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©ForgetMat

Exposition du 28/06/24 au 15/09/24

DIDAM Espace d'art contemporain 6 chemin de quai de Lessepsdidam.bayonne.fr

Ouvert du mardi au dimanche de 14H à 19H30.Entrée libre, sans réservation préalable.

Mathieu Forget "The Levitation Project"

Passionné par la danse et le hip-hop, Mathieu Forget alias ForgetMat, propose des œuvres photographiques inspirées par la vie de la rue, le mouvement dansé et la gestuelle sportive. Labellisé Olympiade Culturelle 2024, « The Levitation Project » est le fruit d’un partage artistique avec des sportifs tels que Clarisse Agbégnénou, Florent Manaudou ou Enzo Lefort. Invitant à se laisser porter par l’art de la lévitation, son œuvre défie la gravité et la perception. En résultent des images graphiques et colorées plongeant le spectateur dans des histoires poétiques.

Avant-propos

Quand la peinture danse

Piste d'étude

À la croisée de l'image et du mouvement Une série Olympique

The Levitation Project

Biographie Un artiste pluridisciplinaire

Mathieu Forget, l'homme volant

SOMMAIRE

Issu d’une famille d’athlètes, Mathieu Forget a été baigné dans le monde du sport dès son plus jeune âge, ce qui a probablement nourri son amour pour le mouvement et l’expression corporelle. Son parcours artistique, débutant par la danse et se développant ensuite à travers la photographie et la direction artistique, reflète une recherche constante de nouvelles formes d’expression. Son immersion dans le monde de la danse a été catalysée par les clips vidéos MTV à l’âge de 15 ans. De là, il découvre un univers qui le fait rêver. Ses modèles sont Usher, Mickael Jackson et bien d’autres. À la fin de sa scolarité, il décroche une bourse d’étude pour étudier à l’Université de Santa Barbara en Californie. Il y obtient une licence avec la spécialité « Design de Scène et de costumes ». En parallèle, il termine une maîtrise en entreprenariat et marketing. Toujours tiraillé entre une carrière sportive ou artistique, il décide finalement de s’orienter vers le milieu de la danse et se présente à des auditions à Los Angeles. Malheureusement, il n’obtient pas de contrat et repart en France. De là, une rencontre avec un ami de son père le pousse à repartir vers New-York pour travailler au « Spin », concept innovant mêlant Ping-Pong, événements festifs et restauration. Il en devient le directeur artistique, développe l’image et permet l’ouverture de dix espaces « Spin » supplémentaires dans les plus grandes villes américaines.

Biographie

"Ô temps, suspend ton vol", Lamartine.

I. Mathieu Forget, l'homme volant

Capture d'écran de l'Instagram @ForgetMat

Ce milieu lui permet de rencontrer un grand nombre d’artistes et de se créer un réseau. Il entre en contact sur les réseaux sociaux avec des photographes pour leur proposer des collaborations artistiques. Grâce à des photographes influents, il gagne en notoriété et devient rapidement populaire sur Instagram. Une photographie prise à Chicago par le photographe Zach Lipson propulse sa carrière artistique. C’est la naissance de « Forgetmat ».Par la suite, cette révélation le pousse à explorer la danse sous un nouvel angle, en y associant la photographie pour capturer et partager des moments uniques : sa capacité à saisir la lumière, à jouer des perspectives et du mouvement, lui permet de créer des images qui défient la gravité et invitent le spectateur à voyager dans un univers onirique.

"Quand je danse et que je me prends en photo, c’est le seul moment où je suis complètement conscient de ce qui m’entoure. Pendant une fraction de seconde, je suis totalement présent dans mon corps et mon esprit avant de me rattraper. C’est à la fois un challenge sportif et une performance artistique. Pendant mon vol d’une demi-seconde, je ne fais plus partie de ce monde. Je suis entre terre et ciel, je suis hors du temps, je lévite et je vis un moment magique. Cette répétition du mouvement, me ramène à mes gammes de tennis, et sûrement à un sentiment d’appartenance et de transe. Je ressens une certaine libération.Cette exposition est pour moi une concrétisation de mes rêves et une fondation pour la suite. J’ai à cœur que ce projet soit source d’inspiration, de bonheur et de légèreté. J’espère que mon travail donnera l’envie aux gens de léviter et voir qu’il est possible de s’envoler sans ailes. Alors pourquoi je vole ? Je vole parce que cela me fait du bien et parce que je rêve d’aller toujours plus haut et toujours plus loin ». –Forgetmat-

"Pourquoi je vole ?"

En partageant ses créations sur les réseaux sociaux il rend sa galerie virtuelle accessible à un large public et contribue à démocratiser l’art.Sa collaboration avec des athlètes français en vue des Jeux Olympiques de Paris 2024 illustre son engagement à faire voler le sport au sens propre comme au figuré. En repoussant les frontières entre disciplines, il crée des ponts entre le sport, l’art et la créativité, offrant ainsi une nouvelle perspective sur la notion de mouvement et de performance.

Tout au long de son parcours professionnel mêlant sport et art, Mathieu Forget a suivi diverses formations, incluant le chant, la danse et le théâtre. Ses études lui ont fourni les outils nécessaires pour aborder les aspects techniques des événements et des créations artistiques, tels que l’éclairage, les costumes et les effets scéniques. Ces compétences variées ont façonné son approche unique de la photographie, où sa passion pour le sport et l’art se marie à une expertise technique et esthétique. En puisant dans ses connaissances en chant, danse et théâtre, Forget capture non seulement l’action mais aussi les émotions et le dynamisme propre à chaque instant. Son œil averti pour les détails techniques, comme l’éclairage et les effets scéniques, transparaît dans ses clichés, qui vont au-delà de la simple image pour raconter une histoire captivante.Au début de sa carrière, les photographies de Mathieu Forget s’ancrent dans l’esthétique du street art, évoluant au sein de décors urbains marqués par leur dynamisme et leur authenticité. Ses compositions captent l’énergie brute des environnements urbains, avec un focus sur les graffitis, les structures architecturales et les mouvements de la vie quotidienne. Cette première phase de son travail reflète son immersion dans la culture urbaine et son exploration de la spontanéité des espaces citadins.

Un artiste pluridisciplinaire

Cette évolution témoigne de sa capacité à s’adapter et à élargir son champ d’exploration artistique tout en conservant sa signature visuelle distincte.

Saut de haie. Mathieu Forget porte une veste Issey Miyake, un pantalon Vivienne Westwood et des chaussures Louboutin. ©Mathieu Forget
Tennis, Mathieu Forget porte une veste et un pantalon Araz Yaghoub, Nakhiavant Tapeh et des chaussures Louboutin ©Mathieu Forget

Par la suite, Forget entreprend une transition vers un style plus épuré et sophistiqué, en intégrant des éléments de mode à ses photographies. À travers des collaborations avec des marques de luxe, il apporte une dimension nouvelle à son art, mêlant l’élégance des vêtements et des accessoires à l’atmosphère urbaine de ses clichés. Présent sur des campagnes de publicité pour des marques et grandes maisons comme Lacoste, Boss, Chaumet, Berluti, Prada, Moncler… Les stylistes le sollicitent pour mettre en valeur leurs créations.

Pour cela, il utilise une stratégie digitale bien défini afin de promouvoir son travail. Dans un univers où la présence en ligne peut propulser des carrières, celle de ForgetMat s'est vu décoller en lui permettant d'acquérir une audience mondiale et de se démarquer dans le flux constant des contenus numériques. En partageant régulièrement du contenu de qualité et en interagissant avec son audience, il maintient l’intérêt de son public et l’encourage à revenir régulièrement sur ses profils sociaux. Ses collaborations avec d'autres artistes ou des grandes maisons lui permettent d'élargir son public et renforcent sa crédibilité dans le milieu artistique et créatif.

Mathieu Forget est très présent sur les réseaux sociaux et allie la stratégie digitale à sa démarche artistique. Il utilise ses réseaux pour vendre son image, son concept et explique que la plupart des nouvelles générations d’artistes sont amenés à faire du marketing pour parler d’eux-mêmes.

Une présence virtuelle imposante

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D’autres artistes contemporains travaillent également sur ces thématiques comme Daniel Wurtzel, connu pour ses installations et performances visuelles qui explorent le mouvement et l’éphémère. Il est particulièrement célèbre pour son utilisation inventive de matériaux comme le tissu, l’air et l’eau pour créer des compositions dynamiques et poétiques. Son travail, souvent qualifié de « sculpture en mouvement », combine la technologie, la physique et l’esthétique pour capturer la beauté du mouvement dans des formes fluides et évanescentes. Wurtzel crée des œuvres qui suscitent l’émerveillement et invitent les spectateurs à réfléchir sur la nature du temps, de l’espace et de la perception.

L'exposition "The Levitation Project" explore le concept de lévitation à travers une série d'oeuvres artistiques. Forget utilise divers médiums tels que la photographie, la vidéo, et l’installation pour créer une expérience immersive où les spectateurs sont invités à réfléchir sur la gravité, l’équilibre et la perception de la réalité. Il cherche à défier les lois physiques et utilise son corps pour créer des scènes où il semble flotter dans les airs, défiant ainsi les attentes du spectateur et suscitant la curiosité.

A. À la croisée de l'image et du mouvement

II. THE LEVITATION PROJECT

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Dans cette lignée, s’inscrit aussi l’artiste Von Wong, photographe et artiste visuel basé à Los Angeles, connu pour son style unique et créatif. Il est particulièrement réputé pour ses photographies mettant en scène des illusions optiques et des perspectives inhabituelles. Wong est également un spécialiste du light painting, une technique qui consiste à dessiner avec la lumière lors de longues expositions photographiques. Ses œuvres jouent avec les limites de la perception et de la réalité. Il utilise une combinaison de techniques photographiques et de post-production pour créer des images qui défient souvent l’imagination. En plus de son travail artistique, Benjamin Wong est également un passionné de technologie et de créativité numérique. Il partage régulièrement ses connaissances et son expérience à travers des tutoriels et des ateliers, aidant ainsi d’autres photographes et artistes à développer leurs compétences. À l’instar de Mathieu Forget, Wrong est très actif sur les réseaux sociaux et sur des plateformes telles qu’Instagram et YouTube, où il partage régulièrement ses dernières créations et ses techniques de travail. Son travail a largement été exposé et publié dans des magazines et des expositions à travers le monde, ce qui lui a valu une reconnaissance internationale dans le domaine de la photographie artistique et expérimentale.

Erik Johansson, photographe et artiste numérique suédois, est lui aussi connu pour ses œuvres surréalistes. Son objectif est de créer des photographies en trompe l’œil qui oblige le spectateur à s’arrêter quelques secondes pour comprendre où est la ruse. Il combine plusieurs images n’ayant rien à voir les unes avec les autres pour créer des tableaux surréalistes, voire loufoques, cherchant la prise de conscience environnementale. Virtuose de la post-production, il manie les outils numériques avec une grande dextérité créant ainsi un puzzle de réalité.

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Family Photo ©Liu Bolin
Balloons ©Liu Bolin

En 2018, le Didam a exposé les oeuvres de Liu Bolin alias "l'homme invisible". Liu Bolin naît à Binzhou en Chine en 1973. Il peint et dessine depuis son enfance. Au départ sculpteur, il est diplômé de la Central Academy of Gine Arts de Beijing en 2001. Il est surnommé le caméléon ou l'homme invisible pour sa surprenante pratique du camouflage. Ses photographies le représentent lui, ou d'autres personnes, camouflé dans un décor de son choix. Dans ce but, Liu Bolin crée ou choisit tout d'abord le fond puis un long travail de pose commence. ll peut poser de trois à cing heure pendant que ses assistants peignent son costume et son corps à la main. Afin de faire disparaître le photographe dans le décor. Son travail est une performance immortalisée par la photographie. Liu Bolin est peintre, photographe, performeur, sculpteur et sculpture vivante tout à la fois. Le principe simple de ses photographies dissimule littéralement l'engagement profond de l'artiste : l'environnement, la liberté d'expression, le consumérisme, la culture traditionnelle chinoise, la place de l'individu au sein de nos sociétés contemoraines... En partant de son indignation personnelle face à la destruction de son atelier, l'artiste révèle un compte-rendu camouflé de sa lecture critique de la société.

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©Von Wong
©Erik Johansson
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Tir à l'arc. Mathieu Forget porte une tenue Issey Miyake. ©ForgetMat

La Victoire de Samothrace représente la déesse Niké (Victoire en grec) sur la proue d'un navire. La statue est remarquable par son dynamisme et l'impression de mouvement qu'elle dégage. La Victoire de Samothrace est un exemple parfait de l'art grec antique en mouvement. Elle illustre la maîtrise des sculpteurs hellénistiques dans la représentation du dynamisme et de l’énergie, tout en jouant avec les effets de lumière et d'ombre sur les plis du drapé. 200-190 av. J-C. ©Musée du Louvre

Sa représentation dans l’histoire de l’art a été explorée de diverses manières par les artistes à travers les époques. Un exemple notable remonte à l’Antiquité avec les sculptures grecques, où le mouvement était suggéré par des poses dynamiques et des drapés de tissu sculptés avec réalisme. On retrouve cette représentation « drapée » du mouvement dans certaines œuvres de Mathieu Forget, notamment dans la série portant sur les Jeux Olympiques.

L'histoire du mouvement dans l'art, c'est l'histoire des techniques inventées pour tromper les sens et donner l'impression visuelle du mouvement. C'est l'histoire des codes et des convention que les peintres et sculpteur ont utilisés pour symboliser le mouvement et le signifier.L’exploration de l’image et du mouvement n’est pas récente dans l’histoire de l’art et remonte à l’art préhistorique avec les peintures rupestres. Jusqu’à l’apparition du cinéma à la fin du XIXe siècle, le mouvement n’a pu qu’être suggéré dans les images fixes.

La représentation du mouvement dans l'art

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La Cène, 1495-11498, Léonard Da Vinci ©DR

Dans cette peinture murale, Léonard de Vinci dépeint le moment où Jésus annonce à ses disciples qu’un d’entre eux le trahira.Une analyse minutieuse révèle la manière dont de Vinci a habilement utilisé divers éléments pour suggérer le mouvement et l’interaction entre les personnages. Tout d’abord, la disposition des figures crée un mouvement dynamique à travers la composition. Jésus au centre agit comme un point focal, tandis que les apôtres en groupes de trois de chaque côté, ce qui guide le regard du spectateur à travers la scène de manière fluide. Les gestes et les expressions des apôtres traduisent également un large éventail d’émotions et allant de la surprise à l'incrédulité, contribuant ainsi à animer la scène. De plus, les lignes de perspective convergent vers Jésus, créant un sens de profondeur et de mouvement dans l’espace. Les lignes diagonales des tables et des plafonds ajoutent également une dynamique à la composition, renforçant l’impression de tension et de mouvement. En outre, les jeux de lumière et d’ombre sur les visages et les vêtements des personnages donnent vie à la scène en créant un jeu de contrastes qui renforce le sentiment de mouvement et de drame.

Le « Discobole » de Myron représentant un athlète dans une pose de lancer de disque, capture également l’instant précis du mouvement. L'arrivée de la période de la Renaissance italienne voit naître l’émergence d’artistes comme Léonard de Vinci, qui ont expérimenté avec la représentation du mouvement dans des œuvres telles que « La Cène », où les gestes et expressions des personnages reflètent un moment dramatique.

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Dynamisme d'un cycliste, 1913 ©Umberto Boccioni
Cavalier arabe, 1887©Etienne-Jules Marey

Au XIXème siècle, avec la rupture de la révolution et l’apparition des machines, la vitesse et l’éphémère deviennent des sujets majeurs qui s’imposent dans la modernité, ses pratiques et ses idéologies. La toile de Turner (1775-1851) "Pluie, vapeur, vitesse" (1844) illustre de manière prophétique ces ambitions nouvelles. Les impressionnistes, comme Edgar Degas (1834-1917), ont exploré le mouvement dans des scènes de la vie quotidienne, capturant des instants fugaces et des effets de lumière pour créer une sensation de mouvement dans leurs peintures de danseuses et de spectateurs. Avec l'apparition et le développement la photographie, la représentation du mouvement a connu ses heures de gloire permettant la décomposition du mouvement. Cette technique s’appelle « la chronophotographie ». À partir des années 1870, le français Etienne-Jules Marey (1830-1904) et dans son sillage l’Américain Eadweard Muybridge (1830—1904) se servent d’instantanés photographiques pour décomposer le mouvement des êtres vivants. En dissociant, en figeant, en analysant les poses successives de leurs modèles, les deux hommes peuvent capturer le détail des activités sportives ou des gestes de la vie courante. Le mouvement futuriste s’inspire de cette nouvelle technique en restituant des mouvements par leur décomposition comme dans l’œuvre « Dynamisme d’un cycliste », 1913 d’Umberto Boccioni (1882-1916).

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La photographie sportive est une forme d’art dynamique qui exige à la fois des compétences techniques et une vision créative.

ALEXANDER CALDER London (maquette) 1962 Sheet metal, wire, and paint

La photographie sportive est un défi captivant et exigeant. C’est l’art de figer l’intensité des moments sportifs et de transformer la vitesse en émotion afin de révéler l’âme de chaque compétition en un seul cliché. Il est important de savoir maîtriser les réglages de base pour capturer les clichés nets et dynamiques. Une vitesse d’obturation élevée permet de figer et de voir les gestes dans les moindres détails. 1/500, 1/1000 pour capturer des actions rapides (sauts, mouvements brusques). L’utilisation du mode rafale est également indispensable. Le mode Autofocus est essentiel pour suivre un mouvement. Cela permet d’ajuster en permanence la mise au point sur le sujet en déplacement. Ceci garantit que le sujet reste net même s’il se déplace.

POUR ALLER PLUS LOIN - Le mouvement dans la photographie sportive

L’action painting américain, avec Pollock (1912-1956) par exemple, revendique la gestualité du peintre comme processus et but absolu de l’œuvre d’art. Le mouvement réel, et non plus suggéré, devient lui-même un moyen plastique à part entière pour définir l’œuvre.Au XXème siècle, l’art cinétique a poussé encore plus loin l’exploration du mouvement dans l’art, en utilisant des éléments mécaniques et interactifs pour créer des œuvres qui changent et évoluent dans l’espace et dans le temps. Des artistes comme Alexander Calder ont créé des sculptures mobiles qui réagissent au vent et au mouvement, tandis que des artistes contemporains comme Olafur Eliasson intègrent des technologies numériques pour créer des installations immersives qui exploitent le mouvement du spectateur dans l’espace et dans le temps. Ces œuvres invitent le public à interagir et à expérimenter le mouvement de manière nouvelle, remettant en question les limites entre l’art et le spectateur.

Athènes, 425-400 av. J.-C.Terre cuite©DR

La représentation du sport dans l’art est une pratique ancienne qui remonte à l’Antiquité, où les artistes ont immortalisé des scènes de compétition athlétique dans des fresques, des sculptures et des céramiques. Dans "la Scène du Pugilat", série de Nichomachos (324-323 av. J-C), chaque amphore présente une pratique sportive. Une face de l’amphore met en scène la discipline sportive et l’autre face représente la déesse Athéna pour laquelle les jeux étaient organisés. Depuis lors, le sport a été une source d’inspiration constante pour les artistes des différentes époques et cultures, offrant un sujet riche en mouvement, en émotion et en symbolisme.Pour sa série en référence aux Jeux Olympiques, Mathieu Forget couvre une vaste gamme de discipline sportive : judo, handball, athlétisme, escrime, tir à l’arc, tennis, ping-pong, saut de haie. Plusieurs fédérations lui ont d’ailleurs prêté de vrais accessoires pour qu’il puisse mettre leurs disciplines à l’honneur.

“Pour la première fois, j’ai décidé de présenter une expérience photographique en immersion avec des artistes et des sportifs invités. Je vous invite à vous laisser porter dans l’art de la lévitation et à voyager dans mon imaginaire.”“Pour les Jeux Olympiques de 2024, j’ai voulu rendre hommage au sport, un milieu qui m’a forgé et porté jusqu’ici. J’ai donc créé spécialement une nouvelle série de photographies inédites.”- Mathieu Forget -

B. Une série Olympique

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Battle of San Romano ©Paolo Uccello
Edgar Degas, Ballet (détail), dit aussi L’Étoile, 1878, pastel sur papier marouflé sur toile, 72 x 77,5 cm, Paris, musée d’Orsay

À la Renaissance, les artistes ont souvent représentés des scènes de lutte et de courses dans leurs œuvres, comme les fresques de Paolo Uccello illustrant des tournois de chevalerie. Les chevaliers sont considérés comme des célébrités et ces tournois se transforment en de gigantesques spectacles. Au XIXème siècle, des peintres impressionnistes tels qu’Edgar Degas, ont capturé l’essence du sport moderne avec des tableaux de courses de chevaux et de danseuses, mettant en avant l’élégance et la dynamique du mouvement. Au XXème siècle, le très célèbre peintre Andy Warhol (1928-1987) explore également le thème du sport dans ses sérigraphies, notamment avec sa série sur Muhammad Ali, où il met en avant une icône de la boxe avec des couleurs et vives et des répétitions caractéristiques de son style. Plus récemment, le photographe Spencer Tunick (1967-) a organisé des installations de nudité massive dans des stades, comme à Munich pour symboliser la liberté et la vulnérabilité humaine dans un espace traditionnellement réservé à la performance physique.

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ForgetMat, Dispositif avec les handballeuses Paulette Foppa, Grace Zaadi, médaillées or JO Tokyo 2021 et Tamara Horacek, médaillée argent JO Rio 2016, championnes du monde avec l’équipe de France en 2023 (Musée d’art Moderne de Paris), 2024 © ForgetMat

Comme tant d’autres formes d’art, la mode s’est elle aussi mise au service des sportifs. Les créations se font aussi de plus en plus pratiques. Au milieu du XXème siècle, le sport devient plus accessible à toutes et à tous. Les tenues évoluent alors, libérant le corps pour rendre la pratique plus aisée.De nos jours, le sport est partout, même en dehors des stades. Le sportswear offre une forme de confort au quotidien. Les T-shirts, les shorts, les survêtements et surtout les baskets font parties intégrantes de notre vestiaire. De nouvelles matières, permettent une meilleure liberté de mouvement aux sportifs et les maisons de haute-couture elles-mêmes traitent ce sujet. Soucieux de cette réflexion esthétique autour de la pratique du sport, Mathieu Forget collabore avec les plus grandes marques de luxe pour ses photographies. Le vêtement est ainsi une partie composante de ses créations visuelles.

POUR ALLER PLUS LOIN - La mode au service des sportifs

Cette année, avec l’événement des Jeux Olympiques à Paris, Paris Musées a offert une carte blanche à Mathieu Forget pour réaliser une nouvelle série mettant à l’honneur l’art et le sport. L’artiste s’est ainsi invité dans les musées de la Ville de Paris en compagnie d’athlètes de haut niveau, aux côtés desquels il prend la pose face aux œuvres : avec les handballeuses Pauletta Foppa, Grâce Zaadi (médaillées d’or aux JO de Tokyo en 2021) et Tamara Horacek (médaillée d’argent aux JO de Rio en 2016) face à la monumentale Fée Électricité (1937) de Raoul Dufy au musée d’Art moderne ; avec l’escrimeur Enzo Lefort (médaillé d’or par équipe au fleuret aux JO de Tokyo en 2021) dans la galerie des sculptures du Petits Palais ; ou encore avec Matthias Dandois (nonuple champion du monde de BMX Flat) sur le toit du Palais Galliera…

armés étaient suspendus pour permettre aux athlètes et aux spectateurs de voyager en toute sécurité vers Olympie et de participer aux jeux. Les Jeux Olympiques antiques ont continué pendant environ douze siècles, jusqu’à ce qu’ils soient abolis par l’empereur romain Théodose Ier en 393 après J.-C. en raison de leur association avec les cultes païens.

Les Jeux Olympiques antiques avaient une grande importance religieuse et culturelle et étaient marqués par une trêve olympique, pendant laquelle les conflits

Site d'Olympie en grèce ©DR

Les Jeux Olympiques ont une origine ancienne et remontent à la Grèce antique. Les premiers Jeux Olympiques connus ont eu lieu en 776 avant J.-C. à Olympie, un sanctuaire religieux en Grèce. Ces jeux étaient organisés en l’honneur de Zeus, le dieu des dieux grecs, et se tenaient tous les quatre ans. Ils comprenaient une série de compétitions athlétiques telles que la course à pied, le lancer de disque, la lutte, et le pentathlon.

D'où viennent les Jeux Olympiques ?

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Dans la perspective des prochains Jeux Olympiques, le musée des Arts décoratifs de Paris, a présenté début 2024une exposition sur les liens unissant la mode et le sport, de l’Antiquité à nos jours. Des stylistes comme Jean Patou, Jeanne Lanvin, Gabrielle Chanel, Elsa Schiaparelli ont fait partie des pionniers qui pendant l’entre deux-guerres, se sont intéressés à l’univers sportif et l’ont retranscrit dans leurs créations de haute couture.

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Ils ont été réinventés en 1896 par le baron Pierre de Coubertin, historien et pédagogue français, avec l’objectif de promouvoir la paix et la compréhension internationale à travers le sport. La première édition des Jeux Olympiques modernes a eu lieu à Athènes, en Grèce, en hommage à leurs origines antiques. Depuis lors, les JO ont lieu tous les quatre ans, alternant entre les Jeux d’été et les Jeux d’hiver, et sont devenus l’un des événements sportifs les plus suivis au monde.

ART RUPESTRE ET ANTIQUITÉ

Passionné par les clips de MTV depuis son adolescence, Mathieu Forget décide à l'âge de 14 ans de s'initer à la danse urbaine pour ensuite poursuivre de nombreuses formations outre-Atlantique. La danse, le saut, le geste sont représentés partout dans ses photographies. Nombreux artistes à travers les siècles ont trouvé dans la danse une source d'inspiration. Chaque époque et chaque style artistique ont apporté leur propre interprétation de la danse, reflétant non seulement les techniques et les préférences esthétiques de l'époque, mais aussi les significations culturelles symboliques de la danse elle-même.

© Musée du Louvre / Antiquités grecques, étrusques et romaines

À la période du Paléothilique, les peinture rupestres attestent un peu partout de l'existence des danses primitives à travers lesquelles, le contact avec la divinité n'est établi que par un seul des membres de la communication. L'une des plus anciennes de ces représentations est celle d'un danseur qui tournoie sur lui-même, certainement pour atteindre par-là l'état de transe afin de communiquer avec les esprits. Dans l'Antiquité, la danse reste un élément essentiel des cérémonies religieuses, des festivals et des représentations théâtrales. Elle était souvent représentées sur des fresques, des poteries et des sculptures.

  • LA DANSE DANS L'ART PICTURAL

"Dansez, dansez sinon nous sommes perdus" Pina Bausch

PISTE D'ÉTUDE

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©DR
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MOYEN-ÂGE

RENAISSANCE

©Sandro Botticelli, Primavera, 1480, Galerie de Offices, Florence

À la Renaissance, la représentation de la danse dans l'art pictural a gagné en diversité et en complexité. Les peintres de la Renaissance, tels que Botticelli (1445-1510), ont commencé à intégrer des scènes de danse dans des compositions mythologiques et allégoriques. Par exemple, La Primavera de Botticelli montre des Grâces dansantes, symbolisant l'harmonie et la beauté. La danse est ici utilisée pour exprimer des concepts humanistes et esthétiques, reflétant l'intérêt de l'époque pour la redécouverte de l'Antiquité classique et la célébration du corps humain.

Au Moyen-Âge, les manuscrits enluminés illustrent des scènes de danse en relation avec des célébrations religieuses ou des scènes de l'Ancien Testament, comme la danse de David devant l'Arche d'Alliance. La danse pouvait aussi être associée à des aspects moralisateurs, souvent représentée dans des Danses Macabres, où la Mort danse avec des personnages de tous horizons pour illustrer l'égalité devant la mort.

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©Edgar Degas, 1874, Metropolitan Museum of Art

LA PÉRIODE BAROQUE ET LE ROCOCO

Le XIXème siècle voit une diversité de style et d'approches dans la représentation de la danse. L'art du ballet se professionnalise et devient très technique. Les peintres impressionnistes, tels qu'Edgar Degas (1834-1917), capture des moments intimes de la vie des danseuses de ballet, souvent en répétition ou en coulisses, utilisant des techniques de composition et de lumière pour créer des images pleines de mouvement et d'émotion. Ses oeuvres montrent non seulement la beauté de la danse, mais aussi la rigueur et la discipline derrière cet art. À la fin du XIXème siècle, des chorégraphes comme Isadora Duncan (1877-1927), Loïe Fuller (1862-1928) et plus tard Nijinsky (1889-1950) émergent et proposent de nouvelles formules qui vont libérer le corps et sa représentation. Loïe Fuller révolutionne l'art de montrer le mouvement. Elle ondule, tourne dessine des arabesques avec sa tunique.

LE ROMANTISME

©Antoine Watteau, la danse ou l'Iris (1716-17)

Pendant la période baroque, la danse continue d'être un thème populaire, souvent associée à des scènes de fête et de plaisir. Les oeuvres baroques se caractérisent par leur dynamisme, leur mouvement et leur côté dramatique. Par exemple, les oeuvres de Rubens (1577-1640) montrent des scènes de danse pleines de vie et de mouvement. À cette époque, le roi Louis XIV (1638-1715) et ses compositeurs Lully (1632-1687) et Rameau (1683-1764) font danser toute la cour. La danse devient symbole de pouvoir et des artistes comme Antoine Watteau (1684-1721) s'empare du sujet pour peindre des scènes galantes où la danse devient un élément central, symbolisant la frivolité et l'élégance de l'artistocratie.

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Elle agite ses baguettes et fait en sorte que l'éclairage joue pleinement sur les drapés. C'est une pionnière de la danse contemporaine et de la décomposition du mouvement.

Ces nouvelles formes techniques pour représenter le mouvement et l'énergie de la danse continuent à inspirer les artistes dans l'art pictural. Parmi les oeuvres d'Henri Matisse, telles que La Danse, il utilise des couleurs vivent et des formes simplifiées pour exprimer la joie et la vitalité de la danse. Ce tableau est un zoom du tableau de La Joie de Vivre peinte en 1905. Matisse aurait eu l'idée en voyant des paysans exécuter la danse de la sardane sur une plage du sud de la France. Dans les deux tableaux, des personnages s'élancent à l'unisson dans un mouvement circulaire.

DE L'ART MODERNE JUSQU'À NOS JOURS

©Frederick Glasier, Portrait de Loïe Fuller (1902), photographie.

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Henri Matisse. Le Bonheur de vivre, 1905–1906. BF719. 2014 Succession H. Matisse / Artists Rights Society (ARS), New York. Photo © The Barnes Foundation

Plus récemment, les artistes contemporains peuvent utiliser des médias mixtes et des installations pour capturer la nature éphémère et dynamique de la danse. William Forsythe, chorégraphe très célèbre et aussi artiste visuel a créé des installations interactives qui invitent le public à expérimenter la danse et le mouvement. Son oeuvre Nowhere and Everywhere at the Same Time proposé en 2019 à l'Institute of Contempory Art de Boston utilise des pendules et des capteurs pour générer une expérience. Random international, collectif d'artistes, travaille aussi sur les installations interactives comme Rain Room dans laquelle les visiteurs peuvent marcher sous la pluie sans se mouiller, grâce à des capteurs de mouvement. Cette oeuvre évoque la danse à travers l'interaction des corps en mouvement avec l'environnement contrôlé.

©Henri Matisse, La danse, 1912

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DIDAM

du mardi au dimanche de 14H à 19H30Entrée libre, sans réservation préalabledidam@bayonne.fr / 05 59 46 63 436, quai de Lesseps didam.bayonne.fr