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Taman asli
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Roman
sanctuaire d'un été oublié
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VERSION ESPAÑOLA
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Eté 1987. Le bac en poche, Alastair rentre à Kuala Lumpur, où il a grandi, prêt à commencer sa vie. En arrivant dans la demeure de Taman Asli, il découvre que son père vient d'épouser la mystérieuse et iconique Nerel Grahems.
Noor, jeune héritière d'une compagnie d'armement, est la "Femme de l'année" en Malaisie. En secret, elle tente d'échapper à son destin.
Pendant ce temps, à Paris, Damien concilie petits boulots et activités d'escort boy en attendant d'accomplir son rêve: devenir acteur.
Le grand roman franco-malaisien
Et la photo.Leur photo. (chapitre 18)
Ils n'auraient jamais dû se rencontrer
MALAISIE
FRANCE
MONDE
"Dix ans et douze mille kilomètres nous séparent" (Chapitre 10)
Un roman de Cyril Dowling
Choisissez votre entrée dans le monde de Taman Asli: cliquez sur une image
SYNOPSIS ET CONTACT
Malaisie et SINGAPOUR
Kuala Lumpur
Singapour
Cameron Highlands
Monde
France
Kemaman
— Et pour vous, jeune homme, c’est quoi la Malaisie ? Ce sont les orages, que l’on attend impatiemment. Ce sont des nuits où, pour une raison inconnue, les cobras reprennent la ville. C’est la douleur que l’on ressent après une morsure… C’est le sang, qui fait battre nos cœurs de jungle jusqu’à en pleurer… aurais-je pu répondre, à ce moment-là, si j’avais eu les mots. (Chapitre 4)
Cliquez sur les images de la carte pour explorer la Malaisie de Taman Asli
SYNOPSIS ET CONTACT
FRANCE
Monde
Malaisie
Paris
Villennes sur Seine
Deauville
Yvelines
Elle venait de Malaisie. Elle parlait le français mais devait s'améliorer. C'était drôle la France. Si douce vue de loin. Si chaude en vrai. Pire que la jungle, peut-être. (Chapitre 1)
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SYNOPSIS ET CONTACT
KUALA LUMPUR
Kenny Hills
Lake Gardens
Central Market
Alliance Française
Taman Duta
Taman Asli
Putra Congress Center
The Pan Pacific
French Residence
Hamrani Foundation
The Regent
The Faces
The Shangri La
The Turf
"F * cking K.L.!"(Faizal, chapitre 5)
1987
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SYNOPSIS ET CONTACT
Hôtel Shangri-La KUALA LUMPUR
Cliquez sur les services exclusifs
The Promiscuous Night Club
Pool House coffee shop
Banquet Hall
The Atrium
- Je vous en suis très reconnaissant, M. le directeur, mais cette tenue… Je voulais dire… je me demandais… on est dans un pays musulman tout de même…
- Cela ira très bien M. O’Flender. Vous pouvez rejoindre votre service. Ah, et n’oubliez pas de repasser voir Johnny Moothoo pour qu’il voie ce qu’il peut faire pour… Il indiqua mes cuisses d’un petit tourniquet de doigt. (Chapitre 5)
Singapour
The Hilton
The Dynasty
The Raffles
"Tu ne manges plus, tu ne dors plus, depuis Singapour" (Chapitre 6)
Cliquez sur les vignettes pour visiter les Palaces de Singapour
SYNOPSIS ET CONTACT
PARIS
25 Rue François Miron
18 rue Dauphine
Rue du Commerce
Franklin Roosevelt
Galerie Vivienne
Hôtel Royal Monceau
Passage Cottin
Belleville
Hotel Royal Madeleine
Rue Madame
Pigalle
La Rotonde
Champs-Elysees
Les Puces
Palais Royal
Cours Sylvain
Grand Rex
"La vie continuait : les bateaux mouches passaient dans leurs faisceaux de langues multicolores et d’étrangers émerveillés ; au fond, Notre Dame se reposait parmi ses oiseaux de proie, et le ciel de Paris était toujours le plus beau du monde, avec ses nuages vibrants et désespérés. Rien n’avait changé." (Chapitre 17)
N'OUBLIEZ PAS DE CLIQUER VOTRE VIGNETTE
SYNOPSIS ET CONTACT
Reste du monde
Australie
New York
Angleterre
Malaisie
Madrid
France
Polynésie
Il se demanda quel vent d'Asie avait été assez fort pour amener la mousson jusqu'ici (Chapitre 17)
Choisissez votre destination: cliquez sur les vignettes
SYNOPSIS ET CONTACT
AUSTRALIE
Cliquez sur les repères de la carte
Dans ce nouveau monde, Alastair avait remis le compteur à zéro, et Nerel lui enseigna le nom de chaque chose nouvelle et inconnue, chaque fleur, chaque animal, chaque étoile: Echydna, emu, macadamia, kookabura ,hémodauracées, chlamydozaure wichety et wombat, lui montrant chacun du doigt et lui faisant répéter leur nom plusieurs fois, jusqu’à ce qu’il l’imprime dans son esprit et en ressente les échos d’une nouvelle langue maternelle. Elle s’y employait comme si elle avait perçu, soudain, qu’il était urgent de le faire devenir australien. (Chapitre 7)
SYNOPSIS ET CONTACT
Synopsis et contact
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Paris, été 1988. Qui est Noor Hamrani ? C’est ce que se demande Stephen Wapping, reporter du New York Times, à propos de sa nouvelle voisine dont il est tombé immédiatement amoureux : la nuit, des hommes hagards s’endorment devant sa porte, des policiers en civil surveillent les abords de son immeuble et de grandes berlines aux vitres teintées stationnent sur le trottoir d'en face. Le soir du 14 juillet, Noor et un mystérieux ami viennent trouver Stephen pour lui faire une demande troublante : les photographier, nus et enlacés, à l’aube de leur séparation. Vingt ans après, Stephen tente de percer le mystère de cette photographie, de ces amants maudits : Alastair O’Flender et Noor Hamrani. Des palaces de Kuala Lumpur aux bas-fonds de Paris, ce roman foisonnant entraîne le lecteur dans un tourbillon de paysages et de personnages. A la fois récit d’un amour impossible, roman d’apprentissage et hommage vibrant aux grands classiques du genre, Taman Asli vous marquera par son souffle romanesque et sa beauté crépusculaire.
18 Rue Dauphine
Ils se retrouvèrent sur le Pont Neuf, et en tendant le bras vers la rue Dauphine, Alastair lui dit que c’était là qu’il habitait. Ils montèrent les cinq étages de pierre et entrèrent dans l’appartement, cette pièce vide dans la lumière du soir. Elle y avait pénétré comme on entre dans un jardin que l’on a imaginé tant de fois, depuis l’extérieur, et elle dit « Il faudra que je t’offre des fleurs » (Chapitre 11)
The Faces
Le Faces était un lieu inconnu des expatriés, des familles de Daramsara ou de Kenny Hills, et de toute personne soucieuse de sa réputation. C’était le lieu où la jeunesse des bas-fonds venait faire exploser sa libération, ainsi que toute nouvelle acquisition: une moto, une veste en cuir, une fille, obtenue au prix d’un travail laborieux ou d’un trafic juteux. Les jeunes qui n’avaient pas accès aux clubs et voulaient crier leur droit à exister, les artistes les plus avant-gardistes s’y rendaient, un instant, sachant qu’être vu là était déjà en soi une prise de position, et un message. (Chapitre 6)
Kuala Lumpur
Eriger une ville moderne ici était une lutte perdue d’avance, semblait-il, contre les assauts de la jungle. Elle descendait des collines avoisinantes, charriant son lot de créatures sifflantes et hurlantes, et se déversait le long des avenues les plus centrales. (Chapitre 2)
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Les Puces de Clignancourt
Mais soudain, ce fut le coup de feu, comme ils disaient. Après une matinée immobile, les gitans commencèrent à faire tourner les balles sous les gobelets, les Jacky Boys se mirent à haranguer la foule qui arrivait, Marie-Chloé retourna en toute hâte à sa boutique et Alastair se mit à crier « On y va messieurs, y’a du choix, y’a du stock, y’a d’la marque ! ». Il se retrouva à déballer des vestes pour deux, trois messieurs à la fois ; il renvoyait les plus pauvres au bac à l’extérieur en leur disant « ah non pour moins de vingt francs tout est devant monsieur » (Chapitre 11)
Le Grand Rex
Ils avaient pris l’habitude, depuis la fin de l’hiver, quand ils devaient parler de choses importantes, de se hisser du haut de l’échelle à travers la lucarne, et ils s’allongeaient sur la tôle, épaule contre épaule. Puis ils regardaient le ciel de Paris, dans l’ombre ou la lumière des grandes lettres rouges du Rex, et se confiaient l’un à l’autre. (Chapitre 11)
Putra Congress Center
THE MALAY MAIL.K.L’s ELLIGIBLE PEOPLE by Sun Lin Tang MISS MALAYSIA 1988 : UNE ELECTION AUX TONS FUSCHIA ET AU PARFUM DE SCANDALE Emotions, larmes, plumes, paillettes et taffetas : les ingrédients parfaits pour le feu d’artifice que fut l’élection de Miss Malaysia 1988 hier soir au Putra World Trade Center. L’émotion des robes, tout d’abord, avec en avant-première la collection été de nos plus grands stylistes : Bobby Whan, Ahmid Ahmad, Belinda Wanita et Eric Tang.(Chapitre 10)
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Hotel Shangri La
Le Shangri La était toujours le plus bel hôtel de la ville, pour la plus grande fierté de M. di Rossetti, des serveurs disco tropicaux qui s’affairaient autour de la piscine, pour les banquet boys occupés à décorer la grande salle de réception pour un mariage dont le thème serait Bollywood Dreams, et la nuit, pour les garçons du Promiscuous : ils répétaient à présent la chorégraphie de Open Your Heart, dans une tenue minimaliste et galactique imaginée par Nabila Fairbanks une nuit où, ivre, elle s’était prise pour Madonna ( Chapitre 9)
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Melbourne - Saint Kilda
Il n’y avait pas beaucoup de potentiels amants européens sur les rivages de Saint Kilda. Il y avait surtout des hordes de surfers indifférents, absorbés par des vagues immenses et glacées. (Chapitre 13)
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New York
Je crois que je fus incapable de penser, du fond de la grande salle de conférence du World Trade Center, plongé dans le noir avec des auditeurs venus des quatre coins de la ville, du pays peut-être, pour l’écouter, cette silhouette fragile devant un grand écran, seule dans un halo de lumière. (Stephen, Chapitre 18)
Madrid
Elle le rassurerait. Son voyage à Madrid s’était très bien passé. Aux côtés de Serge Dacier, elle était en train de décrocher le plus gros contrat de sa carrière, un dernier coup d’éclat avant de prendre sa retraite et de disparaître, à trente et un ans, pour commencer à vivre (Chapitre 13)
Passage Cottin
- Ah mais vous parlez français , demanda Lucienne Parce que votre ami pas un mot… Vous venez de quel pays pour être aussi beaux ? - De Malaisie, dit Noor. - Ah, vous êtes comment on dit ? Malaise ? - C’est quand j'te vois qu'j' fais un malaise ! , lança un des hommes au bar. Lucienne alla aussitôt lui assener un nouveau coup de torchon. - Malaisie, Malaisie, est ce que j’ai une gueule de Malaisie ?, répondit-elle en imitant Arletty, alors qu’elle repassait derrière le comptoir. Elle ignora les trois paumés du bar et regarda ce couple si triste en essuyant les verres. C’était une séparation, ça. (Chapitre 12)
The Regent
J’avais nagé longuement dans la piscine du Regent, si près des bureaux de Noor, et d’Irène Along qui, au même moment, devait être en train de rassembler, entre deux coups de fils, des articles de presse, fière de les remettre le lendemain à un reporter de Vogue France International. Je n’essaierais pas de la revoir. Jamais, essayai-je de me persuader, alors que les nuages s’amplifiaient au-dessus de moi et que les derniers nageurs et touristes désertaient les lieux, commentant la première goutte de pluie, énorme, qui venait de tomber, isolée, pile sur eux. (Chapitre 9)
The Promiscuous Club
Elle n’eut pas l’air étonné de me voir, re-disparut dans son nuage de fumée, et en ressortit en tendant un billet qu’elle enfonça dans l’élastique de mon short. - Tiens mon chéri, c’est bien tu te fais de l’argent de poche, mais fais attention aux vieux vicelards… - Auntie Latifah, c’est moi, Alastair O’Flender…Alas… - Je sais mon chéri . Dans l’ombre de sa déchéance, je ne l’avais jamais vue aussi sincère (...) - Elle sait ta mère que tu es gogo au Promiscuous ? - Non. Mais je suis pas vraiment gogo, je suis stagiaire…(Chapitre 5)
The Dynasty
En ouvrant les rideaux de ma chambre, je vis le paysage en contrebas, ramper hors de ses draps nocturnes, et je le regardai de mes yeux embués, un long moment, en lissant mon visage, en respirant la paume de ma main. Mon père apparut, impeccable et déterminé. Il m’observa alors que je demeurais silencieux. - Tu as passé une bonne nuit ? demanda-t-il froidement. Je ne répondis pas. J’avais visiblement sous-estimé ton pouvoir de séduction, mais surtout ton inconscience, ton immaturité et ton manque d’intelligence. Regarde-toi. Tu fais pitié, vraiment. Ce chapitre est clos à tout jamais.- Je ne la reverrai jamais. Je garderai… - Exactement.(Chapitre 4)
Paris
Il m’a dit que les ciels de Paris sont les plus beaux du monde, même avec leurs nuages, et il n’en a pas fallu beaucoup plus pour que mon cœur fonde comme neige au soleil, comme celui d’une adolescente face à l’idole du lycée. Il a écrit nos noms dans un cœur, au feutre bleu. (Noor, chapitre 16)
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Cameron Highlands
Personne ne pouvait m’empêcher de rêver à mon premier amour, aux montagnes sauvages de Cameron Highlands, à la douceur des plantations de thé où j’aimais disparaître, à la fraicheur des rivières… Et c’est de cette façon que j’ai aimé la religion. Et plus on me punissait, plus je priais Dieu de me donner la force de l’aimer ainsi, avec mon cœur d’adolescente qui se souvient de son premier amour. (Noor, Chapitre 11)
Hôtel Royal Madeleine
"Je montais sur le porte bagage de son vélo et nous longions la Seine jusqu’à l’hôtel Royal Madeleine, le visage crispé dans le givre des brumes humides. En pédalant, il chantait à tue-tête les chansons italiennes de son walkman. Puis nous passions une demi-heure à parler au coin de la rue de l’hôtel où il travaillait avant qu’une horloge ne sonne les douze coups de minuit et le début de son service, et que le jeune cycliste parisien en jean et blouson de cuir ne se transforme en gardien de la nuit, dans son costume de velours noir". (Chapitre 8)
Champs Elysées
"Et maintenant, me voilà ! » annonça-t-il d’une voix plus forte, comme s’il ne s’adressait plus à l’ami de sa sœur mais aux deux jeunes Parisiennes qui passaient, à tout Paris en fait. Il respirait la vie et était, dans sa grande naïveté, tellement sûr de lui qu’Alastair se demanda comment les Parisiens, enfin surtout les Parisiennes, avaient pu vivre tant d’années sans jamais remarquer l’absence d’Andrew Along. (Chapitre 14)
Rue Madame
Leila souffla un nuage de fumée qu’elle éventa aussitôt en rougissant, ivre de sa nouvelle vie d’héroïne à Paris, prête à tous les outrages, toutes les transgressions, autrice, désormais, de récits érotiques « à la Anne Arno » minimalistes et habités de mille jouissances, adulée déjà par un Parisien blond au regard d’acier, un « mauvais garçon » à la française. Téméraire. Elle se sentait téméraire. (Chapitre 14)
Central Market
- Tu es pathétique, dit-il. Regarde-toi. Tu l’as revue.- Non- Ne mens pas , dit-il en haussant encore la voix et en faisant un pas de plus vers moi. Je sais que tu l’as revue. Vous avez été vus au Central Market, un jeune blanc en short et baskets, c’était toi.(Chapitre 10)
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Palais Royal
Et elle était, ici, chez lui, si proche de lui: elle ne l’impressionnait plus comme elle l’avait fait, dans son mystère et dans les flashs des photographes, dans ses silences, la nuit où ils s’étaient embrassés pour la première fois, à Singapour. - Pour la première fois ?, demanda-t-elle en le regardant droit dans les yeux et en riant. Oui, dit-il. - Parce qu’il y en aura d’autres ? Alors elle se pencha vers lui, et il crut qu’elle allait l’embrasser, mais elle lui caressa la lèvre inférieure du bout des doigts, pour y enlever une trace de poussière imaginaire, de pollen.(Chapitre 11)
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The Hilton Singapore
Nous descendîmes le grand escalier du Hilton, contournant des lustres surchargés de chandelles en cristal, et franchîmes des portes pour nous retrouver dans une boite de nuit, presque vide, et vibrante, pourtant, des célébrations qui se déroulaient au-dessus. Elle me posa les mains sur les épaules et me regarda comme si je venais d’apparaître et qu’elle me voyait pour la première fois. - Qu’est-ce qui vous a amené jusqu’à moi ? - C’est vous qui êtes venue me trouver, dans votre robe couleur de nuit, Datin Hamrani. Pourquoi ? ( Chapitre 4)
The Hamrani Foundation
Les grues avancent, le passé est détruit, et on construit partout des hôtels, des hôtels, pour que ta diablesse et les gens comme toi puissiez aller vous repaître dans la luxure et la débauche ! La fondation, c’était l’idée de la mère de la diablesse, la Manfredi, prétendument pour venir en aide aux orphelins. Si tu avais été né à l’époque tu saurais que le Dato n’avait pas besoin de ça, tu te souviendrais qu’il a financé – Allah le protège dans son paradis – le hadj de plus de deux mille pèlerins malais, dont moi. (Vass, Chapitre 5)
Les Yvelines
La France, où les adolescents préparent nonchalamment leurs examens, allongés sur la mousse aux abords du ruisseau, ou se récitant leurs leçons sur le rebord du lavoir, en remuant les orteils dans l’eau glacée. Dans un rayon de soixante kilomètres autour de Paris, on trouvait encore de tels refuges et lorsqu’Alastair O’Flender était bout de souffle ou au bord d’un précipice il sentait le besoin de retourner à ce monde maternel, ses origines, à l’époque où il était encore inconnu, encore français. (Chapitre 12)
Kemaman
Je marchai longtemps, sur cette côte infinie, et m’installai petit à petit dans le rythme de mes pas, sentant le sable sous mes pieds et l’air nocturne m’envelopper. Kuala Lumpur paraissait si lointaine, comme un récif au milieu de la mer, contre lequel les destins fascinés allaient se heurter et sombrer. (...) J’avançais, nu et vagabond, ma respiration s’amplifiait, asphyxiant ces pensées, et je me laissai retourner, au fond de cette nuit, à mon état sauvage. (Chapitre 6)
Taman Asli
Je redescendis vers Taman Asli en longeant la route, et m’engageai dans son allée sans lumière, jusqu’au centre de la maison, devenu le cœur vide du lieu de mon enfance. Je m’allongeai sur le marbre frais, les bras en croix, et écoutai la respiration de ce temps achevé, avec ses fantômes, leurs lentes plaintes qui fuyaient en échos lointains le long des fissures, vers le parc abandonné. Les yeux me piquaient. J’avais la gorge sèche. Mon pouls battait en une rébellion de feu. Mon corps était encore douloureux des effets de la course. Ma peau brulée par les égratignures. J’étais allongé au centre de ma vie, et j’étais perdu. (Alastair, Chapitre 10)
Alliance Française
- Quand étais-tu à l’école ?, demandai-je en la cherchant, dans mes souvenirs, sur les pelouses qui entouraient le vieux bungalow de l’Alliance Française. - Oh attends… de six à huit ans… - Nous nous sommes manqués de peu, alors, je n’aurais pas pu oublier… - Attends, c’était en … quatre-vingt, soixante-dix-neuf, quatre-vingt… - J’y étais… Nous étions presque essoufflés par ce flot de rencontres passées, par nos rires surpris. - Je ne me souviens pas de toi, comment tu t’appelles ? - Da Costa, Leila Da Costa.. - Pourtant nous n’étions que trois dans la classe… (Chapitre 3)
Pigalle
On lui avait raconté qu’à Pigalle, des nymphes évoluaient nues dans la rue, entre les peupliers, se livrant au premier Apollon qui passait, et si Andrew était quelque chose à présent, c’était, sans conteste, un apollon justement. (Chapitre 14)
Rue du Commerce
« C’est la première fois que je l’entends chanter. » Lorsqu’elle relevait les yeux, c’était toujours vers lui. Et il reconnaissait la chanson, bien qu’il n’en connaisse pas les paroles, il ne comprenait pas tout mais il lui suffisait de fermer les yeux un instant pour revoir les rouleaux de la mer de Chine s’échouer tendrement, en mousse dorée, sur les plages ocres du Pahang. (Chapitre 13)
Belleville
C’est là, au centre de son impressionnante collection d’épices et de plantes aromatiques – dont une partie poussait sur le rebord de la fenêtre, mélangées à ce que la voisine pensait être, elle en était sûre, des plans de cannabis - « ou au moins du chanvre » – que Joanna avait mijoté pour son frère un énorme poisson teryaki, et les parfums japonais s’étaient répandus dans tout l’appartement, se mêlant harmonieusement aux affiches de Hokuzai et de Doisneau, à celle du dernier film de Rivette qu’ils avaient vu à la Pagode, aux objets éclectiques ramenés de voyage, comme cette marionnette balinaise ou ce chat singapourien qui vous saluait de la patte, tout le temps. (Chapitre 11)
Le Cours Sylvain
Au départ, ils devaient passer une audition ensemble, c’était le pacte initial entre deux inconnus qui s’étaient croisés par hasard à l’angle du quai d’Anjou. Mais le destin les avait, à sa façon, scellés. Il y avait eu le partage, l’intimité, dans toute sa cruauté, puis les nuits à dormir côte à côte, le défi mutuel de conquérir la femme aimée, autant de contrats passés qui s’étaient enchainés sans jamais qu’ils ne pensent au lendemain. (Chapitre 13)
Résidence de France
Les lumières de la terrasse venaient mourir sur les rebords de l’étang, tandis que derrière moi les rires commençaient à s’abreuver. Des confidences glissaient sur les lisières de l’ombre, étranges et secrètes, à peine dissimulées par quelques traits d’esprit dénués de sens, et des émotions vibrantes naissaient au fond d’un regard tendre et d’un verre de champagne. Je vis la silhouette de mon père se détacher de ce tableau et m’annoncer :— Viens, je vais te présenter à Noor Hamrani.
— Non, je ne peux pas, répondis-je. Pas aujourd’hui. Bien sûr je la connaissais. J’avais vu de nombreuses fois son beau visage dans des revues locales, se félicitant de telle ou telle réussite entrepreneuriale, de quelque contrat millionnaire, ou acceptant tout simplement le titre prometteur et nouveau de « femme de l’année ». (Chapitre 2)
Franklin Roosevelt
A la correspondance de Franklin Roosevelt, Noor et Alastair disparurent au détour d’un long corridor. Andrew et moi, ne les voyant plus, revînmes sur nos pas avant de décider qu’ils devaient être plus avant. Ils nous attendaient, immobiles et identiques, impassibles dans la foule qui avançait vers les sorties. Le regard soudain triste, comme si une abrupte révélation s’était tenue en embuscade au détour d’un couloir et les avait saisis. (Chapitre 1)
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Polynésie Française
En Polynésie, George dormit la plupart du temps, comme s’il avait dû enfin trouver une île du Pacifique pour se remettre de la densité de ces cinquante dernières années. (Chapitre 7)
The Atrium
Dans la fraicheur de l’atrium, une assemblée élégante se retrouvait chaque mercredi pour l’immanquable High Tea and Fashion : des datins exubérantes en quête de modestie, des Européennes déprimées à la recherche d’une tenue un peu moins années quatre-vingt, une ou deux jeunes Malaises revenues du Faces et attendant la tombée de la nuit, avachies dans les sofas en chintz, un carnet à la main, attendant qu’un mannequin apparaisse et leur fasse voir la dernière tendance, le dernier cri. (Chapitre 9)
The Pan Pacific
Le Pan Pacific, nouveau palace de verre et d’acier, était situé à l’entrée de Chow Kit, et je décidai d’y aller à pied depuis Taman Asli. Sur la route bordée de jungle, où l’on se sentait cerné par les aboiements nocturnes des chiens errants, et, en période de mousson comme celle qui commençait à présent, les bruissements étouffés des serpents et des rats dans la terre humide des fossés. De rares voitures passaient en trombe, effrayant les quelques colonies de macaques sortis apprécier la fraicheur relative sur le bord de la route. L’orage qui s’annonçait depuis midi finit par éclater, et je terminai le chemin en courant le long de la végétation. - Enlève ta chemise, me dit Su Ping en retournant vers le téléphone. J’allai prendre une serviette dans la salle de bains. Le « bureau » de Su Ping était une chambre confort double deluxe du dix-huitième étage de l’hôtel. (Chapitre 3)
Condobolin
Je m’appelle Nerel Grahems, et si comme moi vous êtes le fils ou la fille de Mary et Patrick Grahems et que vous avez été arrachée à votre famille dans votre enfance, dans le village de Condobolin en Nouvelle Galles du Sud, contactez-moi. (Chapitre 13)
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Oxfordshire, Angleterre
La rédaction m’avait envoyé à Londres pour la première d’Othello au Globe Theatre, et j’en avais profité pour leur proposer un reportage exclusif sur le tournage du film The Arden Papers, dans l’Oxfordshire, reportage à priori impensable, mais que j’obtiendrais, j’en étais sûr, grâce à l’approbation et au soutien de sa vedette, Alastair O’Flender. (Stephen, Chapitre 7)
25 Rue François Miron
Je souris en me souvenant de lui, timide, en 1988, se déshabillant lentement, étendant son corps long et frêle sur le parquet frais de l’appartement de la rue François Miron, regardant cette femme se dévêtir à son tour, comme surpris ; la voir s’allonger à côté de lui, se tourner pour l’enlacer, respirer sa longue chevelure de geai, fermer les yeux avec peut-être l’intuition que ce moment, ce souffle doux, serait fixé dans l’éternité. (Stephen, Chapitre 1)
Brisbane, Queensland
Aujourd’hui, Bobby était le premier ministre de l’état de Queensland et il se présentait à la tête du labour party aux élections générales de la fédération. On disait de lui qu’il serait le premier ministre d’Australie, et c’est ce qui, elle, l’avait sauvée. Et elle était là à Sydney et George reviendrait dans un instant. Et Alastair était à Paris, avec Noor Hamrani. Et quelque part, en Nouvelle Calédonie, vingt et un hommes étaient morts fusillés. (Chapitre 13)
Villennes sur Seine
Après Paris, c’était un monde de fraicheur et de saules pleureurs penchés amoureusement sur la Seine, avec d’élégantes maisons à colombages autour d’un square verdoyant, un kiosque à musique d’antan écrasé par des trombes de lilas et de glycines, près d’un petit étang où quelques cygnes glissaient. (Chapitre 15)
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The Raffles
Plus les années passaient, plus l’hôtel Raffles se décrépissait mais revenir marcher dans la fraicheur de ses galeries, glisser les doigts sur les feuilles des arbres du voyageur qui les bordaient, voir le vieux damier du carrelage noir et blanc défiler sous ses pas, était à chaque fois un retour dans le temps. L’on y croisait des voyageurs émerveillés, et des personnages désuets qui saluaient en gloussant les portiers enturbannés de soie rouge : de vieilles dames anglaises dentelées, et de vieux messieurs indiens à la peau claire et aux cols impeccablement amidonnés qui retrouvaient leurs anciennes idylles impossibles, peut-être, d’avant-guerre. (Chapitre 4)
Deauville
Il était enfin arrivé à la mer. Au bout de la route. Pas celle qu'il avait imaginée, pas la Mer de Chine au delà d'un champ d'hévéas, à l'Est, juste une grande étendue de sable gris, bordée de cabines rayées, à l'Ouest (Chapitre 17)
Kenny Hills
Je partis en courant à travers les bois de Kenny Hills, dans la nuit : je courais pour retrouver mon souffle, remettre en ordre les battements de mon cœur. Je courais en frayant mon chemin au milieu des cris nocturnes, des aboiements, les sifflements, les grincements, tous m’appartenaient autant que les branches qui me fouettaient sur le passage, marquant de leurs épines leur dernière empreinte sur mon torse, mes bras, mes jambes. Je n’avais peur d’aucune embuche, d’aucun serpent, d’aucun insecte, je redevenais l’homme infecté par l’araignée, fort de ses nuits de fièvre. Seul un indigène pouvait faire cela : courir jambes et torse nus à travers les derniers carrés de forêt, comme cherchant à retrouver le monde primitif d’où j’étais sorti, à l’origine. (Chapitre 10)
Banquet Hall
Il fallait ensuite dérouler un immense et très lourd tapis rouge, et le faire glisser sur le sol de miroirs, au centimètre près, jusqu’à ce qu’il soit parfaitement aligné sous le regard avisé du chef des banquets. Je me noyais à corps perdu dans toutes ces activités qui ne me laissaient pas le temps de penser, comme dans une pénitence de laquelle je sortirais lavé de mes péchés, et apaisé.(Chapitre 5)
Galerie Vivienne
- C’est toi qui m’intimides, maintenant. » lui dit-elle. Tu m’intimides un peu car je sens que je pourrais tomber un peu… pour toi. Alors elle se leva, commença à marcher lentement sur les graviers de l’allée, vers le fond du parc, et il la suivit. Ils se retrouvèrent dans la galerie Vivienne, où les boutiques étaient fermées. Sous la verrière ensoleillée, Noor était baignée dans une lumière diaphane et irréelle. Un adagio d’Albinioni s’échappait d’un lieu inconnu pour venir se glisser sous chacun de leurs pas. (Chapitre 11)
La Rotonde
Des fois, une œillade, un surprenant sourire plein d’aplomb, auraient pu faire rougir les dames si elles avaient été moins mûres. Elles les acceptaient volontiers car elles surestimaient leur attrait : elles méritaient tout, et le seul effet visible des provocations avides de ces jeunes hommes à louer était un tourbillon de cuillère ou de paille un peu plus nerveux, dans une coupe cocktail ou une tasse de thé. Damien y avait sa clientèle. (Chapitre 8)
Pool House Coffee Shop
Ce qui était écrit, prévisible, dans la continuité logique de ces incarnations, arriva. Par une matinée sans brumes, cette même semaine, Noor Hamrani vint pour une réunion de travail au Pool House Coffee Shop. Mes collègues s’affairaient, échangeaient des invectives pressées en bahasa, quand je compris l’objet de leur inquiétude et de leur émoi.(Chapitre 3)
Taman Duta
J’arrivai, à bout de souffle, au bord de la route qui dominait la vallée de Taman Duta. En sortant des feuillages, je contemplai les nouvelles maisons une à une, chacune avec ses lumières qui brillaient faiblement, en halos humides, dans l’air du soir, sous une nuit sans lune. J’avais couru sans savoir où j’allais vraiment, jusqu’à cette destination.Dans l'une de ces demeures paisibles et ventilées, elle vivait. (Chapitre 10)
Lake Gardens
Quelques araignées d’eau glissaient sur le lac redevenu placide, et le monde végétal autour de nous se remettait doucement des trombes de la nuit. Nos habits trempés gisaient en boule à nos pieds : j’étais allongé, nu, en chien de fusil, et Safeera, blottie sous moi, semblait encore dormir. (Chapitre 6)
The Turf
Quand Faizal ouvrit les yeux, le cobra avait disparu. Il nous dit de nous détendre. - Vous voyez ce que font vos caquètements de poule, les gars, ils attirent les cobras en chaleur. Le temps avait passé et je remontai l'escalier en bois quatre à quatre pour retrouver Su Ping. Une des femmes qui l’avait interpellée plus tôt en des cris de jouissance me dit, en brandissant le doigt sous mes yeux, d’une voix rauque et prophétique, qu’elle était partie avec William, le planteur du Johor. Alors que j’allais me congédier de la bande de jeunes qui m’avait invité, Leila me demanda comment je rentrais à Kenny Hills et si je voulais partager un taxi car les garçons avaient décidé de continuer à « gâcher leur nuit ». ( Chapitre 3)
Sydney
Alastair s’était lancé à la conquête de ce nouveau monde, tel un pionnier, se sentant porté par la vigueur de ce printemps austral, tandis que la Malaisie, quelque part, se noyait, disparaissait sous les excès de la mousson qu’elle avait elle-même créée. (Chapitre 7)
Hôtel Royal Madeleine
Je montais sur le porte bagage de son vélo et nous longions la Seine jusqu’à l’hôtel Royal Madeleine, le visage crispé dans le givre des brumes humides. En pédalant, il chantait à tue-tête les chansons italiennes de son walkman. Puis nous passions une demi-heure à parler au coin de la rue, avant qu’une horloge ne sonne les douze coups de minuit et le début de son service, et que le jeune cycliste parisien en jean et blouson de cuir ne se transforme en gardien de la nuit, dans son costume de velours noir. (Chapitre 8)
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Hôtel Royal Monceau
Encore cette émotion, qui revient aujourd’hui, de ne pas parvenir à passer le bras à travers les voilages, de rester sur le seuil d’une porte cochère, alors que j’attends dans le hall du Royal Monceau, que l’on me conduise à la suite d’Alastair O’Flender, de retour pour quelques jours dans sa ville natale. Vingt ans après. Se souviendra-t-il de moi ? – sait-il seulement, que je fus le premier à le photographier ? Sait-il que j’ai toujours gardé cette photo pour moi, alors que j’aurais pu maintes fois la vendre et faire fortune ; que je suis resté fidèle à cet instant, à ce secret.(Stephen, Chapitre 1)