Want to create interactive content? It’s easy in Genially!

Get started free

Sarrebruck

emmanuelle.gautier

Created on July 22, 2024

Start designing with a free template

Discover more than 1500 professional designs like these:

Transcript

"L'éclatante victoire de Sarrebrück", Cahiers de Douai, Rimbaud LL3

La bataille de Sarrebrück est une bataille entre la France, alors dirigée par Napoléon III, et l'Allemagne qui a eu lieu le 2 août 1870 au cours de la guerre franco-prussienne de 1870. La bataille de Sarrebrück fut gagnée par la France. Mais la France perdit la guerre franco-prusse.

Pour entrer dans le texte ...

« Dès la fin de juillet l’inaction de l’armée commençait à inquiéter et à irriter les esprits en France. On sentait instinctivement tout ce qu’il y avait de fâcheux et de grave dans cette perte de temps. Pour donner une satisfaction à l’opinion publique, l’Empereur jugea nécessaire de faire une démonstration. Le 2 août, il donna l’ordre d’attaquer Sarrebruck, où le général Frossard ne rencontra que trois bataillons et trois escadrons des uhlans qui refusèrent le combat et se replièrent avec la précision et le sang-froid de troupes rompues à toutes les circonstances de la guerre. »— Léo Armagnac, Quinze Jours de campagne, chap. II

L’Éclatante victoire de SarrebrückArthur RimbaudRemportée aux cris de Vive l’Empereur !(Gravure belge brillamment coloriée, se vend à Charleroi, 35 centimes.)Au milieu, l’Empereur, dans une apothéoseBleue et jaune, s’en va, raide, sur son dadaFlamboyant ; très heureux, ? car il voit tout en rose,Féroce comme Zeus et doux comme un papa ;En bas, les bons Pioupious qui faisaient la siestePrès des tambours dorés et des rouges canons,Se lèvent gentiment. Pitou remet sa veste,Et, tourné vers le Chef, s’étourdit de grands nomsÀ droite, Dumanet, appuyé sur la crosseDe son chassepot sent frémir sa nuque en brosse,Et : « Vive l’Empereur !! » – Son voisin reste coi…Un schako surgit, comme un soleil noir… – Au centre,Boquillon, rouge et bleu, très naïf, sur son ventreSe dresse, et, – présentant ses derrières « De quoi ?… »Octobre 1870.

L’Éclatante victoire de Sarrebrück Remportée aux cris de Vive l’Empereur ! (Gravure belge brillamment coloriée, se vend à Charleroi, 35 centimes.) Au milieu, l’Empereur, dans une apothéose Bleue et jaune, s’en va, raide, sur son dada Flamboyant ; très heureux, ? car il voit tout en rose, Féroce comme Zeus et doux comme un papa ; En bas, les bons Pioupious qui faisaient la sieste Près des tambours dorés et des rouges canons, Se lèvent gentiment. Pitou remet sa veste, Et, tourné vers le Chef, s’étourdit de grands noms À droite, Dumanet, appuyé sur la crosse De son chassepot sent frémir sa nuque en brosse, Et : « Vive l’Empereur !! » – Son voisin reste coi… Un schako surgit, comme un soleil noir… – Au centre, Boquillon, rouge et bleu, très naïf, sur son ventre Se dresse, et, – présentant ses derrières « De quoi ?… » Octobre 1870.

Caricature de Napoléon III par Paul Hadol, première du célèbre pamphlet satirique La Ménagerie impériale : composée des ruminants, amphibies, carnivores qui ont dévoré la France pendant 20 ans, dans lequel les membres de la famille impériale et les grands dignitaires du Second Empire sont assimilés à des animaux et à leurs tares.

La lecture linéaire, sous le format type bac attendu, débutera à partir des diapositives suivantes. Vous n'aurez qu'à faire glisser votre souris sur le texte pour voir apparaître les explications du texte.

Introduction

Écoutez cette introduction et prenez des notes. Vous veillerez à faire apparaître les 4 étapes incontournables de toute introduction : 1/ Amorce 2/ Présentation/contextualisation 3/ Présentation du texte 4/ Lecture expressive 5/ Présentation des mouvements 6/ Annonce de la problématique/du projet de lecture

AUTRE lecTURE POSSIBLE

1er mouvement : le titre et le 1er quatrain Éloge paradoxal de l'empereur

L’Éclatante victoire de Sarrebrück Remportée aux cris de Vive l’Empereur ! (Gravure belge brillamment coloriée, se vend à Charleroi, 35 centimes.) Au milieu, l’Empereur, dans une apothéose Bleue et jaune, s’en va, raide, sur son dada Flamboyant ; très heureux, - car il voit tout en rose, Féroce comme Zeus et doux comme un papa ;

2ème mouvement : quatrain 2 et 1er tercet Une armée peu glorieuse

En bas, les bons Pioupious qui faisaient la sieste Près des tambours dorés et des rouges canons, Se lèvent gentiment. Pitou remet sa veste, Et, tourné vers le Chef, s’étourdit de grands noms À droite, Dumanet, appuyé sur la crosse De son chassepot sent frémir sa nuque en brosse, Et : « Vive l’Empereur !! » – Son voisin reste coi…

3ème mouvement : dernier tercet Une chute confuse, chaotique et comique qui achève la satire

Un schako surgit, comme un soleil noir… – Au centre, Boquillon, rouge et bleu, très naïf, sur son ventre Se dresse, et, – présentant ses derrières « De quoi ?… »

Conclusion

Achève de donner à lire ce titre comme l'annonce de crieurs publics qui aiguisaient la curiosité des passants afin de leur faire acheter leurs journaux : effet de publicité →démythification également → prosaïsme du détail financier

Que met en valeur ce témoignage historique ? Correspond-il au titre donné par Rimbaud ? Qu'en déduisez-vous, à ce stade ?

Titre associe ce poème au genre de l'éloge et crée une attente chez le lecteur : ce sonnet s'avance comme une poésie épique Le lecteur, averti, peut s'en étonner et ne sera pas dupe : l'ironie lui apparaît alors : cela amène à une relcture ironique du titre et l'adjectif antéposé apparaît comme une hyperbole ironique. Les contemporains de Rimbaud savent la débâcle française et Napoléonienne : ils ont les clés de lecture nécessaires pour s'attendre à une satire plus qu'à un éloge

Référence à Napoléon III (et non à son oncle, Napoléon 1er). Napoléon III renversa la fragile république (mise en place en 1848) par un coup d'état mené avec l'appui de l'armée en 1851. Aussitôt, il se fait attribuer des pouvoirs immenses et écarte ses adversaires politiques comme V. Hugo, alors député qui sera en exil pendant 19 ans. Il finit par se faire couronner empereur en 1852. Le régime est alors proche de la dictature. Son règne s'étend de 1851 à 1871, date de la défaite de la france dans la guerre franco-prusse. Napoléon III est régulièrement fustigé et son tyranisme est dénoncé par les auteurs contemporains ; V. Hugo en tête. Dans un pamphlet, écrit en 1852 à la suite du coup d'État du 2 décembre 1851 où Louis-Napoléon Bonaparte conserve le pouvoir, en violation de la constitution de la Deuxième République dont il avait été élu président, V. Hugo le nomme avec mépris "Napoléon-le-petit".