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Le Mal, lecture linéaire
celine.pouilly
Created on May 15, 2024
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Transcript
Etude linéaire
"Le Mal" A.Rimbaud
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réalisée par C. Pouilly pour les 1G2
1. Intro
7. Mvt2 / T1
index
2. lecture
8. Mvt 2 / T2
3. projet et mvts
9. Conclusion
4. structure
5. Mvt 1/ Q1
6. Mvt 1/ Q2
Pour vous promener dans cette présentation:
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Le Mal Tandis que les crachats rouges de la mitraille Sifflent tout le jour par l’infini du ciel bleu ; Qu’écarlates ou verts près du Roi qui les raille, Croulent les bataillons en masse dans le feu ; Tandis qu’une folie épouvantable, broie Et fait de cent milliers d’hommes un tas fumant ; - Pauvres morts ! dans l’été, dans l’herbe, dans ta joie, Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement !... - Il est un Dieu, qui rit aux nappes damassées Des autels, à l’encens, aux grands calices d’or ; Qui dans le bercement des hosannah s’endort, Et se réveille, quand des mères, ramassées Dans l’angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir, Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir !
Lecture expressive
Rappel: * Il faut respecter le nombre de syllabes par vers = les syllabes mises en rouge se prononcent *Il faut respecter les enjambements voulus par rimbaud (ils sont signalés par une flèche en fin de vers)
(introduction)
"Le Mal"
- Rimbaud, écrivain célèbre, qui a pourtant vécu peu de temps. Prodige de la poésie, il écrit sur une période très resserrée, entre ses 15 et 20 ans. - Adolescent sensible, vagabond, créatif mais aussi révolté, comme en témoigne le poème soumis à notre étude : Rimbaud y exprime son rejet de la guerre et son anticléricalisme. - Rimbaud exploite la forme du sonnet, carcan poétique duquel il prend des libertés, à l’image du carcan dans lequel il a été élevé duquel il s’émancipe. Ici Rimbaud propose un sonnet composé d’une seule phrase, dont nous allons analyser la structure après avoir procédé à la lecture du poème.
NON!
Quelles révoltes s'expriment dans ce sonnet?
Projet de lecture
titre "Le Mal" = objet de la révolte mais GN singulier qui interroge le lecteur car le poème semble en évoquer 2:
1er mouvement:
La dénonciation de la guerre dans les quatrains
2nd mouvement:
La dénonciation de la religion dans les tercets
Structure du sonnet: une seule phrase
Mouvement 2: indifférence d'un Dieu
1er quatrain
2 subordonnées circonstancielles de temps qui décrivent l'horreur du champ de bataille
1er tercet
Prop principale (simultanéité des actions évoquées dans les subordonnées) : "pendant ce temps", Dieu se complaît dans l'opulence
2nd quatrain
1 subordonnée circonstancielle de temps qui intensifie la violence et une intervention du poète qui se tourne vers la nature
2ND tercet
...et ignore le désespoir des mères (ou profite de leur détresse pour leur soutirer de l'argent...) exprimé dans une nouvelle subordonnée temporelle.
Mouvement 1: horreur et absurdité de la guerre dans les subordonnées
1er mouvement:
horreur et absurdité de la guerre
S'ouvre sur une conjonction du subordination, reprise au v3, qui souligne la simultanéité des actions et marque l'opposition entre les quatrains et les tercets (la guerre versus le contentement de Dieu)
Tandis que les crachats rouges de la mitraille Sifflent tout le jour par l’infini du ciel bleu ; Qu’écarlates ou verts, près du Roi qui les raille, Croulent les bataillons en masse dans le feu ;
On se trouve au coeur du combat: par la personnification de la mitraille qui "crach[e]", par l'isotopie de la guerre, par l'allitération en [r] qui mime l'assourdissant bruit de la mitraille redoublé par les sifflements mis en valeur par l'enjambement V1-V2, par le présent de narration. Le groupe nominal circonstanciel souligne le caractère incessant des combats.
= Les français = les Prussiens tous méprisés!
Les soldats sont indifférenciés comme le montre l'alternative soulignée par "ou" v3, le pronom "les" ou encore le GN pluriel "les bataillons" qui ne distingue pas les deux armées.
On remarque que Rimbaud délaisse le schéma des rimes traditionnel dans les sonnets (ABBA) pour proposer des rimes croisées au service de sa dénonciation: la guerre et son responsable méprisant (Nap III) ou la Nature dérangée par la guerre.
Périphrase qui désigne Napoléon III, perçu comme un chef de guerre qui méprise les troupes qu'il a engagées dans un combat que rejette le poète.
- Anaphore qui reprend la conjonction du subordination: elle rappelle la simultanéité des actions. la dénonciation du gouvernement, évoquée par une périphrase dans le premier quatrain se poursuit par le groupe nominal. - De la même manière, on retrouve l'indifférenciation des soldats qui d'une multitude passent à un GN singulier, comme s'ils étaient anéantis. - La violence est exacerbée: au verbe "croulent" du vers 4 répond le verbe "broie" du v5. - La subjectivité que l'on sentait poindre dans le 1er quatrain se fait moins timide ici: l'adj "épouvantable" traduit d'indignation du poète, comme les exclamations dans l'incise et l'adj "pauvres" mis en valeur en tête de vers.
1er mouvement:
horreur et absurdité de la guerre
Tandis qu’une folie épouvantable, broie Et fait de cent milliers d’hommes un tas fumant ; - Pauvres morts ! dans l’été, dans l’herbe, dans ta joie, Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement !...
- Le poète se tourne vers la Nature personnifiée et déifiée comme le souligne le vocatif qui forme une prière païenne. Le Poète est proche de la Nature comme l'indique le tutoiement: l'énumération saisit par son contraste, ce que soulignent encore une fois les rimes "broie" / "joie" et "tas fumant"/ "saintement". Cet appel païen, qui souligne l'adoration du jeune poète fugueur pour la nature, va contraster avec la suite du poème.
Le groupe nominal modalise le propos: Rimbaud juge l'action du Roi par un nom et un adjectif péjoratifs. La guerre est hors de la raison.
Intérêt de ce premier mouvement = dénoncer la guerre
Les quatrains
convoquent des subordonnées qui donnent à voir les dégâts de la guerre, dans l'indifférence des puissants.Et "pendant ce temps"..? le lecteur est en attente de ce qui se passe "ailleurs", au même moment que les combats...ce que vont dévoiler les tercets. Le sonnet exploite-t-il une volta? C'est ce que les tercets vont nous permettre de vérifier...
Le tercet s'ouvre sur un tiret, qui impose une distance avec ce qui a été évoqué auparavant (semble bien marquer une volta) mais l'adverbe "saintement" annonce la thématique suivante. Pour autant, il s'associe à la nature et non à Dieu qui est au centre de cette deuxième partie du poème. Le présent de l'indicatif change de valeur: c'est ici un présent de vérité générale. L'article indéfini "un Dieu" remet en cause le caractère unique de Dieu. On recense l'isotopie de la religion qui se mêle à celle de la richesse: l'attention des écclesiastiques aux aspects matériels soulignés par l'énumération, qui convoque des pluriels, et s'étend dans un groupe nominal étendu par un adjectif et un complément du nom, est largement critiquée.
2nd mouvement:
Dieu se complet dans la richesse
- Il est un Dieu, qui rit aux nappes damassées Des autels, à l’encens, aux grands calices d’or ; Qui dans le bercement des hosannah s’endort,
Ce Dieu a un comportement parallèle à celui des Rois. On observe un parallélisme de construction entre "qui raille" et "qui rit", soulignant le point commun entre les hommes décriés.La dénonciation de la religion est mise en valeur par le schéma des rimes non conventionnel. Le v9 rime avec le v12, opposant l'opulence à la misère; l'enjambement qui joint les deux tercets souligne l'opposition entre un sommeil bienheureux et un réveil qui sera déceptif.
- Les deux tercets sont liés par l'enjambement mais aussi par la conjonction de coordination qui ouvre cette strophe. Ce pourrait être un espoir d'apaisement, la consolation attendue de ce Dieu par les hommes. - Or, la nouvelle subordonnée circonstancielle temporelle (de "quand" à la fin du poème) qui s'ouvre manifeste le désespoir de ces mères, et leur pauvreté. - Le désespoir se fait entendre par la rupture rythmique du vers 12 en 5/4/ 3 (au lieu de 6/6) et l'enjambement qui provoque un rejet du groupe prépositionnel "dans l'angoisse". Ces ruptures semblent mimer le sanglot de ces mères en deuil (comme le souligne l'adjectif qui caractérise leur bonnet), que Dieu n'entend que pour recevoir leur obole. - Malgré leur pauvreté, soulignée en fin de vers 13 et 14, les mères tirent Dieu du sommeil par leur offrande: c'est donc l'argent qui intéresse Dieu, et non le malheur des hommes. La séparation entre Dieu, placé en début de vers, et les femmes, représentées métonymiquement par leur mouchoir, signe de leur chagrin, placé en fin de vers, est donc visible grâce à la versification...l'argent est bien ce qui les sépare (il est "entre eux" dans le vers...) !
2nd mouvement:
Dieu est cupide
Et se réveille, / quand des mères,/ ramassées Dans l’angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir, Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir !
On note l'indignation du poète par les effets de rupture dans la versification mais aussi par le point d'exclamation final
Intérêt de ce second mouvement = dénoncer la religion
Les tercets
montrent l'indifférence de Dieu, et donc l'anticléricalisme du poète. Après la dénonciation de la guerre dans les quatrains, Rimbaud montre que les gens d'église aiment les richesses plus qu'ils n'aiment les humains, et notamment les mères au désespoir.
Nous nous étions demandé quelles révoltes s'exprimaient dans ce poème...
Pour conclure
Rimbaud dénonce dans ce poème "Le Mal" né de la guerre et des puissants qui détruisent ce que la nature a créé. Il s'insurge également contre l'indifférence de Dieu face aux désespoir des mères qui se trouvent doublement sacrifiées: sur l'autel de la guerre et sur l'autel de l'église. Le Mal ciblé est peut-être alors plus général: celui de l'indifférence, de l'inhumanité, qui ne seront consolées que par la Nature accueillante.Le recueil contient d'autres poèmes de révolte, comme "Le Dormeur du Val", "Les Rages de césars" ou "L'éclatante victoire de Sarrebrück" mais ouvre aussi à d'autres thématiques moins engagées...
Lecture linéaire terminée!