienne comme partout en France. Une dernière fois, les deux écoliers s'arrêtèrent pour saluer Tambour. Quel que soit le temps, il les attendait là, derrière sa barrière. "Au revoir Tambour, tu ** vas nous manquer ..." Et ils regagnèrent leur maison, à l'écart *** de la ville. Le lendemain matin, à cinq heures, les mineurs partaient au travail. Ils étaient cinq à affronter la nuit et le vent glacial. Louis et son cousin Émile, accompagnés de Tounet, de son père Isidore et de son frère Charles. "Nous y voilà !" grommela Isidore après de longues minutes de marche. Devant eux apparaissaient lentement les installations de la mine : des baraquements, des cheminées, des voies de chemin de fer...
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* Le maitre des lieux revient enfin des pâturages avec ses bêtes. C'est Polyphème, le plus farouche de tous les cyclopes. Le plus grand aussi. Il entre dans sa caverne poussant devant lui un troupeau. À sa vue, les Grecs épouvantés se cachent au fond de la grotte. Ils voient le géant installer ses bêtes dans leur enclos et jeter au sol des branches de bois sec pour son feu. Puis, ils le voient soulever une énorme pierre et la mettre devant l'entrée. Les malheureux ! Jamais, ils ne pourront la déplacer. Même avec l'aide d'une vingtaine de chars tirés par leurs meilleurs chevaux, cette pierre est si ** grosse et si lourde qu'elle ne bougerait pas d'un *** pouce. Ulysse et ses compagnons sont enfermés avec le monstre. Ils sont prisonniers ! Pour l'instant, Polyphème ne les a pas remarqués. Assis sur un tabouret, il trait ses brebis et ses chèvres. Après avoir versé le lait frais dans des vases, il ranime le feu, et soudain il les voit. « D'où venez-vous, Étrangers ? gronde-t-il. Que faites-vous là et qui êtes-vous, des voyageurs ou des pirates ? - Nous sommes des Grecs revenant de guerre, répond Ulysse. - Des Grecs, tiens donc !
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* Il y a quelques mois, donc, la maman de Lorette lui a demandé d'aller porter un paquet de pelotes de laine chez sa grand-mère (l'ex Chaperon rouge) à ce rez-de-chaussée du treizième arrondissement à l'autre bout de Paris. Elle lui a bien montré sur un plan le chemin à suivre, et a pris la précaution de lui faire répéter plusieurs fois le numéro de l'autobus dans lequel monter, ainsi que l'arrêt où descendre. Et Lorette s'est mise en route, non sans avoir embrassé sa maman et bien entendu enfilé son fameux duffle-coat, dont elle a rabattu le capuchon. Elle a ** tourné à droite sur le boulevard Boris Vian, puis elle *** a traversé et pris en face à la rue Suzanne Lalou, enfin elle a tourné à gauche dans l'avenue du général Battavia, suivant les indications maternelles, et après cinq minutes de marche, elle est parvenue à la station de bus, et s'est mise à attendre sagement sur le bord du trottoir, bien à sa place dans la file. Quand le bus est arrivé, elle est montée dedans et a tendu son ticket au conducteur qui l'a lui-même introduit dans la fente, car les conducteurs d'autobus sont gentils et secourables.
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