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"Mémoires - au féminin - de la SGM"
ogoberot
Created on June 30, 2024
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Transcript
Annuaire des fac-similés des cartes de combattantes volontaires de la Résistance
"Les femmes ? Dites vous bien que sans elles, la moitié de notre travail aurait été impossible." Colonel ROL-TANGUY, 31 août 1944
Ateliers en classe, conférence-lecture, spectacle et restitution des élèves sous forme d'exposition..
Qui sont-elles ? Ont-elles été reconnues pour leur contribution à la Résistance ? Ont-elles été "invisibilisées" ?
Des femmes engagées : Charlotte Delbo, Germaine Marineau, Mélinée Manouchian et Rose Valland
Combien de résistantes ont été déportées ? Où ? Comment ont-elles résisté ou survécu à la déportation ?
Les femmes résistent à l'univers concentrationnaire
Et en Essonne ?
Année scolaire 2024-2025 - Mme GOBEROT (Histoire)
uerre mondiale (3e)
- au féminin - de la
Portraits de Résistantes
Les femmes résistent de différentes manières... à leurs risques et périls.
Les femmes résistent à l'occupation allemande et au régime de Vichy
Les étapes du projet
Le poids de la Résistance féminine
émoires
econde
Et en Français ?
Ressources
5) Rencontre avec des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation
es étapes du projet
6) Exposition "Mémoires - au féminin - de la Seconde Guerre mondiale"
3) Spectacle "Charlotte Delbo, Je reviens de la vérité" de la compagnie Prospero Miranda
4) Conférence-lecture "La résistance des femmes dans les camps", D. Brechemier et C. Cauchi
1) Travail sur l'univers concentrationnaire et le génocide juif
2) Atelier d'initiation à la recherche historique "Essonniennes engagées pendant la Seconde Guerre mondiale"
'univers concentrationnaire et le génocide juif
Et Lee Miller ?
'univers concentrationnaire et le génocide juif
Muse des plus grands artistes de son temps, Lee Miller incarne l’idéal féminin des années 1930. Pendant la guerre, elle se révèle être une reporter hors pair au moment de la libération des camps. Photographier l’ennemi semble libérateur pour cette femme meurtrie dont la vie et l’œuvre sont toujours intimement liés.
'univers concentrationnaire et le génocide juif
ssoniennes engagées pendant la Seconde Guerre mondiale
ssoniennes engagées pendant la Seconde Guerre mondiale
Date : le vendredi 7 mars 2025 Lieu : Salle Decauville de la Ferme du Bois Briard d'Evry-Courcouronnes Classes : 3e BERLIOZ et 3e ROSSI
pectacle "Charlotte Delbo, Je reviens de la vérité" de la compagnie Prospero Miranda
Date : le lundi 10 mars 2025 Lieu : Auditorium de la Médiathèque Colette de Lisses Classes : 3e BERLIOZ et 3e ROSSI
onférence-lecture "La résistance des femmes dans les camps" de D.BRECHEMIER et C.CAUCHI
Date : le mardi 18 mars 2025 Lieu : Collège Paul Fort d'Evry-Courcouronnes Classes : 3e CHOPIN
Questionnaire
encontre avec les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation : R. ROGOW, J-P. GUERIF, L. OLLIVIER
xposition "Mémoires - au féminin - de la Seconde Guerre mondiale
ortraits de résistantes
ALIZON Simone
ALIZON Marie
AUBRAC Lucie
ALBRECHT Berthy
AGNIEL Michèle
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Travail d'Axel (3e ROSSI)
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Travail d'Adebayo (3e ROSSI)
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Travail de Dounia (3e BERLIOZ)
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BRUNSCHVICG Cécile
BROSSOLETTE Gilberte
BRAUMSTEIN Nina
BORRAS Christiane
BOHEC Jeanne
BERSON Florentine
BENARIO-PRESTES Olga
BAUER Anne-Marie
BARATTE Yvonne
BANCIC Olga
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Travail de Joël (3e BERLIOZ)
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Travail de Marwan (3e ROSSI)
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Travail de Belkacem (3e CHOPIN)
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CLARENCE Nicole
CHOMBART DE LAUWE Marie-José
CHOLLET Yvonne
CHALUT Annette
CERNEAU Denise
CASANOVA Danielle
CARLOTTI-LEVY Janine
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Travail de Salimata (3e CHOPIN)
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DISSARD Marie-Louise
DEL RIO BETTINI Angèle
DUMEIX Josette
DIEBOLD MUTSCHLER Laure
DE VASSELOT Odile
DESRUMAUX Martha
DELBO Charlotte
DE JOUVENEL Colette
DE JONGH Andrée
DE GAULLE ANTHONIOZ Geneviève
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GUY Marinette
GIRARD Anise
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HENRY Marcelle
HILTERMANN SOULOUMIAC Suzanne
HAUTVAL Adélaïde
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Travail de Kélia (3e ROSSI)
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JOUENNE Irma
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KRIEGEL Annie
KERBAUL Odette
KOHN Ariane
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Travail de Maya (3e ROSSI)
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LUZET Isaure
LEMANISSIER Louise-Marie
LE PORT Simone
LOUIN Pierrette
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LEFAUCHEUX Marie-Hélène
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Travail de Sarra (3e CHOPIN)
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Travail d'Ayat (3e ROSSI)
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MERLE Andrée
MERTZIZEN Suzanne
MOULIN Laure
MORU Marie-Louise
MOREAU EVRARD Emilienne
MICHEL-LEVY Simone
MENOT Thérèse
MAUREL Micheline
MATHIEU Simmone
MARLY Anna
MARINEAU Germaine
MARIN CATHERINE Colette
MANOUCHIAN Mélinée
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Travail de Gédéon (3e BERLIOZ)
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Travail de Mathieu (3e CHOPIN)
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SKOBTSOVA Elisabeth
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SOLOMON LANGEVIN Hélène
SELIGMANN Françoise
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Charlotte Delbo
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Peut-on parler d'une "invisibilisation" de leur contribution à la Résistance ?
Ont-elles été reconnues à leur juste valeur ?
Qui sont les résistantes ?
e poids de la résistance féminine
Les résistantes françaises de la Seconde Guerre mondiale étaient des femmes issues de divers horizons sociaux, politiques et géographiques, unies par un engagement commun contre l'occupant nazi et le régime de Vichy. Elles étaient souvent jeunes, parfois adolescentes, et venaient de milieux variés : étudiantes, ouvrières, enseignantes, mères de famille ou militantes politiques. Par exemple, Madeleine Riffaud, née en 1924, était une journaliste engagée qui participa à des actions armées sous le pseudonyme « Rainer » et fut torturée sans jamais trahir ses camarades. Simone Segouin, quant à elle, était une jeune résistante de 18 ans en 1944, qui s'engagea dans la Résistance chartraine aux côtés de son futur compagnon. Leurs motivations étaient diverses : patriotisme, idéaux républicains, opposition au fascisme, solidarité humaine. Elles ont participé à des actions variées : diffusion de tracts, sabotage, renseignement, aide aux prisonniers évadés, soins aux blessés, et parfois, combat armé. Des figures comme Madeleine Riffaud ont pris part à des actions de sabotage, tandis que des réseaux tels que l'Orchestre rouge ont facilité l'évasion de prisonniers alliés. Malheureusement, beaucoup ont été arrêtées, déportées et ont souffert de la répression nazie. Le Convoi des 31 000, par exemple, a transporté des femmes résistantes vers les camps de concentration, dont très peu sont revenues. Cependant, leur courage n'a pas été oublié : des expositions, des mémoriaux et des ouvrages témoignent de leur héroïsme. En somme, les résistantes françaises étaient des femmes déterminées, courageuses et profondément engagées, qui ont contribué de manière significative à la libération de la France.
ui sont les résistantes ?
Les résistantes françaises ont longtemps été sous-représentées dans la mémoire collective et les distinctions officielles, malgré leur engagement déterminant pendant la Seconde Guerre mondiale. Avec moins de 10 % des médaillés de la Résistance et seulement six femmes parmi les 1 038 Compagnons de la Libération — dont quatre à titre posthume — leur reconnaissance a été tardive et inégale. Cette invisibilisation s'explique par plusieurs facteurs : une valorisation moindre de leur rôle jugé « secondaire », une absence de propositions pour les distinctions, et une réticence à revendiquer leurs droits . Leurs actions, souvent discrètes et quotidiennes, ont été éclipsées par la figure du combattant masculin. Il a fallu attendre les années 1970 pour que des travaux historiques mettent en lumière leur contribution essentielle Depuis, des progrès ont été réalisés : des résistantes ont été honorées, des lieux publics ont été renommés en leur mémoire, et des expositions leur sont consacrées. L'entrée au Panthéon de Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Joséphine Baker symbolise cette reconnaissance officielle . Cependant, le chemin reste encore à parcourir pour une égalité mémorielle complète.
nt-elles été reconnues à leur juste valeur ?
L'engagement des femmes dans la Résistance française a été largement invisibilisé, malgré leur rôle essentiel dans la lutte contre l'occupant nazi et le régime de Vichy. Bien qu'elles aient représenté environ 15 % des effectifs de la Résistance et des déportés politiques, leur contribution a été sous-estimée et souvent reléguée au second plan. Cette invisibilisation s'explique par plusieurs facteurs. D'une part, les activités des femmes étaient souvent discrètes et s'inscrivaient dans le prolongement de leurs attributions habituelles, ce qui les rendait moins visibles. D'autre part, la société de l'époque valorisait l'image traditionnelle de la femme au foyer, ce qui a contribué à minimiser leur engagement. Par ailleurs, les résistantes elles-mêmes n'ont pas toujours revendiqué leur rôle, préférant parfois rester dans l'ombre. Cette absence de reconnaissance a perduré après la guerre, avec une faible proportion de femmes parmi les médaillés de la Résistance et les Compagnons de la Libération. Il a fallu attendre plusieurs décennies pour que des travaux historiques mettent en lumière leur contribution essentielle. Ainsi, malgré leur engagement déterminant, les femmes de la Résistance ont longtemps été les grandes oubliées de l'histoire officielle.
eut-on parler d'une "invisibilisation" de leur contribution à la Résistance ?
... ou pas !
"Le mot Résister doit toujours se conjuguer au présent" Lucie AUBRAC
Les risques pris et les dangers encourus
Rejoindre De Gaulle et militer pour la France Libre
Prendre les armes
Tendre la main aux Juifs et Tsiganes
Aider les prisonniers et organiser des évasions
Mener des actions de sabotage
Appartenir à un réseau résistant
Prendre part à la presse clandestine
es femmes résistent à l'occupation allemande et au régime de Vichy...
Les femmes ont joué un rôle essentiel dans la presse clandestine durant la Seconde Guerre mondiale, contribuant activement à la diffusion de l'information et à la mobilisation de la population contre l'occupant nazi et le régime de Vichy. Elles ont participé à la rédaction, à l'impression, à la diffusion et à la distribution de nombreux journaux clandestins, souvent au péril de leur vie. Parmi les résistantes engagées dans cette activité, on peut citer Madeleine Riffaud, qui, après avoir été torturée par la Gestapo, devint correspondante de guerre et écrivit pour des journaux tels que Ce Soir. Cécile Cerf, quant à elle, dirigea une imprimerie clandestine à Châtenay-Malabry, produisant des tracts et des journaux pour le Front national (Résistance) et les FTP-MOI. Ces femmes, parmi d'autres, ont non seulement participé à la production de la presse clandestine, mais ont également assuré sa diffusion, souvent en utilisant des réseaux de distribution complexes pour échapper à la surveillance de la police et de la Gestapo. La presse clandestine a servi de vecteur d'information, de propagande et de mobilisation, diffusant des nouvelles de la Résistance, des appels à l'action, des informations sur les activités de l'occupant et des messages de solidarité. Elle a permis de maintenir le moral de la population, de renforcer le sentiment d'unité nationale et de préparer le terrain pour les actions de libération. Ainsi, les résistantes ont non seulement participé à la production de la presse clandestine, mais ont également joué un rôle clé dans sa diffusion et sa pérennité, contribuant de manière significative à l'effort de résistance durant la guerre.
rendre part à la presse clandestine...
Les femmes ont joué un rôle fondamental dans les réseaux de la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale, souvent dans l'ombre mais avec un courage exceptionnel. Elles ont été agents de liaison, opératrices radio, passeuses, hébergeuses, secrétaires, infirmières ou encore responsables de réseaux entiers. Par exemple, Marie-Madeleine Fourcade a dirigé le réseau Alliance, l'un des plus importants de la Résistance, assurant la transmission d'informations cruciales aux alliés. Sous le pseudonyme « Hérisson », elle a coordonné des opérations de renseignement, contribuant à la libération de la France. Dans le Vercors, des femmes ont soigné les maquisards blessés, risquant leur vie pour apporter des soins dans des conditions extrêmes. Yvonne Cormeau, opératrice radio pour le réseau Wheelwright, a assuré des transmissions vitales pour les maquis du Sud-Ouest, souvent sous le feu ennemi. Des réseaux tels que l'Œuvre Sainte-Foy, fondé par Yvonne Baratte et Marie-Hélène Lefaucheux, ont joué un rôle essentiel en fournissant des colis aux prisonniers et en établissant des communications clandestines entre les détenus et l'extérieur. Ce réseau a également servi de couverture pour des activités de renseignement et de soutien aux familles des résistants arrêtés.
ppartenir à un réseau résistant...
Les femmes ont joué un rôle essentiel dans les actions de sabotage menées par la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale, souvent au péril de leur vie. Elles ont participé à des opérations visant à perturber les infrastructures ennemies, à détruire des équipements militaires et à ralentir les mouvements de troupes allemandes. Parmi les figures emblématiques, Jeanne Bohec, surnommée « la plastiqueuse à bicyclette », a été parachutée en France en 1944. Elle a formé des équipes de saboteurs et organisé plusieurs opérations de sabotage en Bretagne, contribuant ainsi à ralentir l'avance allemande vers le front de Normandie. Renée Moreau, membre des FTP, a participé à des sabotages dans la région de Châtellerault. Elle a également diffusé des tracts, pris part à un journal clandestin et organisé une manifestation majeure, avant d'être arrêtée, torturée et déportée à Ravensbrück. Blanche Paugam, quant à elle, a mené des actions de sabotage à Boulogne-sur-Mer dès 1940. Elle a été arrêtée, condamnée à mort (peine commuée en travaux forcés) et déportée dans plusieurs camps, dont Ravensbrück, où elle est décédée. ) Ces actions de sabotage menées par les femmes de la Résistance ont été déterminantes pour affaiblir l'occupant et soutenir les efforts alliés. Malgré les risques encourus, leur engagement reste une part essentielle de l'histoire de la Résistance française.
ener des actions de sabotage
Les femmes ont joué un rôle crucial dans l'aide aux prisonniers et l'organisation d'évasions durant la Seconde Guerre mondiale, souvent au péril de leur vie. Elles ont agi au sein de réseaux clandestins, apportant soutien matériel, logistique et humain aux détenus et aux évadés. Par exemple, l'Œuvre Sainte-Foy, fondée en 1942 par Yvonne Baratte et Marie-Hélène Lefaucheux, a fourni des colis aux prisonniers résistants des prisons franciliennes, tout en établissant un système de communication clandestin pour maintenir le lien avec l'extérieur. Paule Chaumat, membre de cette organisation, a contribué à la distribution de plus de 1 000 colis par mois en 1944, tout en soutenant moralement et financièrement les familles des déportés et des fusillés de la Résistance. En Alsace, le réseau Pur Sang, composé principalement de jeunes femmes issues des Guides de France, a facilité l'évasion de prisonniers de guerre français en leur fournissant des vêtements, de la nourriture et en les guidant à travers la frontière vers la zone libre. Ce réseau a permis le passage de 250 prisonniers évadés et d'une centaine de familles alsaciennes en fuite avant d'être démantelé par les Allemands en mars 1942. De même, Marie Gross, à Wissembourg, a caché et aidé une soixantaine de prisonniers de guerre français à s'évader, leur fournissant des cachettes, des vêtements et de la nourriture. Elle a agi avec son mari Paul, utilisant leur débit de tabac comme couverture pour leurs activités clandestines. Ces actions témoignent du courage et de l'engagement des femmes dans la Résistance, qui ont risqué leurs vies pour sauver celles des autres, contribuant ainsi de manière significative à l'effort de guerre et à la libération de la France.
ider les prisonniers et organiser des évasions
Les femmes résistantes ont joué un rôle déterminant dans le sauvetage des Juifs et des Tziganes pendant la Seconde Guerre mondiale, souvent au péril de leur vie. Elles ont agi au sein de réseaux clandestins, apportant soutien matériel, logistique et humain aux détenus et aux évadés. Par exemple, Pierrette Marcelle Poirier, surnommée « Cathy », a sauvé 238 enfants juifs et réfractaires au Service du travail obligatoire (STO) en les cachant dans des familles d'accueil. Elle a été reconnue Juste parmi les Nations en 1979 pour son action en faveur des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, particulièrement auprès d'une centaine d'enfants dont elle s'est occupée personnellement. Fanny Loinger, infirmière et résistante juive française, a sauvé 400 enfants juifs de la déportation. Elle a été responsable du Sud-Est dans le Réseau Garel, une organisation de sauvetage d'enfants juifs. Son engagement a été reconnu par l'attribution de son nom à un centre socio-éducatif à Créteil. Lucienne Clément de l'Épine, catholique française, a travaillé au sein de l'organisation clandestine dirigée par l'Organisation internationale des femmes sionistes (WIZO) de Paris entre 1942 et la Libération. Elle a sauvé des enfants juifs en les plaçant dans des familles d'accueil à la campagne. Elle a été reconnue Juste parmi les Nations en 1990 pour son action. Ces actions témoignent du courage et de l'engagement des femmes dans la Résistance, qui ont risqué leurs vies pour sauver celles des autres, contribuant ainsi de manière significative à l'effort de guerre et à la libération de la France.
endre la main aux Juifs et Tsiganes
Les femmes résistantes ont joué un rôle déterminant dans la lutte armée contre l'occupant nazi et le régime de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale. Elles ont non seulement participé à des actions de sabotage, de renseignement et de soutien logistique, mais ont également pris les armes pour défendre la liberté et l'indépendance de la France. Simone Segouin, surnommée « Nicole Minet », est l'une des figures emblématiques de cette résistance féminine armée. Jeune Française de 19 ans, elle rejoint les FTP (Francs-tireurs et partisans) en 1944. Elle participe activement aux combats pour la libération de Paris, capturant des soldats allemands et attaquant des véhicules militaires nazis. Sa bravoure lui vaut la Croix de guerre. Une photo célèbre la montre brandissant le pistolet d'un soldat allemand capturé, symbolisant l'engagement des femmes dans la lutte armée. Madeleine Riffaud, surnommée « La Chatte », est une autre résistante qui a pris les armes. Membre des FTP, elle abat un officier allemand en plein jour sur le pont de Solférino à Paris le 23 juillet 1944, un acte audacieux qui témoigne de son engagement sans faille. Hérodote Cécile Rol-Tanguy, quant à elle, joue un rôle crucial dans l'insurrection parisienne d'août 1944. En tant qu'agent de liaison, elle transporte des messages et des armes, et rédige l'appel à l'insurrection des Parisiens, incitant à la lutte armée contre l'occupant. Wikipédia, l'encyclopédie libre Ces exemples illustrent l'engagement des femmes dans la résistance armée, souvent dans des conditions extrêmes et au péril de leur vie. Leurs actions ont été essentielles à la libération de la France et témoignent de leur courage et de leur détermination.
endre les armes
De nombreuses femmes ont rejoint la France Libre dès 1940, s'engageant activement aux côtés du général de Gaulle pour lutter contre l'occupant nazi et le régime de Vichy. Elles ont œuvré dans divers domaines, notamment les réseaux de renseignement, les opérations spéciales, les transmissions, le soutien logistique et l'aide aux populations persécutées. Parmi ces résistantes, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, nièce du général, a rejoint les Forces françaises libres (FFL) après son arrestation et sa déportation à Ravensbrück. Elle a été décorée de la Légion d'honneur et a consacré sa vie à la défense des droits humains. Germaine Tillion, ethnologue et résistante, a également été déportée à Ravensbrück. Après la guerre, elle a œuvré pour la justice sociale et la mémoire de la Résistance. Les deux femmes ont été honorées en 2015 en entrant au Panthéon, aux côtés de Pierre Brossolette et Jean Zay . D'autres résistantes ont également joué un rôle essentiel. Marie-Madeleine Fourcade a dirigé le réseau Alliance, l'un des plus importants de la France Libre, assurant la transmission de renseignements cruciaux. Danielle Reddé, agent du Special Operations Executive (SOE), a été parachutée en France pour organiser des réseaux de résistance et transmettre des informations vitales. Suzanne Melk, alias « Lutschine », a dirigé le réseau Béarn dans les Vosges, réalisant des missions de renseignement et de sabotage . Colette Escoffier-Martini, quant à elle, a servi comme opératrice radio dans le corps féminin des transmissions, participant à des missions en Corse, en Italie et lors des débarquements en Provence . Éliane Brault, après son évasion d'une prison marseillaise, a rejoint les FFL, organisant des unités d'assistance médicale et participant à des opérations en Afrique du Nord et en Europe . Ces femmes, parmi tant d'autres, ont incarné le courage, la détermination et l'engagement au service de la liberté. Leurs actions ont été essentielles à la réussite de la France Libre et à la libération du pays.
ejoindre De Gaulle et militer pour la France Libre
Les femmes résistantes ont pris des risques considérables et ont enduré des sacrifices extrêmes pour lutter contre l'occupant nazi et le régime de Vichy. Moins suspectées que leurs homologues masculins, elles ont souvent échappé aux premières vagues d'arrestations, mais ont payé un lourd tribut à la répression : environ 9 000 d'entre elles furent déportées dans des camps de concentration, dont environ la moitié ne revint pas . Parmi ces femmes, certaines furent condamnées à mort. Olga Bancic, seule femme du groupe Manouchian, fut exécutée en Allemagne pour ne pas choquer l'opinion publique française . Simone Michel-Lévy, membre de la Confrérie Notre-Dame, fut arrêtée en 1943, torturée, déportée à Ravensbrück et condamnée à être pendue en avril 1945, dix jours avant la libération du camp . La déportation elle-même représentait un danger mortel. Gisèle Giraudeau, arrêtée en mai 1944, fut déportée à Ravensbrück puis à Zwodau en Tchécoslovaquie. Elle survécut à ces épreuves et reçut la Légion d'honneur en 1997 . D'autres, comme Marie Dubois, moururent dans les camps sans savoir que leurs proches avaient également été déportés . En plus des souffrances physiques, ces femmes ont subi des humiliations psychologiques. Dans les camps, elles ont été tondues, déshumanisées et privées de leurs identités. Pour résister à cette déshumanisation, certaines ont créé des objets artisanaux, des dessins ou des écrits, préservant ainsi une part de leur humanité .
es risques pris et les dangers encourus
Pendant la Seconde Guerre mondiale, certaines femmes en France ont choisi de collaborer avec l'occupant nazi ou le régime de Vichy. Leurs motivations étaient diverses et complexes, allant de convictions idéologiques à des raisons personnelles ou pragmatiques. Certaines femmes ont été attirées par les idéaux du régime de Vichy, notamment l'anti-républicanisme, l'anti-communisme et l'anti-sémitisme. Elles ont rejoint des mouvements comme la Légion française des combattants ou la Milice française, participant activement à la répression des résistants et des populations persécutées. Ces femmes étaient souvent issues de milieux conservateurs ou nationalistes. D'autres ont collaboré par opportunisme ou par désir de pouvoir. Certaines ont occupé des postes dans l'administration de Vichy ou ont travaillé pour des entreprises collaborant avec l'occupant, obtenant ainsi des avantages matériels ou une position sociale privilégiée. Il y avait également des femmes qui ont été séduites par les promesses d'une vie meilleure en Allemagne. Entre 1940 et 1944, environ 80 000 Françaises ont volontairement émigré en Allemagne pour y travailler, attirées par des salaires plus élevés et des conditions de vie apparemment plus favorables. Cependant, ces femmes ont souvent été confrontées à des conditions de travail difficiles et à des traitements dégradants, et ont été stigmatisées à leur retour en France .Après la Libération, ces femmes ont été jugées et punies pour leur collaboration. Certaines ont été condamnées à la déportation, à la prison ou à la tonte publique, une pratique symbolique de l'humiliation.
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Témoigner pour la postérité à la Libération
Dessiner et chanter la souffrance dans les camps
Etat des lieux des femmes déportées
es femmes résistent à l'univers concentrationnaire...
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les femmes déportées depuis la France vers les camps nazis étaient issues de divers horizons sociaux, professionnels et géographiques. Leurs raisons de résistance étaient multiples, allant de l'engagement politique à la solidarité familiale. Elles étaient principalement actives professionnellement, notamment dans les professions médicales, sociales et éducatives, ce qui facilitait leur engagement dans la Résistance. Par exemple, des femmes comme Danielle Casanova, Maï Politzer et Adélaïde Hautval, toutes trois déportées dans le Convoi des 31 000, étaient respectivement dentiste, médecin et médecin-psychiatre. Gisèle Giraudeau, née Gisèle Fraud, était une résistante française qui a été déportée dans les camps de concentration de Ravensbrück et de Zwodau. Elle a survécu à ces épreuves et a consacré une grande partie de ses activités militantes au devoir de mémoire et aux témoignages devant la jeunesse. Elle est devenue présidente d'honneur des Amis de la Fondation pour la mémoire de la déportation en 1999. Les femmes déportées étaient issues de différentes régions de France, avec une forte représentation des citadines, notamment de Paris, Marseille et Lyon. Elles venaient de milieux sociaux variés, allant des ouvrières aux intellectuelles, en passant par les commerçantes et les étudiantes. Par exemple, Suzanne Birnbaum, commerçante à Paris, a été déportée à Auschwitz, où elle a survécu et rédigé un récit autobiographique sur son expérience. Leurs motivations étaient diverses : certaines étaient animées par des convictions politiques, notamment communistes ou syndicalistes, d'autres par un sens profond de la justice et de la solidarité humaine. Beaucoup ont été arrêtées pour avoir aidé des résistants, des aviateurs alliés ou des persécutés, ou pour avoir participé à des actions de sabotage ou de propagande. Après la guerre, ces femmes ont souvent dû faire face à des difficultés pour se reconstruire. L'Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance (ADIR) a joué un rôle crucial en leur offrant un soutien social et en facilitant leur réinsertion dans la société.
tat des lieux des femmes déportées
Pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreuses femmes déportées ont utilisé l'art, le chant et le dessin comme moyens de résistance et de témoignage face aux horreurs des camps nazis. Ces créations ont non seulement servi à préserver leur humanité, mais ont également permis de documenter les atrocités vécues. À Ravensbrück, le principal camp de concentration pour femmes, des détenues telles que Jeannette L’Herminier ont réalisé des portraits de leurs compagnes de block, cherchant à les représenter dignement malgré les conditions extrêmes. Ces dessins, réalisés avec des moyens rudimentaires, témoignent de la volonté de conserver une part d'humanité dans un environnement déshumanisant. De même, Violette Rougier-Lecoq, infirmière au Revier (infirmerie), a esquissé des scènes de la vie quotidienne du camp, capturant la souffrance et la solidarité des détenues. Ses œuvres, réalisées en cachette, ont été publiées après la guerre sous le titre Témoignages : 36 dessins à la plume.La musique a également joué un rôle crucial dans la résistance morale. Germaine Tillion, ethnologue et résistante, a écrit en cachette une opérette intitulée Le Verfügbar aux Enfers, qui parodiait la vie des détenues sans affectation, les "Verfügbar". Les paroles, chantées sur des airs populaires, étaient destinées à apporter un moment de répit et de solidarité parmi les détenues. Ces chansons, souvent empreintes d'humour noir, ont été un moyen pour les femmes de préserver leur dignité et de résister psychologiquement à l'oppression. Ces témoignages artistiques, qu'ils soient visuels ou musicaux, illustrent la résilience des femmes déportées. Elles ont su, malgré l'horreur, utiliser la création comme un acte de résistance, un moyen de survie et un outil de mémoire pour les générations futures.
essiner et chanter la souffrance dans les camps
À la Libération, de nombreuses femmes déportées ont témoigné de leur expérience dans les camps nazis, offrant des récits poignants de résistance, de souffrance et de résilience. Parmi elles, Charlotte Delbo, militante communiste et résistante, a été arrêtée en 1942 et déportée à Auschwitz en janvier 1943. Parmi les 230 femmes du convoi, seules 49 ont survécu. Après la guerre, Delbo a écrit Auschwitz et après, une trilogie composée de Aucun de nous ne reviendra (1965), Une connaissance inutile (1970) et Mesure de nos jours (1971). Ces ouvrages, rédigés à partir de ses souvenirs consignés sur un cahier d'écolier, témoignent de la brutalité du régime nazi et de la solidarité entre les déportées . Renée Metté, philosophe et résistante, a été déportée à Ravensbrück en 1944. Après sa libération, elle a rédigé un témoignage collectif avec quatorze codétenues, dont Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz, publié fin 1946. Ce document décrit les conditions de survie et de résistance dans le Kommando industriel Holleischen, où elles étaient affectées à la fabrication de munitions anti-aériennes . Francine Christophe, déportée à Bergen-Belsen à l'âge de 9 ans, a écrit Une petite fille privilégiée (1996), un récit autobiographique de son enfance dans les camps. Elle a également publié Après les camps la vie (2002) et Souvenirs en marge (2002), partageant ses expériences et ses réflexions sur la déportation et ses conséquences . Ces témoignages, parmi d'autres, ont été essentiels pour préserver la mémoire de la déportation et sensibiliser les générations futures aux horreurs de la Seconde Guerre mondiale. Ils illustrent la diversité des parcours des femmes déportées et leur rôle crucial dans la transmission de l'histoire.