De Calais à Auschwitz : sur les traces de la Shoah
m.buchard.prof.berthelot
Created on April 2, 2024
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Transcript
De Calais à Auschwitz: sur les traces de la Shoah
Les traces photographiques de la Shoah à Cracovie et à Auschwitz
Sur les traces de la Shoah à Calais...
Accueil
https://www.google.com/maps, consulté le 19/04/2024
Cracovie
- Qui sommes-nous?
- Notre projet
Accueil
- Les principales dates du projet
- Les partenaires du projet
- Nous contacter
celine.olszewski1@ac-lille.fr
- Les sources
- Remerciements
48 élèves volontaires de Première et de Terminale du lycée Sophie Berthelot à Calais:BENARD Elise GALLET Camille SOUILLARD Célestine CAIREY REMONNAY Claire GILLET Martin SZCZEPANIAL GaëlCHEVALIER Elisa GOSSET Céleste THIRARD PaulDEFOSSE Eïleen GUILBERT Jérôme THIRARD WarrenDEGARDIN Alyssia HOCHART Simon TROTTEIN-JOURDAIN LéonieDELAINE Zoé LANSON Chloé TURPIN ShaynaDELCROIX Gabrielle LEFEBVRE Margaux VAROUX EloïseDELEURENCE Jade LELEU Alicia VERLINGUE EmmyDESFACHELLE Isaure LELEU Débora VEROVE MaureenGRESSIER Tim MOREAU-HENNEBERT Alex DANIEL MarieDHEILLY Adrien PARISSEAU Louane DOUCHE ElsaDOHEN Louise PICHEREAU-HUYGHES Alix GERTHOFFER LouisDUCLOIE Louise POULAIN RomainDUMONT Léa PINSON--CABILLIC PrudenceFABRE Alice SAILLY LouiseFOURNIER Romane SEUX Lola3 professeurs d'histoire: 1 professeur de sciences économiques et sociales:Céline OLSZEWSKI Emmanuelle DESPRESLaurent BUCHARDMarc COPPIN
Qui sommes-nous?
Le projet s'intitule MEMOIRES : La photographie de l’Emancipation des Juifs à la Shoah. Economie et société. Il a pour objectif de faire réfléchir les élèves sur les rapports entre la photographie, la mémoire et l’histoire. Il s’agit d’envisager la photographie comme source de recherche dans la connaissance de la vie juive en France du XIXème siècle à la Shoah, mais aussi d’étudier son rôle dans la transmission des mémoires et l’élaboration de récits collectifs. Dans une première partie, il montre le processus d’intégration politique, économique et sociale des Juifs en France du XIXème siècle au début de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi la montée de l’antisémitisme, menant progressivement à un processus d’exclusion. La deuxième partie a vocation à montrer les étapes de l’assassinat des Juifs, à partir de l’exemple particulier d’Auschwitz, et s’intéresse aux liens sociaux qui se sont développés dans les camps, ainsi qu’à la mise en place d’une économie fondée sur le travail des déportés. La dernière partie du projet vise à faire réfléchir les élèves sur la place des photographies de la Shoah depuis 1945 en s’appuyant sur l’exemple de l’utilisation de la photographie dans les procès d’Après-Guerre et dans les mémoires. Enfin, elle pose la question contemporaine du rapport à notre propre image dans une société où les réseaux sociaux jouent un rôle de plus en plus important et dont les dérives aboutissent parfois à un processus d’exclusion de certaines personnes.
Notre projet
Les principales dates du projet
Le lien vers la vidéo...
Le 7 novembre 2023: conférence sur la Shoah sur le littoral du Nord et du Pas-de-Calais de Rudy RIGAUT, historien et correspondant du Mémorial de la Shoah pour les Hauts-de-France.
Le 12 janvier 2024: conférences de Tal BRUTTMANN, historien spécialiste de la Shoah et de l'antisémitisme, sur les photographies de l'album d'Auschwitz et l'antisémitisme
21 mars: visite de Kazimierz, ancien quartier juif de Cracovie, de Podgorze, le ghetto juif et du musée Schindler. 22 mars: visite d'Auschwitz-Birkenau. 23 mars: visite du centre-ville d'Auschwitz, de la zone d'extension du camp et du sous-camp de Jawiszowice.
le 24 mai 2024: restitution des travaux des voyages d'étude à Auschwitz en présence de l'Amicale des Anciens de la Région. Région Hauts-de-France, Nord-Pas de Calais, Picardie.
restitution commune des deux voyages d'étude à Auschwitz organisés au lycée Berthelot: - "Jeunes à Auschwitz" sous la direction de Laurent Buchard, - " Mémoires: la photographie de l'Emancipation à la Shoah. Economie et société" sous la direction de Céline Olszewski.
Les élèves de spécialité théâtre, dont certains sont allés à Auschwitz, ont joué des extraits de la pièce de Sylvain Levey, Michelle, doit-on t'en vouloir d'avoir fait un selfie à Auschwitz?
Les élèves ont présenté les capsules vidéo créées sur le parcours de Charles Baron et les photos prises sur les sites visités.
Le chant des marais par les musiciens du lycée
Les partenaires du projet
avec le soutien de la Municipalité de Calais.https://www.calais.fr
avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.https://www.fondationshoah.org
avec le soutien du ministère des armées- direction de la mémoire, de la culture et des archives, de l’Union des blessés de la face et de la tête et de la Fédération nationale André Maginot.https://www.defense.gouv.frhttps://www.gueules-cassees.asso.frhttps://www.federation-maginot.com/
avec le soutien de l'entreprise Scora SAS. magesium and calcium export.https://scora.com/fr
- Waclaw DLUGOBORSKI et Franciszek PIPER (dir), Auschwitz 1940-1945, Musée d'Etat d'Auschwitz- Birkenau, Oswiecim, 2011- Jean-François FORGES, Pierre-Jérôme Biscart, Guide historique d'Auschwitz, Autrement, 2011- Tal BRUTTMANN, Auschwitz, la Découverte, collection repères, 2015- Tal BRUTTMANN, Stefan HÖRDLER, Christoph KREUTZMÜLLER, Un album d'Auschwitz. Comment les nazis ont photographié leurs crimes, Seuil, 2023- Piotr CYWINSKI, Auschwitz Bauleitung, Musée d'Etat d'Auschwitz- Birkenau, Oswiecim, 2023- Danielle DELMAIRE, Jean-Baptiste GARDON, Monique HEDDEBAUT, Rudy RIGAUT, Etre Juif dans le Nord et le Pas-de-Calais 1939-1945, éditions Tirésias-Michel Reynaud, 2022- Tal BRUTTMANN (dir), Persécutions et spoliations des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, PUG, 2004- Bartosz KLIMCZAK, Marek ZAJAC, Maciej PAWELCZYK (réalisation), Auschwitz en 33 objets, Pologne, 2021- https://maitron.fr/spip.php?article50465, notice Gerschel André par Yves Le Manner, version mise en ligne le 3 juin 2009, dernière modification le 14 mars 2020
Les sources
Nous tenons à remercier chaleureusement:
- l'équipe de Direction du lycée Sophie Berthelot, Monsieur MENET et Madame ALFRED pour la confiance renouvelée en notre projet,- la gestionnaire du lycée Sophie Berthelot, Christelle CHAVALLE et Patrick PECRIAUX pour le temps et l'énergie consacrés à la réussite du voyage d'étude,- Tal BRUTTMANN et Rudy RIGAUT pour leur présence auprès des élèves et l'aide précieuse apportée aux enseignants,- le musée d'Auschwitz et particulièrement Wojciech PLOSA, directeur des Archives, pour sa disponibilité et sa bienveillance,- tous les donateurs, restés anonymes, de la Trousse à projets qui ont cru en ce travail et ont soutenu les élèves mais aussi l'équipe pédagogique par leurs messages amicaux,- tous les collègues et les élèves du lycée Berthelot qui, à un moment ou à un autre, ont mis leur savoir-faire au service de ce projet,- et surtout les élèves pour leur implication dans un projet de longue haleine et leur motivation, toujours intacte, malgré la charge de travail supplémentaire interminable qui leur a été demandée...
Plan de Calais
https://www.google.com/maps, consulté le 30/05/2024
l'itinéraire d'André Gerschel
l'itinéraire de Charles Baron
autres lieux de mémoire
L'annexe de la Kommandantur de Calais au 3 boulevard La Fayette
L'usine de dentelle Simon May au 57 rue du Vauxhall
L'itinéraire d'André Gerschel: la mairie de Calais
La salle Charles Baron du lycée Sophie Berthelot
La magasin d'André Gerschel: Aux travailleurs.
La rue André Gerschel
#1 Qui était C. Baron ?
Jeunes à Auschwitz: l'itinéraire de Charles Baron
#2 C. Baron, un déporté du convoi 34
#3 C. Baron, un adolescent face à l'horreur des camps
#4 C. Baron à Auschwitz Birkenau
#5 La Libération de C. Baron
#6 C. Baron, le témoin
https://www.google.com/maps, consulté le 19/04/2024
Plan de Cracovie
le quartier juif de Kazimierz à Cracovie
le ghetto juif de Cracovie pendant la Seconde Guerre mondiale
https://www.google.com/maps, consulté le 20/04/2024
Plan de Kazimierz
le vieux cimetière Remu'h
Les remparts de l'ancien ghetto juif de Kazimierz
le restaurant Klezmer Hois
https://www.google.com/maps, consulté le 20/04/2024
Plan de Podgorze
le sol nazi du musée Schindler
le bureau d'Oscar Schindler
la place Bohaterow (place des héros) du ghetto de Cracovie
la pharmacie du ghetto de Cracovie
Plan du complexe d'Auschwitz,août 1944
le
Source: Tal Bruttmann, Auschwitz, la découverte, 2015
Le sous-camp de Jawiszowice
La rivière Sola
Plan de Birkenau en 1944.
Plan de Birkenau en 2024.
Source: Tal Bruttmann, Auschwitz, la découverte, 2015
https://www.google.com/maps, consulté le 06/05/2024
Birkenau aujourd'hui: les magnets de la librairie ksiegarnia e-Oswiecim
Plan du camp d'Auschwitz 1, 1942.
Source: Tal Bruttmann, Auschwitz, la découverte, 2015
la villa du commandant Höss
Le bloc 14: lieu de détention des prisonniers soviétiques
Le bloc 20 : l'exposition nationale française
La clôture du camp
L'exposition sur le Zyklon B
"Le mur de la mort"
La chaussure d'Amos Steinberg les vêtements d'enfants Les prothèses
Blocks d'habitation et poste de garde des chefs de blocks
l'extension du camp d'Auschwitz I
le crématoire 1
la potence installée en 1947 pour l'exécution de Rudolf Höss
La boulangerie
Le bâtiment de l'état-major SS
Les photos anthropométriques
Le portail d'entrée du camp
Le block 10 et les expériences du docteur Clauberg
Plan de Birkenau,été 1944
Source: Tal Bruttmann, Auschwitz, la découverte, 2015
le Canada
le secteur BII
les latrines
une baraque d'habitation en bois
le mirador central
une baraque de logement en briques emplacement à préciser...
le krematorium II
le Zentral Sauna
la Bahnrampe
l'entrée du camp BII
Jawischowitz est l'un des sous-camps d'Auschwitz, créé en août 1942 dans la zone d'intérêt pour les besoins de l'industrie Hermann Göring Werke en Haute-Silésie. A partir de 1943, la gestion de ce camp passe du camp d'Auschwitz à celle de Monowitz. A son acmé en 1944, le camp a regroupé près de 2500 détenus.
Le sous-camp de Jawischowitz
Les détenus travaillaient à l'extraction du charbon dans la mine située dans la ville et à la construction d'une centrale électrique à Brzeszcze. Ils étaient juifs de nationalité française, polonaise, allemande, italienne et hongroise.
Les conditions de travail et de vie étaient particulièrement difficiles et ont contribué à donner au camp une réputation désastreuse parmi les déportés qui considéraient qu'y être envoyé relevait de la punition. Marie Daniel et Jérôme Guilbert
Ancien bâtiment des douches en partie restauré.
Statue de mineur réalisée par Jacques Markiel, Juif polonais déporté à Auschwitz, à la demande du commandant du camp.
La Sola est une rivière qui coule à proximité d'Oswieçim et du camp d'Auschwitz. A partir de septembre 1942, la décision a été prise de déterrer les fosses communes de Birkenau et de brûler les corps dans des fosses à ciel ouvert. A partir de cette date, dès que les fosses d'incinération étaient pleines, les cendres des cadavres étaient amenées par camion jusqu'à la Sola ou la Vistule et jetées dans l'eau dans le sens du courant afin qu'elles ne stagnent pas à un seul endroit. Les Sonderkommandos étaient chargés de cette tâche sous la surveillance de SS.Les bords de la Sola était aussi un lieu de promenade et de loisirs pour les SS. Une partie des photographies de l'album d'Höcker est prise à Solahütte à 30 kms d'Auschwitz et montre les SS prenant du bon temps dans ce lieu de villégiature qui leur était dédié. Dans le film la zone d'intérêt de Jonathan Glazer, la Sola est le décor de plusieurs scènes de famille. Elle est le théâtre d'un pique-nique au début du film. Une des moments phare montre le commandant Höss et ses enfants se baignant dans la rivière jusqu'à ce que le père de famille ne tombe sur un ossement humain et ne sorte précipitamment ses enfants de l'eau. Prudence Pinson-Cabillic
La rivière Sola
Les troupes nazies pénètrent à Oswieçim le 6 septembre 1939 et la ville est annexée à l'Allemagne nazie le 8 octobre. Désormais appelée Auschwitz, la ville devient dès lors un territoire à coloniser. Rapidement, une administration allemande se met en place et le centre-ville, le Rynek, est rebaptisé Adolf Hitler Platz. Dès la fin de l'année, des projets pour transformer la ville sont confiés à l'architecte Hans Stosberg afin d'en faire un modèle urbain nazi. Le centre-ville doit concentrer les commerces et les administrations. Des travaux pour rendre les façades plus homogènes sont initiés et des arcades sont percées.Ce projet passe par la liquidation des traces de la vie juive à Auschwitz. Des mesures antisémites sont rapidement appliquées dans cette ville peuplée à 60% de Juifs. Le 29 novembre 1939, la plus grande synagogue est détruite et les autres lieux de culte sont transformés en entrepôts, comme la synagogue Chevra Lomdei Mishnayot pour le stockage de munitions. En février 1941, les Juifs sont expulsés de la ville et envoyés dans les ghettos de Bendzin et Sosnowitz. Le quartier juif et les cimetières sont rasés pour y installer un bâtiment du parti nazi. 6000 Allemands s'installent dans la ville dans les logements laissés vacants par les Juifs. Alicia et Débora Leleu
Le centre-ville d'Auschwitz
Synagogue Chevra Lomdei Mishnayot
Le Rynek à Auschwitz
Le restaurant Klezmer Hois
Situé dans le quartier de Kazimierz à quelques mètres de la synagogue Remuh, ce restaurant dispose d'un Mikveh situé au sous-sol. Il s'agit d'un bain rituel utilisé à certaines occasions comme la conversion, la veille d'un mariage ou d'une fête religieuse dans le judaïsme. Ce bain symbolise la renaissance et un nouveau départ.C'est aujourd'hui un hôtel-restaurant qui plonge le client dans l'ambiance de Kazimierz avant guerre. La décoration en met plein les yeux : très fournie, elle fourmille de nombreux tableaux, de bibelots, de nappes et de tentures. Le menu s'inspire de la cuisine juive: quenelles de poulet dans une sauce à l'aneth, cuisses de dinde aux champignons, gâteau à la carotte ou macagigi.Ce lieu est marqué par le souvenir de Léopold Kozlowski-Kleinman qui s'y produisit au piano pour la première fois en 1992, puis régulièrement jusqu'à sa mort en 2019. Ce musicien d'origine juive dont les parents disparurent lors de la Shoah, se considère comme "le dernier klezmer de Galicie" c'est-à-dire l'héritier de la musique klezmer d'origine askhénaze. Il a d'ailleurs été conseiller musical dans le film la liste de Schindler pour la musique jouée dans les scènes du ghetto.Enfin, ce lieu est aussi une librairie et le siège des éditions austeria qui propose, entre autres, des ouvrages sur la culture juive. Emmy Verlingue
Les vestiges du rampart de l'ancien ghetto
Kazimierz est l'ancien ghetto de Cracovie, situé au Sud de la ville. En 1335, le roi Casimir III accorde aux Juifs le droit de vivre dans ce quartier. En 1445, après l'incendie de l'église sainte-Anne, tous les Juifs de Cracovie y sont transférés et un mur est bâti pour séparer catholiques et juifs.Au XVIème siècle, le quartier devient le plus grand quartier juif d'Europe avec l'afflux massif de Juifs de Bohème, de Moravie et du sud de l'Europe.Avec l'annexion de Cracovie par les Autrichiens, le quartier est rattaché à la ville en 1800. Les ramparts sont démantelés et les Juifs obtiennent les mêmes droits que les autres habitants de la ville en 1867.Les nazis vident le quartier de sa population juive à partir de la fin de l'année 1940.Aujourd’hui, Kazimierz est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO et porte la mémoire de la vie juive féconde dans la ville. Léa Dumont
Au fond, le mur d'enceinte médiéval du quartier juif.A sa droite, la vieille synagogue érigée au début du XVème siècle et reconstruite entre 1956 et 1959, transformée en musée de l'histoire de la vie juive à Cracovie. A gauche, un monument commémoratif de l'exécution de 30 Juifs par les nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale
Le vieux cimetière Remu'h
Le cimetière de la synagogue Remuh date de 1535. C’est le plus vieux cimetière juif de Cracovie. Il compte environ 700 tombes. La synagogue Remuh tient son nom d'un célèbre rabbin, Moïse Isserles, surnommé Remuh qui y repose. Il est surtout célèbre pour son code de vie quotidienne. Les tombes présentes dans ce cimetière ont entre 3 et 4 paliers de corps. Dans le judaïsme, il existe certaines traditions ou « lois », comme le fait qu’une fois que le corps est enterré, on ne peut plus le déplacer. A la place des fleurs sur les tombes, on trouve des cailloux. Pour les tombes des rabbins, on peut écrire un vœu sur un bout de papier que l’on met en boule et qu'on confie aux rabbins disparus pour l’exaucer. Le cimetière, qui a subi plusieurs invasions, a été majoritairement détruit lors de l’invasion nazie mais la tombe du rabbin Remuh et sa famille a été épargnée par les envahisseurs, de peur d’une potentielle malédiction, d’après les rumeurs. Après la guerre, lors de travaux archéologiques sur le cimetière, de nombreuses pierres tombales ont été retrouvées. A cause de leur état dégradé, on les a utilisés pour orner le mur du cimetière. Maureen Vérove
Le bureau d'Oscar Schindler
Schindler est un riche industriel tchécoslovaque. En février 1939, il adhère au parti nazi. En octobre, il profite de la politique d'aryanisation pour acquérir à Cracovie une usine de produits en émail qu'il renomme Emalia. Il emploie des travailleurs juifs forcés dont il s'efforce d'éviter les difficultés quotidiennes et la déportation dans le ghetto, puis dans le camp de Plaszow. En 1944, il permet à 1450 Juifs de vivre dans des conditions moins difficiles à Emalia transformée en sous-camp. En octobre 1944, il obtient d'installer une usine d'armement en Bohème-Moravie et crée une liste de 1200 Juifs qui y travaillent et échappent ainsi aux camps.En 1993, la liste de Schindler de Steven Spielberg fait connaître mondialement celui qui est reconnu la même année Juste parmi les nations.En 2010, l'usine de Cracovie est transformée en musée et accueille une exposition sur "Cracovie sous l'occupation nazie (1939-1945)". Elle y expose notamment le bureau d'Oscar Schindler. Margaux Lefebvre
Le sol du musée Schindler
L'Allemagne nazie pénètre à Cracovie le 6 septembre 1939. La ville est durement occupée et devient la capitale du Gouvernement général dirigé par Hans Franck depuis le château de Wawel.Dans le musée Schindler, cette domination nazie sur les Polonais est mise en scène sur le sol d'une des salles grâce à un carrelage marqué de croix gammées. Elles donnent un sentiment d'emprise, comme si le visiteur était lui-même prisonnier. Martin Gillet
La place des héros du ghetto de Cracovie
La place Bohaterów est située au sud du fleuve Vistule entre les deux quartiers de Kazimierz et de Podgórze qui bordent le ghetto juif de Cracovie. Cette place est devenue le point central du ghetto juif. En effet, on y trouve au numéro 18, la seule pharmacie tenue par le seul Polonais autorisé à rester dans le ghetto, Tadeusz Pankiewicz. Cette place est tristement célèbre car c'est le lieu où étaient rassemblés les Juifs du ghetto qui allaient partir pour les camps de concentration, notamment pour Auschwitz. La première sélection pour un convoi a eu lieu le 4 juin 1942. De nombreuses personnes y furent fusillées. La dernière sélection a aussi eu lieu sur cette place, lors de la liquidation du ghetto le 13 mars 1943. Les 65 chaises métalliques que l'on retrouve depuis 2005 sur cette place symbolisent l'attente qu'ont subi les Juifs, à devoir rester de nombreuses heures debout, à attendre le départ pour les camps avec ni eau, ni nourriture. Cette place symbolise donc l'attente dans la douleur et la souffrance pour les centaines de personnes qui furent déportés depuis le ghetto de Cracovie. Zoé Delaine
La pharmacie du ghetto
L’Apteka Pod Orlem ou pharmacie de l'Aigle est la seule pharmacie restée ouverte du ghetto de Cracovie. Elle est tenue par Tadeusz Pankiewicz, un Polonais qui choisit de demeurer volontairement dans le ghetto pour aider les Juifs. Il a tenu une chronique qui constitue un témoignage essentiel pour connaître l'histoire du ghetto. Sa pharmacie devient un lieu de résistance: Tadeusz Pankiewicz devient messager entre le ghetto et le reste de la ville. Il s’arrange pour distribuer gratuitement ou presque des médicaments à la population. Il leur fournit également de quoi tromper les nazis : par exemple, il se procure de la teinture pour cheveux qui facilite les changements d’identité ou permet d’améliorer son apparence pour avoir l’air "apte au travail". Il fournit des tranquillisants pour empêcher les enfants de pleurer quand ils doivent se cacher pour s'échapper.C'est aussi un lieu de culture et de sociabilité: dans l'arrière-boutique, les Juifs viennent discuter et échanger le soir pour oublier les tracas du quotidien.Tadeusz Pankiewicz a été reconnu Juste parmi les nations en 1983. Romain Poulain
Les populations polonaises situées à proximité immédiate du camp furent expulsées à sa création pour mettre en place une zone de sécurité. Cette zone devint ensuite la zone d'extension du camp. Parmi les bâtiments réquisitionnés par le camp d'Auschwitz figurait la boulangerie. Elle a été érigée vers 1916. Puis à partir de 1924, elle fut utilisée comme entrepôt pour les matières premières du monopole polonais du tabac. Pendant l'occupation allemande, le bâtiment était connu sous le nom de Lagerhaus et était utilisé par les SS du camp comme entrepôt pour les gruaux, la farine et le sucre. Après la Seconde Guerre mondiale, le bâtiment fut repris par l'entreprise régionale de meunerie des céréales de l'État de Cracovie. Pendant de nombreuses années, il est resté à l'abandon. En 2009, des travaux ont été réalisés pour préserver et renforcer sa structure, notamment l'isolation des fondations et de nouvelles tuiles. À l'occasion de la Journée nationale du souvenir des victimes des camps de concentration et d'extermination nazis, le 14 juin 2017, une lettre d'intention a été signée pour la création d'un musée du souvenir des habitants à Oświęcim qui met en avant le sort des habitants d'Auschwitz et l'aide qu'ils apportèrent aux déportés. Elise Benard
La boulangerie de la manufacture des tabacs
Situés dans la zone d'extension du camp d'Auschwitz, ces imposants bâtiments ont servi de logements pour les premiers déportés d'Auschwitz. Le 14 juin 1940, 728 prisonniers polonais venus de Tarnow y sont installés pendant la durée des travaux d'aménagement du camp. Début juillet, ils intègrent le KL Auschwitz.Par la suite, ce bâtiment devient le Stabsgebaude, un bâtiment de l'état-major SS et a une vocation administrative, accueillant de nombreux bureaux.Aujourd'hui. le bâtiment abrite une école d'infirmière. Alix Pichereau-Huyghes
Le bâtiment de l'état-major SS dans la manufacture des tabacs
L'histoire de ce bâtiment n'a pas disparu: une plaque située sur l'aile droite commémore le rôle de ce lieu dans l'histoire du camp et retrace l'histoire des prisonniers du premier transport d'Auschwitz.
En avril 1940, Himmler décide d’installer un camp de concentration dans la caserne d'Auschwitz afin d'y incarcérer des résistants polonais. Il est prévu pour accueillir 10 000 prisonniers, ce qui en fait un des plus grands camps de concentration de l'époque. C'est Höss qui est chargé d'organiser les travaux. 20 bâtiments en briques deviennent des blocks numérotés destinés à loger les prisonniers tandis que les étables en bois sont transformés en ateliers. Au milieu du mois d'août, le crématoire entre en fonction dans l'ancien dépôt de munitions pour brûler les cadavres des futurs prisonniers morts.Dès septembre 1940, après la visite d'Oskar Pohl, chef de la branche économique de la SS, il est décidé d'augmenter la capacité du camp en créant un étage sur 16 des blocks qui n'en avaient pas. En mai 1941, 8 nouveaux blocks sont créés dans l'espace central vide du camp.21 blocks servaient de logement pour les prisonniers. Les autres servaient à l'administration, de prison, d'hôpital, de cuisine.Entre 1940 et 1945, environ 200 000 personnes ont été détenues à Auschwitz I dont les 3/4 étaient des Polonais. Shayna Turpin
L'extension du camp d’Auschwitz I
Sur cette photo prise du premier étage du block 24, on distingue au premier plan la cuisine construite après 1940 et à l'arrière plan à gauche les blocks 16 à 18 construits en 1941.
Le portail d'entrée du camp
Le portail du camp d'Auschwitz porte l'inscription "Arbeit macht frei" qui signifie "le travail rend libre". Il n'est pas unique car d'autres camps de concentration allemands portent ce slogan comme Dachau ou Gross Rosen. Ce slogan est cynique car il donnait l'impression aux déportés d'arriver dans un camp de travail alors qu'ils subissaient des traitements inhumains, que le travail était forcé et qu'ils risquaient d'être tués. Ce portail a été réalisé par des déportés. Il est composé de deux tubes métalliques qui ont été déformés et entre lesquels ont été soudées les lettres du slogan. Le B est soudé à l'envers : certains témoins disent que cela a été fait volontairement en signe de résistance par les déportés. Le portail a disparu à deux reprises au cours de l'histoire. En 1945, les troupes soviétiques le prennent car ils ont besoin de matériaux. Eugneniusz Nosal, un déporté l'aperçoit dans un train et l'échange contre de la vodka. Le 18 décembre 2009, il est volé sur commande d'un néo-nazi suédois, retrouvé et restauré. C'est aujourd'hui une copie qui est visible par les visiteurs. Louise Sailly
Les photographies anthropométriques
la photographie de Maria Autsch
Les photos anthropométriques
Après la sélection, les détenus jugés aptes au travail entraient dans le camp. Ils devaient alors être enregistrés. Cette procédure se faisait dans le block 26 à Auschwitz I et dans les saunas à Birkenau. Après avoir été douchés et avoir reçus leurs tenues, les prisonniers étaient identifiés. A partir de l'automne 1941, ils étaient tatoués, d'abord sur la poitrine, puis sur l'avant-bras gauche à l'exception des détenus allemands, de rééducation et de police. Il s'agissait de faciliter leur identification, rendue difficile en raison d'une mortalité très élevée.Jusqu'en 1943, des photos anthropométriques étaient aussi prises un peu plus tard, à l'exception de certains convois trop importants. Elles comprenaient trois photos: une première photo de profil, une de face et une de trois quart. D'autres informations étaient notées: la taille, le poids, d'autres traits distinctifs et la date d'arrivée dans le camp. Ce geste était aussi un acte de déshumanisation à l'encontre des nouveaux arrivants : les SS n'hésitaient pas à faire preuve de brutalité.A partir de 1943, seuls certains prisonniers et les Allemands étaient photographiés en raison de difficultés d'approvisionnement du matériel photographique. Eïleen Dufossé
La photo de Maria Autsch
Son sourire et son regard à la fois bienveillant et déterminé intriguent au milieu de la galerie des photos anthropométriques des déportés du block 6. Malgré l'horreur et l'angoisse de la situation, elle inspire l'espoir et l'optimisme.Maria Cécile Autsch est une allemande née le 26 mars 1900 à Rollecken. C'est une religieuse catholique qui devient soeur Angela du Sacré Coeur de Jésus en 1938. Face à la politique nazie de réquisition des maisons religieuses, elle décide d'entrer en résistance. Elle est arrêtée car elle a clamé publiquement le 12 août 1940 qu'Hitler était un fléau. Elle est dénoncée à la Gestapo puis déportée à Innsbruck, Ravensbrück, puis Auschwitz, comme déportée politique. Surnommée l'ange d'Auschwitz, les témoignages insistent sur sa bienveillance et le soutien réconfortant qu'elle a instillés auprès de ses codétenues, notamment auprès des malades du typhus.Elle meurt d'un arrêt cardiaque le 23 décembre 1944, lors d'un bombardement aérien.En 2018, le pape lui a accordé le titre de vénérable servante de Dieu, première étape,dans la religion catholique, avant la béatification. Gabrielle Delcroix
Le block 14
Le block 14 a servi de dortoir pour une partie des 15 000 prisonniers soviétiques déportés à Auschwitz entre juillet 1941 et mars 1942. Il pouvait contenir 1200 prisonniers dans des conditions d'hygiène et de malnutrition particulièrement atroces. Il fait partie d'un ensemble de 9 blocks séparés du reste du camp par des barbelés et nommé "camp de travail pour prisonniers de guerre soviétiques". Les prisonniers étaient utilisés comme main d'oeuvre dans les gravières autour du camp puis, à partir de septembre 1941, pour la construction de Birkenau à 3 kilomètres d'Auschwitz. Les conditions de travail étaient horribles et 90% des prisonniers arrivés en octobre à Auschwitz étaient morts 4 mois plus tard. Ils ont été enterrés à 1.5 kms du chantier dans de grandes fosses communes.A partir de 1961, le block 14 a accueilli l'exposition nationale soviétique. Cette exposition a été renouvelée à plusieurs reprises. Depuis 2013, une nouvelle exposition a été inaugurée. Elle présente la tragédie des prisonniers et des populations civiles déportées à Auschwitz et raconte les conditions de l'ouverture du camp par les Soviétiques le 27 janvier 1945. Louise Ducloie
Avant même l'ouverture officielle du camp à la mi-juin 1940, un kommando de Dachau est chargé de poser une clôture provisoire autour d'Auschwitz, ainsi qu'autour des blocks 1 à 3. Au mois de juillet, le premier kommando extérieur d'Auschwitz est créé et chargé de poursuivre la construction de la clôture. Manquant de matériaux, il doit d'abord démanteler les installations de l'ancien camp pour prisonniers de guerre de Sosnica pour récupérer les fils barbelés et les barrières.A partir du printemps 1941, la clôture définitive extérieure est posée. Elle est composée d'une double rangée de poteaux en béton armé recourbés vers l'intérieur. Les fils barbelés étaient électrifiés et posés à l'avant et à l'arrière des poteaux. Des plaques de ciment, plongeant jusqu'à un mètre de profondeur, avaient pour objectif de limiter les évasions. Il y eut 802 tentatives d'évasion dont près de 144 ont réussi à Auschwitz-Birkenau entre 1940 et 1945. Elles ont contribué à faire connaître les évènements en cours à Auschwitz à la résistance polonaise et aux Alliés. Camille Gallet et Céleste Gosset
La clôture du camp
Les photographies des victimesde l'exposition nationale française
Le block 20 est un des cinq blocks tenant lieu d'hôpital à Auschwitz. Il servait spécifiquement aux maladies contagieuses. C'est là qu'avaient lieu les assassinats par injection de phénol. Il est transformé en pavillon français en 1978. En 2005, Jacques Chirac inaugure une nouvelle exposition davantage consacrée aux victimes françaises à Auschwitz. Une des salles, particulièrement émouvante pour le visiteur, est couverte de photographies des victimes avant leur déportation, agrémentées d’une courte biographie.Aucune photographie de Fernande Pinkwasser, déportée à 10 ans à Auschwitz, n'a été retrouvée. Ne reste qu'un dessin d'une de ses amies, Eliane Caisman, pour se souvenir d'elle... Lola Seux
La maison du commandant du camp d'Auschwitz
L'ancienne Villa des Lagerkommandanten se situe au numéro 88 de la rue Legionow en dehors, mais à proximité, du périmètre du camp. Rudolf Höss y a vécu une vie de famille avec sa femme Hedwige et ses 5 enfants entre 1940 et 1943, puis à partir du début du mois de mai 1944 pour organiser la déportation des Juifs de Hongrie.La maison est spacieuse: 10 pièces, plusieurs salles de bain, du mobilier en bois et un jardin qui fait la fierté de Madame Höss. Des déportées sont au service de la famille.Dans ses mémoires, Höss garde un souvenir heureux de sa vie familiale et sociale dans cette villa où il reçoit et organise des réceptions. Il est exécuté le 16 avril 1947 à proximité de celle-ci.En janvier 2024, le réalisateur Jonathan Glazer a sorti en France un film intitulé la zone d'intérêt dans lequel il retrace la vie quotidienne de la famille Höss à Auschwitz. A l'occasion du tournage, une réplique de la maison a été construite près du camp. Jade Deleurence
Dès avant la fin de la guerre, la nécessité de punir les criminels nazis a fait jour chez les Alliés. Ainsi, la Déclaration de Moscou fin octobre 1943 pose les bases d'une justice internationale. En Pologne, un décret d'août 1944 met en place des poursuites pénales à l'encontre des "criminels fascistes-nazis [...]". C'est dans ce pays que les procès contre les SS du camp d'Auschwitz ont été les plus nombreux.Parmi ces procès, celui de Rudolf Höss est l'un des plus connus. C'est lui qui a dirigé le camp d'Auschwitz entre 1940 et 1943 et est revenu au printemps 1944 pour diriger l'assassinat des Juifs de Hongrie. A la fin de la guerre, il se cache dans une ferme à proximité de Flensburg. Il est arrêté le 11 mars 1946. Il témoigne lors du procès de Nuremberg le mois suivant.Il est ensuite remis aux autorités polonaises. Son procès a lieu du 11 mars au 2 avril 1947 devant le tribunal suprême de Pologne. Il est condamné à mort et pendu le 16 avril 1947 dans le camp d'Auschwitz, près du crématoire I et de la villa qu'il a habité lorsqu'il commandait le camp. Romane Fournier
La potence de Höss
Potence érigée pour la pendaison de Rudolf Höss, le 16 avril 1947
Les boîtes de Zyklon B
Au premier étage de la salle 4 du block 4 consacré à "l'extermination"se trouve une exposition consacrée au Zyklon B. Le Zyklon B est un insecticide à base d’acide cyanhydrique, de couleur bleue, breveté par le chimiste Walter Heerdt et fourni à Auschwitz par la société Tesch une Stanebow de Hambourg. Ce gaz servait au départ à la fumigation des locaux et des objets.Après la décision de Himmler de faire d'Auschwitz un centre de mise à mort en août 1941, c'est ce gaz qui fut utilisé pour assassiner les déportés. L'idée d'utiliser ce gaz a été trouvée par Fritzsch, l'adjoint du commandant Höss. Les premiers essais homicides ont été effectués dans le bloc 11 d’Auschwitz sur des prisonniers de guerre soviétiques le 3 septembre 1941. Face à l'inadaptation du bâtiment, les gazages se déroulèrent ensuite dans la morgue du crématoire 1. A partir de 1942, face à l'augmentation du nombre de convois arrivant à Auschwitz, les gazages se déroulèrent à Birkenau dans les bunkers 1 et 2 puis dans les crématoires II, III, IV et V mis en service au printemps 1943. Joséphine Morel
La cour entre les blocs 10 et 11 est entourée d'un mur noir fait de bois, de sable et de plaques de ciment. Le bloc 11 servait de prison et abritait le tribunal de la Gestapo, où les jugements étaient inévitablement partiaux. Parfois, les prisonniers étaient convoqués à la chancellerie du camp sous prétexte de "retour indésirable", pour être ensuite exécutés au pied du mur. Leurs décès étaient souvent enregistrés sous de faux motifs, cachant la brutalité de leur exécution. Les condamnés, soumis à la torture ou à la peine de mort, étaient exécutés par fusillade contre ce mur lugubre entre l'automne 1941 et l'automne 1943. Les fenêtres de la cour étaient scellées pour empêcher les autres prisonniers de voir les exécutions. Chaque individu condamné était dépouillé et dénudé et amené du sous-sol du bloc 11 au rez-de-chaussée pour attendre son exécution, tandis que les femmes subissaient le même sort dans une pièce adjacente. Jusqu'à la fin de 1942, les condamnés avaient les mains attachées, mais cette pratique fut abandonnée. Les exécutions étaient menées avec méthode, les victimes étaient abattues d'une balle dans la tête,à bout portant, laissant des traces de sang sur le sol lorsqu'elles étaient transportées aux fours crématoires. De nombreux résistants ont péri devant ce mur, condamnés par la "Politische Abteilung" pour avoir défendu leurs valeurs contre le régime nazi. Des événements tragiques, comme l'exécution de 198 acteurs le 27 mai 1942, d'artistes et anciens officiers polonais après un attentat, illustrent la brutalité de ces actes. Les milliers de victimes témoignent de l'ampleur de la terreur imposée par les nazis. Ce mur a été démantelé en 1944 et reconstruit après la guerre Louis Gerthoffer
"Le mur de la Mort"
Le block 10 et les expériences du docteur Clauberg
Carl Clauberg est un médecin nazi ayant mené des expériences sur la stérilisation des femmes à Auschwitz à partir de la fin de l'année 1942. Il répondait à la volonté du Reich de stériliser massivement les populations considérées comme inférieures. Son idée était d'utiliser une méthode non chirurgicale. Un produit corrosif était introduit dans le col de l'utérus afin de provoquer une inflammation qui, après quelques semaines, bouchait les trompes et rendait de ce fait stérile. Les femmes étaient stérilisées à leur insu, au cours de ce qu'elle croyait être un examen gynécologique. Ces expérimentations ont d'abord commencé sur quelques femmes dans le bloc 30 du camp des femmes de Birkenau. A partir de mars 1943, Clauberg déménage dans le bloc 10 du camp d'Auschwitz I jusqu'en mai 1944.. Avec l'avancée des troupes soviétiques, Clauberg quitte Auschwitz et poursuit ses recherches dans le camp de concentration de femmes de Ravensbrück. Gaël Szczepaniak
Au rez-de-chaussée du block 5 de l'exposition générale du musée d'Auschwitz intitulée les "preuves matérielles du crime", une vitrine expose des prothèses de déportés. Elles témoignent de la politique d'élimination des malades mentaux et des infirmes appelée Aktion 14f13 mise en place dans les camps de concentration entre 1941 et 1944.Mais aussi, dans le contexte de l'assassinat systématique des Juifs à partir du printemps 1942, Birkenau devient un centre de mise à mort pour les Juifs de Silésie et européens. Cependant, la spécificité d'Auschwitz-Birkenau est d'être à la fois un camp de concentration et un centre de mise à mort. C'est ce qui explique qu'une sélection a été mise en place à l'arrivée des convois. Elle a pour but de décider qui entre dans le camp de concentration et qui est gazé. Elle est effectuée par des médecins SS. Généralement les personnes de moins de 15 ans et de plus de 45 ans, les femmes avec un enfant ou les handicapés étaient envoyés à la chambre à gaz.Enfin, ces prothèses illustrent la politique de pillage des biens des déportés menée par le IIIème Reich. Dès la sélection et après le gazage, des kommandos spéciaux étaient chargés de récupérer tous les biens. Les prothèses étaient stockées dans le block 28 qui servait de grenier pour l'hôpital. Lisa Penet
Les prothèses
La chaussure d'Amos Steinberg
Les vêtements d'enfants
les béquilles et les prothèses
Le 10 août 1942, le convoi 541 arrive dans le ghetto de Theresienstadt. Parmi les déportés se trouve un petit garçon de 6 ans, Amos Steinberg, accompagné de ses parents. En octobre 1944, Ludwig, son père est envoyé à Auschwitz, et quinze jours plus tard, Amos et sa mère Ida y arrivent à leur tour. Tous les deux espéraient sans aucun doute retrouver Ludwig, mais la famille n’a jamais été réunie. L' inscription "AMOS 541" retrouvée dans cette chaussure par les conservateurs du musée au hasard d'une opération de conservation en 2020 a permis de redonner une histoire à cette famille prise dans la tourmente de la Shoah. Après la médiatisation de cette découverte, le musée a été contacté par la demi sœur d'Amos qui vit en Israël, ce qui a permis d’avoir plus d’informations sur la famille, ainsi que des photos. C'est ainsi que l'on sait aujourd'hui que Ludwig n'a passé que 15 jours à Auschwitz avant d'être transféré à Dachau. Il est le seul à avoir survécu. Environ 232 000 enfants ont été déportés à Auschwitz dont 216 300 étaient juifs... Louane Parisseaux
La chaussure d'Amos Steinberg
Environ 232 000 enfants et adolescents ont été déportés à Auschwitz, parmi lesquels les enfants polonais expulsés de la région de Zamosc ou considérés comme détenus politiques, les enfants des territoires occupés de Biélorussie et d'Ukraine, les tsiganes et 216 300 enfants d'origine juive principalement de Hongrie et de Roumanie, de Pologne, de Grèce ou de France dans le cadre de la "solution finale de la question juive".Les enfants étaient généralement assassinés dès leur arrivée à l'exception de ceux jugés aptes au travail ou utilisés pour les expériences médicales du docteur Mengele. Environ 700 enfants sont nés à Auschwitz principalement dans le camp familial ou le camp tsigane.Les enfants représentaient environ 6% des détenus du camp. Les conditions étaient particulièrement dures pour eux car ils étaient plus vulnérables et la mortalité était plus forte que chez les adultes.Environ 725 enfants et adolescents ont été libérés du camp d'Auschwitz en janvier 1945. Eloïse Varoux
Les vêtements d'enfants
Ancien entrepôt de la caserne polonaise, le crématoire I sert à partir du 15 août 1940 à incinérer les corps des prisonniers décédés de mort naturelle ou exécutés dans le camp. Les cadavres étaient auparavant envoyés à Gliwice. Le crématoire I se trouve à proximité du périmètre du camp. Doté de trois fours, il permettait d'incinérer 340 corps par jour.A partir de l'automne 1941, la morgue du crématoire est transformée en chambre à gaz: les portes sont calfeutrées et des ouvertures sont percées pour verser le Zyklon B. Les Juifs des camps de travaux forcés de la région devenus inaptes au travail y sont envoyés pour y être gazés. Au printemps 1942, Auschwitz est aussi chargé d'assassiner les Juifs enfermés dans les ghettos de Silésie dans le cadre de "la solution finale de la question juive" et est choisi pour devenir un centre de mise à mort européen. Le crématoire I ne peut suffire à assassiner une masse aussi importante de personnes, d'autant plus que sa proximité avec le camp laisse de nombreux témoins. La politique d'assassinat des Juifs est donc transférée à Birkenau avec la mise en service de deux bunkers provisoires, la maison rouge et la maison blanche. Dès lors, le crématoire I sert uniquement lorsque le nombre de victimes dépasse les capacités des bunkers. Après la mise en service des 4 crématoires au printemps 1943, les fours crématoires d'Auschwitz I ne sont plus utilisés. La chambre à gaz devient un entrepôt de médicaments et la salle des fours un entrepôt des urnes. En 1944, le bâtiment est transformé en abri anti-aérien face à l'avancée des troupes soviétiques. Simon Hochart
Le crématoire I
Auschwitz I a principalement concentré des hommes, polonais, prisonniers de guerre soviétiques et Juifs utilisés comme main d'oeuvre.Néanmoins, les femmes ont aussi été détenues à Auschwitz I. Elles ont été regroupées dans les blocks 1 à 10 à partir de mars 1942. En août, elles furent transférées à Birkenau. Les deux blocks à gauche sont les blocks 22 et 23 dans lesquels, en octobre 1944, 1500 déportées ont été placées et séparées des autres détenus par une clôture. Le bâtiment en bois au second plan à droite était le corps de garde des chefs de blocks. Les chefs de blocks étaient des détenus qui occupaient des fonctions à responsabilité dans le camp. Ils étaient généralement choisis parmi les criminels. Ils disposaient d'avantages qui permettaient d'avoir des conditions de vie moins dures que les autres détenus. Marina Pille
Blocks d'habitation et poste de garde des chefs de blocks
Le Krematorium II a été mis en chantier le 2 juillet 1943 et entre en fonctionnement à partir de mars 1943. Il comprenait 3 parties principales: dans la partie souterraine, un vestiaire de 280 m² avec des bancs en bois et des patères pour accrocher les vêtements et une chambre à gaz avec de faux pommeaux de douche dans laquelle pouvaient entrer jusqu’à 2000 personnes à la fois. Le vestiaire et la chambre à gaz étaient reliés par un couloir de 5 mètres environ. Au rez-de-chaussée se trouvait la salle des fours crématoires.Les 4 ouvertures dans lesquelles les SS déversaient les cristaux de Zyklon B étaient au plafond. La mort survenait après une dizaine de minutes, puis les corps étaient transférés vers les 5 fours par un monte-charge. Avant la crémation, les cheveux des femmes étaient coupés, les dents en or étaient arrachées et les bijoux enlevés. Les Sonderkommandos étaient chargés de cette tâche.Le 20 janvier 1945, les SS ont dynamité le crématoire II mais n'ont pas pu effacer les preuves du crime, faute de temps pour évacuer les décombres. Chloé Lanson
Le Krematorium II
Le Zentral Sauna
Situé dans le secteur BIIg de Birkenau mis en service en décembre 1943, le sauna est un grand bâtiment qui servait d'admission pour les détenus sélectionnés pour entrer dans le camp. Il représentait une sorte de transition entre le monde extérieur et celui-ci. Une deuxième sélection y était pratiquée : les SS vérifiaient plus précisément que les futurs détenus n'étaient pas malades ou enceintes pour les femmes. Après cela, ils devaient remplir un formulaire d’informations personnelles qui était remis à la section politique du camp, puis laisser leurs affaires personnelles conservées au dépôt. Une fois entièrement nus, ils étaient rasés puis désinfectés avec un liquide antiseptique avant d'être menés à la douche à l’eau froide, sans savon, simplement pour rincer le produit administré auparavant. Ils recevaient ensuite des vêtements, la plupart du temps sales, pas à la bonne taille et infestés de poux. La dernière étape était celle de l'administration d’un numéro tatoué sur l'avant-bras qui avait pour but de remplacer le nom de la personne auquelle on l'attribuait et qu'elle devait savoir dire par coeur en allemand. Le tatouage était une spécificité d'Auschwitz-Birkenau et a remplacé le numéro de matricule noté sur les vêtements à partir du printemps 1942 pour les Juifs et en 1943 pour les autres détenus à l'exception des Allemands. Louise Dohen
Le secteur BII
La construction du secteur BII de Birkenau débute juste après celle du secteur BI avec une mise en service progressive en 1943. Le BII est composé de plusieurs camps séparés les uns des autres par des clôtures et est prévu pour 60 000 déportés. La première partie à être mise en service est le BIIe qui regroupaient les tsiganes. Ils étaient enregistrés comme prisonniers asociaux. Les familles vivaient ensemble, n'étaient pas rasés et portaient des vêtements civils. Il existait une crèche et une école. En août 1944, les tsiganes qui avaient survécu aux maladies et
aux conditions de vie très dures ont été gazés dans le crématoire V. En juillet 1943, les hommes du secteur BIb ont été transférés dans le secteur BIId qui venait d'être achevé. Le même mois entrait en fonction le BIIf qui servait d'hôpital et accueillait entre 1500 et 2000 malades en moyenne qui se renouvelaient continuellement. En août entrait en fonction le BIIa qui servait de camp de quarantaine pour les nouveaux arrivants qui devaient y rester 2 à 3 semaines. A partir de septembre, la partie B2b a concentré les familles juives du ghetto de Theresienstadt. Elles ont bénéficié un temps de conditions de détention spécifiques car le régime nazi les a utilisé comme outil de propagande pour minimiser la dureté des conditions de détention dans le camp et la politique d'assassinat. Cependant, à la différence des tsiganes, hommes et femmes étaient dans des baraques séparées. Les détenus ont été assassinés dans les chambres à gaz pour partie en mars 1944, puis en juillet. Le camp B2c a servi de camp de transit pour les femmes juives de Hongrie lorsque les chambres à gaz ne suffisaient plus à absorber le flôt de déportés à assassiner. Warren Thirard
Une baraque de logement en briques
Le secteur BIa est le deuxième à entrer en service à Birkenau dans la première moitié du mois d'août 1942. Il est composé de 30 baraques dont la moitié sont en briques. Il accueille 13 000 détenues et devient un camp de concentration pour femmes jusqu'en novembre 1944, date à laquelle les femmes ont été regroupées avec les hommes dans le secteur BII dans le cadre de la liquidation progressive du camp.Les baraques en briques mesurent 36 mètres de long sur 11.5 mètres de large. Elles disposent à l'intérieur de 60 cloisons en briques entre lesquelles se trouvent 3 niveaux de couchage. Sur chacun d'entre eux, 4 déportées dormaient sur de la paille. Au total, une baraque contenait 700 détenues. Les baraques ne disposaient pas de chauffage, ni l'électricité au début. Le sol, d'abord en terre battue, a ensuite été recouvert de briques. A chaque extrêmité de la baraque se trouvait une petite pièce: l'une pour la chef de block, l'autre pour le pain.Les conditions étaient épouvantables: humidité, froid, absence de toilettes et de lavabos, manque d'eau, rats et vermine. Plus les déportées étaient fatiguées, moins elles étaient aptes à monter sur les lits les plus hauts. De plus, celles du bas pouvaient recevoir des excréments des étages supérieurs à cause de la dysenterie. La souffrance et l'humiliation étaient quotidiennes. Claire Cairey-Remonnay Isaure Desfachelle
La Bahnrampe
En mars 1944, l'Allemagne nazie occupe la Hongrie. Le sort des Juifs est alors scellé. Dès le mois de mai, Rudolf Höss est rappelé au commandement du camp pour organiser leur déportation. Entre mai et juillet 1944, environ 430 000 Juifs hongrois sont déportés vers Birkenau. C'est l'opération la plus importante jamais organisée au sein du camp: 12 000 Juifs doivent arriver chaque jour à partir du 16 mai. Afin de faciliter cette déportation massive et d'être au plus près des crématoires 2 et 3, il est décidé de prolonger les rails de deux kilomètres pour arriver directement à l'intérieur du camp. Les trois voies permettent de fluidifier la sélection. En effet, la Judenrampe, utilisée jusque là, était située à 500 mètres de l'entrée de Birkenau. Elle ne sert plus à partir de cette époque.La rampe est le décor essentiel des 196 photographies prises par les SS Berhard Walter et Ernst Hoffmann dans l'album d'Auschwitz pour montrer à Berlin que le programme de Hongrie se passait bien à Birkenau. Elles montrent l'arrivée et la sélection de plusieurs convois en mai et juin 1944.Un Juif sur trois assassiné à Auschwitz-Birkenau était Hongrois. Tim Gressier
Jusqu'en 1943, les biens confisqués aux prisonniers étaient triés, stockés et expédiés vers l'Allemagne nazie dans la zone d'extension d'Auschwitz I. Le secteur BIIg était surnommé le Canada par les déportés eux-mêmes, avec l'idée que ce lieu était une sorte d'eldorado dans lequel les biens accumulés pouvaient permettre de survivre ou être échangés contre d'autres ressources essentielles à la survie dans le camp. Les déportés chargés de ce travail étaient souvent mieux nourris et logés que les autres prisonniers, mais ils étaient également confrontés à des conditions de travail très dures. A partir de la fin de 1943, devant l'augmentation massive des déportations et donc des biens collectés, un nouveau secteur est créé à Birkenau près des crématoires 3 et 4. Il est composé de 30 baraques dans lesquelles les déportés travaillent jour et nuit.Lorsque les Soviétiques découvrent le camp le 27 janvier 1945, les baraques du Canada sont en flamme: elles ont été incendiées par les Allemands avant leur fuite pour masquer l'ampleur de leurs crimes... Célestine Souillard
L'Effektenlager ou Canada
Le mirador central
Le mirador central de Birkenau est devenu le symbole du camp. Son emplacement près des rails renforce l'illusion d'une entrée, mais en réalité, c'est un trompe-l'œil. Pour les déportés, l'entrée du secteur BI se faisait à 200 mètres environ à l'ouest du mirador et l'entrée principale du camp de concentration à 800 mètres à l'est entre les secteurs BII et BIII. Dès le départ, il était prévu qu'il y aurait une entrée destinée aux trains et une autre pour les véhicules.A partir de la mi-mai 1944, les convois destinés à la sélection entrent directement à l'intérieur du site en passant sous le mirador, les rails ayant été prolongés à l'intérieur pour gagner du temps. La sélection se faisait donc sur la nouvelle rampe, la Bahnrampe, au lieu de la Judenrampe à 500 mètres de l'entrée du camp.Le bâtiment tel qu'il est visible aujourd'hui a été construit progressivement. L'aile Est n'ayant été construite qu'à la fin de l'année 1943 et au début de 1944. Adrien Dheilly
La baraque reconstituée des latrines dans le secteur BIIa
Le secteur BIIa à Birkenau ouvre en août 1943 et fonctionne jusqu'en novembre 1944. Plus petit que les autres secteurs du BII, il est composé de 16 baraques en bois destinées au logement, de trois baraques pour les latrines et les lavabos et d'une dernière pour la cuisine. Il servit de camp de quarantaine pour les hommes avant qu'ils ne soient transférés dans le secteur BIId. Il a servi aussi d'antichambre avant le gazage pour certains Juifs venus d'autres camps.Les conditions d'hygiène étaient inexistantes dans les latrines. Pendant un an, il n'y eut pas d'eau dans les baraques du secteur et un kommando était chargé de vider les latrines à l'aide de seaux. Les déportés ne pouvaient pas accéder aux latrines comme ils le voulaient - quelques minutes le matin et le soir avant et après le travail - d'autant plus qu'ils étaient très nombreux. C’était aussi un lieu de sociabilité où circulaient les informations entre les groupes, permettant ainsi d’en savoir plus sur ce qu’il se passait. Les baraques visibles aujourd'hui ont été reconstituées après la guerre. Léonie Trottein-Jourdain
Le secteur BIIa entre en service en août 1943. Il a servi de camp de quarantaine pour les hommes. Il est plus petit que les autres et contient 16 baraques en bois destinées au départ à servir d'écurie. Les planches sont fines et mal ajustées et il y a une porte à chaque extrêmité. A l'entrée, un espace cloisonné servait à loger le chef de block. A l'autre extrêmité se trouvaient les récipients pour les excréments. La baraque était composée de 14 cloisons entre lesquelles se trouvaient des châlits sur trois niveaux dans lesquels dormaient 15 déportés sur des matelas en papier remplis de "laine de bois". Au total, 400 personnes pouvaient dormir dans une baraque, mais parfois plus, lorsque les convois étaient plus nombreux. Cette baraque a été reconstituée dans le but de faire prendre conscience des conditions de vie des prisonniers avec un manque d’hygiène et de promiscuité vraiment déplorables. Joséphine Morel
une baraque d'habitation en bois
Les magnets de la librairie Ksiegarnia e-Oswiecim
Auschwitz est le plus grand cimetière d'Europe avec 1.3 millions de victimes. Mais le site est aussi devenu un musée. Dès avril 1946, un conseil de protection composé d’anciens déportés est nommé par le Ministère polonais de la culture. Il est chargé de veiller à la protection du site et de préparer la création d’un musée actée le 2 juillet 1947. En 1979, le site est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.Aujourd'hui, Auschwitz est devenu une destination touristique d'ampleur avec 2.3 millions de visiteurs accueillis en 2019, essentiellement des groupes scolaires venus de Pologne, d’Angleterre, d’Italie et de France. Pourtant, Auschwitz n’est pas une destination comme les autres et relève du dark tourism, la visite de lieux liés à la mort et à la souffrance. Pour s'adapter aux touristes, une boutique de souvenirs à proximité du parking de Birkenau propose à la vente des magnets d'Auschwitz-Birkenau. Ce processus s’apparente à une disneylandisation, c'est-à-dire la transformation d'un endroit pour répondre aux attentes des touristes, des spectateurs, comme dans un parc d'attractions... Elsa Douché
Le mirador central