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Singularité, autonomie et demarche inclusive
jonathan.prunier
Created on June 29, 2024
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Singularité, autonomie et demarche inclusive
Cette séquence, même si elle renvoie à l'ensemble du travail de l'AES, peut particulierement mis en lien avec le bloc 4, et particulierement l'épreuve de certification, à savoir la présentation d'un temps clefs (levé, repas, toilet, accueil, coucher) En effet, lors de cette épreuve, les candidats devront montrer, en plus de leur savoir faire technique, que leur pratique est guidé par l'éthique et le respect de la singularité et l'alterité d'autrui.
Définition singularité: Caractère original ou étrange, insolite de quelque chose : Toute personne a donc une part de singularité, car tout individu est unique L’ALTERITE: Définition du Larousse : « Qualité de ce qui est autre » Définition du Robert : « Fait d’être un autre, caractère de ce qui est autre » C'est donc la part de différence de l'autre par rapport à moi
Singularité et alterité
Accompagner des personnes vulnérables nous fait nous interroger sur les aptitudes, les qualités et vertus requises ainsi que sur nos représentations de la fragilité, du handicap, de la maladie et de la mort. Car accepter autrui dans sa différence et sa singularité nécessite de ne pas se sentir menacé par cette différence. Côtoyer la vulnérabilité au quotidien, renvoie en effet à sa propre vulnérabilité.Cela nécessite, comme l’a écrit la philosophe Corine Pelluchon : « Pour accompagne une personne, il faut avoir fait la paix avec soi-même. » Sinon, on percoit l'autre comme une menace, et l'on met une distance.
Chaque individu a une manière d’être-au-monde qui est particulière, originale, unique. Autre manière de percevoir son corps, ses émotions, autrui et le monde qui nécessite de la part des accompagnants un décentrage de leur façon habituelle de percevoir autrui, afin d’être en mesure de mettre en place une relation d’aide adaptée qui aura pour objectif la prise en compte du vécu de la personne pour répondre au mieux à ses besoins, ses choix, ses désirs, ses attentes qu’elle-même exprime d’une manière qui lui est propre. La singularité renvoie à la notion d’insolite, d’unique, de précieux, d’orignal.
Manière d’être-au-monde : -perception du temps et orientation dans le temps -perception de l’espace et orientation dans l’espace -perception de ses émotions et de les exprimer -perception d’autrui, des codes sociaux -se représenter les situations -manière de percevoir les distances corporelles -manières d’être sensible à l’environnement : bruits, lumières, espace, nombre de personne…
Les individus ne sont pas interchangeables!! par exemple: Une personne avec une T21 est toujours differente d'une autre personne avec une T21 Il y a autant d'autistes que d'autisme. Le bonne accompagnement pour l'un ne sera jamais le bonne accompagnement pour l'autre, par exemple lors de la toilette Il n'y a pas de recette miracle qui marche pour tout le monde C'est pour cela que chaque accompagnement doit être personnalisé, c'est toujours du "sur mesure". On est pas dans un service standardisé.
-Présentez la personne, ca jamais ne la réduire qu'a ses pathologies, ses handicaps, ses limites. Montrez que c'est un être humain -Montrez que le temps clef n'est pas qu'une suite de geste technique, c'est aussi un moment d'humanité, c'est un temps de rencontre d'un humain avec un autre humain. -Montrez que c'est un temps d'échange, avec eventuellement de la complicité, des rires, des chansons.
Et cela doit bien apparaitre dans la description de votre temps clef!
L’AES pourra, en lien avec l’équipe, mettre en place des supports et surtout les utiliser dans le quotidien de la personne et pour la personne afin de l’aider à mieux s’approprier et s’orienter dans le temps et l’espace (emploi de temps en image etc…) , mieux connaître et reconnaître les émotions, les codes sociaux, (images, jeux de rôles etc..) L’AES sera attentif à l’environnement afin que celui-ci ne devienne pas une source d’inconfort, voire de douleur pour la personne (trop de bruit, de lumière, de monde…)
Manière d’habiter son corps : -l’image du corps -le schéma corporel, la connaissance de son corps et des différentes parties du corps -la connaissance de son corps dans l’espace -la connaissance de son ressenti -la conscience de sa vie affective -se déplacer, bouger, l’expressivité -réguler ses émotions
L’AES devra aider la personne à s’approprier ou se réapproprier son corps en nommant les parties du corps de la personne touchées au cours de l’aide apportée au quotidien. Mettre des mots, lui nommer les émotions repérées afin d’aider la personne à exprimer son ressenti et ainsi réguler ses émotions. L’AES participera avec l’équipe aux moyens permettant de réguler les émotions de la personne, en favorisant les techniques d’apaisement propre à la personne accompagnée.
Manière de communiquer : -le langage verbal -le langage non verbal L’AES, devra utiliser, dans le quotidien de la personne, les outils de communication adaptés mis en place avec l’équipe (photo, images, pictogrammes…)
L’éthique peut être entendue en tant que démarche de distanciation, de questionnement et d’examen critique des différentes options d’action pour parvenir à une prise de décision, individuelle ou collégiale, qui ne peut être que singulière. Paul Ricœur définit la visée éthique comme : «Une sagesse pratique qui consiste à inventer les conduites qui satisferont le plus à l’exception que demande la sollicitude, en trahissant le moins possible la règle».
L'ethique et alterité
Pour Levinas, l'ethique est une interrogation qui vise à élucider le sens de la relation avec autrui. Il concidere qu'il y a ainsi une énigme de l’autre. L’altérité d’autrui se manifeste d’abord par le fait que je ne peux pas comprendre l’autre au sens où comprendre c’est prendre avec, c’est-à-dire englober, assimiler, ramener au même. L’autre m’échappe, en raison de son altérité même, car il est mystère. On ne peut pas, au sens rigoureux de ce verbe, connaître autrui, car connaître revient toujours à objectiver.
L'éthique selon E.Levinas
La conscience d’autrui, qui fait que l’autre est un sujet, est à jamais inaccessible à la mienne. En ce sens, une personne qui m’est proche m’est toujours plus ou moins étrangère. En revanche, les choses que je perçois ne m’échappent pas. Ma relation avec un objet se réduit à la perception que j’en ai : il s’agit d’une relation de connaissance, d’appropriation, d’usage.
La conscience d’autrui, qui fait que l’autre est un sujet, est à jamais inaccessible à la mienne. En ce sens, une personne qui m’est proche m’est toujours plus ou moins étrangère. En revanche, les choses que je perçois ne m’échappent pas. Ma relation avec un objet se réduit à la perception que j’en ai : il s’agit d’une relation de connaissance, d’appropriation, d’usage. Je saisis de l'autre avant tout ce qui est comparable à moi, donc ce qu'il y a de moins singulier.
Selon E.Levinas, on n'est jamais assez proche d'autrui. L'autre est quelque chose qui nous échappe. Notre interet envers autrui est qu'il est toujours differend, qu'il nous surprend. C'est sa singularité ( il est unique) et sa difference (alterité) qui nous permet de sortir de nous même, de nous dé-égocentrer. Plus on se rapproche de lui, et plus il nous échappe. Manquer la rencontre, c'est nier l'altérité d'autrui, c'est refuser qu'il nous échappe.
Manquer la rencontre
Accepter que l'autre nous échappe sans cesse, c'est rajouter de l'incertitude. Or l'humain n'aime pas l'incertitude, car elle peut être anxiogène. Plus une pratique est rationaliser, plus elle va chercher à résoudre l'incertitude. Par exemple, dans le capitalisme, on rationnalise les investissements en diminuant l'incertitude pour faire baisser le risque. Dans l'accompagnement social, on va chercher à connaitre l'autre au mieux (afin de mieux l'accompagner). C'est donc une bonne chose. Mais: -Il faut accepter qu'il nous échappe toujours -On peut toujours ( et infiniment) mieux le connaitre
Si je concidere que "je sais" l'autre, alors je l'enferme dans l'image, plutôt figée, que je me fais de lui, et qui ne sera jamais totalement vraie. Devant les collegues et la hiéarchie, on a toujours interet a montrer que l'on "sait" l'autre. Le concepte même de personnalité est une réduction de l'autre. La personnalité, c'est ce qui se répète chez l'autre, et donc permette de le rendre prévisible. On ne va donc retenir que ce qui est identique, et évacuer ce qui ne l'est pas, ce qui surprend, ce qui nous empeche de figer l'autre dans une image.
La connaissance de l'autre
On va donc essentialiser l'autre: on concidère que l'autre est ce qu'il est par essence, et donc qu'il ne peut y échapper. Cette tendance à essentialiser est profondément ancrée chez l'être humain. Elle est innée, et on la retrouve chez les tout petits enfants. On la retrouve dans toute la culture populaire, comme l'astrologie. Elle va être accentuer par une certaine approche de la psychologie, qui est approche rationnelle de la personnalité. D'où la mutitude de teste de la personnalité, donc l'éfficacité est souvent douteuse (teste de graphologie, de Roschach...), surtout si on les interprette de facon figée.
Si j'apprends qu'une personne souffre d'un trouble psy, je vais avoir tendance à l'enfermer dans cette catégorie (TSA, schizophrénie...), et interpreter tous ces actes à la lumiere de ce que je sais de cette catégorie. Alors que certains de ces comportements peuvent être expliqués autrement. Bon nombre de catégorie en psychopatholgie s'appuie sur le DSM. C'est une approche statistique des troubles, qui visent à reperer les régularités, en évacuant les différences. Elle est donc réductrice.
L'erreur fondamentale d'attribution est un biais psychologique qui consiste à accorder une importance disproportionnée aux caractéristiques internes d'un agent (caractère, intentions, émotions, connaissances, opinions) au détriment des facteurs externes et situationnels (faits) dans l'analyse du comportement ou du discours d'une personne dans une situation donnée. À l'inverse, ce biais nous incite à considérer les facteurs externes et situationnels parfois de manière disproportionnée par rapport aux caractéristiques internes quand nous sommes à l'origine de la situation.
L'erreure fondamentale d'attribution
Nous avons tendance à expliquer les échecs d'autrui par des causes internes, controlables et stables (et réciproquement pour nous même) et ses réussites par des causes externes, incontrolables et instables ( et réciproquement pour nous même).
Le projet, qui est une rationnalisation de l'action, part d'un constat sur la personne pour l'emmener vers un futur plus satisfaisant. Mais ce constat sera toujours qu'une approche. Un projet doit donc rester souple, sinon il risque de nier l'alterité.
Ainsi, la connaissance de façon générale nous amène à apprehender autrui comme un "être-su", dont tout le mystere est évacué, et l'alterité, qui nous resiste infiniment, est niée. La rencontre, c'est aller de l'avant vers ce qui nous échappe, vers le mystère de l'autre. Elle se fait donc dans la proximité, là ou la reduction de l'autre en tant qu' "être su" est une mise à distance.
Il s'agit d'une autre forme de reduction: ramener l'autre à un objet qui permet de combler un manque. Pour Sartres, l'enfer c'est les autres. Moi et autrui sommes 2 êtres libres. Mais autrui aura toujours tendance soit à m'échapper, soit à me posseder. Alors que pou Lévinas, l'autre est une chance car il me permet de me decentrer.
Manquer l'altérité par le besoin
Le Syndrome de Münchhausen par procuration
Le Syndrome de Münchhausen par procuration (SMpP) est une dénomination utilisée pour décrire une forme grave de maltraitance, souvent des sévices à enfant, au cours de laquelle un adulte (une femme dans la majorité des cas) qui a la responsabilité médicale d'un tiers, habituellement un enfant, feint, exagère ou provoque à son égard, de manière délibérée, des problèmes de santé sérieux et répétés avant de le conduire auprès d'un médecin ou d'un service de soins médicaux. Le but est d'attirer l'attention et la compassion à travers la maladie de l'enfant
La technique est necessaire, que ce soit les techniques technologiques, physique (un change), ou psychologique ( soutenir, gerer les conflits). Mais si elle devient une fin en soi, elle met une distance entre soi et autrui. Autrui ne devient plus qu'un objet qui permet de mettre la technique, et donc celui qui la possède, en valeur.
Le technicisme
C'est une notion polysémique, c'est à dire qu'elle a plusieurs sens, plusieurs définitions possible, plus ou moins restreintes Etymologiquement, l'auto-nomos, c'est "se donner ses propres lois". C'est donc lié à la possibilité de faire des choix. C'est donc plus lié aux posibilités mentales que physiques. En ce sens, l'absence d'autonomie est different de la dépendance, qui renvoie à la necessité d'une aide exterieure. Par exemple: pour reparer ma chaudiere, je suis dépendant. Mais j'ai l'autonomie de choisir mon chauffagiste, et d'accepter ou non son devis et ses réparations.
L'autonomie
On peut aussi distinguer l'autonomie en tant que capacité, ou en tant que situation. Par exemple, un petit enfant n'est pas autonome, c'est a dire qu'il n'a pas la capacité de faire des choix pour vivre seul. Un prisonier, un jeune qui vie chez ses parents, un ouvrier avec un travail tres prescrit ne sont pas autonomes, parcequ'ils ne sont pas en situation de décider comment faire, alors qu'ils en auraient peut être les capacités. Or pour developper la capacité, il faut déja être placé en situation. C'est ce qu'on appelle l'autodetermination.
Mais pourquoi travailler l'autonomie chez quelqu'un qui sera surement dépendant toute sa vie? -Pour respecter ses choix ( et le mettre en position de faire des choix) -Pour lui donner le sentiment de pouvoir agir sur sa vie, son environnement -Pour respecter l'intimité, pour ne pas être intrusif Mais des fois, travailler l'autonomie, en tant que capacité physique, ca n'a aucun sens et n'engendre que de la frustration Il faut donc toujours refléchir au sens que l'on donne à l'autonomie
Par exemple: une personne avec un handicap qui le ferait trembler de tel facon qu'il ne pourrait pas porter sa cuillere à sa bouche sans tout faire tomber. On contraint cette personne à essayer de manger seul pour "travailler son autonomie" -il est certes placé en situation d'autonomie physique. -Mais il n'a pas la capacité physique de porter assez de nourriture à sa bouche -Il ne peut donc pas satisfaire son choix de manger a un rythme convenable -Il n'est donc pas placé dans une situation où il choisit le rythme voulut!
Autre exemple, le rapport à la norme: Une personne en grande précarité en CHRS. Il multiplie les éléments de contre culture, de type punk à chien. Cela pose des freins dans son insertion. Or il aimerait avoir une vie plus ranger. Faut il l'inviter à rentrer dans la norme?
Dans son sens le plus large, il existe 4 formes d’autonomie : - L’autonomie physique : capacité d’un individu à réaliser seul les actes de la vie courante, cette autonomie s’effectue par l’acquisition des gestes, des mouvements essentiels comme marcher, manger, la préhension des objets, la dextérité… - L’autonomie psychique : est la faculté de la personne à prendre des décisions, à faire des choix, à avoir et émettre une opinion, à exprimer ses émotions, à penser par elle-même. Cette autonomie s’assimile au détachement progressif de l’enfant devenu adulte, envers ses parents, pour s’assumer seul.
- L’autonomie sociale : est la capacité d’un individu à s’intégrer à la vie en collectivité et plus largement à la vie en société. Pour cela, l’autonomie sociale passe par l’intégration des normes et valeurs sociétales mais comprend aussi la possibilité de créer et d’entretenir des liens avec d’autres personnes. - L’autonomie juridique : s’acquiert à la majorité. L’individu possède alors des droits, mais doit répondre aussi de devoirs. Cette autonomie correspond donc à la faculté de l’individu à user de ses droits, à gérer ses biens, (autonomie financière) et à accomplir ses devoirs.
- Dégradation de l’état psychique et somatique due à une aggravation du handicap,la chronicisation d’une maladie, à une fatigue importante… - Repli sur soi, isolement (géographique, familiale…) - Abandon et/ou désintérêt des loisirs appréciés jusqu’àlors
Les causes de la perte d'autonomie
- Souffrance psychique : un syndrome dépressif, décompensation psychotique… - Modifications comportementales - Sénescence - Présence de troubles cognitifs : perte de mémoire, répétition des mêmes mots,désorientation dans le temps et l’espace - Apparition de maladie dégénératives comme la démence, la maladie d’Alzheimerou de Parkinson - Chutes répétitives…
La dignité est notion juridique de plus en plus utilisée, notamment en droits des malades et des personnes agées, mais qui reste flou, intuitive et sans définition précise. Certain la définisse comme ce qui permet a chacun de rester dans le champ de l'humanité, qui le sépare de l'animalité. C'est ce qui est dégradant et humiliant, si quand bien même la personne n'en a pas conscience. On peut conciderer par exemple que laisser quelqu'un malpropre apres le repas ou ne pas lui permettre de faire sa toilette est une atteinte à sa dignité
La dignité
le Tribunal correctionnel de Quimper a-t-il condamné deux agents qui avaient « pris les fesses d’une pensionnaire de la maison de retraite Pierre-Goenvic, à Plonéour-Lanvern (Finistère), pour un bloc-notes ». La première, de service le matin, a fait un soin à l’éosine sur une fesse de la septuagénaire atteinte de la maladie d’Alzheimer. Voyant que son badigeon avait une forme de cœur, elle a ensuite écrit « coucou » pour sa collègue qui la relayait l’après-midi. La seconde lui avait ensuite répondu en breton sur le même support .Elles seront condamnées par le tribunal de Quimper à 800 € d’amende, 1 000 € de dommages et intérêts et à rembourser 1 000 € de frais d’avocat au tuteur de la victime.