LE ROMAN
1. Histoire et définitions Le roman était au Moyen âge, la langue vulgaire, par opposition au latin, la langue savante.On appelle donc roman, à l'origine, les écrits traduits du latin ou rédigés directement dans la langue du peuple: « romancer »
Peu à peu, les contenus de ces récits se précisent . D'abord consacrés aux exploits des héros, ils se chargent très vite d'un message galant : les chevaliers errants font alterner coups d'épée et d'amours difficiles.
Le roman évolue petit à petit : des romans du cycle de La Table Ronde aux épopées antiques Le Roman de Thèbes, le Roman de Troie, le Roman d'Alexandre. La parution du Décaméron de Boccace fournit un modèle.
Le recueil collectif des Cent nouvelles nouvelles mélange la tradition française du fabliau et la forme italienne du récit enchâssé. L'Heptaméron de Marguerite de Navarre (1559) est la grande réussite du genre. Rabelais, à la même époque se moque de la tradition chevaleresque qui est pourtant encore vivace.
Le Don Quichotte de Cervantès constitue un tournant au XVII ième siècle dans la mesure où il pulvérise les codes du roman de chevalerie.
2. un attrape-tout
Au XVIIième siècle se développe en France une véritable fureur de lire qui incite les auteurs à multiplier les ouvrages. L'Astrée d'Honoré d'Urfé (1607-1627) devient un monument incontournable .
Naît au XVII ième siècle avec Madeleine de Scudéry la volonté de faire du roman un genre noble, capable d'égaler la tragédie.
Au même moment apparaissent les premières parodies avec La Vraie Histoire comique de Francion de Sorel ou encore Le Roman comique de Scarron ou le Roman Bourgeois de Furetière.
Poussé vers la recherche du vraisemblable, le roman trouve enfin sa voie avec La Princesse de Clèves de Mme de La Fayette (1678). Le récit se décante du fatras historique et merveilleux et les sentiments se donnent libres cours.
Maris, femmes et amants deviennent les nouveaux héros de ces fictions si proches des lecteurs.Le roman se décline même à la première personne Les Lettres de la religieuse Portugaise, 1669
3. un genre sans contrainte
La tragédie a ses règles, le roman n'en a pas : c'est ce qui fait son succès. Les héros ne sont pas nécessairement nobles, ils font même partie du peuple. Les passions se démocratisent : le roman de moeurs naît.
Les premiers grands succès romanesques datent du XVIIIème siècle avec la Nouvelle Héloïse de Rousseau et les Liaisons dangereuses de Laclos. Le roman colle au lecteur.
Les romantiques y liront leur désespoir, le XIXième siècle finissant y transcrit son sentiment de décadence. En se généralisant, l'instruction publique gagne de nouveaux lecteurs.