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Six sportives rebelles
Bibliothèque publiqu
Created on June 18, 2024
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6 sportives qui ont marqué l'Histoire
Pionnières et rebelles
Première dirigeante du sport féminin mondial
Alice Milliat
Légende du tennis et pionnière de l'égalité femmes-hommes dans le sport
Billie Jean King
Porte-parole des athlètes hyperandrogènes
Caster Semenya
Première médaille d'or olympique algérienne Icône de la lutte contre l'intégrisme
Hassiba Boulmerka
Tête nue sur le ring, pour la liberté des Iraniennes
Sadaf Khadem
N° 261, le dossard féminin du marathon
Kathrine Switzer
Animation réalisée par Hélène Becquembois et Samuel Belaud
© Balises, le webmagazine de la Bpi - Bibliothèque publique d'information Juillet 2024 - Licence CC BY 4.0
Crédits photos 1 - Photomontage réalisé par Balises à partir des photos suivantes 2 - Alice Milliat : Agence Rol, gallica.bnf.fr - Bibliothèque nationale de France 3 - Billie Jean King : Mitchell Weinstock, Flickr 4 - Caster Semenya : Jon Connell, Flickr (cropped) 5 - Hassiba Boulmerka : Photogramme, The Olympic Museum 6 - Sadaf Khadem : Eri Adiidaaas 2019 7 - Kathrine Switzer : Boston Herald / Associated Press
Crédits
Comment Alice Milliat a imposé les femmes aux Jeux olympiques | France Culture
Alice Milliat (1884 – 1957) est une nageuse, hockeyeuse et rameuse française. Plus que pour ses performances sportives, elle est reconnue comme une militante pionnière en faveur de la reconnaissance du sport féminin au niveau international. Elle commence sa carrière sportive au Fémina Sport, club qu'elle préside dès 1915. En 1919, elle prend la tête de la Fédération des sociétés féminines sportives de France (FSFSF), fraîchement créée, qui instaure les premiers championnats de France féminins de football, de basket-ball, de cross-country, de natation et de hockey sur gazon. Sous son impulsion, la première équipe de France féminine de football est fondée en 1920. Face au refus du Comité international olympique (CIO) d'inclure des épreuves féminines d'athlétisme aux Jeux olympiques d'Anvers en 1920, jugées inintéressantes, inesthétiques et incorrectes selon Pierre de Coubertin, Alice Milliat organise en mars 1921 le meeting d'éducation physique féminin international, à Monte-Carlo, avec des représentantes de cinq pays européens. Le succès de la manifestation est à l’origine de la création de la Fédération sportive féminine internationale (FSFI), dont elle devient la présidente. Les premiers Jeux mondiaux féminins sont organisés deux ans plus tard à Paris, attirant 20 000 spectateur·ices. Grâce aux efforts et à la détermination d'Alice Milliat, l'athlétisme devient une discipline olympique féminine à partir des Jeux de 1928, à Amsterdam, où elle officie comme première femme juge lors des épreuves masculines d'athlétisme.
Alice Milliat (1884 – 1957) est une nageuse, hockeyeuse et rameuse française. Plus que pour ses performances sportives, elle est connue comme une pionnière du militantisme pour la reconnaissance du sport féminin au niveau international. Dans sa jeunesse, elle pratique l’aviron au Fémina Sport, dont elle devient la présidente en 1915. Fin 1917, les responsables des clubs de sport féminin créent la Fédération des sociétés féminines sportives de France (FSFSF). Alice Milliat en devient la présidente en 1919. La FSFSF crée les premiers championnats de France féminins de football en 1919, puis de basket, de cross-country, de natation et de hockey sur gazon. Sous son impulsion, la première équipe de France féminine de football est fondée en 1920. En tant que présidente de la FSFSF, Alice Milliat demande au Comité international olympique (CIO) d'inclure des épreuves féminines d'athlétisme aux JO d’Anvers de 2020. Sa demande est refusée : les épreuves féminines sont jugées inintéressantes, inesthétiques et incorrectes par Pierre de Coubertin. En mars 1921, Alice Milliat organise le meeting d'éducation physique féminin international à Monte-Carlo, avec des représentantes de 5 pays européens. Le succès de la manifestation est à l’origine de la création de la Fédération sportive féminine internationale (FSFI). Alice Milliat en devient la présidente. La FSFI organise les Jeux mondiaux féminins, les premiers ont lieu à Paris en 1922. L’événement, où se rencontrent des athlètes de 5 pays dans 11 compétitions sportives, mobilise 20 000 spectateur·ices. L'Association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF) décide alors, face à ce succès, de créer une commission chargée de la mise en place de compétitions athlétiques féminines aux niveaux national et olympique en collaboration avec la FSFI. À partir des JO de 1928 à Amsterdam, l'athlétisme devient une discipline olympique féminine, et Alice Milliat la première femme juge lors des épreuves d'athlétisme masculines.
Née en Iran en 1995, Sadaf Khadem est une boxeuse hors norme. Dans un pays où le ring est interdit aux femmes ne portant pas le voile, et où la police des mœurs traque leur moindre initiative émancipatrice, elle a joué des coudes pour accéder à la pratique sportive à l’université. Elle commence par le fitness et le basket-ball à un bon niveau et s’entraîne de longues heures dans le parc Taleghani de Téhéran. C’est là qu’elle rencontre la boxe et qu'elle enfile les gants pour la première fois. Rapidement, Sadaf Khadem se distingue sur le ring, mais les interdits des autorités iraniennes la contraignent à combattre à l’étranger. D’abord en Turquie, puis en Arménie, avant de s’envoler pour la France en avril 2019, à l’occasion d’un combat organisé sur-mesure par le club de Royan, avec la complicité du champion de boxe franco-iranien Mahyar Monshipour. Il s'agit du premier combat officiel d'une femme dans l'histoire de la boxe iranienne. Depuis, Sadaf Khadem poursuit son rêve en France, ambitionne de participer aux Jeux olympiques et s’impose comme un symbole d'espoir pour les femmes iraniennes.
Sadaf Khadem craint la violence de la répression dans son pays | AFP
Caster Semenya est une spécialiste sud-africaine du 800 mètres. L'athlète née en 1991 est hyperandrogène et produit naturellement beaucoup de testostérone. Son taux, supérieur à celui de la moyenne des femmes, est susceptible d’améliorer ses performances et de l’avantager par rapport à ses adversaires.Dès son premier titre mondial à Berlin en 2009, son apparence physique et sa voix, jugées masculines, suscitent la polémique. Elle est interdite de compétition pendant 11 mois, contrainte de passer des tests médicaux, avant d’être autorisée à concourir en juillet 2010. Elle excelle dans sa discipline : double championne olympique en 2012 et 2016, et triple championne du monde en 2009, 2011 et 2017. En 2018, la Fédération internationale d’athlétisme impose aux athlètes hyperandrogènes un traitement hormonal pour pouvoir participer aux compétitions internationales dans la catégorie féminine. Caster Semenya refuse ce traitement qu’elle juge nocif, inutile et correctif. Malgré deux recours, rejetés, l'athlète est depuis privée de compétition. Elle obtiendra pourtant gain de cause devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) en 2023, au motif de discrimination et de violation de sa vie privée. Mais l’obligation de traitement imposée par la Fédération d’athlétisme n’est toujours pas remise en cause.
Caster Semenya, une hyperandrogénie qui dérange | France TV Sports
Née en 1947, la coureuse étasunienne Kathrine Switzer a été, en 1967, la première femme à courir le marathon de Boston en tant que participante officielle. Après avoir entendu parler de la coureuse Bobbi Gibb, qui a parcouru le marathon de Boston en 1966, mais sans être inscrite, elle demande à son entraîneur de la laisser courir avec lui l’édition 1967. Il tergiverse et finit par accepter de l'aider dans sa démarche à condition qu'elle parvienne à courir la distance à l'entraînement et que le règlement l'autorise à s'inscrire. Elle prend le départ, inscrite avec l'initiale de son prénom, le 19 avril 1967 sous le dossard 261. Au bout de quelques kilomètres, des organisateurs remarquent qu'elle est une femme. L'un d'eux tente de l'extraire de la course en la retenant et en essayant de lui arracher son dossard. Défendue par son entraîneur et son compagnon, elle parvient à finir le marathon en 4 h et 20 min. Les photos de cette aggression font le tour du monde. À l’issue de la course, Kathrine Switzer est disqualifiée et suspendue par la Fédération américaine d'athlétisme. Elle milite alors pour que l'association d'athlétisme de Boston accepte la participation des femmes au marathon, ce qui sera le cas à partir de 1972, et pour la création d'une épreuve de marathon féminin aux JO, qui se concrétisera dans les rues de Los Angeles, aux JO de 1984.
Kathrine Switzer, une course pour la liberté | France Culture
Hassiba Boulmerka, née en 1968, est une athlète algérienne, spécialiste du demi-fond, double championne du monde sur 1 500 m à Tokyo en 1991 et à Göteborg en 1995. Elle remporte la médaille d’or du 1 500 m aux JO de Barcelone en 1992, offrant ainsi à l’Algérie son premier titre olympique. Ce jour-là, elle court en 3 min 55 sec 30", bat le record d'Afrique et signe la 4e performance de l’histoire de sa discipline.En Algérie, le contexte politique de l‘époque est marqué par une poussée de l’extrémisme islamiste et la guerre civile. Entre 1992 et 2002, durant la décennie noire, des groupes islamistes s’opposèrent au gouvernement algérien, occasionnant de terribles violences. Ce long conflit cause la mort de 60 000 à 150 000 personnes et le déplacement d'un million d'autres. Hassiba Boulmerka, par ses victoires et ses prises de position, devient un symbole du combat féministe contre le poids des traditions patriarcales et religieuses défendues par les Islamistes. Elle refuse ainsi de porter le voile que ces derniers souhaitent imposer aux Algériennes et milite pour l'ouverture de la pratique sportive à toutes. Le vendredi suivant sa victoire olympique, un discours de l'imam de la mosquée de Kouba s’indigne de la tenue « scandaleuse » de l’athlète, et la condamne pour « avoir couru à moitié nue devant le monde entier ».
« Ce jour-là » Hassiba Boulmerka est médaillée d'or olympique | TV Monde Afrique
La légende de la joueuse de tennis Billie Jean King se mesure autant par ses exploits sportifs que par l’influence qu’elle exerce, aujourd’hui encore, hors des courts. Née en 1943, la Californienne est dotée d'un talent précoce et remporte son premier tournoi majeur, celui de Wimbledon, en 1966. Ce fut le premier d'une longue liste, puisque la sportive remporte un total de 39 titres du Grand Chelem dans toute sa carrière, dont 12 en simple. Un record ! Billie Jean King est également une pionnière de l'égalité des sexes dans le milieu sportif. En 1970, elle fonde la Women's Tennis Association (WTA) pour donner aux joueuses un cadre sportif et médiatique aussi ambitieux qu’espéré. Trois ans plus tard, elle remporte la « Bataille des sexes », un match exhibition contre le misogyne notoire Bobby Riggs, devant 90 millions de téléspectateur·ices. Par la suite, la joueuse n'hésite pas à user de sa notoriété pour défendre les droits des minorités, notamment les personnes LGBTQ+. Elle affirme publiquement son homosexualité dès 1981, une première pour une sportive. Le courage et la puissance de Billie Jean King l'ont fait passer du statut de championne de tennis à celle d’icône pop, inspirant de nombreuses générations d’artistes, de militant·es et de sportif·ves, à l'image du film Battle of the sexes en 2017.
Billie Jean King vs Bobby Riggs | Duels d'Histoire | ARTE